5. Kiki smith• Née en 1954 à Nuremberg en Allemagne.
Kiki Smith fille du sculpteur Tony Smith, ne
fait pas d’étude d’art mais apprend à
dessiner avec son père. D’abord proche de
la tendance Pattern and Décoration,
elle développe ensuite une pratique
personnelle de la sculpture, proche de l’art
corporel. Sa première exposition
personnelle a lieu en 1982. Elle vit et
travaille à New York.
• Kiki Smith admet que son œuvre est
autobiographique, rapport au corps, à la vie
et à la mort «romance de l’horreur, mais
présence de l’horreur». Elle remarque qu’en
travaillant sur le corps, elle « présente des
manifestations physiques du psychisme et
des dilemmes spirituels. […] Cela [l’] inscrit
dans une tradition catholique, mais dans le
catholicisme, il y a une fétichisation de
l’expérience – il y a de l’empathie pour la
souffrance, mais aussi une artificialité: la
souffrance est repoussée et objective».
6. • Elle vient ensuite à une représentation
du corps, fait un «travail à propos des
fluides et des orifices» et inscrit sur des
pots les noms «des fluides qui
proviennent du corps» (excréments,
larmes, sperme).
• Elle fait des sculptures d’organes
internes [Digestive System, 1988), du
corps et du cordon ombilical, de têtes et
chevelures (Hairdo, 1993), montre son
squelette (Untitled Bones, 1993), donne
des effigies transformées de la Vierge
Marie, aux bras ouverts mais aux
intestins qui traînent sur le sol, en
écorché, à la peau comme séchée
(Virgin Mary, 1992).
• Elle utilise des matériaux fragiles
comme la cire ou le verre pour créer des
estomacs ou des entrelacs de
spermatozoïdes translucides, Sperm
(1988-1990).
• Dans les années quatre-vingt-dix, elle
complète son iconographie d’oiseaux et
de papillons pour « montrer comment
nous créons l’univers à notre image,
comment nous anthropomorphisons le
monde». Elle pratique en parallèle le
dessin et élabore un important œuvre
gravé.