Computer Parts in French - Les parties de l'ordinateur.pptx
PhW- évaluation-lyon 2017 -séance 1
1. L’évaluation
Qu’est ce qu’évaluer ?
Réflexion autour de l’évaluation…
Philippe Watrelot 22-23 novembre 2017
Stage SES - Rectorat de Lyon
Séance n°1 - Mercredi 22 novembre- Matin
2.
3. L’évaluation
(sommaire)
• Moi et l’évaluation
• L’évaluation vue par les parents, les élèves, les
enseignants...
• Définitions et typologie de l’évaluation
• Un peu d'histoire (et de géographie) de l’évaluation...
• La notation et ses limites (docimologie)
6. Travailler sur les représentations
La technique du Q. Sort - technique de Tri (Sort) Qualitatif
(Q.) - a été inventée par W. STEPHENSON, statisticien
américain. C’est un outil permettant de recueillir des
appréciations subjectives (adhésion/rejet) et des réflexions
personnelles.
Cet instrument offre la possibilité pour chaque personne qui
est invitée à l'utiliser d'identifier, par différenciations
successives, sa perception, son attitude ou son
positionnement intellectuel par rapport à une réalité qui la
concerne directement ou indirectement.
7. Le Q-sort
Dans le cadre d'une formation, le Q. Sort peut avoir une double fonction : d'une
part, il permet de saisir, à un moment donné, une image des représentations
présentes au sein d'un groupe ; d'autre part, il mobilise la réflexion et entraîne
progressivement des modifications dans ces représentations.
Deux modalités d'utilisation sont envisageables dans ce cas:
- on peut demander à chaque participant de choisir, par exemple, deux affirmations
avec lesquelles il se sent totalement en accord et deux autres qu'il rejette
fortement; puis, en une seconde phase, faire un tour de table au cours duquel
chacun présente aux autres ses choix personnels ainsi que les arguments qui les
étayent.
- il est également possible d'inviter à un travail en sous-groupes ayant pour objectif
l'harmonisation des points de vue, la description des accords et des désaccords ou
la formulation d'une proposition qui serait consensuelle.
14. L'Afev (Ass. Française des Étudiants pour la Ville) a fait
réaliser en mars 2011 une étude par l'institut Audirep,
par téléphone auprès d'un échantillon national de 1000
individus représentatifs de la population française âgés
de 15 ans et plus.
15.
16. Paroles d’élèves
Dans un livre paru en 2005 « L’élève humilié », Pierre
Merle, sociologue, a demandé à de jeunes adultes de
se remémorer un « exemple tiré de leur scolarité
d’un droit non respecté » et où ils se sont sentis
humiliés. Il est significatif de noter que ce qui arrive en
tête ce sont les situations d’évaluation.
19. Paroles d'élèves
Camille 2nde : « C'est bizarre, pour un même devoir de maths réalisé avec
une copine, on a eu des notes différentes...»
Grégoire, 1ere L : « La notation, c’est une échelle qui permet de se situer
par rapport au reste de la classe. C’est un bon système. ».
Charles, Tle S : « Pour entrer en prépa, ce sont les notes qui comptent
alors qu’elles ne sont pas représentatives.»
Bertille et Mélissa, 1ere L : « Les profs nous cataloguent et ensuite, ils
nous mettent toujours les mêmes notes ».
François, 1ere S : « Certains profs distribuent les notes à la tête du client.
»
Karim, 1ere S : «Une note, c’est toujours un peu lié à la personnalité de
l’élève. »
Jeanne, 1ere L : « Une note ne dit pas tout et surtout pas les progrès qu’on
a faits ».
Phosphore Avril 2006 pp. 10-19.
20. « Très souvent, [j'ai eu des notes qui m'ont paru
injustes]. Surtout en français, parce que les notes dans
cette matière, c"est vraiment flou. Notre prof ne nous
expliquait pas le barème et elle ne nous expliquait jamais
notre note... donc, soit on avait le don d'écrire, soit non!
Donc c"était un peu arbitraire les notes en français»
(Claire, 16 ans, CPA maroquinerie)
21. « [Des notes injustes, j'en ai eues] plein! J'en ai eues
beaucoup en SVT et en maths aussi. Une fois, j'avais mis
toutes les réponses par cœur ... on savait sur quoi on allait
être interrogé et j'avais appris les leçons du livre et j'ai eu
11. Alors qu'une autre élève, elle avait tout juste aussi et
elle a eu 14 ! Juste parce que le prof l'aimait mieux, elle...»
(Simon, 18 ans, Bac scientifique)
23. L’évaluation est une pratique professionnelle
qui demande beaucoup de temps
(chronophage ?) et qui engage les valeurs et
l’identité professionnelle de l’enseignant.
Elle dépend aussi de la “culture” de chaque
établissement
Ce que disent
et font les profs...
24. Ce que disent
et font les profs...
Témoignages
extraits de
Le monde de l’éducation
Février 2006
“Que valent les notes”
25. “Je sais que je note un peu sec. Je vois bien en conseil de classe. Et
pourtant j’ai l’impression de surnoter. Je mets des 13 et des 14 à des
devoirs qui ne le valent pas, parce que je suis bien conscient que le
jour du bac, si les élèves produisaient un devoir de ce niveau, ils
auraient effectivement un 13 ou un 14.
Et puis, je surnote aussi pour encourager les élèves qui travaillent.
Tout en conservant une certain degré d’exigence en me refusant de
tomber dans la complaisance. Mais je reste convaincu qu’au fond ces
copies valent moins. En fait, je surnote parce que le système incite à
cela.”
Jacques Vassevière, professeur de lettres
Le monde de l’éducation Février 2006
Ce que disent
et font les profs...
26. Ce que disent
et font les profs...
“Cette année avec mes élèves de 2nde et 1ère S, j’ai décidé de
tester la méthode d’évaluation dite du “contrat de confiance”.
Trois jours avant un contrôle, je leur fournis une liste de 8 à 10
exercices à réviser, représentatifs des notions à acquérir pour cette
échéance. Le jour de l’évaluation, il sont sûrs de tomber sur l’un ou
l’autre de ces problèmes. Ce système les oblige à s’investir dans
leurs révisions. Il permet aussi de relancer les élèves en perte de
confiance...”
Olivier Trappes, professeur de mathématiques
Le monde de l’éducation Février 2006
27. On dispose de quelques enquêtes sur les pratiques d’évaluation
des enseignants.
On peut citer une enquête de la DEP « Les pratiques d’évaluation
des enseignants au collège » et paru en 2004 qui offre l’avantage
de s’appuyer sur un travail important d’enquête statistique
auprès de 3561 enseignants dans 597 collèges.
Des entretiens qualitatifs ont complété cette étude.
Ce que disent
et font les profs...
29. Evaluation et
apprentissage
Le souci des enseignants, massivement partagé dans
toutes les disciplines est ...
... de veiller à la qualité des consignes qui
accompagnent les évaluations (95 % d'entre eux),
...de diversifier leurs pratiques évaluatives en faisant
varier les exercices (89 %)
et en proposant des tâches de difficulté variable (82 %)
30. Le temps...
La moitié des enseignants considère que le temps pris par
l'évaluation est d'une façon générale acceptable.
Le temps moyen estimé pour la préparation et la
correction d'une évaluation - effectuée dans la semaine
précédant la réponse au questionnaire - s'élèverait à 2h45
environ.
1/3 des enseignants y passent 2 heures au plus, 1/3 entre 2
heures et 3 heures et 1/3 plus de 3 heures.
Une activité chronophage : pour quelle efficacité?
31. Tout seul...
Les trois quarts des enseignants indiquent fixer eux-mêmes le
calendrier des évaluations au rythme de leur progression
90 % des enseignants interrogés déclarent élaborer seuls leurs
évaluations
Un travail solitaire
32. Vie et mort de
l'interro surprise...
Dans presque toutes les disciplines (à l'exception des arts
plastiques et de l'éducation musicale), la majorité des
professeurs (entre 90 et 95 % d'entre eux) déclare annoncer à
l'avance (toujours et souvent) les évaluations à leurs élèves
Plus de 80 % d'entre eux, déclarent faire connaître aux élèves
leurs attentes en termes de connaissances à mobiliser et de
compétences à mettre en oeuvre et à communiquer, dans les
mêmes proportions, le barème de notation.
33. Les Dossiers Evaluations et
Statistiques (MEN) d'octobre
2009 sont consacrés au
thème : Enseigner en collège et
lycée en 2008.
On y trouvera les résultats
d'une enquête réalisée en 2008
auprès de 1200 enseignants.
Ce que disent
et font les profs...
41. Les principaux éléments
du rapport
Développement de l’évaluation en acquis/non acquis
recul de la note chiffrée mais avec des résistances
Grande variété des pratiques d’évaluation (le rapport parle
de manque d’unité et de cohérence)
Manque de lisibilité auprès des parents et des élèves
Les démarches sont peu cohérentes, les pratiques d’évaluation le plus souvent individuelles et donc très hétérogènes.
“Les démarches sont peu cohérentes, les pratiques d’évaluation
le plus souvent individuelles et donc très hétérogènes”
42. L’absence de différenciation entre évaluation formative et sommative
est récurrente. Le mélange des deux empêchent les enseignants de
connaître le niveau des acquis des élèves et donnent aux élèves le
sentiment d’être en contrôle permanent, ce qui engendre une forme
de « stress » pour certains.Tout ceci est renforcé par la place très
réduite des formes d’évaluation reçues positivement par l’élève
(notamment l’auto-évaluation).
43. Recommandations…
• Repenser un véritable cadrage national de l’évaluation
• bien distinguer une évaluation pour apprendre et une
évaluation de ce qui est acquis
• Différencier les attendus des exigibles
• Mettre en place un pilotage local efficient
• Faire évoluer les missions des professeurs
Les démarches sont peu cohérentes, les pratiques d’évaluation le plus souvent individuelles et donc très hétérogènes.
Des auteurs du rapport…
51. Évaluer...
(dans le dictionnaire)
Mesure à l'aide de critères déterminés des acquis d'un
élève, de la valeur d'un enseignement, etc.
Le Petit Larousse illustré 1999
2
52. Définition de
J-M. DE KETELE
Évaluer signifie...
recueillir un ensemble d’informations suffisamment
pertinentes, valides et fiables
et examiner le degré d’adéquation entre cet ensemble
d’informations et un ensemble de critères adéquats
aux objectifs fixés au départ ou ajustés en cours de
route,
en vue de prendre une décision.
53. Évaluer...
ÉVALUER: aider à prendre des décisions
processus (1) par lequel on définit (2), obtient (3) et fournit (4) des
informations (5) utiles (6) permettant de juger les décisions possibles (7)
(1) processus = activité continue
(2) on définit = identifier les informations pertinentes
(3) on obtient = collecte, analyse, mesure des données
(4) on fournit = communiquer ces données
(5) des informations = faits à interpréter
(6) informations utiles = qui satisfont aux critères de pertinence
(7) décisions possibles = actions d'enseignement, d'orientation etc....
54. Évaluation ≠ notation
Mesurer les progrès, repérer les difficultés d’apprentissage,
l’acquisition de compétences,… peut se traduire autrement que
par une note (chiffrée).
3
La note sur dix à l’école et sur vingt au lycée, qui nous est si familière,
est en fait une spécialité bien française...
55. Évaluation ≠ contrôle
Contrôle : Référent stable, procédure finie
Évaluation : ajustement, processus continu
Le contrôle final n'est qu'un des aspects de l'évaluation.
56. Évaluation / jugement
L'évaluation comporte une dimension importante de jugement
(référence à une norme et à des critères)
Mais on ne peut réduire l'évaluation à cette seule dimension.
Évaluer est aussi une régulation.
« La note est un arrangement » Pierre
Merle
57. Dominique Odry
Pour comprendre l'évaluation
Sceren-CRDP Amiens
2008
30 mots pour mieux définir
l'évaluation sous ses différents
aspects
59. Quand évaluer ?
Avant la
formation
Évaluation
diagnostique orienter l’action
Pendant la
formation
Évaluation
formative
réguler les
apprentissages
Après la
formation
Evaluation
sommative
Vérifier
certifier
60. L’évaluation diagnostique
L’évaluation diagnostique (ou
pronostique) : Envisagée en début d'apprentissage ou
de formation, intervient lorsqu'on se pose la question de
savoir si un sujet possède les capacités nécessaires pour
entreprendre une formation ou pour suivre un apprentissage.
Elle permet donc, en principe, le repérage des difficultés.
On peut l'utiliser aussi pour repérer les représentations.
61. L’évaluation formative
l'évaluation formative intervient dans le cours d'un
apprentissage et permet de situer la progression de l'élève par
rapport à un objectif donné.
• sur l'élève pour lui indiquer les étapes qu'il a franchies et les
difficultés qu'il rencontre
• sur le maître pour lui indiquer comment se déroule son
programme pédagogique et quels sont les obstacles auxquels il se
heurte.
double rétroaction/régulation des apprentissages
62. L’évaluation sommative
L’évaluation sommative intervient lors des bilans, au
terme d'un processus d'apprentissage ou de formation.
Elle peut donner lieu aussi à une attestation sociale des acquis
(évaluation certificative)
63. Programme
Objectifs de contenu
Objectifs de compétences
Pré-requis
Représentations
Évaluation diagnostique
Stratégie
pédagogique
- Déterminer les objectifs
- Structurer les objectifs dans une progression
- Choix des supports et des outils
- Choix des activités
- Choix des modalités de travail (dispositifs)
- Remédiation
Évaluation formative
Évaluation Sommative
66. Questions pour un...
De quand date la création du
baccalauréat ?
De quand date la note chiffrée ?
180
8
189
0
67. le Bac...
décret du 17 mars 1808
21 bacheliers en 1808
(1ère femme en 1861)
Pas de système de notation
Des boules blanches et noires pour exprimer
l'avis des professeurs
68. De quand datent les notes?
Pendant la 1ère moitié du XIXe siècle, il n'y a donc pas de note au
Baccalauréat...
Bac = entretien oral (reçu ou non reçu...)
basé sur le principe jésuite de l'émulation (individuelle et collective)
2ème moitié du XIXe : C'est la nécessité d'un classement liée au
développement des concours qui aboutit au développement de la
notation sur 20.
En 1890, il était établi par un arrêté du 5 juin que « dans les
compositions, chaque copie aura sa note chiffrée de 0 à 20 »
69. Merle Pierre, « L’école française et l’invention de la note. Un éclairage historique sur les
polémiques contemporaines », Revue française de pédagogie, 4/2015 (n° 193), p. 77-88.
Instaurée en 1852 [à Polytechnique],
l’évaluation par une échelle de notation sur 20 à
laquelle s’ajoutent des coefficients selon la
discipline ne sera jamais remise en cause. De
1794 à 1852, plus d’un demi-siècle a été
nécessaire pour élaborer des règles d’évaluation
à l’École polytechnique désormais intériorisées
sur le mode de l’évidence alors même qu’elles
manifestent la maîtrise d’une réelle technologie
de la mesure des compétences scolaires. Pour
préparer leurs élèves, les professeurs des
classes préparatoires scientifiques vont
progressivement recourir à partir des
années 1850 à la notation sur 20. Cette
diffusion des règles d’évaluation du concours
vers les classes préparatoires a une origine
fonctionnelle : « l’enseignement donné dans les
[classes] préparatoires est dominé par les
exigences du concours d’admission »
70. Si des recherches monographiques (concours de la Marine, École des ponts et
chaussées, École polytechnique) ont permis de connaître les premières formes
d’évaluation, par lettres et par chiffres, des compétences des élèves, les
modalités de diffusion de la note chiffrée dans l’enseignement secondaire sont
a contrario mal connues. C’est par un arrêté ministériel du 5 juillet 1890
« relatif au régime disciplinaire et aux récompenses dans les collèges et
lycées » que la notation des compositions pour les collèges et lycées est fixée
sur une échelle de vingt points (article 21). La même année, un arrêté du
8 août 1890 relatif à la réforme du baccalauréat instaure une notation sur 20,
limitée aux seules compositions écrites. La relation fonctionnelle entre
normes de notation à l’examen et pratiques d’évaluation en classe est
clairement établie par la réglementation de 1890.
Pour les enseignements primaires, les textes réglementaires de 1880 et 1890
relatifs à la réforme de l’organisation du certificat d’études primaires
constituent des jalons nécessaires à la connaissance des modalités de diffusion
de la note chiffrée. L’arrêté du 16 juin 1880 a en effet pour objet « de
soumettre le certificat d’études à une réglementation uniforme, du moins de
poser certains principes communs qui déterminent la valeur du certificat et
préviennent des divergences d’appréciation par trop considérables » (Buisson,
1911). Les épreuves écrites sont désormais évaluées par un système de points,
10 points maximum, que les candidats peuvent gagner dans chacun des quatre
types d’exercices (dictée, écriture, calcul, rédaction). À partir de 20 points (qui
correspondent à la moyenne dans les quatre épreuves), les candidats sont
autorisés à présenter l’oral.
Merle Pierre, « L’école française et l’invention de la note. Un éclairage historique sur les
polémiques contemporaines », Revue française de pédagogie, 4/2015 (n° 193), p. 77-88.
71. Faute de recherches historiques sur les pratiques d’évaluation mises en œuvre
par les instituteurs dans les années 1880-1890 et au-delà, il est difficile de
savoir à partir de quelle période et pour quelles raisons les pratiques
d’évaluation mises en œuvre aux épreuves du CEP se sont diffusées dans le
quotidien des classes primaires. Il est toutefois possible de présenter une
hypothèse. Dans le cadre de la préparation de leurs meilleurs élèves aux
épreuves du CEP, les instituteurs auraient eu recours aux pratiques de notation
en vigueur à l’examen. […]
Le même mécanisme de diffusion est susceptible d’avoir été à l’œuvre pour les
écoles primaires supérieures, équivalent des futurs collèges. […]
L’analyse de Savoie (2000) présente une logique argumentaire similaire :
« lorsqu’un cycle d’études débouche sur un examen ou un concours, la
préparation à ce débouché tend à devenir un des objectifs, voire l’objectif
essentiel, de ce cycle d’études […]. À ce moment-là, les conditions sont
réunies pour que le débouché influence, voire modifie profondément le
contenu, les méthodes et l’esprit des études ». De la même façon, pour mieux
préparer les élèves, la préparation aux examens ou concours aurait intégré
aussi les modalités d’évaluation de ceux-ci.
Merle Pierre, « L’école française et l’invention de la note. Un éclairage historique sur les
polémiques contemporaines », Revue française de pédagogie, 4/2015 (n° 193), p. 77-88.
72. Petite histoire de
l'évaluation
• Le classement précède la note
• le système d'évaluation français est
construit pour sélectionner et pour créer
de l'émulation
• "La France est un pays de concours" (Claude
Lelièvre)
73. Évaluation
Logique du classement
(Sélection, certification)
(question de l'objectivité de la mesure)
Logique de la régulation
ouvrir "la boîte noire"
(comprendre le processus d'apprentissage
pour mieux aider à apprendre)
74. Au XXe siècle
Le colloque d'Amiens en mars 1968 (donc avant mai !) propose de
supprimer les notes chiffrées pour “lutter contre un système élitiste”.
Cette réforme est appuyée par Alain Peyrefitte.
En 1969, la circulaire du 6 janvier évoque la relativité de la note et
l'illusion de sa précision
« les études docimologiques dont l'origine est antérieure à 1930 et qui se
sont multipliés dans les 20 dernières années ne laissent aucun doute sur
le caractère illusoire d'un tel raffinement dans la précision de la note et du
classement obtenu »
75. Alain Peyrefitte et Edgar Faure
68 et après…
Le colloque d'Amiens en mars 1968
(donc avant mai !) propose de supprimer
les notes chiffrées pour “lutter contre un
système élitiste”. Cette réforme est
appuyée par Alain Peyrefitte.
En 1969, la circulaire du 6 janvier évoque la relativité de la note et
l'illusion de sa précision
« les études docimologiques dont l'origine est antérieure à 1930 et qui se sont
multipliés dans les 20 dernières années ne laissent aucun doute sur le
caractère illusoire d'un tel raffinement dans la précision de la note et du
classement obtenu »
Le ministre de l'Éducation nationale de l'époque Edgar Faure décrète
dans cette circulaire que « la notation chiffrée peut être abandonnée sans
regrets ».
C'est le 9 juillet 1971 (circulaire 71-228) que les notes sur 20 sont à
nouveau prônées dans les classes qui comportent un examen (3ème,
terminale).
76. Le ministre de l'Éducation nationale de l'époque Edgar Faure
décrète dans cette circulaire que « la notation chiffrée peut être
abandonnée sans regrets ».
Les années 70
"Une échelle convenue d'appréciation, libérée d'une minutie excessive,
sera moins prétentieuse. En indiquant la zone dans laquelle l'élève se
situe, on cerne déjà la réalité d'assez près, on évite de multiplier
systématiquement des différences qui ne seraient pas confirmées par
d'autres correcteurs, ni par le même correcteur à une autre époque."
77. C'est le 9 juillet 1971 (circulaire 71-228) que les notes sur 20 sont à
nouveau prônées dans les classes qui comportent un examen (3ème,
terminale).
Passage à une notation par lettres (A, B, C, D, E,...).
C'est en juillet 1971 dans un arrêté que les notes sur 20 sont à
nouveau prônées dans les classes qui comportent un examen (3ème,
terminale).
Mais disparition du classement...
Depuis...
78. Chez nos voisins...
Suède : la notation définit quatre niveaux (insuffisant, passable, bien, très
bien) = 4 points
Grande Bretagne : huit niveaux du meilleur au pire
(A*, A, B, C D, E,F et G)
Italie : la notation va de 0 à 10, les résultats négatifs allant de 0 à 5 et les
résultats positifs de 6 à 10
Allemagne : l’échelle est construite sur six niveaux (6 points) très bien,
satisfaisant, moyen ou passable, insuffisant, très insuffisant
3
Claude Guillon “Les évaluations scolaires”
CRDP Franche-Comté, Hachette, 2004
79.
80.
81.
82.
83. Belgique, Suisse, Québec
Belgique : rédéfinition des programmes par compétences à partir de
1997.
Socles de compétences avec des référentiels à 14 ans et à 18 ans.
Suisse : travail par cycles et par compétences mais en 2006 une
“votation” a rétabli les notes dans le canton de Genève
Québec : travail par cycles et par compétences mais rétablissement
des notes en 2006 pour le secondaire.
93. La note est-elle fiable ?
La docimologie est la science des examens et de la
notation et plus précisément l’étude statistique des notes
attribuées lors de la correction de copies.
De nombreux travaux ont permis de mettre en évidence
un ensemble d’effets contribuant à biaiser la volonté
d’”objectivité” de la notation professorale...
5
94. La note est-elle fiable ?
Premiers travaux de docimologie en 1936.
La commission française de l’enquête Carnegie
(Laugier & Weinberg) dans une expérience de
multicorrection pointe l’extrême difficulté d’une
correction “objective”
On y relève des écarts très importants dans la
notation quelle que soit la discipline.
5
95. Les résultats montrèrent une forte dispersion des notes
attribuées à chaque copie par les correcteurs. Aucune
copie ne reçut deux fois la même note. L'écart maximum
des notes dépassa les prévisions.
Une copie de français fut notée entre 3 et 16 ;
En philosophie et en latin l'écart maximum était de 12
points.
Les mathématiques et la physique, réputées pour des
sciences exactes, ne furent pas épargnées : l'écart
maximum était respectivement de 9 et 8 points.
Enquête Laugier-Weinberg 1936
96. La “note vraie”
Pour obtenir la “note vraie” (c’est-à-dire la
moyenne des notes ne variant plus même avec des
notes supplémentaires), il aurait fallu...
La multi-correction est-elle la solution ?
128 correcteurs en philosophie, 78 en Français,
16 en physique, 13 en mathématiques, etc.
97. Laugier et Weinberg (1934)
• 6 matières (français, latin, anglais, maths, philosophie, physique)
• 100 vraies copies tirées au sort pour chaque matière (même
académie ; même session)
• Corrigées 6 fois (Bac + 5 correcteurs)
99. • « Pour prédire la note d’un candidat à un examen, il vaut
mieux connaître son examinateur que le candidat lui-
même »
Henri Piéron (1963)
100. La “Note vraie”…
J.-J. Bonniol en 1976 a repris l’expérience et
montré qu’il faudrait 78 correcteurs en
mathématiques et 762 en philosophie pour
neutraliser les erreurs de calcul en augmentant
le nombre de correcteurs pour améliorer
l’objectivité de la notation.
101. D’autres expériences…
• On est allé plus loin en faisant corriger la
même copie à la même personne mais avec
un intervalle de temps plus ou moins
important
• Par exemple : un professeur de physiologie de
la Faculté des Sciences accepta 37 copies
-dactylographiées et anonymes - qu'il avait
corrigées trois ans et demi auparavant. Dans
7 cas seulement, il remit la même note au
même devoir. Dans les 30 autres cas, il y eut
des divergences comprises entre 1 et 10
points.
102. L’avis de Paulette
"On demanda à une bachelière, Paulette, intelligente mais ignorant
tout de la question traitée, de noter à son tour ces compositions de
physiologie, après les avoir lues une fois pour se faire une idée du
sujet.
Ses notes eurent une corrélation de 0,51 avec celles attribuées par
les professeurs compétents. La bachelière ne se trouvait pas plus en
désaccord avec les spécialistes que ceux-ci entre eux".
(in Science et Vie, 1968, n° 610).
103. Effets de contraste
Bonniol (1965)
26 copies de niveau homogène (versions anglaises de niveau
terminale)
2 groupes de 9 correcteurs
Variable = ordre de correction
Ordre direct (12–>6)
Ordre inverse (26–>1)
104. • Interprétés en termes d’instabilité de l’échelle de
correction
• Copies corrigées en comparaison à un « modèle
interne »
• Evaluation normative plutôt que criteriée
Effets de contraste
105. Les évaluateurs sont influencés
par plusieurs facteurs
Effet de l'ordre de correction : Devant un nouveau travail
ou un nouveau candidat à évaluer, on se laisser influencer par
la qualité du candidat précédent. Un travail moyen paraîtra
bon s'il suit un travail médiocre.
Effet de fatigue ou d'ennui : peut engendrer laxisme ou
sur-sévérité
5
106. Les évaluateurs sont influencés
par plusieurs facteurs...
Effet de stéréotypie : Le professeur maintient un jugement
immuable sur la performance d'un élève, quelles que soient
ses variations effectives.
107. Les évaluateurs sont influencés
par plusieurs facteurs...
Effet de halo : Le professeur, influencé par des...
- caractéristiques de présentation (soin, écriture,
orthographe) ou des
- caractéristiques liées à l'élève (origine sociale, sexe)...
...surestime ou sous-estime la note.
5
108. • Dans 18 classes d'une école primaire américaine, 20
% des élèves choisis rigoureusement au hasard, furent
signalés à leurs professeurs comme ayant eu des
résultats particulièrement brillants à un test non verbal
d'intelligence générale, permettant prétendument de
prédire leur épanouissement intellectuel. Les enfants
ne savaient rien, seuls les professeurs étaient au
courant. Au bout d'une année, ces enfants avaient
réellement un gain de quotient intellectuel
franchement supérieur, en moyenne, à ceux du groupe
de contrôle".
• (in Atome n° 242 article de H. Pequinot,).
Effet de halo
109. Noizet (1975)
• 12 copies d’anglais de niveau contrasté
• 12 correcteurs
• 2 mois plus tard, on demande aux mêmes correcteurs de
corriger 6 nouvelles copies (de niveau réel moyen), sur
lesquelles on fait figurer une note fictive (11,86 vs. 9,84)
Les copies présentées avec une note basse obtiennent
en moyenne 2 points de moins que les copies présentées
avec une note élevée
Effets d’attente ou de halo
110. • Lien étroit avec l’effet Pygmalion (Rosenthal et Jacobson
1968)
• Attentes fondées sur une foule de facteurs:
performances antérieures, patronyme, âge, genre, CSP
des parents, attractivité physique…
• Interprétés dans le cadre de la théorie de la dissonance
cognitive de Festinger (1957)
Effets d’attente ou de halo
112. La loi de Posthumus (1947)
Un enseignant tend à ajuster le
niveau de son enseignement et
ses appréciations des
performances des élèves de
façon à conserver d'année en
année, approximativement la
même distribution (gaussienne)
de notes.
Ce concept a été repris
dernièrement par André Antibi
sous le nom de “constante
macabre”.
6
113. 5 correcteurs => 100 copies
4 autres correcteurs => redistribution de 15 copies « bonnes »
Un effet qui se reproduit...
127. Les dimensions de la
note...
• Un moyen de communication...
• Une manifestation de l’autorité (du pouvoir
?)...
• L’expression d’un système de valeurs
personnel
• un “arrangement”
• Une norme sociale propre à un groupe
129. Évaluatio
n
Logique du classement
(Sélection, certification)
(question de l'objectivité de la
mesure)
Logique de la régulation
ouvrir "la boîte noire"
(comprendre le processus d'apprentissage
pour mieux aider à apprendre)
130. L’évaluation est une pratique sociale et donc soumise à des
normes (culture d'établissement, de la discipline, de la
génération,...) et sous-tendue par des valeurs.
L’évaluation renvoie donc chacun à sa propre conception de la
justice et à ses représentations du travail, du niveau, des
apprentissages, du pouvoir, …
C’est aussi ce qui la rend si difficile à faire évoluer car elle s’appuie
sur notre propre échelle de valeurs...
131. Une pratique chronophage et qui peut
être vidée de son sens.
Évaluationnite ou taylorisme pédagogique
Le contrôle occupe une large part du temps d’enseignement : il en
reste d’autant moins pour penser au changement. Les élèves
travaillent pour la note, la moyenne ou la promotion, ce qui
développe un "rapport utilitariste au savoir"
Pour quelle efficacité ?
132. Noter pour se dispenser
d'évaluer les acquis ?
« Mais il est bon de rappeler que l’évaluation, qui est une
évaluation de la partie, ne doit pas faire oublier le tout, le long
chemin de culture où l’école a la responsabilité de conduire chaque
personne à un moment de sa vie ; que l’évaluation, qui produit des
signes sociaux nécessaires tels que les notes ou les diplômes, doit
être au service des acquis, pour aider à les mesurer, pour leur
donner visibilité, et pas le contraire. »r
Rapport de l’IGEN « Les acquis des élèves, pierre de touche de la valeur de
l’école » (juillet 2005)
138. À l’origine de la production du sel, il y avait la nécessité
objective pour les Baruya * d’exporter pour importer les
moyens de production nécessaires à leur agriculture, les
moyens de se protéger du froid qui constitue un sérieux
problème entre 1500 et 2300 m d’altitude, pour satisfaire
le besoin d’expression symbolique de leurs rapports
sociaux (parures cérémonielles) et s’assurer le contrôle de
certaines forces surnaturelles (charmes magiques). En
raison de cette variété de fonctions essentielles
(subsistance, idéologie), l’échange ne constitue pas une
activité marginale, […]mais un élément stratégique de la
structure [de la société]. A la limite, on peut dire que cette
société ne peut subsister sans échanges. [ ... ] Le sel est
une marchandise de prix, mais est-ce une « monnaie»? […]
En se transformant en sel, plumes d’oiseaux de paradis,
haches de pierre et même services du sorcier deviennent
d’une certaine façon comparables. Le sel, en se présentant
sous forme de barres, grandes ou petites et toujours
divisibles en morceaux, offre une unité de mesure
commode pour des opérations de mise en rapport. Son
emballage extrêmement soigné fait qu’il se transporte
facilement et se conserve des années durant.
* Habitants de Papouasie- Nouvelle Guinée.
Maurice Godelier, Horizon, trajets marxistes en
anthropologie, Maspero, 1977.
139. Question posée aux élèves (après un cours sur les
fonctions de la monnaie) :
« Le sel, chez les baruyas, est-il une monnaie? »
140. les trois fonctions
de la monnaie
Unité de compte
Intermédiaire des
échanges
Réserve de valeurs