Le regard des Françaises et des Français sur l'égalité entre les femmes et le...
Les élections européennes de 2019 : un scénario européen confirmé, émaillé de quelques surprises locales
1. Le sursaut qui a vu le taux de participation aux européennes
de 2019 bondir de plus de 8 points par rapport à l’édition
2014 pour atteindre 50.63% (de loin le meilleur taux
depuis l’élargissement de 2004 et même depuis plus de
20 ans1
) fut l’un des principaux enseignements du scrutin
du 26 mai, et l’une de ses premières surprises. Cependant,
si elle était inattendue avec une telle ampleur, cette
participation en hausse n’était pas en contradiction avec
les enquêtes préélectorales, qui dans un certain nombre de
pays pressentaient une possible hausse de la mobilisation.
L’Eurobaromètre 911 du Parlement européen n’était pas en
reste qui mesurait dès février-mars une hausse du nombre
de personnes faisant état d’une forte probabilité d’aller
voter. Surtout, ce sursaut de participation est parfaitement
cohérent avec d’autres enseignements de ces mêmes
enquêtes : l’accumulation de thèmes de préoccupation tels
que la croissance, le chômage, l’immigration, le changement
climatique que les électeurs souhaitaient voir débattus lors
de ces élections. Deux d’entre eux, immigration et climat,
concernaient des électorats très différents, mais fortement
mobilisés par le sentiment que l’Europe est l’échelon pertinent
pour gérer ces enjeux, accroissant d’autant la participation.
Emmanuel Rivière
Chairman
Centre Kantar sur le Futur de l’Europe
emmanuel.riviere@kantarpublic.com
Nicolas Becuwe
Kantar
Head of the International Election Team
nicolas.becuwe@kantar.com
LES ÉLECTIONS
EUROPÉENNES
DE 2019 :
UN SCÉNARIO
EUROPÉEN CONFIRMÉ,
ÉMAILLÉ DE QUELQUES
SURPRISES LOCALES
UN DOCUMENT DU CENTRE KANTAR SUR LE FUTUR
DE L'EUROPE - ANALYSE INITIALEMENT PUBLIÉE
PAR ESOMAR DANS RESEARCH WORLD
1 Il faut remonter aux élections européennes de 1994 pour trouver un taux de
participation au niveau européen plus élevé (56,67%)
Le nouveau parlement
Pour ce qui est des résultats eux-mêmes, et leur conséquence
sur la composition du nouveau parlement, les élections
du 26 mai n’ont fait que confirmer les nouveaux équilibres
anticipés par les sondages, et la principale conséquence
de ce scrutin, à savoir le recul des deux plus importants
groupes de l’hémicycle de Strasbourg, le PPE et le S&D, qui
ne détiennent plus à eux seuls la majorité absolue. Comme
attendu le PPE reste le principal groupe, avec 182 sièges
sur 751, et les pertes qu’il subit (39 sièges par rapport à la
session constitutive de 2014) sont tout à fait conformes à
que ce que laissaient entendre les projections basées sur les
enquêtes préélectorales. La surprise est venue de la France où
les Républicains, à 8,5%, chutent à un niveau inédit inférieur
de 4 à 5 points aux anticipations des sondages. Cependant
cette contreperformance a été compensée par des scores
légèrement meilleurs qu’anticipé pour les formations du
PPE dans un certain nombre de pays d’Europe centrale
(principalement en Tchéquie, Slovaquie et Roumanie)