Presentation by Mariame Doukouré (GRDR), Mamadou Fadé (ARD Tambacounda) and Ibrahima Samba Thioye (Intercommunalité du bassin du Karakoro) at the Seminar on Cross-Border Development in the Sahel, Cotonou (3-4July 2018). The seminar was organised by the West African Economic and Monetary Union (UEMOA) and the Sahel and West Africa Club (SWAC) of the OECD.
Présentation par Mariame Doukouré (GRDR), Mamadou Fadé (ARD Tambacounda) et Ibrahima Samba Thioye (Intercommunalité du bassin du Karakoro) au séminaire sur le développement transfrontalier au Sahel, Cotonou (3-4 juillet 2018). Le séminaire a été organisé par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO) de l’OCDE.
Employment in the food economy: Looking ahead to 2025
Dialogue politique et plaidoyer : comment construire une gouvernance territoriale collaborative et frontalière ?
1.
2. Dialogue politique et plaidoyer : comment
construire une gouvernance territoriale
collaborative et frontalière ?
Mariame Doukouré – Grdr
Mamadou Fadé – ARD Tambacounda
Ibrahima Samba Thioye - INKA
Cotonou, 3-4 juillet 2018
3. Le Grdr
C’est quoi ?
Une ONG internationale de droit français : ancrage local fort / dimension internationale reconnue
Créée en 1969 de la rencontre entre ingénieurs agronomes et travailleurs migrants de la MVFS
7 pays d’intervention : Mali, Mauritanie, Sénégal, Guinée Bissau, Algérie, Tunisie, France/Europe
4 pôles géographiques : Sahel, Littoral (2 espaces transfrontaliers), Maghreb/Méditerranée et
France/Europe
5 millions d’€ de budget annuel, partenariats historiques et alliances stratégiques
Nos convictions
La mobilité des hommes et des femmes est une chance pour les sociétés, une nécessité pour la
construction d’un monde de paix
Une vision positive de l’avenir de l’Afrique de l’ouest et tout particulièrement du Sahel
Agir localement et partager l’expérience pour influer sur les politiques
publiques
Processus développement local pluri-acteurs et déclinaison sectorielle intégrée (sécurité alimentaire,
accès aux services de base (eau, assainissement, santé, éducation, énergie), développement économique,
gestion des ressources naturelles et des écosystèmes…).
Production et diffusion de connaissances et des savoir-faire issus de pratiques de terrain.
Charte
Rapport d’activités
Site Internet
www.grdr.org
Centre ressources
www.developpeme
ntlocal-sahel.org
Atlas MVFS &
Littoral
4. La MVFS
3 pays
4 millions d’hab.
235 000 km²
Le Sahel
6 pays
80 millions d’hab.
5 millions km²
(UE : 4,5 millions km²) La moyenne vallée
du fleuve Sénégal
5. La MVFS
Une histoire commune
Des échanges
commerciaux (élevage,
produits de première
nécessité…)
Le fleuve, une
ressources commune et
facteur d’intégration
économique et sociale
(OMVS)
… Mais des politiques de
voisinage encore
timides
6. Des espaces de coopération transfrontalière potentiels
Sur la frontière…
De rares conflits impliquant les Etats: le
dernier date de 1989 => la sous-région
est en paix
Il n’y a pas eu d’émeutes de la faim en
2008 (contrairement à Dk et Nkchtt) =>
migrants, capacités de résilience !
Peu d’effets collatéraux liés à la
situation au nord du Mali et/ou au
terrorisme
Des conflits récurrents autour des
questions d’élevage et d’agriculture…
Risques potentiel autour de l’extraction
minière (orpaillage anarchique).
7. Approche et vision de la
coopération transfrontalière
► Consolidation du développement, de la paix
et du vivre ensemble, de la sécurité et
amélioration de l’environnement dans un bassin
de vie présentant une homogénéité tant
humaine, sociale, culturelle
qu’environnementale et pourvu de potentialités
économiques.
► Construction d’un cadre de cohérence et de
régulation collective de la coopération TF dans
le bassin avec pour objectif à terme améliorer
significativement les conditions de vie des
communautés locales.
Le processus de coopération
transfrontalière repose sur…
1- Un engagement fort des Etats
2- Une pluralité d’acteurs motivés et mobilisés
3- Une zone d’intervention homogène
La coopération transfrontalière : une approche
intégrée
Un ancrage institutionnel fortSéquençage de la démarche
Démarche TF Activités Livrables
Connaissance des
contextes & susciter une
réflexion prospective
Mission d’identification
Entretiens individuels et focus group
Collecte de données (y compris GPS) et revue
documentaire
Analyse
Restitution
Répertoire des acteurs
Inventaire des initiatives
Base de données
cartographiques
Analyse des politiques publiques
nationales et régionales
Inscription
institutionnelle &
plaidoyer
Mission de plaidoyer des acteurs locaux
auprès des Etats
Forum de validation de la démarche
Engagements des Etats
Déclaration
Mémorandum
Concertation multi-
acteurs
& renforcement des
capacités
Mise en place d’un comité opérationnel TF
Animation de la concertation sur l’espace
transfrontalier : échelle locale, régionale,
bassin (réseau des maires) et nationale
Diagnostics participatifs
(monographies TF)
Plan de formation des acteurs
Modules de formation et outils
méthodologiques
Planification &
Mise en œuvre
Recherche de financements
Rencontres thématiques
Réalisation d’infrastructures socio-
économiques TF = Projets sectoriels (GRN,
éducation, santé, sécurité alimentaire, etc.)
Capitalisation
Plans d’actions prioritaires
Documents techniques et
financiers
Conventions locales, chartes,
ententes, etc.
Atlas, guides, etc.
8. La coopération transfrontalière : à retenir
5 leçons à retenir
1°) Les Etats restent encore trop centrés sur une logique de démarcation et n’envisagent que peu la frontière
comme un lieu de développement => Importance de l’apprentissage : partir de situations simples pour
construire l’expertise nationale et articuler les échelles (du local au national et transnational). Un long
processus de concertation à double mouvement qui doit :
- Construire la compétence coopération transfrontalière des Etats
- Encourager et outiller les acteurs locaux pour coopérer
2°) Sortir la coopération transfrontalière de l’informel : engagements institutionnels étatiques, cadre
contractuel approuvé (volonté politique et sécurisation des processus).
3°) Intégrer la coopération transfrontalière dans les enjeux des politiques de décentralisation : impliquer
les autorités locales, promouvoir les coopérations décentralisées…
4°) Importance du tiers médiateur neutre : pour rythmer, garantir la cohérence, animer, prospecter…
5°) Urgence d’innover en termes de fonds de soutien à la coopération transfrontalière (fonds leviers, fonds
souples, fonds regionaux…).
9. Exemple d’une gouvernance TF : le réseau des
maires
Principaux repères
• 2014 – 2015 : Rencontres entre les maires du Sénégal (Bakel), de la Mauritanie (Sélibaby, Gouraye,
Kaédi et Rosso) et du Mali (Kayes)
• Mai 2015 : Prise de contact du réseau avec l’OMVS
• Mai 2016 : Mise en place du réseau des maires du bassin du fleuve Sénégal en présence du
Secrétaire Général de l’OMVS et signature de la déclaration de Bakel
• Décembre 2016 - Janvier 2017 : validation du plan d’action du réseau avec la participation de
l’UEMOA
• 2017 : Elaboration d’une version provisoire des statuts, du règlement Intérieur et du plan de
communication
• 2017 : Présentation du plan d’action et d’un projet économique transfrontalier lors du comité de
suivi pour l’examen des TDR de la politique de coopération de l’UEMOA, à Ouagadougou (juillet) et
Participation au 5ème sommet Afrique – Union Européenne sur la coopération transfrontalière)
• Décembre 2017 : organisation d’une mission d’information et de sensibilisation auprès des
autorités administratives et maires du haut bassin du fleuve en Guinée pour leur intégration dans
le réseau
• Avril 2018 : participation au lancement du SATI
10. Exemple d’une gouvernance TF : le réseau des
maires du bassin du fleuve Sénégal
Le réseau des maires c’est :
• 37 maires du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal engagés
(signataires de la déclaration de Bakel)
• 1 instance de concertation pour :
– Animer, suivre et réguler les actions de coopération TF
– Valoriser les potentialités socio-économiques
– Redynamiser les partenariats entre les collectivités frontalières
– Co-construire et co-porter un plaidoyer politique fort auprès
des autorités nationales et des instances régionales (OMVS,
CEDEAO, etc.)
• 1 plan d’action TF autour de 5 axes : Développement
institutionnel et organisationnel du réseau
Développement économique local, Développement
socio-culturel Genre, Paix, Sécurité Gouvernance et
gestion durable des ressources naturelles, résilience au
changement climatique Communication, coopération et
partenariats
• 1 projet économique TF (mise en place d’une plateforme
d’unités de transformation multifonctionnelle dans l’espace
TF: Bakel, Ballou, Gouraye et Tafacirga)
Les perspectives
• Action de promotion pour l’élargissement du réseau à
d’autres maires du territoire et de la Guinée
• Processus d’élaboration du SATI BFS avec l’UEMOA
• Préparation du sommet mondial de l’eau prévu au
Sénégal en 2021
11. Exemple d’une gouvernance TF : le réseau des
maires
Les partenaires du réseau
• UEMOA
• OMVS
• Ministère de la Gouvernance locale, développement et
aménagement du territoire (Sénégal)
• Agence de développement local (Sénégal)
• SAED
• L’ARD de Tambacounda et les autres structures d’appui au
développement local au Mali, Mauritanie, Sénégal et Guinée
• Grdr
12. Le cas de la coopération TF dans le bassin du
Karakoro
République
Islamique de
Mauritanie
République
du Mali
13. Le cas de la coopération TF dans le bassin du
Karakoro
Historique : rappel des principaux repères
• Septembre 1989 : Accord de coopération pour le bon voisinage entre le Mali et la Mauritanie (accord sur la
transhumance)
• 1996 : Première rencontre transfrontalière entre les communes du Karakoro à Baediam;
• Mars 2003 : Formulation d’une note d’opportunité et premiers contacts avec les administrations centrales du Mali
et de la Mauritanie, la commission européenne, le SCSAO, Enda…
• 2005 : étude diagnostic de l’initiative Karakoro (financement UE)
• Août 2005 : Engagement formel des deux États et des autres partenaires (SCSAO, CCFD, DCE-RIM).
• Sept 2006 : Organisation de la rencontre institutionnelle de validation de l’initiative (Déclaration de Nouakchott).
• Février 2007: Définition concertée du plan d’actions à Kayes.
• Janvier 2008 : Rencontre de Bamako – Signature du Mémorandum de Bamako et validation du document
technique et financier (DTF).
• 2008 et suivantes : Plaidoyer sur la coopération TF, recherche de moyens financiers, actions concrètes
(expérimentation : eau, GRN, culture, etc.).
14. Le cas de la coopération TF dans le bassin du
Karakoro– La concertation intercommunale
• 2015 : démarrage du projet de l’opérationnalisation des initiatives intercommunales des municipalités du Bassin du
Karakoro (avec l’appui du Grdr, sur financement du SCAC)
• 2015 (13 décembre) : création du cadre de concertation intercommunale du Karakoro, associant 5 communes (Ould
Yengé, Boully, Souvi, Baédiam et Khabou) de la rive droite;
• 2016 : Elaboration du premier plan Intercommunal d'Actions Environnementales et plan d’action climat territoire
(Baediam, Khabou, Soufi et Boully) (avec l’appui du Tenmiya/Grdr sur financement de l’UE);
• Création d’un siège à Chalkha, dans la commune de Boully en Mauritanie;
• Désignation d’un président (Maire de Baédiam) et d’un facilitateur;
• Contribution financière de 3% du budget de fonctionnement de chaque commune;
• Sensibilisation des membres du CCI, leaders associatifs et Maires sur la sécurisation des cultures de décrue et création
des parcours transhumants dans le bassin de Karakoro;
• Production d’une étude diagnostique locale faisant état du niveau actuel de mobilisation des ressources propres et des
potentialités fiscales des communes membres;
• Organisation de 4 réunions trimestrielles de cadre de concertation intercommunale regroupant 5 membres par
commune;
• Élaboration et signature d’une convention d’entente intercommunale approuvée par les autorités par faute d’un vide
juridique sur les intercommunalités en Mauritanie;
15. Le cas de la coopération TF dans le bassin du
Karakoro – Perspectives
Au niveau de l’intercommunalité du Karakoro (Mauritanie)
• Validation de l'adhésion de nouvelles communes, par les conseils municipaux (Lahraj et Aweinatt) puis
l'engagement formel des maires dans l'INKA;
• Formalisation du statut associatif de l'intercommunalité mauritanienne, étape provisoire en attendant
l'évolution du cadre juridique;
• Recherche de partenaires techniques et financiers (cas de la Plaine Commune en France)
Au niveau de la coopération transfrontalière
• Organisation d’une réunion de cadre de concertation transfrontalier à Kayes au Mali avant fin 2018;
• Plaidoyer pour la relance du projet de l’aménagement concerté du bassin du Karakoro entre les deux pays
riverains ;
• Rendre les mesures prises opérationnelles : campagne de communication (du villageois à l'institutionnel),
suivi de leur application,
• Suivi des travaux du comité de vigilance : inventaires des cas traités (prévention, et résolution de conflit),
auto-évaluation, appui-conseil de renforcement du dispositif
• Organisation d’un festival ou caravane transfrontalière pour favoriser l’intégration des populations riveraines
• Signature d’une convention formelle sur la coopération transfrontalière entre les 2 intercommunalités (ACGK
et INKA)