Rétrospective 2014 des meilleurs articles parus sur le blog Insurance Speaker, qui décrypte les grandes tendances et l'actualité du secteur de l'Assurance.
2. Le digital bouleverse plus que jamais
tous les secteurs d’activité, tous les
métiers. Et l’assurance n’échappe pas
à la règle. Le marché apparaît toujours
plus compétitif et en forte transformation
du fait de l’évolution des comportements
et de la réglementation (ANI, contrats
responsables, loi Hamon, dépendance, loi
Eckert…).
Pour faire face à cette conjoncture,
les assureurs doivent construire une
stratégie différenciante et robuste, rester
vigilants quant aux risques nouveaux et
s’adapter aux évolutions structurelles.
En parallèle, il leur faut rester à l’écoute
des moyens offerts par les innovations
du secteur (digital, objets connectés, Big
data). Cette exigence est indispensable,
notamment pour refondre la relation
client et mettre au point de nouvelles
offres incluant des volets de prévention
plus importants (domotique, santé…).
Faire émerger l’innovation, accompagner
les projets de transformation : c’est
justement la mission de nos consultants
spécialisés dans le domaine de
l’assurance.
À travers leur blog, Insurance Speaker,
ces derniers partagent leur vision des
grands enjeux de demain avec nos clients.
Organisé autour des thématiques clés
du secteur de l’assurance et de ses
parties prenantes, ce blog a vocation à en
décrypter les grandes tendances et à en
commenter l’actualité.
Nous sommes fiers de vous présenter
cette première édition des « Cahiers
d’Insurance Speaker ». Elle est l’occasion
d’une rétrospective de nos meilleurs
articles parus sur l’année 2014 : catnat,
cyber-risques, eurocroissance, objets
connectés… : les transformations
majeures du secteur ont été passées à
la loupe. Prenons le temps de savourer
ensemble ce cru 2014 avant de nous
lancer à l’assaut de 2015.
Bonne lecture et à bientôt… sur notre blog
Insurance Speaker !
PHILIPPE DAJEAN
Directeur associé
ÉDITO
2
5. 5
CHAPITRE N°1
RÉGLEMENTAIRE
P. 06
SOLVABILITÉ 2 : ENJEUX ET CONTRAINTES POUR LES ASSUREURS
P. 10
QUEL FINANCEMENT POUR LES RETRAITES EN FRANCE ?
P. 14
ADOPTION DE LA LOI HAMON : QUELS CHANGEMENTS POUR LES ASSUREURS ?
8. 8
Pourdonnerunevisiondelasolvabilitéqui
soitlaplusfiablepossible,denouvelles
normesdecalculontétédéfinies.Ainsi,
onpassed’uneévaluationdescapitaux
envaleurcomptable(selonlesnormes
IFRS)àuneévaluation« bestestimate »
quiintègrelanotiond’expérience
duportefeuilledanslescalculs.Les
calculsd’actifs,defondspropresetde
provisionssontdoncplusadaptablesaux
portefeuillesdesdifférentsassureurs.
Pilier 2 : les exigences qualitatives
Ce pilier implique la mise en place
d’un dispositif interne de maîtrise
de tous les risques (financiers,
techniques, opérationnels) auxquels
peut être confronté un assureur,
pour qu’à tout moment il puisse
avoir une vision précise de l’état de
sa solvabilité. Et les régulateurs
nationaux contrôleront ces systèmes
de maîtrise des risques, qui reposent
sur les principes suivants : mise en
place de fonctions clés (Actuariat,
Audit interne, Conformité et Gestion
des risques), gouvernance saine
prudente et effective, politique de
qualité des données, mise en place
de l’ORSA (Own Risk and Solvency
Assessment), dispositif interne de
maîtrise des risques.
Pilier 3 : la communication financière
Ce pilier introduit le principe de
discipline de marché, les exigences
sont la publication d’informations
précises sur l’activité de l’assureur.
L’ensemble des acteurs européens
doit renseigner les mêmes types de
modèles, permettant une meilleure
transparence du marché et une
comparabilité simplifiée entre les
acteurs. Ces informations doivent
être fournies périodiquement par le
biais de deux types de document, à
transmettre par l’assureur :
Des rapports « narratifs », qui
donnent une vision descriptive de la
politique prudentielle mise en place
par l’assureur : le SFCR (Solvency
Financial and Condition Report) et le
RSR (Regulator Supervisory Report).
Des reportings quantitatifs, appelés
QRT. Il s’agit de tableaux de bord
dont les données ont été définies par
l’EIOPA. Ils couvrent les principaux
domaines d’activité d’un assureur :
gestion d’actifs, provisions techniques,
fonds propres, bilan, programme de
réassurance, analyse de variations…
9. 9
Réglementaire
LES IMPACTS SUR LES
ENTREPRISES
Souvent critiquée sur son approche
trop prudentielle pouvant être un
frein pour les assureurs, la Directive
Solvabilité 2 a néanmoins donné
lieu à beaucoup de travaux pour la
mise en conformité chez tous les
acteurs. Les différentes études
d’impact ont d’ailleurs montré que
les assureurs du marché français ont
un niveau de capitaux propres qui est
quasi constamment au-dessus des
exigences prudentielles, et ce près de
deux ans avant l’implémentation de la
Directive.
De manière générale, l’ampleur des
travaux déjà entrepris ou encore en
cours pour se mettre en conformité à
la Directive est très importante.
En effet, les assureurs sont confrontés
à des thématiques nouvelles
pouvant pousser à revoir les outils
informatiques dans leur globalité.
C’est particulièrement le cas sur la
récolte des données nécessaires à
l’élaboration des QRT.
Mais force est de constater que
ces travaux de mise en conformité
peuvent représenter l’occasion pour
les assureurs de s’interroger sur
leur système de pilotage, et que les
apports peuvent aller au-delà de la
simple mise en conformité.
Certains acteurs pourront donc
utiliser ces travaux pour adapter
également leurs outils de pilotage
et éprouver la performance de leur
système d’information.
Au-delà des contraintes imposées,
Solvabilité 2 doit s’avérer bénéfique
pour les assureurs, en mettant les
travaux à profit pour une refonte de la
politique prudentielle, avec de réels
apports en termes de maîtrise des
risques et de qualité de données.
11. Tenter de répondre à cette question
tourne vite au débat idéologique en
France. Fière de la tradition de solidarité
dans laquelle s’inscrit le système de
retraite par répartition, elle se cabre
volontiers lorsqu’elle est acculée à des
réformes qu’elle sait pourtant imposées
par les évolutions démographiques et
économiques. Voici quelques clés pour
mieux comprendre les dispositifs de
retraite existant en France et appréhender
avec plus d’objectivité ce grand défi qu’est
l’avenir du financement des retraites.
DEUX GRANDS SYSTÈMES DE
RETRAITE... SUR TROIS PILIERS
Le 1er
pillier couvre le régime général
de la sécurité sociale, obligatoire, dont
le régime dit « de base », qui est un
système par répartition. Les contrats
collectifs de retraite supplémentaire,
appartenant à la catégorie de l’épargne
retraite entreprise, constituent le
2ème
pilier. Le 3ème
pilier, enfin, couvre
les contrats individuels de retraite
complémentaire. Les 2ème
et 3ème
piliers
appartiennent au système de retraite par
capitalisation.
Les dispositifs de retraite par répartition
(1er
pilier)
Reposant sur la solidarité et l’équité, la
retraite par répartition comprend deux
niveaux.
Le régime général de base, obligatoire
et concernant l’ensemble des salariés
du secteur privé ; il est financé par les
cotisations salariales, les cotisations
patronales et est subventionné par l’État.
Les différents régimes de retraite
complémentaire obligatoires regroupant
des catégories de travailleurs et gérés
par différentes caisses ou fédérations. Ils
assurent un complément de retraite aux
crédirentiers de la retraite de base, financé
par les cotisations et abondé par l’État.
Leur fonctionnement en points les classe
de facto dans la catégorie « à cotisations
définies » : le cotisant connaît la valeur
du point en phase de cotisation, mais pas
encore la valeur qu’il aura atteint lors du
calcul du montant de sa pension de retraite
(sa valeur dite « de service »).
Le principe de la retraite par répartition
est qu’à un instant T, les cotisations des
actifs financent les pensions des anciens
cotisants à la retraite. Le montant d’une
pension est calculé sur la base des
salaires de référence du cotisant et est
Réglementaire
11
12. soumis à conditions (durée de la période
de cotisation, événements de carrière, par
exemple). Pour autant, la mutualisation
reste le principe régissant ce régime basé
sur la solidarité intergénérationnelle, et
qui de plus garantit un montant minimum
de pension de retraite aux personnes ne
pouvant bénéficier d’une retraite à taux
plein.
Les dispositifs de retraite par
capitalisation (2ème
et 3ème
pilier)
L’adhérent à un contrat d’épargne
retraite constitue au cours de sa vie
professionnelle un capital en versant des
primes régulières ou exceptionnelles qui
sont investies sur des supports financiers.
Lorsque l’adhérent atteint l’âge de la
retraite, son capital valorisé est converti
en revenu sous la forme d’une rente
qui peut être viagère et réversible à son
conjoint survivant ou ses héritiers, ou
sous la forme d’un versement unique, en
fonction des modalités prévues au contrat.
L’épargne acquise peut également être
débloquée avant l’âge de la retraite en cas
de survenance d’événements, là encore
prévus au contrat.
Ces contrats d’épargne retraite peuvent
être collectifs ou individuels et sont
commercialisés et gérés par les
Compagnies d’Assurance, les Instituts de
Prévoyance ou les Mutuelles. Ils sont régis
par le Code Général des Impôts et le Code
des Assurances qui en fixent les modalités.
Les contrats collectifs de retraite
supplémentaire. Ces contrats
appartiennent à la catégorie des contrats
collectifs d’épargne retraite entreprise.
Ils sont souscrits par une entreprise pour
le compte de ses salariés, ou une partie
d’entre eux, qui en sont les adhérents et
qui alimentent un fonds collectif placé en
valeurs mobilières auquel l’entreprise
abonde, et duquel seront désinvesties les
prestations dues aux adhérents sortants.
Ces contrats fonctionnent à la fois sur
le principe de la capitalisation avec un
lien mécanique entre le montant des
primes versées par un adhérent et celui
des prestations dont il bénéficiera, mais
avec une dose de mutualisation puisque
le risque est partagé au niveau d’un
groupe avec une gestion du risque de type
assurantiel, auxquels peuvent s’ajouter
des garanties de prévoyance.
Les contrats individuels d’épargne
retraite. Ce sont des contrats d’épargne
retraite par capitalisation, souscrits
à titre individuel et facultatifs, dont
les modalités sont régies, comme les
contrats d’assurance retraite collectifs,
par un cadre fiscal et par le Code des
12
13. Assurances : types et conditions de
versements en période d’activité, gestion
de l’investissement, éventuelles conditions
de sortie anticipée, régime fiscal appliqué
aux cotisations et aux prestations.
UNE ÉVOLUTION DU DOSAGE
RÉPARTITION/CAPITALISATION
EST-ELLE EN COURS ?
Quels que soient les ajustements
apportés au système de financement des
régimes de retraite par répartition afin
d’en limiter les déficits comptables et à
terme en assurer la pérennité, le montant
des pensions de ces régimes ne peut être
maintenu à sa hauteur actuelle et son
érosion se poursuivra.
Cette diminution progressive du taux
de transformation (le ratio montant
de la pension de retraite/revenu de
référence) est-elle inéluctable ? Oui, sauf
à demander aux actifs de tels efforts pour
le maintenir à son niveau actuel qu’ils
seraient tentés de remettre en question
le dogme tout français : « défendre le
système de la répartition est courageux et
généreux, développer la capitalisation est
le choix de libéraux sans cœur à l’égard
des plus démunis ». Cet effort ne leur est
et ne leur sera pas demandé. Le montant
des pensions de retraite par répartition
continuera à diminuer.
Mécaniquement, les personnes les plus
exposées aux aléas économiques n’auront
pas les moyens de s’offrir une retraite
supplémentaire pour pallier la baisse
du montant de la pension du régime
général qu’ils percevront lorsqu’ils seront
retraités. Les plus prévoyants et les plus
favorisés économiquement adhèreront ou
adhèrent déjà à un ou plusieurs contrats
d’assurance retraite par capitalisation.
Même si, en 2013, la part des dépenses
publiques consacrée aux retraites par la
France est l’une des plus fortes des pays
de l’OCDE, la part de la capitalisation dans
les retraites des Français augmentera
inexorablement.
L’avenir de la retraite en France ? C’est La
Cigale et la Fourmi.
Une version plus détaillée de l’article est
disponible sur Insurance Speaker.
Réglementaire
13
14. 14
ADOPTION DE LA LOI HAMON :
QUELS CHANGEMENTS
POUR LES ASSUREURS ?
Par Matthieu Mottin - 24 février 2014
15. 15
La loi de consommation, appelée
également loi « Hamon » a été adoptée
le 13 février 2014 par le Sénat. Cette
loi, qui modifie les rapports entre
professionnels et consommateurs
dans l’objectif de donner plus de
pouvoir d’achat à ces derniers, impacte
fortement le modèle stratégique jusqu’à
présent connu du secteur de l’assurance
français. Éclairage sur les changements
que cette nouvelle loi va entraîner pour
les assureurs français : quels avantages
et quels bénéfices tirer de ce texte qui
ne fait pas l’unanimité ?
LA LOI HAMON APPLIQUÉE AU
SECTEUR DE L’ASSURANCE
La loi de consommation, mise en
place pour garantir les intérêts
des consommateurs face aux
professionnels, cible directement les
acteurs du monde de l’assurance et
particulièrement les conditions de
résiliation des contrats d’assurance.
Le principe est simple : permettre aux
assurés de faciliter la résiliation de leur
contrat, sans préjudice financier.
Ainsi, pour les contrats automobile,
moto, MRH et pour les contrats
affinitaires (associés à l’achat d’un bien
ou d’un service comme la téléphonie
mobile par exemple), l’assuré peut
désormais résilier son contrat à tout
moment de l’année, après un an
d’ancienneté et sans désavantage
financier : on parle alors de résiliation
infra-annuelle.
Cette loi vient bouleverser les pratiques
existantes sur le marché de l’assurance,
car auparavant, l’unique moment de
résiliation était la date anniversaire
du contrat. Le modèle de l’assurance
automobile et MRH français en tant que
tel se trouve donc déstabilisé au profit
du consommateur.
DES BÉNÉFICES POUR LES
CONSOMMATEURS…
Cette facilité de résiliation vise à limiter
l’augmentation des prix pratiqués par
les assureurs ainsi que les contraintes
qui lient les assurés à leur assureur,
en augmentant les possibilités pour
le consommateur de se tourner vers
la concurrence. Toutefois, ce n’est
pas dans les habitudes des Français
de changer constamment de contrat ;
ils préfèrent établir un lien avec un
interlocuteur expert afin d’échanger sur
les garanties couvertes par les contrats
et les modalités de remboursement.
Ce qui est d’autant plus vrai dans
le domaine de l’assurance dont la
complexité n’est plus à démontrer.
Réglementaire
16. 16
Et pour savoir si les consommateurs
préfèrent changer tous les deux
ans d’assureur, prenant ainsi le
risque de souscrire à des contrats
qui ne correspondent pas à leurs
besoins (choix précipités, peu ou mal
conseillés…), il faudra attendre le bilan
de fin d’année, d’ailleurs très attendu.
Les comparateurs de prix sur internet
seront probablement les grands
gagnants de cette loi. Lors d’un
désaccord avec un assureur ou dans
l’optique de trouver un contrat plus
avantageux, l’assuré ira comparer les
prix du marché sur internet, qui affiche
des prix jusqu’à 40 % moins chers mais
sans aucune relation de proximité avec
l’assureur.
Concernant les contrats santé, une
transparence de la couverture est
obligatoire. Pour les actes et frais de
soins les plus couramment pratiqués,
le remboursement en euros et le
montant explicite du reste à charge
devront ainsi être accessibles aux
assurés. Et non plus en % BR ou
FR-SS, comme actuellement.
MAIS LES PROFESSIONNELS
RESTENT INQUIETS
L’assurance dommage dont fait partie
l’automobile et la MRH est déficitaire
pour l’année 2013, le montant des
sinistres versés étant supérieur aux
primes perçues. À partir de ce constat,
il faut s’attendre à un bouleversement
de son modèle et de sa stratégie,
auquel vient s’ajouter maintenant
la loi de consommation. Le business
model de l’assurance dommage
devrait donc inéluctablement évoluer :
l’assureur devra veiller à sécuriser son
portefeuille existant en accentuant la
qualité du service client tout en allant à
la conquête de nouveaux adhérents.
Les assureurs devront également faire
face à de forts mouvements au sein de
leur portefeuille. Habitués à un faible
turnover, ils seront amenés à prendre
certaines mesures pour faire face à
ces changements afin de segmenter
leur portefeuille et proposer des
contrats ciblés : mesures tarifaires
plus sophistiquées, étude du niveau de
fidélité, individualisation des primes,
adaptation aux offres concurrentes…
Certes, la France n’est pas encore au
même stade que les pays anglo-saxons
où le taux de résiliation avoisine les
17. 17
60 % en raison de leur modèle avec
tacite non-reconduction du contrat
(clôture du contrat si l’assuré ne se
manifeste pas). Néanmoins, selon
l’argus de l’assurance, il faut s’attendre
d’ici deux ans à un turnover sur les
contrats automobile de 25 % au lieu de
14 % actuellement.
Enfin, l’actualité brûlante du moment
au sujet de ce texte revient au secteur
de l’optique que la loi vise à libéraliser
en vue d’en diminuer les tarifs et
de faire entrer plus de concurrence
via internet. Si la France accuse des
prix de lunettes très supérieurs à
ses voisins européens, les opticiens
voient malgré tout d’un très mauvais
œil l’accord d’ouverture des fonds de
commerce prévu dans le cadre de la loi
à des personnes non diplômées. Cela
se traduirait selon eux par des pertes
d’emplois en masse. Pourtant cette
mesure pourrait favoriser l’essor des
ventes de lunettes sur internet et ainsi
faire baisser significativement les prix
pour les consommateurs.
La loi de consommation, parue au
journal officiel le 31/12/2014, risque
bien de changer en profondeur les
pratiques des assureurs. À quand
une extension de la résiliation infra-
annuelle de cette loi sur les contrats
individuels santé et prévoyance des
consommateurs afin de leur donner
plus de liberté ?
Réglementaire
19. 19
RISQUES
P. 20
CYBER-ASSURANCE, OU QUAND LES CYBER-RISQUES PRENNENT DE L’ASSURANCE
P. 24
LA PROPORTIONNALITÉ DANS SOLVABILITÉ 2 –
MISE EN CONFORMITÉ DES PETITES STRUCTURES AU PILIER 2
P. 28
LES COMPARATEURS D’ASSURANCE EN LIGNE :
QUELS RISQUES POUR LES ASSUREURS ?
CHAPITRE N°2
26. 26
LA PROPORTIONNALITÉ :
UN ÉLÉMENT DE RÉPONSE
DIFFICILE À METTRE EN PLACE
Leprincipedeproportionnalitéest
inscritdansl’ensembledestraitéset
directivesdel’UnionEuropéenne.Pourles
entreprises,latranspositiondesdirectives
doitfairel’objetd’uneapplicationau
plusjusteenintégrantlesbesoinset
contraintesdel’entreprise.L’objectifest
denepas«surcharger»lastructureen
matièredeconformitéréglementaire.
Lespetitesstructuresdoivent
d’autantplusappliquerleprincipede
proportionnalitéqueleurbusinessmodel
estsimple.
Laproportionnalitésembleêtrele« Saint
Graal»pourlespetitesstructures.
Pourtant,ceprincipeaétépendant
longtempslavictimedesfoudresdes
associationsreprésentatives.Eneffet,
malgréderécentesévolutions,la
réglementationrestepeuprécisesur
l’applicationdelaproportionnalité.
Aujourd’hui,c’estauxassureursdejuger
duniveaudeproportionnaliténécessaire
àmettreenœuvreetd’apporterla
justificationdecettepertinenceau
régulateur.
MISE EN ŒUVRE DU PRINCIPE
DE PROPORTIONNALITÉ : LES
BONNES PRATIQUES
L’intégrationdelaproportionnalitédoit
êtreadaptéeauxcontraintesindividuelles.
Parconséquentlesmodalitésdemiseen
applicationdiffèrentd’unestructureàune
autre.
Néanmoins,certainesbonnespratiques
peuventêtrerespectéesafindelimiter
l’expositionauxrisquesetmettreen
applicationladirective«sereinement».
Empêcher toute déstabilisation de
l’organisation et de la gouvernance
L’objectifdelamiseenœuvredela
proportionnalitéestd’assurerune
bonnecouverturedesrisquesdel’entité
sansremettreencauseoufragiliser
sonorganisation.L’ACPRad’ailleurs
publiédesdirectives«macro»relatives
auxpointsdegouvernancepouvant
êtresourcedeblocagepourlespetites
structures.
Limiter la facture de mise en
conformité…
Ilestnécessairedemaximiserl’utilisation
desdispositifsexistantspourlimiterles
investissementscoûteux.Ainsi,lamise
enplacedesfonctionscléstellesque
l’auditpouvantengendrerdescoûtsRH
27. 27
importants,desmutualisationspeuvent
êtreeffectuées.Parexempleenfaisant
supporterlecontrôleinterneetlerisk
managementparlamêmeéquipe,ou
ennommantdesauditeursinternes
directementissusdumétierdela
structure…
... et choisir la bonne stratégie pour sa
captive
Laquestiondescaptivesestunpoint
épineuxpourl’ensembledesstructures.
Comptetenudeleurstatutd’assurance,
ellessontdansl’obligationderespecter
lesexigencesdeSolvabilité2.Par
conséquent,unemiseenconformitépeut
s’avérernécessaire.
Pourlespetitesstructures,lesdifficultés
sonttrèscomplexesetnombred’entre
ellesneserontpasenmesured’atteindre
leniveaudesolvabilité.Ainsi,des
questionsdoiventseposerpourchoisir
lastratégieadaptée:suppressiondela
captive,fusionavecd’autrescaptivesou
diversificationdesrisques.
Empêcher l’émergence d’une
multitude de projets et de sous-
projets
LeplusgranddangerdeSolvabilité2et
delamiseenconformitéauPilier2pour
lespetitesstructuresestlatentation
d’initierenparallèledenombreux
chantiersdépendantslesunsdesautres.
Contrairementauxgrossesstructures,
lespetitesstructuresdoiventlancerde
nombreuxchantierscouvrantpresque
l’intégralitédesexigencesdeSolvabilité2.
Ilestdoncnécessairedesélectionnerles
chantiersàprioriseretdedéfinirunplan
d’actionspragmatique.
Lamiseenconformitéauxexigences
degouvernanceetplusglobalementau
Pilier2vas’avérerdifficilepourlespetites
structures.Laproportionnalitépermettra
sansaucundoutedefacilitercettetâche
maislesinstancesreprésentatives
devrontêtrevigilantessurcesaspects
lorsdelatranspositiondeladirective.
Risques
33. MARKETING
DÉVELOPPEMENT
P. 34
L’ÉVOLUTION DE LA DISTRIBUTION DANS LA BANQUE ET L’ASSURANCE :
DE LA RUPTURE ORGANISATIONNELLE À LA RECHERCHE D’INNOVATION
P. 38
PROJET DE LOI 2014 SUR LA DÉPENDANCE :
QUELLES PERSPECTIVES POUR LES OFFRES PRIVÉES ?
P. 42
LES SURCOMPLÉMENTAIRES : BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN ?
P. 45
EURO-CROISSANCE ET VIE-GÉNÉRATION : UN SUCCÈS INCERTAIN ?
CHAPITRE N°3
33
34. 34
ÉVOLUTION DE LA DISTRIBUTION
DANS LA BANQUE ET L’ASSURANCE :
DE LA RUPTURE ORGANISATIONNELLE
À LA RECHERCHE D’INNOVATION
Par Manuel Carty - 21 mai 2014
35. 35
Lesmutationsrapidesdel’environnement
amènentlesorganisationsàrepenser
leurmodèlededéveloppement.La
distribution,entantquevecteurde
productionetdelivraisondelavaleur,
occupeuneplacestratégique.Alors
quelamiseensynergiedescanaux
physiquesetdigitauxmetenlumièrela
complexitédecesenjeux,ilapparaîtque
lesprincipauxdéfisàrelevernesontpas
tantorganisationnelsqueculturels.Les
acteursdoiventpourtanttrouverdesrelais
dedifférenciation,dansuncontexteoùles
opportunitésd’innovationnemanquent
pas!
UN MARCHÉ QUI SUBIT LA
PRESSION D’IMPORTANTS
FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX
Lacrisefinancièreetéconomique,les
évolutionsréglementaires,lesnouveaux
usages:autantdefacteursquiont
contribuéàtransformerlesmodes
dedistribution.Aprèsavoiropéréun
recentragesurleuractivitédedétail,puis
procédéàdemultiplesconcentrations,
lesopérateursbancairess’attaquent
àleurréseaudedistribution.L’heure
estàlarecherched’authenticitéetde
transparence,afindes’inscriredans
unelogiquedecroissancedurable.C’est
aujourd’huid’autantplusvraiqueles
nouvellestechnologiesontengendréune
dématérialisationetunevirtualisationde
nosrelations,nousamenantàrevoirla
notionmêmedeproximité.
L’agencephysiqueoccupeunrôle
centraldansledispositifrelationnel.
Aujourd’hui,elledoits’interconnecter
aveclesautrescanauxdanslebutde
fluidifierleparcoursclient.L’optimisation
descircuitsdedistributionpermetalors
lamiseenœuvred’unerelationclient
répondantauxdéfisdel’environnement.
Leprincipalchallenged’unebanqueest
doncderemettreleclientaucentredes
orientations.Ils’agirad’offrirlechoixdu
canalaubonmoment,enfonctiondu
besoin,avecunserviceadapté,voiresur
mesure.
UNE COMPLÉMENTARITÉ DU
DIGITAL ET DU PHYSIQUE À
APPRÉHENDER
Cettetransformationnedatepasd’hier :
lesbanquesanglo-saxonnesontparié
dèsledébutdesannées2000surla
multiplicationdesnouveauxcanauxà
desfinsd’optimisationetderentabilité.
L’objectifprincipaldecettedémarcheétait
alorsdefournirvialewebdesservices
àfaiblevaleurajoutéeà«laclientèlede
masse»,defaçonàcequelesagences
libèrentdutempspourproposerdes
servicespersonnalisésàlaclientèlehaut
Marketing Développement
36. 36
degamme.Restequelesconséquences
decettestratégiededistributionnefurent
pascellesescomptéesparlesbanques
anglo-saxonnes,bienaucontraire…
UNE PRESSION
CONCURRENTIELLE ACCRUE
SUR LE SECTEUR BANCAIRE
Depuislesannées2000,laconcurrence
s’intensifie.Lamulti-bancarisationse
développe;lesclientssontàlarecherche
desmeilleurstarifsetservices.Les
nouvellestechnologiesontcontribué
àaccroîtrecephénomène.Lepouvoir
denégociationduclientvientdoncfaire
pressionsurl’environnement.Biensûr,
l’omniprésencedelatechnologieetle
développementdescanauxnumériquesa
aussieupourconséquenceunebaissede
fréquentationdesagences.Parailleurs,
lesnouvellesréglementations(BâleI,
BâleIIpuisBâleIII)ontencouragécette
nouvelledonneenprivilégiantlacaptation
del’épargne.Enfin,denouveauxentrants
commeCarrefourviennentconcurrencer
lesbanquessurleurpropreterrain.
DANS LE DOMAINE DE
L’ASSURANCE, UN DÉFI AVANT
TOUT CULTUREL
Dansledomainedel’assurance,
nousretrouvonsbiensûrlesmêmes
facteurs:appropriationd’internetpar
leconsommateur,distanciationdela
relation,omniprésencedesréseaux
sociauxouencorearrivéemassivede
nouveauxentrants.Ilestaujourd’hui
deplusenplusdifficiledegénérerdu
traficenagencecarlescomparateurs
permettentdeserenseignerdemanière
plusautonome.Deplus,lesassureurs
sontsoumisàunefortepressiondu
marché.Enfin,lecontexteréglementaire,
plusvolatile,aaccrulaconcurrence.
Surcemarchéaussi,ilestplusque
nécessaireaujourd’huideremettrele
clientaucentredelarelation,desortir
d’unelogiquededistributionensilos
pourviseruneimbricationdesdifférents
canaux.Cedernierpointrestecrucial:
ilimpliqueaujourd’huipourlesacteurs
decemarchéd’opérerd’importantes
transformationsauseindeleurs
organisationsetsystèmesd’information.
Restequel’implémentationdevéritables
stratégiescrosscanals’imposeavanttout
commeundéficultureletmanagérial.
Cetteexploitationdesnouveauxcanaux
nedoitpasserésumeràunesimple
extensiondesfonctionnalitésetservices :
ellesupposeaussideréinterpréteret
d’accorderlesvaleursdelamarque.
37. 37
UNE CAPACITÉ D’ÉVOLUTION
À RELIER AU MODÈLE DE
DISTRIBUTION DES ACTEURS
Lamanièredontinternetestintégrédans
lesdispositifsderelationclientdépend
desmodèlesdedistribution.
Lescompagniestraditionnellesontfait
d’internetuncanaldesoutienàleur
réseaud’agentsgénéraux,maisces
évolutionsseheurtentàd’importantes
barrièresorganisationnelles.
Pourlesmutuellesd’assurance,
l’orientationclientsemblebienimprégnée
auseindeséquipesetdesprocessus,
maisellesdoiventfaireévoluerleur
stratégiedemarquedansunelogiquede
distributioncrosscanal.
Lesgroupesdeprévoyance,pourleur
part,nebénéficiantpasdesatoutsque
peuventoffrirlesréseauxphysiques
importants,peuventinnoverencombinant
approchephysiqueetdigitale.
QUEL NOUVEAU RÔLE DE
L’AGENCE PHYSIQUE ?
Enrésumé,nousassistonsbienàune
rupturedesmodèlesorganisationnels,
oùladistribution,enproieàde
profondesmutations,occupeune
placedepremierrang.Lesmodèles
dedéveloppementévoluentettendent
versunrepositionnementduclientau
centredudispositif,avecpourambition
parallèledemieuxprendreencomptele
caractèresystémiquedecetteapproche,
etd’innoverafindesedifférencier.
Danscecontextedemiseensynergie
desmoyens,quelleplacepourl’agence
physiquedite«traditionnelle »?
Comments’intègre-t-elledansun
parcoursclientremodelé,interactifet
digitalisé?Etsurtout,quellerôlepourle
conseiller,toujourspierreangulaired’une
relationclientcomplexeàappréhender?
Marketing Développement
38. 38
PROJET DE LOI 2014
SUR LA DÉPENDANCE :
QUELLES PERSPECTIVES
POUR LES OFFRES PRIVÉES ?
Par Philippe Collenot - 14 février 2014
39. 39
Nous connaissons tous, parmi nos
proches, des aïeux dont la fin de vie se
déroule en établissement médicalisé
parce qu’ils ne peuvent plus accomplir
seuls les actes de la vie quotidienne.
Cette perte d’autonomie, d’origine
physique ou mentale, définit l’état de
dépendance. Des aides publiques,
telle l’APA (Allocation Personnalisée
d’Autonomie), financent partiellement
et de façon insuffisante l’aide au
maintien à domicile ou l’hébergement
en établissement spécialisé. Il reste en
moyenne à la charge de la personne
plus de 1 400 euros par mois. À horizon
2040, ce reste à charge devrait tripler.
La participation des assurances
privées reste mineure. Avec 5,5
millions de contrats, principalement en
complémentaire santé dont 40 % sont
souscrits à la MGEN, et 550 millions
d’euros de cotisations, le marché
français de l’assurance dépendance
semble peu développé. Ces contrats
peuvent être souscrits dans un cadre
collectif ou individuel et mettent en
jeu une garantie dépendance partielle
ou totale complétée par des garanties
offrant des services d’assistance
(ex : aide-ménagère) ou un capital
d’équipement (ex : lit médical
électrique).
DISPOSITIFS DE LOI À L’ÉTUDE
Dans la perspective d’une législation,
les pouvoirs publics ont étudié trois
scénarios de financement :
Le premierscénario consiste à
favoriser une diffusion de la garantie
dépendance, dans des contrats de santé
complémentaire, ou d’assurance vie,
dans un cadre collectif d’entreprise.
Une incitation fiscale à la souscription
passerait par une taxe sur les contrats
individuels facultatifs qui n’incluraient
pas la garantie dépendance.
Le secondscénario vise à mettre
en place une cinquième branche
d’assurance maladie, qui créerait une
assurance universelle, obligatoire
et gérée par la sécurité sociale par
répartition avec des cotisations
proportionnelles aux revenus.
Le troisièmescénario envisage un
système fondé sur une assurance privée
universelle obligatoire réduisant très
significativement, à terme, la dépense
publique. Ce système inciterait à faire
cotiser le plus grand nombre à partir
d’un âge plancher, avec une aide pour les
plus modestes. Les personnes qui ne
souscriraient pas, ou très tardivement,
se verraient pénalisées. Au moment de
Marketing Développement
40. 40
la dépendance, l’aide publique apportée
pourrait faire l’objet d’une récupération
sur la succession. Une généralisation
de ce type d’assurance permettrait de
supprimer la sélection médicale et les
délais de carence.
Le second scénario, déjà envisagé depuis
de nombreuses années, est proche de
celui déjà mis en place en Allemagne,
qui a fait l’objet de nombreuses critiques.
En effet, ce dispositif ne couvre pas
toutes les dépenses et présente des
déficits conséquents. De plus ce système
se fragilise avec le vieillissement de
la population et la baisse du nombre
d’actifs cotisants.
Pourtant le président de la république
avait déclaré dans son programme de
2012 vouloir maintenir ce scénario.
Une manière d’exclure le recours à
l’assurance privée. Le discours tenu
début 2014 est moins affirmé. Il reporte
les choix des conditions de financement,
ouvrant ainsi la voie aux solutions de
financement mixte, publiques et privées,
telles qu’envisagées dans le premier et le
troisième scénario.
Quoi qu’il en soit, pour garantir le succès
d’un nouveau dispositif, le gouvernement
devra faire preuve de pédagogie auprès
de la population afin de faire comprendre
à tous notre problématique commune
de vieillissement de population et
d’expliquer la nécessité de souscrire,
sous conditions et de façon encadrée
par les pouvoirs publics, des contrats
d’assurance « sécurisés » portant une
garantie dépendance.
QUELS PROFILS POUR LES
FUTURES OFFRES ?
Les futures offres pourraient naître des
produits déjà existants qui articulent
d’une part une garantie complémentaire
dépendance partielle ou totale, offrant
des services d’aide à la personne, et
d’autre part une garantie principale
d’épargne, libérant l’épargne accumulée
au moment de la dépendance, ou une
garantie décès (de type vie entière).
Ces structures d’offres pourraient
s’inscrire dans une nouvelle enveloppe
fiscale, comme le PEP, autorisant par
exemple les transferts de contrats d’un
établissement à un autre, sans perte de
droits ni frais prohibitifs pour l’épargnant.
Dans un contexte de réorientation
souhaitée de l’épargne des ménages et
à l’instar des transferts Fourgous, l’État
pourrait aussi permettre de transférer /
transformer des contrats d’épargne
41. 41
monosupport vers les futures offres
mêlant épargne et dépendance.
Les pouvoirs publics devront préciser les
principes et modalités de conservation
sur la durée des droits à la dépendance
qui seront acquis par les particuliers
cotisants, avec les organismes de
contrôle et de représentation de
l’assurance.
Il faudra donc rester attentif à l’évolution
des débats et autres communications
d’État sur cette loi d’orientation attendue
depuis… longtemps.
Marketing Développement
49. 49
NOUVELLES
TECHNOLOGIES
P. 50
OBJETS CONNECTÉS :
QUELS ENJEUX POUR L’ASSURANCE DE PERSONNES ?
P. 54
LE BIG DATA DANS L’ASSURANCE :
UNE OPPORTUNITÉ POUR LA RELATION CLIENT
P. 58
LES OBJETS CONNECTÉS,
UNE RÉVOLUTION AU CŒUR DE LA RELATION PATIENT-MÉDECIN
CHAPITRE N°4
50. 50
OBJETS CONNECTÉS :
QUELS ENJEUX POUR
L’ASSURANCE DE PERSONNES ?
Par Georges Bachette-Peyrade - 27 février 2014
63. 63
CHAPITRE N°5
ACTEURS
MARCHÉS
P. 64
LES MARCHÉS ÉMERGENTS,
NOUVEAU TERRAIN DE JEU DES ASSUREURS INTERNATIONAUX
P. 68
LA COURSE AU RAPPROCHEMENT DES ACTEURS MUTUALISTES :
À VOS MARQUES, CONTINUEZ !
P. 72
CATASTROPHES NATURELLES : COÛTS ET INDEMNISATION,
DEUX ENJEUX POUR LA SOCIÉTÉ ET LE MARCHÉ DE L’ASSURANCE