2. Plan:
1. Le polynucléaire éosinophile
1.1. définition
1.2. Morphologie de l’Eosinophile
1.3. L’hyperéosiniphilie
1.4. Principales fonctions des éosinophiles
2. Les étiologies d’une hyperéosinophilie
3. Cinétique de l’hyperéosinophilie
4. Conduite à tenir devant une hyperéosinophilie
4.1. Antécédents médicaux et épidémiologiques
4.2. Données cliniques:
4.3. Examens complémentaires
4.4. Diagnostic parasitologique
4.5. Stratégie thérapeutique
5. Conclusion
4. 1.1. Définition:
- Cellule appartenant à la lignée granulocytaire de
répartition essentiellement tissulaire (< 1 % dans sang
circulant)
- cellule mobile, capable de phagocytose
- Produit dans la moelle osseuse
5. 1.2. Morphologie de l’Eosinophile
Eosinophile (12 – 17µm) Eosinophile coloré (MGG)
caractérisé par :
sa coloration par l’éosine
Cette propriété tinctoriale est due la présence dans le cytoplasme de protéines
cationiques spécifiques donnant l’aspect rouge orangé sur frottis sanguin coloré
la présence d'un noyau bilobé
l’expression de diverses molécules de surface
6. Le polynucléaire éosinophile contient des granules
caractéristiques formés de protéines spécifiques:
•major basicprotein(MBP)
•oesinophil cationic protein(ECP)
•eosinophil derived neurotoxin(EDN)
•eosinophil peroxidase(EPO). Etc..
Ces protéines éosinophiles jouent un rôle dans:
•la réaction inflammatoire et allergique (IgE)
•la défense contre les parasites
Eosinophile
7. 1.3. L’hyperéosiniphilie
•Taux normal : le nombre des éosinophile sanguin varie de 0.05 à
0.45 G/L ( 50 à 450 /mm3)
•Hyperéosinophilie: Polynucléaires éosinophiles circulants > 0,5 G/L
sur la numération formule sanguine.
8. 1.4. Principales fonctions des éosinophiles:
Fonctions cytotoxique:
Action anti parasitaire ( principalement antihelminthique)via le
mécanisme d’ADCC (cytotoxicité anticorps dépendante ),
conduisant à la libération des protéines cationiques: MBP, ECP,
EDN et EPO
Fonction pro- inflammatoires:
en cas: asthme, allergie, atteinte cutanées ou digestives
9.
10. 2. Les étiologies d’une hyperéosinophilie
les infections parasitaires:
Les helminthes: l’hyperéosinophilie sanguine lors des maladies
parasitaires est due aux helminthes (rond, plat, segmenté ou non).
l’intensité de l’éosinophilie est plus marquée au moment de la migration
larvaire
Certaines larves d’insectes: larves de mouches (myiases)
Protozoaires: rarement
exemple: Isospora belli et Diemtamoeba fragilis peuvent être
responsables d’une discrète hyperéosinophilie
11. causes non parasitaires:
- allergiques: asthme, rhinite allergique, …
- toxiques: médicamenteuse, ou autre ( manipulation des
substances toxiques)
- hématologiques: hémopathies malignes
- dermatologiques
- cancéreuses
- maladies de système
13. - Après un temps de latence, le taux des éosinophiles augmente (correspond à
la migration et à la maturation larvaire).
- Après un maximum, la courbe redescend. C’est la courbe en « coup
d’archet » de Lavier.
Exemple: Ascaridiose, ankylostomiase
courbe de Lavier typique dans l’ascaridiose
14. Dans certaines parasitoses (filarioses, distomatoses, larva
migrans), l’éosinophilie reste longtemps élevée Courbe de Lavier en plateau
- Eosinophilie massive et persistante
- Parasites intra tissulaires
- Exemple: toxocarose, trichinillose
15. Eosinophilie évolue de manière oscillante cyclique
Exemple: l’anguillulose, en raison de cycles internes d’auto-infestation, la
courbe de l’éosinophile a un aspect particulier, oscillante, caracteristique de
la parasitose.
17. 4.1. Antécédents médicaux et épidémiologiques
Les informations recueillies au cours de l’interrogatoire du patient sont
indispensables pour l’exploration d’une hyperéosinophilie
- le lieu de naissance
- la profession actuelle et passée du patient : métiers exposant à des toxiques,
militaires de carrière, agriculteur,…
- le lieu de résidence : habitat urbain ou rural ;
- la présence éventuelle d’un potager et la protection de son accès vis-à-vis des
animaux ;
- la présence d’animaux de compagnie (chats et chiens) et leur statut sanitaire;
- les habitudes alimentaires : consommation de viande (cheval, sanglier, bœuf)
ou de poissons crus ou peu cuits, de salades sauvages (pissenlits) ou venant
de potagers familiaux ;
- la prise de médicaments, qu’elle soit : transitoire ou chronique
18. 4.2. Données cliniques:
Examen clinique complet du patient :
- Existence de manifestations cliniques: même passées: prurit cutané ou
anal, lésions cutanées, toux, dyspnée, fièvre, diarrhée, douleurs
abdominales, signes urinaires, …
- certains signes sont pathognomoniques, comme l’observation d’une
reptation sous-conjonctivale vermineuse signant une loase.
19. 4.3. Examens complémentaires
basés sur tous les renseignements obtenus par des examens effectués en
fonction du contexte clinique
Marqueurs de l’inflammation (VS et CRP)
- éosinophilies allergiques les marqueurs de l’inflammation sont
habituellement à un niveau normal.
- un syndrome inflammatoire est constamment observé au cours de certaines
helminthiases :
Exemple:
fasciolose, à la phase d’invasion ,
schistosomoses à S. mansoni ou S. japonicum, à la phase d’invasion
l’imagerie médicale
20. 4.4. Diagnostic parasitologique:
En fonction des antécédents et des symptômes, certains examens sont
indispensables, pour la recherche des différentes parasitoses.
• Parasitose intestinale :
- examen parasitologique des selles:
examen direct avec et sans coloration : (si possible au moins 3
examens à des jours différents)
examen après concentration
culture des selles
22. - Test de Graham: Scotch test anal
Enterobius vermicularis
23. - Technique de Baermann et Lee : extraction des larves rhabditoïdes (
larves de Strongyloides stercoralis)
Hygrotropisme et
thermotropisme
T°: 45°C
3 heures
24. • Parasitose urinaire (bilharziose) :examen parasitologique des urines.
• Parasitose pulmonaire (paragonimose) :examen des crachats.
• Filariose : recherche de microfilaires dans le sang (loase, filariose
lymphatique) ou dans la peau (onchocercose).
• Parasitose tissulaire (larva-migrans,hydatidose) : sérodiagnostic
Œuf de Schistosoma heamatobium
Œuf de Paragonimus sp
25. • Recherche de sarcoptes
Une hyperéosinophilie peut accompagner une gale, surtout au cours des
formes disséminées comme la gale norvégienne.
Sarcoptes scabiei
26. • Sérologies parasitaires
- Sérologies parasitaires des helminthiases: possibilité des réactions croisées
qui le plus souvent ne permettent pas d’incriminer formellement la
parasitose suspectée.
- Plusieurs techniques peuvent être utilisées: immuno enzymatiques,
immunofluorescences, immunoprécipitations, ….
27. 4.5. Stratégie thérapeutique
Après traitement de la parasitose, l’hyperéosinophilie disparait
progressivement
En l’absence de cause et en cas de persistance de l’hyperéosinophilie
pendant plus de 6 mois, un syndrome d’hyperéosinophilie idiopathique
doit être envisagé : traiter par corticoïdes
28. 5. Conclusion
- La prise en charge diagnostique et thérapeutique d’un patient présentant une
hyperéosinophilie persistante est souvent délicate.
- L’exploration d’une hyperéosinophilie a visée de diagnostic parasitologique
plusieurs arguments interrogatoire épidémiologique et médical,
examen clinique, examen parasitologique et autres examens complémentaires
- L’absence d’une hyperéosinophilie ne permet pas d’écarter d’hypothèse d’une
hélminthose.