Santé et Travail des Seniors - Une vision européenne
Fiche RPS
1. LES RPS
De quoi parle t-on ?
Qu’est ce qu’un risque
professionnel ?
Les risques professionnels sont liés à l’activité
professionnelle et aux conditions de travail. Ils
peuvent se traduire par une maladie ou un
accident. Le code du travail impose à
l’employeur de prévenir ces risques afin
d’assurer la sécurité des agents et de
protéger leur santé physique et mentale.
Les risques psychosociaux font partie des
risques professionnels.
Qu’est ce qu’un risque psychosocial ?
On réduit souvent les risques psychosociaux (RPS) à la
seule notion de « stress », qui n’est en fait qu’une des
manifestations de ce risque. Les RPS sont définis comme
les risques pour la santé mentale, physique et
sociale, engendrés par les conditions d’emploi et
les facteurs organisationnels et relationnels
susceptibles d’interagir avec le fonctionnement mental.
Les RPS peuvent être regroupés en 4 grandes familles de
facteurs :
Les exigences du travail et son organisation : Autonomie dans
le travail, degré d’exigence au travail en matière de qualité et de
délais, vigilance et concentration requises, injonctions
contradictoires ;
Le management et les relations de travail : nature et qualité des
relations avec les collègues, les supérieurs, reconnaissance,
rémunération, justice organisationnelle ;
La prise en compte des valeurs et attentes des salariés :
développement des compétences, équilibre entre vie
professionnelle et vie privée, conflits d’éthique ;
Les changements du travail : conception des changements de
tout ordre, nouvelles technologies, insécurité de l’emploi,
restructurations
Quels enjeux ?
Sur le plan psychologique et physique, ces
troubles peuvent favoriser des pathologies
comme les dépressions, des troubles du
sommeil, des ulcères, des maladies
psychosomatiques, des réactions
comportementales (consommation courante
de produits addictifs), des troubles musculo-
squelettiques (TMS), des maladies
cardiovasculaires, ou entraîner des accidents
du travail voire des suicides.
Sur le plan social, ces troubles peuvent avoir
des conséquences économiques et
professionnelles et, notamment, se traduire
par du désengagement au travail, un
absentéisme accru ou des conflits entre
les personnes.
Les conséquences sur la santé des salariés peuvent être réparties en 4 familles de symptômes :
Symptômes physiques
Symptômes
émotionnels
Symptômes
intellectuels
Symptômes comportementaux
- douleurs
musculaires, articulaires
- troubles digestifs, du sommeil,
de l’appétit
- maux de tête, vertiges
- fatigue
- sueurs
- irritabilité
- angoisse
- tristesse
- excitation
- ennui…
- difficulté de
concentration
- faible estime de
soi
- manque de prise
d’initiatives…
- violence, agressivité
- isolement social
- désorganisation
- absentéisme
- évitement des situations
exigeantes
- troubles du comportement
alimentaire
- consommation accrue de tabac,
caféine, sucre, alcool, drogues
illicites
• Les pathologies associées au stress
Quelles conséquences sur la santé des salariés ?
2. Quelles conséquences pour l’entreprise ?
L'existence de risques psychosociaux dans l'entreprise peut
engendrer une diminution des résultats en termes de productivité
et de qualité des produits ou services via les répercussions sur la
santé et la performance des salariés.
Absentéisme : un absentéisme en augmentation ou largement
supérieur à la moyenne nationale est, la plupart du temps un
indicateur de malaise social de l'entreprise. Un absentéisme
pratiquement nul doit aussi être interrogé. En France dans le
secteur privé en 2007, le taux d'absentéisme pour des raisons de
santé varie selon les sources entre 5% et 6%. Les absences
régulières, pour raisons de santé, en début ou en fin de semaine,
ou lorsque les enfants n'ont pas école, reflètent un
désinvestissement du travail au profit de la vie extra profes-
sionnelle.
Taux de rotation important du personnel (Turn over) : il
est souvent révélateur d'un malaise social dans l'entreprise. Quand
les conditions de travail deviennent trop difficiles, les salariés
quittent leur travail de façon volontaire ou sans l'avoir vraiment
choisi (licenciement, inaptitude, départ en retraite anticipée). En
période où la situation est contrainte en matière d’offre d’emploi,
cet indicateur s’avère d’autant plus préoccupant.
Diminution de la productivité : il n'existe pas d'indicateur
général ; il faut les rechercher entreprise par entreprise.
Grèves, mouvements sociaux, procédures
judiciaires (pour harcèlement moral par exemple).
Actes de malveillance (peu courants) ou de violence au
travail : c'est à la fois une cause et une conséquence de problèmes psychosociaux. Un salarié harcelé,
stressé, ayant perdu toute confiance en lui, aura des difficultés à prendre des initiatives ou des décisions. La
qualité de son travail s'en ressentira. Même s'il met toute son énergie à résister à la pression, à "tenir", un jour
ou l'autre, il devra s'arrêter de travailler pour se soigner. Et l'absentéisme comme la détérioration du climat de
travail ont des conséquences négatives pour l'entreprise.
Les coûts directs et indirects d'un mauvais climat de travail peuvent être énormes, non seulement pour
l'entreprise, mais également pour toute la société. Il faut, en effet, tenir compte de la prise en charge des
victimes de harcèlement par les organismes de Sécurité sociale.
Sur le registre juridique, les RPS peuvent aboutir à des dépôts de plaintes auprès des tribunaux et engendrer
des coûts juridiques importants pour les entreprises concernées. Outre les aspects économiques liés aux
indemnités versées en cas de litige favorable au plaignant, il ne faut pas sous-estimer les coûts associés à la
procédure elle-même.
Selon l'Agence européenne
pour la sécurité et la santé au travail
(OSHA), plus d'un travailleur sur
cinq de l'Union déclare souffrir du
stress. Le stress compterait à lui
seul pour plus de 50% de
l'absentéisme dans les entreprises,
ceci entraînant 20 milliards d'euros
de surcoûts au sein de l'Europe.
En France selon l'enquête Sumer
de 2010, plus d'un salarié sur
cinq estime être l’objet de
comportements hostiles dans le
cadre de son travail. Dans une
autre enquête l, 41% des salariés
interrogés déclarent être assez
ou très stressés (57% pour les
cadres supérieurs).
Enfin, entre 1 et 1,4% de la
population active en France
seraient affectés par une
maladie liée au stress, selon une
étude conduite en 2002 par
l'INRS.
Le coût a minima du stress
professionnel en France à 2 à 3
milliards d’euros.
En outre le chef d’entreprise* et le salarié** ont une obligation légale de responsabilité en terme de
sécurité et protection de la santé
*Article L.4121-1 du Code du travail : « L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger
la santé physique et mentale des travailleurs.
Ces mesures comprennent des actions de prévention des risques professionnels et de la pénibilité au travail, des actions
d’information et de formation, la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés. L’employeur veille à l’adaptation
de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l’amélioration des situations existantes. »
** Article L.4122-1 du Code du travail : «… il incombe à chaque travailleur de prendre soin, …, de sa santé et de sa
sécurité ainsi que de celles des autres personnes concernées par ses actes ou ses omissions au travail. »