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AJUSTEMENT ET MARGINALISATION 

DANS LE TIERS MONDE: 

NOTES sur L'EXPERIENCE RECENTE 

DU PEROU ET DE LA BOLIVIE. 

Octavio SUAREZ*
Janvier 1987
Document de travail
DOCUMENT

E.S.L.R.C 

RSSOCIRTlON D'ETUDES SOCIRLES

LRTlNO-RMERICRINES ET CRRRIBES 

~ Postal. : 2 bis, Boul••ard Saint Denis 92400 COURBElOIE
· E.S.L.A.C. 

Association d'Etudes Sociales
Latino-Americaineset Caraibes.
AJUSTEMENT ET MARGINALISATION 

DANS LE TIERS MONDE:

NOTES sur L'EXPERIENCE RECENTE 

DU PEROU ET DE LA BOLIVIE. 

Octavio SUAREZ* 

Janvier 1987 

Document de travail 


*Professeur a l'Université de San Marcos (Lima-Pérou),
Consultant aupres du Centre de Développement
de l'OCDE.
;
Ce document a été é1aboré sur la base de notre comrnun1cat1on au
co11oQue Lebret (Geneve. octobre 1986) et d1un document présenté a la
d1scuss1on du sém1na1re GREITD (novembre 1986). Nous remerc10ns les remarques
de Mons1eur le Professeur P1erre SALAMA a1ns1 Que la co11aborat1on de
Guillermo HILLCOAT. Le texte engage la seu1e responsab1l1té de 11auteur et ne
repr~~ente pas nécessa1rement les po1nts de vue de personnes ment10nnées ni
ce11es des 1nst1tut1ons auxQue11es 11 est rattaché.
!
-

l. lntroduct1on
L' 1ntégrat1on des économ1es lat1noamér1ca1nes dans l'économ1e mond1ale
a évolué de maniere d1fférente depu1s le XlXe s1ecle. Les pays and1ns.
part1cul1erement le Pérou et la Bol1v1e. sont restés. malgré quelques efforts
d' 1ndystr1al1sat1on (Pérou en part1cul1er). soum1s aux exportat1ons du secteur
pr1ma1re.
Ces deux pays sont encore 101n d'un controle nat10nal du processus
d'accumulat1on. dans le sens qu ' 11 n1y a pas une ma,tr1se locale de la
reproduct1on de la force de trava11. de la central1sat1on du surplus. du
marché. des ressources naturelles et de la technolog1e et des cond1tons de la
product1on.
Le Pérou et la Bol1v1e sont restés dans une 1nsert1on dans l'économ1e
mond1ale ou l'économ1e fonct1onne de maniere trad1t1onnelle. La dynam1que de
leurs échanges restesoum1se A la 10g1que de la spéc1al1sat1on
1ntersector1elle : 11s exportent des mat1eres prem1eres généralement non
transformées et 1mportent pour la plupart des produ1ts manufacturés (24).
A1ns1. cornme la plupart des pays en développement. le Pérou et surtout
la Bol1v1e. sub1ssent les conséquences d'un processus de d1fférent1at1on et de
marg1nal1sat1on cro1ssante. Cette tendance se man1feste au n1veau de la
product1on. du cornmerce extér1eur et des flux des cap1taux (l'1nvest1ssement
d1rect étranger. lOE et l'endettement extér1eur) (24).
L'analyse des causes et du développement des cr1ses récurrentes dans
les pays exportateurs de ressources naturelles. cornme le Pérou et la Bol1v1e.
do1t dépasser le faux débat "endogéne-exogene" (27). Caro 1'étude du rég1me
d 'accumulat1on et du type d' 1nsert1o;' dans 1'économ1e mond1ale do1t prendre en
compte non seulement les facteurs "externes~ ma1s auss1 la structure
2
économique interne puisque celle-ci est extravertie et sa dynamique est
déterminée par quelques produits d' exportation.
Dans ces pays, et en particulier au Pérou, le développement industriel
est basé sur une stratégie de substitution d' importations hautement
consommatrice de devises. Ce processus se trouve alors bloqué lors de chaque
réduction des exportations.
C'est ainsi que les exportations primaires, except10n fa1te de la
période de sur-endettement, ont donné leur dynamisme au reste de l'économie.
L' h1st01re économ1que récente du Pérou est marquée par des cr1ses que l'on
peut géceler notamment dans l'état de sa balance commerc1ale.
L' industr1alisation par subst1tut10n d' 1mportations sans sortir de la
spécialisat10n primo-exportatrice ne fa1t qu1accentuer cette tendance.
De la meme facon, l'1nsertion de la Boliv1e dans l'économ1e mondiale
est largement-dépendante d'un seul produit : l'étain représente pendant
30 ans (1950-1979) plus de 60 pour cent des exportat10ns, ce qui explique en
grande part1e la cr1se actuelle.
Le processus de marginalisat10n 1mp11que un blocage de la croissance et
du développement économ1que et donc de l'1ndustria11sat10n. Mais, plus grave
encore, le type de spéc1a11sat10n de ces pays (Pérou : minerai, pétrole ;
Bolivie : minerai, gaz naturel) reste basé sur des produits dont la demande et
les prix internationaux ont chuté fortemen~ les dernieres années et pour
lesquels les perspect1ves sont plutat négat1ves . De surcr01t, cette
spécialisat10n a été encore plus renforcée par les programmes imposés ou
1nspirés par le fMI.
Notre analyse se s1tue dans le contexte du développement de l'économ1e
mondiale h1érarchisée dans laquelle se produ1t un processus de marg1na11sat10n
et de d1fférenciat10n cr01ssant de certa1ns pays du T1ers monde. C1est le cas
~ notre av1s du Pérou et de laBo11v ~ e. Partant de cette hypothese, nous
étud1erons l'intervent10n du FMI, en dép1t ou ~ cause de laquelle la cr1se et
la marg1na11sat1on de ces deux pays ~1t été aggravées.
3
Oepu1s que1ques années la p1upart des économ1es 1at1noamér1ca1nes,
soum1ses dans la cr1se de l'endettement. app11quent des po11t1ques
d'ajustement. Cependant. le probleme posé dépasse les enjeux de la dette
extér1eure, de la solvab1l1té et de la recherche de la "stab111sat10n".
L'ajustement entra1ne. dans la plupart des cas, un processus de
dés1ndustr1a11sat10n et mene i une cr1se du rég1me d'accumulat10n. En effet.
,~
p1us1eurs pays ass1stent i la cr1se de son type d'1nsert10n dans l'économ1e
mond1ale et, COll1Tle le cas du Pérou et de la Bo11v1e, i la ]1lontée en force du
secteur pr1ma1re donnant 11eu i un processus de "repr1mar1sat10n" de leurs
économ1es [Vo1r (28), (25) et (11)] .
.,
~
Oans ce sens, les pol1t1ques d'austér1té 1mposées.
ou 1nsp1rées par le
fMI n'ont pas seu1ement des effets a court terme, elles ont également des
conséquences structurel1es i long terme (18). Le nmodele" du fMI représente
pour certa1ns pays une sorte de ré1nsert10n dans l'éeonom1e mond1ale sur la
base d'une re-spéc1a11sat10n pr1mo-exportatr1ce et cee1 dans un processus de
marg1na11sat1an cr01ssante.
Ce processus est év1dent a la 1um1ere des résu1tats des deux dern1eres
décenn1es. M1s a part les pays sem1-1ndustr1a11sés (les NPI se10n la
dénom1nat10n popu1ar1sée par lIOCOE) dont le Brés11 et le Mex1que, la p1upart
des pays de 11
Amér1que 1at1ne semblent etre concernés. Par exemp1e, 11 est
cla1r que la Bo11v1e se trouve dans une telle s1tuat10n, et que le Pérou de
son coté a corrrnencé auss1 un processus s1mlla1re, que 11
0n pourraH appeler de
nbo11v1an1sat10n" de son économ1e.
La réor1entat10n du rég1me d'accumu1at10n et de la stratég1e de
développementdev1ent urgente dans ces deux pays. L'étude dlune alternat1ve de
développement autocentrée et de nouve11es formes de coopérat10n 1nternat10na1e
ont une 1mportance v1ta1e. Rompre llextravers10n 1mposée ices économ1es
depu1s la colon1sat10n des le l6e s1ecle, et 1nstaurer une économ1e au serv1ce
de l'intéret nat10nal et popula1re s'avere aujourd lhu1 nécessa1reet 1mpérat1f.
4
11. Le cas péruv1en (*)
l. La s1tuat1on actuelle de l'économ1e péruv1enne
Depu1s 1975. le Pérou se trouve confronté a une s1tuat1on économ1que
fort d1ff1c11e. En effet. si. d'une parto les effets de la récess10n se
tradu1sent par un taux de cro1ssance en 1985 1nfér1eur aU .taux de cro1ssance
de la populat1on. une réduct10n du PIB per cap1ta au n1veau d'11 y a 20 ans.
d'autre parto le taux d'.1nflat1on ne cesse pas d'augmenter. atte1gnant
158.3 pour cent en 1985. et cec1 malgré les pol1t1ques d'austér1té m1ses en
place~
a la su1te des 5 accords de haute cond1t1onna11té s1gnés avec le FMI
entre 1977 e~1984. (vo1r tableaux 1 et 3).
De plus. le résultat pos1t1f de la balance commerc1ale depu1s 1983 ne
peut ªtre réellement pr1s en compte dans la mesure OU 11 ne s'avere pas ~tre
la résultante.d'un accro1ssement des exportat1ons, ma1s plutót de mesures
pr1ses par le gouvernement péruv1en en faveur d'une réduct10n des
1mportat1ons. Celles-c1 représenta1ent en 1985 58 pour cent des 1mportat1ons
de 1980 et 47 pour cent de celles de 1981 ; alors que les exportat1ons
représenta1ent en 1985 77 pour cent de celles de 1980. Ce sont essent1elle~~nt
les pr1x 1nternat1onaux et les pertes de marché qu1 affectent ces
exportat1ons. dans lesquelles la part des m1nera1s et des produ1ts pétro11ers
s'élevent a 60 pour cent de la total1té.
.Tous ces d1fférents facteurs exp11quent. en grande part1e.
l'1mposs1b111té du Pérou d'honorer sa dette extér1eure -- probleme clef qu1 se
pose a ce pays depu1s une d1za1ne d'années -- ma1s qu1 s'est fortement aggravé
depu1s la m1-84 et ce. malgré les d1fférentes renégoc1at1ons et
rééchelonnements.
(*) Le cas péruv1en est 1c1 présenté a part1r de la s1tuat1on actuelle.
Pour son évo1ut10n économ1que passée. on peut vo1r O. Suarez :28).
5
TAlI..IiAAI ... 1
:- PEROtJ: AJUSTEMENT.VARIABLES ECOROMIQl7ES
-­
1975 1980 19&1 1HZ 1983 1914 1915
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7. Dette extérieure
retale
(en ~illiarJ5 de
4olh=-s US) 6.l 9.6 9.7 11.3 IZ•• lJ.• 13.6
~:
Elaboré sur 13 bue eSes données officielles de la ~ncpI centnle de ltéserve. ~linisdA
J~ l'EconOllie et .Ies Fill/lCes. Instltut tl.ttional de StatlsU~s et le fWl (JFS)• .
!'
6
Le probleme de la dette péruv1enne ne se pose pas un1Quement en termes
de montant absolu (14 m1111ards en 1985) ma1s auss1 en termes de structure.
A1ns1, s1 la dette extér1eure totale représenta1t 55.7 pour cent du PIS en
1980, ce rapport slest cons1dérablement détér10ré en 1985 pour atte1ndre
88.1 pour cent. De meme Que, pour cette pér1ode, le rapport de la dette aux
exportat1ons est passé de 197.6 pour cent a 359.2 pour eent. (vo1r tableau 5).
A1ns1; le sur-endettement Qu1 a débuté au cours des années 60, et, Qu1
a été aceentué par le gouvernement m1l1ta1re entre 1968 et 1980, a f1n1 par
about1r a un processus q' auto-a11mentat1on de la ero1ssance de la dette. La
stagnat10n des exportat1ons et la fa1blesse des 1nvest1ssements étrangers ont
fa1tsue le déf1e1t en compte eourant a été f1nancé par un endettement pr1vé
ero1ssant résultant de prets eontractés aupres de banQues commere1ales a des
cond1t1ons f1nanc1eres draconn1ennes.
En 1980, le seeteur publ1c péruv1en représenta1t 76 pour eent de la
dette extér1eure totale. Cette dern1ere représenta1t 55.7 pour cent du PBI et
198 pour cent des exportat1ons de b1ens et serv1ces. Le poureentage de la
dette contractée aupres des eréane1ers pr1vés éta1t Quant a lu1 de 62 pour
cent. Les créances banea1res s'éleva1ent a 63 pour cent de la dette pr1vée
(vo1r tableau n° 5).
La part1e1pat1on des déboursements de la dette extér1eure pub11que
pendant le gouvernement m111ta1re de 1968-75 a été de 21 pour cent dans les ~
secteurs produet1fs, de 15 pour cent dans la défense nat10nale et de 24 pour
cent dan~ le ref1naneement de la dette. Pendant la "deux1eme phase" de ce
gouvernement, 1975-80, les déboursements vers la défense nat10nale (28.6 pour
cent) et vers le ref1nancement (26.3 pour cent) ont représenté 55 pour cent du
total. Durant le gouvernement Be1aunde (1980-85) la défense
nat10nale (14.1 pour cent) et le ref1nancemet de la dette (30.8 pour cent) ont
représenté 45 pour eent des déboursements. La part1c1pat1on des déboursements
dansles secteurs product1fs et dans l'1nfrastrueture de 1969 a 1980 slest
eoneentrée en projets de longue matur1té, sur d1mens1onnés et sans avo1r fa1t
l'objet de sér1euses études de fa1sab1l1té. Tout cee1 a eu un effet tres
négat1f sur le po1dsde la dette en part1cu11er les 1nvest1ssements t~11sés
dans le seeteur pétro11er et dans la eonstruct1on de grands barrages comme
celu1 1ssu du projet d' 1rr1gat1on MAJES-SIGUAS, eommencé pendant le
7
.. "
T¡ILE¡lI Nu 2
PEROU AJUSTEMENT, VARIABLES SOCIALES
1975 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 

Taux de chomage dec laré
Popo Active %
•
10,8(2)
J
10,4 10,6 13,9 16,4
Taux de sous-emploi
%de la Popo active 42.4 48.2 52.0 51. 4 51. 2 47.9 49.9 53.3 54.2
ex> Salaires rééls em)loyés (1) ·
1973=100 (moyenne 88.0 65.8 56.5 51. 6 59.1 58.9 64.3 53.2 50~5
Salaires rééls ouvriers (1)
1973=100 (moyenne) 84.4 72.9 65.6 65.6 72.6 71. 5 72.9 59.5 60.0
Salaires réels de l'adminis­
t r3tion centrale,
1973=100 (moyenne) 80.5 59.0 45.8 36.5 43.0 40.8 35.9 30.5 29.0
Salaire minimum
1973=100 94.3 76.3 58.5 65.4 82.1 61. 6 67.7 58.0 51. O
PIB par
dol! : :~
habita~t
le 1984 1. 134 ~/ n.d.
n.d. n.d. 1.232 n.d. n.d. n.d. 1.055
( 1')A Lima-Métropoli taine d 'apres une enquete sur des ¿lltreprises de 10 ou plus travailleurs. (2 )moyenne simple.
Source : idem tableau L,et BID.
al 1970.
gouvernement 1968-75. L'étude 1n1t1ale de ce projet est1ma1t un 1nvest1ssement 

total de 170 m11110ns de dollars ma1s, en 1984 cette est1mat10n s'éleva1t a 

2.5 m1111ards de dollars. En 1986, le projet n'est pas encore term1né meme

dans sa prem1ere phase et l'1nvest1ssement déja réa11sé jusqu'a la f1n de 1984 

éta1t de 700 m111ions de dollars environ (Peru Economico Nov. 1984). En 1985, 

....
. la Banque Mondiale estimait que le coOt total du projet une fois achevé sera1t
de 22 500 dollars par hectare et que le montant nécessa1re pour term1ner la
ler phase serait de 200 mi11ions de dollars afin de mettre en service
20 000 hectares. Ce montant est équivalent a celui nécessa1re pour mettre en
service 100 000 hectares dans d'autres régions de la cote péruvienne. La
Banque Mondiale a suggéré que le gouvernement retire le projet Majes-Siguas de
son PIograll11le d'investissement.
2. Le nouveau gouvernement de Ju111et 85
Avec lJarrivée au pouvoir de l'Alliance Popula1re Révolutionna1re 

Américaine (parti APRA membre observateur de l'Internat10nale Soc1aliste) le 

28 jui11et 1985, le Pérou va changer sa politique économique. 

11 décide de ne plus négocier avec le fMI (le dernier accord avec le
fMI a été annulé en avri1 85 par le fMI lui-meme) mais d1rectement avec les
banques en affirmant qu'11 va dest1ner seulement 10 pour cent des exportations
au remboursement de la dette. .'
Parallelement, un prograll11le économique d'urgence est m1s en place ayant 

cOll11le objectifs prioritaires : le controle de l'inf1ation et la relance de 

l'économie. 

Les mesures prises dans le cadre ce prograll11le économique ne ressemblent 

pas a celles précon1sées par le fMI : elles consistent notarrvnent a appliquer 

le controle des changes, des sala1rp5 et des prix. Cependant, apres 18 mois de 

gouvernement, la situat10n n'avait guere été ma1trisée pu1sque meme s1 l'on a 

constaté une réduction du taux d'1nf!ation pendant le deux1eme semestre de 

1985 (passant de 250 pour cent a 158 ,our cent), la production quant a elle 

tardait a se relancer (1.4 pour cen: Je taux de croissance en 1985). 

9
--
TABLEAU NQ 3
LE PEROU 	 ET LE FMI 1968-1984 

Accords Assujettis A un Programme D'Ajustement
Type Nombre
d'aGcord d'accords
Stand-By 15 

Stand-By 16 

1/
Stand-By- 17 

S tand-By.!/ 18 

Stand- By 19 

Facili té..!.! 

Elargie 1 

20
Stand-By.!.!
Nov.
Avril
Nov.
Aoo.t
Aoo.t
Juin
Avril
Durée
1968-Nov. 1969 

1970-? 1971 

1977-Dec. 1979 

1978-Dec. 1980 

1979-Dec. 1980 

1982 -Juil.1985 

1984-Juil.1985
Montant 

Engagé 

75 

35 

106 

236 

371!:./
7161/
264 

en rnillions de $
Deboursé
40 

34 

12 

82 

322 

292 

32 

l/ Annul~s avant leur ~chéance. 

1/ Inclus un financernent supplementaire. 

1/ Inclus un accord d'acces élargie. 

SOURCE: 	 Banque Centrale du Pérou
F.M.I.~Joseph Gold (1970)
10
Toutefois, les résu1tats pour 1986 semb1ent positifs : d'un coté le
taux de croissance du PIS s'é1everait a 6.8 pour cent et le taux d' inf1ation
baisserait a 63 pour cent. Hais, d'un autre caté, ces résu1tats spectacu1aires
doivent etre confrontés avec les indicateurs suivants : le déficit du secteur
pub1ic est passé de 3 a 10 pour cent du PIS de 1985 a 1986 ; la relance par la
consornmation a fait augmenter les importations de 22 pour cent de 1985 (mais
avec une chute des exportations de 18 pour cent), et les réserves
internationales nettes ont baissé de 1 493 a 958 mi11ions.de dollars de 1985 a
1986. Enfin, ma1gré la déva1uation de 27 pour cent pendant 1986, l'INTI (la
nouve11e monnaie péruvienne) se trouve sur-éva1uée. le Pérou conna1t
aujourd'hui de fortes pressions inflationnistes et spéculatives ainsi qulune
fuite~des capitaux non nég1igeable (cf. Data Resources "latin American Review"
Fourth Quater 1986, Vol. 7, n° 4). les prévisions faites par "Data Resources
Inc." révelent que meme pour les 10 années a venir, 11
économie péruvienne ne
parviendra pas a recouvrerson taux de croissance d'avant-crise. De la meme
maniere, les estimations sou1ignent la dégradation des termes de 11
échange et
la stagnation.permanente des exportations pour les années a venir. Heme en
supposant une certaine croissance des exportations, la balance en compte
courant resterait done négative. 11 faut préciser que les estimations de Data
Resources Ine. considerent que le gouvernement parviendra en 1988 a cone1ure
un accord avec le FHI et les banques et sortir ainsi du blocage de crédits
qu lll sub1t depuis 84. 11 faut aussi relever que le Pérou eornme la Bol1vie est
un des 15 pays pris en compte par le Plan Baker. Tout cela peut signifier
aussi 11
applieation des mesures qui vont a 11
encontre du diseours éeonomique
mené jusqula ce jour. Par exemple on estime que le taux de change sera dévalué
de 88 pour eent en 1987 et que le taux d' inf1at10n en 1987 sera de 110 pour
cent.
:
les mesures mises en place depuis le deuxieme semestre de 1986 et
cel1es du début 87 (dévaluation, sort1e du controle des prix, etc ... )
semblent annoncer le changement de politique et la fin de ce qulon peut
appele~ le "popu1isme hétérodoxe". le gouvernement péruvien, avee un plan axé
sur le court terme, nla pas pu uesserrer 11
énorme poids de la eontra1nte
extérieure.
11
Au début de 86, on pouva1t noter un certa1n changement d'att1tude du
gouvernement péruv1en (*). La s1tuat1,on économ1que dé11cate est aggravée par
les d1ff1cu1tés soc1a1es et po11t1ques. La v101ence est généra11sée au n1veau
nat10na1. D'un caté, la guerr111a du "sent1er 1um1neux" et autres
organ1sat10ns, a 1aque11e slajoute la v101ence état1que et la corrupt10n des
forces de po11ce, et de 11
autre caté, la v101ence du traf1c de la drogue et le
déve10ppement de la pet1te, moyenne et grande dé11nquance (racket, extors10n
de fonds, en1~vement). Peut-on aff1rmer que 11
0n ass1ste ~ une sorte de
bana11sat10n de la v101ence v1s-a-v1s de 1aque11e 11
Etat ne peut fa1re face ?
Et ne sera1t-ce pas la ~ontée du ch6mage et du sous-empl01 a1ns1 que la
détér10rat10n des revenus rée1s qu1 sont a la base de cette s1tuat10n, cornme
nous essa1erons de le v01r plus en avant ?
Ev1dernment, toute négoc1at10n sur le prob1~me de la dette d01t ten1r
compte non seu1ement des cond1t10ns f1nanc1éres d1ff1c11es ma1s encore du
prob1~me de 1~ v101ence. Le FMI et les banques d01vent se poser la quest10n
su1vante : quel1es seront les conséquences s1 on cont1nue a appl1quer des
po11t1ques d'austér1té dans un pays cornme le Pérou ? (*) (*)
(*) "Desp1te declar1ng that payments on 1ts $ 14 b11110ns fore1gn debt
would be 11m1ted to 10 per cent of exports, the country has qu1et1y
been pay1ng near1y 30 per cent. The formal 10 per cent ce111ng does not
1nc1ude payments made 1ast year of $ 160 m on Peruls $ 1 b11110n debt,
mostly for arms, to cornmun1st countr1es ; or payments on short-terme
debt ; pr1vate-sector debt or Central-Bank debt U
(The Econom1st,
20 avr11 1986)
(*)(*) "The Econom1st" essa1e de résumer la s1tuat10n : "Mr Garc1a left1st
government would not want to be seen knuck1ng under to the IMF, w1ch 1n
turn does not want to r1sk for-1ng Peru even further awayfrom the
1nternat10nal f1nanc1a1 syste. (The Econom1st 10 ma1 1986, page 80).
12
3. L'ajustement et le role du fMI au Pérou
Rappellons tout d'abord Que le Pérou est membre fondateur du fMI
pu1sQu 1une délégat10n péruv1enne a ass1sté a la Conférence de Bretton Woods en
1944. En 1954, le Pérou fut le prem1er pays en développement a s1gner un
accord stand-by avec le fMI et, en 1985, le Pérou détena1t (avec Halt1) le
record mond1al en termes d'accords de haute cond1t1onnalHé s1gnés avec le
fonds (21 au total). Entre 1977 et 1984, le Pérou a s1gné ~ accords stands-by '.
(1977, 1978, 1979, 1984) et un accord de fac111té élarg1e (1982), comme le
montrent les tableaux n04. et n° 5.
Si l'on examine ces accords, l'on releve Que seul celu1 de 1979 a pu...
etre respecté et que tous les autres ont été annu1és avant échéance par le
fMI. Les accords de 1977, 1978 et 1979 poursu1va1ent essent1ellement des
object1fs a court terme, c 'est-a-d1re le rétabl1ssement des éQu111bres
budgéta1res et externes a l'a1de de la réduct10n des dépenses publiques et de
la dévaluat1on. du taux de change. L'accord de facilité élarg1e de 1982 éta1t
prévue pour une durée de 3 ans et comporta1t comme celu1 de 1984, outre les
object1fs a court terme c1tées c1-dessus, des object1fs a long terme.
Les accords de 1982 et de 1984 const1tuent de bons exemples de
programme d'ajustement structurel. En effet, ces accords préc1sent un certa1n
nombre de mesures a prendre du po1nt de vue de la structure product1ve, des
cond1t1ons de fonct1onnement du marché du trava11 et de la 11béra11sat1on des
marchés.
Bien Qu ' 11 slavere dé11cat, au stade actue1 de ce trava11, de
déterm1ner avec préc1s10n les ra1sons pour 1esQue11es ces d1fférents accords
n10nt pas about1, 11 appara1t 1ntéressant de re1ever Que le Pérou a done
app11Qué depu1s 1977 et jusqu1en 1985 des po11t1Ques d'ajustement d1rectement
1nsp1rées des pr1nc1pes du fMI. Dans ces cond1t1ons, Que11es sont les ra1sons
Qu1 ont about1 au ~,on respect de ces programmes ? Peut-on en 1mputer la
responsab111té un1Que au gouvernement péruv1en ou au fMI ?
11 appara1t certa1n Que les po11t1Ques économ1Ques adoptée~au cours de
cette pér10de ont été 1nadaptées, ma1s, de maniere plus profonde, ne faut-11
pas déterm1ner si les mesures adoptées 110nt été a la su1te d'un d1'qnost1c
13
Tabl.eau Ng/. I ~~ ~ ~ u; !'MI: ~ d'~ o:a!lt.1caaUtA a ni'
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1 1986
>4/""
Argent1ne 1956 7 9 11 11
. Be.l.ile l,ez 1 1
Bamade 1970 1 1
Bollv1e~ 1945 11 11 1) 1)
Brésll 1946 7 8 8 1 9
OÚU· 1945 11. 12 13 lit
. Colcr.bl. 1945 11 12 12 12
Costa R1ca 1946 S 6 , 1 10
Q¡bal n.d. 1 1 1 1
tX.r:in1.que 1178 1 2
Equateur 1945 7 9 11 11
El SalVildor 1946 9 11 13 1)
CUataMl..a 1945 6 8 10 10
Crerude 1"5 2 4 1 S
Q:yane 1966 4 10 11 2 13
Haití" 1953 9 17 20 1 21
HalC.lraS 1945 10 12 11 1 12
Ja:Miqle~ 1963 1 3 5 3 8
~..., 1945 3 3 3 2 5
Nicarac:rua 1946 8 10 11 11
Pana."lá~ 1946 3 10 17 17
Paraguay 1945 9 9 9
Pé.rou 1945 15 17 20 21
R. COr.i..'1icaine 1945 2 .;. 3 1 4
{;ruguay" 1946 4 9 1~ 15
V~zuala 1946 1 1. 1
TOT.L 14~ 180
1) 0Jba a quité le fX[ en 1964.
~ Jcoords en vigueur a J'Jl ... 195& -
9XJR:ES : Elabor.Jtlo', ;, partir de nI!
:'anq'J<' Centrolle ti.. Pérou et
ZJ4 16
: RaOPOrts annuelJ; 8v11et1n~
Urqu¡ui et lhorp (197ó)
Ir!.
Z50
Co1d (1970).
-.
r
14
correct de la s1tuat1on de cr1se affectant l'économ1e péruv'enne ou s1, au
contra1re, ces mesures n'ont pas été pr1ses p1utot en fonct1on des pr1nc1pes
généraux du FMI, sans que la réa11té de la s1tuat1on péruv1enne so1t
rée11ement pr1se en compte ?
La réponse el ces d1fférentes quest10ns pourra1t nous permettre de
vér1f1er s1 le type de po11t1ques proposées par le FMI permet b1en de sort1r
de la s1tuat1on de cr1se que ce so1t au Pérou ou dans d'autres économ1es en
déve1oppement.
A t1tre d'111ustrat1on, 11 appara,t ut11e d'exam1ner la po11t1que de
déva1~at1on du taux de change et de ses effets sur la balance des pa1ements.
le cas péruv1en montre qu'une tel1e po11t1que ne permet pas d'obten1r les
résu1tats escomptés. En effet, lesexportat1ons péruv1ennes sont const1tuées el
80 pour cent par des produ1ts de base (pétro1e et m1nera1s pr1nc1pa1ement),
oro la demande et le pr1x de ces produ1ts ont fortement chuté dans les années
récentes : en.tre 1973 et 1984,9 sur 10 des pr1x des pr1nc1paux produas
d'exportat1on (représentant 70 pour cent des exportat1ons totales en 1984) ont
chuté de man1ere tres 1mportante.
En 1985, le cu1vre et les produ1ts pétro11ers ont représenté 37 pour
cent des exportat1ons. En ce qu1 concerne le pétro1e, le Pérou affronte non
seu1ement la chute des pr1x 1nternat1onaux ma1s encore la chute de la
product1on et des réserves 1nternes, conséquence du manque d'1nvest1ssement
pendant les dern1eres années.
Se10n l'"Amex Bank Rev1ew" (mars 86), la basse du pr1x du bar11 de
pétro1e el 15 do11ars l'un1té s1gn1f1era une perte de 324 m11110ns de do11ars
pour les recettes des exportat1ons. En supposant que les taux d'1ntérét
1nternat1onaux ba1ssent de 1.5 pour cent cela produ1ra un a11egement du
serv1ce de la dette de 207 m11110ns de do11ars. Ma1s, l'1mpact négat1f global
sera de 117 m11110ns de do11ars pour le compte courant de la balance des
pa1ements.
Par a111eurs, s1 le pr1x du b"'1l baisse el 10 dollars et le taux
d'1ntérét ba1sse de 2 pour cent, 1" ,act sera, d'une part, une réduct10n de
15
.. 

Tnblcau 10 5
PEROU : DbTfE EXTERIl:URH
(millions de dollars US)
1979 1930 WtU l~H2 1~83 19840 lY8!), 19ij'p
Dette extérieure totale 9.334 n594 9.688 11340 12~4'2 13at20 1:894 14.816
Dette totale , PBI 67,2 55,7 48,0 55,8 77,0 79,2 88,1 84,,8
Dette tota1e , export
BS et SS ' 225,5 197,6 229,2 270,5 323,3 337,4 359,2 366,6
Dette a moyen et long
terne 7.941 8.125 8.172 Ul7lJ n006 llbJ5 11805 n.d.
Dette a court terme 1·393 1469 1516 2061 lA38 1.262 950 n.d.
Intérets arriérés O O O O O 543 ],139 1869
nettc par créancicr;
Créanciers officiels 3225 3632 3518 3808 4148 4545 4903 5013(J'
mI 491 474 387 650 698 675 693 661
Organismes mu1tila­
téraux 331 514 648 834 993 1305 1400 1400
Autrcs 2403 2644 2483 2324 2457 2565 2811 2952
Créanciers privés 6109 5962 6170 7532 8294 8875 8990 · 9803
Banques commercia1cs 3893 3782 3679 4916 4900 5043 4930 5327
Autres 2216 2180 2491 2616 3394 3832 4061 4476
Dette par débitcur:
Secteur public 7021 7259 7168 7%8 9748 11072 n.d. n.d.
Secteur privé 2266 2274 2427 3299 2629 2265 n.d. n.d.
Banques domestiques 47 61 93 ~3 71 83 n.d. n.d.
I
Sour(~ 	 Elaboration sur la base des«mnées du Institut of Internationa1 Financc, Ine. (UF), octobre 1985.
e .. estimations
p = prévisions
459 m11110ns de dollars pour les exportat10ns et d1autre part un accr01ssement
du déf1c1t en compte courant de 183 m11110ns de dollars.
En ce qu1 concerne le cu1vre, les récentes prév1s10ns de la BID (7)
est1ment une ba1sse de la product10n mond1ale du cu1vre raff1né de 2.1 pour
cent en 1986 et de 0.7 pour cent entre 1987-1990. Ces prév1s10ns sou11gnent
également que la consornmat10n mond1ale a la f1n de la présente décenn1e
restera au n1~eau de 1984. De plus, le cu1vre est confron~é d1une part a la
montée des nouvelles technolog1es qu1 provoquent une réduct10n de sa
consornrnat10n et d1autre.part a sa subs1tut10n par llalum1n1um, le plast1que et
la f1bre opt1que tout récernment. En outre, les prév1s10ns du pr1x du cu1vre
montr!nt que jusqu1en 1989, les pr1x courants seront au-dessous de ceux de
1985 et que les pr1x constants cont1nueront de chuter. Entre 1990 et llan
2000, la tonne de cu1vre aura un pr1x réel équ1valent a 68 pour cent de celu1
de 1985 et 61 pour cent de celu1 de 1983.
Enf1n,.on est1me que les exportat10ns péruv1ennes de cu1vre auront une
cr01ssance modérée en 1986 due a llextens10n 1nterne de la product10n, ma1s
dans le futur, elles stagneront en fonct10n des prév1s10ns ment10nnées.
Par a111eurs, la structure des 1mportat10ns est largement 1nélast1qué
car toute ba1sse supplémenta1re de celles-e1 eompromettra1t gravement le
ma1nt1en du taux d1act1v1té et llapprov1s10nnement meme de la populat10n en
denrées de base. En 1984, les 1mportat10ns se vent11a1ent a1ns1 :
A11mentat10n (pr1nc1paux produ1ts) : ....•. 14 % 

B1ens d1équ1pement : ...•........•......... 36 % 

B1ens 1nterméd1a1res : ..•................• 44 % 

Autres : ......•...................••....•. 10 " 

Toute dévaluat10n du taux de ehange entra1ne done une forte er01ssanee
de 111nflat10n et une ba1sse d1aet1v1té éeonom1que [v01r une cr1t1que aux
p01nts de vue du FMI en (15) et (16)].
Quant aux mesures de réduct10n de la demande 1nterne (ba1sie des
sala1res réels et réduet10n des dépenses pub11ques), eelles-e1 ont entra~né
non seulement une ba1sse de la consornmat1on ma1s auss1 de 111nvest1:sement
17
1ntér1eur brut, compromettant a1ns1 les poss1b1l1tés de cro1ssance a moyen
terme.
En conclus1on, les résu1tats des programmes d'ajustement (vo1r
tab1eaux) ont été 1argement négat1fs. L' économ1e péruv1enne n1est pas sort1e
de la récess10n et 111nf1at1on est restée tres é1evée ma1gré le coOt soc1a1 de
ces programmes : cro1ssance du chomage et ba1sse des sa1a1res rée1s (vo1r
tab1eaux).
L'amé11orat1on du.secteur extér1eur qu1 a été obtenu par la réduct10n
des 1mportat1ons, ne slest pas révé1ée suff1sante apres 1984 pour restaurer
1'équ111bre de la balance des pa1ements. Depu1s m1-84, 11arret des fonds'w
extér1eurs a aggravé cette s1tuat1on.
le FHI a déclaré 1ePérou 1né11g1b1e pour 11octro1 de nouveaux prets et
le probleme de la dette extér1eure péruv1enne pers1ste sans env1sager une
renégoc1at1on ·avec les banques commerc1ales et le Club de Par1s. Le
gouvernement péruv1en conf1e qu1une amé11orat1on de la s1tuat1on économ1que
peut const1tuer la base des procha1ns arrangements. De plus, les arr1érés
augmentent a1ns1 que 111so1at1on du Pérou (cf. The Quater1y Econom1c Rev1ew,
October 86) et, les autor1tés ont changé le ton de leur d1scours V1S-d-v1s du
FHI au vu de la déclarat10n du Prés1dent de la Banque Centrale : "11 est
préférab1e d'y etre dedans que dehors".
Néanmo1ns, la pos1t1on extér1eure du gouvernement a été plus ou mo1ns
renforcée dans la dern1ere réun10n des non-a11gnées a Harare (Z1mbabwe) par
une réso1ut1on approuvée par les part1c1pants qu1 suggere Qu ,u 11 appart1ent a
chaque pays de f1xer un pourcentage du serv1ce de la dette par rapport a ses
recettes d' exportat1on qu1 est compat1b1e avec les ex1gences de son
déve1oppement" (le Honde, 9 sept. 1986).
Cependant, les poss1bllHés '. ' la polH1que économ1que actuel1e a
part1r d,es dHf1cultés l1ées au-x exp-:.rtat1ons, a1ns1 que l'assechement des
flux des cap1taux extér1eurs (l'IDE e été négat1f ces 3 dern1eres années) sont
des facteurs qu ' 11 ne faut pas nég11 r -r. A1ns1, la perspect1ve de la
restructurat10n product1ve y compr1s 'expans1on de l'offre a11menta1re et la
reconvers1on 1ndustr1elle d1r1gée vers la subst1tut1on d' 1mportat1ons,
18
dépendront dans une large mesure d'une meilleure cana11sation et ut1lisation
de l'épargne domestique. Les effets d'un processus d'ajustement continu (voir
les tableaux n° 2 et 3) ne laissent qu1une faible marge de manoeuvre sans
courir le risque d'aggraver une solution politique et sociale somme toute
délicate.La réforme fiscale et la restructuration du budget public deviennent
urgentes. L'allegement obtenu jusqu'a aujourd ' hu1 par la réduction du paiement
de la dette, est en contradiction avec des dépenses militaires qui
représenteront plus de 30 pour cent des dépenses fiscales.adoptées et
approuvées par le nouveau Plan qui s'étendra sur la période 1986-1990 (13).
Au Pérou, comrne en Bolivie d'ailleurs, la contrainte interne se trouve,
par c2nséquent, considérablement affectée par le pouvoir militaire.
111. La situation actuelle de l'économie bolivienne
l. L'ampleur de la crise
La crise que traverse ce pays est la plus sévere depuis l'indépendance
en 1825.
La Solivie est, apres Haiti, le pays le plus pauvre en Amérique latine,
avec l'espérance de vie la plus basse et le taux .de mortalité infanti1e le
plus élevé.
En 1985, le PIS par habitant était a peine de 840 dollars ce qui
représente le niveau des années 50. En outre, le taux annuel moyen de '.
croissance de la population entre 1°70 et 1985 était de 2.7 pour cent et le
taux d'alphabétisation était de 63 ur cent.
Dans ce pays, depuis 1981 le • lB tant en global que per capita, a
diminué de facon continue.
19
L' 1nf1at1on est passée de 19.3 pour cent en 1979 a 11.750 pour cent en
1985 (vo1r tab1eau n° 7). Entre janv1er 1980 et janv1er 1985 le taux cumulé
d' 1nflat1on en Bo11v1e a atte1nt 100.000 pour cent.
Entre 1979 et 1984, le taux de chomage est passé de 5.6 pour cent a
12.6 pour cent (vo1r tableau n° 8).
A la f1n 1986, le sa1a1re m1n1mum éta1t de 22 dollars par mo1s env1ron.
2. Les antécédents
Entre 1971-1978, pendant le rég1me du général Banzer, la Bo11v1e a eu
recours de fa~on cro1ssante a l'endettement extér1eur. La dette pub11que
extér1eure est passée de 591 a 1 700 m11l1ons de dollars, tand1s que les
exportat1ons ont augmenté de 181 a 627 m1l11ons de dollars pendant la meme
pér1ode.
En 1978, la dette extér1eure bol1v1enne éta1t de 2 162 m11l1ons de
dollars, ce qu1 représenta1t 66.2 pour cent du PIB et 306.7 pour cent des
exportat1ons de b1ens et serv1ces. L'endettement extér1eur éta1t basé sur e ' $
prév1s1ons de cro1ssance qu1 par la su1te ne se sont pas réa11sées.
La f1n du rég1me Banzer a été marquée par une stagnat10n des
exportat1ons accompagnée paral1élement d'une cro1ssance soutenue des
1mportat1ons et ce, jusqulen 1979. La légere ba1sse du volume d' éta1n exporté
a été compensée par une hausse du cours 1nternat1onal. Le déf1c1t de la
balance des pa1ements courants augmenta1t d'année en année. Durant cette
pér10de le peso bo11v1en a été ma1ntenu sur-éva1ué sans ten1r compte de
l'énorme d1fférence entre l'1nflat1on 1nterne et externe. En meme temps, le
n1veau des sa1a1res réels est resté 1nchangé et le déf1c1t f1scal cont1nua1t
de cro1tre. Le recours au f1nancement extér1eur permetta1t au gouvernement de
reporter l'app11cat1on de mesures pour fa1re face aux déf1c1ts cro1ssants.
Une grande part1e de la dette extér1eure nla pas été ut111sée a des
f1ns product1ves. A1ns1, par exemple, 500 m11110ns de do1lars ont été 1nvest1s
dans des projets pétrol1ers qu1 par la su1te n' éta1ent pas rentabl r . De la
20
Tab1eau nO 6
BOLIVIE 	 AJUSTFMENT, VARIABLES EQ)lO{I~
1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985e 19l16p
-.
PIB réel 

accroisse­
ment () 1,7 0,6 -0,3 -6,6 -7,3 .-3 2, -3,1 -4I
O 

Augmentatim 

des prix a 

la conscm­
mation () .19,3 47,1 29,0 133,0 269,0 1.279 11.750 285 

Balánce com­
mercia1e (en 

millions de 

dollars US -53 262 232 401 281 313 162 -8 

Exportations 

des march.an-

FOB (millíons

de dol': 

lars US) 762 942 914 828 755 725 622 471 

Importations 

des marchan­
dises roB 

(millions de 

dollars US) 815 681 682 427 474 412 460 479 

Balance des
paiements
"
courants
(millions de
dollars US -395 -164 -316 -123 -217 -237 -350 -450
Dette exté­
rieure to­
tale (mi1­
1ions de •
dollars US) 2.659 2.828 3.433 3.620 3.838 4.026 4.271 4.654
Source 	 E1aboration a partir 'du IIF et de la Banque Mondiale.
e = estimations
p • prévisions
21
mªme fa~on. des 1nvest1ssements ont été effectués dans deux us1nes d' éta1n qu1
se sont avérés 1nut111sables.
La fu1te des cap1taux pendant le rég1me Banzer a atte1nt le n1veau d'un
m1111ard de dollars (30). D'apres la Banque Mond1ale. pendant la
pér10de 1971-81. plus de 60 pour cent de la dette extér1eu~cumulée est
repart1e vers l'étranger sous la forme de fu1tes de cap1taux (y compr1s les
1mportat10ns ~on enreg1strées).
Des la f1n des années 70. le n1veau des exportat10ns a cornmencé a
ba1sser et la cr1se de l'économ1e bo11v1enne se fa1t sent1r de plus en plus
fortement.
-
Depu1s cette date et jusqu1au m111eu de 1985. 1'app11cat10n str1cte des
7 prograrnmes d'ajustement approuvés a été pertubée par la success10n de coups
d'état qu1 ont eu 11eu jusqu1en 1982 et par d1autres problemes 1nternes.
Cependant. on ne peut pas n1er la m1se en oeuvre d1une po11t1que
d1ajustement. De 1979 a 1982 les 1mportat10ns ont ba1ssé de 48 pour cent et
les sala1res réels de 13 pour cent (v01r tab1eaux n° ~ et 7). En 1982, les
revenus du gouvernement éta1ent. en termes réels. a un n1veau 1nfér1eur a
50 pour cent de celu1 de 1976/79. Par contre. les dépenses courantes non
salar1ales du gouvernement augmenta1ent de 119 pour cent. L1ajustement
toucha1t en prem1er l1eu les fonct10nna1res d1état qu1 ont vu leurs sala1res
réels ba1sser de 22 pour cent. Auss1. les dépenses d1équ1pement du
gouvernement ont ba1ssé. en termes réels. de 80 pour cent pendant la mªme
pér10de.
A part1r de 1979. face aux perspect1ves défavorables pour les
exportat10ns et a la grande 1nstab111té po11t1que. les banques 1nternat10nales
ont cornmencé a l1m1ter leurs engagements en Bo11v1e. Le gouvernement ava1t
réuss1 a renégoc1er la dette en 1980, ma1s a tres court terme. A1ns1, les
nouvelles échéances ont cOlnc1dé avec la chute du n1veau des exportat10ns. A
part1r de 1981. des arr1érés de pa1ements ont cornmencé a s'accumuler et la
Bo11v1e ne receva1t plus que de créd1ts nets des organ1smes off1ctels.
22
Tableau nO 7
BOLlVIE :
AJUS'ITlMl!NT, V¡JU ¡1l1.l:S ~(X:I ¡LE S
1970 1979 19HO I~HH 19H2 1!)H:~ 1!Hl4 1985
Taux de ch&nngo
, de la popula­
tion active n.d. 5.6 5.8 9.7 10.9 12.1 12.6 n.d.
Sa1aires rée1s
moyens.l indice
1980 • 100 ' 105.9 105.8 100.0 93~6 92.2 107.S 60.6 43.Z.
PIB par habi­
1) tant en do1­w
lars do 1984 989 n.d. 1178 n.d. n.d. n.d. n.d. 840
Source 	 E1aboration a partir des données du IIF de la Banque Mondia1e et
de la BID.
':
'.
" "
Le gouvernement c1v1l de S1les (1982-1985) a fre1né la chute des
1mportat1ons tout en les ma1ntenant a un n1veau stable ma1s baso ce qu1 a eu
des effets négat1fs d1rects sur l'act1v1té économ1que. pU1sque les b1ens
1nterméd1a1res et les b1ens d'équ1pement représentent 86.5 pour cent des
1mportat1ons totales.
Le déf1c1t du secteur pub11c a cont1nué de cro,tre passant de 14 pour
cent du PIS en 1982. a 29 pour cent en 1984. Malgré des re,venus décl1nants les
dépenses pub11ques augmenta1ent. parm1 les composants de celles-c1. f1gura1ent
...
le remboursément de la dette et les dépenses de défense nat1onale. D'apres le
Monde. en So11v1e. "la défense nat10nale et la sécur1té nat10nale absorbent
plus de la mo1t1é du budget" (30 aoQt 1986).
De l'autre coté. le déf1c1t du secteur pub11c s'exp11qua1t par la
s1tuat1on des entrepr1ses pub11ques qu1 se trouva1ent confrontées. non
seulement a la chute des exportat1ons. ma1s auss1 a d'autres problemes
1nternes tels ~ue des coQts de product1on élevés. des bas pr1x 1ntér1eurs. le
po1ds de la dette extér1eure. etc ...
Le gouvernement S1les. fa¿e a la réduct10n du créd1t extér1eur. a eu
recours a la Banque Centrale pour f1nancer l'énorme déf1c1t du secteur pub11c.
C1est la une des ra1sons du déclenchement de l'hyper1nflat1on de 1985.
Cependant. "c1est la ~rav1té du probleme de balance des pa1ements qu1 est a
l'or1g1ne d'une forte 1nflat1on. En effet. aucun des pays qu1 n10nt pas été
contra1nts de l1m1ter leurs 1mportat1ons pour des ra1sons de balance des
pa1ements. n10nt connu une 1nflat1on galopante" (15).
3. La cr1se de l'éta1n
Depu1s 1980. la brusque réduct10n des 1mportat1ons nla pas allégé le
déf1cH de la balance des transact1c;-¡s courantes. Cela peut s'exp11quer en
part1e par les effets conjugués de la forte ba1sse des exportat1ons et les
montants cro1ssants de pa1ements des :ntérets de la dette. Entre 1980 et 1985.
les 1nd1ces des exportat1ons en volur,~ et en valeur un1ta1re ont fortement
chuté. Les exportat1ons de presque t ~ JS les produ1ts pr1nc1paux (éta1n. z1nc.
ant1mo1ne. argerit et wolfram) ont ba1ssé. Ces dern1ers représenta1ent en 1980.
24
.,

64 pour cent des exportat1ons totales. Seul le gaz naturel a échappé a cette
tendance, en 1982, 11 est devenu le prem1er produ1t d' exportat1on du pays
rempla~ant a1ns1 l'étain.
La cr1se des cours mond1aux de métaux et plus part1cu11erement de
l'étain sont a la base de la crise économiQue en Bolivie.
-.
En ce qui concerne l'étain Qu1, jusQu1en 1979, re,pr.ésentaH plus de
s.
50 pour cent des exportat1ons totales, la crise du marché internat10nal
s lexpl1Que par d1vers facteurs : sur-,product1on et ba1sse de la consommation
mond1ale et subst1tut1on par d'autres produtts. La vente d' éta1n par des pays
ne so~scr1vant pas au 6eme Accord Internat10nal des Producteurs et
Consommateurs a déclenché la crise du marché en octobre 1985. Vers la f1n de
1985, l'ind1ce de la valeur un1ta1re des exportations d'éta1n, ava1t ba1ssé a
46.1 (Base 1980 = 100).
En 1986, l 1éta1n ne représente plus Que 30 pour cent des exportat1ons
totales de la Boliv1e.
En plus de la baisse des cours mondiaux de l'éta1n, des problemes
1nternes -- comme par exemple, la mauva1se gestion des entreprises pUbliques,
Qui controlent 70 pour cent de la product1on min1ere -- ont joué un role
1mportant dans la baisse de la product1on et surtout dans la hausse des coOts
de production.
En 1986, le prix international d'une livre f1ne d' éta1n est de
2.5 dollars alors Que le coOt de production interne dépasse 12 dollars. (Le
Monde, 7 octobre 1986).
La COMIBOL, la Corporation m1n1ere dont 80 pour cent des recettes
provena1ent de l'éta1n va etre 11Qu1dée par le gouvernement. Elle a accumulé
une dette de 360 m1l11ons de dol1ars Qui représente 98 pour cent de son actif.
O'a111eurs, "le vol du m1nerai ava1t pr1s des proportions 1ndustrielles, la
bureaucrat1e s'éta1t alourd1e, la corruption éta1t généra11sée".
Oepu1s 1952, "1'éta1n ava1t (:é la poule aux oeufs d'or de tous les
rég1mes. tout projet économ1Que s'éta1ttoujours appuyé sur l 1
éta1n ll
(Le Monde
25
01plomat1Que, mars 1986). Ma1ntenant, pour les d1r1geants 1I1'aven1r c'est le
gaz, l'or, le 11th1um, les p1erres préc1euses ll
tand1s Que pour d'autres, c'est
Ml'agr1culturell
• (Le Monde, 7octobre).
La Sanque Mond1ale ava1t, elle auss1, fa1t des prév1s1ons opt1m1stes
concernant les exportat1ons bo11v1ennes. En 1983, la SanQue ava1t projeté Que
le pr1x de l'éta1n deva1t augmenter a 7.85 do11ars la 11vre en 1985, a
9 dollars en 1986 et a 9.45 dollars en 1987. Ma1s, les prx effect1fs ont été
de 5.23 dollars en 1985 et de 2.56 dollars en ju1n 1986 au London Metal
Exchange. La Sanque Mond1ale est1ma1t auss1 que la product1on d'éta1n de la
Bo11v1e augmentera1t de 2 pour cent annuellement entre 1983 et 1987 et Qu'en
1986,_la valeur des exportat1ons deva1t etre de 1 312 m11110ns de dollars,
c'est-a-d1re, tro1s fo1s le montant calculé aujourd'hu1. (vo1r tab1eau n° 6).
4. La dette extér1eure
Le montant de la dette extér1eure bo11v1enne (4.6 m1111ards de do11ars
en 1986) ne représente pas un prob1eme majeur pour les créanc1ers. La dette
aupres des banQues commerc1a1es s'éleve a 1.5 m1111ards de dollars. En
revanche, pour la Bo11v1e, la dette extér1eure représente en 1986, 125 pour
cent du PIS et 783.4 pour cent des exportat1ons de b1ens et serv1ces. Se10n la
CEPAL (10), les 1ntérets totaux payés rapportés aux exportat1ons de b1ens et
serv1ces sont passés de 13.7 pour cent en 1978, a 24.5 pour cent en 1980, a
63.1 pour cent en 1984 et a 60 pour cent en 1985, Qu1 est le taux le plus
élevé payé par un pays lat1noamér1ca1n. C'est la une man1festat1on de la
po11t1que d'ajustement adoptée ces dern1eres années. Ourant la pér10de 1980-84
le pa1ement des 1ntérets cont1nua1t de cro1tre et les 1nd1cateurs économ1Ques
pr1nc1paux ba1ssa1ent en termes réels : le PIS (-4 pour cent),
l'1nvest1ssement 1ntér1eur brut (-26.5 pour cent), l'épargne 1ntér1eure
brute (-4 pour cent), les exportat1ons (-3.2 pour cent) et les
1mportat1ons (-12.5 pour cent).
Ce Qu1 précede montre Que, malgré le morato1re déclaré sur une part1e
de la dette en 1984, le po1ds Que représente le pa1ement des 1ntérets a
atte1nt des n1veaux tres 1rnportants. La po11t1que d'ajustement a eu des coQts
soc1aux et économ1Ques élevés ma1s elle ne s'est pas adressée aux c~ ~ses
26
Tau1cau n° 8 

BOLIVIE : DETTE EXTERIEURE

(mil1ions de do11ars US)
1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985e 198'P
Dette extérieure totale 2659 2828 3433 3620 3838 4026 4271 4654
Dette tota1e  PBI 58,9 53,9 51,7 59,4 66,2 461
0 68,9 125,5
Dette totale  export
BS ct SS 	 309,0 266,6 333,1 393,6 435,7 480,2 585,2 783,4
Servicp, dette  e_;>ort.
de 6 S. et SS. 34,8 36,0 42,2 54,5 55,7 63,7 65,2 875,
Dette a moyen et long
terme 1897 2354 2792 2891 3405 3481 3531 4280
Dette acourt terme 762 474 621 672 335 374 374 374
Intérets arri~rés 20 57 98 171 366 O
1')
Dette par créancier :
-.J
Créanciers officiels 1294 1496 1907 2159 2579 2620 2726 3039
mI 19 82 72 86 89 63 51 120
Organismes multi1a­
téraux 524 707 754 951 910 924 961 1060
Autres 751 707 1081 1122 1580 1633 1714 1859
Créanciers privés 1365 1332 1526 1461 1259 1406 1545 1614
Banques cornmerciales 1221 1142 1357 1325 1146 1299 1438 1507
Autres 144 190 169 136 113 107 1.07 107
Dette par débitcur :
Secteur public 2137 2551 3150 3414 3703 3822 4067 n.d.
Secteur privé 522 271 283 206 135 204 204 n.d.
I
Source 	 ~borar.on sur la base des données du Ilf (juin 1986) 

e • estimations 

p ~ prévisions 

:: 

.
"
..,
-.

,
structurelles (la spéc1a11sat1on pr1ma1re-exportatr1ce) et elle a m1s en cause
le redressement a court et moyen terme. 11 s'ag1t d'un ajustement qu1
n'atte1ndra pas le but annoncé de la stab111sat1on, ma1s plut6t le contra1re.
5. la po11t1gue économ1gue du gouvernement 1nst1tuée eA aoQt 1985
le prés1dent Paz Estenssoro a conrnencé son 4e manda.t en annoncant un
progranvne orthodoxe qu1 par la suHe a été soutenu par la s1gnature d'un
accord Stand-By avec le FM1. Cet accord, en v1gueur de ju1n 1986 a ju1n 1987,
est le l4e souscr1t par la Bo11v1e depu1s 1956. (Vo1r tableau n° 4).
'-le programme est centré sur la réduct10n de la demande interne et du
déf1c1t du secteur pub11c a1ns1 que du créd1t 1ntér1eur. les effets se sont
fa1t sentir rap1dement : le PIB a ba1ssé de 3.1 pour cent en 1985 et 11
ba1ssera a nouveau de 4 pour cent en 1986.
le progranrne, 1nsp1ré de pr1nc1pes l1béraux, propose entre autres une
forte dévaluat1on, l'1nstaurat1on d'un taux de change flex1b1e, la l1bérat1on
des 1mportat1ons et la réduct10n des tar1fs douan1ers. le but recherché par la
dévaluat10n est toujours celu1 d'une st1mulat1on des exportat1ons. Ma1s, nous
avons vu que ce11es-c1 ont une structure 1nélast1que. En plus, la cr1se sur le
marché des métaux a1ns1 que la chute récente du pr1x du gaz naturel vendu a
l'Argent1ne, font que les effets d'une dévaluat10n ne seront pas pos1t1fs. Au
contra1re, les prév1s1ons 1nd1quent une ba1sse de 25 pour cent des
exportat1ons pour 1986.
O'autre part, la structure des 1mportat1ons 1mp11que que toute
dévaluat10n exercera automat1quement une forte press10n 1nflat1onn1ste au se1n
de l'économ1e.
Par a111eurs, la dévaluat10n n'all~gera pas le po1ds que la dette
extér1eure représente pour l'économ1e.
le gouvernement se propose de rédu1re le déf1c1t du secteur publ1c a
6.7 du PIB (11 fut déja rédu1t de 29 )our cent du PIB en 1984, a 10 pour cent
en 1985). Pour ce fa1re, 11 env1sage de ma1nten1r le meme n1veau de dépense et
28
d'augmenter ses revenus de 595 pour cent. Avec un taux d' 1nf1at1on estimé de
285 pour cent pour 1986. cela s1gn1f1e une augmentat10n en termes rée1s de
310 pour cent.
le programme 1nc1ut une nouve11e sér1e de taxes qu1 étendent 11
ass1ette
de 11
1mp6t. en dehors du secteur éxportateur en décro1ssance. A1ns1. un 1mpót
de 10 pour cent sur la va1eur ajoutée. et des nouveaux 1mp6ts sur les
entrepr1ses.1a propr1été et les transact10ns économ1ques en généra1 ont été
approuvés.
les mesures ment10nnées c1-dessus v1sant a répart1r la charge de
1laju~tement non seu1ement sur les trava111eurs déja tr~s appauvr1s. ma1s
encore sur la bourgeo1s1e 10ca1e. face a la cr1se du secteur exportateur.
A cela. 11 faut ajouter les hausses des taux d' 1ntéret et des tar1fs du
secteur pub11c sur 1lélectr1c1té. le pétro1e. les cornmun1cat10ns. et autres.
D'autres é1éments 1mportants du prograrmle sont la réduct10n des
sa1a1res rée1s dans le secteur pub11c et les 11cenc1ements mass1fs dans les
entrepr1ses publique a1ns1 que la f1ex1b111sat10n du marché du trava11. le
gouvernement a 11cenc'é 7 000 trava111eurs dans le secteur m1n1er et 8 000 le
seront procha1nement. sur un total de 20 000 personnes emp10yées dans ce
secteur.
Dans tout ce cadre. 11 est d1ff1c11e d' 1mag1ner cornment on pourra1t
fre1ner le déplacement cr01ssant des cap1taux et de la force de trava11 vers
les act1v1tés de traf1c de drogue et de contrebande. Ce11es-c1 sont
actue11ement les act1v1tés les plus flor1ssantes en So11v1e. le Programme
tradu1t l'engagement du gouvernement a honorer la dette extér1eure : ma1s, ces
mesures aggraveront 11
1nstab111té po11t1que et soc1ale. la So11v1e ne dét1ent
pas le record mond1al des accords avec le fMI (record détenu par le Pérou)
ma1s ce1u1 des coups d'état ml11ta'r?s : plus de 180 coups e'n 160 ans de v1e
répub11ca1ne.
le gouvernement espére obten'· une renégoc1at1on de la dette. trouver
des nouve11es sources pour f1nancer :e déficit de la balance des pa1ements
29
• 

•
, 

courants, recev01r a nouveau l'a1de amér1ca1ne et att1rer de nouveaux
1nvest1ssements étrangers d1rects.
Pour l'1nstant, la seule cert1tude est l'accord avec le FHI et la
cont1nuat10n de 1~ustér1té app11quée sous l'Etat de s1~ge et lecouvre feu. la
renégoc1at10n de la dette sans la pr1se en compte des perspect1ves des
exportat10ns ne fera que reporter le probl~me. l'expér1ence récente du Mex1que
dont les accords passés en 1982 et 1984 nlont pas apporté .de solut10n, est
un exemp1e de la 11m1te de cette fa~on de procéder .
D'autre part, la m1se en place d'une po11t1que d'ouverture a
11extér1eur et de nouvelles cond1t10ns a l'égard des cap1taux étrangers
-n' 1mp11que pas forcément un aff1ux de ces dern1ers.
D a111eurs, 11 n'y a r1en qu1 1nd1que un changement des tendances'
hlstor1ques en ce qu1 concerne les flux f1nanclers.
1
l'exemple du Pérou entre 1980 et 1985 montre que le retra1t (ou
l
aff1ux) de cap1taux étrangers obé1t a sa propre 10g1que et ne répond pas
nécessa1rement aux nouve11es mesures pr1ses par le gouvernement local. Dans ce
pays, au cours des tr01s dern1~res années, 111nvest1ssement étranger d1rect-a
été négat1f. En 1984, quand le gouvernement de Belaunde s'est déclaré
1ncapab1e de fa1re face a ses engagements, les créd1ts extér1eurs ont cessé
alns1, la po11t1que orthodoxe app11quée nla contr1bué n1 au redressement de la
balance de pa1ements, n1 a la repr1se économ1que.
Enf1n, dans le cas de la Bo11v1e, on est en dr01t de se demander s1,
cornrne d1ra1t S1dney De11, la pol1t1que de Paz Estenssoro ud ' 1ncend1er toute la
ma1son pour falre cu1re le r6t1 de porc" n1est pas condamnée a l'échec.
En réa11té, la f1n de l'~re de l'éta1n ob11ge la Bo11v1e a la m1se en
oeuvre d'une nouvelle stratég1e qU1, dans tous les cas, devra1t etre m01ns
couteuse que la po11t1que app11quée jusqu1a ma1ntenant.
30
IV. Conclus1ons
Le Pérou et la So11v1e sont confrontés depu1s plus1eurs années a une
cr1se structurelle tres grave. A la base de cette situation se trouve leur
maintien dans une spéc1alisation en tant qu1exportateurs de matieres
premieres, renforcée, de surcro1t, par l'application des politiques
d'ajustement .imposées ou 1nspirées par le FMI. En plus, la crise du marché
1nternational de matieres premieres a1nsi que le processus de marg1nalisation
dont sont victimes ces pays a aggravé la situation actuelle et a comprom1s les
possibilités de récupération .
.~
Le processus de sur-endettement de ces deux pays montre la
co-responsabi1ité des gouvernements emprunteurs et celle des créanciers. Mais,
les politiques d'ajustement ont eu comme un des buts principaux, le
remboursement de la dette extérieure avec un coOt interne tres élevé qu1 nla
pas pris en cumpte les dimensions de la contrainte extérieure : la
détér1oration des termes de l'échange, la chute des exportations, la hausse
des taux d' intéret, le protectionnisme...
Ainsi, les po11tiques d'ajustement appliquées ont eu un coOt économ1Que
et social tres élevé, sans slattaquer aux causes structurelles et sans
amé110rer les profondes déséqui1ibres.
L'impossib11ité de payer la dette extérieure ne peut pas se résoudre
avec une renégociation telle qu'engagée a l'heure actuelle. Nous avons montré
que les capacités de remboursement du Pérou et de la Solivie resteront pour
longtemps insuffisantes. Des lors, ces pays nécess1tent une renégociation
basée sur leurs réelles possibil1tés de paiement et qui n'empeche pas la
repr1se et la réor1entation des activités économiques.
Mais évidemment, la réor1entation des politiques économ1ques est,
d'abord, une tache 1nterne. La perspective d'un développement autocentré ex1ge
d'atte1ndre le controle nat10nal du processus d'accumulat1on et la m1se en
place d'une économ1e au service de la populat1on. Le développemen~ et/ou la
créat10n de mécan1smes de coopérat1on au n1veau régional et sous-rég1onal ;
ainsi que l'acces a des nouvelles formes de coopérat1on internationale ont
31
• 

auss1 une tr~s grande 1mportance. Les efforts en vue d~ changement de la
cond1t1onna11té du fHI mér1tet d'etre constament 1ntens1f1és. La récupérat10n
ou renforcement de leur souvera1neté dans le doma1ne de la gest10n de sa
po11t1Que économ1Que, monéta1re et f1nanc1~re sont 1nséparables de tout projet
de développement autocentré.
L'actuelle marg1na11sat1on Que ces pays sub1ssent au n1veau des afflux
extér1eurs de cap1taux est une ra1son de plus pour Qu ' 1ls ~ntament un
redressement de leurs économ1es sans répéter les erreurs du passé. Heme, s1
dans l'aven1r, ce blocag~ do1t etre surmonté, l'endettement extér1eur ne do1t
pas etre la base d'une future expanston. Des réformes 1mportantes do1vent etre
•
app11Quées dans les doma1nes de l'affectat1on des ressources 1nternes. La. ~
me1lleure cana11sat1on et mob1l1sat1on de l l
épargne 1ntér1eure, y compr1s des
dépenses pub11Ques, sont des pré-cond1t1ons d'un développement autonome.
32
..

•
NOTES ET BIBLIOGRAPHIE CONSULTEf
1. 	 Ag11etta M. et Goud1z G., (1983) uProb1emat1que pour des scenar10s de
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14. 	 Ikon1coff, M., (1985), "Projet de développement acteurs et modele de
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15. 	 Kaldor, N., (1983), "Deva1uat1on et ajustement dans les pays en
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16. 	 Katse1', L.T., (1983), "Deva1uat1on : a cr1t1ca1 appra1sa1 of the IMF's
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23. 	 M1stra1, J., (1986b), u125 ans de contra1nte extér1eure : l'expér1ence
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27. Sa1ama, P. (1976), uAu-dela d'un faux-débat. Quelques réf1ex1ons sur
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Econom1ca, n° 78, aoOt.
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  • 1. - l ' " AJUSTEMENT ET MARGINALISATION DANS LE TIERS MONDE: NOTES sur L'EXPERIENCE RECENTE DU PEROU ET DE LA BOLIVIE. Octavio SUAREZ* Janvier 1987 Document de travail DOCUMENT E.S.L.R.C RSSOCIRTlON D'ETUDES SOCIRLES LRTlNO-RMERICRINES ET CRRRIBES ~ Postal. : 2 bis, Boul••ard Saint Denis 92400 COURBElOIE
  • 2. · E.S.L.A.C. Association d'Etudes Sociales Latino-Americaineset Caraibes. AJUSTEMENT ET MARGINALISATION DANS LE TIERS MONDE: NOTES sur L'EXPERIENCE RECENTE DU PEROU ET DE LA BOLIVIE. Octavio SUAREZ* Janvier 1987 Document de travail *Professeur a l'Université de San Marcos (Lima-Pérou), Consultant aupres du Centre de Développement de l'OCDE.
  • 3. ; Ce document a été é1aboré sur la base de notre comrnun1cat1on au co11oQue Lebret (Geneve. octobre 1986) et d1un document présenté a la d1scuss1on du sém1na1re GREITD (novembre 1986). Nous remerc10ns les remarques de Mons1eur le Professeur P1erre SALAMA a1ns1 Que la co11aborat1on de Guillermo HILLCOAT. Le texte engage la seu1e responsab1l1té de 11auteur et ne repr~~ente pas nécessa1rement les po1nts de vue de personnes ment10nnées ni ce11es des 1nst1tut1ons auxQue11es 11 est rattaché. !
  • 4. - l. lntroduct1on L' 1ntégrat1on des économ1es lat1noamér1ca1nes dans l'économ1e mond1ale a évolué de maniere d1fférente depu1s le XlXe s1ecle. Les pays and1ns. part1cul1erement le Pérou et la Bol1v1e. sont restés. malgré quelques efforts d' 1ndystr1al1sat1on (Pérou en part1cul1er). soum1s aux exportat1ons du secteur pr1ma1re. Ces deux pays sont encore 101n d'un controle nat10nal du processus d'accumulat1on. dans le sens qu ' 11 n1y a pas une ma,tr1se locale de la reproduct1on de la force de trava11. de la central1sat1on du surplus. du marché. des ressources naturelles et de la technolog1e et des cond1tons de la product1on. Le Pérou et la Bol1v1e sont restés dans une 1nsert1on dans l'économ1e mond1ale ou l'économ1e fonct1onne de maniere trad1t1onnelle. La dynam1que de leurs échanges restesoum1se A la 10g1que de la spéc1al1sat1on 1ntersector1elle : 11s exportent des mat1eres prem1eres généralement non transformées et 1mportent pour la plupart des produ1ts manufacturés (24). A1ns1. cornme la plupart des pays en développement. le Pérou et surtout la Bol1v1e. sub1ssent les conséquences d'un processus de d1fférent1at1on et de marg1nal1sat1on cro1ssante. Cette tendance se man1feste au n1veau de la product1on. du cornmerce extér1eur et des flux des cap1taux (l'1nvest1ssement d1rect étranger. lOE et l'endettement extér1eur) (24). L'analyse des causes et du développement des cr1ses récurrentes dans les pays exportateurs de ressources naturelles. cornme le Pérou et la Bol1v1e. do1t dépasser le faux débat "endogéne-exogene" (27). Caro 1'étude du rég1me d 'accumulat1on et du type d' 1nsert1o;' dans 1'économ1e mond1ale do1t prendre en compte non seulement les facteurs "externes~ ma1s auss1 la structure 2
  • 5. économique interne puisque celle-ci est extravertie et sa dynamique est déterminée par quelques produits d' exportation. Dans ces pays, et en particulier au Pérou, le développement industriel est basé sur une stratégie de substitution d' importations hautement consommatrice de devises. Ce processus se trouve alors bloqué lors de chaque réduction des exportations. C'est ainsi que les exportations primaires, except10n fa1te de la période de sur-endettement, ont donné leur dynamisme au reste de l'économie. L' h1st01re économ1que récente du Pérou est marquée par des cr1ses que l'on peut géceler notamment dans l'état de sa balance commerc1ale. L' industr1alisation par subst1tut10n d' 1mportations sans sortir de la spécialisat10n primo-exportatrice ne fa1t qu1accentuer cette tendance. De la meme facon, l'1nsertion de la Boliv1e dans l'économ1e mondiale est largement-dépendante d'un seul produit : l'étain représente pendant 30 ans (1950-1979) plus de 60 pour cent des exportat10ns, ce qui explique en grande part1e la cr1se actuelle. Le processus de marginalisat10n 1mp11que un blocage de la croissance et du développement économ1que et donc de l'1ndustria11sat10n. Mais, plus grave encore, le type de spéc1a11sat10n de ces pays (Pérou : minerai, pétrole ; Bolivie : minerai, gaz naturel) reste basé sur des produits dont la demande et les prix internationaux ont chuté fortemen~ les dernieres années et pour lesquels les perspect1ves sont plutat négat1ves . De surcr01t, cette spécialisat10n a été encore plus renforcée par les programmes imposés ou 1nspirés par le fMI. Notre analyse se s1tue dans le contexte du développement de l'économ1e mondiale h1érarchisée dans laquelle se produ1t un processus de marg1na11sat10n et de d1fférenciat10n cr01ssant de certa1ns pays du T1ers monde. C1est le cas ~ notre av1s du Pérou et de laBo11v ~ e. Partant de cette hypothese, nous étud1erons l'intervent10n du FMI, en dép1t ou ~ cause de laquelle la cr1se et la marg1na11sat1on de ces deux pays ~1t été aggravées. 3
  • 6. Oepu1s que1ques années la p1upart des économ1es 1at1noamér1ca1nes, soum1ses dans la cr1se de l'endettement. app11quent des po11t1ques d'ajustement. Cependant. le probleme posé dépasse les enjeux de la dette extér1eure, de la solvab1l1té et de la recherche de la "stab111sat10n". L'ajustement entra1ne. dans la plupart des cas, un processus de dés1ndustr1a11sat10n et mene i une cr1se du rég1me d'accumulat10n. En effet. ,~ p1us1eurs pays ass1stent i la cr1se de son type d'1nsert10n dans l'économ1e mond1ale et, COll1Tle le cas du Pérou et de la Bo11v1e, i la ]1lontée en force du secteur pr1ma1re donnant 11eu i un processus de "repr1mar1sat10n" de leurs économ1es [Vo1r (28), (25) et (11)] . ., ~ Oans ce sens, les pol1t1ques d'austér1té 1mposées. ou 1nsp1rées par le fMI n'ont pas seu1ement des effets a court terme, elles ont également des conséquences structurel1es i long terme (18). Le nmodele" du fMI représente pour certa1ns pays une sorte de ré1nsert10n dans l'éeonom1e mond1ale sur la base d'une re-spéc1a11sat10n pr1mo-exportatr1ce et cee1 dans un processus de marg1na11sat1an cr01ssante. Ce processus est év1dent a la 1um1ere des résu1tats des deux dern1eres décenn1es. M1s a part les pays sem1-1ndustr1a11sés (les NPI se10n la dénom1nat10n popu1ar1sée par lIOCOE) dont le Brés11 et le Mex1que, la p1upart des pays de 11 Amér1que 1at1ne semblent etre concernés. Par exemp1e, 11 est cla1r que la Bo11v1e se trouve dans une telle s1tuat10n, et que le Pérou de son coté a corrrnencé auss1 un processus s1mlla1re, que 11 0n pourraH appeler de nbo11v1an1sat10n" de son économ1e. La réor1entat10n du rég1me d'accumu1at10n et de la stratég1e de développementdev1ent urgente dans ces deux pays. L'étude dlune alternat1ve de développement autocentrée et de nouve11es formes de coopérat10n 1nternat10na1e ont une 1mportance v1ta1e. Rompre llextravers10n 1mposée ices économ1es depu1s la colon1sat10n des le l6e s1ecle, et 1nstaurer une économ1e au serv1ce de l'intéret nat10nal et popula1re s'avere aujourd lhu1 nécessa1reet 1mpérat1f. 4
  • 7. 11. Le cas péruv1en (*) l. La s1tuat1on actuelle de l'économ1e péruv1enne Depu1s 1975. le Pérou se trouve confronté a une s1tuat1on économ1que fort d1ff1c11e. En effet. si. d'une parto les effets de la récess10n se tradu1sent par un taux de cro1ssance en 1985 1nfér1eur aU .taux de cro1ssance de la populat1on. une réduct10n du PIB per cap1ta au n1veau d'11 y a 20 ans. d'autre parto le taux d'.1nflat1on ne cesse pas d'augmenter. atte1gnant 158.3 pour cent en 1985. et cec1 malgré les pol1t1ques d'austér1té m1ses en place~ a la su1te des 5 accords de haute cond1t1onna11té s1gnés avec le FMI entre 1977 e~1984. (vo1r tableaux 1 et 3). De plus. le résultat pos1t1f de la balance commerc1ale depu1s 1983 ne peut ªtre réellement pr1s en compte dans la mesure OU 11 ne s'avere pas ~tre la résultante.d'un accro1ssement des exportat1ons, ma1s plutót de mesures pr1ses par le gouvernement péruv1en en faveur d'une réduct10n des 1mportat1ons. Celles-c1 représenta1ent en 1985 58 pour cent des 1mportat1ons de 1980 et 47 pour cent de celles de 1981 ; alors que les exportat1ons représenta1ent en 1985 77 pour cent de celles de 1980. Ce sont essent1elle~~nt les pr1x 1nternat1onaux et les pertes de marché qu1 affectent ces exportat1ons. dans lesquelles la part des m1nera1s et des produ1ts pétro11ers s'élevent a 60 pour cent de la total1té. .Tous ces d1fférents facteurs exp11quent. en grande part1e. l'1mposs1b111té du Pérou d'honorer sa dette extér1eure -- probleme clef qu1 se pose a ce pays depu1s une d1za1ne d'années -- ma1s qu1 s'est fortement aggravé depu1s la m1-84 et ce. malgré les d1fférentes renégoc1at1ons et rééchelonnements. (*) Le cas péruv1en est 1c1 présenté a part1r de la s1tuat1on actuelle. Pour son évo1ut10n économ1que passée. on peut vo1r O. Suarez :28). 5
  • 8. TAlI..IiAAI ... 1 :- PEROtJ: AJUSTEMENT.VARIABLES ECOROMIQl7ES -­ 1975 1980 19&1 1HZ 1983 1914 1915 l. PIa : ¡ccrois­ !iellent () Z.4 l,t J,O -0,2 -12.0 ",­ tA Z. Au;~ntl.t ion des prix a la cons~tion (,) l',4 60,1 72,1 1l,9 lZS,1 111,1 158,3 J. L1al."::e ColMe r:: i a1e (en "11 11la =-~s de dollu5 :;S) -1.1 0.8 -0.6 -O•• 0.3 1.0 1.1 J.; úportH iO::I .'es ~ar,n."di;es FOa (tn mi!lia~¿s je dollui ;J;;) l.l l.9 3.l 3.3 l.O J.1 3.0 S. IlIIportuicns jes ~¡rthandises FO~ (en ~i~liarls de dollars US) 2.4 l.l l.8 l.7 l.7 2.1 1.9 ¡. l5Jh:ce des pa i e::le:ns COUU:lts (en ~illi!rJ5 · ~e d"lbrs LIS) -l.S -0.1 -1.7 -1.6 -0.9 -0.2­ -0.1 7. Dette extérieure retale (en ~illiarJ5 de 4olh=-s US) 6.l 9.6 9.7 11.3 IZ•• lJ.• 13.6 ~: Elaboré sur 13 bue eSes données officielles de la ~ncpI centnle de ltéserve. ~linisdA J~ l'EconOllie et .Ies Fill/lCes. Instltut tl.ttional de StatlsU~s et le fWl (JFS)• . !' 6
  • 9. Le probleme de la dette péruv1enne ne se pose pas un1Quement en termes de montant absolu (14 m1111ards en 1985) ma1s auss1 en termes de structure. A1ns1, s1 la dette extér1eure totale représenta1t 55.7 pour cent du PIS en 1980, ce rapport slest cons1dérablement détér10ré en 1985 pour atte1ndre 88.1 pour cent. De meme Que, pour cette pér1ode, le rapport de la dette aux exportat1ons est passé de 197.6 pour cent a 359.2 pour eent. (vo1r tableau 5). A1ns1; le sur-endettement Qu1 a débuté au cours des années 60, et, Qu1 a été aceentué par le gouvernement m1l1ta1re entre 1968 et 1980, a f1n1 par about1r a un processus q' auto-a11mentat1on de la ero1ssance de la dette. La stagnat10n des exportat1ons et la fa1blesse des 1nvest1ssements étrangers ont fa1tsue le déf1e1t en compte eourant a été f1nancé par un endettement pr1vé ero1ssant résultant de prets eontractés aupres de banQues commere1ales a des cond1t1ons f1nanc1eres draconn1ennes. En 1980, le seeteur publ1c péruv1en représenta1t 76 pour eent de la dette extér1eure totale. Cette dern1ere représenta1t 55.7 pour cent du PBI et 198 pour cent des exportat1ons de b1ens et serv1ces. Le poureentage de la dette contractée aupres des eréane1ers pr1vés éta1t Quant a lu1 de 62 pour cent. Les créances banea1res s'éleva1ent a 63 pour cent de la dette pr1vée (vo1r tableau n° 5). La part1e1pat1on des déboursements de la dette extér1eure pub11que pendant le gouvernement m111ta1re de 1968-75 a été de 21 pour cent dans les ~ secteurs produet1fs, de 15 pour cent dans la défense nat10nale et de 24 pour cent dan~ le ref1naneement de la dette. Pendant la "deux1eme phase" de ce gouvernement, 1975-80, les déboursements vers la défense nat10nale (28.6 pour cent) et vers le ref1nancement (26.3 pour cent) ont représenté 55 pour cent du total. Durant le gouvernement Be1aunde (1980-85) la défense nat10nale (14.1 pour cent) et le ref1nancemet de la dette (30.8 pour cent) ont représenté 45 pour eent des déboursements. La part1c1pat1on des déboursements dansles secteurs product1fs et dans l'1nfrastrueture de 1969 a 1980 slest eoneentrée en projets de longue matur1té, sur d1mens1onnés et sans avo1r fa1t l'objet de sér1euses études de fa1sab1l1té. Tout cee1 a eu un effet tres négat1f sur le po1dsde la dette en part1cu11er les 1nvest1ssements t~11sés dans le seeteur pétro11er et dans la eonstruct1on de grands barrages comme celu1 1ssu du projet d' 1rr1gat1on MAJES-SIGUAS, eommencé pendant le 7
  • 10. .. " T¡ILE¡lI Nu 2 PEROU AJUSTEMENT, VARIABLES SOCIALES 1975 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 Taux de chomage dec laré Popo Active % • 10,8(2) J 10,4 10,6 13,9 16,4 Taux de sous-emploi %de la Popo active 42.4 48.2 52.0 51. 4 51. 2 47.9 49.9 53.3 54.2 ex> Salaires rééls em)loyés (1) · 1973=100 (moyenne 88.0 65.8 56.5 51. 6 59.1 58.9 64.3 53.2 50~5 Salaires rééls ouvriers (1) 1973=100 (moyenne) 84.4 72.9 65.6 65.6 72.6 71. 5 72.9 59.5 60.0 Salaires réels de l'adminis­ t r3tion centrale, 1973=100 (moyenne) 80.5 59.0 45.8 36.5 43.0 40.8 35.9 30.5 29.0 Salaire minimum 1973=100 94.3 76.3 58.5 65.4 82.1 61. 6 67.7 58.0 51. O PIB par dol! : :~ habita~t le 1984 1. 134 ~/ n.d. n.d. n.d. 1.232 n.d. n.d. n.d. 1.055 ( 1')A Lima-Métropoli taine d 'apres une enquete sur des ¿lltreprises de 10 ou plus travailleurs. (2 )moyenne simple. Source : idem tableau L,et BID. al 1970.
  • 11. gouvernement 1968-75. L'étude 1n1t1ale de ce projet est1ma1t un 1nvest1ssement total de 170 m11110ns de dollars ma1s, en 1984 cette est1mat10n s'éleva1t a 2.5 m1111ards de dollars. En 1986, le projet n'est pas encore term1né meme dans sa prem1ere phase et l'1nvest1ssement déja réa11sé jusqu'a la f1n de 1984 éta1t de 700 m111ions de dollars environ (Peru Economico Nov. 1984). En 1985, .... . la Banque Mondiale estimait que le coOt total du projet une fois achevé sera1t de 22 500 dollars par hectare et que le montant nécessa1re pour term1ner la ler phase serait de 200 mi11ions de dollars afin de mettre en service 20 000 hectares. Ce montant est équivalent a celui nécessa1re pour mettre en service 100 000 hectares dans d'autres régions de la cote péruvienne. La Banque Mondiale a suggéré que le gouvernement retire le projet Majes-Siguas de son PIograll11le d'investissement. 2. Le nouveau gouvernement de Ju111et 85 Avec lJarrivée au pouvoir de l'Alliance Popula1re Révolutionna1re Américaine (parti APRA membre observateur de l'Internat10nale Soc1aliste) le 28 jui11et 1985, le Pérou va changer sa politique économique. 11 décide de ne plus négocier avec le fMI (le dernier accord avec le fMI a été annulé en avri1 85 par le fMI lui-meme) mais d1rectement avec les banques en affirmant qu'11 va dest1ner seulement 10 pour cent des exportations au remboursement de la dette. .' Parallelement, un prograll11le économique d'urgence est m1s en place ayant cOll11le objectifs prioritaires : le controle de l'inf1ation et la relance de l'économie. Les mesures prises dans le cadre ce prograll11le économique ne ressemblent pas a celles précon1sées par le fMI : elles consistent notarrvnent a appliquer le controle des changes, des sala1rp5 et des prix. Cependant, apres 18 mois de gouvernement, la situat10n n'avait guere été ma1trisée pu1sque meme s1 l'on a constaté une réduction du taux d'1nf!ation pendant le deux1eme semestre de 1985 (passant de 250 pour cent a 158 ,our cent), la production quant a elle tardait a se relancer (1.4 pour cen: Je taux de croissance en 1985). 9
  • 12. -- TABLEAU NQ 3 LE PEROU ET LE FMI 1968-1984 Accords Assujettis A un Programme D'Ajustement Type Nombre d'aGcord d'accords Stand-By 15 Stand-By 16 1/ Stand-By- 17 S tand-By.!/ 18 Stand- By 19 Facili té..!.! Elargie 1 20 Stand-By.!.! Nov. Avril Nov. Aoo.t Aoo.t Juin Avril Durée 1968-Nov. 1969 1970-? 1971 1977-Dec. 1979 1978-Dec. 1980 1979-Dec. 1980 1982 -Juil.1985 1984-Juil.1985 Montant Engagé 75 35 106 236 371!:./ 7161/ 264 en rnillions de $ Deboursé 40 34 12 82 322 292 32 l/ Annul~s avant leur ~chéance. 1/ Inclus un financernent supplementaire. 1/ Inclus un accord d'acces élargie. SOURCE: Banque Centrale du Pérou F.M.I.~Joseph Gold (1970) 10
  • 13. Toutefois, les résu1tats pour 1986 semb1ent positifs : d'un coté le taux de croissance du PIS s'é1everait a 6.8 pour cent et le taux d' inf1ation baisserait a 63 pour cent. Hais, d'un autre caté, ces résu1tats spectacu1aires doivent etre confrontés avec les indicateurs suivants : le déficit du secteur pub1ic est passé de 3 a 10 pour cent du PIS de 1985 a 1986 ; la relance par la consornmation a fait augmenter les importations de 22 pour cent de 1985 (mais avec une chute des exportations de 18 pour cent), et les réserves internationales nettes ont baissé de 1 493 a 958 mi11ions.de dollars de 1985 a 1986. Enfin, ma1gré la déva1uation de 27 pour cent pendant 1986, l'INTI (la nouve11e monnaie péruvienne) se trouve sur-éva1uée. le Pérou conna1t aujourd'hui de fortes pressions inflationnistes et spéculatives ainsi qulune fuite~des capitaux non nég1igeable (cf. Data Resources "latin American Review" Fourth Quater 1986, Vol. 7, n° 4). les prévisions faites par "Data Resources Inc." révelent que meme pour les 10 années a venir, 11 économie péruvienne ne parviendra pas a recouvrerson taux de croissance d'avant-crise. De la meme maniere, les estimations sou1ignent la dégradation des termes de 11 échange et la stagnation.permanente des exportations pour les années a venir. Heme en supposant une certaine croissance des exportations, la balance en compte courant resterait done négative. 11 faut préciser que les estimations de Data Resources Ine. considerent que le gouvernement parviendra en 1988 a cone1ure un accord avec le FHI et les banques et sortir ainsi du blocage de crédits qu lll sub1t depuis 84. 11 faut aussi relever que le Pérou eornme la Bol1vie est un des 15 pays pris en compte par le Plan Baker. Tout cela peut signifier aussi 11 applieation des mesures qui vont a 11 encontre du diseours éeonomique mené jusqula ce jour. Par exemple on estime que le taux de change sera dévalué de 88 pour eent en 1987 et que le taux d' inf1at10n en 1987 sera de 110 pour cent. : les mesures mises en place depuis le deuxieme semestre de 1986 et cel1es du début 87 (dévaluation, sort1e du controle des prix, etc ... ) semblent annoncer le changement de politique et la fin de ce qulon peut appele~ le "popu1isme hétérodoxe". le gouvernement péruvien, avee un plan axé sur le court terme, nla pas pu uesserrer 11 énorme poids de la eontra1nte extérieure. 11
  • 14. Au début de 86, on pouva1t noter un certa1n changement d'att1tude du gouvernement péruv1en (*). La s1tuat1,on économ1que dé11cate est aggravée par les d1ff1cu1tés soc1a1es et po11t1ques. La v101ence est généra11sée au n1veau nat10na1. D'un caté, la guerr111a du "sent1er 1um1neux" et autres organ1sat10ns, a 1aque11e slajoute la v101ence état1que et la corrupt10n des forces de po11ce, et de 11 autre caté, la v101ence du traf1c de la drogue et le déve10ppement de la pet1te, moyenne et grande dé11nquance (racket, extors10n de fonds, en1~vement). Peut-on aff1rmer que 11 0n ass1ste ~ une sorte de bana11sat10n de la v101ence v1s-a-v1s de 1aque11e 11 Etat ne peut fa1re face ? Et ne sera1t-ce pas la ~ontée du ch6mage et du sous-empl01 a1ns1 que la détér10rat10n des revenus rée1s qu1 sont a la base de cette s1tuat10n, cornme nous essa1erons de le v01r plus en avant ? Ev1dernment, toute négoc1at10n sur le prob1~me de la dette d01t ten1r compte non seu1ement des cond1t10ns f1nanc1éres d1ff1c11es ma1s encore du prob1~me de 1~ v101ence. Le FMI et les banques d01vent se poser la quest10n su1vante : quel1es seront les conséquences s1 on cont1nue a appl1quer des po11t1ques d'austér1té dans un pays cornme le Pérou ? (*) (*) (*) "Desp1te declar1ng that payments on 1ts $ 14 b11110ns fore1gn debt would be 11m1ted to 10 per cent of exports, the country has qu1et1y been pay1ng near1y 30 per cent. The formal 10 per cent ce111ng does not 1nc1ude payments made 1ast year of $ 160 m on Peruls $ 1 b11110n debt, mostly for arms, to cornmun1st countr1es ; or payments on short-terme debt ; pr1vate-sector debt or Central-Bank debt U (The Econom1st, 20 avr11 1986) (*)(*) "The Econom1st" essa1e de résumer la s1tuat10n : "Mr Garc1a left1st government would not want to be seen knuck1ng under to the IMF, w1ch 1n turn does not want to r1sk for-1ng Peru even further awayfrom the 1nternat10nal f1nanc1a1 syste. (The Econom1st 10 ma1 1986, page 80). 12
  • 15. 3. L'ajustement et le role du fMI au Pérou Rappellons tout d'abord Que le Pérou est membre fondateur du fMI pu1sQu 1une délégat10n péruv1enne a ass1sté a la Conférence de Bretton Woods en 1944. En 1954, le Pérou fut le prem1er pays en développement a s1gner un accord stand-by avec le fMI et, en 1985, le Pérou détena1t (avec Halt1) le record mond1al en termes d'accords de haute cond1t1onnalHé s1gnés avec le fonds (21 au total). Entre 1977 et 1984, le Pérou a s1gné ~ accords stands-by '. (1977, 1978, 1979, 1984) et un accord de fac111té élarg1e (1982), comme le montrent les tableaux n04. et n° 5. Si l'on examine ces accords, l'on releve Que seul celu1 de 1979 a pu... etre respecté et que tous les autres ont été annu1és avant échéance par le fMI. Les accords de 1977, 1978 et 1979 poursu1va1ent essent1ellement des object1fs a court terme, c 'est-a-d1re le rétabl1ssement des éQu111bres budgéta1res et externes a l'a1de de la réduct10n des dépenses publiques et de la dévaluat1on. du taux de change. L'accord de facilité élarg1e de 1982 éta1t prévue pour une durée de 3 ans et comporta1t comme celu1 de 1984, outre les object1fs a court terme c1tées c1-dessus, des object1fs a long terme. Les accords de 1982 et de 1984 const1tuent de bons exemples de programme d'ajustement structurel. En effet, ces accords préc1sent un certa1n nombre de mesures a prendre du po1nt de vue de la structure product1ve, des cond1t1ons de fonct1onnement du marché du trava11 et de la 11béra11sat1on des marchés. Bien Qu ' 11 slavere dé11cat, au stade actue1 de ce trava11, de déterm1ner avec préc1s10n les ra1sons pour 1esQue11es ces d1fférents accords n10nt pas about1, 11 appara1t 1ntéressant de re1ever Que le Pérou a done app11Qué depu1s 1977 et jusqu1en 1985 des po11t1Ques d'ajustement d1rectement 1nsp1rées des pr1nc1pes du fMI. Dans ces cond1t1ons, Que11es sont les ra1sons Qu1 ont about1 au ~,on respect de ces programmes ? Peut-on en 1mputer la responsab111té un1Que au gouvernement péruv1en ou au fMI ? 11 appara1t certa1n Que les po11t1Ques économ1Ques adoptée~au cours de cette pér10de ont été 1nadaptées, ma1s, de maniere plus profonde, ne faut-11 pas déterm1ner si les mesures adoptées 110nt été a la su1te d'un d1'qnost1c 13
  • 16. Tabl.eau Ng/. I ~~ ~ ~ u; !'MI: ~ d'~ o:a!lt.1caaUtA a ni' PAYS AnI'á .cS· .... Al ~ da ~t1m (~I ., Aaoaat. """'­ el NaiIbI'e TotAl m's~14" au !'MI ~ &J 3Cr4-78 .!!!l2:.'-I;!. El..Iql ~&J ~ 1 1986 >4/"" Argent1ne 1956 7 9 11 11 . Be.l.ile l,ez 1 1 Bamade 1970 1 1 Bollv1e~ 1945 11 11 1) 1) Brésll 1946 7 8 8 1 9 OÚU· 1945 11. 12 13 lit . Colcr.bl. 1945 11 12 12 12 Costa R1ca 1946 S 6 , 1 10 Q¡bal n.d. 1 1 1 1 tX.r:in1.que 1178 1 2 Equateur 1945 7 9 11 11 El SalVildor 1946 9 11 13 1) CUataMl..a 1945 6 8 10 10 Crerude 1"5 2 4 1 S Q:yane 1966 4 10 11 2 13 Haití" 1953 9 17 20 1 21 HalC.lraS 1945 10 12 11 1 12 Ja:Miqle~ 1963 1 3 5 3 8 ~..., 1945 3 3 3 2 5 Nicarac:rua 1946 8 10 11 11 Pana."lá~ 1946 3 10 17 17 Paraguay 1945 9 9 9 Pé.rou 1945 15 17 20 21 R. COr.i..'1icaine 1945 2 .;. 3 1 4 {;ruguay" 1946 4 9 1~ 15 V~zuala 1946 1 1. 1 TOT.L 14~ 180 1) 0Jba a quité le fX[ en 1964. ~ Jcoords en vigueur a J'Jl ... 195& - 9XJR:ES : Elabor.Jtlo', ;, partir de nI! :'anq'J<' Centrolle ti.. Pérou et ZJ4 16 : RaOPOrts annuelJ; 8v11et1n~ Urqu¡ui et lhorp (197ó) Ir!. Z50 Co1d (1970). -. r 14
  • 17. correct de la s1tuat1on de cr1se affectant l'économ1e péruv'enne ou s1, au contra1re, ces mesures n'ont pas été pr1ses p1utot en fonct1on des pr1nc1pes généraux du FMI, sans que la réa11té de la s1tuat1on péruv1enne so1t rée11ement pr1se en compte ? La réponse el ces d1fférentes quest10ns pourra1t nous permettre de vér1f1er s1 le type de po11t1ques proposées par le FMI permet b1en de sort1r de la s1tuat1on de cr1se que ce so1t au Pérou ou dans d'autres économ1es en déve1oppement. A t1tre d'111ustrat1on, 11 appara,t ut11e d'exam1ner la po11t1que de déva1~at1on du taux de change et de ses effets sur la balance des pa1ements. le cas péruv1en montre qu'une tel1e po11t1que ne permet pas d'obten1r les résu1tats escomptés. En effet, lesexportat1ons péruv1ennes sont const1tuées el 80 pour cent par des produ1ts de base (pétro1e et m1nera1s pr1nc1pa1ement), oro la demande et le pr1x de ces produ1ts ont fortement chuté dans les années récentes : en.tre 1973 et 1984,9 sur 10 des pr1x des pr1nc1paux produas d'exportat1on (représentant 70 pour cent des exportat1ons totales en 1984) ont chuté de man1ere tres 1mportante. En 1985, le cu1vre et les produ1ts pétro11ers ont représenté 37 pour cent des exportat1ons. En ce qu1 concerne le pétro1e, le Pérou affronte non seu1ement la chute des pr1x 1nternat1onaux ma1s encore la chute de la product1on et des réserves 1nternes, conséquence du manque d'1nvest1ssement pendant les dern1eres années. Se10n l'"Amex Bank Rev1ew" (mars 86), la basse du pr1x du bar11 de pétro1e el 15 do11ars l'un1té s1gn1f1era une perte de 324 m11110ns de do11ars pour les recettes des exportat1ons. En supposant que les taux d'1ntérét 1nternat1onaux ba1ssent de 1.5 pour cent cela produ1ra un a11egement du serv1ce de la dette de 207 m11110ns de do11ars. Ma1s, l'1mpact négat1f global sera de 117 m11110ns de do11ars pour le compte courant de la balance des pa1ements. Par a111eurs, s1 le pr1x du b"'1l baisse el 10 dollars et le taux d'1ntérét ba1sse de 2 pour cent, 1" ,act sera, d'une part, une réduct10n de 15
  • 18. .. Tnblcau 10 5 PEROU : DbTfE EXTERIl:URH (millions de dollars US) 1979 1930 WtU l~H2 1~83 19840 lY8!), 19ij'p Dette extérieure totale 9.334 n594 9.688 11340 12~4'2 13at20 1:894 14.816 Dette totale , PBI 67,2 55,7 48,0 55,8 77,0 79,2 88,1 84,,8 Dette tota1e , export BS et SS ' 225,5 197,6 229,2 270,5 323,3 337,4 359,2 366,6 Dette a moyen et long terne 7.941 8.125 8.172 Ul7lJ n006 llbJ5 11805 n.d. Dette a court terme 1·393 1469 1516 2061 lA38 1.262 950 n.d. Intérets arriérés O O O O O 543 ],139 1869 nettc par créancicr; Créanciers officiels 3225 3632 3518 3808 4148 4545 4903 5013(J' mI 491 474 387 650 698 675 693 661 Organismes mu1tila­ téraux 331 514 648 834 993 1305 1400 1400 Autrcs 2403 2644 2483 2324 2457 2565 2811 2952 Créanciers privés 6109 5962 6170 7532 8294 8875 8990 · 9803 Banques commercia1cs 3893 3782 3679 4916 4900 5043 4930 5327 Autres 2216 2180 2491 2616 3394 3832 4061 4476 Dette par débitcur: Secteur public 7021 7259 7168 7%8 9748 11072 n.d. n.d. Secteur privé 2266 2274 2427 3299 2629 2265 n.d. n.d. Banques domestiques 47 61 93 ~3 71 83 n.d. n.d. I Sour(~ Elaboration sur la base des«mnées du Institut of Internationa1 Financc, Ine. (UF), octobre 1985. e .. estimations p = prévisions
  • 19. 459 m11110ns de dollars pour les exportat10ns et d1autre part un accr01ssement du déf1c1t en compte courant de 183 m11110ns de dollars. En ce qu1 concerne le cu1vre, les récentes prév1s10ns de la BID (7) est1ment une ba1sse de la product10n mond1ale du cu1vre raff1né de 2.1 pour cent en 1986 et de 0.7 pour cent entre 1987-1990. Ces prév1s10ns sou11gnent également que la consornmat10n mond1ale a la f1n de la présente décenn1e restera au n1~eau de 1984. De plus, le cu1vre est confron~é d1une part a la montée des nouvelles technolog1es qu1 provoquent une réduct10n de sa consornrnat10n et d1autre.part a sa subs1tut10n par llalum1n1um, le plast1que et la f1bre opt1que tout récernment. En outre, les prév1s10ns du pr1x du cu1vre montr!nt que jusqu1en 1989, les pr1x courants seront au-dessous de ceux de 1985 et que les pr1x constants cont1nueront de chuter. Entre 1990 et llan 2000, la tonne de cu1vre aura un pr1x réel équ1valent a 68 pour cent de celu1 de 1985 et 61 pour cent de celu1 de 1983. Enf1n,.on est1me que les exportat10ns péruv1ennes de cu1vre auront une cr01ssance modérée en 1986 due a llextens10n 1nterne de la product10n, ma1s dans le futur, elles stagneront en fonct10n des prév1s10ns ment10nnées. Par a111eurs, la structure des 1mportat10ns est largement 1nélast1qué car toute ba1sse supplémenta1re de celles-e1 eompromettra1t gravement le ma1nt1en du taux d1act1v1té et llapprov1s10nnement meme de la populat10n en denrées de base. En 1984, les 1mportat10ns se vent11a1ent a1ns1 : A11mentat10n (pr1nc1paux produ1ts) : ....•. 14 % B1ens d1équ1pement : ...•........•......... 36 % B1ens 1nterméd1a1res : ..•................• 44 % Autres : ......•...................••....•. 10 " Toute dévaluat10n du taux de ehange entra1ne done une forte er01ssanee de 111nflat10n et une ba1sse d1aet1v1té éeonom1que [v01r une cr1t1que aux p01nts de vue du FMI en (15) et (16)]. Quant aux mesures de réduct10n de la demande 1nterne (ba1sie des sala1res réels et réduet10n des dépenses pub11ques), eelles-e1 ont entra~né non seulement une ba1sse de la consornmat1on ma1s auss1 de 111nvest1:sement 17
  • 20. 1ntér1eur brut, compromettant a1ns1 les poss1b1l1tés de cro1ssance a moyen terme. En conclus1on, les résu1tats des programmes d'ajustement (vo1r tab1eaux) ont été 1argement négat1fs. L' économ1e péruv1enne n1est pas sort1e de la récess10n et 111nf1at1on est restée tres é1evée ma1gré le coOt soc1a1 de ces programmes : cro1ssance du chomage et ba1sse des sa1a1res rée1s (vo1r tab1eaux). L'amé11orat1on du.secteur extér1eur qu1 a été obtenu par la réduct10n des 1mportat1ons, ne slest pas révé1ée suff1sante apres 1984 pour restaurer 1'équ111bre de la balance des pa1ements. Depu1s m1-84, 11arret des fonds'w extér1eurs a aggravé cette s1tuat1on. le FHI a déclaré 1ePérou 1né11g1b1e pour 11octro1 de nouveaux prets et le probleme de la dette extér1eure péruv1enne pers1ste sans env1sager une renégoc1at1on ·avec les banques commerc1ales et le Club de Par1s. Le gouvernement péruv1en conf1e qu1une amé11orat1on de la s1tuat1on économ1que peut const1tuer la base des procha1ns arrangements. De plus, les arr1érés augmentent a1ns1 que 111so1at1on du Pérou (cf. The Quater1y Econom1c Rev1ew, October 86) et, les autor1tés ont changé le ton de leur d1scours V1S-d-v1s du FHI au vu de la déclarat10n du Prés1dent de la Banque Centrale : "11 est préférab1e d'y etre dedans que dehors". Néanmo1ns, la pos1t1on extér1eure du gouvernement a été plus ou mo1ns renforcée dans la dern1ere réun10n des non-a11gnées a Harare (Z1mbabwe) par une réso1ut1on approuvée par les part1c1pants qu1 suggere Qu ,u 11 appart1ent a chaque pays de f1xer un pourcentage du serv1ce de la dette par rapport a ses recettes d' exportat1on qu1 est compat1b1e avec les ex1gences de son déve1oppement" (le Honde, 9 sept. 1986). Cependant, les poss1bllHés '. ' la polH1que économ1que actuel1e a part1r d,es dHf1cultés l1ées au-x exp-:.rtat1ons, a1ns1 que l'assechement des flux des cap1taux extér1eurs (l'IDE e été négat1f ces 3 dern1eres années) sont des facteurs qu ' 11 ne faut pas nég11 r -r. A1ns1, la perspect1ve de la restructurat10n product1ve y compr1s 'expans1on de l'offre a11menta1re et la reconvers1on 1ndustr1elle d1r1gée vers la subst1tut1on d' 1mportat1ons, 18
  • 21. dépendront dans une large mesure d'une meilleure cana11sation et ut1lisation de l'épargne domestique. Les effets d'un processus d'ajustement continu (voir les tableaux n° 2 et 3) ne laissent qu1une faible marge de manoeuvre sans courir le risque d'aggraver une solution politique et sociale somme toute délicate.La réforme fiscale et la restructuration du budget public deviennent urgentes. L'allegement obtenu jusqu'a aujourd ' hu1 par la réduction du paiement de la dette, est en contradiction avec des dépenses militaires qui représenteront plus de 30 pour cent des dépenses fiscales.adoptées et approuvées par le nouveau Plan qui s'étendra sur la période 1986-1990 (13). Au Pérou, comrne en Bolivie d'ailleurs, la contrainte interne se trouve, par c2nséquent, considérablement affectée par le pouvoir militaire. 111. La situation actuelle de l'économie bolivienne l. L'ampleur de la crise La crise que traverse ce pays est la plus sévere depuis l'indépendance en 1825. La Solivie est, apres Haiti, le pays le plus pauvre en Amérique latine, avec l'espérance de vie la plus basse et le taux .de mortalité infanti1e le plus élevé. En 1985, le PIS par habitant était a peine de 840 dollars ce qui représente le niveau des années 50. En outre, le taux annuel moyen de '. croissance de la population entre 1°70 et 1985 était de 2.7 pour cent et le taux d'alphabétisation était de 63 ur cent. Dans ce pays, depuis 1981 le • lB tant en global que per capita, a diminué de facon continue. 19
  • 22. L' 1nf1at1on est passée de 19.3 pour cent en 1979 a 11.750 pour cent en 1985 (vo1r tab1eau n° 7). Entre janv1er 1980 et janv1er 1985 le taux cumulé d' 1nflat1on en Bo11v1e a atte1nt 100.000 pour cent. Entre 1979 et 1984, le taux de chomage est passé de 5.6 pour cent a 12.6 pour cent (vo1r tableau n° 8). A la f1n 1986, le sa1a1re m1n1mum éta1t de 22 dollars par mo1s env1ron. 2. Les antécédents Entre 1971-1978, pendant le rég1me du général Banzer, la Bo11v1e a eu recours de fa~on cro1ssante a l'endettement extér1eur. La dette pub11que extér1eure est passée de 591 a 1 700 m11l1ons de dollars, tand1s que les exportat1ons ont augmenté de 181 a 627 m1l11ons de dollars pendant la meme pér1ode. En 1978, la dette extér1eure bol1v1enne éta1t de 2 162 m11l1ons de dollars, ce qu1 représenta1t 66.2 pour cent du PIB et 306.7 pour cent des exportat1ons de b1ens et serv1ces. L'endettement extér1eur éta1t basé sur e ' $ prév1s1ons de cro1ssance qu1 par la su1te ne se sont pas réa11sées. La f1n du rég1me Banzer a été marquée par une stagnat10n des exportat1ons accompagnée paral1élement d'une cro1ssance soutenue des 1mportat1ons et ce, jusqulen 1979. La légere ba1sse du volume d' éta1n exporté a été compensée par une hausse du cours 1nternat1onal. Le déf1c1t de la balance des pa1ements courants augmenta1t d'année en année. Durant cette pér10de le peso bo11v1en a été ma1ntenu sur-éva1ué sans ten1r compte de l'énorme d1fférence entre l'1nflat1on 1nterne et externe. En meme temps, le n1veau des sa1a1res réels est resté 1nchangé et le déf1c1t f1scal cont1nua1t de cro1tre. Le recours au f1nancement extér1eur permetta1t au gouvernement de reporter l'app11cat1on de mesures pour fa1re face aux déf1c1ts cro1ssants. Une grande part1e de la dette extér1eure nla pas été ut111sée a des f1ns product1ves. A1ns1, par exemple, 500 m11110ns de do1lars ont été 1nvest1s dans des projets pétrol1ers qu1 par la su1te n' éta1ent pas rentabl r . De la 20
  • 23. Tab1eau nO 6 BOLIVIE AJUSTFMENT, VARIABLES EQ)lO{I~ 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985e 19l16p -. PIB réel accroisse­ ment () 1,7 0,6 -0,3 -6,6 -7,3 .-3 2, -3,1 -4I O Augmentatim des prix a la conscm­ mation () .19,3 47,1 29,0 133,0 269,0 1.279 11.750 285 Balánce com­ mercia1e (en millions de dollars US -53 262 232 401 281 313 162 -8 Exportations des march.an- FOB (millíons de dol': lars US) 762 942 914 828 755 725 622 471 Importations des marchan­ dises roB (millions de dollars US) 815 681 682 427 474 412 460 479 Balance des paiements " courants (millions de dollars US -395 -164 -316 -123 -217 -237 -350 -450 Dette exté­ rieure to­ tale (mi1­ 1ions de • dollars US) 2.659 2.828 3.433 3.620 3.838 4.026 4.271 4.654 Source E1aboration a partir 'du IIF et de la Banque Mondiale. e = estimations p • prévisions 21
  • 24. mªme fa~on. des 1nvest1ssements ont été effectués dans deux us1nes d' éta1n qu1 se sont avérés 1nut111sables. La fu1te des cap1taux pendant le rég1me Banzer a atte1nt le n1veau d'un m1111ard de dollars (30). D'apres la Banque Mond1ale. pendant la pér10de 1971-81. plus de 60 pour cent de la dette extér1eu~cumulée est repart1e vers l'étranger sous la forme de fu1tes de cap1taux (y compr1s les 1mportat10ns ~on enreg1strées). Des la f1n des années 70. le n1veau des exportat10ns a cornmencé a ba1sser et la cr1se de l'économ1e bo11v1enne se fa1t sent1r de plus en plus fortement. - Depu1s cette date et jusqu1au m111eu de 1985. 1'app11cat10n str1cte des 7 prograrnmes d'ajustement approuvés a été pertubée par la success10n de coups d'état qu1 ont eu 11eu jusqu1en 1982 et par d1autres problemes 1nternes. Cependant. on ne peut pas n1er la m1se en oeuvre d1une po11t1que d1ajustement. De 1979 a 1982 les 1mportat10ns ont ba1ssé de 48 pour cent et les sala1res réels de 13 pour cent (v01r tab1eaux n° ~ et 7). En 1982, les revenus du gouvernement éta1ent. en termes réels. a un n1veau 1nfér1eur a 50 pour cent de celu1 de 1976/79. Par contre. les dépenses courantes non salar1ales du gouvernement augmenta1ent de 119 pour cent. L1ajustement toucha1t en prem1er l1eu les fonct10nna1res d1état qu1 ont vu leurs sala1res réels ba1sser de 22 pour cent. Auss1. les dépenses d1équ1pement du gouvernement ont ba1ssé. en termes réels. de 80 pour cent pendant la mªme pér10de. A part1r de 1979. face aux perspect1ves défavorables pour les exportat10ns et a la grande 1nstab111té po11t1que. les banques 1nternat10nales ont cornmencé a l1m1ter leurs engagements en Bo11v1e. Le gouvernement ava1t réuss1 a renégoc1er la dette en 1980, ma1s a tres court terme. A1ns1, les nouvelles échéances ont cOlnc1dé avec la chute du n1veau des exportat10ns. A part1r de 1981. des arr1érés de pa1ements ont cornmencé a s'accumuler et la Bo11v1e ne receva1t plus que de créd1ts nets des organ1smes off1ctels. 22
  • 25. Tableau nO 7 BOLlVIE : AJUS'ITlMl!NT, V¡JU ¡1l1.l:S ~(X:I ¡LE S 1970 1979 19HO I~HH 19H2 1!)H:~ 1!Hl4 1985 Taux de ch&nngo , de la popula­ tion active n.d. 5.6 5.8 9.7 10.9 12.1 12.6 n.d. Sa1aires rée1s moyens.l indice 1980 • 100 ' 105.9 105.8 100.0 93~6 92.2 107.S 60.6 43.Z. PIB par habi­ 1) tant en do1­w lars do 1984 989 n.d. 1178 n.d. n.d. n.d. n.d. 840 Source E1aboration a partir des données du IIF de la Banque Mondia1e et de la BID. ': '. " "
  • 26. Le gouvernement c1v1l de S1les (1982-1985) a fre1né la chute des 1mportat1ons tout en les ma1ntenant a un n1veau stable ma1s baso ce qu1 a eu des effets négat1fs d1rects sur l'act1v1té économ1que. pU1sque les b1ens 1nterméd1a1res et les b1ens d'équ1pement représentent 86.5 pour cent des 1mportat1ons totales. Le déf1c1t du secteur pub11c a cont1nué de cro,tre passant de 14 pour cent du PIS en 1982. a 29 pour cent en 1984. Malgré des re,venus décl1nants les dépenses pub11ques augmenta1ent. parm1 les composants de celles-c1. f1gura1ent ... le remboursément de la dette et les dépenses de défense nat1onale. D'apres le Monde. en So11v1e. "la défense nat10nale et la sécur1té nat10nale absorbent plus de la mo1t1é du budget" (30 aoQt 1986). De l'autre coté. le déf1c1t du secteur pub11c s'exp11qua1t par la s1tuat1on des entrepr1ses pub11ques qu1 se trouva1ent confrontées. non seulement a la chute des exportat1ons. ma1s auss1 a d'autres problemes 1nternes tels ~ue des coQts de product1on élevés. des bas pr1x 1ntér1eurs. le po1ds de la dette extér1eure. etc ... Le gouvernement S1les. fa¿e a la réduct10n du créd1t extér1eur. a eu recours a la Banque Centrale pour f1nancer l'énorme déf1c1t du secteur pub11c. C1est la une des ra1sons du déclenchement de l'hyper1nflat1on de 1985. Cependant. "c1est la ~rav1té du probleme de balance des pa1ements qu1 est a l'or1g1ne d'une forte 1nflat1on. En effet. aucun des pays qu1 n10nt pas été contra1nts de l1m1ter leurs 1mportat1ons pour des ra1sons de balance des pa1ements. n10nt connu une 1nflat1on galopante" (15). 3. La cr1se de l'éta1n Depu1s 1980. la brusque réduct10n des 1mportat1ons nla pas allégé le déf1cH de la balance des transact1c;-¡s courantes. Cela peut s'exp11quer en part1e par les effets conjugués de la forte ba1sse des exportat1ons et les montants cro1ssants de pa1ements des :ntérets de la dette. Entre 1980 et 1985. les 1nd1ces des exportat1ons en volur,~ et en valeur un1ta1re ont fortement chuté. Les exportat1ons de presque t ~ JS les produ1ts pr1nc1paux (éta1n. z1nc. ant1mo1ne. argerit et wolfram) ont ba1ssé. Ces dern1ers représenta1ent en 1980. 24
  • 27. ., 64 pour cent des exportat1ons totales. Seul le gaz naturel a échappé a cette tendance, en 1982, 11 est devenu le prem1er produ1t d' exportat1on du pays rempla~ant a1ns1 l'étain. La cr1se des cours mond1aux de métaux et plus part1cu11erement de l'étain sont a la base de la crise économiQue en Bolivie. -. En ce qui concerne l'étain Qu1, jusQu1en 1979, re,pr.ésentaH plus de s. 50 pour cent des exportat1ons totales, la crise du marché internat10nal s lexpl1Que par d1vers facteurs : sur-,product1on et ba1sse de la consommation mond1ale et subst1tut1on par d'autres produtts. La vente d' éta1n par des pays ne so~scr1vant pas au 6eme Accord Internat10nal des Producteurs et Consommateurs a déclenché la crise du marché en octobre 1985. Vers la f1n de 1985, l'ind1ce de la valeur un1ta1re des exportations d'éta1n, ava1t ba1ssé a 46.1 (Base 1980 = 100). En 1986, l 1éta1n ne représente plus Que 30 pour cent des exportat1ons totales de la Boliv1e. En plus de la baisse des cours mondiaux de l'éta1n, des problemes 1nternes -- comme par exemple, la mauva1se gestion des entreprises pUbliques, Qui controlent 70 pour cent de la product1on min1ere -- ont joué un role 1mportant dans la baisse de la product1on et surtout dans la hausse des coOts de production. En 1986, le prix international d'une livre f1ne d' éta1n est de 2.5 dollars alors Que le coOt de production interne dépasse 12 dollars. (Le Monde, 7 octobre 1986). La COMIBOL, la Corporation m1n1ere dont 80 pour cent des recettes provena1ent de l'éta1n va etre 11Qu1dée par le gouvernement. Elle a accumulé une dette de 360 m1l11ons de dol1ars Qui représente 98 pour cent de son actif. O'a111eurs, "le vol du m1nerai ava1t pr1s des proportions 1ndustrielles, la bureaucrat1e s'éta1t alourd1e, la corruption éta1t généra11sée". Oepu1s 1952, "1'éta1n ava1t (:é la poule aux oeufs d'or de tous les rég1mes. tout projet économ1Que s'éta1ttoujours appuyé sur l 1 éta1n ll (Le Monde 25
  • 28. 01plomat1Que, mars 1986). Ma1ntenant, pour les d1r1geants 1I1'aven1r c'est le gaz, l'or, le 11th1um, les p1erres préc1euses ll tand1s Que pour d'autres, c'est Ml'agr1culturell • (Le Monde, 7octobre). La Sanque Mond1ale ava1t, elle auss1, fa1t des prév1s1ons opt1m1stes concernant les exportat1ons bo11v1ennes. En 1983, la SanQue ava1t projeté Que le pr1x de l'éta1n deva1t augmenter a 7.85 do11ars la 11vre en 1985, a 9 dollars en 1986 et a 9.45 dollars en 1987. Ma1s, les prx effect1fs ont été de 5.23 dollars en 1985 et de 2.56 dollars en ju1n 1986 au London Metal Exchange. La Sanque Mond1ale est1ma1t auss1 que la product1on d'éta1n de la Bo11v1e augmentera1t de 2 pour cent annuellement entre 1983 et 1987 et Qu'en 1986,_la valeur des exportat1ons deva1t etre de 1 312 m11110ns de dollars, c'est-a-d1re, tro1s fo1s le montant calculé aujourd'hu1. (vo1r tab1eau n° 6). 4. La dette extér1eure Le montant de la dette extér1eure bo11v1enne (4.6 m1111ards de do11ars en 1986) ne représente pas un prob1eme majeur pour les créanc1ers. La dette aupres des banQues commerc1a1es s'éleve a 1.5 m1111ards de dollars. En revanche, pour la Bo11v1e, la dette extér1eure représente en 1986, 125 pour cent du PIS et 783.4 pour cent des exportat1ons de b1ens et serv1ces. Se10n la CEPAL (10), les 1ntérets totaux payés rapportés aux exportat1ons de b1ens et serv1ces sont passés de 13.7 pour cent en 1978, a 24.5 pour cent en 1980, a 63.1 pour cent en 1984 et a 60 pour cent en 1985, Qu1 est le taux le plus élevé payé par un pays lat1noamér1ca1n. C'est la une man1festat1on de la po11t1que d'ajustement adoptée ces dern1eres années. Ourant la pér10de 1980-84 le pa1ement des 1ntérets cont1nua1t de cro1tre et les 1nd1cateurs économ1Ques pr1nc1paux ba1ssa1ent en termes réels : le PIS (-4 pour cent), l'1nvest1ssement 1ntér1eur brut (-26.5 pour cent), l'épargne 1ntér1eure brute (-4 pour cent), les exportat1ons (-3.2 pour cent) et les 1mportat1ons (-12.5 pour cent). Ce Qu1 précede montre Que, malgré le morato1re déclaré sur une part1e de la dette en 1984, le po1ds Que représente le pa1ement des 1ntérets a atte1nt des n1veaux tres 1rnportants. La po11t1que d'ajustement a eu des coQts soc1aux et économ1Ques élevés ma1s elle ne s'est pas adressée aux c~ ~ses 26
  • 29. Tau1cau n° 8 BOLIVIE : DETTE EXTERIEURE (mil1ions de do11ars US) 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985e 198'P Dette extérieure totale 2659 2828 3433 3620 3838 4026 4271 4654 Dette tota1e PBI 58,9 53,9 51,7 59,4 66,2 461 0 68,9 125,5 Dette totale export BS ct SS 309,0 266,6 333,1 393,6 435,7 480,2 585,2 783,4 Servicp, dette e_;>ort. de 6 S. et SS. 34,8 36,0 42,2 54,5 55,7 63,7 65,2 875, Dette a moyen et long terme 1897 2354 2792 2891 3405 3481 3531 4280 Dette acourt terme 762 474 621 672 335 374 374 374 Intérets arri~rés 20 57 98 171 366 O 1') Dette par créancier : -.J Créanciers officiels 1294 1496 1907 2159 2579 2620 2726 3039 mI 19 82 72 86 89 63 51 120 Organismes multi1a­ téraux 524 707 754 951 910 924 961 1060 Autres 751 707 1081 1122 1580 1633 1714 1859 Créanciers privés 1365 1332 1526 1461 1259 1406 1545 1614 Banques cornmerciales 1221 1142 1357 1325 1146 1299 1438 1507 Autres 144 190 169 136 113 107 1.07 107 Dette par débitcur : Secteur public 2137 2551 3150 3414 3703 3822 4067 n.d. Secteur privé 522 271 283 206 135 204 204 n.d. I Source ~borar.on sur la base des données du Ilf (juin 1986) e • estimations p ~ prévisions :: . "
  • 30. .., -. , structurelles (la spéc1a11sat1on pr1ma1re-exportatr1ce) et elle a m1s en cause le redressement a court et moyen terme. 11 s'ag1t d'un ajustement qu1 n'atte1ndra pas le but annoncé de la stab111sat1on, ma1s plut6t le contra1re. 5. la po11t1gue économ1gue du gouvernement 1nst1tuée eA aoQt 1985 le prés1dent Paz Estenssoro a conrnencé son 4e manda.t en annoncant un progranvne orthodoxe qu1 par la suHe a été soutenu par la s1gnature d'un accord Stand-By avec le FM1. Cet accord, en v1gueur de ju1n 1986 a ju1n 1987, est le l4e souscr1t par la Bo11v1e depu1s 1956. (Vo1r tableau n° 4). '-le programme est centré sur la réduct10n de la demande interne et du déf1c1t du secteur pub11c a1ns1 que du créd1t 1ntér1eur. les effets se sont fa1t sentir rap1dement : le PIB a ba1ssé de 3.1 pour cent en 1985 et 11 ba1ssera a nouveau de 4 pour cent en 1986. le progranrne, 1nsp1ré de pr1nc1pes l1béraux, propose entre autres une forte dévaluat1on, l'1nstaurat1on d'un taux de change flex1b1e, la l1bérat1on des 1mportat1ons et la réduct10n des tar1fs douan1ers. le but recherché par la dévaluat10n est toujours celu1 d'une st1mulat1on des exportat1ons. Ma1s, nous avons vu que ce11es-c1 ont une structure 1nélast1que. En plus, la cr1se sur le marché des métaux a1ns1 que la chute récente du pr1x du gaz naturel vendu a l'Argent1ne, font que les effets d'une dévaluat10n ne seront pas pos1t1fs. Au contra1re, les prév1s1ons 1nd1quent une ba1sse de 25 pour cent des exportat1ons pour 1986. O'autre part, la structure des 1mportat1ons 1mp11que que toute dévaluat10n exercera automat1quement une forte press10n 1nflat1onn1ste au se1n de l'économ1e. Par a111eurs, la dévaluat10n n'all~gera pas le po1ds que la dette extér1eure représente pour l'économ1e. le gouvernement se propose de rédu1re le déf1c1t du secteur publ1c a 6.7 du PIB (11 fut déja rédu1t de 29 )our cent du PIB en 1984, a 10 pour cent en 1985). Pour ce fa1re, 11 env1sage de ma1nten1r le meme n1veau de dépense et 28
  • 31. d'augmenter ses revenus de 595 pour cent. Avec un taux d' 1nf1at1on estimé de 285 pour cent pour 1986. cela s1gn1f1e une augmentat10n en termes rée1s de 310 pour cent. le programme 1nc1ut une nouve11e sér1e de taxes qu1 étendent 11 ass1ette de 11 1mp6t. en dehors du secteur éxportateur en décro1ssance. A1ns1. un 1mpót de 10 pour cent sur la va1eur ajoutée. et des nouveaux 1mp6ts sur les entrepr1ses.1a propr1été et les transact10ns économ1ques en généra1 ont été approuvés. les mesures ment10nnées c1-dessus v1sant a répart1r la charge de 1laju~tement non seu1ement sur les trava111eurs déja tr~s appauvr1s. ma1s encore sur la bourgeo1s1e 10ca1e. face a la cr1se du secteur exportateur. A cela. 11 faut ajouter les hausses des taux d' 1ntéret et des tar1fs du secteur pub11c sur 1lélectr1c1té. le pétro1e. les cornmun1cat10ns. et autres. D'autres é1éments 1mportants du prograrmle sont la réduct10n des sa1a1res rée1s dans le secteur pub11c et les 11cenc1ements mass1fs dans les entrepr1ses publique a1ns1 que la f1ex1b111sat10n du marché du trava11. le gouvernement a 11cenc'é 7 000 trava111eurs dans le secteur m1n1er et 8 000 le seront procha1nement. sur un total de 20 000 personnes emp10yées dans ce secteur. Dans tout ce cadre. 11 est d1ff1c11e d' 1mag1ner cornment on pourra1t fre1ner le déplacement cr01ssant des cap1taux et de la force de trava11 vers les act1v1tés de traf1c de drogue et de contrebande. Ce11es-c1 sont actue11ement les act1v1tés les plus flor1ssantes en So11v1e. le Programme tradu1t l'engagement du gouvernement a honorer la dette extér1eure : ma1s, ces mesures aggraveront 11 1nstab111té po11t1que et soc1ale. la So11v1e ne dét1ent pas le record mond1al des accords avec le fMI (record détenu par le Pérou) ma1s ce1u1 des coups d'état ml11ta'r?s : plus de 180 coups e'n 160 ans de v1e répub11ca1ne. le gouvernement espére obten'· une renégoc1at1on de la dette. trouver des nouve11es sources pour f1nancer :e déficit de la balance des pa1ements 29
  • 32. • • , courants, recev01r a nouveau l'a1de amér1ca1ne et att1rer de nouveaux 1nvest1ssements étrangers d1rects. Pour l'1nstant, la seule cert1tude est l'accord avec le FHI et la cont1nuat10n de 1~ustér1té app11quée sous l'Etat de s1~ge et lecouvre feu. la renégoc1at10n de la dette sans la pr1se en compte des perspect1ves des exportat10ns ne fera que reporter le probl~me. l'expér1ence récente du Mex1que dont les accords passés en 1982 et 1984 nlont pas apporté .de solut10n, est un exemp1e de la 11m1te de cette fa~on de procéder . D'autre part, la m1se en place d'une po11t1que d'ouverture a 11extér1eur et de nouvelles cond1t10ns a l'égard des cap1taux étrangers -n' 1mp11que pas forcément un aff1ux de ces dern1ers. D a111eurs, 11 n'y a r1en qu1 1nd1que un changement des tendances' hlstor1ques en ce qu1 concerne les flux f1nanclers. 1 l'exemple du Pérou entre 1980 et 1985 montre que le retra1t (ou l aff1ux) de cap1taux étrangers obé1t a sa propre 10g1que et ne répond pas nécessa1rement aux nouve11es mesures pr1ses par le gouvernement local. Dans ce pays, au cours des tr01s dern1~res années, 111nvest1ssement étranger d1rect-a été négat1f. En 1984, quand le gouvernement de Belaunde s'est déclaré 1ncapab1e de fa1re face a ses engagements, les créd1ts extér1eurs ont cessé alns1, la po11t1que orthodoxe app11quée nla contr1bué n1 au redressement de la balance de pa1ements, n1 a la repr1se économ1que. Enf1n, dans le cas de la Bo11v1e, on est en dr01t de se demander s1, cornrne d1ra1t S1dney De11, la pol1t1que de Paz Estenssoro ud ' 1ncend1er toute la ma1son pour falre cu1re le r6t1 de porc" n1est pas condamnée a l'échec. En réa11té, la f1n de l'~re de l'éta1n ob11ge la Bo11v1e a la m1se en oeuvre d'une nouvelle stratég1e qU1, dans tous les cas, devra1t etre m01ns couteuse que la po11t1que app11quée jusqu1a ma1ntenant. 30
  • 33. IV. Conclus1ons Le Pérou et la So11v1e sont confrontés depu1s plus1eurs années a une cr1se structurelle tres grave. A la base de cette situation se trouve leur maintien dans une spéc1alisation en tant qu1exportateurs de matieres premieres, renforcée, de surcro1t, par l'application des politiques d'ajustement .imposées ou 1nspirées par le FMI. En plus, la crise du marché 1nternational de matieres premieres a1nsi que le processus de marg1nalisation dont sont victimes ces pays a aggravé la situation actuelle et a comprom1s les possibilités de récupération . .~ Le processus de sur-endettement de ces deux pays montre la co-responsabi1ité des gouvernements emprunteurs et celle des créanciers. Mais, les politiques d'ajustement ont eu comme un des buts principaux, le remboursement de la dette extérieure avec un coOt interne tres élevé qu1 nla pas pris en cumpte les dimensions de la contrainte extérieure : la détér1oration des termes de l'échange, la chute des exportations, la hausse des taux d' intéret, le protectionnisme... Ainsi, les po11tiques d'ajustement appliquées ont eu un coOt économ1Que et social tres élevé, sans slattaquer aux causes structurelles et sans amé110rer les profondes déséqui1ibres. L'impossib11ité de payer la dette extérieure ne peut pas se résoudre avec une renégociation telle qu'engagée a l'heure actuelle. Nous avons montré que les capacités de remboursement du Pérou et de la Solivie resteront pour longtemps insuffisantes. Des lors, ces pays nécess1tent une renégociation basée sur leurs réelles possibil1tés de paiement et qui n'empeche pas la repr1se et la réor1entation des activités économiques. Mais évidemment, la réor1entation des politiques économ1ques est, d'abord, une tache 1nterne. La perspective d'un développement autocentré ex1ge d'atte1ndre le controle nat10nal du processus d'accumulat1on et la m1se en place d'une économ1e au service de la populat1on. Le développemen~ et/ou la créat10n de mécan1smes de coopérat1on au n1veau régional et sous-rég1onal ; ainsi que l'acces a des nouvelles formes de coopérat1on internationale ont 31
  • 34. • auss1 une tr~s grande 1mportance. Les efforts en vue d~ changement de la cond1t1onna11té du fHI mér1tet d'etre constament 1ntens1f1és. La récupérat10n ou renforcement de leur souvera1neté dans le doma1ne de la gest10n de sa po11t1Que économ1Que, monéta1re et f1nanc1~re sont 1nséparables de tout projet de développement autocentré. L'actuelle marg1na11sat1on Que ces pays sub1ssent au n1veau des afflux extér1eurs de cap1taux est une ra1son de plus pour Qu ' 1ls ~ntament un redressement de leurs économ1es sans répéter les erreurs du passé. Heme, s1 dans l'aven1r, ce blocag~ do1t etre surmonté, l'endettement extér1eur ne do1t pas etre la base d'une future expanston. Des réformes 1mportantes do1vent etre • app11Quées dans les doma1nes de l'affectat1on des ressources 1nternes. La. ~ me1lleure cana11sat1on et mob1l1sat1on de l l épargne 1ntér1eure, y compr1s des dépenses pub11Ques, sont des pré-cond1t1ons d'un développement autonome. 32
  • 35. .. • NOTES ET BIBLIOGRAPHIE CONSULTEf 1. Ag11etta M. et Goud1z G., (1983) uProb1emat1que pour des scenar10s de l'économ1e mond1a1e a 1n revue futur1b1es n° 70 . 2. B1tar, Serg10, (1985), aLa 1nvers1on norteamer1cana en el grupo and1no", 1n revue El tr1mestre Econom1co, n° 206. 3. .~ BID, (1986a), Progres Econom1que et Soc1a1 en Amér1que 1at1ne, Rapport 1986, Banque Interamér1ca1ne de Déve1oppement. 4. BID, (1986b), Commod1ty Export Prospects of Lat1n Amer1ca. Ju1n. 5. BID, (1985), Progres Econom1que et soc1a1 en Amér1que 1at1ne, Rapport 1985. 6. CEPAL, (1986), "Balance pre11m1nar de la econom1a Lat1no amer1cana en 1985", Rapport du Secréta1re Exécut1f, 1n revue "Comerc10 Exter1or", févr1er. 7. Cha1m1n, Ph. et Gombeau, J.L., (1985), "Les marchés mond1aux en 1984/85", Econom1ca. 8. Come11au, CL, (1983), "T1ers Monde et Econom1e Mond1a1e, Deve1oppement, B10cage ou Marg1na11sat1on 1", 1n revue futur1b1es n° 70. 9 • Euromoney, (1982), UPower and the IMf : the examp1e of Bo11v1a", janv1er, reprodu1t 1n nprob1emes Econom1ques U n° 1770. 10. f1nanc1a1 T1mes (1986) Peru. f1nanc1al t1mes survey. 26 septembre. 11. GONZALES V1g11, f. (1985) URestructurac10n 1nternac1ona1 e 1ndustr1a11zac1on per1fer1ca u 1n Econom1a de Amér1ca Lat1na n° 12, 2e semestre 1984. 12. HILLCOAT G. (1986) "La cr1se des modeles de développement en Amér1que Lat1ne. De la subst1tut1on d! 1mportat1ons a l'économ1e tournée vers l'extér1eur". These Un1vers1té Par1s VIII. 13. INP, (1986), "Plan Nac1ona1 de Desarrollo de Med1ano Plazo 1986-1990", Inst1tuto Nac1ona1 de Plan1f1cac1on, Urna, ma1. . 14. Ikon1coff, M., (1985), "Projet de développement acteurs et modele de référence", 1n revue T1ers Monde, n° 104. 33
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