Martin Feragotto ; le 23 septembre 2006

1. 1
Hongrie: la contre révolution de 1956
Martin Feragotto ; le 23 septembre 2006
Introduction
23 octobre 1956 : plus de cent milles personnes défilent dans les rues de Budapest ;
à l’origine simple mouvement de protestation, les émeutes se frayent vite en
remplacement du défilé dans la capitale hongroise.
En moins d’une semaine, le pays des magyars est secoué de troubles, exactions et
soulèvements contre les autorités communistes. Il faudra attendre l’intervention
musclée de l’armée soviétique pour que l’ordre revienne le 12 novembre 1956.
Evènement majeur dans l’histoire de la Hongrie, il s’agit également d’un aspect les
plus marquants de la bi polarisation du monde. De chaque bord, de l’atlantique au
pacifique, sous de faux auspice de « détente », les deux superpuissances
victorieuses de la seconde guerre mondiale (l’Union des Républiques Socialistes
Soviétiques et les Etats-Unis d’Amérique) s’observent en chien de faïence, guettant
avec espoirs les premiers signes de faiblesses de l’adversaires…espoirs eux-mêmes
nourris par des travaux d’espionnages et d’infiltrations (1)
Décrit dans la presse occidentale comme un « combat pour la démocratie », un
« soulèvement populaire » (2) ou encore une « insurrection libératrice » (3), les
descriptions et informations des combats et évènements se bornent aux combats de
Budapest et aux revers manichéens entre les soldats soviétiques et les insurgés
hongrois, éludant ainsi de nombreux aspects méconnus et passablement peu
glorieux de cette contre révolution, en particulier sa fomentation par les USA et les
exactions de nature criminelles ayant secoués toute la Hongrie.
Rappels historiques
Officiellement indépendant à la fin de 1918, la jeune Hongrie -étant pourtant déjà
ancienne de près d’un millénaire (4)- a enfin accès à sa pleine liberté territoriale et
nationale…en même temps qu’une série de troubles sociaux, nourris par la longue
occupation autrichienne et les misères nés de l’effort de guerre de 1914-1918
(l’Empire austro hongrois était alors l’allié du Reich allemande de Guillaume II)
Fortement influencé par la révolution bolchevique de Russie, les ouvriers et paysans
– réunis en conseil- adoptent un régime de démocratie populaire (le 21 mars 1919)
dont Bela Kun assumera la présidence (5) Mais l’hostilité du royaume voisin, la
Roumanie, appuyée par de nombreuses fractions militaires et ultra conservatrices
hongroise, déclenche une guerre entre les deux Etats
Cette guerre sera fatale au trop jeune régime prolétarien de Bela Kun, qui
s’effondrera quatre mois plus tard (6). Dès le premier mars 1920, la nouvelle
assemblée nationale élit l’Amiral Niklos Horthy « Régent du royaume de Hongrie » ;
profitant des désordres, le nouveau monarque fera dissoudre le parlement 3

2. 2
semaines après son avènement, et instaurera une dictature marquée par l’autocratie
et le conservatisme (7)
Extrêmement complaisant à l’égard de l’Allemagne Hitlérienne, le régime Hortyhste
se verra attribué près de la moitié des anciennes frontières du sud de la
Tchéquoslovaquie, lorsque Hitler fera occupé la Tchéquie et imposera son
protectorat à la Slovaquie, en mars 1939 (8)
On verra également Horthy faire pleinement usage de sa troisième armée pour aider
la Wehrmacht à envahir la Yougoslavie, le 6 avril 1941 (9) ainsi que la déclaration de
guerre hongroise à l’URSS le 27 juin 1941 (10). Le pays des Magyars fut ainsi
complètement enferré dans la collaboration avec l’Hitlérisme et la « croisade anti
bolchevique ».
Cependant, effrayé par la mauvaise tournure de la guerre –autant sur le front
soviétique qu’à propos des affrontement de l’Axe contre les anglo–américains- et
surtout par l’ampleur des déportations anti sémite ordonnée par Berlin (commencée
en Hongrie dès avril 1944) (11), l’Amiral décide de cesser les persécutions contre les
juifs.
Ce geste, et la faiblesse de ses troupes sur le front de l’est, le font tomber en
disgrâce auprès du Führer, qui le fait emprisonner et fait mettre la Hongrie sous
satellisations allemande; les « croix fléchées », mouvement originellement
d’inspiration fasciste, fondé après l’avènement du royaume de Hongrie, et qui se mua
en véritable parti nazi, prend désormais la direction du pays, sous la supervision de
Berlin.
Libéré du joug de l’extrême droite, les élections de 1946 portent la coalition populaire
(menée par les communistes) au pouvoir.
Les débuts de la conspiration
Mais parallèlement à l’avènement de la république populaire, la fuite des anciens
notables et fidèles de Horthy annonce nombres de remous entre l’ouest et l’est.
En violation des accords de Londres, signés par les quatre grandes puissances en
1945, de la déclarations faites à Moscou en 1943 par l’URSS, la Grande Bretagne et
les USA, ainsi que plusieurs déclarations faites par les Nations Unies en 1946 (12)
les USA obtempérèrent sans grand enthousiasme aux demandes d’extraditions -
faites par la République Populaire de Hongrie- de criminelles de guerre Hongrois,
mais ces demandes d’extraditions ne furent plus honorées dès le 18 janvier 1946
(13)
Passé cette date, une nouvelle mise en place impérialiste se profile, et ce aux
premières lignes du rideau de fer : la République Fédérale d’Allemagne (RFA, ou
Allemagne de l’Ouest) qui voit ses provinces du nord –occupées par les forces
américaines- assiste aux agissement de ces dernier quant aux supervisions et
organisations d’organisme et groupements hongrois anti communiste (14) affublés de

3. 3
titres et dénominations des plus trompeurs sur leurs intentions putschiste, mais non
dénuées de connotations et de vernis « démocratique » :
« Communauté fraternelle des guerriers hongrois » (qui jouera une rôle
prépondérant dans les massacres et terreurs perpétués dans les campagnes
hongroise, en 1956) (15) (« Comité nationale Hongrois ; « Union des Hongrois
d’Amérique »,…) (16)
Toujours dans cette lancée de « propagande – proximité » de la RFA depuis la
Hongrie populaire, la radio dissident anticommuniste prendra une place encore peu
égalée dans la guerre psychologique.
Radio Free Europa (radio de l’Europe libre) cette radio mise en place par les USA ne
laissa d’emblée planer aucun doute sur ces intentions, ainsi que le démontre
l’annonce de son commandant, l’américain Lucius D.Clay
Dépêche Reuter (25 octobre 1950)
(…) ce service qui est placé sous la direction du commandant Lucius D.Clay, est en
train de construire de puissants émetteurs pour soutenir la propagande dirigée vers
les pays derrière le rideau de fer. Le personnel sera recruté parmi ceux qui se sont
récemment enfui des pays de l’est européen, auquel cette propagande est destinée
(…) si cette activité aboutit à des actions souterraines dans les pays en question,
nous n’en serons pas surpris (…) Il n’y a pas de limites à ce que nous pouvons faire
et à ce que nous ferons (17)
En février 1951, le gouvernement des Etats-Unis la mettra en service et la déclarera
fallacieusement entreprise privée ; cette voix dissidente émettra pendant 12 heures
par jours de nombreuses calomnies haineuses envers la République Populaire
Hongroise (18)
Profitant de l’engagement et de l’opportunité propagandiste, le Président des USA –
Harry Truman- avait prit les devant de l’usage de l’arme de la radio et de la presse
dissidente, pour preuve, cette lettre de félicitation (datée de mai1948) adressée à la
direction du journal « Amerikai Magyar Népszava » dirigé par Bator et Szanto, deux
anciens journaliste de la presse fasciste des croix fléchées (20) :

4. 4
Chers messieurs Bàtor et Szanto
C’est avec une grande joie que je salue la nouvelle direction de l’amerikai
magyar népszava. Ce journal traduit l’esprit de Lajon Kossuth, héroïque
combattant de la démocratie et des droits de l’homme.
Je souhaite de tout cœur que le succès vienne couronner vos travaux par
lesquels vous maintenez et vous renforcez la foi en la démocratie, tant ici, chez
vos concitoyens, que là bas, en Hongrie, chez vos frères.
Le peuple hongrois combat derrière le rideau de fer pour reconquérir sa liberté
et pour édifier un Etat vraiment démocratique. Dans le combat et au milieu de
ces aspirations, c’est de vous que ce peuple attend ses directives.
Je suis certains que vous qui jouissez des bienfaits de la démocratie
américaine, vous ne les abandonnerez pas.
Le 13 octobre 1951, Truman reçu une délégation de 20 membres de l’Union des
Hongrois d’Amérique (21) :
Nous voulons que tous les peuples du monde puissent jouir de la même liberté
individuelle que nous. Nous persévérerons dans nos efforts pour apporter aux pays
opprimés la même liberté que celle dont nous jouissons ici, en Amérique…
Truman et les comités contre révolutionnaires hongrois étaient en effet prêts à tout
pour renverser le communisme hongrois, et l’usage possible de la force ne leur fût en
rien un obstacle :
Préparations des violences
Dans cette atmosphère de violence, tendue d’avantage par la subversion et la
propagande, le gouvernement américain n’excluait aucune piste de résolution
violente concernant le « problème hongrois » :
Les groupements contre révolutionnaires basés en RFA ne se cachaient nullement
de cet objectif belliqueux, la Communauté fraternelle des guerriers hongrois,
placée sous le commandement de Ferenc Kisbarnaki et Andràs Zako, deux anciens
membres des croix fléchées qui furent condamnés (par coutumance) à la pendaison
(22) ; Juin 1950, Kisbarnaki (alors en Angleterre) accorde un entretien à un journal
de langue hongroise « Anglia Uj Magyarsàg » sa réponse quant à la participation des
émigrés hongrois aux opération de l’OTAN contre la Hongrie est sans ambiguïté
(23) :
Une seule tâche attend ces temps ci les soldats vivant dans l’émigration : que les

5. 5
frères d’armes se regroupent dans la communauté fraternelle. En raison même de
leur métier, qu’ils étudient les principes de la stratégie et de la tactique moderne
Cependant, concernant ces appel à « l’union fraternelle guerrière » , il n’est pas
toujours le résultat d’une adhésion spontanée (comme le voudrait Kisbarnaki)
résultant de l’anti communisme de chaque dissident, mais bien souvent le fait de
l’organisation et de la supervision des USA envers tous mouvements anti populaire
hongrois (24) :
Selon lui-même, Niklos Lazar (collaborateur au journal dissident « Hungarian »)
n’est pas entré de son propre gré en contact avec la communauté fraternelle, mais à
la suite d’une instruction reçue d’une autorité américaine et du président du comité
En revanche, dans la presse fasciste et Horthyste (dont le journal « Hadak Utjan »
est une parfaite illustration) il n’y a aucune tentative de dissimuler l’espoir que la
violence contre révolutionnaire sera effectuée avec l’aide de l’allié américain (25)
Haddak Hutjan, IIe année, numéro 13, mai 1950
L’essentiel des articles publiés dans notre dernier numéro se résume ainsi :
1) seule la force armée peut ouvrir le chemin du retour pour les hongrois en exil
2) les hongrois, de leur propre forces, en seraient incapables, ils ne peuvent
compter pour cela que sur les forces des armées des USA
3) Nous sommes en droit d’espérer qu’en raison de l’évolution probables des
évènements mondiaux, les forces militaires des USA nous ouvriront la voie
du retour
Et ce ne fût en rien une contrainte pour les USA que de se plier au rôle « d’aide » de
la contre révolution fasciste ; en témoigne deux mesures dominantes sur la mainmise
des USA sur la préparation d’un éventuel rétablissement armée du fascisme
hongrois : cette déclaration de Burnham (intellectuel anti communiste engagé dans
les solutions conflictuelles contre le bloc soviétique) le souligne (26)
Des paroles seules ne suffiront pas à convaincre les masses que l’Amérique s’est
engagée à les libérer. Il faut qu’elle le démontre chaque jour par ses actes. Cette
démonstrations sera faite de 3 façons : guerre politique de tout côtés ; actions
auxiliaires et paramilitaires, là où les circonstances l’exigent ; préparation appropriée
pour n’importe quel action militaire pouvant s’avérer nécessaire dans l’avenir.
Les USA sont naturellement déjà actif sur ces 3 plans. Le changement de politique
élargira le rayon et accentuera le rythme de ces activités, surtout la guerre politique
Outre le fait que les USA s’engagèrent désormais dans la planification d’une guerre
aux côtés des comités fascistes, les moyens qui furent mis en œuvre se révélèrent
des plus menaçants (27) :

6. 6
Procès verbal du Sénat Américain ; 9 mars 1951
Le Vice président : on vient de donner lecture pour la troisième fois du projet de loi ;
la question est : l’adoptez vous ?
Résultat du vote : 79 pour ; 5 contre
La loi permettant à 2500 réfugiés originaires des pays du rideau de fer, dans l’armée
américaine est votée : au bout de 5 ans de service militaire, ces gens pourront
acquérir la citoyenneté américaine (28)
Parmi les premiers enrôlés, Tamàs Dosa, un vétéran du Front de l’Est (29)
Cette appropriation par les USA des ressortissants fascistes sera renforcée par deux
amendements à la loi :
1) l’élargissement des conscrits hongrois à 25 000 par an dans l’armée
hongroise (au lieu de 2500 par ans !) (30)
2) octroi par le gouvernement américain de 100 millions de dollars (annoncé par
le journal Le monde le 2 octobre 1951) en vue de « constituer des corps
spéciaux formés de réfugiés des pays de l’est »
Leur fonction : Ces réfugiés choisis pour leur opposition au régime qu’ils ont fuit,
risquent d’apporter aux moyens de combats et aux préoccupations de l’occupation
éventuelle de leur pays d’origine la passion propre aux guerres civiles et aux
croisades (31)
Ils seront inévitablement portés à commettre des excès, puisqu’ils rentreront dans
leur pays natal animé d’un esprit de répression.
Au surplus, n’ignorant pas qu’ils se trouvent en dehors de l protection au droit
international, ils seront amenés à ne pas respecter les lois de la guerre (32)
Formés aux exactions, à la répression et guidé par un anticommunisme allant jusqu’à
cibler la totalité des citoyens résidant en Hongrie Populaire, ces nouveaux
mercenaires appliqueront chacun des ces enseignements une fois leur cinq ans de
service terminé, et leur place de chef d’émeute confirmée, en 1956.
Les non dits de la contre révolution
Dès 1953, le bloc soviétique connaît un ébranlement annonciateur des troubles,
émeutes et manifestations contre révolutionnaires qui aboutiront à la tentative de
rétablissement du fascisme en Hongrie.
La mort de Staline provoque, en URSS, des luttes opportuniste entre les éminents
membres de la direction du pays et du parti bolchevique, cet enchevêtrement
partisan à Moscou (meneur du bloc communiste) ne sera pas sans conséquence en
Europe de l’est : l’émeute anti bolchevique à Berlin Est, le 17 juin 1953 (33) émeute

7. 7
qui fût grassement soutenue par les réseaux fascistes reconstitués dans le nord de la
RFA.
Au nom de la déstalinisation, nombre de direction des démocraties populaires
échouèrent dans les mains de révisionnistes, peu enclins à poursuivre la voie du
marxisme, se reposant sur les lauriers acquis grâce au socialisme « stalinien » de
1946 à 1953 :
Gomulka, en Pologne, rechigne à l’achèvement de la révolution et laisse installer un
pouvoir fortement centré sur le clergé (34) , en Hongrie, Imre Nagy séduit
l’assemblée nationale de par ses projets de « capitalisme d’Etat », il est nommé
premier ministre en juin 1953, mais les échecs de son « socialisme » mêlant
malhabilement production d’Etat et fierté nationale ne laissent pas de marbre le
dirigeant du Parti Communiste hongrois, qui le fait exclure en 1955 (35).
Hélas pour le pays des magyars, le bref passage de Nagy à la tête du pouvoir
exécutif n’a fait que raviver un feu de nationalisme savamment entretenu en zone
d’occupation américaine en RFA : la fierté et l’exaltation du nationalisme oppresseur
de l’ancien régime Horthyste est réhabilité grâce aux déclarations de Nagy
concernant la récupération des territoires « perdus » en 1944, ainsi qu’un
neutralisme marqué envers l’opposition est – ouest de par le retrait de la Hongrie du
Pacte de Varsovie (36)
Dès le 23 octobre 1956, de nombreuses manifestations anticommunistes secouent le
pays, les appels de « Radio Free Europe » -qui reçoit ses directives du siège de la
CIA de New York- sont univoques sur les objectifs de ces prémices de
soulèvements : confier aux vétérans de l’ancienne armée d’Horthy (tel Andras Zako,
ex général, membre des croix fléchées) l’organisation de
« La première bataille de la troisième guerre mondiale » (37)
Face aux dérives ultra violentes, secouant la totalité de la Hongrie, le Parti
Communiste ne sait quelle mesure adopter, tant la tendance révisionniste gangrène
l’appareil de décision – le comité central.
La fermeté arrive trop tard pour empêcher les violences destructrices des croix
fléchées et Horthystes dans Budapest, dont la siège radio est désormais occupé par
la « Radio de l’Europe Libre » (38)
De ces émeutes meurtrières qui ont secoué toute la Hongrie, la presse occidentale
ne retient que les combats de rue de Budapest et le « martyr » des adversaires des
communistes.(39)
Pourtant, le pays a bel et bien été embrasé par une contre révolution des plus
meurtrière, venant autant du côté des insurgés que des soviétiques et leurs « alliés
de l’intérieur »
Dans Budapest, les meneurs des émeutes firent saccager et brûler les livres,
journaux et disques qu’ils avaient pillés de la société soviéto – hongroise, marquant
ainsi leur rejet de « l’immiscions étrangère dans la vie nationale » (40)…ce qui n’est

8. 8
pas ans nous rappeler les destructions de mêmes types faites par les Hitlériens, en
Allemagne de 1936, lors de la « nuit de cristal » !
Dans la ville de Kobany,l’ajusteur mécanicien Lajos Keleman a dû être emmené en
catastrophe à l’hôpital avec 34 blessure et une commotion cérébral. (41)
Dans les VIIe et VIIIe artères de la capitale hongroise s’ouvrait une campagne de
haine contre les militants du Parti, en particulier les membres de la sécurité.
Il suffisait de dire de quelqu’un qu’il était membre de la sécurité pour qu’il soit
appréhendé, torturé ou mis à mort (42)
Fait intéressant : un de ces hommes injustement accusé fut massacré par la
foule…et c’est la photo de son cadavre que la presse occidentale a retenue comme
« photo marquante » ! (43)
Malgré cette violence, les forces demeurées fidèles au gouvernement tentèrent de
négocier avec les milices d’émeutiers…mais cette option fut vite abandonnée lorsque
le Colonel Papp fut assailli et lynché ! (44)
Autant la presse occidentale parle d’une première répression féroce contre les
manifestations d’octobre, autant la suite des évènements dans la capitale nous laisse
perplexe :
Dans les locaux du comité du parti se trouvait une garde forte de 40 hommes sous
le commandement de deux lieutenants. La garde ne réagit ni contre la concentration
des troupes armées, ni contre leur préparation à l’attaque.
Il y avait au comité :le secrétaire du comité (Imre Menzo) et près de 40 militants, y
compris les dactylos, le personnel du réfectoire, les chauffeurs de poêles et d’autres
encore (45)
A Szekszard, les éléments réactionnaires mirent la main sur le comité nationale; ils
remplacèrent d’autorité les dirigeants du conseil de la ville par d’anciens chefs de
l’administration et de la police du district, ainsi que par d’autres fonctionnaires de
l’ancien régime (…) elle comprenait notamment les anciens chefs de l’administration
locale: Dr Marth, Dr Farkas et Dr Simon.
Dr Antal Peta, Dr György Taba et Dr Mezo Laszlo (criminelle fasciste figurant sur une
liste prioritaire de demande d’extradition de la République Populaire Hongroise,
extradition qui fut refusée par les USA (46) ) anciens officiers de la police faisaient foi
au conseil de district (47)
Au bourg de Füzesabony, dans la nuit du 2 au 3 novembre, un groupe ayant sa tête
les koulaks Janos Gal et Istvan Korodi renversa le monument aux soldats
soviétiques, puis se rendit au conseil rural afin d’en assommer les dirigeants.(48)
Au bourg de Mezotarkany, le président du conseil rural –ancien ouvrier de Budapest
et l’un des plus anciens présidents du conseil de la région de Heves- fut
sauvagement frappés. Il eut les côtes brisées et les poumons endommagés. Son fils

9. 9
–âgé de 9 ans- fut battu au point de ne plus pouvoir se relever. On enferma sa
femme entre deux portes pour l’empêcher de s’enfuir (49)
A Papa, le 31 octobre, furent arrêté 40 membres du parti communiste, il leur fut
déclaré que quelques unes des personnes déplacées seraient envoyées dans un
camp de concentration et que d’autres seraient fusillées. Seule l’arrivée des troupes
soviétiques empêcha la réalisation de ce dessein (50)
Malgré les dénégations des fascistes et du révisionniste Imre Nagy sur la nature
contre révolutionnaire de ces émeutes, nombre de journaux ne se trompèrent pas
dans leurs analyses des faits :
Le monde (3 novembre 1956)
Beaucoup d’émigrés affluent vers Budapest et noyautent les partis de droites… »
Agence AFP (1 novembre 1956)
On a toutes les raisons de croire, en effet, que le mouvement de résistance des
anciens de la Honved a de fortes assises dans l’ouest du pays, càd, vers la frontière
autrichienne, dont on n’ignore pas qu’elle a été ces dernières semaines totalement
ouvertes.
Les mouvements des émigrés Hongrois réfugiés en Autriche ou en Allemagne n’ont
sans doute pas manqué d’user des facilités qui leur étaient ainsi offertes (51)
Monseigneur Mindszenty : dans la lumière de la contre révolution
Arrêté à la fin de l’année 1948, pour avoir mener des activités visant implicitement à
renverser le régime populaire hongrois, le Cardinal fût libéré en 1955, compte tenu
de son état de santé et l’insistance de l’épiscopat.
Mandaté par les cercle horthyste, en particulier la communauté fraternelle des
guerriers hongrois, il accepte l’éventualité d’être le prochain chef d’Etat du « nouvel
Etat Hongrois », les contres révolutionnaires voyant en lui un chef « au dessus des
partis » et capable de mobiliser les forces de l’Eglise catholique.
Les 29 et 30 octobre, la contre révolution clamait ouvertement son désir d’un
« gouvernement Mindszenty »
Références
1) La puissance militaire soviétique (direction : Shelford Bidwell) édition elsevier
- page 246
2) Notre siècle en image (direction : Manfred Leier) édition solar - page 241
3) Histoire mondiale de l’après guerre ( direction : Raymond cartier) édition
presse de la Cité – page 136
4) Histoire du monde : le moyen âge – page 9

10. 10
5) Notre siècle en image - page 410
6) Ibidem
7) Idem - page 411
8) 2194 jours de guerre (direction : Cesare Salmaggi et Alfredo Pallavisini) –
page 11
9) Idem – page 112
10)Idem – page 141
11)Idem – page 507
12)L’impérialisme américain contre le peuple Hongrois (Bureau d’information du
conseil des ministre de la République populaire Hongroise ; 1952) – page 128
13)Documents sur les activités hostiles du gouvernement des Etats-Unis à l’égard
de la République Populaire Hongroise (Bureau d’information du conseil des
ministre de la République populaire Hongroise ; 1951) – page 259
14)Idem – page 260
15)L’URSS et la contre révolution de velours (Ludo Martens) – page 100
16)Documents sur les activités hostiles du gouvernement des Etats-Unis à l’égard
de la République Populaire Hongroise (Bureau d’information du conseil des
ministre de la République populaire Hongroise ; 1951) – page 260
17)L’URSS et la contre révolution de velours (Ludo Martens) – page 101
18)Documents sur les activités hostiles du gouvernement des Etats-Unis à l’égard
de la République Populaire Hongroise (Bureau d’information du conseil des
ministre de la République populaire Hongroise ; 1951) – page 261
19)Idem – page 262
20)L’impérialisme américain contre le peuple Hongrois (Bureau d’information du
conseil des ministre de la République populaire Hongroise ; 1952) - page 136
21)Ibidem
22)Idem – page 131
23)Documents sur les activités hostiles du gouvernement des Etats-Unis à l’égard
de la République Populaire Hongroise (Bureau d’information du conseil des
ministre de la République populaire Hongroise ; 1951) – page 279
24)Idem – page 285
25)Idem – page 286
26)L’URSS et la contre révolution de velours (Ludo Martens) – page 102
27)Documents sur les activités hostiles du gouvernement des Etats-Unis à l’égard
de la République Populaire Hongroise (Bureau d’information du conseil des
ministre de la République populaire Hongroise ; 1951) – page 287
28)Idem – page 134
29)L’impérialisme américain contre le peuple Hongrois (Bureau d’information du
conseil des ministre de la République populaire Hongroise ; 1952) – page 130
30)Documents sur les activités hostiles du gouvernement des Etats-Unis à l’égard
de la République Populaire Hongroise (Bureau d’information du conseil des
ministre de la République populaire Hongroise ; 1951) – page 287
31)L’impérialisme américain contre le peuple Hongrois (Bureau d’information du
conseil des ministre de la République populaire Hongroise ; 1952) – page 135
32)Ibidem
33)Notre siècle en image – page 226
34)Histoire mondiale de l’après guerre – page 135
35)L’URSS et la contre révolution de velours (Ludo Martens) – page 102
36)Idem – page 103
37)Idem – page 105

11. 11
38) Histoire mondiale de l’après guerre – page 163
39)Idem – page 161 & 162
40)La contre révolution et les évènements d’octobre en Hongrie (Bureau
d’information du conseil des ministre de la République populaire Hongroise ;
1957) – page 19
41)Idem – page 22
42)Ibidem
43)Notre siècle en image - page 241
44)La contre révolution et les évènements d’octobre en Hongrie – page 25
45)Idem – page 26
46)Documents sur les activités hostiles du gouvernement des Etats-Unis à l’égard
de la République Populaire Hongroise – page 263 & 264 & 265 & 266
47)La contre révolution et les évènements d’octobre en Hongrie - page 39
48)Ibidem
49)Idem – page 41
50)Idem – page 44
51)Idem – page 54
52)Idem – page 59 & 60