3. Paris, un soir au mois d'août. Un garçon rencontre une fille. Ils ont le même âge,
mais n'appartiennent pas au même monde. Félix travaille, Alma part en vacances le
lendemain. Qu'à cela ne tienne. Félix décide de rejoindre Alma à l'autre bout de la
France. Par surprise. Il embarque son ami Chérif, parce qu'à deux c'est plus drôle. Et
comme ils n'ont pas de voiture, ils font le voyage avec Edouard. Evidemment, rien ne
se passe comme prévu. Peut-il en être autrement quand on prend ses rêves pour la
réalité ?
4.
5. Le réalisateur: Guillaume Brac
0 Guillaume Brac est un réalisateur et producteur de
cinéma français né en 1977 à Paris.
0 Diplômé de la Femis (école nationale supérieure des
métiers de l’image et du son) en production,
Guillaume Brac commence en tant qu’assistant
réalisateur sur de petits projets comme Parc d’Arnaud
des Pallières et Un baiser s’il vous plaît d’Emmanuel
Mouret.
0 Cette expérience confirme son désir de cinéma et le
pousse, dès 2008, à fonder avec plusieurs camarades
sa propre société de production Année Zéro.
0 Passé derrière la caméra, il réalise deux courts-
métrages : Le Naufragé en 2009 et Un monde sans
femmes deux ans plus tard, pour lequel il obtient une
nomination au César du meilleur court-métrage.
0 En 2013, il signe son premier long-métrage avec
Tonnerre, une histoire d’amour sur fond de trahison
primé au Festival international du film indépendant
de Bordeaux et au festival du film de La Réunion.
6. 0 Son père a fait l'ENA, sa mère est
professeur de français. Guillaume
Brac étudie d'abord à HEC. À cette
époque il est président du ciné-
club de l'école et fait des stages
dans le milieu du cinéma, en
production.
0 Avec Antonin Peretjatko et Justine
Triet, il fait partie d'une génération
de jeunes cinéastes français mise
en avant par les Cahiers du cinéma
en avril 2013 et révélée au festival
de Cannes de la même année.
0 Dans ses sources d'influence,
Guillaume Brac cite notamment
Elia Kazan, Dino Risi, Gérard Blain,
Jacques Rozier, Maurice Pialat,
Emmanuel Bove, John Cheever.
7. Il co-signe en mai 2019, parmi 1 400 personnalités du monde de la culture, la tribune
« Nous ne sommes pas dupes ! », publiée dans le journal Libération, pour soutenir le
mouvement des Gilets jaunes et affirmant que « Les gilets jaunes, c'est nous »
11. Guillaume Brac.
- « Je ne peux pas tourner de film dans un lieu si je n’y suis pas attaché. Il se trouve que
c’est dans la Drôme que j’ai appris que ma compagne était enceinte de ma fille. Quand j’ai
commencé à écrire « A l’abordage », j’ai parlé très tôt à ma coscénariste, Catherine Paillé,
de la région de Die : l’eau en mouvement de la rivière pouvait raconter quelque chose de
la jeunesse de mes personnages.
Arrivés sur place, on a tout de suite vu la possibilité de faire un film très simple,
circonscrit dans un territoire. Le snack, la piscine, le camping, la rivière, la ville juste au-
dessus, les montagnes autour… Tout cela constitue un décor à ciel ouvert dans lequel le
spectateur peut très vite se repérer. »
12. Critiques
0 Au début des années 2010, Guillaume Brac a incarné
avec Justine Triet et Antonin Peretjatko l’espoir d’une
nouvelle Nouvelle Vague placée sous le signe du
lyrisme. Défendue avec passion par l’ancienne
rédaction des Cahiers du cinéma, cette poignée de
cinéastes a depuis migré vers le cinéma d’auteur
mainstream .
0 Quelle que soit cependant la position qu’occupe
aujourd’hui l’un ou l’autre de ces réalisateurs, leur
projet commun n’a pas été perdu de vue : il s’agit
moins pour eux de s’inscrire dans la haute tradition
du cinéma français lyrique (celle d’Eustache, de
Garrel, d’Akerman) que de s’attaquer au genre-roi du
cinéma français, à ce mastodonte inaltérable qu’est la
comédie.
0 Dans À l’abordage, ce projet s’inscrit dans un territoire
déjà largement exploré par Jacques Rozier et Éric
Rohmer : celui de la comédie estivale. La nouveauté du
geste de Brac consiste à ajouter à ce sous-genre
comique deux éléments nouveaux : d’abord le
camping, lieu populaire par excellence et par
définition exclu du champ de représentation
rohmérien, qui n’aime rien moins que la promiscuité.
0 Ensuite, la diversité – avec un casting presque inédit
dans la comédie d’auteur française : les deux acteurs
principaux sont noirs. Par ce choix, le film marque
encore plus nettement sa distance avec le monde
rohmérien, qui est presque exclusivement blanc.
Critikat
13.
14. 0 Parce qu’il éprouve le besoin d’avoir un lien
affectif avec l’endroit où il tourne, c’est dans la
Drôme que ce grand sentimental s’est lancé
dans “À l’abordage”, sa nouvelle fiction. Et,
s’appuyant sur des comédiens issus de la
diversité, le film va plus loin que son
réalisateur ne s’y attendait… À voir ce
vendredi 28 mai à 20h55, sur Arte.
0 Quand il s’est agi de trouver dans quel
camping les héros d’À l’abordage, son dernier
film, produit par Arte, allaient perdre leur
pucelage et leurs illusions, Guillaume Brac a
préféré à la Vendée natale de sa coscénariste
la Drôme fraîchement découverte avec sa
compagne, la réalisatrice Laura Laperrousaz.
C’est là qu’ils ont appris qu’ils allaient devenir
parents de leur premier enfant, Irina, qui joue
le rôle du bébé dans le film. « Ce test de
grossesse positif a cristallisé quelque chose
dans ce lieu, bien sûr. Mais j’avais aussi
l’intuition que l’eau vive de la rivière rimerait
avec la fougue des trois garçons en quête
d’amour. »
0 Comme tous les grands sentimentaux, et il en
est un, incorrigible, les années n’y feront rien,
au contraire ; comme tous les topographes du
désir, qui n’aiment rien tant que retourner sur
les lieux de naissance de leurs souvenirs dans
l’espoir de les vivre éternellement, Guillaume
Brac «éprouve le besoin d’avoir un lien affectif
avec l’endroit où (il) tourne ».
Télérama