1. Atelier 12 Juin 2015
Chaque chose a un prix et le brevet protège la production pour pouvoir la commercialiser. Il faut
d’ailleurs toujours d’abord protéger son idée. Alors certain envisage que le propriétaire d’un
tracteur neuf n’est pas propriétaire des logiciels et des données créées par l’activité de son
tracteur.
D’autres acteurs pensent à l’inverse, quelles sont leurs motivations ? Des entreprises ouvrent
leur brevet. Et si à l’ère du numérique, une partie de la valeur était dans les liens que l’on tisse
avec les autres, dans sa capacité à faire venir des contributeurs extérieurs codévelopper,
utiliser, mettre à jour ses propres produits. Plusieurs exemples existent dans le domaine des
transports et mobilités. Certaines de ces entreprises sont partenaires de la Fabrique pour
apporter leurs expertises et leur plateforme aux autres partenaires et aux projets que nous
allons accompagner.
La Fabrique souhaite apporter cette culture des plateformes ouvertes à la fois à chaque
partenaire et porteur de projet, mais aussi à l’écosystème entier. Et si nous étions capable
collectivement de faire levier des plateformes ouvertes pour innover autrement, en ouvrant et
mutualisant constamment une partie des développements ? Les communs (Qu’est ce qu’un
commun) présentés sur le schéma ci dessous rassemble ces plateformes ouvertes :
Les silos historiques gratuit/payant, ouvert/fermé, breveté/libre n’existent déjà plus aujourd’hui.
L’hybridation devient une voie d’innovation en tant que telle. Elon Musk, CEO de Tesla,
expliquait dernièrement : “Nous sommes convaincus que Tesla, les autres fabricants de
voitures électriques et le monde entier profiteraient tous d'une plateforme technologique
commune à évolution rapide”. Elon Musk nous donne deux exemples récents :
1. l’ouverture des brevets d’une partie des technologiques de Tesla pour “faire venir” des
acteurs sur sa plateforme technique et augmenter les volumes. Toyota fait la même
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chose pour ses développements concernant l’hydrogène, ou encore Ford pour
l’électrique.
2. la publication du cahier des charges de l’hyperloop pour appeler dès le départ aux
contributions volontaires. Plusieurs startups défrichent les principales options de façon
distribuée avec par exemple JumpStartFund.
La mise en commun via des plateformes d’un certain nombre d’outils a d’abord un objectif de
performance industrielle, de réactivité. En identifiant les données, logiciels ou matériels
“partageables”, l’entrepreneur s’allège d’une partie de ses développements, s’appuie sur des
contributions extérieures. Cela permet aussi de se recentrer sur sa valeur ajoutée unique
et singulière.
Les bénéfices à ce travail en commun sont multiples :
une réduction des coûts de développement par la mutualisation avec d’autres,
une réduction du temps de développement et donc un accès plus rapide au marché,
une accélération de l’innovation par la possibilité de se nourrir des solutions des uns et
des autres,
une base à partir de laquelle cultiver une culture de la collaboration,
des solutions sur lesquelles construire son économie qui soient maintenables et
gouvernables, permettant d’éviter de se retrouver par exemple bloqué par une
technologie fermée d’un fournisseur.
L’atelier du 12 juin a permis d’avoir un panorama de ces possibilités dans la verticale des
mobilités. William Elkaim (@welkaim) a introduit les principes généraux des plateformes
(présentation) :
A “platform” is a powerful type of ecosystem, typically created and owned by a single
business or entity, but deliberately designed to attract the active participation of large
numbers of other actors.
A “platform”, by definition, is at least twosided : producer and consumer.
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Un enchaînement de photos, tweets a également été réalisé dans ce storify. L’atelier a permis
d’avoir une présentation de plusieurs plateformes ouvertes dans le domaine des mobilités
concernant les données, les logiciels et le véhicule :
données : wehicles (site web). Une plateforme d’accès aux données, à tous les
services de consommation collaborative pour vous entraider et réaliser des économies
dans vos déplacements. En version Bêta : calcul d'itinéraires et comparaison de tous
modes de transport traditionnels et alternatifs
logiciels :
Navitia.io (site web), présentation. Il s’agit d’une suite logiciel comprenant un
calculateur d’itinéraire open source développé par CanalTP, partenaire de la
Fabrique, et utilisé dans plus de 50% des systèmes d’informations multimodaux
en France.
Les logiciels et OS automobile : Genivi (site web) et les autres … présentation.
L’alliance Genivi, qui rassemble des acteurs du monde de la mobilité (Renault,
Nissan, Honda, etc…), s’active à construire en commun un système
d’infotainement ouvert automobile. L’enjeu est de partager les coûts de
développement en collaborant sur le développement d'une plateforme logicielle
commune, réutilisable.
véhicules : projet OSVA porté par Aquinetic (site web), présentation. Open Source
Vehicle (OSV) plateforme ouverte d’un quadricycle modulaire est répliqué en France par
le cluster Aquinetic, partenaire de la Fabrique. Grâce à la disponibilité des plans sous
licence ouverte, le projet envisage de pouvoir industrialiser le véhicule à l’échelle
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régionale en un temps et un budget record. Le véhicule serait officiellement lancé lors de
l’ITS World Congress,
Dans des projets de plus en plus complexes, interdépendants, chaque acteur a intérêt à
structurer ses ressources, ses richesses, pour qu’elles soient accessibles par un tiers en
commençant pour luimême. Un partenaire de la Fabrique, SYSTRA, s’applique donc à lui
même les démarches des acteurs numériques en constituant des API, des web services sur
des projets opérationnels internes. Grâce à cette démarche, SYSTRA se structure
progressivement pour être facilement accessibles par des acteurs externes. Cette accessibilité
est un facteur clé de succès pour de futurs partenariats avec des startups ou d’autres acteurs.
La Fabrique propose d’accompagner chaque partenaire volontaire à mettre en oeuvre la même
démarche. En s’appliquant en interne les processus des acteurs du numérique, les bénéfices
sont nombreux :
- montée en compétence sur les API, les web services,
- capacité à mieux utiliser ses propres données pour mieux décider et agir entre
différentes Business Unit,
- capacité à échanger avec des acteurs issus du numérique et notamment les startups
intéressées pour accéder à des ressources structurées,
- capacité à faire évoluer d’autres partenaires industriels.
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La Fabrique ouvre un site d’identification et de classification des communs. N’hésitez pas à
contribuer : http://communs.lafabriquedesmobilites.fr/#/p/list
La valeur de la plateforme est l'échange des données, qui génère la collaboration. Une des
notions la plus importante : la confiance. La Fabrique par sa neutralité et son indépendance se
veut être un jardin à la fois ouvert et fermé. Suffisamment ouvert et fertile pour avoir de
l’imprévu et suffisamment fermé pour créer les conditions de confiance et d’échanges. La
“plateformisation” des ressources sera conduite à la fois par :
1. les meilleurs partenaires volontaires pour montrer des exemples concrets
opérationnels,
2. des projets demandeurs de ressources pour tester les web services des partenaires.
Pour en savoir plus :
L’excellent livre de Yochain Benkler : Wealth of Networks,
Présentation générale de la Fabrique des Mobilités : slideshare