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« CETTE   GUERRE, ON NE SAVAIT PAS POURQUOI ON LA FAISAIT, ON SE BATTAIT

CONTRE DES GENS COMME NOUS...     TOUTE DÉSOBÉISSANCE MENAIT DE VERDUN À
CAYENNE... AU PIRE, AU PELOTON D’EXÉCUTION. »




Lazare PONTICELLI, dernier poilu de la Grande Guerre (1897-2008).
« Adieu la vie, adieu l'amour, adieu toutes les femmes,
c'est bien fini, c'est pour toujours,
c'est à Craonne sur le plateau qu'on doit laisser sa peau… »




La chanson de Craonne dont l'auteur demeure inconnu fut interdite jusqu'en 1972 pour atteinte au
moral des armées. Elle oppose les « vivelots » (civils protégés) aux « purotins » (fantassins exposés).


Il n'y est pas question de mutinerie mais de lassitude.
Au printemps de 1917, elle exprime le sentiment général d'être sacrifié inutilement. Les soldats n'en
peuvent plus. Ce ne sont pas des pacifistes ou des politiques, pas plus que des objecteurs de
conscience dont le statut n'existe pas encore. Ils souhaitent simplement de meilleures conditions de
vie dans les tranchées et ne plus mourir vainement.
S OMMAIRE



Synopsis ........................................................................................................................ 5

Note d’intention des auteurs-réalisateurs ..................................................................... 8

Note de réalisation...................................................................................................... 11

Note d’intention du producteur délégué .................................................................... 13

Les personnages du film ............................................................................................. 15

Le Film........................................................................................................................ 16

Fiche technique .......................................................................................................... 25

Biographie de Michel Brunet ..................................................................................... 26

Biographie de Dominique Hennequin ....................................................................... 27

Biographie de Nomades TV....................................................................................... 28

Annexes ...................................................................................................................... 29
   Pistes d’archives....................................................................................................... 29
   Les réhabilitations en France .................................................................................. 29
   Les réhabilitations dans d’autres pays ..................................................................... 29
   Proposition de loi .................................................................................................... 30
   Courrier du Secrétariat d’État à la Défense et aux Anciens Combattants ............. 31

Devis ........................................................................................................................... 32

Plan de financement ................................................................................................... 33

Contacts...................................................................................................................... 34
!




S YNOPSIS


Le 11 novembre 1998 lors des cérémonies du 80ème anniversaire de l'armistice à Craonne (Aisne),
Lionel JOSPIN alors Premier Ministre avait souhaité que « les soldats fusillés pour l'exemple,
victimes d'une discipline dont la rigueur n'avait d'égale que la dureté des combats, réintègrent notre
mémoire collective nationale ». En pleine cohabitation, l'initiative avait déplu au Président Jacques
CHIRAC. Il faudra attendre dix ans pour que la
réhabilitation des 675 fusillés pour l'exemple sous
l'uniforme français soit à nouveau évoquée et cette
fois au plus haut niveau de l'État. Le 11 novembre
2008 à l'Ossuaire de Douaumont, le Président
SARKOZY fixe une orientation forte : « Le temps est
venu d'honorer tous les morts du conflit sans
exception ».


Certains ont été fusillés pour « refus d’obéissance devant l’ennemi » ou « abandon de poste »,
d’autres se sont mutilés volontairement. Parmi les fusillés, il y avait aussi des « droits communs » et
des « déserteurs ».


Qui étaient ces soldats envoyés au peloton d'exécution pour délit de lâcheté ou pour
mutinerie ? Quelle est leur histoire ?


Nous partageons l’espoir des familles de soldats fusillés, dont le deuil reste insupportable près de
cent ans après la fin du conflit. Leur grand-père s’appelait Joseph DAUPHIN ou Jean-Julien
CHAPELANT. Nous suivons leur combat pour une réhabilitation.
                          Nous rencontrons ces familles dans le village natal de leur aïeul. Nous
                          tentons, à travers les journaux de marche de leurs régiments et les lettres
                          de poilus à leurs familles, de faire revivre le quotidien de ces fusillés. A
                          l’aide de mots ou de dessins, les poilus racontent le froid, la boue, la fatigue
                          physique et psychologique, les ordres contradictoires, l’horreur des
                          combats... Autant d’éléments qui peuvent justifier la lassitude ou le
                          renoncement.


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Avec le Général André BACH, qui a consacré une partie de sa vie à l’étude des dossiers des fusillés,
nous consultons les archives du Service Historique de l'Armée de Terre au Fort de Vincennes. Nous
décryptons les comptes-rendus des Tribunaux de Guerre longtemps tenus secrets. Nous découvrons
la rigueur d’une justice militaire qui ne laisse pas de place aux circonstances atténuantes et
condamne à mort des poilus, privés d’avocats et incapables de se défendre, pour des raisons parfois
futiles.


Au Ministère de la Défense, nous rencontrons les membres de la commission chargée d'étudier les
dossiers des fusillés de la Grande Guerre en vue d'une réintégration dans la mémoire nationale.
Comment travaille cette commission ? De quels moyens dispose-t-elle pour faire la lumière sur des
exécutions que le Général JOFFRE jugeait « absolument indispensables pour renforcer l'ardeur des
troupes » ? Pourquoi tarde-t-elle à rendre justice aux fusillés ? Est-elle réellement indépendante et
n’est-elle pas liée au bon vouloir des pouvoirs publics ?


En contrepoint, nous donnons la parole à des experts historiens et chercheurs. Quel est le point de
vue du Général André BACH, de Nicolas OFFENSTADT et de Rémy CAZALS ? Spécialistes de
cette période, ils resituent le destin des fusillés dans le contexte sociologique et historique de
l’époque et nous aident à faire la part entre les excès de l’armée et la réalité des combats.


Dans une enquête de terrain, nous partons à la recherche de fusillés oubliés, inhumés à la hâte dans
un coin de cimetière. Sans pierre tombale, la sépulture est parfois cachée par un buisson. Passionné
par la Grande Guerre, Jean-Claude FLAMENT recherche activement les familles, reconstitue
l’histoire de leur aïeul et tente d’organiser le retour des corps dans les villages d’origine en attendant
leur réhabilitation.


Pourquoi le sujet est-il toujours aussi sensible aujourd’hui ? Y aura-t-il une réhabilitation
collective par voie législative comme en Grande-Bretagne en 2006 ou plutôt des réhabilitations « au
cas par cas » comme cela était envisagé par Jean-Marie BOCKEL, Secrétaire
d'État aux Anciens Combattants en 2008 ?
Lors de l’inauguration du monument de Vingré en 1925, le père de Paul-
Henri FLOCH (condamné à mort et fusillé pour abandon de poste puis
réhabilité avec six autres fusillés) confesse : « Notre famille a vécu dans une
atmosphère affreuse, de suspicion et de honte injustifiée ».

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Malgré les promesses politiques et à trois ans du centenaire du début de la Grande Guerre (2 août
1914), le combat pour la réhabilitation des « fusillés pour l'exemple » continue.
Avec l’aide de plusieurs associations, les familles ne cesseront la lutte qu’à l’inscription du nom de
leur aïeul sur le monument aux morts avec la mention « Mort pour France ».




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N OTE D ’ INTENTION DES AUTEURS - RÉALISATEURS


A quelques mois de la commémoration du centenaire de la Grande Guerre, la France et tous les
participants du conflit se préparent à rappeler l’inimaginable. Rien qu’en France, cette guerre
industrielle a mobilisé 8 millions de soldats, tué 1 3000 000 d’entre eux et fait 3 millions de blessés.
Pourquoi alors mettre en exergue le cas de 2 500 condamnés à mort et de 675 fusillés ? Faut-il
s’apitoyer sur le sort de ces condamnés désignés par l’armée française comme lâches, automutilés,
déserteurs, insoumis ? Cette histoire dans l’Histoire vaut-elle un film ?


Aujourd’hui, certains documents d'archives, comptes-rendus de conseils de guerre enfin révélés ou
des images d'époque confinées durant un siècle dans le secret défense permettent de mieux
appréhender la réalité du terrain. Dans les tranchées et sous les bombes (jusqu' à 500 obus par
minute durant l'offensive du Chemin des Dames), les poilus ont vécu, c’est peu de l’écrire, un
véritable enfer. Il suffit de lire ces lettres de poilus à leur famille pour s’en convaincre. Comment
accepter cette politique de la chair à canon (130 000 victimes au Chemin des Dames en dix jours) ?
Comment accepter ces destins tragiques, ces vies gâchées pour quelques mètres de terre gagnés ?
En s'intéressant à ces soldats perdus, pour la plupart issus de la paysannerie (quelques mois plus tôt
ils étaient encore aux champs), nous reconstituons le vécu du front. Nous comprenons que le froid,
la lassitude, la mort omniprésente et le « shell schock », cette fatigue du combattant traumatisé
psychologiquement par les combats, peuvent expliquer bien des comportements d'insoumission.
« Se battre d'accord, tenir des positions d'accord mais se faire massacrer pour rien, pas d'accord ! »
diront les mutinés après l’offensive Nivelle qui fit 100 000 morts en dix jours.


Pour mener les troupes à la bataille, le commandement instaure une justice de terreur instrumentée
par les généraux. Une effroyable machine de guerre qui anéantit « pour l'exemple » des centaines
de poilus. Cette réalité froide et inhumaine donne lieu à des exécutions immédiates sans jugements
équitables. On est pris d’un sentiment d’injustice et d’effroi devant
ces pelotons qui exécutent des poilus tirés au sort ou condamnés
sans raison et, parfois, sans avoir pu se défendre car ne parlant que
le breton ou le basque. Ce film doit donc rendre justice à
ces fusillés injustement sacrifiés et apporter, à quelques
mois du centenaire, sa contribution au dossier de la réhabilitation.


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Ce combat, mené dès la fin des hostilités par la Ligue Française des Droits de l'Homme a permis
quelques réhabilitations au cas par cas : les fusillés de Vingré dans l’Aisne en 1921, les caporaux de
Souain dans l’Aisne en 1934, etc.
Mais le cas de 675 fusillés, des poilus qui ont refusé de sortir des tranchées durant l'offensive Nivelle,
et dont les familles attendent toujours une réhabilitation, n'a jamais été traité (en particulier les
fusillés des mutineries de mai et juin 1917).


Nous laisserons aussi la parole à ceux qui sont hostiles à leur réhabilitation et qui ne considèrent pas
ces « fusillés pour l’exemple » comme des victimes.


Aujourd'hui l'idée de réhabiliter les « fusillés de 14-18 » est défendue tant par les historiens que par
le monde politique. Ainsi, le livre du Général André BACH, ancien chef du SHAT (Service
Historique de l'Armée de Terre), Fusillés pour l'exemple 14-15 (Éditions Tallandier) ainsi que l’ouvrage
d'un autre historien, Nicolas OFFENSTADT (Les fusillés de la Grande Guerre et la mémoire collective,
Éditions Odile Jacob) constituent-t-ils des témoignages d'une grande richesse sur ce dossier.


« Le temps est venu d'honorer tous les morts du conflit, sans exception » affirme dans son discours
du 11 novembre 2008 à Douaumont, le président Nicolas SARKOZY. Cette déclaration incite les
familles des fusillés à réactiver leurs recherches. Elle les autorise à consulter les archives des conseils
de guerre auparavant tenues secrètes. Elle stimule les associations qui relancent leur lobbying de
réhabilitation. L'espoir est revenu, la honte a disparu mais la frustration est toujours
là. Il y a donc un réel intérêt contemporain à réaliser ce film. Le combat des
familles, le travail récent des historiens, la mise en place de la commission de
réhabilitation sont autant d’éléments forts qui affirment la pertinence de ce
documentaire.




Journaliste indépendant, passionné par l’histoire, Michel BRUNET rassemble livres et documents
sur la Grande Guerre depuis de nombreuses années.
Il s’intéresse aux « fusillés pour l'exemple » alors qu’il lit, plus jeune, les cartes postales envoyées du
front par son grand-père pendant la bataille de Verdun. Ce dernier se voulait rassurant à chaque
ligne, mais la peur y était omniprésente. Effectuer la corvée de soupe sous le feu de l'ennemi, on
avait, au plus fort des combats, que très peu de chances de s'en sortir... Néanmoins il l'a fait et il en
est revenu. Il a été décoré. Il n'en a jamais parlé. S'il avait refusé les corvées il aurait sans doute été

Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011         9 ⏐ page
 




sanctionné... Un jour d’été en rentrant de Lorraine vers Paris, Michel BRUNET s’est arrêté près de
Verdun, à Fleury devant Douaumont où deux sous-lieutenants ont été fusillés pour s'être repliés
après avoir perdu 165 hommes sur les 200 que comptaient leurs bataillons. Et l'idée de retracer dans
un documentaire la destinée des ces soldats qui avaient reculé sans se déshonorer s'est imposée un
peu plus.


D’origine lorraine, Dominique HENNEQUIN ressent toujours une émotion particulière en visitant
les villages détruits de Verdun ou l’Ossuaire de Douaumont. Il a souvent évoqué les épisodes de la
Grande Guerre dans des reportages réalisés lorsqu’il était correspondant d’une grande chaîne
nationale dans la région.


Les deux réalisateurs s’associent pour réaliser un véritable documentaire d’enquête. Ils souhaitent
faire un film vivant, incarné et apporter de nouvelles pièces au dossier de la réhabilitation des poilus
condamnés à mort.




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N OTE DE RÉALISATION


La guerre de 1914-1918 a nourri un important fonds documentaire. Tous les épisodes de la Grande
Guerre ont été racontés sous des formes le plus souvent historiques, alternant images d’archives et
témoignages de spécialistes.
Malgré les centaines de documentaires réalisés, tout n’a pas été dit sur la Première guerre mondiale
et le combat pour la réhabilitation des fusillés est toujours d’actualité.
                                       Nous ne souhaitons donc pas réaliser un « film d’archives » de
                                       plus. Nous allons partir de la réalité contemporaine : le combat
                                       des familles, les investigations des historiens dans les caves du
                                       Fort de Vincennes ou dans les cimetières de l’Oise et de la
                                       Somme, le travail concret de la commission de réhabilitation.
                                       Nous éviterons donc les entretiens posés, privilégiant les
                                       questions dans l’action (le Général BACH consultant des
cartons d’archives, Jean-Claude FLAMENT visitant les cimetières de la Somme…). Dans un film
incarné, nous montrerons que 14-18 est plus que jamais un sujet d’actualité.
Nous allons mener une enquête et rechercher dans les sites des champs de bataille, les cimetières, les
archives du Fort de Vincennes, les traces de ce passé finalement assez proche à l’échelle de
l’Histoire.


Traitement des images d’archive
Des archives cependant, il y en aura. Elles seront animées ou photographiques.
Nous espérons pouvoir bénéficier du fonds déposé au Centre Image Lorraine (ancien CRI) de
Nancy. Ce fonds bénéficie d’une aide du Ministère de la Culture pour être numérisé en 2011. Il
comprend notamment un reportage photographique complet et inédit sur une exécution. Nous
souhaitons utiliser l’infographie (cinéma 4D, After Effect) pour faire vivre ces photos et leur donner
un aspect dynamique et en relief en décomposant l’image.
Les images animées (Fonds d’archives américaines NARA - ERE production, ECPAD…)
pourraient être numérisées et bénéficier d’une nouvelle technologie (Flashscan) permettant d’éviter
le défilement à perforation en offrant une qualité nouvelle. L’image ne saute plus et offre la
possibilité de revisiter les archives d’une façon originale donnant l’impression d’un premier
visionnage. Une fraîcheur inédite qui nous rapprochera plus facilement de la réalité.


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Les carnets de Louis BARTHAS apporteront un témoignage exceptionnel du front. Ses cartes
postales notamment, envoyées à sa famille, témoignent avec une précision rare de l’humeur des
tranchées. Nous les traiterons selon la technique utilisée pour les photos de façon à les rendre
vivantes.


Musique
La musique jouera un rôle important. La « chanson de Craonne » en sera la mélodie « fil rouge », le
refrain décliné du film.
Interprétée par un groupe contemporain et adaptée dans différentes versions, cette chanson qui a
marqué son époque et reste longtemps en mémoire lorsqu’on l’écoute, fera le lien entre 14-18 et
notre enquête contemporaine.




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N OTE D ’ INTENTION DU PRODUCTEUR DÉLÉGUÉ


L’histoire des « fusillés pour l’exemple » touche, au plus profond de nous. En effet, comment
imaginer l’horreur suprême : un commandement qui fait tirer contre son camps... Ce n’est
malheureusement pas un cas unique de contradiction pour la lutte de pouvoir ou de territoire, notre
histoire mondiale est pleine de guerres civiles, dictatures sanguinaires ou autres conflits insensés.
Cette histoire nous touche aussi car elle trouve un écho aujourd’hui encore. Comment ne pas être
sensible à la démarche de ces familles ou de ces bénévoles qui tentent de redonner de la dignité à
des hommes morts il y a quasiment un siècle ? Comment ne pas plaindre ces lignées familiales qui
subissent la sournoiserie de la honte et du tabou, alors que leur aïeul a été la victime d’une injustice
fatale ? Comment ne pas avoir une pensée compatissante pour celles, moins informées, qui sont
dans l’incertitude et qui portent ce fardeau déshonorant ?
Faut-il simplement accepter le fait que la guerre est sale ou doit-on, cent ans après, encore élever la
voix ?
L’objectif du film se trouve là : rappeler le contexte pour mieux comprendre les
enjeux qui se jouent aujourd’hui, au niveau de la cellule familiale, des communes qui abritent
les monuments aux morts, mais aussi à l’échelon le plus élevé, celui de la Nation, qui devra
demander pardon si elle décide de réhabiliter ces fusillés-là.


L’approche que proposent Michel BRUNET et Dominique HENNEQUIN est vivante, ancrée
dans le réel d’aujourd’hui. En réalisant ce documentaire d’enquête ils entraînent le spectateur dans
les méandres de son histoire, mais aussi dans les tourments de l’âme humaine.
Et puisqu’ils évoquent des histoires familiales, souvent tenues secrètes, toujours vécues
douloureusement, ils souhaitent rendre un film sensible, traité avec tact.


Ce documentaire énonce un point de vue sur un fait historique encore lourd de
conséquences. Nous espérons qu’il contribuera à susciter le débat.


Nous sommes heureux de prolonger notre collaboration avec Michel BRUNET. Nous apprécions
sa rigueur et sa ténacité de réalisateur de reportages, nous pensons qu’il apporte beaucoup à ce
documentaire. Avec Dominique HENNEQUIN, lui aussi amateur d’histoire, ils croisent leur regard
et leur sensibilité.


Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011       13 ⏐ page
 




Le film qu’ils proposent s’inscrit parfaitement dans notre ligne éditoriale qui
consiste à (s’)interroger pour mieux comprendre les grands enjeux de société et,
quand cela est nécessaire, dénoncer les injustices.




France Télévisions, par le biais de France 3 Picardie et France 3 Languedoc-Roussilon, a
immédiatement adhéré à notre projet et nous en sommes très heureux.
Le film sera tourné en grande partie dans ces deux régions, mais il devra trouver un écho au niveau
national. Notre vœu est qu’il soit diffusé le plus largement afin qu’il réponde à sa vocation
d’information et prolongateur de débat.


Étant lorrains, nous saurons aussi exploiter et mettre en valeur toutes les - nombreuses - ressources
de notre territoire. Qu’il s’agisse de l’utilisation de fonds documentaires ou de production et de
postproduction, et au moment où en Lorraine se dessine la création prochaine d’un Pôle image,
nous mettrons tout en œuvre pour continuer à développer l’activité audiovisuelle dans notre région.




                                                                     Alexandra CRAVOTTA
                                                                     Directrice de production




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L ES PERSONNAGES DU FILM


                    Général André BACH                       Jean-Jacques BECKER
                    Ancien     chef        du     Service    Président du Mémorial de
                    Historique de l'Armée de                 Péronne,        Professeur       et
                    Terre. Auteur de « Fusillés              historien.    Chargé        de   la
                    pour      l'exemple           14-15 »    Mission Commémoration du
                    (Éditions Tallandier, 2003).             90ème        anniversaire        de

                                                             l'Armistice de 1918.
                    Rémy CAZALS
                    Professeur                  d’histoire   Marc BLONDEL
                    contemporaine                       à    Président de la Fédération
                    l’Université      de        Toulouse,    Française de la Libre Pensée.
                    membre       du    collectif       de
                    recherche international et de
                    débat sur la guerre de 14-18             L’un des Sénateurs ayant proposé un projet de
                                                             loi pour la réhabilitation des fusillés pour
                     Nicolas OFFENSTADT                      l’exemple.
                     Professeur et Historien.
                     Auteur de « Les fusillés de la          Georges        BARTHAS,          petit-fils   de   Louis
                     Grande Guerre et la mémoire             BARTHAS, auteur des carnets, témoignage
                     collective » (O. Jacob, 2002).          essentiel de la vie des tranchées.


                     Jean-Claude FLAMENT                     Célestin DAUPHIN petit-neveu de Joseph
                     Retraité, historien amateur.            DAUPHIN, habitant la commune de Tauves dans
                     Enquête dans les cimetières             le Puy de Dôme.
                     de l’Oise pour retrouver la
                     trace des fusillés.                     Fernand URLANDE, Maire de Tauves.


                                                             La petite-fille de Jean-Michel SURAUD,
                                                             fusillé à Verderonne dans l’Oise.




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L E F ILM


Fort de Vincennes, Archives du Service Historique des Armées
Une introduction évoque le contexte historique, point de départ du film.
Travelling avant. La caméra avance lentement au milieu des rayonnages du Fort de Vincennes. De
part et d’autres, des étagères chargées de cartons d’archivages. Fondu en surexposition. Le travelling
avance au milieu de la tranchée. Toujours de part et d’autres, des poilus attendent de monter au
combat.
Le commentaire raconte : Septembre 1914. Dès le début de l'offensive
allemande le Général JOFFRE obtient du gouvernement une justice d'exception.
La rapidité de l'attaque a surpris ses troupes et JOFFRE craint un nouveau
recul. Le Général juge les exécutions « absolument indispensables » pour renforcer
l'ardeur des poilus et faire régner un climat de terreur au sein des régiments.
(Images des champs de bataille de la Somme aujourd’hui).


Retour en fondu dans les rayonnages du Fort de Vincennes. La caméra avance jusqu’à un homme
qui approche d’une étagère. Cet homme est le Général André BACH, ancien chef du Service
                                 Historique de l'Armée de Terre (SHAT). Il consulte des dossiers. On
                                 peut y lire une sentence : « Condamné à mort ».
                                 Au nom de la justice militaire, les soldats convaincus de manque de combativité sont
                                 passés par les armes à l'issue des délibérations des conseils de guerre. Dès les premiers
                                 jours de la guerre, le Ministre de la Défense fait abolir les possibilités de recours en
                                 grâce et en révision. Il institue ensuite les conseils de guerre spéciaux (le Général du
                                 régiment assisté de deux officiers constituent le Tribunal). En cas de condamnation à
                                 mort, la sentence est exécutée dans les 24 heures, la plupart du temps, le lendemain
                                 matin. (Photos d’exécutions - CIL Lorraine).
Le peloton d'exécution est composé de six soldats issus du même régiment que le condamné. Certains soldats refusent de
tirer. Ils sont à leur tour condamnés et envoyés au bagne dans les colonies.


Qui étaient ces condamnés et quelle est leur histoire ? Étaient-ils tous des insoumis
ou des lâches ou simplement des soldats épuisés par la guerre, victimes d’un système
injuste qui condamnait parfois des innocents tirés au sort au peloton d’exécution ?


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                                En illustration la stèle de Vingré (Aisne) en hommage aux six soldats
                                fusillés du 298ème RI le 4 décembre 1914 pour abandon de poste en
                                présence de l'ennemi. On peut y lire l'inscription suivante : « Hommage
                                des anciens combattants du 298ème RI à la mémoire de leurs camarades
                                morts innocents, victimes de l'exemple ».


Sur fond de paysage de l’Aisne, un groupe de musiciens entame la chanson de Craonne :
« Adieu la vie, adieu l'amour, adieu toutes les femmes, c'est bien fini, c'est pour toujours, c'est à Craonne sur le plateau
qu'on doit laisser sa peau… »
TITRE du film


Fort de Vincennes, Archives du Service Historique des Armées
Le Général BACH ouvre un nouveau carton. Il situe le lieu : « Ici, vous trouvez 10 300 cartons. Dans
toute ma carrière, j’en ai consulté 95%. Ces archives ont été ouvertes exceptionnellement à l'occasion du 80ème
anniversaire de l'Armistice de 1918 ». Il emporte le carton qu’il vient d’ouvrir. Dans la salle des archives,
il l’ouvre et consulte un dossier, celui de Jean-Julien CHAPELANT, un cas célèbre de fusillé. Il nous
explique : « On assiste rapidement à des procès pour refus d'obéissance devant l'ennemi et
abandon de poste (désertion). Ici, vous avez le dossier de Jean-Julien CHAPELANT. Son
histoire a été évoquée dans le film de Stanley Kubrick « Les sentiers de la gloire ». Ce film a
été interdit en France jusqu'en 1972 pour atteinte au moral des armées. »
Court extrait du film : on prépare l’exécution. On apporte un brancard puis
on l’installe verticalement contre un arbre.


Secteur du bois des Loges au Nord de Roye (Somme), à l'aube
Paysage et fondu vers des photos sépias qui se décomposent en relief.
Nicolas OFFENSTADT, historien, raconte le 7 octobre 1914 : « Les soldats français sont épuisés après
sept jours et sept nuits de combats et de bombardements ininterrompus. La 3ème compagnie du 98ème RI est encerclée par
les Allemands, qui ne sont plus qu'à trente mètres des positions françaises. Le commandant de la compagnie est tué. Il
n'y a plus de munitions. Des hommes se rendent. Un mitrailleur parti chercher des renforts est abattu. Le sous-
lieutenant Jean-Julien CHAPELANT, Chef de la section de mitrailleuses prend en charge les survivants. Avec quatre
soldats, il rejoint les lignes allemandes (selon certains témoins entendus 20 ans plus tard par la Cour spéciale de justice
militaire il aurait été capturé et ne se serait pas rendu). Mais un officier allemand lui ordonne de retourner vers les
positions françaises pour convaincre les poilus de se constituer prisonniers. Agitant un mouchoir blanc, il fait quelques


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pas et tombe entre les lignes, la jambe traversée par un tir français. Pendant deux jours et deux nuits, le sous-lieutenant
Chapelant va rester sans secours sur le champ de bataille. Les Allemands ne vont pas le chercher. »
Le Général BACH au fort de Vincennes complète : « Le 9 octobre, il est ramené difficilement dans les lignes
                    françaises. Le 10 octobre, Jean-Julien CHAPELANT est traduit devant le conseil de guerre
                    spécial du 98ème RI qui le condamne à mort pour « capitulation en rase campagne ». Son chef de
                    corps lui propose un revolver « pour se tuer lui-même et éviter la honte du peloton d'exécution ». Il
                    refuse. « Je ne suis pas un lâche, on le saura plus tard ». On attache son brancard dressé contre un
                    pommier pour le fusiller. Court extrait des « Sentiers de la gloire ».
Le père de Jean-Julien CHAPELANT a passé toute sa vie à tenter de le réhabiliter. Aidé de la Ligue
des Droits de l'Homme, il espère vainement casser le jugement. Le 6 juillet 1933, la Cour spéciale
de justice militaire confirme la décision du conseil de guerre d'octobre 1914 en ces termes : « Il était
du devoir des chefs de tenir jusqu'au bout, même à l'arme blanche ». Le nom de CHAPELANT est
gravé sur le monument aux morts de son village à Ampuis (Rhône) mais le sous-lieutenant demeure
condamné devant l'histoire.


Paris Vème arrondissement
Marc BLONDEL, Président de la Fédération Française de la Libre Pensée témoigne. Il constate
que malgré les combats menés depuis des décennies, les
réhabilitations sont exceptionnelles. Pour se souvenir des fusillés,
les libre penseurs se réunissent chaque 11 novembre (Images infos
France 3). Le rassemblement le plus important a lieu devant le
monument aux morts de Gentioux (Creuse). Dans ce village de
moins de 300 habitants, 54 hommes sont morts à la guerre lors de
la mobilisation. Au pied du monument, un écolier désigne, le
poing serré, l'inscription « maudite soit la guerre ».
Un libre penseur prend la parole parmi le groupe et entame la lecture de la lettre de Marcel
GARRIGUES à sa famille. Ce poilu, tué au combat en 1915 évoque dans son courrier une
exécution à laquelle il a participé : « Le crime était accompli… Puis à vous pauvres, on vous dit que le moral est
excellent mais on ne vous dit pas que chaque jour et presque dans chaque division y en a plus de vingt qui passent le
conseil de guerre… ».


Peyriac-Minervois dans l’Aude
Dans le cimetière, au milieu des vignes, Rémy CAZALS, historien, cherche la tombe de Louis
BARTHAS. Le poilu enterré là n’a pas été fusillé mais il a bien failli l’être. Il nous explique


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pourquoi : « Au printemps de 1916, son colonel lui ordonne de faire effectuer une corvée en plein jour à la vue des
mitrailleurs allemands mais Barthas ne veut pas exposer ses hommes de « l'escouade minervoise » inutilement. Il est
« cassé » de son grade de caporal pour « refus d'obéissance » et se voit déjà tomber sous les balles du peloton d'exécution.
Ce ne sera pas le cas et plus tard, il retrouve ses gallons et participe à la bataille de Verdun. »


Rémy CAZALS nous rappelle le contexte de l’époque : « En 1914,
il s'agit surtout de comportements individuels. La majorité des condamnés à
mort se sont volontairement mutilés un pied ou une main : laisser traîner sa
main au-dessus de la tranchée était passible du conseil de guerre. En 1915 et
1916, on assiste à des procès pour « refus d'obéissance devant l'ennemi » et
« abandon de poste » (désertion). Les condamnations concernent à cet instant de
la guerre des comportements collectifs et les exécutions reprennent en nombre en
1917 avec la répression des mutineries (554 condamnations à mort et 49 exécutions). Citons pour exemple les
mutineries du Chemin des Dames en réaction à l'offensive Nivelle au cours de laquelle 130 000 soldats sont tués en
dix jours. C’est aussi à cette époque qu’on assiste à des scènes de fraternisations avec l’ennemi. »


Non loin du cimetière, la famille BARTHAS est réunie ce dimanche autour de la table familiale.
Elle consulte les carnets de guerre de son arrière-grand-père Louis. Ces 19 carnets racontent la
Grande Guerre et ses excès. Simple tonnelier, Louis BARTHAS a écrit de façon simple et directe sa
guerre dans les tranchées. Ce reportage sur le vif comme le faisait Albert Londres est exceptionnel.
Il est illustré par des dessins. On revit du point de vue du simple poilu les offensives de 1915 sans
préparation d’artillerie, les fraternisations entre Français et Allemands et les mutineries de 1917.
                    Louis BARTHAS note tout et révèle ce qu'on ne lit jamais dans les autres témoignages
                    de la guerre de 14. Son petit-fils Georges BARTHAS témoigne : « Ce sont 19 cahiers
                    d'écolier écrits à la plume et illustrés de cartes postales envoyées du front à ma famille. Le témoignage est
                    remarquable, simple, direct, bien écrit. Mon aïeul a été ouvrier agricole puis tonnelier. Il était militant
                    syndical, pacifiste et antimilitariste. Il fut mobilisé pendant quatre ans et demi comme caporal dans le
                    280ème RI de Narbonne surnommée « l'escouade minervoise ». »


Il ouvre les carnets et lit quelques extraits au fil des pages :
       « Attaquer coûte que coûte sans tenir compte des pertes. »
« Si ta section n'avance pas on va lui tirer dessus. »
« Souffrir stoïquement ou être broyé à la moindre tentative de révolte. »
« Français et Allemands se regardèrent, virent qu'ils étaient des hommes tous pareils, ils se sourirent, des propos


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s’échangèrent, des mains se tendirent et s'étreignirent, on se partagea le tabac, le jus et le pinard. »
« Je vous y prend, vous serez fusillé demain, qu'on arrête cet homme ! »
« Le 30 mai 1917 à midi il y eut une réunion pour constituer un « soviet » à l'exemple des Russes. »


A partir du reportage photographique complet d’une exécution conservée au CIL de Nancy, nous
évoquons les condamnations à mort en série. Tous les poilus n’auront pas en effet la chance de
Louis BARTHAS. Certains seront mêmes tirés au sort pour passer devant le peloton d’exécution.
Comme nous l’explique Nicolas OFFENSTADT, les motifs de condamnation à mort sont parfois
ridicules : François-Marie LAURENT, accusé de s'être coupé une phalange pour échapper aux
combats alors qu'il avait été blessé, ne peut se défendre devant le conseil de guerre. Il ne parle que le
breton. Il est fusillé le 19 octobre 1914 à Châlons-sur-Marne. Augustin SANTERRE avait froid aux
pieds. Pour se réchauffer, il frappe ses galoches l'une contre l'autre. Son lieutenant lui ordonne
d'arrêter. Comme il refuse, il le tue d'une balle dans la tête (30 septembre 1914 à Neuville dans
l’Aisne).


Verneuil en Halatte dans l’Oise
Jean-Claude FLAMENT, 70 ans, est à sa table de travail. De nombreux documents (journaux de
marche des régiments, comptes-rendus des conseils de guerre) sont installés sur le bureau.
Cet historien est amateur de la Première guerre mondiale. Il vit sur le site des grandes batailles de
1916 et visite systématiquement tous les cimetières, en repérant les tombes suspectes, en se rendant
                             aux archives municipales, départementales, ou de la Défense pour y
                             rechercher la trace des fusillés. « Il y a eu un nombre indéterminé d'exécutions pour
                             des raisons futiles. Signalons aussi de nombreuses exécutions sommaires notamment dans les
                             troupes coloniales, rappelle-t-il. Le 15 décembre 1914 par exemple, un ordre écrit autorise
                             les officiers à faire fusiller dix tirailleurs d’Afrique du Nord tirés au sort en cas
                             d'indiscipline du régiment (Front de l'Yser). Il existe très peu de documents d'archives
                             connus sur les exécutions sommaires au sein des troupes coloniales ».


Il nous rappelle la réalité des exécutions : « Il y a eu 675 soldats
fusillés sous l'uniforme français dont 620 soldats français ; 2 500
condamnations à mort ont été prononcées par les conseils de guerre ; 60%
des exécutions ont eu lieu en 14 et 15. La répression des mutineries du
Chemin des Dames s'est traduite par 554 condamnations à mort dont 49
furent exécutées en 1917.


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1 800 condamnations à mort ont été commuées en peines de travaux forcés (déportations vers les bagnes et chantiers
coloniaux) à Cayenne, au Maroc, en Algérie, à Madagascar. La plupart des poilus déportés sont morts au bagne dans
des conditions que leurs familles ignorent encore. Les tribunaux militaires ont prononcé 140 000 décisions. »
Jean-Claude FLAMENT s'est fixé comme objectif de faire entrer dans les mémoires la
reconnaissance des mutins en tant que soldats morts pour la France. « Toutes les familles ont le droit de
savoir où repose leur soldat, c'est un devoir de mémoire», affirme-t-il.


Ce retraité mène de véritables investigations. Récemment il s'est « mis » sur la piste de trois soldats
fusillés après une mutinerie au mois d'août 1916. Il vient de recevoir un document du Général
BACH et l’appelle pour le remercier. Dans l’échange, le Général précise qu’il faut chercher du côté
de Verderonne où s'est tenu un conseil de guerre.
                                                       Jean-Claude FLAMENT lit consciencieusement les
                                                       documents. Ce sont des rapports du conseil de guerre.
                                                       Il nous explique le contexte : « Il s’agit de la 2ème Division
                                                       d'Infanterie Coloniale. C’est l’été. Après plusieurs jours et nuits
                                                       d'offensive ininterrompue, 47 hommes quittent leur tranchée,
                                                       épuisés et vont se rafraîchir dans le canal de la Somme tout
                                                       proche. Ils passent en conseil de guerre pour abandon de poste. Il
faut faire des exemples. Le 7 juillet, trois soldats du 8ème RIC (CHEVESTRIER, LORHO et SURAUD) sont jugés
et fusillés à Verderonne sur la place du village. »


Verderonne dans l’Oise
L’historien pénètre dans la mairie de Verderonne. Il demande le cadastre et souhaite étudier le plan
du cimetière. Le plan est précis. Dans un coin, on a ajouté une mention au crayon de papier
signalant la sépulture de trois fusillés.
Au cimetière, il retrouve le lieu de la sépulture mais il n’y a aucune tombe, pas même une plaque.
Les fusillés ont été mis en terre puis oubliés par le temps. La honte et l’oubli, une nouvelle fois.
Dépêché sur les lieux, le Maire du village ne savait même pas qu'il y avait là des poilus passés par les
armes. Il s’engage à demander au Conseil municipal d’édifier une tombe et d’organiser une céré-
monie.


Tauves, Puy de Dôme
Nous nous rendons chez Célestin DAUPHIN. L’homme apporte un important dossier
administratif. Des pièces officielles, des lettres aux Ministres et aux Présidents de la République


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successifs ont été soigneusement classées dans des pochettes en plastique.
Petit-neveu de Joseph DAUPHIN, Célestin mène depuis des années le
combat de sa famille pour la réhabilitation de son aïeul, fusillé en 1917. Il
nous dit pourquoi ce combat a un sens, près de cent ans après son
exécution.
En partant des documents de Célestin et de la photo de son aïeul, nous
évoquons le destin tragique de ce poilu. Comme nous l’explique son petit-
neveu, Joseph DAUPHIN était soldat du 70ème bataillon de chasseurs à                        Hommage à Joseph	
  Dauphin	
  

pied. Il a été condamné et exécuté pour « propos séditieux » à Ventelay
dans l’Aisne en 1917. Ivre, il avait chanté trop fort « j'ai deux grands bœufs dans mon étable » puis
il avait tiré deux coups de fusil en l’air. Pourtant, Joseph DAUPHIN n’était pas un mauvais soldat.
Il avait été décoré à plusieurs reprises pour conduite héroïque au combat. François BRUGIERE,
son camarade de régiment, refuse de faire partie du peloton d'exécution : « Si on m'oblige à tirer, la balle
ne sera pas pour Dauphin mais pour le commandant du peloton ». Condamné pour désobéissance et
insubordination, il est déporté en Algérie où il mourra dans un pénitencier des suites de mauvais
traitements comme 2 000 autres soldats.


Aidé de Fernand URLANDE, le Maire de Tauves qui a fait inscrire ce fils du village sur le
monument aux morts, Célestin DAUPHIN mène le combat pour la réhabilitation. Mais en vain. À
                            la différence de la Grande-Bretagne qui réhabilite en 2008 par voie
                            législative 306 fusillés. « Les fusillés n'étaient pas des lâches mais des combattants
                            rendus fous par la souffrance », écrira le rapporteur de la loi sur la réhabilitation
                            des fusillés de la Grande Guerre au Parlement britannique.


Le 11 novembre 1998, Lionel JOSPIN, alors Premier Ministre déclare à Craonne (Aisne), lors du
80ème anniversaire de l'Armistice : « Il est temps de réintégrer pleinement ces fusillés pour l'exemple dans notre
mémoire nationale ». (images d’archives France 3)
Lionel JOSPIN évoquait alors la mémoire des fusillés du Chemin des Dames (454 condamnations à
mort, 49 poilus fusillés pour lâcheté ou indiscipline). Ces propos sont vivement critiqués par Jacques
CHIRAC et Phillipe SEGUIN, alors Président du RPR.
Nicolas SARKOZY relance le débat le 11 novembre 2008 à Douaumont en fixant une orientation
forte : « Le temps est venu d'honorer tous les morts du conflit sans exception ». (images d’archives France 3)


Le 16 Avril 2008 le Conseil Général de l'Aisne se prononce solennellement pour que les autorités

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françaises reconnaissent les soldats fusillés comme des soldats à part entière afin que leurs noms
soient inscrits sur les monuments aux morts.
Le Département de l'Aisne a fait des fusillés de Vingré des citoyens d'honneur du département.
(images de paysages de l’Aisne et Monument de Vingré)


Sénat, Palais du Luxembourg, Paris
En décembre 2008, 24 sénateurs ont élaboré un projet de loi relative à la réhabilitation collective
des fusillés pour l’exemple de 1914-1918 (annexe au procès verbal de la séance du 19 décembre
2008). Comme nous l’explique un Sénateur qui a participé à ce projet, l'article unique de la cette
proposition était le suivant : « Les « fusillés pour l'exemple » de la Première guerre mondiale font l'objet d'une
réhabilitation générale et collective et en conséquence la Nation exprime officiellement sa demande de pardon à leurs
familles et à la population du pays tout entier. Leurs noms sont portés sur les monuments aux morts de la guerre de 14-
18 et la mention « mort pour la France » leur est accordée ». Le projet de loi n'a jamais abouti.


Dans le même temps le Secrétaire d'État à la Défense, Jean Marie BOCKEL nomme une
commission pilotée par le service historique de la Défense, chargée d'étudier les dossiers « au cas par
cas »...


Ministère de la Défense, Paris
Cette commission se réunit régulièrement pour évoquer les différents dossiers en cours. Nous
assistons à l’une de ses séances. Le Président nous en explique le principe : « Il appartient à cette
commission composée d'historiens, de juristes, d'associations et de représentants du Service Historique de la Défense de
proposer l'annulation des condamnations à la Cour de Cassation, au cas par cas en recommandant que les fusillés
soient reconnus « morts pour la France » afin que leurs noms puissent être gravés sur les plaques
des monuments aux morts pour le centenaire de la Guerre de 14-18 ».
Nous interrogeons la commission. Pourquoi Joseph DAUPHIN, poilu médaillé
et condamné pour une raison futile n’a-t-il pas encore été réhabilité ? Quand y
aura-t-il une décision pour l’ensemble des condamnés pour l’exemple ?


Parmi les historiens, la réhabilitation collective ne fait pas l'unanimité.
Ainsi, Jean-Jacques BECKER, Président d'honneur du Centre International de Recherche de
l'Historial de la Grande Guerre de Péronne n'approuve pas cette idée. Selon lui, il y a eu parmi les
fusillés des « droits communs » et il estime que l'expression « pour l'exemple » est inappropriée dans
la mesure où les jugements ont été prononcés en fonction du code militaire.


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Un exemple récent montre que le dossier est toujours « brûlant ». Ainsi, le 4 novembre 2009, une
stèle rendant hommage à deux sous-lieutenants fusillés sans jugement le 11 juin 1916 est inaugurée
à Fleury devant Douaumont. Réhabilités en 1926, Pierre MILLANT et Henri HERDUIN étaient
accusés d'avoir quitté le champ de bataille sans ordre.
Pour Serge BARCELLINI, Contrôleur général des armées et Directeur de la mission Histoire au
Conseil Général de la Meuse, « leur dossier est inattaquable, ce ne sont ni des mutins ni des déserteurs et ils
n'auraient jamais dû être fusillés ». Le Conseil Général décide de leur rendre hommage en édifiant une
stèle à leur mémoire. Mais le Secrétaire d'État aux Anciens Combattants, Hubert FALCO, n'assiste
pas à la cérémonie, pas plus que le Maire de Verdun, Arsène LUX qui déclare : « Ce genre d'initiative
risque d'affecter le moral des Armées actuellement engagées en Afghanistan ». Et d'ajouter : « De nombreux
combattants de 14 ont été tués en partant à l'assaut et n'ont jamais été mis en avant, quelles vont être les réactions de
leurs familles ? » (Images France 3 et tournage sur le site de la stèle).


Verderonne dans l’Oise
Jean-Claude FLAMENT a retrouvé l'une des familles enterrées à Verderonne. La petite-fille de
Jean-Michel SURAUD, âgée aujourd'hui de 70 ans découvre les documents recensés par l’historien.
Elle ne connaissait pas l’histoire de son aïeul. Elle imagine que ce secret de famille embarrassant n’a
pas franchi les générations.
Le Maire de la commune a fait couler une dalle pour offrir une tombe aux fusillés. Des ouvriers
municipaux posent la plaque qui porte les trois noms : Louis CHEVESTRIER, Justin LORHO et
Jean-Michel SURAUD, l’arrière grand-père que découvre aujourd’hui, avec beaucoup d’émotion
sa petite-fille.
Une petite cérémonie officielle est organisée. Le Maire, puis la petite-fille, Jean-Claude FLAMENT
prennent la parole et rendent hommage aux poilus fusillés.


En alternance avec la cérémonie, Célestin DAUPHIN, le Général BACH, Georges BARTHAS
concluent le film.


La cérémonie est terminée, la délégation quitte le cimetière. La petite-fille de Jean-Michel
SURAUD reste seule. Elle dépose un petit bouquet de fleurs bleues, blanches et rouges sur la tombe
de son aïeul. Un employé municipal referme la porte du cimetière la laissant dans son recueillement
et ses prières.



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F ICHE TECHNIQUE

Type de film                                                                           Documentaire
Durée                                                                                    52 minutes
Format                                                                                        16/9
Support de tournage                                                                     XDCam HD


PLANNING
Développement                                                                       printemps 2011
Tournage                                                                           mai à juillet 2011
Post-production                                                                     septembre 2011
Livraison                                                                              octobre 2011


PRINCIPAUX COLLABORATEURS
Écriture et Réalisation                             Michel BRUNET, Dominique HENNEQUIN
Tournage                                                                            France 3
Monteur                                                                          Alain RIES
Monteur son et mixeur                                                          Yvon KRUPP
Producteur délégué                                                             Nomades TV
Directrice de production                                            Alexandra CRAVOTTA
Assistante de production                                              Anaïs KLEINPRINTZ
Administration de production                                        Charlotte HENNEQUIN


SITES DE TOURNAGE
Craonne (Aisne) - Chemin des Dames
Fontenoy (Aisne)
Vingré (Aisne)
Ventelay (Aisne)
Souain (Aisne)
Verderonne (Oise)
Verneuil en Halatte (Oise)
Historial de la Grande Guerre de Péronne (Somme)
Beauvraignes (Somme)
Château des Loges (Somme)
Verdun (Meuse) - Fleury devant Douaumont
Tauves (Puy de Dôme)
Cimetière de Peyriac-Minervois dans l’Aude
Fort de Vincennes (Archives du Service Historique de l'Armée de Terre)
Sénat, Palais du Luxembourg - Paris
Ministère de la Défense- Paris




Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011     25 ⏐ page
 




B IOGRAPHIE DE M ICHEL B RUNET



                           2009-2010 :    Journaliste indépendant
                           1991-2008 :    Chef de Service - Rédacteur en Chef,TF1
                           1988-1991 :    Reporter Correspondant - Toulouse, TF1
                           1973-1988 :    Reporter et présentateur à Sud Radio, Europe 1,
                                          Radio France, RMC




Réalisation de magazines :

       L'enfer du "périph" (Nomades / TF1, 2010 - Reportages)
       Mayotte, l'île aux 8000 bébés (Nomades / TF1, 2009 - Reportages)
       Aveyron connection (TF1, 2005 - Reportages)
       Le chèque de la haine (TF1, 2002 - Reportages)
       Un si joli stade (TF1, 1998)
       Les motards de la loi (TF1, 1997 - Droit de savoir)




Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011   26 ⏐ page
 




B IOGRAPHIE DE D OMINIQUE H ENNEQUIN

Réalisateur et producteur, Dominique Hennequin a été correspondant
régional de TF1 pendant une dizaine d’années. Attiré par les formats
longs, il réalise des reportages pour les magazines d’information et des
films documentaires diffusés sur les grands médias français (TF1, M6,
France 2, France 3, ARTE, TV5 Monde…).
Irak, Afrique, Corée du Nord, Dominique Hennequin a voyagé dans le
monde entier, privilégiant toujours dans son traitement l’aspect humain. Passionné par la nature et les ques-
tions d’environnement, il réalise plusieurs documentaires primés dans des festivals.
Dominique Hennequin a par ailleurs produit plusieurs documentaires touchant aux domaines de l’actualité,
de l’histoire, du patrimoine, de l’art et de la nature. Dominique Hennequin est marié et père de trois enfants.

Parmi sa filmographie récente

       2011     Irak, la paix ou le chaos
                Documentaire 52’ pour Public sénat, Reportage 26’ pour ARTE

       2010     URANIUM , l’héritage empoisonné
                Documentaire, PUBLIC Sénat-52’

       2009     ISLAY, dans le secret du whisky
                Documentaire, ARTE 52’ et 43’

       2008     Mon bout de Loire
                Documentaire, ARTE GEO- 52’ et 43’

       2007     L’Animal dans la ville
                Documentaire, Production Vidéoscop, Diffusion : Université de Nancy 2 / France 5 43’

                L’homme qui aimait les requins
                Documentaire réalisé par Dominique Hennequin et Pascal Lorent
                Coproduction : Medienkontor/ARTEG.E.I.E/Nomades TV
                Primé au Festival de l’Oiseau et de la Nature-2007

       2005     Corée du Nord : de l’autre côté du monde
                Documentaire, Coproduction Nomades/HIKARI/avec la participation de TV5 Monde
                DiffusionTV5 Monde, 52’

                Bonobos, le dernier refuge
                Documentaire, Coproduction : Medienkontor/ARTE G.E.I.E /Nomades
                Diffusion ARTE 52’
                Primé au Festival de l’oiseau et de la Nature/2006




Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011           27 ⏐ page
 




B IOGRAPHIE DE N OMADES TV

NOMADES TV a une vocation généraliste ouverte sur le monde.
NOMADES TV part à la découverte des autres et raconte des histoires d’hommes au plus près de leur quo-
           tidien.
NOMADES TV interpelle et enquête sur les grands enjeux de société, dénonce les dérives et les injustices,
           révèle la face cachée du monde.
NOMADES TV filme la beauté de la planète, met en avant les initiatives citoyennes et accompagne les
           aventures humaines novatrices.
NOMADES TV s’appuie sur une équipe de professionnels confirmés qui adhèrent au projet éditorial et par-
           tagent une volonté commune de contenu et de qualité.
NOMADES TV produit et réalise des films documentaires pour les principaux diffuseurs français, européens
           et internationaux. Plusieurs de ses productions ont été primées dans des festivals reconnus.

En production :

               Les Bleus de la mine
               Documentaire réalisé par Alain Chrétien
               Coproduction NOMADES TV/France Télévisions

               Pour un peu d’éternité
               Documentaire réalisé par Bruno Cohen
               Coproduction NOMADES TV/France Télévisions

Parmi les productions récentes :

2011           Irak, la paix ou le chaos ?
               Documentaire réalisé par Dominique Hennequin
               Coproduction NOMADES TV/PUBLIC SENAT/Arte GEIE
               52’ et 26’

2010           Uranium : l’héritage empoisonné
               Documentaire réalisé par Dominique Hennequin
               Coproduction NOMADES TV/PUBLIC SENAT
               52’

2009           ISLAY, dans le secret du whisky
               Documentaire réalisé par Dominique Hennequin
               ARTE - 52’ et 43’

2007           L’homme qui aimait les requins
               Documentaire réalisé par Dominique Hennequin et Pascal Lorent
               Coproduction Medienkontor/ARTE G.E.I.E /Contrechamp/Nomades TV
               52’
               Primé au Festival de l’oiseau et de la Nature/2007

2006           Les deux Corées
               Documentaire réalisé par Dominique Hennequin
               Coproduction Nomades TV/HIKARI/avec la participation de TV5-Monde. 52’


Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011      28 ⏐ page
 




A NNEXES


Pistes d’archives
Reportage photographique d’une exécution : CIL Lorraine.
Fonds d’images de 1914-1918 : NARA, Ere Production, ECPAD...
Carnets de Louis BARTHAS (Famille BARTHAS).


Monuments aux morts pacifiste d'Aniane, d'Ouveillan et de Clermont l'Hérault (Hérault).
Monument aux morts de Vingré (Aisne) à la mémoire des six fusillés du 298ème RI.
Monument aux morts de Royère de Vassivière (Creuse), à la mémoire du soldat Félix BAUDY
(fusillé à Flirey- Meurthe et Moselle - avec quatre autres soldats du 63ème RI) et réhabilités par la
Cour spéciale de justice militaire en juin 1934. Sur le monument figure l'inscription suivante :
« Maudite soit la guerre, maudits soient les bourreaux, Baudy n'est pas un lâche mais un martyr ».




Les réhabilitations en France
Les six fusillés de Vingré (298ème RI), condamnés et exécutés pour « insoumission » dans l’Aisne en
1914. Le caporal FLOCH, les soldats BLANCHARD, DURANTET, GAY, PETTELET,
QUINAULT ont été réhabilités en 1921 par la Cour de Cassation.


Les caporaux de Souain (336ème RI), condamnés et exécutés pour refus de bondir hors des tranchées
(Marne - 1915). Les caporaux MAUPAS, LEFOULON, LECHAT et GIRARD ont été réhabilités
par une Cour spéciale de justice en 1934.
Appuyée par la Ligue des Droits de l'Homme, la veuve de MAUPAS, institutrice, va faire de la
réhabilitation des fusillés son combat. Elle y parviendra, non sans avoir subi de fortes pressions,
notamment de son inspecteur d'académie qui l'oblige à quitter son école. L'histoire des caporaux de
Souain a été traitée dans le téléfilm « La veuve Maupas » (Alain Moreau, France 2 - 2009).


Les réhabilitations dans d’autres pays
L'Italie reconnaît 750 fusillés pour l'exemple. La France 675. L'Allemagne 48. Le Canada 25. Le
Royaume-Uni 306. La Nouvelle Zélande 5.
En 2006, la Grande-Bretagne a réhabilité par voie législative ses 306 fusillés. La Nouvelle-Zélande
avait fait de même en 2000 et le Canada en 2001.

Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011    29 ⏐ page
 




                                                    N° 148
                                               SÉNAT
                                    SESSION ORDINAIRE DE 2008-2009
                        Annexe au procès-verbal de la séance du 19 décembre 2008
Proposition de loi
relative à la réhabilitation collective des fusillés pour l'exemple de la guerre de 1914-1918,
PRÉSENTÉE
Par M. Guy FISCHER, Mmes Michelle DEMESSINE, Éliane ASSASSI, Marie-France BEAUFILS, M. Michel
BILLOUT, Mmes Nicole BORVO COHEN-SEAT, Annie DAVID, M. Jean-Claude DANGLOT, Mme Évelyne
DIDIER, M. Thierry FOUCAUD, Mmes Brigitte GONTHIER-MAURIN, Gélita HOARAU, MM. Robert HUE,
Gérard LE CAM, Mmes Josiane MATHON-POINAT, Isabelle PASQUET, MM. Ivan RENAR, Jack RALITE,
Mmes Mireille SCHURCH, Odette TERRADE, MM. Bernard VERA, Jean-François VOGUET, François
AUTAIN et Jean-Luc MÉLENCHON,
Sénateurs
(Renvoyée à la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées, sous réserve de la
constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le Règlement.)
EXPOSÉ DES MOTIFS
Au cours d'un conflit dont tous les historiens s'accordent à démontrer la sauvagerie, des soldats, plus tard
dénommés les «fusillés pour l'exemple», furent passés par les armes après des conseils de guerre improvi-
sés et sommaires et sous des prétextes divers : sentinelle endormie, insulte à officier, battue en retraite sans
autorisation, mutinerie, désertion...
Selon les travaux les plus récents, le nombre des fusillés pour l'exemple est évalué à plus de 600 pour plus
de 2 500 condamnations à mort prononcées sur 140 000 jugements.
Et ces études n'intègrent pas, faute de documents archivés, les exécutions sommaires, impossibles à re-
censer du fait de leur nature-même.
Il est important de replacer ces faits dans le contexte d'une guerre qui a marqué l'entrée dans le massacre
de masse : mobilisation de 70 millions d'hommes dans le monde, 10 millions de morts, 20 millions de bles-
sés, 640 000 veuves, 760 000 orphelins, 740 000 mutilés... ces chiffres ne traduisant pas, bien sûr, un trau-
matisme à grande échelle dont les stigmates se voyaient déjà dans les tranchées.
Sur un front qui n'était qu'un immense charnier, sous les obus et la mitraille, des hommes ont souffert, douté,
ont eu peur ; d'aucuns ont refusé de partir à l'assaut, de tuer à l'époque où le statut d'objecteur de conscien-
ce n'existait pas, ou encore d'obéir à des ordres donnés par des officiers incapables de protéger leurs hom-
mes.
Malgré les conditions exceptionnelles dans lesquelles ont agi - ou refusé d'agir - ces hommes, souvent très
jeunes, l'absence de toute disposition de réhabilitation persiste à les faire considérer comme des lâches ou
des traîtres, flétrissant ainsi leur mémoire et jetant l'opprobre sur leurs descendants.
Malgré un mouvement pour leur réhabilitation qui débuta dès la fin de la première guerre mondiale, seules
quelques réhabilitations isolées furent obtenues.
Depuis maintenant quatre-vingt-dix ans, des associations poursuivent et prolongent les actions diversement
engagées sur le plan individuel par les familles.
Avec elles, les auteurs de cette proposition de loi estiment qu'il est plus que temps de mettre un terme à un
tel déni et de réunir enfin en une seule et même mémoire apaisée tous ceux qui, durant cette guerre, sont
morts pour la France.
Le 11 novembre 2008, les paroles prononcées par le Président de la République à la Nécropole Nationale
de Douaumont ont traduit l'exacte vérité de ce qui s'est passé dans l'horreur des tranchées et que plus au-
cun historien sérieux ne conteste.
Aujourd'hui, pour concrétiser ces propos, il ne s'agit pas de rouvrir les procès individuellement, pas plus de
pardonner, de gracier ou d'amnistier, mais de réhabiliter pleinement, publiquement, collectivement, c'est-à-
dire accorder réparation d'un déni de justice majeur dont ont été victimes des innocents, victimes d'un sys-
tème qui les a broyés.
Ce n'est qu'en accédant à cette demande que le Président de la République rendrait justice à tous ceux,
frères de combat, qui ont payé de leur personne et permettrait enfin que l'ensemble des morts de la Grande
Guerre réintègre la mémoire nationale.
PROPOSITION DE LOI
Article unique
Les « fusillés pour l'exemple » de la première guerre mondiale font l'objet d'une réhabilitation
générale et collective et en conséquence la Nation exprime officiellement sa demande de pardon à
leurs familles et à la population du pays tout entier. Leurs noms sont portés sur les monuments aux
morts de la guerre de 14-18 et la mention « mort pour la France » leur est accordée.


Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011            30 ⏐ page
 




Courrier du Secrétariat d’État à la Défense et aux Anciens Combattants




Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011   31 ⏐ page
DEVIS PREVISIONNEL


Titre (provisoire) du film :                              Adieu la vie, adieu l'amour
Production :                                              NOMADES TV
Co-Ecriture et co-réalisation                             Michel Brunet, Dominique Hennequin
Version originale :                                       Française
Durée en minutes:                                         52 mn

Tournage                                                  20 jours
Montage + mixage                                          20 + 5 jours




                                               DEVIS DETAILLE EN EUROS
Légende :




                                                            Quantité




                                                                                          Unitaire
F = forfait, J = jour, hr = heure, H = honoraires, SB =




                                                                           Unité




                                                                                           Coût
                                                                                   Type
                                                                                                                TOTAUX             %
salaire brut, DA = droits d'auteur, Fa = Facture

DROITS ARTISTIQUES                                                                                                     29 450,00   20%
SUJET
Œuvre originale : idée et écriture                                     2    F      DA     1 000,00       2 000,00
DROITS D'AUTEURS
Droits d'auteurs Réalisation                                       2        F      DA     5 600,00      11 200,00
Droits musicaux : œuvre originale                                  1        F      DA     1 000,00       1 000,00
Droits musicaux : recréation chanson populaire                     1        F      DA       250,00         250,00
Droits images d'archives                                          15       mn      Fa     1 000,00      15 000,00
PERSONNEL                                                                                                              49 765,00   34%
Réalisateurs                                                       2        F      SB     8 400,00      16   800,00
France 3 : OPV - cadreur & lumière                                20        J      SB       255,00       5   100,00
France 3 : Ingénieur son                                          20        J      SB       265,00       5   300,00
France 3 : Directeur photo                                         3        J      SB       360,00       1   080,00
France 3 : Machiniste                                              2        J      SB       180,00           360,00
Musiciens : enregistrement Chanson du Craonne                      4        F      SB       200,00           800,00
Monteur                                                           20        J      SB       257,00       5   140,00
Mixeur                                                             5        J      SB       275,00       1   375,00
Vidéographiste                                                     4        J      SB       235,00           940,00
Experts scientifiques                                              2        F      SB       500,00       1   000,00
Voix-off                                                           2        F      SB       700,00       1   400,00
Directeur de production                                           25        J      SB       230,00       5   750,00
France 3 : Chargé de production                                    8        J      SB       340,00       2   720,00
Administrateur comptable                                           1        F      H      2 000,00       2   000,00
CHARGES SOCIALES                                                                                                       28 241,89   19%
Charges sociales sur auteurs                                 1%                    de     14   450,00      144,50
Charges sociales sur artistes                               56%                    de      2   200,00    1 232,00
Charges sociales sur techniciens (hors tournage)            63%                    de     31   005,00   19 533,15
France 3 : Charges sociales sur techniciens tournage        63%                    de     14   560,00    7 332,24
TRANSPORTS - DEFRAIEMENTS - REGIE                                                                                      13 980,00    9%
DEPLACEMENTS AVANT TOURNAGE
Auteurs - réalisateur                                             10        F      Fa          150,00    1 500,00
Production                                                         6        F      Fa          150,00      900,00
DEPLACEMENTS TOURNAGE
France 3 : Véhicule pour tournage + essence + péage               20        F      Fa           85,00    1 700,00
SNCF réalisateurs : Lorraine <-> Paris                             3        F      Fa          150,00      450,00
SNCF réalisateurs : Picardie <-> Lorraine                          2        F      Fa          180,00      360,00
SNCF réalisateurs : Lorraine/Paris <-> Aude                        2        F      Fa          200,00      400,00
SNCF réalisateurs : Lorraine/Paris <-> Puy de Dôme                 2        F      Fa          200,00      400,00
Production                                                         2        F      Fa          150,00      300,00
DEPLACEMENTS APRES TOURNAGE
Réalisateur                                                            5    F      Fa          150,00        750,00
Production                                                             4    F      Fa          150,00        600,00
DEFRAIEMENTS
Indemnités de repas avant tournage                                10        F      Fa           20,00      200,00
Indemnités de repas pendant tournage                              80        F      Fa           20,00    1 600,00
France 3 : Indemnités de repas pendant tournage                   46        F      Fa           20,00      920,00
Indemnités de repas après tournage                                10        F      Fa           20,00      200,00
Indemnités de repas production                                    10        F      Fa           20,00      200,00
Indemnités d'hébergement                                          40        U      Fa           80,00    3 200,00
REGIE ET DIVERS
Régie                                                                  1    F      Fa          150,00        150,00
Documentation                                                          1    F      Fa          150,00        150,00
MOYENS TECHNIQUES                                                                                                      20 210,00   14%
MATERIEL PRISES DE VUE
France 3 : Camera complète                                        20        J      Fa          250,00    5 000,00
France 3 : Moniteur                                               20        J      Fa          100,00    2 000,00
Consommables matériel prises de vue (disques durs)                 2        F      Fa          100,00      200,00
MATERIEL PRISES DE SON
France 3 : Matériel de prise de son                               20        F      Fa          150,00    3 000,00
MATERIEL ECLAIRAGE
France 3 : Matériel d'éclairage                                   20        J      Fa          150,00    3 000,00
MACHINERIE ET MATERIELS SPECIAUX
France 3 : traveling + chariot                                         1    J      Fa          250,00        250,00
MONTAGE IMAGE
Box montage image complet                                         20        J      Fa          250,00    5 000,00
Export fichiers son (OMF)                                          1        F      Fa           10,00       10,00
Flashscan pour images d'archive animées                            1        F      Fa          500,00      500,00
STUDIO SON ET AUDOTORIUM
Box de montage son complet                                             5    J      Fa          250,00    1 250,00
SUPPORTS - LABORATOIRES                                                                                                 4 579,00    3%
LABORATOIRE VIDEO
France 3 : Etalonnage HD                                         3          J      Fa       700,00       2 100,00
France 3 : Reports son et vidéo                                  1          F             1 952,00       1 952,00
France 3 : Bandes vidéo                                          1          F               227,00         227,00
Copies DVD                                                     100          F      Fa         3,00         300,00
PUBLICITE                                                                                                               1 100,00   0,7%
Publicité : avant-première                                             1    F      Fa          500,00        500,00
France 3 : Publicité : avant-première                                  1    F      Fa          500,00        500,00
France 3 : Frais de communication post-production                      1    F                  100,00        100,00
SOUS-TOTAL                                                                                                            147 325,89   100%
IMPREVUS 8%                                                                                                            11 786,07
FRAIS FINANCIERS 3%                                                                                                     4 419,78
FRAIS GENERAUX et ASSURANCE 7%                                                                                         10 312,81
TOTAL HT                                                                                                              173 844,55
PLAN DE FINANCEMENT


Titre (provisoire) du film :                                         Adieu à la vie, adieu à l'amour
Production :                                                         NOMADES TV
Co-Ecriture et co-réalisation                                        Michel Brunet, Dominique Hennequin
Version originale :                                                  Française
Durée en minutes:                                                    52 mn

Tournage                                                             20 jours
Montage + mixage                                                     20 + 5 jours




                                 PLAN DE FINANCEMENT EN EUROS
                                                                       en euros         %           statut
Coproduction France 3 Picardie et Languedoc Roussillon : numéraire
                                                                         16 000,00    9,20%         acquis
Coproduction France 3 Picardie et Languedoc Roussillon : industrie
                                                                         42 641,24    24,53%        acquis
Pré-achat chaîne nationale
                                                                         10 000,00    5,75%
Pré-achat chaîne spécialisée
                                                                          6 000,00    3,45%      en demande
CNC (compte de soutien sélectif)
                                                                         25 000,00    14,38%     en demande
Région Lorraine : aide à la production
                                                                         25 000,00    14,38%     en demande
Procirep
                                                                          8 000,00    4,60%      en demande
Angoa
                                                                          2 000,00    1,15%      en demande
Apport Nomades TV : industrie
                                                                          5 000,00    2,88%         acquis
Apport Nomades TV : numéraire
                                                                          1 203,31    0,69%         acquis
Apport en industrie collecteurs d'archives
                                                                          5 000,00    2,88%      en demande
Mémorial du Chemin des dames (Vingré)
                                                                         10 000,00    5,75%      en demande
Offices de tourisme : apport en industrie
                                                                          1 000,00    0,58%      en demande
Régions, Conseils généraux, Communautés de communes
                                                                         17 000,00    9,78%      en demande


TOTAL HT                                                             173 844,55 100,00%
 




C ONTACTS




NOMADES TV
8 rue Clovis 57000 Metz
Tél : 03 87 37 28 37
Fax : 03 87 32 90 94


Dominique Hennequin, Producteur-réalisateur
06 60 10 30 50
tvnomades@gmail.com



Alexandra Cravotta, Directrice de production
06 86 40 81 50
prod.nomades.tv@gmail.com




Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011   34 ⏐ page

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Adieu la vie, adieu l'amour - Dossier de presse du documentaire

  • 1.
  • 2. « CETTE GUERRE, ON NE SAVAIT PAS POURQUOI ON LA FAISAIT, ON SE BATTAIT CONTRE DES GENS COMME NOUS... TOUTE DÉSOBÉISSANCE MENAIT DE VERDUN À CAYENNE... AU PIRE, AU PELOTON D’EXÉCUTION. » Lazare PONTICELLI, dernier poilu de la Grande Guerre (1897-2008).
  • 3. « Adieu la vie, adieu l'amour, adieu toutes les femmes, c'est bien fini, c'est pour toujours, c'est à Craonne sur le plateau qu'on doit laisser sa peau… » La chanson de Craonne dont l'auteur demeure inconnu fut interdite jusqu'en 1972 pour atteinte au moral des armées. Elle oppose les « vivelots » (civils protégés) aux « purotins » (fantassins exposés). Il n'y est pas question de mutinerie mais de lassitude. Au printemps de 1917, elle exprime le sentiment général d'être sacrifié inutilement. Les soldats n'en peuvent plus. Ce ne sont pas des pacifistes ou des politiques, pas plus que des objecteurs de conscience dont le statut n'existe pas encore. Ils souhaitent simplement de meilleures conditions de vie dans les tranchées et ne plus mourir vainement.
  • 4. S OMMAIRE Synopsis ........................................................................................................................ 5 Note d’intention des auteurs-réalisateurs ..................................................................... 8 Note de réalisation...................................................................................................... 11 Note d’intention du producteur délégué .................................................................... 13 Les personnages du film ............................................................................................. 15 Le Film........................................................................................................................ 16 Fiche technique .......................................................................................................... 25 Biographie de Michel Brunet ..................................................................................... 26 Biographie de Dominique Hennequin ....................................................................... 27 Biographie de Nomades TV....................................................................................... 28 Annexes ...................................................................................................................... 29 Pistes d’archives....................................................................................................... 29 Les réhabilitations en France .................................................................................. 29 Les réhabilitations dans d’autres pays ..................................................................... 29 Proposition de loi .................................................................................................... 30 Courrier du Secrétariat d’État à la Défense et aux Anciens Combattants ............. 31 Devis ........................................................................................................................... 32 Plan de financement ................................................................................................... 33 Contacts...................................................................................................................... 34
  • 5. ! S YNOPSIS Le 11 novembre 1998 lors des cérémonies du 80ème anniversaire de l'armistice à Craonne (Aisne), Lionel JOSPIN alors Premier Ministre avait souhaité que « les soldats fusillés pour l'exemple, victimes d'une discipline dont la rigueur n'avait d'égale que la dureté des combats, réintègrent notre mémoire collective nationale ». En pleine cohabitation, l'initiative avait déplu au Président Jacques CHIRAC. Il faudra attendre dix ans pour que la réhabilitation des 675 fusillés pour l'exemple sous l'uniforme français soit à nouveau évoquée et cette fois au plus haut niveau de l'État. Le 11 novembre 2008 à l'Ossuaire de Douaumont, le Président SARKOZY fixe une orientation forte : « Le temps est venu d'honorer tous les morts du conflit sans exception ». Certains ont été fusillés pour « refus d’obéissance devant l’ennemi » ou « abandon de poste », d’autres se sont mutilés volontairement. Parmi les fusillés, il y avait aussi des « droits communs » et des « déserteurs ». Qui étaient ces soldats envoyés au peloton d'exécution pour délit de lâcheté ou pour mutinerie ? Quelle est leur histoire ? Nous partageons l’espoir des familles de soldats fusillés, dont le deuil reste insupportable près de cent ans après la fin du conflit. Leur grand-père s’appelait Joseph DAUPHIN ou Jean-Julien CHAPELANT. Nous suivons leur combat pour une réhabilitation. Nous rencontrons ces familles dans le village natal de leur aïeul. Nous tentons, à travers les journaux de marche de leurs régiments et les lettres de poilus à leurs familles, de faire revivre le quotidien de ces fusillés. A l’aide de mots ou de dessins, les poilus racontent le froid, la boue, la fatigue physique et psychologique, les ordres contradictoires, l’horreur des combats... Autant d’éléments qui peuvent justifier la lassitude ou le renoncement. Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 5 ! page
  • 6.   Avec le Général André BACH, qui a consacré une partie de sa vie à l’étude des dossiers des fusillés, nous consultons les archives du Service Historique de l'Armée de Terre au Fort de Vincennes. Nous décryptons les comptes-rendus des Tribunaux de Guerre longtemps tenus secrets. Nous découvrons la rigueur d’une justice militaire qui ne laisse pas de place aux circonstances atténuantes et condamne à mort des poilus, privés d’avocats et incapables de se défendre, pour des raisons parfois futiles. Au Ministère de la Défense, nous rencontrons les membres de la commission chargée d'étudier les dossiers des fusillés de la Grande Guerre en vue d'une réintégration dans la mémoire nationale. Comment travaille cette commission ? De quels moyens dispose-t-elle pour faire la lumière sur des exécutions que le Général JOFFRE jugeait « absolument indispensables pour renforcer l'ardeur des troupes » ? Pourquoi tarde-t-elle à rendre justice aux fusillés ? Est-elle réellement indépendante et n’est-elle pas liée au bon vouloir des pouvoirs publics ? En contrepoint, nous donnons la parole à des experts historiens et chercheurs. Quel est le point de vue du Général André BACH, de Nicolas OFFENSTADT et de Rémy CAZALS ? Spécialistes de cette période, ils resituent le destin des fusillés dans le contexte sociologique et historique de l’époque et nous aident à faire la part entre les excès de l’armée et la réalité des combats. Dans une enquête de terrain, nous partons à la recherche de fusillés oubliés, inhumés à la hâte dans un coin de cimetière. Sans pierre tombale, la sépulture est parfois cachée par un buisson. Passionné par la Grande Guerre, Jean-Claude FLAMENT recherche activement les familles, reconstitue l’histoire de leur aïeul et tente d’organiser le retour des corps dans les villages d’origine en attendant leur réhabilitation. Pourquoi le sujet est-il toujours aussi sensible aujourd’hui ? Y aura-t-il une réhabilitation collective par voie législative comme en Grande-Bretagne en 2006 ou plutôt des réhabilitations « au cas par cas » comme cela était envisagé par Jean-Marie BOCKEL, Secrétaire d'État aux Anciens Combattants en 2008 ? Lors de l’inauguration du monument de Vingré en 1925, le père de Paul- Henri FLOCH (condamné à mort et fusillé pour abandon de poste puis réhabilité avec six autres fusillés) confesse : « Notre famille a vécu dans une atmosphère affreuse, de suspicion et de honte injustifiée ». Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 6 ⏐ page
  • 7.   Malgré les promesses politiques et à trois ans du centenaire du début de la Grande Guerre (2 août 1914), le combat pour la réhabilitation des « fusillés pour l'exemple » continue. Avec l’aide de plusieurs associations, les familles ne cesseront la lutte qu’à l’inscription du nom de leur aïeul sur le monument aux morts avec la mention « Mort pour France ». Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 7 ⏐ page
  • 8.   N OTE D ’ INTENTION DES AUTEURS - RÉALISATEURS A quelques mois de la commémoration du centenaire de la Grande Guerre, la France et tous les participants du conflit se préparent à rappeler l’inimaginable. Rien qu’en France, cette guerre industrielle a mobilisé 8 millions de soldats, tué 1 3000 000 d’entre eux et fait 3 millions de blessés. Pourquoi alors mettre en exergue le cas de 2 500 condamnés à mort et de 675 fusillés ? Faut-il s’apitoyer sur le sort de ces condamnés désignés par l’armée française comme lâches, automutilés, déserteurs, insoumis ? Cette histoire dans l’Histoire vaut-elle un film ? Aujourd’hui, certains documents d'archives, comptes-rendus de conseils de guerre enfin révélés ou des images d'époque confinées durant un siècle dans le secret défense permettent de mieux appréhender la réalité du terrain. Dans les tranchées et sous les bombes (jusqu' à 500 obus par minute durant l'offensive du Chemin des Dames), les poilus ont vécu, c’est peu de l’écrire, un véritable enfer. Il suffit de lire ces lettres de poilus à leur famille pour s’en convaincre. Comment accepter cette politique de la chair à canon (130 000 victimes au Chemin des Dames en dix jours) ? Comment accepter ces destins tragiques, ces vies gâchées pour quelques mètres de terre gagnés ? En s'intéressant à ces soldats perdus, pour la plupart issus de la paysannerie (quelques mois plus tôt ils étaient encore aux champs), nous reconstituons le vécu du front. Nous comprenons que le froid, la lassitude, la mort omniprésente et le « shell schock », cette fatigue du combattant traumatisé psychologiquement par les combats, peuvent expliquer bien des comportements d'insoumission. « Se battre d'accord, tenir des positions d'accord mais se faire massacrer pour rien, pas d'accord ! » diront les mutinés après l’offensive Nivelle qui fit 100 000 morts en dix jours. Pour mener les troupes à la bataille, le commandement instaure une justice de terreur instrumentée par les généraux. Une effroyable machine de guerre qui anéantit « pour l'exemple » des centaines de poilus. Cette réalité froide et inhumaine donne lieu à des exécutions immédiates sans jugements équitables. On est pris d’un sentiment d’injustice et d’effroi devant ces pelotons qui exécutent des poilus tirés au sort ou condamnés sans raison et, parfois, sans avoir pu se défendre car ne parlant que le breton ou le basque. Ce film doit donc rendre justice à ces fusillés injustement sacrifiés et apporter, à quelques mois du centenaire, sa contribution au dossier de la réhabilitation. Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 8 ⏐ page
  • 9.   Ce combat, mené dès la fin des hostilités par la Ligue Française des Droits de l'Homme a permis quelques réhabilitations au cas par cas : les fusillés de Vingré dans l’Aisne en 1921, les caporaux de Souain dans l’Aisne en 1934, etc. Mais le cas de 675 fusillés, des poilus qui ont refusé de sortir des tranchées durant l'offensive Nivelle, et dont les familles attendent toujours une réhabilitation, n'a jamais été traité (en particulier les fusillés des mutineries de mai et juin 1917). Nous laisserons aussi la parole à ceux qui sont hostiles à leur réhabilitation et qui ne considèrent pas ces « fusillés pour l’exemple » comme des victimes. Aujourd'hui l'idée de réhabiliter les « fusillés de 14-18 » est défendue tant par les historiens que par le monde politique. Ainsi, le livre du Général André BACH, ancien chef du SHAT (Service Historique de l'Armée de Terre), Fusillés pour l'exemple 14-15 (Éditions Tallandier) ainsi que l’ouvrage d'un autre historien, Nicolas OFFENSTADT (Les fusillés de la Grande Guerre et la mémoire collective, Éditions Odile Jacob) constituent-t-ils des témoignages d'une grande richesse sur ce dossier. « Le temps est venu d'honorer tous les morts du conflit, sans exception » affirme dans son discours du 11 novembre 2008 à Douaumont, le président Nicolas SARKOZY. Cette déclaration incite les familles des fusillés à réactiver leurs recherches. Elle les autorise à consulter les archives des conseils de guerre auparavant tenues secrètes. Elle stimule les associations qui relancent leur lobbying de réhabilitation. L'espoir est revenu, la honte a disparu mais la frustration est toujours là. Il y a donc un réel intérêt contemporain à réaliser ce film. Le combat des familles, le travail récent des historiens, la mise en place de la commission de réhabilitation sont autant d’éléments forts qui affirment la pertinence de ce documentaire. Journaliste indépendant, passionné par l’histoire, Michel BRUNET rassemble livres et documents sur la Grande Guerre depuis de nombreuses années. Il s’intéresse aux « fusillés pour l'exemple » alors qu’il lit, plus jeune, les cartes postales envoyées du front par son grand-père pendant la bataille de Verdun. Ce dernier se voulait rassurant à chaque ligne, mais la peur y était omniprésente. Effectuer la corvée de soupe sous le feu de l'ennemi, on avait, au plus fort des combats, que très peu de chances de s'en sortir... Néanmoins il l'a fait et il en est revenu. Il a été décoré. Il n'en a jamais parlé. S'il avait refusé les corvées il aurait sans doute été Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 9 ⏐ page
  • 10.   sanctionné... Un jour d’été en rentrant de Lorraine vers Paris, Michel BRUNET s’est arrêté près de Verdun, à Fleury devant Douaumont où deux sous-lieutenants ont été fusillés pour s'être repliés après avoir perdu 165 hommes sur les 200 que comptaient leurs bataillons. Et l'idée de retracer dans un documentaire la destinée des ces soldats qui avaient reculé sans se déshonorer s'est imposée un peu plus. D’origine lorraine, Dominique HENNEQUIN ressent toujours une émotion particulière en visitant les villages détruits de Verdun ou l’Ossuaire de Douaumont. Il a souvent évoqué les épisodes de la Grande Guerre dans des reportages réalisés lorsqu’il était correspondant d’une grande chaîne nationale dans la région. Les deux réalisateurs s’associent pour réaliser un véritable documentaire d’enquête. Ils souhaitent faire un film vivant, incarné et apporter de nouvelles pièces au dossier de la réhabilitation des poilus condamnés à mort. Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 10 ⏐ page
  • 11.   N OTE DE RÉALISATION La guerre de 1914-1918 a nourri un important fonds documentaire. Tous les épisodes de la Grande Guerre ont été racontés sous des formes le plus souvent historiques, alternant images d’archives et témoignages de spécialistes. Malgré les centaines de documentaires réalisés, tout n’a pas été dit sur la Première guerre mondiale et le combat pour la réhabilitation des fusillés est toujours d’actualité. Nous ne souhaitons donc pas réaliser un « film d’archives » de plus. Nous allons partir de la réalité contemporaine : le combat des familles, les investigations des historiens dans les caves du Fort de Vincennes ou dans les cimetières de l’Oise et de la Somme, le travail concret de la commission de réhabilitation. Nous éviterons donc les entretiens posés, privilégiant les questions dans l’action (le Général BACH consultant des cartons d’archives, Jean-Claude FLAMENT visitant les cimetières de la Somme…). Dans un film incarné, nous montrerons que 14-18 est plus que jamais un sujet d’actualité. Nous allons mener une enquête et rechercher dans les sites des champs de bataille, les cimetières, les archives du Fort de Vincennes, les traces de ce passé finalement assez proche à l’échelle de l’Histoire. Traitement des images d’archive Des archives cependant, il y en aura. Elles seront animées ou photographiques. Nous espérons pouvoir bénéficier du fonds déposé au Centre Image Lorraine (ancien CRI) de Nancy. Ce fonds bénéficie d’une aide du Ministère de la Culture pour être numérisé en 2011. Il comprend notamment un reportage photographique complet et inédit sur une exécution. Nous souhaitons utiliser l’infographie (cinéma 4D, After Effect) pour faire vivre ces photos et leur donner un aspect dynamique et en relief en décomposant l’image. Les images animées (Fonds d’archives américaines NARA - ERE production, ECPAD…) pourraient être numérisées et bénéficier d’une nouvelle technologie (Flashscan) permettant d’éviter le défilement à perforation en offrant une qualité nouvelle. L’image ne saute plus et offre la possibilité de revisiter les archives d’une façon originale donnant l’impression d’un premier visionnage. Une fraîcheur inédite qui nous rapprochera plus facilement de la réalité. Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 11 ⏐ page
  • 12.   Les carnets de Louis BARTHAS apporteront un témoignage exceptionnel du front. Ses cartes postales notamment, envoyées à sa famille, témoignent avec une précision rare de l’humeur des tranchées. Nous les traiterons selon la technique utilisée pour les photos de façon à les rendre vivantes. Musique La musique jouera un rôle important. La « chanson de Craonne » en sera la mélodie « fil rouge », le refrain décliné du film. Interprétée par un groupe contemporain et adaptée dans différentes versions, cette chanson qui a marqué son époque et reste longtemps en mémoire lorsqu’on l’écoute, fera le lien entre 14-18 et notre enquête contemporaine. Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 12 ⏐ page
  • 13.   N OTE D ’ INTENTION DU PRODUCTEUR DÉLÉGUÉ L’histoire des « fusillés pour l’exemple » touche, au plus profond de nous. En effet, comment imaginer l’horreur suprême : un commandement qui fait tirer contre son camps... Ce n’est malheureusement pas un cas unique de contradiction pour la lutte de pouvoir ou de territoire, notre histoire mondiale est pleine de guerres civiles, dictatures sanguinaires ou autres conflits insensés. Cette histoire nous touche aussi car elle trouve un écho aujourd’hui encore. Comment ne pas être sensible à la démarche de ces familles ou de ces bénévoles qui tentent de redonner de la dignité à des hommes morts il y a quasiment un siècle ? Comment ne pas plaindre ces lignées familiales qui subissent la sournoiserie de la honte et du tabou, alors que leur aïeul a été la victime d’une injustice fatale ? Comment ne pas avoir une pensée compatissante pour celles, moins informées, qui sont dans l’incertitude et qui portent ce fardeau déshonorant ? Faut-il simplement accepter le fait que la guerre est sale ou doit-on, cent ans après, encore élever la voix ? L’objectif du film se trouve là : rappeler le contexte pour mieux comprendre les enjeux qui se jouent aujourd’hui, au niveau de la cellule familiale, des communes qui abritent les monuments aux morts, mais aussi à l’échelon le plus élevé, celui de la Nation, qui devra demander pardon si elle décide de réhabiliter ces fusillés-là. L’approche que proposent Michel BRUNET et Dominique HENNEQUIN est vivante, ancrée dans le réel d’aujourd’hui. En réalisant ce documentaire d’enquête ils entraînent le spectateur dans les méandres de son histoire, mais aussi dans les tourments de l’âme humaine. Et puisqu’ils évoquent des histoires familiales, souvent tenues secrètes, toujours vécues douloureusement, ils souhaitent rendre un film sensible, traité avec tact. Ce documentaire énonce un point de vue sur un fait historique encore lourd de conséquences. Nous espérons qu’il contribuera à susciter le débat. Nous sommes heureux de prolonger notre collaboration avec Michel BRUNET. Nous apprécions sa rigueur et sa ténacité de réalisateur de reportages, nous pensons qu’il apporte beaucoup à ce documentaire. Avec Dominique HENNEQUIN, lui aussi amateur d’histoire, ils croisent leur regard et leur sensibilité. Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 13 ⏐ page
  • 14.   Le film qu’ils proposent s’inscrit parfaitement dans notre ligne éditoriale qui consiste à (s’)interroger pour mieux comprendre les grands enjeux de société et, quand cela est nécessaire, dénoncer les injustices. France Télévisions, par le biais de France 3 Picardie et France 3 Languedoc-Roussilon, a immédiatement adhéré à notre projet et nous en sommes très heureux. Le film sera tourné en grande partie dans ces deux régions, mais il devra trouver un écho au niveau national. Notre vœu est qu’il soit diffusé le plus largement afin qu’il réponde à sa vocation d’information et prolongateur de débat. Étant lorrains, nous saurons aussi exploiter et mettre en valeur toutes les - nombreuses - ressources de notre territoire. Qu’il s’agisse de l’utilisation de fonds documentaires ou de production et de postproduction, et au moment où en Lorraine se dessine la création prochaine d’un Pôle image, nous mettrons tout en œuvre pour continuer à développer l’activité audiovisuelle dans notre région. Alexandra CRAVOTTA Directrice de production Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 14 ⏐ page
  • 15.   L ES PERSONNAGES DU FILM Général André BACH Jean-Jacques BECKER Ancien chef du Service Président du Mémorial de Historique de l'Armée de Péronne, Professeur et Terre. Auteur de « Fusillés historien. Chargé de la pour l'exemple 14-15 » Mission Commémoration du (Éditions Tallandier, 2003). 90ème anniversaire de l'Armistice de 1918. Rémy CAZALS Professeur d’histoire Marc BLONDEL contemporaine à Président de la Fédération l’Université de Toulouse, Française de la Libre Pensée. membre du collectif de recherche international et de débat sur la guerre de 14-18 L’un des Sénateurs ayant proposé un projet de loi pour la réhabilitation des fusillés pour Nicolas OFFENSTADT l’exemple. Professeur et Historien. Auteur de « Les fusillés de la Georges BARTHAS, petit-fils de Louis Grande Guerre et la mémoire BARTHAS, auteur des carnets, témoignage collective » (O. Jacob, 2002). essentiel de la vie des tranchées. Jean-Claude FLAMENT Célestin DAUPHIN petit-neveu de Joseph Retraité, historien amateur. DAUPHIN, habitant la commune de Tauves dans Enquête dans les cimetières le Puy de Dôme. de l’Oise pour retrouver la trace des fusillés. Fernand URLANDE, Maire de Tauves. La petite-fille de Jean-Michel SURAUD, fusillé à Verderonne dans l’Oise. Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 15 ⏐ page
  • 16.   L E F ILM Fort de Vincennes, Archives du Service Historique des Armées Une introduction évoque le contexte historique, point de départ du film. Travelling avant. La caméra avance lentement au milieu des rayonnages du Fort de Vincennes. De part et d’autres, des étagères chargées de cartons d’archivages. Fondu en surexposition. Le travelling avance au milieu de la tranchée. Toujours de part et d’autres, des poilus attendent de monter au combat. Le commentaire raconte : Septembre 1914. Dès le début de l'offensive allemande le Général JOFFRE obtient du gouvernement une justice d'exception. La rapidité de l'attaque a surpris ses troupes et JOFFRE craint un nouveau recul. Le Général juge les exécutions « absolument indispensables » pour renforcer l'ardeur des poilus et faire régner un climat de terreur au sein des régiments. (Images des champs de bataille de la Somme aujourd’hui). Retour en fondu dans les rayonnages du Fort de Vincennes. La caméra avance jusqu’à un homme qui approche d’une étagère. Cet homme est le Général André BACH, ancien chef du Service Historique de l'Armée de Terre (SHAT). Il consulte des dossiers. On peut y lire une sentence : « Condamné à mort ». Au nom de la justice militaire, les soldats convaincus de manque de combativité sont passés par les armes à l'issue des délibérations des conseils de guerre. Dès les premiers jours de la guerre, le Ministre de la Défense fait abolir les possibilités de recours en grâce et en révision. Il institue ensuite les conseils de guerre spéciaux (le Général du régiment assisté de deux officiers constituent le Tribunal). En cas de condamnation à mort, la sentence est exécutée dans les 24 heures, la plupart du temps, le lendemain matin. (Photos d’exécutions - CIL Lorraine). Le peloton d'exécution est composé de six soldats issus du même régiment que le condamné. Certains soldats refusent de tirer. Ils sont à leur tour condamnés et envoyés au bagne dans les colonies. Qui étaient ces condamnés et quelle est leur histoire ? Étaient-ils tous des insoumis ou des lâches ou simplement des soldats épuisés par la guerre, victimes d’un système injuste qui condamnait parfois des innocents tirés au sort au peloton d’exécution ? Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 16 ⏐ page
  • 17.   En illustration la stèle de Vingré (Aisne) en hommage aux six soldats fusillés du 298ème RI le 4 décembre 1914 pour abandon de poste en présence de l'ennemi. On peut y lire l'inscription suivante : « Hommage des anciens combattants du 298ème RI à la mémoire de leurs camarades morts innocents, victimes de l'exemple ». Sur fond de paysage de l’Aisne, un groupe de musiciens entame la chanson de Craonne : « Adieu la vie, adieu l'amour, adieu toutes les femmes, c'est bien fini, c'est pour toujours, c'est à Craonne sur le plateau qu'on doit laisser sa peau… » TITRE du film Fort de Vincennes, Archives du Service Historique des Armées Le Général BACH ouvre un nouveau carton. Il situe le lieu : « Ici, vous trouvez 10 300 cartons. Dans toute ma carrière, j’en ai consulté 95%. Ces archives ont été ouvertes exceptionnellement à l'occasion du 80ème anniversaire de l'Armistice de 1918 ». Il emporte le carton qu’il vient d’ouvrir. Dans la salle des archives, il l’ouvre et consulte un dossier, celui de Jean-Julien CHAPELANT, un cas célèbre de fusillé. Il nous explique : « On assiste rapidement à des procès pour refus d'obéissance devant l'ennemi et abandon de poste (désertion). Ici, vous avez le dossier de Jean-Julien CHAPELANT. Son histoire a été évoquée dans le film de Stanley Kubrick « Les sentiers de la gloire ». Ce film a été interdit en France jusqu'en 1972 pour atteinte au moral des armées. » Court extrait du film : on prépare l’exécution. On apporte un brancard puis on l’installe verticalement contre un arbre. Secteur du bois des Loges au Nord de Roye (Somme), à l'aube Paysage et fondu vers des photos sépias qui se décomposent en relief. Nicolas OFFENSTADT, historien, raconte le 7 octobre 1914 : « Les soldats français sont épuisés après sept jours et sept nuits de combats et de bombardements ininterrompus. La 3ème compagnie du 98ème RI est encerclée par les Allemands, qui ne sont plus qu'à trente mètres des positions françaises. Le commandant de la compagnie est tué. Il n'y a plus de munitions. Des hommes se rendent. Un mitrailleur parti chercher des renforts est abattu. Le sous- lieutenant Jean-Julien CHAPELANT, Chef de la section de mitrailleuses prend en charge les survivants. Avec quatre soldats, il rejoint les lignes allemandes (selon certains témoins entendus 20 ans plus tard par la Cour spéciale de justice militaire il aurait été capturé et ne se serait pas rendu). Mais un officier allemand lui ordonne de retourner vers les positions françaises pour convaincre les poilus de se constituer prisonniers. Agitant un mouchoir blanc, il fait quelques Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 17 ⏐ page
  • 18.   pas et tombe entre les lignes, la jambe traversée par un tir français. Pendant deux jours et deux nuits, le sous-lieutenant Chapelant va rester sans secours sur le champ de bataille. Les Allemands ne vont pas le chercher. » Le Général BACH au fort de Vincennes complète : « Le 9 octobre, il est ramené difficilement dans les lignes françaises. Le 10 octobre, Jean-Julien CHAPELANT est traduit devant le conseil de guerre spécial du 98ème RI qui le condamne à mort pour « capitulation en rase campagne ». Son chef de corps lui propose un revolver « pour se tuer lui-même et éviter la honte du peloton d'exécution ». Il refuse. « Je ne suis pas un lâche, on le saura plus tard ». On attache son brancard dressé contre un pommier pour le fusiller. Court extrait des « Sentiers de la gloire ». Le père de Jean-Julien CHAPELANT a passé toute sa vie à tenter de le réhabiliter. Aidé de la Ligue des Droits de l'Homme, il espère vainement casser le jugement. Le 6 juillet 1933, la Cour spéciale de justice militaire confirme la décision du conseil de guerre d'octobre 1914 en ces termes : « Il était du devoir des chefs de tenir jusqu'au bout, même à l'arme blanche ». Le nom de CHAPELANT est gravé sur le monument aux morts de son village à Ampuis (Rhône) mais le sous-lieutenant demeure condamné devant l'histoire. Paris Vème arrondissement Marc BLONDEL, Président de la Fédération Française de la Libre Pensée témoigne. Il constate que malgré les combats menés depuis des décennies, les réhabilitations sont exceptionnelles. Pour se souvenir des fusillés, les libre penseurs se réunissent chaque 11 novembre (Images infos France 3). Le rassemblement le plus important a lieu devant le monument aux morts de Gentioux (Creuse). Dans ce village de moins de 300 habitants, 54 hommes sont morts à la guerre lors de la mobilisation. Au pied du monument, un écolier désigne, le poing serré, l'inscription « maudite soit la guerre ». Un libre penseur prend la parole parmi le groupe et entame la lecture de la lettre de Marcel GARRIGUES à sa famille. Ce poilu, tué au combat en 1915 évoque dans son courrier une exécution à laquelle il a participé : « Le crime était accompli… Puis à vous pauvres, on vous dit que le moral est excellent mais on ne vous dit pas que chaque jour et presque dans chaque division y en a plus de vingt qui passent le conseil de guerre… ». Peyriac-Minervois dans l’Aude Dans le cimetière, au milieu des vignes, Rémy CAZALS, historien, cherche la tombe de Louis BARTHAS. Le poilu enterré là n’a pas été fusillé mais il a bien failli l’être. Il nous explique Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 18 ⏐ page
  • 19.   pourquoi : « Au printemps de 1916, son colonel lui ordonne de faire effectuer une corvée en plein jour à la vue des mitrailleurs allemands mais Barthas ne veut pas exposer ses hommes de « l'escouade minervoise » inutilement. Il est « cassé » de son grade de caporal pour « refus d'obéissance » et se voit déjà tomber sous les balles du peloton d'exécution. Ce ne sera pas le cas et plus tard, il retrouve ses gallons et participe à la bataille de Verdun. » Rémy CAZALS nous rappelle le contexte de l’époque : « En 1914, il s'agit surtout de comportements individuels. La majorité des condamnés à mort se sont volontairement mutilés un pied ou une main : laisser traîner sa main au-dessus de la tranchée était passible du conseil de guerre. En 1915 et 1916, on assiste à des procès pour « refus d'obéissance devant l'ennemi » et « abandon de poste » (désertion). Les condamnations concernent à cet instant de la guerre des comportements collectifs et les exécutions reprennent en nombre en 1917 avec la répression des mutineries (554 condamnations à mort et 49 exécutions). Citons pour exemple les mutineries du Chemin des Dames en réaction à l'offensive Nivelle au cours de laquelle 130 000 soldats sont tués en dix jours. C’est aussi à cette époque qu’on assiste à des scènes de fraternisations avec l’ennemi. » Non loin du cimetière, la famille BARTHAS est réunie ce dimanche autour de la table familiale. Elle consulte les carnets de guerre de son arrière-grand-père Louis. Ces 19 carnets racontent la Grande Guerre et ses excès. Simple tonnelier, Louis BARTHAS a écrit de façon simple et directe sa guerre dans les tranchées. Ce reportage sur le vif comme le faisait Albert Londres est exceptionnel. Il est illustré par des dessins. On revit du point de vue du simple poilu les offensives de 1915 sans préparation d’artillerie, les fraternisations entre Français et Allemands et les mutineries de 1917. Louis BARTHAS note tout et révèle ce qu'on ne lit jamais dans les autres témoignages de la guerre de 14. Son petit-fils Georges BARTHAS témoigne : « Ce sont 19 cahiers d'écolier écrits à la plume et illustrés de cartes postales envoyées du front à ma famille. Le témoignage est remarquable, simple, direct, bien écrit. Mon aïeul a été ouvrier agricole puis tonnelier. Il était militant syndical, pacifiste et antimilitariste. Il fut mobilisé pendant quatre ans et demi comme caporal dans le 280ème RI de Narbonne surnommée « l'escouade minervoise ». » Il ouvre les carnets et lit quelques extraits au fil des pages : « Attaquer coûte que coûte sans tenir compte des pertes. » « Si ta section n'avance pas on va lui tirer dessus. » « Souffrir stoïquement ou être broyé à la moindre tentative de révolte. » « Français et Allemands se regardèrent, virent qu'ils étaient des hommes tous pareils, ils se sourirent, des propos Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 19 ⏐ page
  • 20.   s’échangèrent, des mains se tendirent et s'étreignirent, on se partagea le tabac, le jus et le pinard. » « Je vous y prend, vous serez fusillé demain, qu'on arrête cet homme ! » « Le 30 mai 1917 à midi il y eut une réunion pour constituer un « soviet » à l'exemple des Russes. » A partir du reportage photographique complet d’une exécution conservée au CIL de Nancy, nous évoquons les condamnations à mort en série. Tous les poilus n’auront pas en effet la chance de Louis BARTHAS. Certains seront mêmes tirés au sort pour passer devant le peloton d’exécution. Comme nous l’explique Nicolas OFFENSTADT, les motifs de condamnation à mort sont parfois ridicules : François-Marie LAURENT, accusé de s'être coupé une phalange pour échapper aux combats alors qu'il avait été blessé, ne peut se défendre devant le conseil de guerre. Il ne parle que le breton. Il est fusillé le 19 octobre 1914 à Châlons-sur-Marne. Augustin SANTERRE avait froid aux pieds. Pour se réchauffer, il frappe ses galoches l'une contre l'autre. Son lieutenant lui ordonne d'arrêter. Comme il refuse, il le tue d'une balle dans la tête (30 septembre 1914 à Neuville dans l’Aisne). Verneuil en Halatte dans l’Oise Jean-Claude FLAMENT, 70 ans, est à sa table de travail. De nombreux documents (journaux de marche des régiments, comptes-rendus des conseils de guerre) sont installés sur le bureau. Cet historien est amateur de la Première guerre mondiale. Il vit sur le site des grandes batailles de 1916 et visite systématiquement tous les cimetières, en repérant les tombes suspectes, en se rendant aux archives municipales, départementales, ou de la Défense pour y rechercher la trace des fusillés. « Il y a eu un nombre indéterminé d'exécutions pour des raisons futiles. Signalons aussi de nombreuses exécutions sommaires notamment dans les troupes coloniales, rappelle-t-il. Le 15 décembre 1914 par exemple, un ordre écrit autorise les officiers à faire fusiller dix tirailleurs d’Afrique du Nord tirés au sort en cas d'indiscipline du régiment (Front de l'Yser). Il existe très peu de documents d'archives connus sur les exécutions sommaires au sein des troupes coloniales ». Il nous rappelle la réalité des exécutions : « Il y a eu 675 soldats fusillés sous l'uniforme français dont 620 soldats français ; 2 500 condamnations à mort ont été prononcées par les conseils de guerre ; 60% des exécutions ont eu lieu en 14 et 15. La répression des mutineries du Chemin des Dames s'est traduite par 554 condamnations à mort dont 49 furent exécutées en 1917. Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 20 ⏐ page
  • 21.   1 800 condamnations à mort ont été commuées en peines de travaux forcés (déportations vers les bagnes et chantiers coloniaux) à Cayenne, au Maroc, en Algérie, à Madagascar. La plupart des poilus déportés sont morts au bagne dans des conditions que leurs familles ignorent encore. Les tribunaux militaires ont prononcé 140 000 décisions. » Jean-Claude FLAMENT s'est fixé comme objectif de faire entrer dans les mémoires la reconnaissance des mutins en tant que soldats morts pour la France. « Toutes les familles ont le droit de savoir où repose leur soldat, c'est un devoir de mémoire», affirme-t-il. Ce retraité mène de véritables investigations. Récemment il s'est « mis » sur la piste de trois soldats fusillés après une mutinerie au mois d'août 1916. Il vient de recevoir un document du Général BACH et l’appelle pour le remercier. Dans l’échange, le Général précise qu’il faut chercher du côté de Verderonne où s'est tenu un conseil de guerre. Jean-Claude FLAMENT lit consciencieusement les documents. Ce sont des rapports du conseil de guerre. Il nous explique le contexte : « Il s’agit de la 2ème Division d'Infanterie Coloniale. C’est l’été. Après plusieurs jours et nuits d'offensive ininterrompue, 47 hommes quittent leur tranchée, épuisés et vont se rafraîchir dans le canal de la Somme tout proche. Ils passent en conseil de guerre pour abandon de poste. Il faut faire des exemples. Le 7 juillet, trois soldats du 8ème RIC (CHEVESTRIER, LORHO et SURAUD) sont jugés et fusillés à Verderonne sur la place du village. » Verderonne dans l’Oise L’historien pénètre dans la mairie de Verderonne. Il demande le cadastre et souhaite étudier le plan du cimetière. Le plan est précis. Dans un coin, on a ajouté une mention au crayon de papier signalant la sépulture de trois fusillés. Au cimetière, il retrouve le lieu de la sépulture mais il n’y a aucune tombe, pas même une plaque. Les fusillés ont été mis en terre puis oubliés par le temps. La honte et l’oubli, une nouvelle fois. Dépêché sur les lieux, le Maire du village ne savait même pas qu'il y avait là des poilus passés par les armes. Il s’engage à demander au Conseil municipal d’édifier une tombe et d’organiser une céré- monie. Tauves, Puy de Dôme Nous nous rendons chez Célestin DAUPHIN. L’homme apporte un important dossier administratif. Des pièces officielles, des lettres aux Ministres et aux Présidents de la République Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 21 ⏐ page
  • 22.   successifs ont été soigneusement classées dans des pochettes en plastique. Petit-neveu de Joseph DAUPHIN, Célestin mène depuis des années le combat de sa famille pour la réhabilitation de son aïeul, fusillé en 1917. Il nous dit pourquoi ce combat a un sens, près de cent ans après son exécution. En partant des documents de Célestin et de la photo de son aïeul, nous évoquons le destin tragique de ce poilu. Comme nous l’explique son petit- neveu, Joseph DAUPHIN était soldat du 70ème bataillon de chasseurs à Hommage à Joseph  Dauphin   pied. Il a été condamné et exécuté pour « propos séditieux » à Ventelay dans l’Aisne en 1917. Ivre, il avait chanté trop fort « j'ai deux grands bœufs dans mon étable » puis il avait tiré deux coups de fusil en l’air. Pourtant, Joseph DAUPHIN n’était pas un mauvais soldat. Il avait été décoré à plusieurs reprises pour conduite héroïque au combat. François BRUGIERE, son camarade de régiment, refuse de faire partie du peloton d'exécution : « Si on m'oblige à tirer, la balle ne sera pas pour Dauphin mais pour le commandant du peloton ». Condamné pour désobéissance et insubordination, il est déporté en Algérie où il mourra dans un pénitencier des suites de mauvais traitements comme 2 000 autres soldats. Aidé de Fernand URLANDE, le Maire de Tauves qui a fait inscrire ce fils du village sur le monument aux morts, Célestin DAUPHIN mène le combat pour la réhabilitation. Mais en vain. À la différence de la Grande-Bretagne qui réhabilite en 2008 par voie législative 306 fusillés. « Les fusillés n'étaient pas des lâches mais des combattants rendus fous par la souffrance », écrira le rapporteur de la loi sur la réhabilitation des fusillés de la Grande Guerre au Parlement britannique. Le 11 novembre 1998, Lionel JOSPIN, alors Premier Ministre déclare à Craonne (Aisne), lors du 80ème anniversaire de l'Armistice : « Il est temps de réintégrer pleinement ces fusillés pour l'exemple dans notre mémoire nationale ». (images d’archives France 3) Lionel JOSPIN évoquait alors la mémoire des fusillés du Chemin des Dames (454 condamnations à mort, 49 poilus fusillés pour lâcheté ou indiscipline). Ces propos sont vivement critiqués par Jacques CHIRAC et Phillipe SEGUIN, alors Président du RPR. Nicolas SARKOZY relance le débat le 11 novembre 2008 à Douaumont en fixant une orientation forte : « Le temps est venu d'honorer tous les morts du conflit sans exception ». (images d’archives France 3) Le 16 Avril 2008 le Conseil Général de l'Aisne se prononce solennellement pour que les autorités Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 22 ⏐ page
  • 23.   françaises reconnaissent les soldats fusillés comme des soldats à part entière afin que leurs noms soient inscrits sur les monuments aux morts. Le Département de l'Aisne a fait des fusillés de Vingré des citoyens d'honneur du département. (images de paysages de l’Aisne et Monument de Vingré) Sénat, Palais du Luxembourg, Paris En décembre 2008, 24 sénateurs ont élaboré un projet de loi relative à la réhabilitation collective des fusillés pour l’exemple de 1914-1918 (annexe au procès verbal de la séance du 19 décembre 2008). Comme nous l’explique un Sénateur qui a participé à ce projet, l'article unique de la cette proposition était le suivant : « Les « fusillés pour l'exemple » de la Première guerre mondiale font l'objet d'une réhabilitation générale et collective et en conséquence la Nation exprime officiellement sa demande de pardon à leurs familles et à la population du pays tout entier. Leurs noms sont portés sur les monuments aux morts de la guerre de 14- 18 et la mention « mort pour la France » leur est accordée ». Le projet de loi n'a jamais abouti. Dans le même temps le Secrétaire d'État à la Défense, Jean Marie BOCKEL nomme une commission pilotée par le service historique de la Défense, chargée d'étudier les dossiers « au cas par cas »... Ministère de la Défense, Paris Cette commission se réunit régulièrement pour évoquer les différents dossiers en cours. Nous assistons à l’une de ses séances. Le Président nous en explique le principe : « Il appartient à cette commission composée d'historiens, de juristes, d'associations et de représentants du Service Historique de la Défense de proposer l'annulation des condamnations à la Cour de Cassation, au cas par cas en recommandant que les fusillés soient reconnus « morts pour la France » afin que leurs noms puissent être gravés sur les plaques des monuments aux morts pour le centenaire de la Guerre de 14-18 ». Nous interrogeons la commission. Pourquoi Joseph DAUPHIN, poilu médaillé et condamné pour une raison futile n’a-t-il pas encore été réhabilité ? Quand y aura-t-il une décision pour l’ensemble des condamnés pour l’exemple ? Parmi les historiens, la réhabilitation collective ne fait pas l'unanimité. Ainsi, Jean-Jacques BECKER, Président d'honneur du Centre International de Recherche de l'Historial de la Grande Guerre de Péronne n'approuve pas cette idée. Selon lui, il y a eu parmi les fusillés des « droits communs » et il estime que l'expression « pour l'exemple » est inappropriée dans la mesure où les jugements ont été prononcés en fonction du code militaire. Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 23 ⏐ page
  • 24.   Un exemple récent montre que le dossier est toujours « brûlant ». Ainsi, le 4 novembre 2009, une stèle rendant hommage à deux sous-lieutenants fusillés sans jugement le 11 juin 1916 est inaugurée à Fleury devant Douaumont. Réhabilités en 1926, Pierre MILLANT et Henri HERDUIN étaient accusés d'avoir quitté le champ de bataille sans ordre. Pour Serge BARCELLINI, Contrôleur général des armées et Directeur de la mission Histoire au Conseil Général de la Meuse, « leur dossier est inattaquable, ce ne sont ni des mutins ni des déserteurs et ils n'auraient jamais dû être fusillés ». Le Conseil Général décide de leur rendre hommage en édifiant une stèle à leur mémoire. Mais le Secrétaire d'État aux Anciens Combattants, Hubert FALCO, n'assiste pas à la cérémonie, pas plus que le Maire de Verdun, Arsène LUX qui déclare : « Ce genre d'initiative risque d'affecter le moral des Armées actuellement engagées en Afghanistan ». Et d'ajouter : « De nombreux combattants de 14 ont été tués en partant à l'assaut et n'ont jamais été mis en avant, quelles vont être les réactions de leurs familles ? » (Images France 3 et tournage sur le site de la stèle). Verderonne dans l’Oise Jean-Claude FLAMENT a retrouvé l'une des familles enterrées à Verderonne. La petite-fille de Jean-Michel SURAUD, âgée aujourd'hui de 70 ans découvre les documents recensés par l’historien. Elle ne connaissait pas l’histoire de son aïeul. Elle imagine que ce secret de famille embarrassant n’a pas franchi les générations. Le Maire de la commune a fait couler une dalle pour offrir une tombe aux fusillés. Des ouvriers municipaux posent la plaque qui porte les trois noms : Louis CHEVESTRIER, Justin LORHO et Jean-Michel SURAUD, l’arrière grand-père que découvre aujourd’hui, avec beaucoup d’émotion sa petite-fille. Une petite cérémonie officielle est organisée. Le Maire, puis la petite-fille, Jean-Claude FLAMENT prennent la parole et rendent hommage aux poilus fusillés. En alternance avec la cérémonie, Célestin DAUPHIN, le Général BACH, Georges BARTHAS concluent le film. La cérémonie est terminée, la délégation quitte le cimetière. La petite-fille de Jean-Michel SURAUD reste seule. Elle dépose un petit bouquet de fleurs bleues, blanches et rouges sur la tombe de son aïeul. Un employé municipal referme la porte du cimetière la laissant dans son recueillement et ses prières. Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 24 ⏐ page
  • 25.   F ICHE TECHNIQUE Type de film Documentaire Durée 52 minutes Format 16/9 Support de tournage XDCam HD PLANNING Développement printemps 2011 Tournage mai à juillet 2011 Post-production septembre 2011 Livraison octobre 2011 PRINCIPAUX COLLABORATEURS Écriture et Réalisation Michel BRUNET, Dominique HENNEQUIN Tournage France 3 Monteur Alain RIES Monteur son et mixeur Yvon KRUPP Producteur délégué Nomades TV Directrice de production Alexandra CRAVOTTA Assistante de production Anaïs KLEINPRINTZ Administration de production Charlotte HENNEQUIN SITES DE TOURNAGE Craonne (Aisne) - Chemin des Dames Fontenoy (Aisne) Vingré (Aisne) Ventelay (Aisne) Souain (Aisne) Verderonne (Oise) Verneuil en Halatte (Oise) Historial de la Grande Guerre de Péronne (Somme) Beauvraignes (Somme) Château des Loges (Somme) Verdun (Meuse) - Fleury devant Douaumont Tauves (Puy de Dôme) Cimetière de Peyriac-Minervois dans l’Aude Fort de Vincennes (Archives du Service Historique de l'Armée de Terre) Sénat, Palais du Luxembourg - Paris Ministère de la Défense- Paris Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 25 ⏐ page
  • 26.   B IOGRAPHIE DE M ICHEL B RUNET 2009-2010 : Journaliste indépendant 1991-2008 : Chef de Service - Rédacteur en Chef,TF1 1988-1991 : Reporter Correspondant - Toulouse, TF1 1973-1988 : Reporter et présentateur à Sud Radio, Europe 1, Radio France, RMC Réalisation de magazines : L'enfer du "périph" (Nomades / TF1, 2010 - Reportages) Mayotte, l'île aux 8000 bébés (Nomades / TF1, 2009 - Reportages) Aveyron connection (TF1, 2005 - Reportages) Le chèque de la haine (TF1, 2002 - Reportages) Un si joli stade (TF1, 1998) Les motards de la loi (TF1, 1997 - Droit de savoir) Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 26 ⏐ page
  • 27.   B IOGRAPHIE DE D OMINIQUE H ENNEQUIN Réalisateur et producteur, Dominique Hennequin a été correspondant régional de TF1 pendant une dizaine d’années. Attiré par les formats longs, il réalise des reportages pour les magazines d’information et des films documentaires diffusés sur les grands médias français (TF1, M6, France 2, France 3, ARTE, TV5 Monde…). Irak, Afrique, Corée du Nord, Dominique Hennequin a voyagé dans le monde entier, privilégiant toujours dans son traitement l’aspect humain. Passionné par la nature et les ques- tions d’environnement, il réalise plusieurs documentaires primés dans des festivals. Dominique Hennequin a par ailleurs produit plusieurs documentaires touchant aux domaines de l’actualité, de l’histoire, du patrimoine, de l’art et de la nature. Dominique Hennequin est marié et père de trois enfants. Parmi sa filmographie récente 2011 Irak, la paix ou le chaos Documentaire 52’ pour Public sénat, Reportage 26’ pour ARTE 2010 URANIUM , l’héritage empoisonné Documentaire, PUBLIC Sénat-52’ 2009 ISLAY, dans le secret du whisky Documentaire, ARTE 52’ et 43’ 2008 Mon bout de Loire Documentaire, ARTE GEO- 52’ et 43’ 2007 L’Animal dans la ville Documentaire, Production Vidéoscop, Diffusion : Université de Nancy 2 / France 5 43’ L’homme qui aimait les requins Documentaire réalisé par Dominique Hennequin et Pascal Lorent Coproduction : Medienkontor/ARTEG.E.I.E/Nomades TV Primé au Festival de l’Oiseau et de la Nature-2007 2005 Corée du Nord : de l’autre côté du monde Documentaire, Coproduction Nomades/HIKARI/avec la participation de TV5 Monde DiffusionTV5 Monde, 52’ Bonobos, le dernier refuge Documentaire, Coproduction : Medienkontor/ARTE G.E.I.E /Nomades Diffusion ARTE 52’ Primé au Festival de l’oiseau et de la Nature/2006 Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 27 ⏐ page
  • 28.   B IOGRAPHIE DE N OMADES TV NOMADES TV a une vocation généraliste ouverte sur le monde. NOMADES TV part à la découverte des autres et raconte des histoires d’hommes au plus près de leur quo- tidien. NOMADES TV interpelle et enquête sur les grands enjeux de société, dénonce les dérives et les injustices, révèle la face cachée du monde. NOMADES TV filme la beauté de la planète, met en avant les initiatives citoyennes et accompagne les aventures humaines novatrices. NOMADES TV s’appuie sur une équipe de professionnels confirmés qui adhèrent au projet éditorial et par- tagent une volonté commune de contenu et de qualité. NOMADES TV produit et réalise des films documentaires pour les principaux diffuseurs français, européens et internationaux. Plusieurs de ses productions ont été primées dans des festivals reconnus. En production : Les Bleus de la mine Documentaire réalisé par Alain Chrétien Coproduction NOMADES TV/France Télévisions Pour un peu d’éternité Documentaire réalisé par Bruno Cohen Coproduction NOMADES TV/France Télévisions Parmi les productions récentes : 2011 Irak, la paix ou le chaos ? Documentaire réalisé par Dominique Hennequin Coproduction NOMADES TV/PUBLIC SENAT/Arte GEIE 52’ et 26’ 2010 Uranium : l’héritage empoisonné Documentaire réalisé par Dominique Hennequin Coproduction NOMADES TV/PUBLIC SENAT 52’ 2009 ISLAY, dans le secret du whisky Documentaire réalisé par Dominique Hennequin ARTE - 52’ et 43’ 2007 L’homme qui aimait les requins Documentaire réalisé par Dominique Hennequin et Pascal Lorent Coproduction Medienkontor/ARTE G.E.I.E /Contrechamp/Nomades TV 52’ Primé au Festival de l’oiseau et de la Nature/2007 2006 Les deux Corées Documentaire réalisé par Dominique Hennequin Coproduction Nomades TV/HIKARI/avec la participation de TV5-Monde. 52’ Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 28 ⏐ page
  • 29.   A NNEXES Pistes d’archives Reportage photographique d’une exécution : CIL Lorraine. Fonds d’images de 1914-1918 : NARA, Ere Production, ECPAD... Carnets de Louis BARTHAS (Famille BARTHAS). Monuments aux morts pacifiste d'Aniane, d'Ouveillan et de Clermont l'Hérault (Hérault). Monument aux morts de Vingré (Aisne) à la mémoire des six fusillés du 298ème RI. Monument aux morts de Royère de Vassivière (Creuse), à la mémoire du soldat Félix BAUDY (fusillé à Flirey- Meurthe et Moselle - avec quatre autres soldats du 63ème RI) et réhabilités par la Cour spéciale de justice militaire en juin 1934. Sur le monument figure l'inscription suivante : « Maudite soit la guerre, maudits soient les bourreaux, Baudy n'est pas un lâche mais un martyr ». Les réhabilitations en France Les six fusillés de Vingré (298ème RI), condamnés et exécutés pour « insoumission » dans l’Aisne en 1914. Le caporal FLOCH, les soldats BLANCHARD, DURANTET, GAY, PETTELET, QUINAULT ont été réhabilités en 1921 par la Cour de Cassation. Les caporaux de Souain (336ème RI), condamnés et exécutés pour refus de bondir hors des tranchées (Marne - 1915). Les caporaux MAUPAS, LEFOULON, LECHAT et GIRARD ont été réhabilités par une Cour spéciale de justice en 1934. Appuyée par la Ligue des Droits de l'Homme, la veuve de MAUPAS, institutrice, va faire de la réhabilitation des fusillés son combat. Elle y parviendra, non sans avoir subi de fortes pressions, notamment de son inspecteur d'académie qui l'oblige à quitter son école. L'histoire des caporaux de Souain a été traitée dans le téléfilm « La veuve Maupas » (Alain Moreau, France 2 - 2009). Les réhabilitations dans d’autres pays L'Italie reconnaît 750 fusillés pour l'exemple. La France 675. L'Allemagne 48. Le Canada 25. Le Royaume-Uni 306. La Nouvelle Zélande 5. En 2006, la Grande-Bretagne a réhabilité par voie législative ses 306 fusillés. La Nouvelle-Zélande avait fait de même en 2000 et le Canada en 2001. Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 29 ⏐ page
  • 30.   N° 148 SÉNAT SESSION ORDINAIRE DE 2008-2009 Annexe au procès-verbal de la séance du 19 décembre 2008 Proposition de loi relative à la réhabilitation collective des fusillés pour l'exemple de la guerre de 1914-1918, PRÉSENTÉE Par M. Guy FISCHER, Mmes Michelle DEMESSINE, Éliane ASSASSI, Marie-France BEAUFILS, M. Michel BILLOUT, Mmes Nicole BORVO COHEN-SEAT, Annie DAVID, M. Jean-Claude DANGLOT, Mme Évelyne DIDIER, M. Thierry FOUCAUD, Mmes Brigitte GONTHIER-MAURIN, Gélita HOARAU, MM. Robert HUE, Gérard LE CAM, Mmes Josiane MATHON-POINAT, Isabelle PASQUET, MM. Ivan RENAR, Jack RALITE, Mmes Mireille SCHURCH, Odette TERRADE, MM. Bernard VERA, Jean-François VOGUET, François AUTAIN et Jean-Luc MÉLENCHON, Sénateurs (Renvoyée à la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées, sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le Règlement.) EXPOSÉ DES MOTIFS Au cours d'un conflit dont tous les historiens s'accordent à démontrer la sauvagerie, des soldats, plus tard dénommés les «fusillés pour l'exemple», furent passés par les armes après des conseils de guerre improvi- sés et sommaires et sous des prétextes divers : sentinelle endormie, insulte à officier, battue en retraite sans autorisation, mutinerie, désertion... Selon les travaux les plus récents, le nombre des fusillés pour l'exemple est évalué à plus de 600 pour plus de 2 500 condamnations à mort prononcées sur 140 000 jugements. Et ces études n'intègrent pas, faute de documents archivés, les exécutions sommaires, impossibles à re- censer du fait de leur nature-même. Il est important de replacer ces faits dans le contexte d'une guerre qui a marqué l'entrée dans le massacre de masse : mobilisation de 70 millions d'hommes dans le monde, 10 millions de morts, 20 millions de bles- sés, 640 000 veuves, 760 000 orphelins, 740 000 mutilés... ces chiffres ne traduisant pas, bien sûr, un trau- matisme à grande échelle dont les stigmates se voyaient déjà dans les tranchées. Sur un front qui n'était qu'un immense charnier, sous les obus et la mitraille, des hommes ont souffert, douté, ont eu peur ; d'aucuns ont refusé de partir à l'assaut, de tuer à l'époque où le statut d'objecteur de conscien- ce n'existait pas, ou encore d'obéir à des ordres donnés par des officiers incapables de protéger leurs hom- mes. Malgré les conditions exceptionnelles dans lesquelles ont agi - ou refusé d'agir - ces hommes, souvent très jeunes, l'absence de toute disposition de réhabilitation persiste à les faire considérer comme des lâches ou des traîtres, flétrissant ainsi leur mémoire et jetant l'opprobre sur leurs descendants. Malgré un mouvement pour leur réhabilitation qui débuta dès la fin de la première guerre mondiale, seules quelques réhabilitations isolées furent obtenues. Depuis maintenant quatre-vingt-dix ans, des associations poursuivent et prolongent les actions diversement engagées sur le plan individuel par les familles. Avec elles, les auteurs de cette proposition de loi estiment qu'il est plus que temps de mettre un terme à un tel déni et de réunir enfin en une seule et même mémoire apaisée tous ceux qui, durant cette guerre, sont morts pour la France. Le 11 novembre 2008, les paroles prononcées par le Président de la République à la Nécropole Nationale de Douaumont ont traduit l'exacte vérité de ce qui s'est passé dans l'horreur des tranchées et que plus au- cun historien sérieux ne conteste. Aujourd'hui, pour concrétiser ces propos, il ne s'agit pas de rouvrir les procès individuellement, pas plus de pardonner, de gracier ou d'amnistier, mais de réhabiliter pleinement, publiquement, collectivement, c'est-à- dire accorder réparation d'un déni de justice majeur dont ont été victimes des innocents, victimes d'un sys- tème qui les a broyés. Ce n'est qu'en accédant à cette demande que le Président de la République rendrait justice à tous ceux, frères de combat, qui ont payé de leur personne et permettrait enfin que l'ensemble des morts de la Grande Guerre réintègre la mémoire nationale. PROPOSITION DE LOI Article unique Les « fusillés pour l'exemple » de la première guerre mondiale font l'objet d'une réhabilitation générale et collective et en conséquence la Nation exprime officiellement sa demande de pardon à leurs familles et à la population du pays tout entier. Leurs noms sont portés sur les monuments aux morts de la guerre de 14-18 et la mention « mort pour la France » leur est accordée. Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 30 ⏐ page
  • 31.   Courrier du Secrétariat d’État à la Défense et aux Anciens Combattants Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 31 ⏐ page
  • 32. DEVIS PREVISIONNEL Titre (provisoire) du film : Adieu la vie, adieu l'amour Production : NOMADES TV Co-Ecriture et co-réalisation Michel Brunet, Dominique Hennequin Version originale : Française Durée en minutes: 52 mn Tournage 20 jours Montage + mixage 20 + 5 jours DEVIS DETAILLE EN EUROS Légende : Quantité Unitaire F = forfait, J = jour, hr = heure, H = honoraires, SB = Unité Coût Type TOTAUX % salaire brut, DA = droits d'auteur, Fa = Facture DROITS ARTISTIQUES 29 450,00 20% SUJET Œuvre originale : idée et écriture 2 F DA 1 000,00 2 000,00 DROITS D'AUTEURS Droits d'auteurs Réalisation 2 F DA 5 600,00 11 200,00 Droits musicaux : œuvre originale 1 F DA 1 000,00 1 000,00 Droits musicaux : recréation chanson populaire 1 F DA 250,00 250,00 Droits images d'archives 15 mn Fa 1 000,00 15 000,00 PERSONNEL 49 765,00 34% Réalisateurs 2 F SB 8 400,00 16 800,00 France 3 : OPV - cadreur & lumière 20 J SB 255,00 5 100,00 France 3 : Ingénieur son 20 J SB 265,00 5 300,00 France 3 : Directeur photo 3 J SB 360,00 1 080,00 France 3 : Machiniste 2 J SB 180,00 360,00 Musiciens : enregistrement Chanson du Craonne 4 F SB 200,00 800,00 Monteur 20 J SB 257,00 5 140,00 Mixeur 5 J SB 275,00 1 375,00 Vidéographiste 4 J SB 235,00 940,00 Experts scientifiques 2 F SB 500,00 1 000,00 Voix-off 2 F SB 700,00 1 400,00 Directeur de production 25 J SB 230,00 5 750,00 France 3 : Chargé de production 8 J SB 340,00 2 720,00 Administrateur comptable 1 F H 2 000,00 2 000,00 CHARGES SOCIALES 28 241,89 19% Charges sociales sur auteurs 1% de 14 450,00 144,50 Charges sociales sur artistes 56% de 2 200,00 1 232,00 Charges sociales sur techniciens (hors tournage) 63% de 31 005,00 19 533,15 France 3 : Charges sociales sur techniciens tournage 63% de 14 560,00 7 332,24 TRANSPORTS - DEFRAIEMENTS - REGIE 13 980,00 9% DEPLACEMENTS AVANT TOURNAGE Auteurs - réalisateur 10 F Fa 150,00 1 500,00 Production 6 F Fa 150,00 900,00 DEPLACEMENTS TOURNAGE France 3 : Véhicule pour tournage + essence + péage 20 F Fa 85,00 1 700,00 SNCF réalisateurs : Lorraine <-> Paris 3 F Fa 150,00 450,00 SNCF réalisateurs : Picardie <-> Lorraine 2 F Fa 180,00 360,00 SNCF réalisateurs : Lorraine/Paris <-> Aude 2 F Fa 200,00 400,00 SNCF réalisateurs : Lorraine/Paris <-> Puy de Dôme 2 F Fa 200,00 400,00 Production 2 F Fa 150,00 300,00 DEPLACEMENTS APRES TOURNAGE Réalisateur 5 F Fa 150,00 750,00 Production 4 F Fa 150,00 600,00 DEFRAIEMENTS Indemnités de repas avant tournage 10 F Fa 20,00 200,00 Indemnités de repas pendant tournage 80 F Fa 20,00 1 600,00 France 3 : Indemnités de repas pendant tournage 46 F Fa 20,00 920,00 Indemnités de repas après tournage 10 F Fa 20,00 200,00 Indemnités de repas production 10 F Fa 20,00 200,00 Indemnités d'hébergement 40 U Fa 80,00 3 200,00 REGIE ET DIVERS Régie 1 F Fa 150,00 150,00 Documentation 1 F Fa 150,00 150,00 MOYENS TECHNIQUES 20 210,00 14% MATERIEL PRISES DE VUE France 3 : Camera complète 20 J Fa 250,00 5 000,00 France 3 : Moniteur 20 J Fa 100,00 2 000,00 Consommables matériel prises de vue (disques durs) 2 F Fa 100,00 200,00 MATERIEL PRISES DE SON France 3 : Matériel de prise de son 20 F Fa 150,00 3 000,00 MATERIEL ECLAIRAGE France 3 : Matériel d'éclairage 20 J Fa 150,00 3 000,00 MACHINERIE ET MATERIELS SPECIAUX France 3 : traveling + chariot 1 J Fa 250,00 250,00 MONTAGE IMAGE Box montage image complet 20 J Fa 250,00 5 000,00 Export fichiers son (OMF) 1 F Fa 10,00 10,00 Flashscan pour images d'archive animées 1 F Fa 500,00 500,00 STUDIO SON ET AUDOTORIUM Box de montage son complet 5 J Fa 250,00 1 250,00 SUPPORTS - LABORATOIRES 4 579,00 3% LABORATOIRE VIDEO France 3 : Etalonnage HD 3 J Fa 700,00 2 100,00 France 3 : Reports son et vidéo 1 F 1 952,00 1 952,00 France 3 : Bandes vidéo 1 F 227,00 227,00 Copies DVD 100 F Fa 3,00 300,00 PUBLICITE 1 100,00 0,7% Publicité : avant-première 1 F Fa 500,00 500,00 France 3 : Publicité : avant-première 1 F Fa 500,00 500,00 France 3 : Frais de communication post-production 1 F 100,00 100,00 SOUS-TOTAL 147 325,89 100% IMPREVUS 8% 11 786,07 FRAIS FINANCIERS 3% 4 419,78 FRAIS GENERAUX et ASSURANCE 7% 10 312,81 TOTAL HT 173 844,55
  • 33. PLAN DE FINANCEMENT Titre (provisoire) du film : Adieu à la vie, adieu à l'amour Production : NOMADES TV Co-Ecriture et co-réalisation Michel Brunet, Dominique Hennequin Version originale : Française Durée en minutes: 52 mn Tournage 20 jours Montage + mixage 20 + 5 jours PLAN DE FINANCEMENT EN EUROS en euros % statut Coproduction France 3 Picardie et Languedoc Roussillon : numéraire 16 000,00 9,20% acquis Coproduction France 3 Picardie et Languedoc Roussillon : industrie 42 641,24 24,53% acquis Pré-achat chaîne nationale 10 000,00 5,75% Pré-achat chaîne spécialisée 6 000,00 3,45% en demande CNC (compte de soutien sélectif) 25 000,00 14,38% en demande Région Lorraine : aide à la production 25 000,00 14,38% en demande Procirep 8 000,00 4,60% en demande Angoa 2 000,00 1,15% en demande Apport Nomades TV : industrie 5 000,00 2,88% acquis Apport Nomades TV : numéraire 1 203,31 0,69% acquis Apport en industrie collecteurs d'archives 5 000,00 2,88% en demande Mémorial du Chemin des dames (Vingré) 10 000,00 5,75% en demande Offices de tourisme : apport en industrie 1 000,00 0,58% en demande Régions, Conseils généraux, Communautés de communes 17 000,00 9,78% en demande TOTAL HT 173 844,55 100,00%
  • 34.   C ONTACTS NOMADES TV 8 rue Clovis 57000 Metz Tél : 03 87 37 28 37 Fax : 03 87 32 90 94 Dominique Hennequin, Producteur-réalisateur 06 60 10 30 50 tvnomades@gmail.com Alexandra Cravotta, Directrice de production 06 86 40 81 50 prod.nomades.tv@gmail.com Réalisation : Michel Brunet et Dominique Hennequin - Production : Nomades TV - avril 2011 34 ⏐ page