largeC’est en 1651 que l’Abbé HUCHER, prieur de Breuil-le-Vert et Seigneur de Béthencourtel, fit édifier cette chapelle par quatre maçons du pays, à partir de matériaux de celle qui existait jusqu’alors et qu’il avait fait démolir.
Jusqu’en 1835, cette chapelle, comme tout le hameau de Béthencourtel se situait sur le territoire de la commune d’Agnetz.
D’une architecture simple, l’édifice, dédié à Saint-André, possède une porte encadrée de bossages, surmontée d’une niche abritant de nos jours une statue de Sainte Thérèse de l’Enfant de Jésus, encadrée de consoles. Sur le pignon se dresse un petit clocher contenant la cloche de l’ancienne usine Gervais rasée au cours du bombardement aérien du 25 Août 1944.
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A l’intérieur, un autel du XIXème siècle s’appuie sur un fond de boiseries rocaille.
Au sol repose la pierre tumulaire de Louis Havart de Popincourt et de son épouse Catherine Lefevre. Deux tableaux les représentent. Dans le mur est scellée une épitaphe sur marbre noir, perpétuant le souvenir de cet écuyer, seigneur de Béthencourtel, Péteil, Agnetz et autres lieux, Maître des Eaux et Forêts de Clermont, décédé le 24 septembre 1724 à l’âge de 65 ans.
La chapelle est surnommé « chapelle du tilleul », car en jusqu’en 1990, elle était abritée par un gros tilleul plusieurs fois centenaire, que les anciens nommés autrefois « Eul’ grot’ arbe eud Tincorti » ; par sécurité, la Municipalité a dû l’abattre, mais pour respecter la tradition, elle a aussitôt replanté un nouveau tilleul. Sa toiture a été refaite en 2002.
2. L’origine du nom Lardières
est sujette à controverses.
S’agit-il d’un nom de personne ou d’un nom commun
à mettre en relation avec la
rue aux Pourceaux qui a été
donné pendant un temps à
la rue de Mouy, actuelle rue
Pierre Viénot ?
Cette rue Pierre Viénot est une
voie ancienne qui, pendant
tout le Moyen Âge et même
après, permettait de gagner
Paris en passant par Mouy.
La seigneurie dépendait de
Bethencourt Saint Nicolas par Pierrepont (Aisne).
Le plus ancien possesseur
connu est Tristan de Soizy,
mentionné dans le dénombrement de 1373. Elle est
passée ensuite à la famille
Bourges au XVIe siècle, puis
ensuite à un certain Antoine
Billouet au début du XVIIe
siècle. C’est à cette époque, en
1621, que la seigneurie a échu
au prieur de Breuil-le-Vert,
Jean le Hucher.
C’est ce dernier qui fait édifier la chapelle des Lardières,
dont la construction confiée
à quatre maçons de la famille
Baleyne (la ruelle Baleyne située un peu plus bas conserve
le souvenir de cette famille)
a commencé en 1651. Cette
chapelle n’a pas été créée sur
un terrain vierge puisqu’à son
emplacement se trouvaient
les ruines d’une chapelle dédiée à Saint Martin.
La chapelle des Lardières est
quant à elle dédiée à Saint
André et elle a vocation de
chapelle funéraire puisque
l’abbé Hucher y a été inhumé le 19 décembre 1657. Elle
se caractérise par une petite
construction de plan rectangulaire à chevet plat. La porte
est entourée de bossages,
et elle est surmontée d’une
niche dans laquelle on a placé
une statue de Marie-Thérèse
à l’Enfant Jésus. Enfin, au
sommet du pignon se trouve
un édicule dans lequel on a
disposé une cloche provenant
de l’ancienne usine Gervais,
rasée après le bombardement
du 25 août 1944.
A l’intérieur, un autel du XIXe
siècle est appuyé sur un fond
de boiseries. Sur les murs nord
et sud se trouvent les portraits de Louis Havart de Popincourt, seigneur d’Agnetz,
et de son épouse Catherine
Lefèvre. Ces personnages ont
été inhumés dans le chœur
de l’église d’Agnetz, puis leurs
restes ont été transférés dans
la chapelle des Lardières en
1746. La chapelle a fait l’objet de restaurations en 1843.
De nos jours elle est la propriété de la ville de Clermont.
La chapelle de Lardières était
également connue sous le vocable de chapelle du tilleul, du
fait de la présence, au contact
de la chapelle d’un énorme
tilleul multiséculaire qui a dû
être abattu en 1990 par sécurité. Mais pour respecter la
tradition, un autre tilleul a été
replanté au même endroit.
3. Pierre Viénot
Pierre Viénot, né le 5 août 1897 à Clermont, est un résistant et un homme politique français.
Il s’engage durant la Grande Guerre, alors
qu’il n’est âgé que de 17 ans. Il sera une première fois blessé le 2 juillet 1916 lors de la
Bataille de la Somme, mais cela ne calme
pas l’ardeur du jeune homme, qui sera à
nouveau blessé, plus sérieusement cette
fois-ci, à Villers-Cotterêts, en juillet 1918.
Durant les années 20, il fera plusieurs séjours en Allemagne, militant entre autre
pour un rapprochement franco-allemand.
Il créé en 1926, en compagnie d’Emile
Mayrisch, un industriel luxembourgeois,
le Comité franco-allemand de documentation et d’information, qu’il présidera
jusqu’en 1929.
Il devient député de Rocroi en 1932 sous
l’étiquette du Parti républicain-socialiste, et
en 1936, sous-secrétaire d’Etat chargé des
protectorats du Maghreb et des mandats
du Proche-Orient.
En 1938, il critique fermement les accords
de Munich, et forme avec Pierre Brossolette
et Daniel Mayer le groupe Agir, groupe
socialiste qui se veut implacable
face aux nazis et aux fascistes.
Malgré son état de santé déclinant,
il s’engage en 1939, mais reste à l’arrière du front.
En 1942, il est arrêté et placé en
résidence surveillée en sanatorium, mais s’évade en 1943, et part
rejoindre le général de Gaulle à
Londres. Il devient alors l’ambassadeur de la France libre auprès du
gouvernement britannique.
Il meurt d’une crise cardiaque le 20
juillet 1944.
La ville de Clermont lui a rendu
hommage en rebaptisant la rue de
Mouy, ainsi que l’école qui y est située à son nom. C’est dans cette rue
qu’on peut contempler la chapelle
des Lardières.
De Gaulle, Viénot, Coulet, Schumann sur une plage de Normandie