La synthèse de la formation sur les négociations ALECA dans le secteur agrico...
l’atelier d’échange lait qui a eu lieu le 27 Mars 2018
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Atelier d’échangessur le secteur laitier en Tunisie, au Liban, au
Maroc et en Europe
Ramada Plaza Gammarth – 27 Mars 2018
Dans le cadre du Programme d'appui à l'initiative ENPARD en Tunisie, le CIHEAM, avec l’appui de la
DGEDA, a organisé le 27 mars à l’Hôtel RamadaPlazaGammarth prèsde Tunis,unatelier d’échanges
sur le secteur laitier en Tunisie, au Liban, au Maroc et en Europe.
Alors que le développement de la production laitière pour répondre à une demande intérieure
croissante estunobjectif partagé parla plupartdespaysdu Sud de la Méditerranée, cet atelier qui a
rassemblé une trentaine de représentantstunisiens des Ministères concernés, des organisations de
producteursetdu secteurprivé,apermisd’échangersurlasituationdesfilièreslaitetdes politiques
d’appui mises en œuvre dans ces pays et en Europe.
L’interventionde M. Riadh Louhichi, Directeur de la promotion et de la qualité au GIVLait, a permis
d’appréhender la filière laitière en Tunisie, son évolution depuis la mise en œuvre de la stratégie
laitière en1994, sesréussites,maisaussi lescontraintesauxquelles les différentes composantes de
cette filière font face.
Les interventionssurlafilière laitauLibanpar M. SalimMAALOUF,ingénieuragronome au Ministère
libanaisde l’agriculture etsurlafilière laitmarocaineparM. Jean-PierreRolland,chargé de Projet au
CIHEAM, ont ensuite permisde mettre enévidence lespointscommunsmaisaussi lesdivergencesdu
cas tunisien avec ces deux pays.
Cespays partagentnotammentaveclaTunisie :une prédominance de petites exploitations avec un
taux d’encadrement souvent très bas, l’importance des circuits informels de la collecte jusqu’à la
distribution, une forte saisonnalité de la production, le coût élevé de l’alimentation du fait du
manque de fourrage etune pressioncroissante surl’accèsàl’eau,une gestion sanitaire du troupeau
difficile et une qualité des produits laitiers qui reste problématique tout au long de la filière.
A la différence du Liban, la Tunisie et le Maroc ont atteint une quasi-auto-suffisance en lait et
produitslaitiers.Alors que le Liban dépend à 75% de ses importations pour répondre à la demande
nationale,laTunisie etle Marocont trèsfortementréduitleursimportations notamment de poudre
de lait et exportent même une partie de leur production dans la région.
Cesdeux paysont à la foissoutenulaproductionde lait(amélioration génétique, santé animale,…),
développer la collecte et un tissu industriel performant, grâce notamment à des investissements
privésimportants.Cependant,alorsqu’enTunisie l’Etat est encore présent tout au long de la filière
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(Prix minimumgaranti à la production, prime de collecte, prime d’exploitation, prime de stockage,
prix de vente du lait fixé à la consommation), au Maroc le secteur a été libéralisé dès les années
1980.
Aujourd’hui le Maroc, dans le cadre du Plan Maroc Vert, a défini une stratégie pour le
développement de la filière lait basée sur un contrat programme avec la FIMALAIT et des
financements importantsde l’Etat.EnTunisie,lesprincipaux acteurs de la filière lait souhaitent une
libéralisation progressive de cette filière et demandent urgemment l’élaboration d’une nouvelle
vision stratégique.
Pour conclure cet atelier, M. Gérard You, Responsable du service Economie des filières à l’Institut
françaisde l’élevageabrossé unhistorique dusecteurlaitierenEurope etenFrance. Il a notamment
montré que la fin des quotas laitiers en 2015 a sensiblement modifié la donne sur le marché
européen etimpacterale marché mondial desproduitslaitiers.Dansle cadre desnégociationsALECA
entre laTunisie etl’Europe,l’appréciationde ce nouveaucontexte du marché laitier européen et de
son impact potentiel pour le devenir de la filière en Tunisie est donc capitale. Il a toutefois été
souligné par de nombreux participants, que pour défendre ses intérêts dans les négociations, la
Tunisie devraitaupréalabledisposerd’unevisionstratégique pourlafilière laitièren comme cela été
souligné précédemment.
Les différentes présentations ont été très appréciées et ont suscité des débats de haute tenue qui
seront utiles à la finalisation de l’étude d’impact de l’accord ALECA pour la filière lait en Tunisie et
contribueront, on l’espère, à alimenter la réflexion pour l’élaboration d’une nouvelle stratégie de
développement de la filière lait tunisienne.