1. Expérience du foie lavé.
Préalable : remplir un tube à essai d’environ 4 mL de liqueur de Fehling et placer au bain-
marie thermostaté à 80 – 90 °C ; ce réactif permet de mettre en évidence la présence
de glucose (et d’une manière plus générale tous les glucides réducteurs) par la formation
d’une coloration rouge-brique caractéristique ; la réaction ayant lieu à chaud il est
nécessaire de maintenir le réactif à la température indiquée [on peut également utiliser
une flamme mais l’absence de gaz dans le lycée nous contraint à trouver une autre
méthode]
Protocole expérimental
1. Laver soigneusement sous l'eau du robinet un échantillon de foie frais d'une vingtaine
de grammes jusqu'à ce que l'eau qui s'écoule soit dépourvue de sang.
2. Découper l'échantillon en morceaux de forme grossièrement cubique d'environ 2 cm
de côté au-dessus d’un bécher et les recouvrir d'eau distillée.
3. Agiter légèrement puis prélever environ 2 mL de la solution et mettre au bain-marie
(tube 1) ; par ailleurs tremper une bandelette réactive de détection du glucose dans
l'eau du bécher. (Noter ce premier résultat R1)
4. Verser les morceaux de foie dans une passoire et les laver soigneusement sous l'eau
du robinet. Laisser couler l'eau sur les échantillons pendant environ 5 min en remuant.
5. Remettre les morceaux dans un bécher propre et recouvrir d'eau distillée. Agiter
légèrement et tremper une nouvelle bandelette dans l'eau du flacon. Le résultat doit
être négatif (résultat R2). S’il est positif, lavez plus longuement et tester à nouveau.
Prélevez 2mL dans un tube à essai puis mettez-le au bain-marie (tube 2)
6. Abandonner l'ensemble à la température ambiante pendant une vingtaine de minutes.
Agiter légèrement et refaire un test avec une bandelette réactive. Notez ce résultat
R3 ; prélever 2 mL pour obtenir le tube 3 qui sera mis au bain –marie.
7. Après 5 à 10 minutes tester les tubes 1, 2 et 3 à la liqueur de Fehling.
Présentez vos résultats et la conclusion de cette expérience historique.
2. Claude Bernard (1813 -1878), médecin et physiologiste français, est considéré comme le
fondateur de la médecine expérimentale.
Il crée, à partir de 1850, le concept de
milieu intérieur, en faisant de sa
constance (homéostasie) une condition
de l’affranchissement des organismes par
rapport au milieu extérieur.
Expérience 1 de Claude Bernard
« Pour suivre les transformations des matières sucrées alimentaires dans l'organisme,
je pris des chiens qui, étant omnivores, se prêtent plus facilement à un régime
déterminé. Je les divisai en deux catégories :
- un premier lot de chiens recevait de la viande cuite seule,
- un second lot de chiens recevait la même viande mais additionnée de sucre.
J'ouvris l'un des chiens soumis au régime avec addition de sucre. Je trouvai du sucre
dans l'intestin, j'en trouvai dans le sang. Ce résultat n'avait rien que de prévu puisque
l'animal avait mangé du sucre.
Je fis la même épreuve sur un chien soumis au régime exclusif de la viande cuite, je ne
fus pas médiocrement étonné de rencontrer chez lui, comme chez le premier, du sucre
en abondance dans le sang, quoique je n'en pusse déceler aucune trace dans l'intestin.
Je répétai l'expérience de toutes les manières; toujours le résultat se présenta le
même: [du glucose] en aval du foie, dans les vaisseaux sus-hépatiques, dans la veine cave
inférieure, dans le cœur droit et au-delà."
Expérience 2 de Claude Bernard
"J'ai choisi un chien adulte, vigoureux et bien portant, qui, depuis plusieurs jours, était
nourri de viande; je le sacrifiai 7 heures après un repas copieux de tripes. Aussitôt, le
foie fut enlevé, et cet organe fut soumis à un lavage continu par la veine porte.
J'abandonnai dans un vase ce foie bien lavé, ne libérant plus de matière sucrée, à
température ambiante et, revenu 24 heures après, je constatai que cet organe que
j'avais laissé la veille complètement vide de sucre s'en trouvait pourvu abondamment."
Quelles conclusions doit-on tirer de ces résultats expérimentaux.