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ALICE L. BAUMGARTNER – SOUTH TO FREEDOM –
2020
This book is essential on the fight against slavery in the USA and south of it in Mexico. People who
are educated in the subject of the Civil War, what came before and what came after? know Mexico had
played a role in the struggle. But it is mostly neglected, and mostly, if not only, the underground railroad goes
north and to Canada. The book which is very well documented and tries to be exhaustive, was a real
necessity for us to really understand how the USA got into their Civil War and how the constitution was from
the very start crooked because it did not settle the problem of slavery, considering that it was a question to
be answered at state-level, which meant there was no possible constitutional solution without an amendment
specifying the fundamental answer to the problem because it was a problem, in the Southern states, in the
USA, in the world, and first of all at this last level in Mexico.
Imagine it actually led to an invasion of Mexico by some French army sent by Napoleon III, a French
emperor who was elected president of the French republic in 1848 but then seized power in December 1851
and got rid of the republic and replaced it with an empire. Victor Hugo, in a pamphlet, called him, The Little
Napoleon, as opposed to the Great one, Napoleon 1st. And he went into exile for twenty years. And that
French emperor sent some Austrian prince to become the emperor of Mexico. Simply ridiculous. But it shows
how hot the debate on slavery was, with Mexico who had gotten rid of it, and the USA who could not find a
solution. The present book gives all the details of this long history from the independence of Mexico in 1821
to just after the end of the Civil War.
Only maybe one shortcoming due to the modernity of the treatment of this past historical situation.
The author assumes that it is simply accepted by everyone that slavery is a barbaric act, but she should
have definitely given more flesh to the slavery camp in the USA and actually quoted with more emphasis a
man like John C. Calhoun who theorized the possibility of having a democratic society with the majority of its
population in slavery. The reference is Athens, mind you, and Ancient Greece. He is typical of this arrogant
aristocracy of the USA, a real aristocracy for whom slavery was nothing but a means of production like the
river that rotated the wheels of watermills or the steam engine that moved trains and ships, with only one
difference: the slaveowner could kill, with or without, torture before the final act, his slaves, and strangely
enough, though women had no civil rights at the time, they could very easily do the same with any of her
husband’s slaves. Check Solomon Northup’s 12 Years a Slave for detail.
In the same way, I am amazed that Toni Morrison’s Beloved is not in any way quoted because it
shows the dramatic traumatic and unforgivable crime slavery is. And we must not forget that slavery can
exist here and there including in our democratic countries. Many illegal immigrants, at times even legal
immigrants, and of course all refugees are most of them exploited so brutally that we can wonder if this is not
a modern form of slavery, and what about the Dalits in India, whose number we do not even know for sure,
except that they are counted in hundred thousand, several hundred thousand. And what about the
compulsory, hence forced work most prisoners in US prisons, state or federal prisons alike, have to perform
to pay for their lodging and food, with a pittance left in their prison piggybank, a few cents for every dollar
earned.
I am afraid I have encountered many people, among them many young people, who just do not want
to center any communication or discussion on the nasty and graphic details of slavery, and in the many
books I have read on the subject the sexual exploitation of slaves is generally reduced to women to make
them pregnant to produce one more slave, maybe two if twins. So, let’s have a good old gang episode to
have a better chance to get two false twins. But any slave could be used by any white man, or boy as soon
as twelve years of age, for their own pleasure, and by any slave I mean woman, man, girl, and boy. And a
good whipping afterward if the user (certainly not a customer since he does not pay for the service) is not
satisfied with the said service.
Then you may understand why a mother could kill her own children when caught up by the slave
catchers after their escape, and you could understand the determination of slaves to escape. It is too much
taken for granted.
Dr Jacques COULARDEAU
FRENCH VERSION – VERSION FRANÇAISE
Ce livre est essentiel au sujet de la lutte contre l'esclavage aux USA et au sud de ceux-ci au
Mexique. Les personnes qui ont un certain savoir ou un savoir certain sur le sujet de la Guerre de
Sécession, ce qui a précédé et ce qui a suivi, savent que le Mexique a joué un rôle dans cette lutte. Mais il
est le plus souvent négligé et la plupart des options, sinon la seule, du « chemin de fer clandestin » vont vers
le nord et le Canada. Ce livre, qui est très bien documenté et tente d'être exhaustif, était une véritable
nécessité pour nous permettre de comprendre comment les États-Unis se sont engagés dans leur Guerre de
Sécession et comment la constitution était dès le départ tordue ou piégée parce qu'elle ne réglait pas le
problème de l'esclavage, étant donné qu'il s'agissait d'une question à laquelle il fallait répondre au niveau
des États, ce qui signifiait qu'il n'y avait pas de solution constitutionnelle possible sans un amendement
spécifiant la réponse fondamentale au problème, car il s'agissait d'un problème, dans les États du Sud, aux
États-Unis, dans le monde, et tout d'abord à ce dernier niveau au Mexique.
Imaginez que cela a conduit à une invasion du Mexique par une armée française envoyée par
Napoléon III, un empereur français qui a été élu président de la république française en 1848 mais qui a
ensuite pris le pouvoir en décembre 1851 et s'est débarrassé de la république pour la remplacer par un
empire. Victor Hugo, dans un pamphlet, l'a appelé le Petit Napoléon, par opposition au Grand, Napoléon 1er.
Et il s'est exilé pendant vingt ans. Et cet empereur français a envoyé un prince autrichien pour devenir
l'empereur du Mexique. C'est tout simplement ridicule. Mais cela montre à quel point le débat sur l'esclavage
était brûlant, avec le Mexique qui s'en était débarrassé, et les Etats-Unis qui ne trouvaient pas de solution.
Le présent ouvrage donne tous les détails de cette longue histoire, depuis l'indépendance du Mexique en
1821 jusqu'à la fin de la Guerre Civile.
Seul peut-être un défaut dû à la modernité du traitement de cette situation historique passée.
L'auteur part du principe qu'il est simplement accepté par tous que l'esclavage est un acte barbare, mais elle
aurait certainement dû donner plus de chair au camp de l'esclavage aux États-Unis et citer avec plus
d'insistance un homme comme John C. Calhoun qui a théorisé la possibilité d'avoir une société
démocratique avec la majorité de sa population en esclavage. La référence est Athènes, remarquez, et la
Grèce antique. Cela est typique de cette aristocratie arrogante des USA, une véritable aristocratie pour qui
l'esclavage n'était rien d'autre qu'un moyen de production comme la rivière qui faisait tourner les roues des
moulins, ou la machine à vapeur qui faisait avancer les trains et les bateaux, avec une seule différence :
l’esclavagiste pouvait tuer, avec ou sans torture avant l'acte final, ses esclaves, et curieusement, bien que
les femmes n'eussent aucun droit civil à l'époque, elles pouvaient très facilement faire de même avec
n'importe quel esclave de leur mari. Consultez Esclave pendant 12 ans de Solomon Northup pour plus de
détails.
De même, je m'étonne que Beloved de Toni Morrison ne soit en aucun cas cité, car il montre le
traumatisme dramatique et le crime impardonnable que constitue l'esclavage. Et nous ne devons pas oublier
que l'esclavage peut encore exister ici et là, y compris dans nos pays démocratiques. De nombreux
immigrés clandestins, parfois même des immigrés légaux, et bien sûr tous les réfugiés sont pour la plupart
exploités avec une telle brutalité qu'on peut se demander s'il ne s'agit pas d'une forme moderne d'esclavage,
et que dire des Dalits en Inde, dont on ne connaît même pas le nombre avec certitude, sinon qu'ils se
comptent par centaines de milliers, plusieurs centaines de milliers. Et que dire du travail obligatoire, donc
forcé, que la plupart des prisonniers dans les prisons américaines, qu'elles soient d'État ou fédérales,
doivent effectuer pour payer leur résidence et leur nourriture, avec un maigre solde dans leur tirelire de
prison, quelques centimes pour chaque dollar « gagné ».
Je crains d'avoir rencontré de nombreuses personnes, parmi lesquelles beaucoup de jeunes, qui ne
veulent tout simplement pas développer une communication ou une discussion sur les détails ignominieux et
réalistes voire choquants de l'esclavage, et dans les nombreux livres que j'ai lus sur le sujet, l'exploitation
sexuelle des esclaves est généralement réduite aux femmes pour les mettre enceintes afin de produire un
esclave de plus, peut-être deux si ce sont des jumeaux. Alors, faisons un bon vieil épisode en gang ou en
bande pour avoir plus de chance d'avoir deux faux jumeaux. Mais n'importe quel esclave pouvait être utilisé
par n'importe quel homme blanc, ou garçon dès l'âge de douze ans, pour leur propre plaisir, et par n'importe
quel esclave j'entends femme, homme, fille et garçon. Et une bonne séance de fouet après si l'utilisateur
(certainement pas un client puisqu'il ne paie pas pour le service) n'est pas satisfait dudit service.
Vous comprendrez alors pourquoi une mère peut tuer ses propres enfants lorsqu'elle est rattrapée
par les traqueurs d'esclaves après leur évasion, et vous comprendrez la détermination des esclaves à
s'échapper. C'est trop souvent considéré comme une évidence.
Dr Jacques COULARDEAU
Gérard Hugues–John Caldwell Calhoun : Une
théorie de l'Etat esclavagiste– 2 septembre
2004 – Presses de L'Université de Provence (2
septembre 2004)
La Guerre de Sécession aux États-Unis se nourrit d'un conflit idéologique cristallisé autour de
quelques personnages clés. L'Histoire retient que le Nord eut Abraham Lincoln, elle oublie trop souvent le
Sud eut John Calhoun. Aristocrate philosophe, penseur engagé, politicien hors pair et défenseur acharné de
la cause sudiste, Calhoun mourut quelques années avant le déclenchement d'un conflit qu'il jugeait
inéluctable et dont il avait prédit l'implacable barbarie. Le présent volume présente une traduction inédite du
traité fondamental de John Calhoun, la Disquisition on Government. Il propose également l'étude minutieuse
du modèle républicain imaginé par Calhoun, de saisir dans leur complexité les structures d'une société
sudiste fondée sur l'exploitation d'une race par une autre.
Dr Jacques COULARDEAU
«Enfermé dans un texte raciste, dommage»
Commenté en France le 18 décembre 2004
Un livre sur Calhoun peut être fascinant pour comprendre l'enchaînement des événements qui
mènent à la Guerre Civile. Il est donc bon que ce personnage politique soit un peu exploré. Ce volume
reprend La Dissertation sur le Gouvernement publié en 1853 dans une traduction de Gérard Hugues et dote
ce texte d'une longue présentation de Calhoun lui-même et d'une analyse de l'œuvre. Une remarque
préalable s'impose : le texte de la Dissertation est criblé de coquilles, certaines difficiles. Ceci dit la lecture
en est facile, même si j'ai remarqué quelques américanismes traduits littéralement.
L'esquisse biographique donne la carrière de John C. Calhoun avec en arrière plan trois générations
de sa famille, depuis les Highlands d'Ecosse, jusqu'à la plantation de Caroline du Sud. Vie d'errance : colons
protestants en Irlande contre la population catholique du comté de Donegal, puis colons de la frontière en
Pennsylvanie contre les Indiens, en particulier Iroquois, puis la Virginie Occidentale (sic), plus exactement
l'ouest de la Virginie en colons installés contre les Indiens à nouveau, puis enfin dans l'ouest de la Caroline
du Sud en pionniers et colons contre les Indiens Cherokees. C'est avec cet héritage qui s'étale du début du
18ème siècle (dates non précisées pour le passage en Irlande) à 1756 que naît John Caldwell Calhoun le 18
mars 1782 en Caroline du Sud où il deviendra le maître de la plantation familiale avec bien sûr des esclaves
noirs. La carrière politique est décrite en détails ensuite.
On doit regretter ici que le contexte économique de la vie de Calhoun soit réduit à l'identification du
système social de Caroline du Sud comme étant esclavagiste. Aucun élément démographique, aucun
élément économique ne sont donnés ce qui permettrait de bien mesurer le rapport de force démographique
entre les noirs et les blancs. Aucun détail n'est donné sur les traités et les guerres avec les Cherokees, ni la
moindre indication sur ces « Indiens Blancs » qui avaient accepté le système politique américain, son
éducation et sa religion, son système économique, au point d'avoir eux aussi des esclaves noirs, et bien sûr
les accords avec Madison, les remises en cause de Jackson et l'élimination des Cherokees ne sont même
pas abordés de façon allusive. On peut et doit aussi poser les mêmes remarques concernant Madison et
Jefferson, eux aussi maîtres d'esclaves. Cela est un manque car on est condamné à accepter l'a priori de
Calhoun qui exclut toute considération sociale ou économique directe à sa réflexion pour ne prendre en
compte que des questions constitutionnelles et institutionnelles formelles qui en apparaissent alors
totalement abstraites. La carrière politique de Calhoun est aussi et ainsi réduite à une suite de conflits de
personnes plus que d'enjeux de société, car l'enjeu social jamais posé dans le livre, c'est non pas la survie
du système sudiste mais le développement économique et social du Sud des Etats Unis, et ce par
l'industrialisation et l'économie de marché, seule solution viable et possible. L'esclavage bloque le Sud dans
une économie de pays sous-développé producteur et exportateur de matières premières, que ce soit le
coton ou le tabac. Cela ne peut apparaître que si on refuse l'a priori de Calhoun et si on met les mains dans
le tissu social et économique. La pensée de Calhoun est une pensée suicidaire pour le Sud au niveau
économique et social.
L'analyse des péripéties politiques de la carrière de Calhoun est alors très événementielle et très
réduite à des conflits de personnes plus encore qu'à des conflits sociaux et économiques. Ainsi l'épisode de
la nullification des décisions tarifaires concernant les impôts à l'exportation et à l'importation (1828) n'est en
rien compris dans sa dimension de développement économique historique. Le Sud est une aberration
archaïque puisqu'il a une économie d'exportation de matières premières agricoles non transformées et
d'importation de biens de consommation : une économie typiquement coloniale et dont la « métropole » est
l'Angleterre. Il n'achète rien ou si peu au Nord industriel et il ne vend rien ou si peu à ce même Nord
industriel. Ses clients et ses fournisseurs sont européens, et en premier lieu anglais. Mais aucune donnée
n'est fournie sur cette situation économique archaïque et aberrante qui ne peut en rien assurer le
développement du Sud. Plus encore, et rien n'est dit sur ce problème, la masse - majoritaire - des esclaves
noirs ne sont pas des consommateurs car le marché leur est interdit : ils n'ont pas d'argent, ils n'ont pas de
salaire. Ils vivent donc comme du capital fixe et non comme du capital variable. Ils ne sont qu'un coût pour la
production et ne peuvent pas être un élément de développement de cette production. S'ils l'étaient le coton
ne leur serait d'utilité que s'il était transformé, donc s'il était la base d'une industrie, ce qui n'est pas le cas.
Plus encore, le livre utilise la référence à l'esclavage comme suffisante en soi. Rien n'est dit vraiment
sur le traitement des esclaves à qui il est interdit de parler leurs langues, qu'ils ont oubliées au 19ème siècle
(déculturation), de pratiquer leurs religions et souvent même une quelconque religion, avec la tolérance
progressive d'une évangélisation ségrégative, de recevoir une quelconque éducation, même lire et écrire,
d'avoir une vie de famille, les femmes étant soumises aux caprices des hommes blancs et les enfants étant
systématiquement séparés de leurs mères et vendus à l'extérieur. Les planteurs ont tout pouvoir de justice,
de vie et de mort, sur les esclaves qui ne relèvent en rien de la justice des USA, et quand ils en relèveront,
beaucoup plus tard, ils seront jugés par des jurys exclusivement blancs. Cela ramènerait à sa vraie
dimension de cynisme, la remarque de Calhoun sur l'unanimisme des jurys. Notons que l'unanimisme est
une absurdité légale et judiciaire. Un jury doit déterminer la vérité et non chercher une solution à tout prix. La
vérité, si le jury n'arrive pas à se mettre d'accord, c'est qu'il y a doute et donc que ce doute doit bénéficier à
l'accusé. La justice défendue par Calhoun comme un modèle est en fait une justice qui ne protège en rien
les droits de l'accusé, mais par sa pratique de l'unanimisme du jury met en péril ces droits et condamne,
nous ne le savons que trop, y compris bien sûr à la mort, de nombreux innocents. Ces éléments de
perspectives auraient vraiment permis d'approcher le texte de Calhoun sous un autre éclairage.
Mais je voudrais revenir sur un aspect fondamental du texte : sa référence religieuse lourde. Lourde
par plusieurs mentions qu'il faut analyser dans une approche de la conception religieuse de Calhoun. Cette
mention puissante est absolument organisatrice de la pensée et de la vie de Calhoun, qui ne font qu'un.
C'est une mention structurante. Pourquoi Gérard Hugues la rejette-t-il en fin d'analyse, construisant ainsi son
analyse sur les arguments abstraits de Calhoun ? La mention religieuse devient alors chez Gérard Hugues
un supplément de spiritualité alors même qu'il est le fondement premier et incontournable de la pensée de
Calhoun.
« C'est à l'être suprême, Créateur de l'Univers, que revient la tâche unique d'ordonner et de veiller
sur le Tout [sic pour les majuscules]. Dans son infime sagesse et son infinie bonté, il a doté chaque
catégorie d'êtres animés d'un statut de fonctions adéquates, il les a dotés de sensations, instincts,
moyens et facultés les mieux adaptés à leur condition particulière ? Il a assigné à l'homme l'état
social et politique comme le plus propre à développer les qualités et facultés morales et
intellectuelles éminentes dont il l'a doté et, partant, il l'a constitué de manière non seulement à le
contraindre d'adapter l'état social, mais aussi à rendre le gouvernement nécessaire à sa
préservation et son bien-être. » (p. 119)
Calhoun parle bien sûr ici de l'espèce humaine, mais on voit en dessous que cette espèce humaine
n'est pas posée comme homogène.
« Celui-ci [l'objet de l'instauration de la société] est essentiel, il est de préserver et de parfaire notre
race ; celui du gouvernement est secondaire et subalterne, il est de préserver et de perfectionner la
société. Tous deux sont cependant nécessaires à l'existence et au bien-être de notre race et tous
deux son également de facture divine. » (p. 118)
Ici Gérard Hugues se trompe : la « race » n'est pas la race blanche, mais la race humaine, comme
nous le verrons plus loin.
« Si l'on remonte à ce point, la voix du peuple qui s'exprime sous la contrainte qui lui est faite d'éviter
le plus grand de tous les fléaux, par le truchement d'organes gouvernementaux ainsi conçus qu'ils
suppriment toute expression d'intérêts partisans et égoïstes, et qu'ils représentent l'opinion du
peuple tout entier préoccupé de son bien-être commun, cette voix peut, sans risquer le sacrilège, se
nommer voix divine. Et il serait sacrilège de la désigner autrement. » (p. 140)
On a ici le terme de « peuple » qui semble englober, comme dans la Constitution, l'entier du corps
social américain composé des hommes libres, ou des hommes seulement asservis pour une durée limitée,
mais exclut les femmes, les hommes asservis de façon permanente et les Indiens (parce qu'ils ne paient pas
d'impôts comme dit la Constitution).
Quelle est cette voix divine ? Nous reconnaissons ici le modèle de Moïse, puis celui récurrent dans
Isaïe et Ezekiel. Le « peuple » ne peut suivre la voie de Dieu que s'il accepte son autorité qui s'exprime par
l'intermédiaire du prophète et des prêtres. Dieu a le pouvoir de châtier ceux qui sont rebelles à sa loi, et
surtout de purifier le corps social de ceux qui ne sont pas des promoteurs de cet ordre dans la soumission à
cet ordre. Alors même que Calhoun défend le droit de vote, y compris en envisageant le suffrage universel, il
reste attaché à une démocratie qui donne le pouvoir à ceux qui ont les qualités pour l'assumer. Mais il rejette
la majorité numérique du fait du danger que représentent les pauvres, les ignorants et les asservis qui sont
bien membres du peuple :
« Un autre avantage qu'ont les gouvernements à la majorité concurrente sur ceux à la majorité
numérique, et qui illustre bien leur caractère plus populaire, est qu'ils permettent sans danger que le
droit de vote y soit largement étendu. Dans les gouvernements de ce type, l'on peut sans risque aller
jusqu'au suffrage universel, c'est à dire autoriser, à quelques exceptions près, tout citoyen de sexe
masculin et d'âge mûr de se rendre aux urnes ; cela n'est pas envisageable dans un gouvernement
à la majorité numérique sans qu'au bout du compte le pouvoir soit placé sous le contrôle des
membres les plus ignorants et les plus asservis de la communauté. Car tandis que la communauté
s'accroît, s'enrichit, acquiert le raffinement et un haut degré de civilisation, la différence entre riches
et pauvres sera de plus en plus marquée et le nombre des ignorants et des êtres asservis
augmentera par rapport au reste de la communauté. Au fur et à mesure que le fossé qui les sépare
s'élargira, la tendance au conflit sera accrue ; et lorsque la proportion des ignorants et des asservis
augmentera, il ne manquera pas, dans les gouvernements à la majorité numérique, de dirigeants
opulents et ambitieux prêts à les exciter et les influencer afin de prendre eux-mêmes le pouvoir. » (p.
145)
Il est clair ici que Calhoun de coupe pas la société entre blancs et noirs (même si nous pouvons
penser que les noirs ne sont pas inclus, bien que je pense que le terme de communauté et non pas de
peuple laisse entendre que les noirs y sont inclus), mais entre riches et pauvres, cultivés et ignorants, libres
et asservis. Et il parle bien de communauté. Ses références à la « race » sont donc des références à la race
humaine et non à la race blanche. Dans les pauvres, ignorants et asservis il met en bloc les noirs asservis et
les ouvriers, de quelque catégorie que ce soit, pauvres et ignorants (entendons inéduqués). On a bien là une
vision élitiste de la société, qui plus est pessimiste, puisque les riches sont de plus en plus riches et les
pauvres de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux. Il est alors nécessaire - ce que ne fait pas
Gérard Hugues - de spécifier le système censitaire posé par la constitution américaine :
« The Convention did not ... provide for popular elections, except in the case of the House of
Representatives, where the qualifications were set by the state legislatures (which required property-
holding for voting in almost all the states), and excluded women, Indians, slaves. » (Howard Zinn, A
People's History of the United States, 1980, 1995, p. 95)
" La Convention n'a pas [...] prévu d'élections populaires, sauf dans le cas de la Chambre des
représentants, où les qualifications étaient fixées par les législatures des États (qui exigeaient la
détention de biens pour voter dans presque tous les États), et excluaient les femmes, les Indiens, les
esclaves. " (Howard Zinn, Histoire Populaire des Etats Unis, 1980, 1995, p. 95)
Cela aurait amené Gérard Hugues à une tout autre vision de l'approche de Calhoun. Dans sa
logique ceux qui sont dignes du pouvoir ne peuvent être qu'une minorité. Sa proposition de majorité
concurrente où toute minorité a un droit de veto sur les décisions de la majorité, quelle qu'elle soit,
permettrait à cette minorité dominante d'avoir le dernier mot, et dans cette minorité dominante la portion
sudiste d'avoir elle aussi le dernier mot. C'est donc un système absolument élitiste et en dernière analyse
féodal que Calhoun propose. Un système féodal électif. D'ailleurs l'exemple qu'il donne de la Pologne
montre bien ce qu'il a en tête : l'élection d'un roi, l'élection d'un corps dirigeant élitiste et un fonctionnement
féodal d'acceptation de ce pouvoir d'une élite, prétendument investie de l'intérêt général, par la vaste
majorité du peuple gouverné par ces gouvernants. Calhoun coupe ainsi la société en gouvernés et
gouvernants, ce qui lui évite de parler de tout le reste. Or on sait parfaitement que cette coupure, cette
contradiction même, n'a de pouvoir historique que si des considérations économiques et sociales
l'investissent pour la faire sauter, la résoudre comme dirait les dialecticiens du 19ème siècle.
« Or, étant donné que les individus diffèrent les uns des autres par leur intelligence, leur
perspicacité, leur énergie, leur ténacité, leur compétence, leurs capacités à travailler et à
économiser, leurs qualités physiques, leurs rangs respectifs et les chances qui sont les leurs dans la
vie, c'est un fait inéluctable qu'en permettant que tous exercent leurs talents pour améliorer leur
statut, il s'ensuivra une inégalité proportionnelle entre ceux qui ont ces qualités et ces talents au plus
haut degré et ceux qui en sont démunis... Si l'on s'efforce de rabaisser les premiers au niveau des
derniers ou d'élever les uns au niveau des autres par l'action du gouvernement, on brise cet élan et
de fait, on arrête la marche du progrès. » (p. 153)
On ne peut être plus clair.
La conclusion qui s'impose alors c'est que Calhoun est condamné, avec le Sud, à être écarté de
l'histoire car son système gèle la société dans un état de développement qui exige le dégel. Il ne prend en
rien en considération la dynamique économique. Il veut faire survivre un système qui est historiquement et
économiquement, et donc socialement, mort.
On regrettera que l'auteur ne mette pas en avant deux questions importantes que Calhoun soulève.
D'une part la liberté de la presse comme pouvoir d'expression de l'opinion publique. Mais Calhoun neutralise
ce pouvoir comme ne pouvant pas assurer un quelconque équilibre dans la société, car la presse défendra
nécessairement des intérêts privés. D'autre part les inventions (et il ne considère que la poudre à canon,
l'imprimerie et la machine à vapeur) qu'il ne prend en compte que du point de vue militaire ou de
l'accroissement de la productivité du travail qu'elles permettent. Il n'a donc compris ni la révolution proto-
industrielle des 11ème-13ème siècles, ni la révolution culturelle, urbaine et manufacturière des 15ème-
17ème siècles, ni la révolution industrielle des 18ème-19ème siècles. Il n'a pas plus compris l'importance du
marché dans le progrès humain, du marché féodal de survivance autarcique au marché libre qui se construit
avec la révolution industrielle qui donne à ce marché le rôle de réaliser la valeur ajoutée de la production et
pour lequel tout être humain doit devenir un consommateur.
Il n'en reste pas moins que cet ouvrage de Gérard Hugues ouvre un chapitre important de la
civilisation américaine, qu'il peut être un outil utile pour de nombreux étudiants à condition qu'ils élargissent
l'information fournie dans ce livre.
Dr Jacques COULARDEAU
TONI MORRISON – A MERCY – 2008
2021 CHANGED MY VISION SLIGHTLY
This novel is difficult to penetrate because, as usual, you have to sort out the fundamental situational
details from the reading itself. It is not specified or rarely specified, where, when, and who. We learn on page
11 we are in Virginia in 1682 and that the characters are moving to Maryland. We learn that Maryland, under
the Stuart kings is some kind of refuge for Catholics and that Catholics, in this case, one Portuguese
merchant of some sort, are a lot harsher in the slave trade than Protestants and that they only aim at making
a profit with their slaves by selling all those that can be sold without impairing their profitability which is, in
this case, determined by the possibility to get them pregnant – they have to be women of course – so that
the children can be used as some kind of currency or good that can bring in some currency, or simply
money. The book is probably right when saying that these Portuguese Catholics are worse than Anglo-
Saxon Protestants. But in fact, this treatment of slaves would be difficult in Spanish or even Portuguese
colonies because of the presence of the Inquisition for one, and the policy of the Spanish crown for two. Both
imposed in their colonies the slave to be married and to have regular marital rights, and this implied all
slaves had to be christened. The allusion to the Stuart kings is clear. The Stuart kings were favorable to the
Catholic Church and the Catholics in general though they officially had to be the head of the Anglican
Church, hence Protestant. They could not do this in England or Scotland, but they could tolerate it in
Maryland, a policy that will be reversed as soon as the Stuart kings are out with the Glorious Revolution. But
what could be implied is that the Protestants were better at dealing with their slaves. This is totally false if we
take into account the whole Americas. The Protestants were a lot harsher because they refused the slaves to
be christened, hence, to be integrated into a Christian church of any sort. They did not recognize any rights
for slaves to be married as Christians (Toni Morrison knows about it since it is a central theme of her novel
Beloved) or any other right whatsoever. In 1682 we were still before the intervention of Willie Lynch in the
Anglo-Saxon colonies, but lynching was only the systematization of practices the Anglo-Saxon Protestant
colonists had practiced for a long time, probably since the importation of the first black slaves in Virginia to
work on the Rolfe tobacco plantation in 1619.
But the novel reveals something else, and this is definitely true. The slaves could be second-
generation, or maybe third-generation slaves in Anglo-Saxon colonies, including Virginia and Maryland in this
novel. The author develops a very closely-knit portrayal of slaves, in this case mostly women and girls,
indentured white workers who live on the promise of the end of their indentured time and the final payment
they would get when they are freed, hence what they will do with this money, their dream of poor migrants
about what they can do when they are no longer poor indentured migrants. To own a horse for example to
be able to travel and go where they may want. In 1682 the dream was not California, but it was already
moving into Indian territory, and even probably pushing Indians away.
The Blacks, women and girls, have no hope to be free and they don’t even dream of it because the
younger or youngest generation was not even able to dream of something they had never known. They were
born slaves and they lived as slaves – no escape possible. These women and girls are treated by their white
Mistress in the most hostile and exploitative way possible. The Mistress is not brutal or violent, but there are
many ways to be vicious without using physical violence. They are banned from the house, in fact, houses of
the farm or estate. They are allotted to live and spend all their nights in drafty and unheated barns, even
hammocks outside the barns are banned in the summer. They are just slightly better than the cattle, horses,
cows, and probably even pigs, of the farm. They can get out of the barns in the morning, and they can use a
plate, metal plate probably, to eat. And they have the right to be dressed, though in sack-clothing mostly,
with or without shoes of any sorts, with if they are lucky, without if they are not lucky.
But the novel is even crueler because one Black free man – though it is not clear why he is free – is
working as a blacksmith in some distant village, hence as a craftsman or service worker of some sort and is
dealing with money when paid for his work, including some simple medicine, and an epidemic of smallpox is
described in the novel. This blacksmith was able to take under his protection and care a very young boy
whose parents just died, and the boy was white. One of the young black girls of the Mistress who is
entrusted with taking care of the child while the blacksmith is going on an errand for the Mistress, in fact,
mishandles the boy, dislocating his shoulder when he protests because she has taken his doll away for no
logical reason whatsoever, except jealousy because she wants the blacksmith to be her real master because
she is in love with him and wants to entrust herself to him entirely, in other words, be his slave but with a
sexual dimension, and the boy is a challenge to her desire because he captures part of the blacksmith’s love
or affection and care. One always finds someone smaller, younger, weaker than oneself. When the
blacksmith comes back, he is clear with the black girl. First, she gets a slap for having mistreated the young
boy, and then the blacksmith sends her back to her Mistress and refuses to have anything to do with her
because she is a slave. And she was born a slave, so she reacts as a slave: she goes back to her Mistress,
accept her slavery, and locks herself up completely against the whole world but within a general attitude
which means doing what she is ordered to do, but no more and with no zeal. This is a constant idea you find
in Toni Morrison’s books: one cannot go beyond one’s birth. You may dream to do it, but you won’t do it
anyway, you won’t be able to do it: something in you or something in society will prevent it. You will either be
put back in your place, or you will lock yourself up into your little slave-box.
The comparison with the two indentured boys is brutal, though it is not clear if it is because they are
boys or because they are white, probably both. They have a dream of what they want to do, and their
indentured time is for them the only way to do it. They were born poor and with no real parental guidance or
supervision, hence abandoned as children very early and having to survive but being white, they can
nevertheless turn their servitude into a tool for them to realize themselves in a way or another when they
come to the end of their servitude, though this end is pushed back all the time for some misdemeanor of any
sort. But the dream of an end and a horse to travel and go anywhere you want is a dream black slaves
cannot have, and even black women could not have it since they would not be free since they are slave-
producing wombs. Free black men might find it difficult too.
So, when at the beginning of each chapter you understand who is the “I” who is speaking then you
can follow the story. And this “I” changes in every chapter. Some chapters are in the third person because
the storyteller is not identified or does not intervene as an actor in the story he or she is telling. That way of
writing is typical of storytellers in oral societies. Toni Morrison has kept, or maybe even retrieved and
redeemed that tradition. The storyteller changes voice, intonation, tempo with the various characters telling
the story in the novel because African storytellers like Indian storytellers, like all oral storytellers in oral
societies know how to do this, and that has survived in our written civilization with puppet shows where one
puppeteer makes up to three at times four different voices, and on the radio when they condescend to get a
dramatic voice (or voices) that does (or do) not consider a bland and blank voice be the norm. In fact, Toni
Morrison is in line, in her writing, with the old African tradition that has enabled African slaves to have a
certain level of control on their exploitation, on their servitude, and alienating exploitation. Rhythmic chants to
regularize the work of all slaves on a plantation so that all slaves have the same result in the evening and the
whip is avoided for all or at least all minus one or two selected out of spite by the frustrated planter or his
white overseers. This rhythmic chanting has produced all sorts of music genres and styles from Gospels to
jazz and the Radio has been the tool used by black artists to bring to the world their African music that will
develop in rock and roll, rap, hip hop, and many other styles. The whites will only pick it up from the Blacks
and they even tried to play as if they were black with their black face impersonations.
Toni Morrison is a storyteller standing in line with this tradition and developing it tremendously. She
was though, a turning point in black literature because she was able to go down deep in the mental
alienation of black slaves and later black descendants of black slaves. She of course was the tradition on
which the next generation started exploring the Post Traumatic Slavery Stress Syndrome that was only
identified in the late 1990s. She turned her own cultural and mental heritage into the compost that then
fertilized and is still fertilizing black literature and black culture in the USA and this culture has become a
tremendous compost of worldwide culture and civilization. And this is definitely a marvelous miracle that was
born, raised, and bred in the most difficult exploitation conveyed by the slavery of millions of Africans
uprooted, and transported by force and under duress with a high death rate all along from Africa to the
Americas. This was a purely alienating exploitative migration and it became the most productive and creative
civilizing force of our present and our future. Africa, both black and Afro-Asiatic, is the Eldorado of our
modern world, and the West, in general, is totally unable to seize the day and make the next miracle of
developing Africa on its own legs, arms, minds, and heritage(s).
The concluding sentence of the book is then luminous and enlightening:
“It was not a miracle. Bestowed by God. It was a mercy. Offered by a human. I stayed on my knees.
In the dust where my heart will remain each night and every day until you understand what I know and long
to tell you: to be given dominion over another is a hard thing; to wrest dominion over another is a wrong
thing; to give dominion of yourself to another is a wicked thing.” (page 167)
Dr. Jacques COULARDEAU
OLDER REVIEW
A small book by a rare writer, and yet a mysterious book because it is difficult to know and
understand what the author wants to say, what's more, prove with her story. Toni Morrison takes us to the
end of the seventeenth century and confronts us to three generations of black Africans facing slavery. The
first generation is a woman brought from Africa and experiencing the passage to America and then being a
slave. She is accepting her position, the fact that she is a woman and hence a reproducing machine for all
men around. But Toni Morrison makes her a fetishist of shoes, just as if she kept some kind of sanity and
identity in the fact that she takes shoes from Europeans and wears them, no matter whether they are too big
or just inadequate.
This mother will offer her own daughter to some white man who has come to make the woman's
owner pay a debt he has contracted and does not want to pay, and her offer is determined because her
owner does not want her to go and she does not want to move to a new situation. Stability seems to be a
desire to be satisfied at any price, and her own daughter does not seem to be important for her because she
did not want her in the first place. It was more or less imposed onto her. That second generation is
dissatisfied in the same way, submissive but with a deep and high level of anger and maybe hatred. And she
turns from pure submission to rebellion because the man she gave herself to, a blacksmithy, turns violent
when she by accident mistreat the young boy he has adopted. It is irrational and yet perfectly
understandable. The girl wants some affective stability, especially from a black man, black like her, and she
does not realize that she had been violent with the little boy out of some kind of jealousy. The third
generation is just an infant who is seen as an animal by the whites, the masters, and yet an infant, a child by
the mother. The book seems to identify these unbalanced and deregulated personalities to the trauma of the
passage from Africa to America, from freedom to slavery, and their incapability to die before the end of the
passage. A trauma leading to a morbid desire to die that is not satisfied and then is turned into a morbid
acceptance of slavery and some kind of eternal hatred against the world and life. At the same time, Toni
Morrison shows how some white people are also held in servitude for any reason imaginable and how their
limited indenture is lengthened at will and for any cause imaginable too, but they keep the hope to be free
one day, the hope and the certainty too that makes them keep some humanity, whereas the blacks do not
retain that hope and that human level of existence. It is thus a very sad book because there is no hope, no
hope for a future of freedom because there is no way to ever earn, deserve and win that freedom. The book
is also sad because that's the very stake of the present situation. Can African Americans finally come out of
that traumatic past and become full-time and fully-fledged Americans, today with a black President-elect, and
future President? The book seems to turn this traumatic past into an inescapable lot, destiny, curse that will
live forever and ever, despite the kind words from a Catholic priest who clearly says the future of freedom is
in an afterlife in which you must believe, like it or not. That religious preaching diabolically reinforces the fate
of slavery.
Dr Jacques COULARDEAU, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Université Paris dauphine,
Université Versailles Saint Quentin en Yvelines.

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  • 1.
  • 2. ALICE L. BAUMGARTNER – SOUTH TO FREEDOM – 2020 This book is essential on the fight against slavery in the USA and south of it in Mexico. People who are educated in the subject of the Civil War, what came before and what came after? know Mexico had played a role in the struggle. But it is mostly neglected, and mostly, if not only, the underground railroad goes north and to Canada. The book which is very well documented and tries to be exhaustive, was a real necessity for us to really understand how the USA got into their Civil War and how the constitution was from the very start crooked because it did not settle the problem of slavery, considering that it was a question to be answered at state-level, which meant there was no possible constitutional solution without an amendment specifying the fundamental answer to the problem because it was a problem, in the Southern states, in the USA, in the world, and first of all at this last level in Mexico. Imagine it actually led to an invasion of Mexico by some French army sent by Napoleon III, a French emperor who was elected president of the French republic in 1848 but then seized power in December 1851 and got rid of the republic and replaced it with an empire. Victor Hugo, in a pamphlet, called him, The Little Napoleon, as opposed to the Great one, Napoleon 1st. And he went into exile for twenty years. And that French emperor sent some Austrian prince to become the emperor of Mexico. Simply ridiculous. But it shows how hot the debate on slavery was, with Mexico who had gotten rid of it, and the USA who could not find a solution. The present book gives all the details of this long history from the independence of Mexico in 1821 to just after the end of the Civil War. Only maybe one shortcoming due to the modernity of the treatment of this past historical situation. The author assumes that it is simply accepted by everyone that slavery is a barbaric act, but she should have definitely given more flesh to the slavery camp in the USA and actually quoted with more emphasis a man like John C. Calhoun who theorized the possibility of having a democratic society with the majority of its population in slavery. The reference is Athens, mind you, and Ancient Greece. He is typical of this arrogant aristocracy of the USA, a real aristocracy for whom slavery was nothing but a means of production like the river that rotated the wheels of watermills or the steam engine that moved trains and ships, with only one difference: the slaveowner could kill, with or without, torture before the final act, his slaves, and strangely enough, though women had no civil rights at the time, they could very easily do the same with any of her husband’s slaves. Check Solomon Northup’s 12 Years a Slave for detail.
  • 3. In the same way, I am amazed that Toni Morrison’s Beloved is not in any way quoted because it shows the dramatic traumatic and unforgivable crime slavery is. And we must not forget that slavery can exist here and there including in our democratic countries. Many illegal immigrants, at times even legal immigrants, and of course all refugees are most of them exploited so brutally that we can wonder if this is not a modern form of slavery, and what about the Dalits in India, whose number we do not even know for sure, except that they are counted in hundred thousand, several hundred thousand. And what about the compulsory, hence forced work most prisoners in US prisons, state or federal prisons alike, have to perform to pay for their lodging and food, with a pittance left in their prison piggybank, a few cents for every dollar earned. I am afraid I have encountered many people, among them many young people, who just do not want to center any communication or discussion on the nasty and graphic details of slavery, and in the many books I have read on the subject the sexual exploitation of slaves is generally reduced to women to make them pregnant to produce one more slave, maybe two if twins. So, let’s have a good old gang episode to have a better chance to get two false twins. But any slave could be used by any white man, or boy as soon as twelve years of age, for their own pleasure, and by any slave I mean woman, man, girl, and boy. And a good whipping afterward if the user (certainly not a customer since he does not pay for the service) is not satisfied with the said service. Then you may understand why a mother could kill her own children when caught up by the slave catchers after their escape, and you could understand the determination of slaves to escape. It is too much taken for granted. Dr Jacques COULARDEAU FRENCH VERSION – VERSION FRANÇAISE Ce livre est essentiel au sujet de la lutte contre l'esclavage aux USA et au sud de ceux-ci au Mexique. Les personnes qui ont un certain savoir ou un savoir certain sur le sujet de la Guerre de Sécession, ce qui a précédé et ce qui a suivi, savent que le Mexique a joué un rôle dans cette lutte. Mais il est le plus souvent négligé et la plupart des options, sinon la seule, du « chemin de fer clandestin » vont vers le nord et le Canada. Ce livre, qui est très bien documenté et tente d'être exhaustif, était une véritable
  • 4. nécessité pour nous permettre de comprendre comment les États-Unis se sont engagés dans leur Guerre de Sécession et comment la constitution était dès le départ tordue ou piégée parce qu'elle ne réglait pas le problème de l'esclavage, étant donné qu'il s'agissait d'une question à laquelle il fallait répondre au niveau des États, ce qui signifiait qu'il n'y avait pas de solution constitutionnelle possible sans un amendement spécifiant la réponse fondamentale au problème, car il s'agissait d'un problème, dans les États du Sud, aux États-Unis, dans le monde, et tout d'abord à ce dernier niveau au Mexique. Imaginez que cela a conduit à une invasion du Mexique par une armée française envoyée par Napoléon III, un empereur français qui a été élu président de la république française en 1848 mais qui a ensuite pris le pouvoir en décembre 1851 et s'est débarrassé de la république pour la remplacer par un empire. Victor Hugo, dans un pamphlet, l'a appelé le Petit Napoléon, par opposition au Grand, Napoléon 1er. Et il s'est exilé pendant vingt ans. Et cet empereur français a envoyé un prince autrichien pour devenir l'empereur du Mexique. C'est tout simplement ridicule. Mais cela montre à quel point le débat sur l'esclavage était brûlant, avec le Mexique qui s'en était débarrassé, et les Etats-Unis qui ne trouvaient pas de solution. Le présent ouvrage donne tous les détails de cette longue histoire, depuis l'indépendance du Mexique en 1821 jusqu'à la fin de la Guerre Civile. Seul peut-être un défaut dû à la modernité du traitement de cette situation historique passée. L'auteur part du principe qu'il est simplement accepté par tous que l'esclavage est un acte barbare, mais elle aurait certainement dû donner plus de chair au camp de l'esclavage aux États-Unis et citer avec plus d'insistance un homme comme John C. Calhoun qui a théorisé la possibilité d'avoir une société démocratique avec la majorité de sa population en esclavage. La référence est Athènes, remarquez, et la Grèce antique. Cela est typique de cette aristocratie arrogante des USA, une véritable aristocratie pour qui l'esclavage n'était rien d'autre qu'un moyen de production comme la rivière qui faisait tourner les roues des moulins, ou la machine à vapeur qui faisait avancer les trains et les bateaux, avec une seule différence : l’esclavagiste pouvait tuer, avec ou sans torture avant l'acte final, ses esclaves, et curieusement, bien que les femmes n'eussent aucun droit civil à l'époque, elles pouvaient très facilement faire de même avec n'importe quel esclave de leur mari. Consultez Esclave pendant 12 ans de Solomon Northup pour plus de détails. De même, je m'étonne que Beloved de Toni Morrison ne soit en aucun cas cité, car il montre le traumatisme dramatique et le crime impardonnable que constitue l'esclavage. Et nous ne devons pas oublier que l'esclavage peut encore exister ici et là, y compris dans nos pays démocratiques. De nombreux immigrés clandestins, parfois même des immigrés légaux, et bien sûr tous les réfugiés sont pour la plupart exploités avec une telle brutalité qu'on peut se demander s'il ne s'agit pas d'une forme moderne d'esclavage, et que dire des Dalits en Inde, dont on ne connaît même pas le nombre avec certitude, sinon qu'ils se comptent par centaines de milliers, plusieurs centaines de milliers. Et que dire du travail obligatoire, donc forcé, que la plupart des prisonniers dans les prisons américaines, qu'elles soient d'État ou fédérales, doivent effectuer pour payer leur résidence et leur nourriture, avec un maigre solde dans leur tirelire de prison, quelques centimes pour chaque dollar « gagné ».
  • 5. Je crains d'avoir rencontré de nombreuses personnes, parmi lesquelles beaucoup de jeunes, qui ne veulent tout simplement pas développer une communication ou une discussion sur les détails ignominieux et réalistes voire choquants de l'esclavage, et dans les nombreux livres que j'ai lus sur le sujet, l'exploitation sexuelle des esclaves est généralement réduite aux femmes pour les mettre enceintes afin de produire un esclave de plus, peut-être deux si ce sont des jumeaux. Alors, faisons un bon vieil épisode en gang ou en bande pour avoir plus de chance d'avoir deux faux jumeaux. Mais n'importe quel esclave pouvait être utilisé par n'importe quel homme blanc, ou garçon dès l'âge de douze ans, pour leur propre plaisir, et par n'importe quel esclave j'entends femme, homme, fille et garçon. Et une bonne séance de fouet après si l'utilisateur (certainement pas un client puisqu'il ne paie pas pour le service) n'est pas satisfait dudit service. Vous comprendrez alors pourquoi une mère peut tuer ses propres enfants lorsqu'elle est rattrapée par les traqueurs d'esclaves après leur évasion, et vous comprendrez la détermination des esclaves à s'échapper. C'est trop souvent considéré comme une évidence. Dr Jacques COULARDEAU Gérard Hugues–John Caldwell Calhoun : Une théorie de l'Etat esclavagiste– 2 septembre 2004 – Presses de L'Université de Provence (2 septembre 2004) La Guerre de Sécession aux États-Unis se nourrit d'un conflit idéologique cristallisé autour de quelques personnages clés. L'Histoire retient que le Nord eut Abraham Lincoln, elle oublie trop souvent le Sud eut John Calhoun. Aristocrate philosophe, penseur engagé, politicien hors pair et défenseur acharné de la cause sudiste, Calhoun mourut quelques années avant le déclenchement d'un conflit qu'il jugeait inéluctable et dont il avait prédit l'implacable barbarie. Le présent volume présente une traduction inédite du traité fondamental de John Calhoun, la Disquisition on Government. Il propose également l'étude minutieuse du modèle républicain imaginé par Calhoun, de saisir dans leur complexité les structures d'une société sudiste fondée sur l'exploitation d'une race par une autre.
  • 6. Dr Jacques COULARDEAU «Enfermé dans un texte raciste, dommage» Commenté en France le 18 décembre 2004 Un livre sur Calhoun peut être fascinant pour comprendre l'enchaînement des événements qui mènent à la Guerre Civile. Il est donc bon que ce personnage politique soit un peu exploré. Ce volume reprend La Dissertation sur le Gouvernement publié en 1853 dans une traduction de Gérard Hugues et dote ce texte d'une longue présentation de Calhoun lui-même et d'une analyse de l'œuvre. Une remarque préalable s'impose : le texte de la Dissertation est criblé de coquilles, certaines difficiles. Ceci dit la lecture en est facile, même si j'ai remarqué quelques américanismes traduits littéralement. L'esquisse biographique donne la carrière de John C. Calhoun avec en arrière plan trois générations de sa famille, depuis les Highlands d'Ecosse, jusqu'à la plantation de Caroline du Sud. Vie d'errance : colons protestants en Irlande contre la population catholique du comté de Donegal, puis colons de la frontière en Pennsylvanie contre les Indiens, en particulier Iroquois, puis la Virginie Occidentale (sic), plus exactement l'ouest de la Virginie en colons installés contre les Indiens à nouveau, puis enfin dans l'ouest de la Caroline du Sud en pionniers et colons contre les Indiens Cherokees. C'est avec cet héritage qui s'étale du début du 18ème siècle (dates non précisées pour le passage en Irlande) à 1756 que naît John Caldwell Calhoun le 18 mars 1782 en Caroline du Sud où il deviendra le maître de la plantation familiale avec bien sûr des esclaves noirs. La carrière politique est décrite en détails ensuite. On doit regretter ici que le contexte économique de la vie de Calhoun soit réduit à l'identification du système social de Caroline du Sud comme étant esclavagiste. Aucun élément démographique, aucun élément économique ne sont donnés ce qui permettrait de bien mesurer le rapport de force démographique entre les noirs et les blancs. Aucun détail n'est donné sur les traités et les guerres avec les Cherokees, ni la moindre indication sur ces « Indiens Blancs » qui avaient accepté le système politique américain, son
  • 7. éducation et sa religion, son système économique, au point d'avoir eux aussi des esclaves noirs, et bien sûr les accords avec Madison, les remises en cause de Jackson et l'élimination des Cherokees ne sont même pas abordés de façon allusive. On peut et doit aussi poser les mêmes remarques concernant Madison et Jefferson, eux aussi maîtres d'esclaves. Cela est un manque car on est condamné à accepter l'a priori de Calhoun qui exclut toute considération sociale ou économique directe à sa réflexion pour ne prendre en compte que des questions constitutionnelles et institutionnelles formelles qui en apparaissent alors totalement abstraites. La carrière politique de Calhoun est aussi et ainsi réduite à une suite de conflits de personnes plus que d'enjeux de société, car l'enjeu social jamais posé dans le livre, c'est non pas la survie du système sudiste mais le développement économique et social du Sud des Etats Unis, et ce par l'industrialisation et l'économie de marché, seule solution viable et possible. L'esclavage bloque le Sud dans une économie de pays sous-développé producteur et exportateur de matières premières, que ce soit le coton ou le tabac. Cela ne peut apparaître que si on refuse l'a priori de Calhoun et si on met les mains dans le tissu social et économique. La pensée de Calhoun est une pensée suicidaire pour le Sud au niveau économique et social. L'analyse des péripéties politiques de la carrière de Calhoun est alors très événementielle et très réduite à des conflits de personnes plus encore qu'à des conflits sociaux et économiques. Ainsi l'épisode de la nullification des décisions tarifaires concernant les impôts à l'exportation et à l'importation (1828) n'est en rien compris dans sa dimension de développement économique historique. Le Sud est une aberration archaïque puisqu'il a une économie d'exportation de matières premières agricoles non transformées et d'importation de biens de consommation : une économie typiquement coloniale et dont la « métropole » est l'Angleterre. Il n'achète rien ou si peu au Nord industriel et il ne vend rien ou si peu à ce même Nord industriel. Ses clients et ses fournisseurs sont européens, et en premier lieu anglais. Mais aucune donnée n'est fournie sur cette situation économique archaïque et aberrante qui ne peut en rien assurer le développement du Sud. Plus encore, et rien n'est dit sur ce problème, la masse - majoritaire - des esclaves noirs ne sont pas des consommateurs car le marché leur est interdit : ils n'ont pas d'argent, ils n'ont pas de salaire. Ils vivent donc comme du capital fixe et non comme du capital variable. Ils ne sont qu'un coût pour la production et ne peuvent pas être un élément de développement de cette production. S'ils l'étaient le coton ne leur serait d'utilité que s'il était transformé, donc s'il était la base d'une industrie, ce qui n'est pas le cas. Plus encore, le livre utilise la référence à l'esclavage comme suffisante en soi. Rien n'est dit vraiment sur le traitement des esclaves à qui il est interdit de parler leurs langues, qu'ils ont oubliées au 19ème siècle (déculturation), de pratiquer leurs religions et souvent même une quelconque religion, avec la tolérance progressive d'une évangélisation ségrégative, de recevoir une quelconque éducation, même lire et écrire, d'avoir une vie de famille, les femmes étant soumises aux caprices des hommes blancs et les enfants étant systématiquement séparés de leurs mères et vendus à l'extérieur. Les planteurs ont tout pouvoir de justice, de vie et de mort, sur les esclaves qui ne relèvent en rien de la justice des USA, et quand ils en relèveront, beaucoup plus tard, ils seront jugés par des jurys exclusivement blancs. Cela ramènerait à sa vraie dimension de cynisme, la remarque de Calhoun sur l'unanimisme des jurys. Notons que l'unanimisme est une absurdité légale et judiciaire. Un jury doit déterminer la vérité et non chercher une solution à tout prix. La vérité, si le jury n'arrive pas à se mettre d'accord, c'est qu'il y a doute et donc que ce doute doit bénéficier à
  • 8. l'accusé. La justice défendue par Calhoun comme un modèle est en fait une justice qui ne protège en rien les droits de l'accusé, mais par sa pratique de l'unanimisme du jury met en péril ces droits et condamne, nous ne le savons que trop, y compris bien sûr à la mort, de nombreux innocents. Ces éléments de perspectives auraient vraiment permis d'approcher le texte de Calhoun sous un autre éclairage. Mais je voudrais revenir sur un aspect fondamental du texte : sa référence religieuse lourde. Lourde par plusieurs mentions qu'il faut analyser dans une approche de la conception religieuse de Calhoun. Cette mention puissante est absolument organisatrice de la pensée et de la vie de Calhoun, qui ne font qu'un. C'est une mention structurante. Pourquoi Gérard Hugues la rejette-t-il en fin d'analyse, construisant ainsi son analyse sur les arguments abstraits de Calhoun ? La mention religieuse devient alors chez Gérard Hugues un supplément de spiritualité alors même qu'il est le fondement premier et incontournable de la pensée de Calhoun. « C'est à l'être suprême, Créateur de l'Univers, que revient la tâche unique d'ordonner et de veiller sur le Tout [sic pour les majuscules]. Dans son infime sagesse et son infinie bonté, il a doté chaque catégorie d'êtres animés d'un statut de fonctions adéquates, il les a dotés de sensations, instincts, moyens et facultés les mieux adaptés à leur condition particulière ? Il a assigné à l'homme l'état social et politique comme le plus propre à développer les qualités et facultés morales et intellectuelles éminentes dont il l'a doté et, partant, il l'a constitué de manière non seulement à le contraindre d'adapter l'état social, mais aussi à rendre le gouvernement nécessaire à sa préservation et son bien-être. » (p. 119) Calhoun parle bien sûr ici de l'espèce humaine, mais on voit en dessous que cette espèce humaine n'est pas posée comme homogène. « Celui-ci [l'objet de l'instauration de la société] est essentiel, il est de préserver et de parfaire notre race ; celui du gouvernement est secondaire et subalterne, il est de préserver et de perfectionner la société. Tous deux sont cependant nécessaires à l'existence et au bien-être de notre race et tous deux son également de facture divine. » (p. 118) Ici Gérard Hugues se trompe : la « race » n'est pas la race blanche, mais la race humaine, comme nous le verrons plus loin. « Si l'on remonte à ce point, la voix du peuple qui s'exprime sous la contrainte qui lui est faite d'éviter le plus grand de tous les fléaux, par le truchement d'organes gouvernementaux ainsi conçus qu'ils suppriment toute expression d'intérêts partisans et égoïstes, et qu'ils représentent l'opinion du peuple tout entier préoccupé de son bien-être commun, cette voix peut, sans risquer le sacrilège, se nommer voix divine. Et il serait sacrilège de la désigner autrement. » (p. 140) On a ici le terme de « peuple » qui semble englober, comme dans la Constitution, l'entier du corps social américain composé des hommes libres, ou des hommes seulement asservis pour une durée limitée, mais exclut les femmes, les hommes asservis de façon permanente et les Indiens (parce qu'ils ne paient pas d'impôts comme dit la Constitution). Quelle est cette voix divine ? Nous reconnaissons ici le modèle de Moïse, puis celui récurrent dans Isaïe et Ezekiel. Le « peuple » ne peut suivre la voie de Dieu que s'il accepte son autorité qui s'exprime par l'intermédiaire du prophète et des prêtres. Dieu a le pouvoir de châtier ceux qui sont rebelles à sa loi, et surtout de purifier le corps social de ceux qui ne sont pas des promoteurs de cet ordre dans la soumission à cet ordre. Alors même que Calhoun défend le droit de vote, y compris en envisageant le suffrage universel, il
  • 9. reste attaché à une démocratie qui donne le pouvoir à ceux qui ont les qualités pour l'assumer. Mais il rejette la majorité numérique du fait du danger que représentent les pauvres, les ignorants et les asservis qui sont bien membres du peuple : « Un autre avantage qu'ont les gouvernements à la majorité concurrente sur ceux à la majorité numérique, et qui illustre bien leur caractère plus populaire, est qu'ils permettent sans danger que le droit de vote y soit largement étendu. Dans les gouvernements de ce type, l'on peut sans risque aller jusqu'au suffrage universel, c'est à dire autoriser, à quelques exceptions près, tout citoyen de sexe masculin et d'âge mûr de se rendre aux urnes ; cela n'est pas envisageable dans un gouvernement à la majorité numérique sans qu'au bout du compte le pouvoir soit placé sous le contrôle des membres les plus ignorants et les plus asservis de la communauté. Car tandis que la communauté s'accroît, s'enrichit, acquiert le raffinement et un haut degré de civilisation, la différence entre riches et pauvres sera de plus en plus marquée et le nombre des ignorants et des êtres asservis augmentera par rapport au reste de la communauté. Au fur et à mesure que le fossé qui les sépare s'élargira, la tendance au conflit sera accrue ; et lorsque la proportion des ignorants et des asservis augmentera, il ne manquera pas, dans les gouvernements à la majorité numérique, de dirigeants opulents et ambitieux prêts à les exciter et les influencer afin de prendre eux-mêmes le pouvoir. » (p. 145) Il est clair ici que Calhoun de coupe pas la société entre blancs et noirs (même si nous pouvons penser que les noirs ne sont pas inclus, bien que je pense que le terme de communauté et non pas de peuple laisse entendre que les noirs y sont inclus), mais entre riches et pauvres, cultivés et ignorants, libres et asservis. Et il parle bien de communauté. Ses références à la « race » sont donc des références à la race humaine et non à la race blanche. Dans les pauvres, ignorants et asservis il met en bloc les noirs asservis et les ouvriers, de quelque catégorie que ce soit, pauvres et ignorants (entendons inéduqués). On a bien là une vision élitiste de la société, qui plus est pessimiste, puisque les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux. Il est alors nécessaire - ce que ne fait pas Gérard Hugues - de spécifier le système censitaire posé par la constitution américaine : « The Convention did not ... provide for popular elections, except in the case of the House of Representatives, where the qualifications were set by the state legislatures (which required property- holding for voting in almost all the states), and excluded women, Indians, slaves. » (Howard Zinn, A People's History of the United States, 1980, 1995, p. 95)
  • 10. " La Convention n'a pas [...] prévu d'élections populaires, sauf dans le cas de la Chambre des représentants, où les qualifications étaient fixées par les législatures des États (qui exigeaient la détention de biens pour voter dans presque tous les États), et excluaient les femmes, les Indiens, les esclaves. " (Howard Zinn, Histoire Populaire des Etats Unis, 1980, 1995, p. 95) Cela aurait amené Gérard Hugues à une tout autre vision de l'approche de Calhoun. Dans sa logique ceux qui sont dignes du pouvoir ne peuvent être qu'une minorité. Sa proposition de majorité concurrente où toute minorité a un droit de veto sur les décisions de la majorité, quelle qu'elle soit, permettrait à cette minorité dominante d'avoir le dernier mot, et dans cette minorité dominante la portion sudiste d'avoir elle aussi le dernier mot. C'est donc un système absolument élitiste et en dernière analyse féodal que Calhoun propose. Un système féodal électif. D'ailleurs l'exemple qu'il donne de la Pologne montre bien ce qu'il a en tête : l'élection d'un roi, l'élection d'un corps dirigeant élitiste et un fonctionnement féodal d'acceptation de ce pouvoir d'une élite, prétendument investie de l'intérêt général, par la vaste majorité du peuple gouverné par ces gouvernants. Calhoun coupe ainsi la société en gouvernés et gouvernants, ce qui lui évite de parler de tout le reste. Or on sait parfaitement que cette coupure, cette contradiction même, n'a de pouvoir historique que si des considérations économiques et sociales l'investissent pour la faire sauter, la résoudre comme dirait les dialecticiens du 19ème siècle. « Or, étant donné que les individus diffèrent les uns des autres par leur intelligence, leur perspicacité, leur énergie, leur ténacité, leur compétence, leurs capacités à travailler et à économiser, leurs qualités physiques, leurs rangs respectifs et les chances qui sont les leurs dans la vie, c'est un fait inéluctable qu'en permettant que tous exercent leurs talents pour améliorer leur statut, il s'ensuivra une inégalité proportionnelle entre ceux qui ont ces qualités et ces talents au plus haut degré et ceux qui en sont démunis... Si l'on s'efforce de rabaisser les premiers au niveau des derniers ou d'élever les uns au niveau des autres par l'action du gouvernement, on brise cet élan et de fait, on arrête la marche du progrès. » (p. 153) On ne peut être plus clair. La conclusion qui s'impose alors c'est que Calhoun est condamné, avec le Sud, à être écarté de l'histoire car son système gèle la société dans un état de développement qui exige le dégel. Il ne prend en rien en considération la dynamique économique. Il veut faire survivre un système qui est historiquement et économiquement, et donc socialement, mort. On regrettera que l'auteur ne mette pas en avant deux questions importantes que Calhoun soulève. D'une part la liberté de la presse comme pouvoir d'expression de l'opinion publique. Mais Calhoun neutralise ce pouvoir comme ne pouvant pas assurer un quelconque équilibre dans la société, car la presse défendra nécessairement des intérêts privés. D'autre part les inventions (et il ne considère que la poudre à canon, l'imprimerie et la machine à vapeur) qu'il ne prend en compte que du point de vue militaire ou de l'accroissement de la productivité du travail qu'elles permettent. Il n'a donc compris ni la révolution proto- industrielle des 11ème-13ème siècles, ni la révolution culturelle, urbaine et manufacturière des 15ème- 17ème siècles, ni la révolution industrielle des 18ème-19ème siècles. Il n'a pas plus compris l'importance du marché dans le progrès humain, du marché féodal de survivance autarcique au marché libre qui se construit
  • 11. avec la révolution industrielle qui donne à ce marché le rôle de réaliser la valeur ajoutée de la production et pour lequel tout être humain doit devenir un consommateur. Il n'en reste pas moins que cet ouvrage de Gérard Hugues ouvre un chapitre important de la civilisation américaine, qu'il peut être un outil utile pour de nombreux étudiants à condition qu'ils élargissent l'information fournie dans ce livre. Dr Jacques COULARDEAU
  • 12. TONI MORRISON – A MERCY – 2008 2021 CHANGED MY VISION SLIGHTLY This novel is difficult to penetrate because, as usual, you have to sort out the fundamental situational details from the reading itself. It is not specified or rarely specified, where, when, and who. We learn on page 11 we are in Virginia in 1682 and that the characters are moving to Maryland. We learn that Maryland, under the Stuart kings is some kind of refuge for Catholics and that Catholics, in this case, one Portuguese merchant of some sort, are a lot harsher in the slave trade than Protestants and that they only aim at making a profit with their slaves by selling all those that can be sold without impairing their profitability which is, in this case, determined by the possibility to get them pregnant – they have to be women of course – so that the children can be used as some kind of currency or good that can bring in some currency, or simply money. The book is probably right when saying that these Portuguese Catholics are worse than Anglo- Saxon Protestants. But in fact, this treatment of slaves would be difficult in Spanish or even Portuguese colonies because of the presence of the Inquisition for one, and the policy of the Spanish crown for two. Both imposed in their colonies the slave to be married and to have regular marital rights, and this implied all slaves had to be christened. The allusion to the Stuart kings is clear. The Stuart kings were favorable to the Catholic Church and the Catholics in general though they officially had to be the head of the Anglican Church, hence Protestant. They could not do this in England or Scotland, but they could tolerate it in Maryland, a policy that will be reversed as soon as the Stuart kings are out with the Glorious Revolution. But what could be implied is that the Protestants were better at dealing with their slaves. This is totally false if we take into account the whole Americas. The Protestants were a lot harsher because they refused the slaves to be christened, hence, to be integrated into a Christian church of any sort. They did not recognize any rights for slaves to be married as Christians (Toni Morrison knows about it since it is a central theme of her novel Beloved) or any other right whatsoever. In 1682 we were still before the intervention of Willie Lynch in the Anglo-Saxon colonies, but lynching was only the systematization of practices the Anglo-Saxon Protestant colonists had practiced for a long time, probably since the importation of the first black slaves in Virginia to work on the Rolfe tobacco plantation in 1619. But the novel reveals something else, and this is definitely true. The slaves could be second- generation, or maybe third-generation slaves in Anglo-Saxon colonies, including Virginia and Maryland in this novel. The author develops a very closely-knit portrayal of slaves, in this case mostly women and girls, indentured white workers who live on the promise of the end of their indentured time and the final payment
  • 13. they would get when they are freed, hence what they will do with this money, their dream of poor migrants about what they can do when they are no longer poor indentured migrants. To own a horse for example to be able to travel and go where they may want. In 1682 the dream was not California, but it was already moving into Indian territory, and even probably pushing Indians away. The Blacks, women and girls, have no hope to be free and they don’t even dream of it because the younger or youngest generation was not even able to dream of something they had never known. They were born slaves and they lived as slaves – no escape possible. These women and girls are treated by their white Mistress in the most hostile and exploitative way possible. The Mistress is not brutal or violent, but there are many ways to be vicious without using physical violence. They are banned from the house, in fact, houses of the farm or estate. They are allotted to live and spend all their nights in drafty and unheated barns, even hammocks outside the barns are banned in the summer. They are just slightly better than the cattle, horses, cows, and probably even pigs, of the farm. They can get out of the barns in the morning, and they can use a plate, metal plate probably, to eat. And they have the right to be dressed, though in sack-clothing mostly, with or without shoes of any sorts, with if they are lucky, without if they are not lucky. But the novel is even crueler because one Black free man – though it is not clear why he is free – is working as a blacksmith in some distant village, hence as a craftsman or service worker of some sort and is dealing with money when paid for his work, including some simple medicine, and an epidemic of smallpox is described in the novel. This blacksmith was able to take under his protection and care a very young boy whose parents just died, and the boy was white. One of the young black girls of the Mistress who is entrusted with taking care of the child while the blacksmith is going on an errand for the Mistress, in fact, mishandles the boy, dislocating his shoulder when he protests because she has taken his doll away for no logical reason whatsoever, except jealousy because she wants the blacksmith to be her real master because she is in love with him and wants to entrust herself to him entirely, in other words, be his slave but with a sexual dimension, and the boy is a challenge to her desire because he captures part of the blacksmith’s love or affection and care. One always finds someone smaller, younger, weaker than oneself. When the blacksmith comes back, he is clear with the black girl. First, she gets a slap for having mistreated the young boy, and then the blacksmith sends her back to her Mistress and refuses to have anything to do with her because she is a slave. And she was born a slave, so she reacts as a slave: she goes back to her Mistress, accept her slavery, and locks herself up completely against the whole world but within a general attitude which means doing what she is ordered to do, but no more and with no zeal. This is a constant idea you find in Toni Morrison’s books: one cannot go beyond one’s birth. You may dream to do it, but you won’t do it anyway, you won’t be able to do it: something in you or something in society will prevent it. You will either be put back in your place, or you will lock yourself up into your little slave-box. The comparison with the two indentured boys is brutal, though it is not clear if it is because they are boys or because they are white, probably both. They have a dream of what they want to do, and their indentured time is for them the only way to do it. They were born poor and with no real parental guidance or supervision, hence abandoned as children very early and having to survive but being white, they can nevertheless turn their servitude into a tool for them to realize themselves in a way or another when they come to the end of their servitude, though this end is pushed back all the time for some misdemeanor of any sort. But the dream of an end and a horse to travel and go anywhere you want is a dream black slaves
  • 14. cannot have, and even black women could not have it since they would not be free since they are slave- producing wombs. Free black men might find it difficult too. So, when at the beginning of each chapter you understand who is the “I” who is speaking then you can follow the story. And this “I” changes in every chapter. Some chapters are in the third person because the storyteller is not identified or does not intervene as an actor in the story he or she is telling. That way of writing is typical of storytellers in oral societies. Toni Morrison has kept, or maybe even retrieved and redeemed that tradition. The storyteller changes voice, intonation, tempo with the various characters telling the story in the novel because African storytellers like Indian storytellers, like all oral storytellers in oral societies know how to do this, and that has survived in our written civilization with puppet shows where one puppeteer makes up to three at times four different voices, and on the radio when they condescend to get a dramatic voice (or voices) that does (or do) not consider a bland and blank voice be the norm. In fact, Toni Morrison is in line, in her writing, with the old African tradition that has enabled African slaves to have a certain level of control on their exploitation, on their servitude, and alienating exploitation. Rhythmic chants to regularize the work of all slaves on a plantation so that all slaves have the same result in the evening and the whip is avoided for all or at least all minus one or two selected out of spite by the frustrated planter or his white overseers. This rhythmic chanting has produced all sorts of music genres and styles from Gospels to jazz and the Radio has been the tool used by black artists to bring to the world their African music that will develop in rock and roll, rap, hip hop, and many other styles. The whites will only pick it up from the Blacks and they even tried to play as if they were black with their black face impersonations.
  • 15. Toni Morrison is a storyteller standing in line with this tradition and developing it tremendously. She was though, a turning point in black literature because she was able to go down deep in the mental alienation of black slaves and later black descendants of black slaves. She of course was the tradition on which the next generation started exploring the Post Traumatic Slavery Stress Syndrome that was only identified in the late 1990s. She turned her own cultural and mental heritage into the compost that then fertilized and is still fertilizing black literature and black culture in the USA and this culture has become a tremendous compost of worldwide culture and civilization. And this is definitely a marvelous miracle that was born, raised, and bred in the most difficult exploitation conveyed by the slavery of millions of Africans uprooted, and transported by force and under duress with a high death rate all along from Africa to the Americas. This was a purely alienating exploitative migration and it became the most productive and creative civilizing force of our present and our future. Africa, both black and Afro-Asiatic, is the Eldorado of our modern world, and the West, in general, is totally unable to seize the day and make the next miracle of developing Africa on its own legs, arms, minds, and heritage(s). The concluding sentence of the book is then luminous and enlightening: “It was not a miracle. Bestowed by God. It was a mercy. Offered by a human. I stayed on my knees. In the dust where my heart will remain each night and every day until you understand what I know and long to tell you: to be given dominion over another is a hard thing; to wrest dominion over another is a wrong thing; to give dominion of yourself to another is a wicked thing.” (page 167) Dr. Jacques COULARDEAU OLDER REVIEW A small book by a rare writer, and yet a mysterious book because it is difficult to know and understand what the author wants to say, what's more, prove with her story. Toni Morrison takes us to the end of the seventeenth century and confronts us to three generations of black Africans facing slavery. The first generation is a woman brought from Africa and experiencing the passage to America and then being a slave. She is accepting her position, the fact that she is a woman and hence a reproducing machine for all men around. But Toni Morrison makes her a fetishist of shoes, just as if she kept some kind of sanity and identity in the fact that she takes shoes from Europeans and wears them, no matter whether they are too big or just inadequate. This mother will offer her own daughter to some white man who has come to make the woman's owner pay a debt he has contracted and does not want to pay, and her offer is determined because her owner does not want her to go and she does not want to move to a new situation. Stability seems to be a desire to be satisfied at any price, and her own daughter does not seem to be important for her because she did not want her in the first place. It was more or less imposed onto her. That second generation is dissatisfied in the same way, submissive but with a deep and high level of anger and maybe hatred. And she turns from pure submission to rebellion because the man she gave herself to, a blacksmithy, turns violent when she by accident mistreat the young boy he has adopted. It is irrational and yet perfectly understandable. The girl wants some affective stability, especially from a black man, black like her, and she does not realize that she had been violent with the little boy out of some kind of jealousy. The third generation is just an infant who is seen as an animal by the whites, the masters, and yet an infant, a child by
  • 16. the mother. The book seems to identify these unbalanced and deregulated personalities to the trauma of the passage from Africa to America, from freedom to slavery, and their incapability to die before the end of the passage. A trauma leading to a morbid desire to die that is not satisfied and then is turned into a morbid acceptance of slavery and some kind of eternal hatred against the world and life. At the same time, Toni Morrison shows how some white people are also held in servitude for any reason imaginable and how their limited indenture is lengthened at will and for any cause imaginable too, but they keep the hope to be free one day, the hope and the certainty too that makes them keep some humanity, whereas the blacks do not retain that hope and that human level of existence. It is thus a very sad book because there is no hope, no hope for a future of freedom because there is no way to ever earn, deserve and win that freedom. The book is also sad because that's the very stake of the present situation. Can African Americans finally come out of that traumatic past and become full-time and fully-fledged Americans, today with a black President-elect, and future President? The book seems to turn this traumatic past into an inescapable lot, destiny, curse that will live forever and ever, despite the kind words from a Catholic priest who clearly says the future of freedom is in an afterlife in which you must believe, like it or not. That religious preaching diabolically reinforces the fate of slavery. Dr Jacques COULARDEAU, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Université Paris dauphine, Université Versailles Saint Quentin en Yvelines.