Conférence introductive : David Christoffel, dans le cade du Congrès de l’ACIM | 18 & 19 mars 2019 | Lyon /Villeurbanne | «Musique en bibliothèque, quelles formations aujourd’hui ?» En s’appuyant sur quelques exemples d’ateliers radiophoniques, au-delà des scénarios de gamification, cette conférence fera un tour d’horizon des questions soulevées par les dispositifs de médiation musicale à même de renouveler l’expérience de l’écoute en bibliothèque et la parole échangée à son sujet.
David Christoffel est poète, compositeur et créateur radiophonique. Docteur en musicologie de l’EHESS, il a publié en 2017, Ouvrez la tête (ma thèse sur Satie) aux éditions MF et, en 2018, La musique vous veut du bien (PUF, 2018). Chroniqueur de la matinale de France Musique de 2010 à 2014, il collabore aux programmes de France Culture depuis 2007 et d’Espace 2 (RTS) depuis 2013. Il donne de nombreuses conférences sur la musique (à l’Université Permanente de Paris, à la Philharmonie de Paris, dans quelques bibliothèques parisiennes…) et croise création radiophonique et médiation musicale avec différentes institutions d’enseignement supérieur comme le CNSMDP, le CNAM et des universités (Tours, Paris-7, Nice, Nantes). Il lance en 2019 le programme Métaclassique. – dcdb.fr –
Tiers lieux, communs culturels : les nouvelles énonciations de la découverte musicale
1. Tiers lieux, biens communs
une nouvelle énonciation de la découverte musicale
http://www.dcdb.fr/ - david.christoffel@gmail.com
2. Le premier est que l’artistique, privé de moyens, soit de moins
en moins présent dans les tiers-lieux.
Le deuxième est que les tiers-lieux servent d’alibi à de multiples
opérations – notamment d’aménagement – et qu’on ne leur
consacre pas les moyens nécessaires à leur construction
concrète et symbolique.
Le troisième est que je ne crois pas qu’il soit juste d’employer le
terme de « concept » pour les tiers-lieux. Les tiers-lieux sont
des pratiques.
Entretien de Jean-Louis Bonnin avec Fabrice Lextrait, « 2001-
2018 : des nouveaux territoires de l’art aux tiers-lieux »,
L'Observatoire 2018/2, n° 52, p. 22-25.
URL : https://www.cairn.info/revue-l-observatoire-2018-2-page-22.htm
3. Ces différents lieux culturels ont en commun de sortir d’une
vision élitiste et diffusionniste de la culture et des savoirs, pour
s’intéresser aux acteurs informels et aux espaces de la vie
quotidienne. En ce sens, ils font écho à la notion de « droits
culturels ».
Raphaël Besson, « Les tiers-lieux culturels : Chronique d’un
échec annoncé », L'Observatoire, 52 (2), 2018, p. 17-21.
4. Les Tiers culturels ambitionnent non seulement de placer les
citoyens dans une position active, au cœur des politiques
culturelles et du fonctionnement des lieux de savoirs, mais aussi
de dépasser des antagonismes structurants entre science et
savoirs, culture numérique et culture écrite, société de la
connaissance (les communs) et économie de la connaissance (le
marché), transmission et disruption, approche conceptuelle et
expérimentale des savoirs, approche réflexive et socialisée,
conception institutionnelle et alternative de la culture, etc.
Olivier Cléach, Valérie Deruelle et Jean-Luc Metzger, « Des
« tiers lieux », des microcultures innovantes ? », Recherches
sociologiques et anthropologiques, 42-2, 2015, p. 67-85.
5. Nouvelles énonciations?
1. Prescription, transmission, recommandation :
DE QUOI PARLE-T-ON ?
2. A QUI PARLE-T-ON ?
3. Expérimentations ou expériences ?
4. Critique de la raison participative
10. D’un côté, la musique est présentée comme une
force aux effets magiques. Inattendus, puissants et
salvateurs, ses pouvoirs passent pour surnaturels,
irrépréhensibles, impossibles à contenir par un
homme normalement constitué, à l’exception
éternelle des bonimenteurs habitués à
s’approprier la responsabilité des incidences
hasardeuses qui, statistiquement, ne tombent
vraiment bien qu’une fois sur deux.
D’un autre côté, la musique est analysée comme
une composante aux effets chimiques.
Insoupçonnées jusqu’à récemment, ses influences
sont désormais traçables et les euphories
spécifiques qu’elles procurent s’expliquent alors
par une prise directe sur la sécrétion de telle ou
telle hormone.
Alors qu’ils semblent antagonistes, les deux côtés
présentent tout de même quelques similitudes. La
musique offre à la magie, au charlatanisme et aux
sciences positives, un espace de dialogue, si ce
n’est un terrain d’entente.
14. Ce qu’on trouve dans une
note de programme
Ce qu’on aime lire
La bio du compositeur
Des événements contemporains
de l’œuvre (ex. La Flûte enchantée
composée l’année de l’invention
du télégraphe)
Le contexte biographique
de composition
La bio de l’interprète
Le retentissement de l’œuvre
dans l’histoire de la musique
La forme de l’oeuvre
Des faits divers
Des quizz
Des sondages,
Des témoignages,
Des bandes dessinées
Des infos météo,
des horoscopes,
des recettes de cuisine,
des conseils santé,
des sondages,
des jeux des sept erreurs,
des mots croisés…
20. Référence : Paloma Rohlfs Dominguez (Institut des Neurosciences de l’Université de
Grenade), « Development and Acquisition of Flavor and Food Preferences in
Children », Journal of Food Research, vol. 3 n° 1, 2013.
Recommandation ?
23. Terreau fécond de sociabilités diverses, ils offrent une
perspective différente sur l’existence, s’inscrivant en faux contre
les comportements individualistes. Ils agissent comme un
stimulant moral, ce qui leur confère des vertus thérapeutiques.
En outre, le réseau de connaissances du troisième lieu n’est pas
contraignant, car il fonctionne sur la base du volontariat. Cette
forme de compagnonnage à la demande permet de lever le
« paradoxe de la sociabilité » : l’individu peut s’engager à sa
guise dans des interactions avec les autres, sans souscrire aux
règles qui régissent habituellement les relations plus intimes. Le
troisième lieu facilite ainsi un mode d’affiliation plus occasionnel
et informel.
Mathilde Servet, « Les bibliothèques troisième lieu ». Bulletin
des bibliothèques de France, n° 4, 2010.
URL : http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2010-04-0057-001
24. Permettez-moi donc de partir de l’article 27 de la déclaration
universelle des droits de l’Homme qui affirme à la fois le droit de
chaque personne à participer librement à la vie culturelle de la
cité et la nécessité de prendre en compte ce que la DUDH appelle
les intérêts matériels et moraux des auteurs. Depuis que j’ai
terminé Cause commune en 2004, j’ai poursuivi ma réflexion sur
les communs en général, mais avant tout, je me préoccupe de
donner un sens adapté à l’ère numérique à ces principes. Qu’est
ce qu’aujourd’hui que la libre participation à la vie culturelle de la
cité (polis) ? Comment penser aujourd’hui ce qui ne peut plus être
réduit aux intérêts d’un petit groupe d’auteurs, à savoir les
conditions d’existence de la contribution d’une grande part de la
population aux communs culturels ?
Philippe Aigrain, « Culture et partage : les conditions d’existence
des communs culturels »,
http://paigrain.debatpublic.net/?p=6219
25.
26. Référence :
Frédéric Basso
L’incorporation des food
imitating products : la
métaphore alimentaire des
produits d’hygiène entre
marketing, santé publique et
neurosciences sociales
thèse de doctorat de Sciences de
Gestion spécialité comportement du
consommateur à l’Université de
Rennes-1 en 2011.
ou le pouvoir des
métaphores
29. Des exemples de devinettes musicales
1. Lequel est vraiment de Chopin ?
30. Des exemples de devinettes musicales
1. Lequel est vraiment de Chopin ?
Version 1
31. Des exemples de devinettes musicales
1. Lequel est vraiment de Chopin ?
Version 2
32. Des exemples de devinettes musicales
1. Lequel est vraiment de Chopin ?
Version 1 : Mazurka op. 7 n° 1 en si bémol majeur de Chopin
Version 2 : David Cope
33. Des exemples de devinettes musicales
1. Lequel est vraiment de Chopin ?
2. Une musique est française, l’autre est américaine…
34. Des exemples de devinettes musicales
1. Lequel est vraiment de Chopin ?
2. Une musique est française, l’autre est américaine…
1. Etude australe de John Cage
2. Prélude Un reflet dans le vent d’Olivier Messiaen
35. Des exemples de devinettes musicales
1. Lequel est vraiment de Chopin ?
2. Une musique est française, l’autre est américaine…
3. Parmi les pièces de caractère de Couperin, il y a…
La Séduisante,
L’Insinuante,
La Rafraîchissante.
Laquelle écoutons-nous ?
46. Si chacun peut alors s’identifier au malaise rencontré, c’est que les
élèves sont alors exposés à la double injonction du consommateur
de bien culturel : éprouver une expérience esthétique
inconditionnelle (suivant l’héritage des Lumières, qui marque
l’irréductibilité de l’art à des calculs objectifs) et participer à des
délibérations d’évaluation (suivant les procédures, à peine
dissimulées, du new public management).
Même si l’exercice du vote et le prix lui-même ne sont jamais que
des leviers éducatifs pour stimuler des argumentations à motifs
artistiques et culturels, les prix baignent les élèves dans un
imaginaire de distinction. Le jeu étant de désigner la ou le
« meilleur », l’enjeu reste incrusté dans une culture de la
prescription.
https://theconversation.com/cinema-musique-litterature-quand-
les-lyceens-prennent-la-place-du-jury-112023
47. Tiers lieux, biens communs
une nouvelle énonciation de la découverte musicale
http://www.dcdb.fr/ - david.christoffel@gmail.com
Notas del editor
Je m’en moque beaucoup dans le livre La musique vous veut du bien…
Je m’en moque beaucoup dans le livre La musique vous veut du bien…
Quelle est la discipline la plus à même de répondre au problème ?