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A quel âge as-tu décidé de devenir joueur professionnel ?
J’ai commencé tôt parce que mon père jouait déjà au foot, et mon grand frère était aussi
footballeur professionnel, donc ça a été assez rapide. J’ai commencé comme tout le monde
à 7-8 ans au quartier. Après, je suis parti dans un club un peu plus structuré, qui était l’AC
Arles, je suis du sud, puis je suis parti à Nîmes et de Nîmes à Auxerre, c’est là où tout a
commencé. Mais à partir de, aller 11 ans je savais que c’était le foot qui allait prendre le pas
sur le reste.
A quel âge as-tu signé ton premier contrat ?
Je l’ai signé à 17 ans et quelques mois mais vu qu’il faut être majeur, il a pris effet à mes 18
ans.
Qui t’a donné la passion du football et qui était ton modèle ?
Comme je l’ai dit tout à l’heure, c’est ma famille. Mon père, mon frère, tous mes frères ont
joué au football mais on ne m’a pas forcé, le foot était déjà en moi. Mon modèle, c’était
Jean-Pierre Papin et c’est toujours Jean-Pierre Papin, c’est un peu vieux pour vous mais je
pense que vous connaissez quand même.
Qui t’a le plus soutenu ?
Je dirais ma mère parce que pour acheter une licence, il faut de l’argent. Ma mère était seule
avec 7 enfants et n’avait pas forcément les moyens. Elle travaillait jour et nuit pour que mes
frères et moi puissent jouer au foot, avoir une licence, des crampons et un équipement
décent. Je dirais donc ma mère pour tous les sacrifices qu’elle a faits.
Quel a été ton premier club ?
Mon premier club était celui de l’AC Arles, le club de ma ville Arles mais après, mon premier
club pro, c'est Nîmes Olympique.
Que ressentais-tu en rentrant sur le terrain ?
Une fierté quand même parce que j’ai toujours voulu mettre un but en première division et
aussi le fait de faire vivre ma famille et de prendre du plaisir, c'est le plus important. Je suis
content d'avoir fait tous ces sacrifices, parce que c'est beaucoup de sacrifices, c'est
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buts du Graal, ce n’est pas beaucoup mais je n’y suis
pas. Il faut aussi croire en soi. Même si parfois il y a des
coachs qui n’ont parfois pas la même vision et le
même système de jeu que toi, ça m’est arrivé une fois
dans ma carrière, de Liverpool à Marseille. Je me suis
fait recruter par Gérard Houllier, on le vire et le
nouveau coach ne me recrute pas car je n’étais pas son
genre de joueur alors que j’avais pourtant terminé
deux fois meilleur buteur en France donc j’ai dû partir. Il ne faut pas pour autant se
décourager et croire qu’on n’est pas fait pour ça. J’ai cru en moi et j’ai cru en mes qualités et
j’ai pu rebondir à Marseille.
As-tu déjà été confronté au racisme lors de ta carrière ?
Bien sûr, je suis content que vous me posiez cette question parce qu’encore aujourd’hui ça
arrive, c’est étonnant, ce n’est pas acceptable mais y’en a encore. Je l’ai vécu en Grèce, en
Russie à Saint Petersburg, c’est arrivé en Italie, un petit peu moins pourtant. J’ai signé dans
un club soi-disant l’un des plus racistes au monde, la Lazio de Rome, et je n’ai pas eu de
problèmes où soi-disant il devait y en avoir. Ça s’est très, très bien passé, et les pays où je ne
m’y attendais pas c’est arrivé. C’est encore un fléau, je pense qu’on peut tout mettre en
œuvre pour essayer d’arrêter ça, mais ça sera toujours compliqué parce qu’il y aura toujours
des gens très bizarres et limites qui ne devraient pas être parmi nous. C’est comme ça, on ne
pourra rien y faire et c’est à nous d’être assez fort parce qu’on le veuille ou pas, les plus
grands champions y ont été confronté qu’ils soient métis, noirs mais ça fera toujours ch***
quelques-uns. Ils vont l’accepter à un moment, c’est eux qui payeront les pots cassés. Quand
on regarde l’équipe de France aujourd’hui, il y a combien de joueurs de couleurs ? Il y a des
noirs, des espagnols, il y a de tout, il ya un mélange complet dans cette équipe, ce qui fait
qu’elle est championne du monde. C’est un mélange de tout, les gens vont s’y faire et vont
comprendre, ça va juste mettre du temps.
Quel a été le meilleur défenseur que tu aies affronté ?
C’est un peu loin pour vous peut-être mais je dirais Rio Ferdinand ou Vidić. Je ne sais pas si
ça vous parle mais ils étaient très forts à l’époque.
Quel effet ça fait d’avoir joué en équipe de France ?
C’est une fierté, pour moi c’était le deuxième stade de mon évolution. Déjà jouer en
première division puis jouer en équipe de France et faire des compétitions comme la Coupe
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