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La question du partage
du statut sérologique
des personnes vivant
avec le VIH au Maroc
Pr. Mohamed LOUKID
Pr. Mohamed Kamal HILALI
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Remerciements
Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont répondu au questionnaire
et à toutes celles qui ont participé à cette enquête de près ou de loin, notamment
celles relevant des sections de l’ALCS des villes d’Agadir, Casablanca, Fès,
Marrakech et Rabat.
Nous remercions les enquêteurs et enquêtrices: Leila, Rachida, Oussama,
Hicham, Fatimezzahra, Fadoua, Nihal et les référents locaux : Atika, Oum
Kaltoum, Mohamed, Tariq, Latifa, Fatiha.
Nous remercions également la responsable de la ligne Allo Info Sida, Mme
Youssfi Rahma, ainsi que les chargés nationaux de la prise en charge, Drs.
Hind Setti et ElKhammas.
Nous exprimons notre reconnaissance au Ministère de la Santé et aux
médecins et personnels des centres référents de prise en charge de l’infection
à VIH pour leur collaboration, notamment pour le recrutement des PVVIH
ayant participé à l’enquête.
A travers ce rapport nous voudrions rendre hommage à la mémoire de
Hicham; l’un des enquêteurs de Casablanca, décédé après la fin de la
collecte des données.
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Préparation du Rapport final
- Le rapport final a été préparé par : Mohamed Loukid et Mohamed
Kamal Hilali.
- Il a été revu par : Alise Abadie, Amal Benmoussa, Hakima Himmich,
Mehdi Karkouri, Othoman Mellouk, Lahoucine Ouarsas, et Nadia Rafif
(ALCS).
Membres du comité de pilotage de l’étude au Maroc
- Abadie Alise : Association de Lutte Contre le Sida, Marrakech, Maroc.
- Hilali Mohamed Kamal : Laboratoire d’Ecologie Humaine de la Faculté
des Sciences Semlalia, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc.
- Himmich Hakima : Association de Lutte Contre le Sida, Casablanca,
Maroc.
- Karkouri Mehdi : Association de Lutte Contre le Sida, Casablanca,
Maroc.
- Loukid Mohamed : Laboratoire d’Ecologie Humaine de la Faculté des
Sciences Semlalia, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc.
- Mellouk Othoman : Association de Lutte Contre le Sida, Marrakech,
Maroc.
- Ouarsas Lahoucine : Association de Lutte Contre le Sida, Agadir,
Maroc.
- Rafif Nadia : Association de Lutte Contre le Sida, Marrakech, Maroc.
- Setti Hind : Association de Lutte Contre le Sida, Casablanca, Maroc.
Membres du comité scientifique de l’étude partages
- Emmanuel Trenado: Coalition PLUS
- CRECES : Joanne Otis
- Alise Abadie : ALCS
- Mohamed Kamal Hilali : Laboratoire d’Ecologie Humaine de la Faculté
des Sciences Semlalia Université Cadi Ayyad, Maroc
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- Henri Mukumbi: AMO CONGO
- Eddy Kieto Zola : Ecole de Santé Publique de Kinshasa
- Ludmila Verdes: ARAS
- Florin Lazar: Faculté de Travail Social de l’Université de Bucarest
- Mamadou Cissé: ARCAD SIDA
- Samba Diop: SEREFO/CEREFO
- Amira Herdoiza : KIMIRINA
- Raul Mideros: Universidad Andina Simon Bolivar
- Aurélie Hot : COCQ-SIDA
- Jean Marie Le Gall: AIDES
- Coordination scientifique de l’étude Partages
- Marie Préau : Université Lyon 2, France.
- Emilie Henry : Coalition PLUS, Pantin, France.
Appui technique et Financier
Cette étude a été appuyée par la Coalition Internationale Sida, PLUS et
financée par l’Agence Nationale de Recherches sur le Sida (ANRS) et les
hépatites virales (ANRS), Sidaction et la Coalition Internationale Sida PLUS.
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Résumé :
Ce rapport présente les résultats de l’enquête sur le partage du statut
sérologique effectuée auprès de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) issues
de la file active de l’association de lutte contre le SIDA (ALCS) au Maroc.
L’objectif de cette étude est de déterminer les différents facteurs susceptibles
d’être associés à la décision d’annoncer ou non son statut sérologique et
d’appréhender les déterminants individuels, psychosociaux et contextuels
liés au partage du statut.
L’étude a concerné un échantillon de 300 PVVIH recrutées dans les centres
de dépistage de l’ALCS des villes d’Agadir, Casablanca, Rabat, Fès et
Marrakech. Les PVVIH éligibles sont toutes bénéficiaire des services de
l’ALCS, âgées de 18 ans ou plus et qui connaissent leur séropositivité au
moins 6 mois avant le début de l’enquête. La collecte des données a duré cinq
mois (entre mai et octobre 2011) et a été réalisée à l’aide d’un questionnaire
administré après consentement éclairé du participant. Les données ont été
par la suite saisies sous le programme Epi-info puis traitées en utilisant SPSS-
Win.
Les résultats de cette étude ont montré que, parmi les 300 PVVIH enquêtées,
72% ont partagé leur statut sérologique avec au moins une personne de son
entourage. Ce partage a été volontaire chez 135 personnes soit 62,5%. La
divulgation par une tierce personne a été reportée par 94 de ces enquêtés.
La PVVIH dans notre pays semble davantage partager son statut sérologique
avec son partenaire sexuel, dans presque 58% des cas. Les mères et les
sœurs viennent après avec, respectivement, 43,2% et 39,1 % des réponses.
En conclusion, le choix de partager son statut sérologique chez les PVVIH
au Maroc est plus associé aux déterminants individuels que contextuels et
sociodémographiques.
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Introduction/contexte 10
Méthodologie : 12
Historique de la collecte des données : 14
Partie I : 15
Les caractéristiques socio-démographiques des PVVIH 15
Structure par âge des enquêtés 15
Niveau d’instruction des enquêtés 17
Statut matrimonial des PVVIH 17
Les conditions de vie des PVVIH 17
a.Le logement 17
b.Equipements du logement des PVVIH 18
c.Moyens de transport, de communication et biens agricoles 19
d.Situation professionnelle 19
Partie II : Le « partage » du statut sérologique 21
1.Le « Partage » du statut sérologique avec les partenaires sexuels 21
2.Le « Partage » du statut sérologique avec les parents 23
3.Le « Partage » du statut sérologique avec le premier et le deuxièm 24
4.Le « Partage » du statut sérologique avec les frères 24
5.Le « Partage » du statut sérologique avec les sœurs 25
6.Le « Partage » du statut sérologique avec l’ami ou le cousin le
plus proche
27
7.Le « Partage » du statut sérologique avec l’employeur, le collègue
du travail et le voisin
27
Conclusion 28
Partie III : Circonstances de l’infection au VIH, histoire
médicale et qualité de vie
29
I-Les circonstances de l’infection 29
1.Nombre d’années depuis la première annonce de la séropositivité 29
2.Circonstances de l’infection 30
3.Circonstances dans lesquelles a été fait le test 32
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4.Qui a demandé le test ? 33
5.Suivi médical depuis le diagnostic 35
a.Le suivi médical 35
b.Suivi du traitement ARV 35
c.Temps de « latence » entre le diagnostic et le traitement ARV 35
d.Le recours aux moyens alternatifs et traditionnels 36
II-Les conséquences de l’infection 37
1.Séparation des enfants et de la famille 37
2.Coups et brutalité physiques à cause de la séropositivité 37
3.Insultes et injures 38
4.Séparation du conjoint ou du partenaire 38
5.Arrêt des relations sexuelles 39
6.Associations multiples des indicateurs de la stigmatisation 39
7.Perte du travail 40
8.Refus du travail 42
9.Rejet ou sentiment de rejet de la communauté religieuse 42
III-Les réactions de l’entourage au partage 43
1.Aide, rejet et indifférence 43
2.Rupture des relations avec les amis ou les proches 44
3.Réactions incriminant la façon de vivre de la PVVIH 45
4.Réactions devant la PVVIH 46
Conclusion 47
Liste des tableaux 48
Liste des figures 49
rapport-partage.indd 9 03/07/13 13:57
10
INTRODUCTION/CONTEXTE
Ce travail s’inscrit dans le cadre du projet international PARTAGES intitulé
« Analyse comparée des facteurs associés au partage du statut sérologique
chez les personnes vivant avec le VIH issues de files actives associatives
dans 5 pays (Equateur, Mali, Maroc, RDC, Roumanie) ». Le Maroc est l’un
des trois pays africains participants à cette étude et représente ici la région
MENA (Moyen Orient et Afrique du Nord).
Le Maroc est un pays où la prévalence du VIH reste faible dans la population
générale (0,14 %) alors que l’épidémie est concentrée dans des populations
vulnérables notamment les travailleurs de sexe (hommes et femmes), les
hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes et les usagers de
drogues injectables. Malgré cette faible prévalence, le contexte socioculturel
exerce une pression favorisant la stigmatisation et la discrimination envers
les PVVIH. Face à cette situation et pour maintenir la prévalence du VIH à
un niveau faible, le Maroc a très vite réagi et a mis en place une réponse
nationale, dans laquelle la société civile a joué un rôle majeur.
Plusieurs recherches ont été menées aux Etats-Unis et dans les pays du
Nord sur la problématique du partage du statut sérologique chez les
PVVIH, en revanche très peu de données sont disponibles pour les pays en
développement.
Une définition générale du partage du statut sérologique correspondrait
au fait de dire son statut sérologique à son entourage (Parents, enfants,
frère ou sœur, partenaire sexuel, ami ou autres). Mais le partage n’est pas
toujours volontaire, et souvent la PVVIH partage son statut malgré lui à cause
d’un échec de la dissimulation ou suite à l’intervention d’un tiers sans le
consentement du concerné.
Partager ou pas son statut sérologique pour une PVVIH est une décision qui
présente des avantages et des inconvénients. En effet, d’un coté, le choix
de partager sa séropositivité pourrait faire bénéficier la PVVIH d’un soutien
psychologique et d’un appui financier ou d’une aide matérielle et d’une
certaine sérénité interne. Mais d’un autre côté, la PVVIH, en partageant,
risque d’être stigmatisée, discriminée, voir même rejetée de la part de ces
proches, engendrant ainsi possible frustration et symptômes dépressifs.
Le partage a aussi des conséquences sur l’adhérence au traitement ; le fait
de partager son statut pourrait faciliter à la PVVIH la prise de son traitement,
sans la crainte d’être aperçue par son entourage proche. On peut supposer
donc une meilleure adhérence au traitement suite au partage.
Le partage du statut sérologique constitue une préoccupation de santé
publique du fait de ses implications en matière de prévention. D’ailleurs, les
recommandations de l’OMS encouragent le partage, spécialement avec le
partenaire sexuel.
rapport-partage.indd 10 03/07/13 13:57
11
En effet, quand la PVVIH vit en couple et informe son partenaire sexuel
de son statut sérologique, elle donne à son conjoint l’occasion de se faire
dépister et donc d’être traité s’il le faut, ce qui pourrait lui éviter également
d’infecter d’autres personnes par ignorance de son statut sérologique.
D’un autre coté, avec l’avènement de traitement ARV et leur mise à disposition,
le risque de transmettre le virus est très limité pour une PVVIH qui se traite
régulièrement, chez qui le traitement est efficace et en l’absence d’IST. La
PVVIH peut donc juger qu’il n’est pas important d’informer son conjoint s’il
est traité efficacement. Cela lui fera éviter de risquer que son conjoint ne
rejette la relation sexuelle même protégée, et lui permettra de ne pas révéler
des relations extraconjugales, ou une bisexualité.
L’ALCS, créée en 1988, est la plus grande association d’envergure nationale
au Maroc qui s’intéresse à la prévention de l’infection à VIH, l’accès au
traitement et la prise en charge médicale et psychosociale des personnes
vivant avec le VIH et le plaidoyer et la défense des droits des personnes
vivant avec le VIH.
Soucieuse de comprendre les enjeux du partage du statut sérologique et
les motivations des choix des PVVIH à ce propos, l’ALCS a choisi de mener
cette étude en posant une principale interrogation sur le rôle et la place de
l’accompagnement associatif dans le processus et le choix de partage.
Pour tenter de répondre à cette problématique, il est nécessaire d’appréhender
les facteurs associés au partage du statut sérologique notamment les
facteurs socio-démographiques comme l’âge de la PVVIH, le sexe, le
niveau d’instruction, l’occupation principale, l’état matrimonial... ainsi que
les facteurs comportementaux comme la prise de risque, la non utilisation
du préservatif, la consommation accrue de la drogue et l’alcool, le multi-
partenariat sexuel... Il est intéressant de connaître les caractéristiques socio-
démographiques et comportementales des personnes qui ont choisi de
partager ainsi que les conditions et les conséquences de ce partage, d’où
l’intérêt de cette étude.
Ce rapport tente de donner des éléments de compréhension de la question
du partage du statut sérologique au Maroc. Il est structuré en trois parties :
Une première partie décrivant les caractéristiques socio-
démographiques de l’échantillon des PVVIH enquêtées;
Une deuxième partie concernant le partage du statut sérologique
avec l’entourage de la PVVIH;
Et enfin une troisième partie traitant les circonstances de l’infection au
VIH et la qualité de vie de la PVVIH.
Les résultats de ce rapport, au niveau national, pourront servir aux acteurs
du système de santé, aux acteurs associatifs impliqués dans la lutte contre
le Sida et aux PVVIH elles mêmes. L’examen en profondeur de la question
rapport-partage.indd 11 03/07/13 13:57
12
du partage du statut sérologique via des modèles statistiques multivariés
permettrait la valorisation des résultats de l’étude partage au niveau
international. D’ailleurs, un article sur les facteurs associés au partage du
statut sérologique avec le partenaire sexuel stable est en cours de finalisation
et d’autres aspects de la question du partage ont été présentés dans des
rencontres scientifiques internationales.
MÉTHODOLOGIE :
L’étude « partages » est une expérience de recherche communautaire qui
a réuni des chercheurs universitaires et des acteurs associatifs dans une
optique de recherche opérationnelle tournée vers l’action. Une collaboration
a ainsi été mise en place entre deux chercheurs de l’Université Cadi Ayyad
(Laboratoire d’Ecologie Humaine) et l’ALCS. Elle s’est caractérisée par des
échanges fructueux et complémentaires qui ont permis aux premiers (les
chercheurs) de sortir du cadre académique vers le travail associatif et aux
seconds (l’association) de participer à toutes les étapes d’une recherche
scientifique.
Le déroulement de l’enquête partage a connu les étapes suivantes :
1- Les sites ont été choisis par l’ALCS en fonction de la taille des files actives
des personnes vivant avec le VIH suivies, des équipes ALCS disponibles,
des contacts avec les centres référents de prise en change de l’infection à
VIH, et pour respecter une certaine diversité géographique. Les enquêteurs
ont été choisis parmi les volontaires actifs de l’ALCS. Les 300 PVVIH à
recruter ont été réparties entre les cinq villes marocaines en fonction de la
taille de la file active de chaque ville. Le recrutement a été réalisé parmi
les hommes et les femmes qui se présentaient et acceptaient de participer
à l’enquête. Signalons que vu le faible nombre d’hommes enquêtés,
nous avons encouragé les équipes locales à privilégier la participation
des hommes en cours d’enquête. Nous souhaitions nous rapprocher des
proportions en matière de sex-ratio de notre file active des 5 villes-sites
réunies soit environ 40% d’hommes et 60% de femmes.
La population de référence est définie par l’ensemble des individus qui
répondaient aux critères de sélection de la recherche et faisaient partie de
la file active associative durant la période de la collecte de données. Les
répondants devaient :
a. connaître leur séropositivité depuis au moins 6 mois,
b. être âgés de 18 ans ou plus,
c. être un bénéficiaire des services de l’ALCS.
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13
Dans le cadre du présent rapport, les données n’ont pas été pondérées.
Elles le seront sur le sexe et l’âge des personnes constituant la file active
associative de l’ALCS dans les analyses et publications à venir.
2- Le questionnaire, en français, conçu par le comité scientifique du projet
qui inclut les représentants des 5 pays de la collecte, a été traduit en
arabe dialectal « Darija » afin que les questions posées puissent être
comprises par les personnes enquêtées. Le questionnaire qui comprend
125 items a été pré-testé auprès de PVVIH et validé par les chercheurs et
les responsables de l’ALCS.
3- La formation des enquêteurs est une étape très importante pour la
réussite du projet. C’est ainsi que nous avons procédé à la formation des
enquêteurs au siège de l’ALCS à Casablanca. Cette formation a été conçue
et encadrée par l’ALCS et MM. Hilali et Loukid, enseignants-chercheurs
du Laboratoire d’Ecologie Humaine de la Faculté des Sciences Semlalia
de Marrakech et référents universitaires (ou scientifiques) du projet pour
l’équipe Maroc. L’ALCS a notamment formé les équipes sur les enjeux
de la recherche communautaire, sur les aspects généraux concernant le
projet et les aspects pratiques et logistiques de la collecte. Les enseignants-
chercheurs ont initié les enquêteurs et enquêtrices aux aspects techniques
de collecte de données, notamment par des exposés sur les analyses
statistiques de base ainsi que sur le logiciel utilisé pour le traitement des
données. Ils ont également procédé à l’explication de chaque question
afin de s’assurer de la compréhension parfaite du questionnaire par les
enquêteurs. A la fin de la formation, une simulation d’entretien par les
enquêteurs recrutés a été mise en place, afin de s’assurer des acquis de
la formation.
4- Un mois après le lancement de l’enquête, une réunion avec les enquêteurs
de Casablanca a été programmée afin de discuter de l’état d’avancement
de l’enquête, et d’opérer quelques réajustements.
5- Les enquêteurs ont reçu la consigne d’envoyer une copie des questionnaires
remplis à l’ALCS Marrakech, qui les transmettaient aux chercheurs dès
réception. Les originaux des questionnaires étaient gardés sous clef dans
les sections sites de collecte.
6- La saisie des données, faite par les enseignants chercheurs MM. Hilali et
Loukid, a été réalisée sous Epi-info puis sous SPSS-Win (version 10), et
par la suite transmise à la coordination scientifique internationale pour
un premier travail de nettoyage de la base. Avant envoi, le fichier a été
épuré grâce à un tri à plat de tous les items.
7- Cette enquête respecte l’éthique de la recherche scientifique à savoir
le consentement préalable et la garantie de l’anonymat pour l’enquêté.
Signalons que l’enquête n’a été lancée qu’après le consentement du comité
d’éthique de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Casablanca,
obtenu quelques semaines avant le lancement de l’enquête.
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14
HISTORIQUE DE LA COLLECTE DES DONNÉES
La collecte des données « partages » a débuté en mai 2011 et s’est terminée
le mois d’octobre de la même année. Le remplissage des questionnaires a
été plus rapide entre les mois de mai et juin et lente entre les mois de aout
et septembre comme le montre la figure 1. L’une des raisons expliquant cette
allure est que les enquêteurs se sont arrêtés pendant le mois de Ramadan, la
plupart des gens étant en famille à ce moment-là et peu disponible.
Figure 1 : Taux de remplissage du questionnaire
0
3
6
9
12
15
10/05/2011
09/29/2011
09/23/2011
09/08/2011
09/06/2011
09/03/2011
08/24/2011
08/18/2011
08/15/2011
08/09/2011
08/01/2011
07/27/2011
07/25/2011
07/20/2011
07/13/2011
07/11/2011
07/06/2011
07/04/2011
06/29/2011
06/27/2011
06/22/2011
06/20/2011
06/15/2011
06/13/2011
06/08/2011
06/06/2011
06/02/2011
05/31/2011
05/27/2011
05/25/2011
05/23/2011
05/18/2011
05/16/2011
05/13/2011
05/11/2011
05/09/2011
La vitesse de collecte de données était plus importante entre mai et juin dans
toutes les villes de l’étude
Figure 2 : Taux de remplissage du questionnaire par ville
0
10
20
30
40
50
OctobreSeptembreAoutJuilletJuinMai
RabatMarrakechFèsCasaAgadir
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15
Les effectifs recrutés par ville sont comme suit : 115 PVVIH à Agadir soit
38,3% de notre échantillon, 100 PVVIH à Casablanca soit 33,3%, 36 PVVIH
à Marrakech soit 12,0%, 29 PVVIH à Rabat soit 9,7% et 20 PVVIH à Fès soit
6,7% (tableau 1).
Tableau 1 : Répartition des enquêtés, en nombre et pourcentage, par ville et
par genre
Hommes Femmes Transgenres Total
Effectif % Effectif % Effectif % Effectif
Agadir 47 40,9 66 57,4 2 1,7 115
Casablanca 46 46,0 53 53,0 1 1,0 100
Fès 8 40,0 12 60,0 0 0,0 20
Marrakech 11 30,6 21 58,3 4 11,1 36
Rabat 7 24,1 18 62,1 4 13,8 29
Total 119 39,67 170 56,67 11 3,66 300
PARTIE I
LES CARACTÉRISTIQUES SOCIO-DÉMOGRAPHIQUES
DES PVVIH INTERROGÉES
STRUCTURE PAR ÂGE DES ENQUÊTÉS
L’âge moyen des enquêtés est de 36,72 ans (SD = 8,31 ans). La comparaison
des âges médians des différents sexes par le chi-deux de Kruskall Wallis
montre qu’il n’y a pas de différences significatives (pour 2 ddl, chi-deux=
3,10; p=0,21) (Tableau 2 et figure1).
Tableau 2 : Comparaison des moyennes d’âge (en années) des enquêtés
Genre N Moyenne Ecart-type Minimum Maximum
Hommes 119 37,74 8,44 18 56
Femmes 170 35,97 8,11 18 56
Transgenres 11 37,27 9,56 24 56
Total 300 36,72 8,31 18 56
La classe d’âge la plus représentée, chez les différents genres, est celle de
30-40 ans (Figure 3). Nous constatons le déficit de la classe d’âge des plus
âgés (> 50 ans).
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16
Figure 3: Répartition par classes d’âge des PVVIH enquêtées (en pourcentage)
NIVEAU D’INSTRUCTION DES ENQUÊTÉS
Il ressort des résultats de l’enquête que 33% des enquêtés n’ont reçu aucune
instruction; et les femmes sont les plus touchées par l’analphabétisme (46%).
Davantage d’hommes et de transgenres que de femmes déclarent un niveau
universitaire (hommes 10%; transgenres 9%; femmes; 1%) (Figure 4).
0
10
20
30
40
50
60
70
>50 ]40-50] ]30-40] <=30
transgenrefémininmasculin
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17
Figure 4: Le niveau d’instruction par genre (en pourcentage)
0
10
20
30
40
50
Transgenre % Féminin % Masculin %
autre
Ecole coranique
universitaire
secondaire
primaire
pas d'instruction
STATUT MATRIMONIAL DES PVVIH
Si nous tenons compte uniquement des hommes et des femmes (tous les
transgenres sont célibataires ou en union libre), nous remarquons que 45,4%
des hommes sont mariés/remariés. Chez les femmes, ce pourcentage est de
32,9%. Le célibat parmi les hommes représente 38,7% contre 10,6% chez
les femmes. Par contre, les pourcentages du divorce et du veuvage sont plus
élevés parmi les femmes que parmi les hommes respectivement 30,6% contre
8,4% pour le divorce, et 18% contre 4% pour le veuvage.
LES CONDITIONS DE VIE DES PVVIH
.A LE LOGEMENT
Plus de 42% des enquêtés sont locataires et 35% sont logés gratuitement.
20% sont propriétaires de leur logement. Seul 2% ont déclaré être sans
domicile fixe (Figure 5).
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18
Figure 5 : Conditions d’hébergement des PVVIH (en pourcentage)
0
10
20
30
40
50
sans domicile fixe/ sans abrilocatairelogé gratuitementpropriétaire
%
.B EQUIPEMENTS DU LOGEMENT DES PVVIH
La majorité des enquêtés dispose de l’eau courante, de toilettes, de l’électricité
et d’un poste de télévision. Quant aux autres équipements ménagers, près
de 90% n’ont pas de climatiseur et plus de 24% n’ont pas de réfrigérateur
(figure 6).
Figure 6 : Equipements du logement (en pourcentage)
0
20
40
60
80
100
NON OUI
climatisation
et/ou chauffage
télévisionréfrigérateurélectricitéwc/doucherobinet / puit
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19
.C MOYENS DE TRANSPORT, DE COMMUNICATION ET BIENS AGRICOLES
Quant aux moyens de transport, nous constatons que seul 12,3% des PVVIH
ou l’un des membres de leur ménage possède une voiture, et 27,7 % une
moto. Il ressort également des résultats que plus de 90% ont un téléphone
portable. En outre, nous constatons que moins de 12% ont déclaré avoir du
bétail ou une propriété agricole (figure 7).
Figure 7 : Les moyens de transport, de communication et biens agricoles (en
pourcentage).
.D SITUATION PROFESSIONNELLE
Il ressort de la figure 8 que la plupart des hommes enquêtés sont sans emploi
(23%), vivent des petits métiers (27%) ou travaillent comme ouvriers (22%).
Les fonctionnaires représentent 3,4% des PVVIH enquêtées et les chauffeurs
5%. Les commerçants et les agriculteurs représentent respectivement 8,4% et
6,7%.
0
20
40
60
80
100
NON OUI
terrain
agricole
Bètailtélephone
portable
Vélo/motoVoiture
rapport-partage.indd 19 03/07/13 13:57
20
Figure 8: Les principales activités des hommes enquêtés (en pourcentage).
Chez les femmes (figure 9), presque 63% sont sans emploi ou femmes au
foyer. Les fonctionnaires ne représentent que 2,4% et les ouvrières 7,1%.
Figure9:Lesprincipalesactivitésdeschezlesfemmesenquêtées(enpourcentage)
0
5
10
15
20
25
30
petitmétier/débrouillard
travailleursalariébureau
agriculteur/éleveur/pêcheur
chauffeur
commerçant
conseiller/intervenantvih
ouvrier(e)
artsite
fonctionnaire
élève/étudiant
sansemploi
0
10
20
30
40
50 autre
petitmétier/débrouillard
agriculteur/éleveur/pêcheur
commerçant
conseiller/intervenantvih
ouvrier(e)
artsite
fonctionnaire
femmeaufoyer
sansemploi
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21
PARTIE II : LE « PARTAGE » DU STATUT SÉROLOGIQUE
Le partage du statut sérologique permet à la personne séropositive d’être en
mesure de partager ses préoccupations liées à la vie avec le VIH avec une
personne dont elle a confiance, ce qui peut jouer un rôle positif sur son état
psychique. Cette personne peut être son partenaire sexuel, stable ou non, sa
mère, son père, ses enfants, ses proches ou l’un de ses amis. Le nombre de
personnes ayant partagé leur statut sérologique avec au moins une personne
de l’entourage est de 216 personnes soit 72% de l’ensemble des personnes
enquêtées. Le partage volontaire par la PVVIH a été noté chez 62,5%; la
divulgation par une tierce personne a été reportée par 94 personnes.
1. LE « PARTAGE » DU STATUT SÉROLOGIQUE AVEC LES PARTENAIRES SEXUELS
Il ressort du tableau 3, et ce, quel que soit le genre de la personne enquêtée,
que les PVVIH divulguent leur statut sérologique à leur partenaire sexuel
stable dans presque 58% des cas, et uniquement dans 9,5% lorsqu’il s’agit
du deuxième partenaire sexuel. 15,6% des partenaires sexuels stables ont
cependant été informés par une tierce personne, possiblement sans l’accord
de la personne séropositive.
Tableau 3: Le partage du statut sérologique avec les partenaires sexuels.
Premier partenaire
sexuel stable
Deuxième partenaire
sexuel
N % N %
Non, il/elle ne sait pas 40 24,8 34 81,0
Vous ne savez pas s’il/elle le sait 1 0,6 0 0,0
Oui, il/elle le sait, car vous lui avez dit 93 57,8 4 9,5
Oui, il/elle l’a deviné 2 1,2 1 2,4
Oui, quelqu’un lui a dit 25 15,6 3 7,1
Total 161 100,0 43 100,0
Si nous nous intéressons essentiellement au partenaire sexuel stable, nous
constatons que ce sont les hommes qui partagent plus leur statut sérologique
avec leur partenaire sexuel(le) stable dans presque 65% des cas, contre
54,5% chez les femmes (figure 10).
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22
Figure 10: Le partage du statut sérologique des PVVIH avec le partenaire sexuel
stable (en pourcentage et par genre).
Bien que notre enquête ne nous permet pas d’avoir des informations sur les
circonstances de la divulgation, la divulgation du statut sérologique de la
PVVIH par une tierce personne au partenaire sexuel stable se fait dans 72%
des cas par le médecin traitant et dans 16% des cas par les infirmiers ou par
une personne travaillant à l’hôpital (tableau 4).
Tableau 4: La divulgation du statut sérologique des PVVIH au partenaire
sexuel stable (en pourcentage).
N %
médecin 18 72,0
père 1 4,0
hôpital/infirmier(e) 4 16,0
gens/voisins 1 4,0
ami/amis 1 4,0
Total 25 100,0
0
10
20
30
40
50
60
70
oui, il (elle) sait car
quelqu'un lui adit
oui il (elle) car
il (elle) a deviné
oui il (elle) sait car vous lui
avez dit ou fait comprendre
je ne sais si il (elle) sait
iil (elle) ne sait pas
Transgenre (%)Féminin (%)Masculin (%)
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23
2. LE « PARTAGE » DU STATUT SÉROLOGIQUE AVEC LES PARENTS
Le pourcentage des PVVIH qui partagent leur statut sérologique avec leur
mère (43,2%) est le double de ceux qui partagent avec leur père (20%)
(Tableau 5). Il ressort également des résultats que dans 67,5% des cas, les
pères ignorent le statut sérologique de leur enfant, alors que seules 40,9%
des mères l’ignorent (tableau 5).
Tableau 5: Le partage du statut sérologique des PVVIH avec les parents (en
nombre et pourcentage).
Père Mère
N % N %
Non, il/elle ne sait pas 108 67,4 90 40,9
Vous ne savez pas s’il/elle le sait 2 1,3 1 0,5
Oui, il/elle le sait, car vous lui avez dit 32 20,0 95 43,2
Oui, il/elle l’a deviné 2 1,3 2 0,9
Oui, quelqu’un lui a dit 16 10,0 32 14,5
Total 160 100,0 220 100,0
Parmi les cas de rupture de la confidentialité, la divulgation du statut
sérologique a été faite par le médecin dans 31,3% pour le père et dans
53,1% pour la mère. D’un autre côté, la mère a été responsable de la
divulgation du statut sérologique au père dans 37,3% des cas de rupture
de la confidentialité et dans 25% des cas, ce sont les frères/sœurs qui ont
divulgué le statut à la mère (tableaux 6 et 7).
Tableau 6: La divulgation du statut sérologique des PVVIH au père (en nombre
et pourcentage).
N %
médecin 5 31,3
frère/sœur 4 25,0
gens/voisins 1 6,3
mère 6 37,5
Total 16 100,0
Tableau 7: La divulgation du statut sérologique des PVVIH à la mère (en
nombre et pourcentage).
N %
Médecin 17 53,1
Père 2 6,3
hôpital/infirmier(e) 1 3,1
frère/sœur 8 25,0
gens/voisins 1 3,1
gens de l’association 2 6,3
fille/nièce 1 3,1
Total 32 100,0
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24
3. LE « PARTAGE » DU STATUT SÉROLOGIQUE AVEC LE PREMIER ET LE DEUXIÈM
D’après le tableau 8, nous remarquons que plus de 81% des parents n’ont pas
informé les enfants sur le statut sérologique. Le partage du statut sérologique
avec le premier enfant mentionné se fait dans 12,1% des cas et dans 7,6%
avec le deuxième enfant mentionné.
Tableau 8: Le « Partage » du statut sérologique des PVVIH avec les enfants
(en nombre et pourcentage).
Premier fils/fille
mentionné
Deuxième fils/fille
mentionné
N % N %
Non, il/elle ne sait pas 141 81,5 92 87, 6
Vous ne savez pas s’il/elle le sait 5 2,9 4 3,8
Oui, il/elle le sait, car vous lui avez dit 21 12,1 8 7,6
Oui, il/elle l’a deviné 0 0 0 0
Oui, quelqu’un lui a dit 6 3,5 1 1,0
Total 173 100,0 105 100,0
4. LE « PARTAGE » DU STATUT SÉROLOGIQUE AVEC LES FRÈRES
Si nous nous intéressons uniquement au premier et au deuxième frère
mentionnés, nous remarquons que les PVVIH ont partagé leur statut
sérologique avec le premier frère mentionné plus qu’avec le deuxième frère,
respectivement 21,6 % contre 17,7%. Dans plus de 60% des cas, les frères
ignorent le statut sérologique de la PVVIH (tableau 9).
Tableau 9:Le partage du statut sérologique des PVVIH avec les frères (en
nombre et pourcentage)
Le premier frère
mentionné
Le deuxième frère
mentionné
N % N %
Non, il/elle ne sait pas 165 62,5 157 71,4
Vous ne savez pas s’il/elle le sait 4 1,5 3 1,4
Oui, il/elle le sait, car vous lui avez dit 57 21,6 39 17,7
Oui, il/elle l’a deviné 4 1,5 4 1,8
Oui, quelqu’un lui a dit 34 12,9 17 7,7
Total 264 100,0 220 100,0
Nous constatons également, comme dans les autres cas, que c’est
principalement le médecin traitant qui divulgue le statut de la PVVIH au
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25
premier frère dans 42,4% des cas de rupture de confidentialité. Si nous
tenons compte du personnel médical en général, le pourcentage atteint
presque 50%. Dans 21,2% des cas, c’est la mère qui le dit au premier frère
mentionné (tableau 10).
Tableau 10: La divulgation du statut sérologique des PVVIH au premier frère
mentionné (en nombre et pourcentage)
N %
médecin 14 42,4
infirmier(e) 2 6,1
frère/sœur 4 12,1
gens/voisins 2 6,1
gens de l’association 1 3,0
fille/nièce 1 3,0
mère 7 21,2
conjoint 1 3,0
mass-média (émission télévisée Sidaction) 1 3,0
Total 33 100,0
Le deuxième frère mentionné est au courant du statut sérologique par
l’intermédiaire du personnel médical dans 12,5% des cas, par la mère dans
25% des cas et dans 37,5% des cas par les autres frères ou les sœurs
(tableau 11).
Tableau 11: La divulgation du statut sérologique des PVVIH au deuxième
frère (en nombre et pourcentage).
N %
infirmier(e) 2 12,5
frère/sœur 6 37,5
gens/voisins 1 6,3
belle-mère/belle-sœur 1 6,3
fille/nièce 1 6,3
mère 4 25,0
conjoint 1 6,3
Total 16 100,0
5. LE « PARTAGE » DU STATUT SÉROLOGIQUE AVEC LES SŒURS
La PVVIH partage son statut sérologique avec sa première sœur mentionnée
dans 39,1% des cas et avec sa deuxième sœur mentionnée dans 25,9% des
cas (tableau 12).
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26
Tableau 12: Le partage du statut sérologique des PVVIH avec les sœurs (en
nombre et pourcentage).
Première sœur
mentionnée
Deuxième sœur
mentionnée
N % N %
Non, il/elle ne sait pas 124 45,8 136 59,6
Vous ne savez pas s’il/elle le sait 3 1,1 3 1,3
Oui, il/elle le sait, car vous lui avez dit 106 39,1 59 25,9
Oui, il/elle l’a deviné 7 2,6 2 0,9
Oui, quelqu’un lui a dit 31 11,4 28 12,3
Total 271 100 228 100,0
Les tableaux 13 et 14 montrent, en dépit des faibles effectifs, la relation
qu’a la mère avec ses filles puisque dans presque 42% des cas de rupture
de la confidentialité, la mère divulgue le statut sérologique de son enfant
à la première sœur mentionnée dans l’enquête, et dans presque 36% à la
deuxième sœur. Le statut est divulgué par le personnel médical (médecin,
infirmier..) à la première sœur dans 18,4% des cas et à la deuxième sœur
dans 17,8% des cas.
Tableau 13: La divulgation du statut sérologique des PVVIH à la première
sœur (en nombre et pourcentage).
N %
médecin 3 9,7
père 1 3,2
infirmier(e) 3 9,7
frère/sœur 3 9,7
gens/voisins 2 6,5
belle-mère/belle-sœur 1 3,2
gens de l’association 1 3,2
ami/amis 1 3,2
mère 13 41,9
conjoint 1 3,2
mass-média (émission télévisée Sidaction) 2 6,5
Total 31 100,0
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27
Tableau 14: La divulgation du statut sérologique des PVVIH à la deuxième
sœur (en nombre et pourcentage).
N %
médecin 2 7,1
père 1 3,6
infirmier(e) 3 10,7
frère/sœur 7 25,0
gens/voisins 1 3,6
belle-mère/belle-sœur 1 3,6
mère 10 35,7
conjoint 1 3,6
mass-média (émission télévisée Sidaction) 2 7,1
Total 28 100,0
6. LE « PARTAGE » DU STATUT SÉROLOGIQUE AVEC L’AMI OU LE COUSIN LE
PLUS PROCHE
Dans presque 72% des cas, l’ami ou le cousin le plus proche ignore le statut
sérologique de l’enquêté. La PVVIH partage avec eux son statut sérologique
dans 21,7% des cas (tableau 15).
Tableau 15: Le partage du statut sérologique des PVVIH avec l’ami /le cousin
le plus proche (en nombre et pourcentage).
N %
Non, il/elle ne sait pas 195 71,7
Vous ne savez pas s’il/elle le sait 2 ,7
Oui, il/elle le sait, car vous lui avez dit 59 21,7
Oui, il/elle l’a deviné 4 1,5
Oui, quelqu’un lui a dit 12 4,4
Total 272 100,0
7. LE « PARTAGE » DU STATUT SÉROLOGIQUE AVEC L’EMPLOYEUR, LE
COLLÈGUE DU TRAVAIL ET LE VOISIN
D’après le tableau 16, nous remarquons que le partage du statut sérologique
se fait dans 7% des cas avec le collègue du travail et 7,9% avec l’employeur,
alors qu’avec le voisin le partage n’est observé que dans 3,5% des cas.
Trois personnes seulement ont déclaré que leur employeur connaissait leur
statut sérologique et ce, du fait de sa divulgation par une tierce personne
(tableau 16)
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28
Tableau 16: Le partage du statut sérologique des PVVIH avec l’employeur, le
collègue du travail et le voisin (en nombre et pourcentage).
Employeur Collègue du
travail
Voisin
N % N % N %
Non, il/elle ne sait pas 100 87 ,7 105 91,3 233 90,0
Vous ne savez pas s’il/elle le sait 0 0 0 0 3 1,2
Oui, il/elle le sait, car vous lui avez dit 9 7,9 8 7,0 9 3,5
Oui, il/elle l’a deviné 2 1,8 0 0 1 0,4
Oui, quelqu’un lui a dit 3 2,6 2 1,7 13 5,0
Total 114 100,0 115 100,0 259 100,0
CONCLUSION
L’analyse des conditions socio-économiques des PVVIH enquêtées met en
lumière les conditions de vie difficiles dont souffrent la majorité des PVVIH. La
plupart des enquêtés vivent dans la précarité. Seuls 20% sont propriétaires
de leur maison et plus de la moitié n’ont aucun moyen de transport. En
majorité analphabètes et sans emploi fixe, ils sont potentiellement livrés à leur
sort et en sont d’autant plus vulnérables.
A ces conditions difficiles, s’ajoute le problème du partage du statut
sérologique. L’analyse des résultats de l’enquête a montré que le partage se
fait d’une manière sélective avec le cercle des connaissances de la PVVIH. Si
le partage du statut sérologique avec le partenaire sexuel stable se fait dans
57,8% des cas, l’analyse, selon le genre, montre que les hommes partagent
plus leur statut avec leur épouse (64,6%), alors que les femmes ne le font
que dans 54,5% des cas avec leur mari. Il est possible que les femmes, dans
le contexte social marocain, craignent en divulguant leur statut sérologique
de se voir répudier, maltraiter par leurs conjoints ou perdre les avantages
familiaux dont elles jouissent, comme leur privation du logement.
Tandis que le partage avec le père reste rare (20%), la mère apparaît
comme la première cible de partage dans le cercle familial restreint (43,2%).
Là également, le contexte socio-culturel patriarcal joue un rôle important. En
effet, la mère, en général, reste très proche et très attachée à ses enfants ce
qui facilite à la PVVIH la décision du partage de son statut sérologique.
La divulgation du statut sérologique au premier frère, à la première sœur
et au cousin /ami se fait respectivement dans 21,6%, 39,1% et 21,7% des
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29
cas. Le cercle du partage se rétrécit de plus en plus pour devenir nul lorsqu’il
s’agit du partage avec l’employeur (collègue : 7% et l’employeur 0%).
Nous pouvons conclure que le cercle du partage commence par le partenaire
sexuel stable, puis par la mère, ensuite le père, les sœurs, les frères, les
cousins/amis, les collègues et les voisins.
PARTIE III : CIRCONSTANCES DE L’INFECTION AU VIH,
HISTOIRE MÉDICALE ET QUALITÉ DE VIE
I- LES CIRCONSTANCES DE L’INFECTION
1. NOMBRE D’ANNÉES DEPUIS LA PREMIÈRE ANNONCE DE LA SÉROPOSITIVITÉ
La distribution des PVVIH en fonction du nombre d’années écoulées depuis la
première annonce de leur séropositivité est largement aplatie et asymétrique
vers la droite soit vers le nombre d’années élevé (Figure 11). Elle a une
étendue assez large allant de 6 mois jusqu’à 22 ans. L’étalement vers les
valeurs élevées s’explique par la participation de PVVIH faisant partie de la
file active de l’association depuis de longues années et la valeur minimale
de six mois correspond au critère d’inclusion des PVVIH dans l’échantillon.
La moyenne de la distribution est de 4,31 ans (SD=3,57) et son mode est
de 2 ans. 80% des individus enquêtés connaissent leur séropositivité depuis
moins de 6 ans. Le nombre médian d’années depuis la première annonce
de la séropositivité ne présente pas de différence significative selon le genre
(chi-deux du test de Kruskal-Wallis = 0,57 ; 2 ddl ; p < 0,75).
10
104
73
52
31
12 9 2 3 1 1 2
0
20
40
60
80
100
120
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22
Effectif
nombre d'années
Figure 11: distribution des individus enquêtés en fonction du nombre d'années écoulées
depuis la première annonce de la séropositivité
sigma = 3,57
moyenne = 4,3 années
N = 300
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30
2. CIRCONSTANCES DE L’INFECTION
Près de 52% des personnes enquêtées déclarent avoir contracté le VIH par
transmission sexuelle et plus de 39% des enquêtés déclarent ne pas connaitre
les circonstances de leur infection par le VIH (tableau 17). Les autres modes
d’infection déclarés sont peu représentés et regroupés ne dépassent pas 9%
des PVVIH enquêtées.
Tableau 17: répartition des modes d’infection selon la déclaration des PVVIH
enquêtées
N %
Transmission maternelle 1 0,33
Transfusion sanguine 5 1,67
Relation sexuelle avec un homme 109 36,33
Relation sexuelle avec une femme 46 15,33
Usage de drogue en intraveineux 2 0,67
Autre 19 6,33
Ne sait pas 118 39,33
La transmission du VIH par voie sexuelle est plus répandue chez les PVVIH se
déclarant homosexuels et chez les PVVIH ayant des pratiques sexuelles avec
le même sexe ou avec les deux sexes (Figure 12).
0
10
20
30
40
50
60
70
80
Homosexuel Hétérosexuel Bisexuel sexe opposé deux sexes même sexe
%
Figure 12: pourcentage des PVVIH infectés par transmission sexuelle selon l'orientation sexuelle et selon la
pratique sexuelle
sexuelle
Pratique
Pour tester l’association entre le mode d’infection par le VIH déclaré par
l’individu et son genre et pour éviter les biais d’échantillonnage, nous avons
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31
omis des analyses le groupe des transgenres et nous avons regroupé les
modalités d’infection faiblement représentées en une seule catégorie. Ainsi,
les modalités transmission maternelle, transfusion sanguine, usage de drogue
en intraveineux et la modalité «autres» ont été regroupées en une seule
modalité appelée «autres modes d’infection». La figure 13 représente la
répartition des modes d’infection par le VIH chez les hommes et les femmes.
Les femmes déclarent massivement qu’elles ont été infectées suite à une
relation sexuelle avec un homme, ou qu’elles elles ne connaissaient pas
0
10
20
30
40
50
60
Féminin Masculin
%
Figure 13: répartition des modes d'infection selon le genre
relation sexuelle avec un homme
relation sexuelle avec une femme
par voie nosocomiale
ne sait pas
autre
l’origine de leur contamination alors que pour les hommes, les modes
d’infection cités en majorité sont « non connu » et « relation sexuelle avec
une femme ». L’association ainsi trouvée entre mode de contamination et
genre est hautement significative (chi-deux = 105,42 ; 4 ddl ; p<0,001).
Le pourcentage des PVVIH déclarant ne pas connaître le mode de leur
contamination est assez élevé dans notre échantillon. Nous pouvons nous
nous demander si cette situation n’est pas l’illustration de la difficulté pour
certaines personnes de témoigner de pratiques encore considérées comme
taboues
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32
3. CIRCONSTANCES DANS LESQUELLES A ÉTÉ FAIT LE TEST
Les propositions de réponses à la question « dans quelles circonstances avez-
vous fait le test ? » sont au nombre de 12, parmi lesquelles le répondant
pouvait en choisir plusieurs. Une réponse unique a été obtenue chez près de
60,3% des répondants et 2 réponses à la fois chez 34,7%.
Les pourcentages des différentes circonstances ayant mené l’individu à faire
le test sont représentés par la figure 14.
0 10 20 30 40 50 60 70
suite à des symptômes pour une maladie
lors d'une hospitalisation
lors du suivi de grossesse /accouchement
lors d'une campagne de dépistage
lors d'une campagne de dépistage volontaire
lors d'une campagne de don du sang
lors d'un entretien d'embauche
suite d'une demande de bourse ou de visa
découverte de la séropositivité du partenaire / enfant
suite à un doute par rapport à la séropositivité d'un de vos partenaires
sexuels
après un accident d'exposition au sang
lors du mariage (test prénuptial)
%
Figure 14: répartition des PVVIH (en %) en fonction des différentes circonstances du test VIH
Près de 58% des individus déclarent que le test leur a été proposé suite à
l’apparition de symptômes (fièvre, amaigrissement…) et 31% l’ont fait lors
d’une hospitalisation. La découverte de la séropositivité du partenaire est
citée comme la troisième circonstance du test avec un pourcentage proche
de 15%.
Le dépistage volontaire est déclaré comme la circonstance du test par 12%
des PVVIH enquêtées. Les autres circonstances sont plus rarement citées.
Le pourcentage correspondant à la réalisation du test au moment de
l’hospitalisation est tout particulièrement surestimé du fait de sa citation
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33
conjointe avec plusieurs conditions du test à la fois. En effet, après correction
de ce biais, en considérant chaque circonstance toute seule, les pourcentages
respectifs des principales circonstances sus-citées du test (suite à l’apparition
des symptômes, lors de l’hospitalisation, la découverte de la séropositivité du
conjoint et le dépistage volontaire) deviennent 50% ; 6% ; 14,3% et 9,3%.
De tels résultats témoignent du fait que le test est réalisé à un stade tardif
au moment de l’apparition des symptômes de la maladie chez l’individu lui-
même ou chez son partenaire déjà séropositif.
Le pourcentage d’individus ayant volontairement fait le dépistage passe de
12% à 19,4% si on lui ajoute les pourcentages relatifs aux dons de sang et
aux campagnes de dépistage.
4. QUI A DEMANDÉ LE TEST ?
L’individu pouvait donner plusieurs réponses à la question « qui a demandé
le test ? ». Le recensement des différentes réponses est résumé dans le tableau
18.
Le test VIH est fait suite à la proposition du médecin chez près de la moitié
des PVVIH ou de la propre initiative de l’individu chez plus de 24% des
individus enquêtés. Les résultats de ce tableau laissent apparaître également
une certaine confusion lors du remplissage du questionnaire par l’enquêteur
donnant lieu à certaines contradictions. En effet, chez 10% des enquêtés, le
test est fait à la fois à la propre initiative et suite à la proposition du médecin;
une personne (0,3%) déclare même que le test a été fait à la fois à son insu
et de sa propre initiative. La reconsidération des réponses combinées en vue
de pallier aux erreurs de remplissage s’est donc imposée.
Tableau 18: répartition des modalités à l’origine de la réalisation du test en
nombre et en pourcentage (modalité unique et modalités combinées entre
elles)
N % % cumulé
Propre initiative (1) 73 24,6 24,6
Proposition du médecin (2) 146 49,2 73,7
Demande du conjoint (3) 9 3 76,8
A l’insu de la personne (4) 19 6,4 83,2
(1) et (2) 30 10,1 93,3
(1) et (3) 3 1 94,3
(1) et (4) 1 0,3 94,6
(2) et (3) 6 2 96,6
(2) et (4) 5 1,7 98,3
(1), (2) et (3) 5 1,7 100,0
Les pourcentages des différentes modalités de réponses obtenus après
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34
réarrangement sont reportés dans la figure 15. La réalisation du test suite à
la demande du médecin est notée chez 59% des PVVIH et le pourcentage
des personnes ayant fait le test en réponse à la demande du partenaire ou
de la famille passe de 3% à près de 8% du total. Le test est fait de la propre
initiative de la personne chez 24% alors que 8% des PVVIH déclarent que
le test a été fait à leur l’insu. Le diagnostic tardif de l’infection se confirme
encore ici. La demande du test par le médecin ou sa réalisation sans en
avertir l’individu est particulièrement notée chez des individus qui sont déjà
en hospitalisation.
24,58
59,26
7,74 8,42
0
10
20
30
40
50
60
70
propre initiative proposition du médecin demande du conjoint à l'insu
%
Figure 15: répartition en pourcentage des modalités ayant conduit à la réalisation du test VIH
5. SUIVI MÉDICAL DEPUIS LE DIAGNOSTIC
.A LE SUIVI MÉDICAL
Le suivi médical, depuis le diagnostic de la maladie, d’une manière régulière
est largement observé dans notre échantillon (près de 91%) quoique le
non suivi régulier reste à des pourcentages non négligeables vu la gratuité
de la prise en charge et par la qualité des soins et accompagnements
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35
au Maroc. Les PVVIH se caractérisant par un suivi médical irrégulier ou
absent représentent respectivement 7% et 2% de l’ensemble des personnes
enquêtées. Ils sont relativement plus jeunes (respectivement 34,95 et 30,67
ans) que les personnes déclarant être régulières dans leur suivi médical (37
ans). La différence d’âge observée n’est toutefois pas significative (chi-deux
du test de Kruskal-Wallis = 4,62; 2 ddl; p < 0,10).
.B SUIVI DU TRAITEMENT ARV
90,7% des enquêtés sont actuellement sous traitement ARV. Les PVVIH n’ayant
pas encore besoin d’être sous traitement ARV sont au nombre de 28, réparties
en 12 hommes et 16 femmes. Elles se distinguent des personnes sous ARV
par leur jeune âge, soit 31,36 ans contre 37,27 ans, et par la courte durée
de leur infection (2,72 années contre 4,5 années). Ces deux différences sont
statistiquement significatives (respectivement U de Mann-Whitney=2068,50;
p<0,001 et U de Mann-Whitney=2668,50; p<0,008)
.C TEMPS DE « LATENCE » ENTRE LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT ARV
Le temps de « latence » entre le diagnostic et la mise sous traitement ARV
est calculé en faisant la différence entre la date de la connaissance de la
séropositivité et la date à laquelle l’individu a été mis sous traitement ARV. Il
représente, en nombre d’années, le délai qui sépare ces deux dates. Cette
variable a été par la suite recodée en classes d’une année. La distribution
des PVVIH en fonction de ces classes de temps de latence est donnée dans
le tableau 19. Les résultats montrent que 77% des PVVIH ont été mis sous
traitement ARV la première année de la connaissance de leur séropositivité.
Tableau 19: répartition des individus (en nombre et pourcentage) selon le
nombre d’années séparant la date du diagnostic et la date de mise sous
traitement ARV
N %
Moins de 1 an 208 77,04
1 à 2 ans 23 8,52
2 à 3 ans 12 4,44
3 à 4 ans 11 4,07
4 ans et plus 16 5,93
Total 270 100,00
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36
Le pourcentage élevé de PVVIH mis sous traitement ARV dans un temps de
latence très court témoigne de l’état avancé de l’infection chez ces PVVIH
et de la prise de connaissance de l’infection à des stades très tardifs dans
un contexte où les recommandations nationales de mise sous traitement sont
fixées au seuil de 350 CD4 . Un autre résultat exprimant le même constat est
obtenu par la corrélation positive et élevée entre le nombre d’années depuis
la première annonce de la séropositivité et le temps de latence avant la mise
sous ARV (r = 0,43; p<0,01). Cette corrélation indique une liaison linéaire
entre ces deux variables montrant que les individus récemment infectés sont
ceux qui sont rapidement sous ARV.
.D LE RECOURS AUX MOYENS ALTERNATIFS ET TRADITIONNELS
Le recours à des moyens traditionnels ou alternatifs pour traiter l’infection au
VIH a été noté chez 30 PVVIH soit 10% de l’échantillon. Ce recours est à la
fois indépendant du suivi ou non du traitement ARV (chi-deux=0,74; p=0,39)
et de la régularité ou non du suivi médical (chi-deux=2,08; p=0,35). La durée
de l’infection ne montre pas de différence significative entre les deux groupes
de PVVIH définis par le recours ou non à des moyens alternatifs (U de Mann-
Whitney=104; p=0,19) alors que pour l’âge une différence, indiquant une
tendance, est notée (U de Mann-Whitney=3207,50; p=0,07). Les PVVIH
recourant aux moyens traditionnels sont relativement plus jeunes (33,83 ans
(sd=8,0) contre 37,06 ans (sd=8,31)). L’association avec le genre, quoique
non significative, indique la tendance plutôt du genre féminin à recourir aux
moyens alternatifs pour se soigner (chi-deux=3,69; p<0,06).
La question du recours à des moyens traditionnels, vu le pourcentage non
négligeable de personnes y recourant, mérite d’être approfondie. Il serait
fondamental de savoir quels sont ces moyens traditionnels utilisés et de
décrire les différents itinéraires médicaux suivis en quête du soin. L’impact
des moyens traditionnels sur la santé des PVVIH constituerait aussi une piste
de recherche pour l’appréhension des attitudes de ces personnes en vue de
leur assurer une prise en charge médicale et psychique améliorée.
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37
II- LES CONSÉQUENCES DE L’INFECTION
1. SÉPARATION DES ENFANTS ET DE LA FAMILLE
28,7% des individus concernés par cette question ont vécu séparés de leurs
enfants et/ou de leur famille depuis le diagnostic de l’infection au VIH et
à cause de la séropositivité. La distribution de ces individus est de 21,2%
parmi les hommes, 31,5% parmi les femmes et 63,6% parmi les transgenres.
L’association entre le genre et le fait de vivre ou non séparé(e) des enfants
/ famille montre que ce sont les femmes et les transgenres qui sont le plus
victimes de cette situation (chi-deux = 10,25; 2 ddl; p<0,006). Les femmes
et les transgenres séropositifs sont plus exposés à vivre loin de la famille et
des enfants et constituent donc le groupe le plus vulnérable et le plus affecté
par cette marginalisation conséquente du statut sérologique.
Les PVVIH vivant séparées de leur famille et/ou de leur(s) enfant(s) se
rencontrent chez la moitié des personnes vivant en union libre, chez le tiers
des célibataires, divorcées ou veuves, et enfin chez moins de 18% parmi les
remariés.
2. COUPS ET BRUTALITÉ PHYSIQUES À CAUSE DE LA SÉROPOSITIVITÉ
14 individus parmi 293 ont déclaré avoir subi des coups et des brutalités
physiques en raison de leur statut séropositif. Les pourcentages relatifs à
chaque genre sont de 9,1% chez les transgenres, 5,3% chez les femmes et
3,4% chez les hommes. En considérant les statuts matrimoniaux séparément
on s’aperçoit que les personnes les plus concernées par cette situation sont
celles en union libre ou en concubinage, comme l’exprime clairement la
figure 16.
0
5
10
15
20
25
marié(e)/remarié(e) célibataire union libre/
concubinage
divorcé(e)/séparé(e) veuf(ve)
Figure 16: Pourcentage d'individus ayant subi des coups et des brutalités physiques selon le statut marital
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38
3. INSULTES ET INJURES
17,7% des PVVIH déclarent avoir été insultées ou injuriées en raison de
leur séropositivité. Les femmes et les transgenres sont les plus touchés par ce
comportement. Ils présentent des pourcentages respectifs dans leur classe
équivalents à 21,2% et 18,2% contre 11,7% seulement chez les hommes.
L’association entre le genre et le fait d’endurer des insultes ou des injures, en
excluant les transgenres, montre que les femmes encaissent significativement
des insultes plus que les hommes (chi-deux=4,56; 1 ddl; p<0,03). En fonction
du statut marital, une tendance d’association et de dépendance avec le fait
d’être insulté ou non a été observée (chi-deux=8,87; 4 ddl; p<0,07). Les
PVVIH en union libre ou en concubinage font plus l’objet d’actes injurieux
que les autres statuts. En effet, un peu plus de 42% des PVVIH en union libre
déclarent avoir été victimes d’insultes à cause de leur maladie contre des
pourcentages plus faibles, situés entre 14 et 18%, parmi les autres statuts.
4. SÉPARATION DU CONJOINT OU DU PARTENAIRE
31,5% des PVVIH ayant eu un partenaire ou un conjoint ont connu la
séparation de ce dernier en raison de leur séropositivité. Les femmes et les
transgenres ont vécu cette expérience avec une fréquence plus élevée que
les hommes, soit respectivement 39,1%, 33,3% et 19,5%. Cette relation
de dépendance se révèle statistiquement significative (chi-deux=8,87 ; 2
ddl ; p<0,01). L’examen de la relation avec le statut matrimonial fourni par
la figure 17 donne un résultat prévisible et hautement significatif montrant
que les PVVIH divorcés, en union libre, veufs ou célibataires ont connu plus
fréquemment la séparation de leurs conjoints que les individus mariés ou
remariés. La séparation du conjoint ne serait-elle pas une conséquence
directe du partage du statut sérologique ? Une femme qui annonce son statut
sérologique positif à son partenaire sexuel est plus exposée à la séparation
et au divorce. Si tel est le cas, des actions appropriées doivent être imaginées
par le corps associatif afin de pallier à cette situation.
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
marié(e) / remarié(e célibataire union libre /concubinage divorcé(e) / séparé(e veuf (ve)
Figure 17: Pourcentages comparés des individus ayant connu une séparation de leur conjoint ou de leur
partenaire sexuel selon le statut matrimonial
Non séparé
Oui séparé
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
marié(e) / remarié(e célibataire union libre /concubinage divorcé(e) / séparé(e veuf (ve)
Figure 17: Pourcentages comparés des individus ayant connu une séparation de leur conjoint ou de leur
partenaire sexuel selon le statut matrimonial
Non séparé
Oui séparé
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39
5. ARRÊT DES RELATIONS SEXUELLES
L’arrêt des relations sexuelles a été observé chez 50,4% des personnes
enquêtées. La moitié des PVVIH ont donc arrêté momentanément ou de manière
durable d’avoir des relations sexuelles depuis le diagnostic de l’infection
au VIH et à cause de leur séropositivité. Un tel pourcentage témoigne de
l’impact de l’infection sur la « qualité » de vie sexuelle des PVVIH. Le tableau
croisé de l’arrêt des relations sexuelles et du genre (tableau 20) montre que
les femmes et les transgenres sont statistiquement plus enclins à l’arrêt des
relations sexuelles que les hommes (chi-deux=13,15; 2 ddl; p<0,001). En
effet, 56,9% des femmes et 81,8% des transgenres ont cessé d’avoir des
relations sexuelles suite à leur séropositivité contre seulement 38,8% des
hommes.
Tableau 20: association entre l’arrêt des relations sexuelles et le genre de
l’individu
Hommes Femmes Transgenres total
Arrêt des relations sexuelles 45 (58,4) 87 (77) 9 (5,5) 141
Pas d’arrêt des relations sexuelles 71 (57,6) 66 (76) 2 (5,5) 139
total 116 153 11 280
Les veufs suivis des divorcés et des célibataires sont les plus concernés,
selon leur déclaration, par l’arrêt des relations sexuelles. Les pourcentages
correspondant à l’arrêt des activités sexuelles dans chacune de ces trois
catégories sont respectivement de 78,8% ; 67,8% et 54,7%. Les individus
actuellement mariés ou en union libre ayant arrêté d’avoir des relations
sexuelles représentent, quant à eux, 32,1% et 36,8% respectivement.
De cette manière, l’arrêt des relations sexuelles en raison de la séropositivité
de l’individu dépend significativement du statut marital de l’individu.
Certaines catégories matrimoniales sont plus affectées en termes de qualité
de vie sexuelle que d’autres et méritent d’avoir un suivi particulier dans le
cadre de la prise en charge.
6. ASSOCIATIONS MULTIPLES DES INDICATEURS DE LA STIGMATISATION
Les différentes situations auxquelles les PVVIH se sont exposées en raison
de leur séropositivité ont été croisées deux à deux dans le but de chercher
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40
l’existence ou non de relation d’indépendance entre elles. La mesure de cette
association via le test de chi-deux est donnée dans le tableau 21.
Tableau 21: Mesure de l’association par le test de chi-deux entre les différents
indicateurs de la stigmatisation pris deux à deux.
Séparé
famille /
enfants
Coups/
brutalités
Insultes/
injures
Séparé
conjoint
Arrêt
relations
sexuelles
Séparé famille /
enfants
- 18,68 *** 37,24 *** 13,55 *** 18,17 ***
Coups/brutalités
- 52,82 *** 4,00 * 6,14 **
Insultes/injures
- 3,84 * 7,26 **
Séparé conjoint
- 30,43 ***
Arrêt relations
sexuelles
-
Valeurs de chi-deux observé, 1 ddl ; chi-deux théorique = 3,84
* : significatif à 5% ; ** : significatif à 1% ; *** : hautement significatif (p< 0,001)
Les indicateurs de la stigmatisation considérés, croisés deux à deux, présentent
entre eux des associations significatives. Le sens de ces relations d’association
est que l’individu souffre généralement de plus d’une conséquence négative à
cause de sa séropositivité. Le degré de signification le plus élevé est noté pour
l’association de dépendance entre l’encaissement de coups et de brutalités
physiques et des insultes et de cette dernière avec la séparation de l’individu
de sa famille ou de ses enfants. L’arrêt des relations sexuelles est très lié avec
la séparation du conjoint et avec la séparation de la famille avec un niveau
de signification assez élevé.
7. PERTE DU TRAVAIL
La perte du travail à cause de l’infection au VIH constitue une forme de
stigmatisation envers la personne séropositive. Dans notre échantillon, les
personnes travaillant ou ayant travaillé et qui sont donc concernées par la
question sont au nombre de 117 et leur répartition est donnée par la figure
18.
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41
La perte d’emploi à cause de la séropositivité a été observée chez 16,2%
des PVVIH. La suspicion par les gens du statut séropositif de l’individu en
constitue la principale cause et elle est responsable de la perte du travail dans
89,5% des cas contre 10,5% des cas dus au partage du statut séropositif par
l’individu. Près de 90% des PVVIH qui n’ont pas perdu leur travail n’ont pas
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Hommes Femmes
%
Figure 19: Pourcentages comparés de la perte d'emploi à cause de la séropositivité dans les deux sexes
a gardé son emploi a perdu son emploi
a perdu car il
l'a dit
1,7%
a perdu car su ou
suspecté
14,5%
non dit/non
su
89,8%
a dit mais accepté
10,2%
n'a pas perdu
83,8%
Figure 18: pourcentage des PVVIH ayant perdu ou non leur travail à cause du VIH
a perdu car il
l'a dit
1,7%
a perdu car su ou
suspecté
14,5%
non dit/non
su
89,8%
a dit mais accepté
10,2%
n'a pas perdu
83,8%
Figure 18: pourcentage des PVVIH ayant perdu ou non leur travail à cause du VIH
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42
révélé leur statut à leur entourage de travail, et 10% ne l’ont pas perdu, bien
qu’ils aient annoncé leur statut sérologique. La perte d’emploi en fonction du
sexe de l’individu montre que le pourcentage de femmes ayant perdu leur
emploi à cause de leur statut séropositif est le double de celui observé chez
les hommes (figure 19). Toutefois, cette tendance n’atteint pas le seuil de la
signification statistique (chi-deux=3,58; 1 ddl, p=0,06).
8. REFUS DU TRAVAIL
Sur 49 PVVIH ayant été en recherche de travail, plus de 22% ont déclaré
qu’on leur a refusé l’embauche à cause de leur séropositivité qui était connue
ou suspectée (Figure 20). L’acceptation de l’embauche a été signalé par près
de 78% des PVVIH concernés par cette question parmi lesquelles 95% n’ont
pas partagé leur statut et 5% l’ont annoncé, mais ne se sont pas heurtés à un
refus d’embauche.
refusé du travail car il l'a dit
0%
refusé du travail car su ou
suspecté
22,4%
non dit/non su
94,7%
a dit mais accepté
5,3%
non refusé
77,6%
Figure 20: pourcentage des PVVIH à la recherche du travail et pour qui on a refusé ou non le travail
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43
III- LES RÉACTIONS DE L’ENTOURAGE AU PARTAGE
1. AIDE, REJET ET INDIFFÉRENCE
D’après la figure 21, nous pouvons noter que les réactions négatives à
l’annonce du statut sérologique de la PVVIH ont des prévalences relativement
faibles par rapport aux réactions positives (aide et soutien). En effet, les
réactions d’indifférence ou de manque de soutien sont observées chez 14
à 15% des personnes enquêtées. Les réactions de rejet ou d’éloignement
sont notées chez un nombre plus élevé de PVVIH auquel correspond un
pourcentage avoisinant 28% de l’ensemble des individus enquêtés. Les
individus déclarant être victime de réactions négatives ou ceux recevant
une réaction positive sont également répartis entre les deux sexes tout en
précisant que les deux types de réactions ne s’excluent pas mutuellement.
Le type de la réaction de l’entourage au partage du statut séropositif par
l’individu semble être indépendant du sexe de l’individu.
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
aide et soutien rejet et éloignement indifférence ou déni
%
Figure 21: réaction de l'entourage du PVVIH (en %) après le partage du statut sérologique
oui
non
Le croisement de ces trois types de réactions entre elles deux à deux donne lieu
à des associations statistiquement significatives, montrant que les individus
n’ayant pas bénéficié de soutien ou de réaction de sympathie sont ceux qui
déclarent avoir été objet de réaction de rejet ou de déni.
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44
2. RUPTURE DES RELATIONS AVEC LES AMIS OU LES PROCHES
L’annonce de la séropositivité par la PVVIH à ses amis ou à des personnes
auxquelles elle tient peut avoir un impact sur la continuité de leurs relations.
Celles-ci peuvent connaitre une détérioration ou même la rupture.
Dans notre échantillon les PVVIH déclarant avoir perdu des amis ou ceux
déclarant que des personnes qu’elles connaissent sont devenus plus distantes
après le partage du statut sérologique avec eux représentent respectivement
24,8% et 30,5% (Figure 22). La rupture des relations par la PVVIH en
réponse à la réaction de ces personnes ou amis est notée chez 45,6% des
PVVIH concernée par cette question. Cette répartition montre que l’individu
en partageant son statut sérologique tend deux fois plus à rompre avec ses
proches ou amis que le font eux avec lui. La perte des amis est plus observée
chez les transgenres alors que les PVVIH ayant cessées de voir certaines
proches personnes sont les femmes et les transgenres.
Ces formes de rupture de relations sont significativement dépendantes entre
elles. Les PVVIH ayant cessés de voir certaines personnes ou amis sont aussi
ceux qui ont perdu des amis.
0
10
20
30
40
50
60
70
80
l'individu a perdu des amis personnes qui sont devenues plus
distantes de vous
l'individu a cessé de voir certaines
personnes
%
Figure 22: prévalence de la rupture des relations avec les amis ou les proches suite au partage du statut
sérologique
oui
non
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45
3. RÉACTIONS INCRIMINANT LA FAÇON DE VIVRE DE LA PVVIH
L’infection au VIH est perçue par les gens comme une conséquence de la
façon de vivre de la PVVIH ou comme la faute de la personne infectée chez
17% et 34% des PVVIH respectivement (Figure 23).
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
le VIH est mérité compte tenu de la façon de
vivre
Le VIH est la faute de la personne blessé(e) par la réaction des gens
%
Figure 23: réactions incriminant le mode de vie du PVVIH dans l'infection et impact sur le PVVIH
oui
non
Le jugement porté sur la façon de vivre avant l’infection est largement partagé
dans la société ; les femmes et les transgenres sont particulièrement concernés
par ce jugement comme le montre le tableau 22 (chi-deux= 17,66 ; 2 ddl ;
p<0,01). Les réactions des gens affectent 72% PVVIH. Ces derniers se
sentent blessées par l’impression désagréable donnée par l’entourage.
Tableau 22 : association entre le genre de la PVVIH et sa responsabilisation
dans l’infection
Sexe
Masculin Féminin Transgenre Total
y-a-t-il certaines personnes
qui agissent comme si c’était
votre faute si vous avez le
VIH
Non
Effectif 67 86 1 154
Résidu 8,4 -2,8 -5,6
Oui
Effectif 22 49 9 80
Résidu -8,4 2,8 5,6
Total
Effectif 89 135 10 234
Résidu
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46
4. RÉACTIONS DEVANT LA PVVIH
Certaines personnes se montrent offensant quant elles apprennent qu’une
personne est infectée par le VIH. Des réactions de recul devant la PVVIH ou
d’éloignement des enfants pour ne pas être en contact avec la PVVIH sont
reportées par 33% à 36% des PVVIH (Figure 24). La peur du rejet manifestée
par certains proches de la PVVIH à cause de sa séropositivité est notée par
43% des PVVIH et concerne relativement plus les proches des PVVIH femmes
ou transgenres. Ces réactions concernent d’une manière indépendante les
hommes, les femmes et les transgenres.
0
10
20
30
40
50
60
70
réaction de recul devant le PVVIH personnes ne voulant pas que le PVVIH soit en
présence de leurs enfants
personnes proches du PVVIH ayant peur d'être
rejetées
%
Figure 24: Prévalence de quelques réactions à la présence du PVVIH
oui
non
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47
CONCLUSION
Les PVVIH enquêtées connaissent leur séropositivité en moyenne depuis au
moins 4 ans. L’infection au VIH, selon la déclaration des personnes enquêtées,
est transmise principalement par voie sexuelle et tout particulièrement chez
les personnes ayant des rapports sexuels avec des personnes du même sexe
et chez les personnes se définissant comme homosexuelles. La découverte
de la séropositivité et la réalisation du test sont faites le plus souvent à des
stades tardifs après l’apparition des symptômes ou après la découverte de
la séropositivité du conjoint. Le test est fait à la proposition du médecin. La
grande majorité est sous traitement ARV et affiche un suivi médical régulier
alors qu’une proportion non négligeable (10%) recourt à des moyens
traditionnels.
La séropositivité de l’individu est à l’origine de situations affectant la qualité
de vie de la PVVIH. La séparation du conjoint et la séparation des enfants et/
ou de la famille à cause de la séropositivité sont relatées par près de 30% des
PVVIH concernées. Les femmes et les transgenres sont, tout particulièrement,
les plus concernées par ces situations. L’arrêt des relations sexuelles après
l’infection est observé chez la moitié des PVVIH. Les insultes ou les brutalités
physiques à cause de la séropositivité sont notées dans 18% des cas ce qui
est non négligeable. En général, ces situations sont liées entre elles et une
personne en souffre de plus d’une. La perte du travail ou le refus d’embauche
à cause de la séropositivité sont mentionnés respectivement par 16 et 22%
des personnes concernées essentiellement à la suite de la suspicion par les
gens plutôt que par le partage du statut sérologique.
Le rejet et l’éloignement de la personne séropositive par son entourage, le
recul devant la PVVIH ou même le repoussement des enfants en sa présence
sont notés avec des proportions non négligeables (35%). Ces différentes
réactions engendrent chez la PVVIH un sentiment de blessure ce qui le
pousse le plus souvent à rompre avec ses amis ou ses proches ou prendre plus
de distances par rapport à eux. L’incrimination de la PVVIH dans l’infection
et de sa façon de vivre est largement répandue dans la société ce qui pèse
même sur les proches de la PVVIH qui craignent, à leur tour, d’être rejetés
par l’entourage. Malgré ces réactions négatives, des situations de soutien
social et matériel envers la PVVIH ont été rapportées par 85% des PVVIH.
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48
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Répartition des enquêtés, en nombre et pourcentage, par ville et par genre
Tableau 2 : Comparaison des moyennes d’âge (en années) des enquêtées
Tableau 3: Le partage du statut sérologique des PVVIH avec les partenaires sexuels.
Tableau 4: La divulgation du statut sérologique des PVVIH au partenaire sexuel stable (en
nombre et pourcentage).
Tableau 6: La divulgation du statut sérologique des PVVIH au père (en nombre et pourcentage).
Tableau 7: La divulgation du statut sérologique des PVVIH à la mère (en nombre et
pourcentage).
Tableau 8: Le partage du statut sérologique des PVVIH avec les enfants (en nombre et
pourcentage).
Tableau 9:Le partage du statut sérologique des PVVIH avec les frères (en nombre et
pourcentage).
Tableau 10: La divulgation du statut sérologique des PVVIH au premier frère mentionné (en
nombre et pourcentage).
Tableau 11: La divulgation du statut sérologique des PVVIH au deuxième frère (en nombre
et pourcentage).
Tableau 12: Le partage du statut sérologique des PVVIH avec les sœurs (en nombre et
pourcentage).
Tableau 13: La divulgation du statut sérologique des PVVIH à la première sœur (en nombre
et pourcentage).
Tableau 14: La divulgation du statut sérologique des PVVIH à la deuxième sœur (en nombre
et pourcentage).
Tableau 15: Le partage du statut sérologique des PVVIH avec l’ami /le cousin le plus proche
(en nombre et pourcentage).
Tableau 16: Le partage du statut sérologique des PVVIH avec l’employeur, le collègue du
travail et le voisin (en nombre et pourcentage).
Tableau 17: répartition des modes d’infection selon la déclaration des PVVIH enquêtées
Tableau 18: répartition des modalités à l’origine de la réalisation du test en
nombre et en pourcentage (modalité unique et modalités combinées entre elles)
Tableau 19: répartition des individus (en nombre et pourcentage) selon le nombre d’années
séparant la date du diagnostic et la date de mise sous traitement ARV
Tableau 20: association entre l’arrêt des relations sexuelles et le genre de l’individu
Tableau 21: Mesure de l’association par le test de chi-deux entre les différents indicateurs de
la stigmatisation pris deux à deux.
Tableau 22: association entre le genre de la PVVIH et sa responsabilisation dans l’infection
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49
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Taux de remplissage du questionnaire
Figure 2: Taux de remplissage du questionnaire par ville
Figure 3: Répartition par classes d’âge des PVVIH enquêtées
Figure 4: Le niveau d’instruction par genre (en nombre et pourcentage)
Figure 5 : Conditions de logement des PVVIH (en pourcentage)
Figure 6 : Equipements du logement (en pourcentage)
Figure 7 : Les moyens de transport, de communication et biens agricoles (en pourcentage)
Figure 8 : Les principales activités des hommes enquêtés (en pourcentage).
Figure 9 : Les principales activités des chez les femmes enquêtées (en pourcentage)
Figure 10 : Le partage du statut sérologique des PVVIH avec le partenaire sexuel stable (en
pourcentage et par genre).
Figure11: distribution des individus enquêtés en fonction du nombre d’années écoulées
depuis la première annonce de la séropositivité
Figure 12: pourcentage des PVVIH infectés par transmission sexuelle selon l’orientation
sexuelle et selon la pratique sexuelle
Figure 13: répartition des modes d’infection selon le genre
Figure 14: répartition des PVVIH (en %) en fonction des différentes circonstances du test VIH
Figure 15: répartition en pourcentage des modalités ayant conduit à la réalisation du test
VIH
Figure 16: Pourcentage d’individus ayant subi des coups et des brutalités physiques selon
le statut marital
Figure 17: Pourcentages comparés des individus ayant connu une séparation de leur conjoint
ou de leur partenaire sexuel selon le statut matrimonial
Figure 18: pourcentage des PVVIH ayant perdu ou non leur travail à cause du VIH
Figure 19: Pourcentages comparés de la perte d’emploi à cause de la séropositivité dans
les deux sexes
Figure 20: pourcentage des PVVIH à la recherche du travail et pour qui on a refusé ou non
le travail
Figure 21: réaction de l’entourage de la PVVIH (en %) après le partage du statut sérologique
Figure 22 prévalence de la rupture des relations avec les amis ou les proches suite au
partage du statut sérologique
Figure 23: réactions incriminant le mode de vie de la PVVIH dans l’infection et impact sur
la PVVIH
Figure 24: Prévalence de quelques réactions à la présence de la PVVIH
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50
Membres de l’équipe partages MAROC
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  • 1. La question du partage du statut sérologique des personnes vivant avec le VIH au Maroc Pr. Mohamed LOUKID Pr. Mohamed Kamal HILALI rapport-partage.indd 1 03/07/13 13:57
  • 4. Remerciements Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont répondu au questionnaire et à toutes celles qui ont participé à cette enquête de près ou de loin, notamment celles relevant des sections de l’ALCS des villes d’Agadir, Casablanca, Fès, Marrakech et Rabat. Nous remercions les enquêteurs et enquêtrices: Leila, Rachida, Oussama, Hicham, Fatimezzahra, Fadoua, Nihal et les référents locaux : Atika, Oum Kaltoum, Mohamed, Tariq, Latifa, Fatiha. Nous remercions également la responsable de la ligne Allo Info Sida, Mme Youssfi Rahma, ainsi que les chargés nationaux de la prise en charge, Drs. Hind Setti et ElKhammas. Nous exprimons notre reconnaissance au Ministère de la Santé et aux médecins et personnels des centres référents de prise en charge de l’infection à VIH pour leur collaboration, notamment pour le recrutement des PVVIH ayant participé à l’enquête. A travers ce rapport nous voudrions rendre hommage à la mémoire de Hicham; l’un des enquêteurs de Casablanca, décédé après la fin de la collecte des données. rapport-partage.indd 4 03/07/13 13:57
  • 5. Préparation du Rapport final - Le rapport final a été préparé par : Mohamed Loukid et Mohamed Kamal Hilali. - Il a été revu par : Alise Abadie, Amal Benmoussa, Hakima Himmich, Mehdi Karkouri, Othoman Mellouk, Lahoucine Ouarsas, et Nadia Rafif (ALCS). Membres du comité de pilotage de l’étude au Maroc - Abadie Alise : Association de Lutte Contre le Sida, Marrakech, Maroc. - Hilali Mohamed Kamal : Laboratoire d’Ecologie Humaine de la Faculté des Sciences Semlalia, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc. - Himmich Hakima : Association de Lutte Contre le Sida, Casablanca, Maroc. - Karkouri Mehdi : Association de Lutte Contre le Sida, Casablanca, Maroc. - Loukid Mohamed : Laboratoire d’Ecologie Humaine de la Faculté des Sciences Semlalia, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc. - Mellouk Othoman : Association de Lutte Contre le Sida, Marrakech, Maroc. - Ouarsas Lahoucine : Association de Lutte Contre le Sida, Agadir, Maroc. - Rafif Nadia : Association de Lutte Contre le Sida, Marrakech, Maroc. - Setti Hind : Association de Lutte Contre le Sida, Casablanca, Maroc. Membres du comité scientifique de l’étude partages - Emmanuel Trenado: Coalition PLUS - CRECES : Joanne Otis - Alise Abadie : ALCS - Mohamed Kamal Hilali : Laboratoire d’Ecologie Humaine de la Faculté des Sciences Semlalia Université Cadi Ayyad, Maroc rapport-partage.indd 5 03/07/13 13:57
  • 6. - Henri Mukumbi: AMO CONGO - Eddy Kieto Zola : Ecole de Santé Publique de Kinshasa - Ludmila Verdes: ARAS - Florin Lazar: Faculté de Travail Social de l’Université de Bucarest - Mamadou Cissé: ARCAD SIDA - Samba Diop: SEREFO/CEREFO - Amira Herdoiza : KIMIRINA - Raul Mideros: Universidad Andina Simon Bolivar - Aurélie Hot : COCQ-SIDA - Jean Marie Le Gall: AIDES - Coordination scientifique de l’étude Partages - Marie Préau : Université Lyon 2, France. - Emilie Henry : Coalition PLUS, Pantin, France. Appui technique et Financier Cette étude a été appuyée par la Coalition Internationale Sida, PLUS et financée par l’Agence Nationale de Recherches sur le Sida (ANRS) et les hépatites virales (ANRS), Sidaction et la Coalition Internationale Sida PLUS. rapport-partage.indd 6 03/07/13 13:57
  • 7. Résumé : Ce rapport présente les résultats de l’enquête sur le partage du statut sérologique effectuée auprès de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) issues de la file active de l’association de lutte contre le SIDA (ALCS) au Maroc. L’objectif de cette étude est de déterminer les différents facteurs susceptibles d’être associés à la décision d’annoncer ou non son statut sérologique et d’appréhender les déterminants individuels, psychosociaux et contextuels liés au partage du statut. L’étude a concerné un échantillon de 300 PVVIH recrutées dans les centres de dépistage de l’ALCS des villes d’Agadir, Casablanca, Rabat, Fès et Marrakech. Les PVVIH éligibles sont toutes bénéficiaire des services de l’ALCS, âgées de 18 ans ou plus et qui connaissent leur séropositivité au moins 6 mois avant le début de l’enquête. La collecte des données a duré cinq mois (entre mai et octobre 2011) et a été réalisée à l’aide d’un questionnaire administré après consentement éclairé du participant. Les données ont été par la suite saisies sous le programme Epi-info puis traitées en utilisant SPSS- Win. Les résultats de cette étude ont montré que, parmi les 300 PVVIH enquêtées, 72% ont partagé leur statut sérologique avec au moins une personne de son entourage. Ce partage a été volontaire chez 135 personnes soit 62,5%. La divulgation par une tierce personne a été reportée par 94 de ces enquêtés. La PVVIH dans notre pays semble davantage partager son statut sérologique avec son partenaire sexuel, dans presque 58% des cas. Les mères et les sœurs viennent après avec, respectivement, 43,2% et 39,1 % des réponses. En conclusion, le choix de partager son statut sérologique chez les PVVIH au Maroc est plus associé aux déterminants individuels que contextuels et sociodémographiques. rapport-partage.indd 7 03/07/13 13:57
  • 8. Introduction/contexte 10 Méthodologie : 12 Historique de la collecte des données : 14 Partie I : 15 Les caractéristiques socio-démographiques des PVVIH 15 Structure par âge des enquêtés 15 Niveau d’instruction des enquêtés 17 Statut matrimonial des PVVIH 17 Les conditions de vie des PVVIH 17 a.Le logement 17 b.Equipements du logement des PVVIH 18 c.Moyens de transport, de communication et biens agricoles 19 d.Situation professionnelle 19 Partie II : Le « partage » du statut sérologique 21 1.Le « Partage » du statut sérologique avec les partenaires sexuels 21 2.Le « Partage » du statut sérologique avec les parents 23 3.Le « Partage » du statut sérologique avec le premier et le deuxièm 24 4.Le « Partage » du statut sérologique avec les frères 24 5.Le « Partage » du statut sérologique avec les sœurs 25 6.Le « Partage » du statut sérologique avec l’ami ou le cousin le plus proche 27 7.Le « Partage » du statut sérologique avec l’employeur, le collègue du travail et le voisin 27 Conclusion 28 Partie III : Circonstances de l’infection au VIH, histoire médicale et qualité de vie 29 I-Les circonstances de l’infection 29 1.Nombre d’années depuis la première annonce de la séropositivité 29 2.Circonstances de l’infection 30 3.Circonstances dans lesquelles a été fait le test 32 rapport-partage.indd 8 03/07/13 13:57
  • 9. 4.Qui a demandé le test ? 33 5.Suivi médical depuis le diagnostic 35 a.Le suivi médical 35 b.Suivi du traitement ARV 35 c.Temps de « latence » entre le diagnostic et le traitement ARV 35 d.Le recours aux moyens alternatifs et traditionnels 36 II-Les conséquences de l’infection 37 1.Séparation des enfants et de la famille 37 2.Coups et brutalité physiques à cause de la séropositivité 37 3.Insultes et injures 38 4.Séparation du conjoint ou du partenaire 38 5.Arrêt des relations sexuelles 39 6.Associations multiples des indicateurs de la stigmatisation 39 7.Perte du travail 40 8.Refus du travail 42 9.Rejet ou sentiment de rejet de la communauté religieuse 42 III-Les réactions de l’entourage au partage 43 1.Aide, rejet et indifférence 43 2.Rupture des relations avec les amis ou les proches 44 3.Réactions incriminant la façon de vivre de la PVVIH 45 4.Réactions devant la PVVIH 46 Conclusion 47 Liste des tableaux 48 Liste des figures 49 rapport-partage.indd 9 03/07/13 13:57
  • 10. 10 INTRODUCTION/CONTEXTE Ce travail s’inscrit dans le cadre du projet international PARTAGES intitulé « Analyse comparée des facteurs associés au partage du statut sérologique chez les personnes vivant avec le VIH issues de files actives associatives dans 5 pays (Equateur, Mali, Maroc, RDC, Roumanie) ». Le Maroc est l’un des trois pays africains participants à cette étude et représente ici la région MENA (Moyen Orient et Afrique du Nord). Le Maroc est un pays où la prévalence du VIH reste faible dans la population générale (0,14 %) alors que l’épidémie est concentrée dans des populations vulnérables notamment les travailleurs de sexe (hommes et femmes), les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes et les usagers de drogues injectables. Malgré cette faible prévalence, le contexte socioculturel exerce une pression favorisant la stigmatisation et la discrimination envers les PVVIH. Face à cette situation et pour maintenir la prévalence du VIH à un niveau faible, le Maroc a très vite réagi et a mis en place une réponse nationale, dans laquelle la société civile a joué un rôle majeur. Plusieurs recherches ont été menées aux Etats-Unis et dans les pays du Nord sur la problématique du partage du statut sérologique chez les PVVIH, en revanche très peu de données sont disponibles pour les pays en développement. Une définition générale du partage du statut sérologique correspondrait au fait de dire son statut sérologique à son entourage (Parents, enfants, frère ou sœur, partenaire sexuel, ami ou autres). Mais le partage n’est pas toujours volontaire, et souvent la PVVIH partage son statut malgré lui à cause d’un échec de la dissimulation ou suite à l’intervention d’un tiers sans le consentement du concerné. Partager ou pas son statut sérologique pour une PVVIH est une décision qui présente des avantages et des inconvénients. En effet, d’un coté, le choix de partager sa séropositivité pourrait faire bénéficier la PVVIH d’un soutien psychologique et d’un appui financier ou d’une aide matérielle et d’une certaine sérénité interne. Mais d’un autre côté, la PVVIH, en partageant, risque d’être stigmatisée, discriminée, voir même rejetée de la part de ces proches, engendrant ainsi possible frustration et symptômes dépressifs. Le partage a aussi des conséquences sur l’adhérence au traitement ; le fait de partager son statut pourrait faciliter à la PVVIH la prise de son traitement, sans la crainte d’être aperçue par son entourage proche. On peut supposer donc une meilleure adhérence au traitement suite au partage. Le partage du statut sérologique constitue une préoccupation de santé publique du fait de ses implications en matière de prévention. D’ailleurs, les recommandations de l’OMS encouragent le partage, spécialement avec le partenaire sexuel. rapport-partage.indd 10 03/07/13 13:57
  • 11. 11 En effet, quand la PVVIH vit en couple et informe son partenaire sexuel de son statut sérologique, elle donne à son conjoint l’occasion de se faire dépister et donc d’être traité s’il le faut, ce qui pourrait lui éviter également d’infecter d’autres personnes par ignorance de son statut sérologique. D’un autre coté, avec l’avènement de traitement ARV et leur mise à disposition, le risque de transmettre le virus est très limité pour une PVVIH qui se traite régulièrement, chez qui le traitement est efficace et en l’absence d’IST. La PVVIH peut donc juger qu’il n’est pas important d’informer son conjoint s’il est traité efficacement. Cela lui fera éviter de risquer que son conjoint ne rejette la relation sexuelle même protégée, et lui permettra de ne pas révéler des relations extraconjugales, ou une bisexualité. L’ALCS, créée en 1988, est la plus grande association d’envergure nationale au Maroc qui s’intéresse à la prévention de l’infection à VIH, l’accès au traitement et la prise en charge médicale et psychosociale des personnes vivant avec le VIH et le plaidoyer et la défense des droits des personnes vivant avec le VIH. Soucieuse de comprendre les enjeux du partage du statut sérologique et les motivations des choix des PVVIH à ce propos, l’ALCS a choisi de mener cette étude en posant une principale interrogation sur le rôle et la place de l’accompagnement associatif dans le processus et le choix de partage. Pour tenter de répondre à cette problématique, il est nécessaire d’appréhender les facteurs associés au partage du statut sérologique notamment les facteurs socio-démographiques comme l’âge de la PVVIH, le sexe, le niveau d’instruction, l’occupation principale, l’état matrimonial... ainsi que les facteurs comportementaux comme la prise de risque, la non utilisation du préservatif, la consommation accrue de la drogue et l’alcool, le multi- partenariat sexuel... Il est intéressant de connaître les caractéristiques socio- démographiques et comportementales des personnes qui ont choisi de partager ainsi que les conditions et les conséquences de ce partage, d’où l’intérêt de cette étude. Ce rapport tente de donner des éléments de compréhension de la question du partage du statut sérologique au Maroc. Il est structuré en trois parties : Une première partie décrivant les caractéristiques socio- démographiques de l’échantillon des PVVIH enquêtées; Une deuxième partie concernant le partage du statut sérologique avec l’entourage de la PVVIH; Et enfin une troisième partie traitant les circonstances de l’infection au VIH et la qualité de vie de la PVVIH. Les résultats de ce rapport, au niveau national, pourront servir aux acteurs du système de santé, aux acteurs associatifs impliqués dans la lutte contre le Sida et aux PVVIH elles mêmes. L’examen en profondeur de la question rapport-partage.indd 11 03/07/13 13:57
  • 12. 12 du partage du statut sérologique via des modèles statistiques multivariés permettrait la valorisation des résultats de l’étude partage au niveau international. D’ailleurs, un article sur les facteurs associés au partage du statut sérologique avec le partenaire sexuel stable est en cours de finalisation et d’autres aspects de la question du partage ont été présentés dans des rencontres scientifiques internationales. MÉTHODOLOGIE : L’étude « partages » est une expérience de recherche communautaire qui a réuni des chercheurs universitaires et des acteurs associatifs dans une optique de recherche opérationnelle tournée vers l’action. Une collaboration a ainsi été mise en place entre deux chercheurs de l’Université Cadi Ayyad (Laboratoire d’Ecologie Humaine) et l’ALCS. Elle s’est caractérisée par des échanges fructueux et complémentaires qui ont permis aux premiers (les chercheurs) de sortir du cadre académique vers le travail associatif et aux seconds (l’association) de participer à toutes les étapes d’une recherche scientifique. Le déroulement de l’enquête partage a connu les étapes suivantes : 1- Les sites ont été choisis par l’ALCS en fonction de la taille des files actives des personnes vivant avec le VIH suivies, des équipes ALCS disponibles, des contacts avec les centres référents de prise en change de l’infection à VIH, et pour respecter une certaine diversité géographique. Les enquêteurs ont été choisis parmi les volontaires actifs de l’ALCS. Les 300 PVVIH à recruter ont été réparties entre les cinq villes marocaines en fonction de la taille de la file active de chaque ville. Le recrutement a été réalisé parmi les hommes et les femmes qui se présentaient et acceptaient de participer à l’enquête. Signalons que vu le faible nombre d’hommes enquêtés, nous avons encouragé les équipes locales à privilégier la participation des hommes en cours d’enquête. Nous souhaitions nous rapprocher des proportions en matière de sex-ratio de notre file active des 5 villes-sites réunies soit environ 40% d’hommes et 60% de femmes. La population de référence est définie par l’ensemble des individus qui répondaient aux critères de sélection de la recherche et faisaient partie de la file active associative durant la période de la collecte de données. Les répondants devaient : a. connaître leur séropositivité depuis au moins 6 mois, b. être âgés de 18 ans ou plus, c. être un bénéficiaire des services de l’ALCS. rapport-partage.indd 12 03/07/13 13:57
  • 13. 13 Dans le cadre du présent rapport, les données n’ont pas été pondérées. Elles le seront sur le sexe et l’âge des personnes constituant la file active associative de l’ALCS dans les analyses et publications à venir. 2- Le questionnaire, en français, conçu par le comité scientifique du projet qui inclut les représentants des 5 pays de la collecte, a été traduit en arabe dialectal « Darija » afin que les questions posées puissent être comprises par les personnes enquêtées. Le questionnaire qui comprend 125 items a été pré-testé auprès de PVVIH et validé par les chercheurs et les responsables de l’ALCS. 3- La formation des enquêteurs est une étape très importante pour la réussite du projet. C’est ainsi que nous avons procédé à la formation des enquêteurs au siège de l’ALCS à Casablanca. Cette formation a été conçue et encadrée par l’ALCS et MM. Hilali et Loukid, enseignants-chercheurs du Laboratoire d’Ecologie Humaine de la Faculté des Sciences Semlalia de Marrakech et référents universitaires (ou scientifiques) du projet pour l’équipe Maroc. L’ALCS a notamment formé les équipes sur les enjeux de la recherche communautaire, sur les aspects généraux concernant le projet et les aspects pratiques et logistiques de la collecte. Les enseignants- chercheurs ont initié les enquêteurs et enquêtrices aux aspects techniques de collecte de données, notamment par des exposés sur les analyses statistiques de base ainsi que sur le logiciel utilisé pour le traitement des données. Ils ont également procédé à l’explication de chaque question afin de s’assurer de la compréhension parfaite du questionnaire par les enquêteurs. A la fin de la formation, une simulation d’entretien par les enquêteurs recrutés a été mise en place, afin de s’assurer des acquis de la formation. 4- Un mois après le lancement de l’enquête, une réunion avec les enquêteurs de Casablanca a été programmée afin de discuter de l’état d’avancement de l’enquête, et d’opérer quelques réajustements. 5- Les enquêteurs ont reçu la consigne d’envoyer une copie des questionnaires remplis à l’ALCS Marrakech, qui les transmettaient aux chercheurs dès réception. Les originaux des questionnaires étaient gardés sous clef dans les sections sites de collecte. 6- La saisie des données, faite par les enseignants chercheurs MM. Hilali et Loukid, a été réalisée sous Epi-info puis sous SPSS-Win (version 10), et par la suite transmise à la coordination scientifique internationale pour un premier travail de nettoyage de la base. Avant envoi, le fichier a été épuré grâce à un tri à plat de tous les items. 7- Cette enquête respecte l’éthique de la recherche scientifique à savoir le consentement préalable et la garantie de l’anonymat pour l’enquêté. Signalons que l’enquête n’a été lancée qu’après le consentement du comité d’éthique de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Casablanca, obtenu quelques semaines avant le lancement de l’enquête. rapport-partage.indd 13 03/07/13 13:57
  • 14. 14 HISTORIQUE DE LA COLLECTE DES DONNÉES La collecte des données « partages » a débuté en mai 2011 et s’est terminée le mois d’octobre de la même année. Le remplissage des questionnaires a été plus rapide entre les mois de mai et juin et lente entre les mois de aout et septembre comme le montre la figure 1. L’une des raisons expliquant cette allure est que les enquêteurs se sont arrêtés pendant le mois de Ramadan, la plupart des gens étant en famille à ce moment-là et peu disponible. Figure 1 : Taux de remplissage du questionnaire 0 3 6 9 12 15 10/05/2011 09/29/2011 09/23/2011 09/08/2011 09/06/2011 09/03/2011 08/24/2011 08/18/2011 08/15/2011 08/09/2011 08/01/2011 07/27/2011 07/25/2011 07/20/2011 07/13/2011 07/11/2011 07/06/2011 07/04/2011 06/29/2011 06/27/2011 06/22/2011 06/20/2011 06/15/2011 06/13/2011 06/08/2011 06/06/2011 06/02/2011 05/31/2011 05/27/2011 05/25/2011 05/23/2011 05/18/2011 05/16/2011 05/13/2011 05/11/2011 05/09/2011 La vitesse de collecte de données était plus importante entre mai et juin dans toutes les villes de l’étude Figure 2 : Taux de remplissage du questionnaire par ville 0 10 20 30 40 50 OctobreSeptembreAoutJuilletJuinMai RabatMarrakechFèsCasaAgadir rapport-partage.indd 14 03/07/13 13:57
  • 15. 15 Les effectifs recrutés par ville sont comme suit : 115 PVVIH à Agadir soit 38,3% de notre échantillon, 100 PVVIH à Casablanca soit 33,3%, 36 PVVIH à Marrakech soit 12,0%, 29 PVVIH à Rabat soit 9,7% et 20 PVVIH à Fès soit 6,7% (tableau 1). Tableau 1 : Répartition des enquêtés, en nombre et pourcentage, par ville et par genre Hommes Femmes Transgenres Total Effectif % Effectif % Effectif % Effectif Agadir 47 40,9 66 57,4 2 1,7 115 Casablanca 46 46,0 53 53,0 1 1,0 100 Fès 8 40,0 12 60,0 0 0,0 20 Marrakech 11 30,6 21 58,3 4 11,1 36 Rabat 7 24,1 18 62,1 4 13,8 29 Total 119 39,67 170 56,67 11 3,66 300 PARTIE I LES CARACTÉRISTIQUES SOCIO-DÉMOGRAPHIQUES DES PVVIH INTERROGÉES STRUCTURE PAR ÂGE DES ENQUÊTÉS L’âge moyen des enquêtés est de 36,72 ans (SD = 8,31 ans). La comparaison des âges médians des différents sexes par le chi-deux de Kruskall Wallis montre qu’il n’y a pas de différences significatives (pour 2 ddl, chi-deux= 3,10; p=0,21) (Tableau 2 et figure1). Tableau 2 : Comparaison des moyennes d’âge (en années) des enquêtés Genre N Moyenne Ecart-type Minimum Maximum Hommes 119 37,74 8,44 18 56 Femmes 170 35,97 8,11 18 56 Transgenres 11 37,27 9,56 24 56 Total 300 36,72 8,31 18 56 La classe d’âge la plus représentée, chez les différents genres, est celle de 30-40 ans (Figure 3). Nous constatons le déficit de la classe d’âge des plus âgés (> 50 ans). rapport-partage.indd 15 03/07/13 13:57
  • 16. 16 Figure 3: Répartition par classes d’âge des PVVIH enquêtées (en pourcentage) NIVEAU D’INSTRUCTION DES ENQUÊTÉS Il ressort des résultats de l’enquête que 33% des enquêtés n’ont reçu aucune instruction; et les femmes sont les plus touchées par l’analphabétisme (46%). Davantage d’hommes et de transgenres que de femmes déclarent un niveau universitaire (hommes 10%; transgenres 9%; femmes; 1%) (Figure 4). 0 10 20 30 40 50 60 70 >50 ]40-50] ]30-40] <=30 transgenrefémininmasculin rapport-partage.indd 16 03/07/13 13:57
  • 17. 17 Figure 4: Le niveau d’instruction par genre (en pourcentage) 0 10 20 30 40 50 Transgenre % Féminin % Masculin % autre Ecole coranique universitaire secondaire primaire pas d'instruction STATUT MATRIMONIAL DES PVVIH Si nous tenons compte uniquement des hommes et des femmes (tous les transgenres sont célibataires ou en union libre), nous remarquons que 45,4% des hommes sont mariés/remariés. Chez les femmes, ce pourcentage est de 32,9%. Le célibat parmi les hommes représente 38,7% contre 10,6% chez les femmes. Par contre, les pourcentages du divorce et du veuvage sont plus élevés parmi les femmes que parmi les hommes respectivement 30,6% contre 8,4% pour le divorce, et 18% contre 4% pour le veuvage. LES CONDITIONS DE VIE DES PVVIH .A LE LOGEMENT Plus de 42% des enquêtés sont locataires et 35% sont logés gratuitement. 20% sont propriétaires de leur logement. Seul 2% ont déclaré être sans domicile fixe (Figure 5). rapport-partage.indd 17 03/07/13 13:57
  • 18. 18 Figure 5 : Conditions d’hébergement des PVVIH (en pourcentage) 0 10 20 30 40 50 sans domicile fixe/ sans abrilocatairelogé gratuitementpropriétaire % .B EQUIPEMENTS DU LOGEMENT DES PVVIH La majorité des enquêtés dispose de l’eau courante, de toilettes, de l’électricité et d’un poste de télévision. Quant aux autres équipements ménagers, près de 90% n’ont pas de climatiseur et plus de 24% n’ont pas de réfrigérateur (figure 6). Figure 6 : Equipements du logement (en pourcentage) 0 20 40 60 80 100 NON OUI climatisation et/ou chauffage télévisionréfrigérateurélectricitéwc/doucherobinet / puit rapport-partage.indd 18 03/07/13 13:57
  • 19. 19 .C MOYENS DE TRANSPORT, DE COMMUNICATION ET BIENS AGRICOLES Quant aux moyens de transport, nous constatons que seul 12,3% des PVVIH ou l’un des membres de leur ménage possède une voiture, et 27,7 % une moto. Il ressort également des résultats que plus de 90% ont un téléphone portable. En outre, nous constatons que moins de 12% ont déclaré avoir du bétail ou une propriété agricole (figure 7). Figure 7 : Les moyens de transport, de communication et biens agricoles (en pourcentage). .D SITUATION PROFESSIONNELLE Il ressort de la figure 8 que la plupart des hommes enquêtés sont sans emploi (23%), vivent des petits métiers (27%) ou travaillent comme ouvriers (22%). Les fonctionnaires représentent 3,4% des PVVIH enquêtées et les chauffeurs 5%. Les commerçants et les agriculteurs représentent respectivement 8,4% et 6,7%. 0 20 40 60 80 100 NON OUI terrain agricole Bètailtélephone portable Vélo/motoVoiture rapport-partage.indd 19 03/07/13 13:57
  • 20. 20 Figure 8: Les principales activités des hommes enquêtés (en pourcentage). Chez les femmes (figure 9), presque 63% sont sans emploi ou femmes au foyer. Les fonctionnaires ne représentent que 2,4% et les ouvrières 7,1%. Figure9:Lesprincipalesactivitésdeschezlesfemmesenquêtées(enpourcentage) 0 5 10 15 20 25 30 petitmétier/débrouillard travailleursalariébureau agriculteur/éleveur/pêcheur chauffeur commerçant conseiller/intervenantvih ouvrier(e) artsite fonctionnaire élève/étudiant sansemploi 0 10 20 30 40 50 autre petitmétier/débrouillard agriculteur/éleveur/pêcheur commerçant conseiller/intervenantvih ouvrier(e) artsite fonctionnaire femmeaufoyer sansemploi rapport-partage.indd 20 03/07/13 13:57
  • 21. 21 PARTIE II : LE « PARTAGE » DU STATUT SÉROLOGIQUE Le partage du statut sérologique permet à la personne séropositive d’être en mesure de partager ses préoccupations liées à la vie avec le VIH avec une personne dont elle a confiance, ce qui peut jouer un rôle positif sur son état psychique. Cette personne peut être son partenaire sexuel, stable ou non, sa mère, son père, ses enfants, ses proches ou l’un de ses amis. Le nombre de personnes ayant partagé leur statut sérologique avec au moins une personne de l’entourage est de 216 personnes soit 72% de l’ensemble des personnes enquêtées. Le partage volontaire par la PVVIH a été noté chez 62,5%; la divulgation par une tierce personne a été reportée par 94 personnes. 1. LE « PARTAGE » DU STATUT SÉROLOGIQUE AVEC LES PARTENAIRES SEXUELS Il ressort du tableau 3, et ce, quel que soit le genre de la personne enquêtée, que les PVVIH divulguent leur statut sérologique à leur partenaire sexuel stable dans presque 58% des cas, et uniquement dans 9,5% lorsqu’il s’agit du deuxième partenaire sexuel. 15,6% des partenaires sexuels stables ont cependant été informés par une tierce personne, possiblement sans l’accord de la personne séropositive. Tableau 3: Le partage du statut sérologique avec les partenaires sexuels. Premier partenaire sexuel stable Deuxième partenaire sexuel N % N % Non, il/elle ne sait pas 40 24,8 34 81,0 Vous ne savez pas s’il/elle le sait 1 0,6 0 0,0 Oui, il/elle le sait, car vous lui avez dit 93 57,8 4 9,5 Oui, il/elle l’a deviné 2 1,2 1 2,4 Oui, quelqu’un lui a dit 25 15,6 3 7,1 Total 161 100,0 43 100,0 Si nous nous intéressons essentiellement au partenaire sexuel stable, nous constatons que ce sont les hommes qui partagent plus leur statut sérologique avec leur partenaire sexuel(le) stable dans presque 65% des cas, contre 54,5% chez les femmes (figure 10). rapport-partage.indd 21 03/07/13 13:57
  • 22. 22 Figure 10: Le partage du statut sérologique des PVVIH avec le partenaire sexuel stable (en pourcentage et par genre). Bien que notre enquête ne nous permet pas d’avoir des informations sur les circonstances de la divulgation, la divulgation du statut sérologique de la PVVIH par une tierce personne au partenaire sexuel stable se fait dans 72% des cas par le médecin traitant et dans 16% des cas par les infirmiers ou par une personne travaillant à l’hôpital (tableau 4). Tableau 4: La divulgation du statut sérologique des PVVIH au partenaire sexuel stable (en pourcentage). N % médecin 18 72,0 père 1 4,0 hôpital/infirmier(e) 4 16,0 gens/voisins 1 4,0 ami/amis 1 4,0 Total 25 100,0 0 10 20 30 40 50 60 70 oui, il (elle) sait car quelqu'un lui adit oui il (elle) car il (elle) a deviné oui il (elle) sait car vous lui avez dit ou fait comprendre je ne sais si il (elle) sait iil (elle) ne sait pas Transgenre (%)Féminin (%)Masculin (%) rapport-partage.indd 22 03/07/13 13:57
  • 23. 23 2. LE « PARTAGE » DU STATUT SÉROLOGIQUE AVEC LES PARENTS Le pourcentage des PVVIH qui partagent leur statut sérologique avec leur mère (43,2%) est le double de ceux qui partagent avec leur père (20%) (Tableau 5). Il ressort également des résultats que dans 67,5% des cas, les pères ignorent le statut sérologique de leur enfant, alors que seules 40,9% des mères l’ignorent (tableau 5). Tableau 5: Le partage du statut sérologique des PVVIH avec les parents (en nombre et pourcentage). Père Mère N % N % Non, il/elle ne sait pas 108 67,4 90 40,9 Vous ne savez pas s’il/elle le sait 2 1,3 1 0,5 Oui, il/elle le sait, car vous lui avez dit 32 20,0 95 43,2 Oui, il/elle l’a deviné 2 1,3 2 0,9 Oui, quelqu’un lui a dit 16 10,0 32 14,5 Total 160 100,0 220 100,0 Parmi les cas de rupture de la confidentialité, la divulgation du statut sérologique a été faite par le médecin dans 31,3% pour le père et dans 53,1% pour la mère. D’un autre côté, la mère a été responsable de la divulgation du statut sérologique au père dans 37,3% des cas de rupture de la confidentialité et dans 25% des cas, ce sont les frères/sœurs qui ont divulgué le statut à la mère (tableaux 6 et 7). Tableau 6: La divulgation du statut sérologique des PVVIH au père (en nombre et pourcentage). N % médecin 5 31,3 frère/sœur 4 25,0 gens/voisins 1 6,3 mère 6 37,5 Total 16 100,0 Tableau 7: La divulgation du statut sérologique des PVVIH à la mère (en nombre et pourcentage). N % Médecin 17 53,1 Père 2 6,3 hôpital/infirmier(e) 1 3,1 frère/sœur 8 25,0 gens/voisins 1 3,1 gens de l’association 2 6,3 fille/nièce 1 3,1 Total 32 100,0 rapport-partage.indd 23 03/07/13 13:57
  • 24. 24 3. LE « PARTAGE » DU STATUT SÉROLOGIQUE AVEC LE PREMIER ET LE DEUXIÈM D’après le tableau 8, nous remarquons que plus de 81% des parents n’ont pas informé les enfants sur le statut sérologique. Le partage du statut sérologique avec le premier enfant mentionné se fait dans 12,1% des cas et dans 7,6% avec le deuxième enfant mentionné. Tableau 8: Le « Partage » du statut sérologique des PVVIH avec les enfants (en nombre et pourcentage). Premier fils/fille mentionné Deuxième fils/fille mentionné N % N % Non, il/elle ne sait pas 141 81,5 92 87, 6 Vous ne savez pas s’il/elle le sait 5 2,9 4 3,8 Oui, il/elle le sait, car vous lui avez dit 21 12,1 8 7,6 Oui, il/elle l’a deviné 0 0 0 0 Oui, quelqu’un lui a dit 6 3,5 1 1,0 Total 173 100,0 105 100,0 4. LE « PARTAGE » DU STATUT SÉROLOGIQUE AVEC LES FRÈRES Si nous nous intéressons uniquement au premier et au deuxième frère mentionnés, nous remarquons que les PVVIH ont partagé leur statut sérologique avec le premier frère mentionné plus qu’avec le deuxième frère, respectivement 21,6 % contre 17,7%. Dans plus de 60% des cas, les frères ignorent le statut sérologique de la PVVIH (tableau 9). Tableau 9:Le partage du statut sérologique des PVVIH avec les frères (en nombre et pourcentage) Le premier frère mentionné Le deuxième frère mentionné N % N % Non, il/elle ne sait pas 165 62,5 157 71,4 Vous ne savez pas s’il/elle le sait 4 1,5 3 1,4 Oui, il/elle le sait, car vous lui avez dit 57 21,6 39 17,7 Oui, il/elle l’a deviné 4 1,5 4 1,8 Oui, quelqu’un lui a dit 34 12,9 17 7,7 Total 264 100,0 220 100,0 Nous constatons également, comme dans les autres cas, que c’est principalement le médecin traitant qui divulgue le statut de la PVVIH au rapport-partage.indd 24 03/07/13 13:57
  • 25. 25 premier frère dans 42,4% des cas de rupture de confidentialité. Si nous tenons compte du personnel médical en général, le pourcentage atteint presque 50%. Dans 21,2% des cas, c’est la mère qui le dit au premier frère mentionné (tableau 10). Tableau 10: La divulgation du statut sérologique des PVVIH au premier frère mentionné (en nombre et pourcentage) N % médecin 14 42,4 infirmier(e) 2 6,1 frère/sœur 4 12,1 gens/voisins 2 6,1 gens de l’association 1 3,0 fille/nièce 1 3,0 mère 7 21,2 conjoint 1 3,0 mass-média (émission télévisée Sidaction) 1 3,0 Total 33 100,0 Le deuxième frère mentionné est au courant du statut sérologique par l’intermédiaire du personnel médical dans 12,5% des cas, par la mère dans 25% des cas et dans 37,5% des cas par les autres frères ou les sœurs (tableau 11). Tableau 11: La divulgation du statut sérologique des PVVIH au deuxième frère (en nombre et pourcentage). N % infirmier(e) 2 12,5 frère/sœur 6 37,5 gens/voisins 1 6,3 belle-mère/belle-sœur 1 6,3 fille/nièce 1 6,3 mère 4 25,0 conjoint 1 6,3 Total 16 100,0 5. LE « PARTAGE » DU STATUT SÉROLOGIQUE AVEC LES SŒURS La PVVIH partage son statut sérologique avec sa première sœur mentionnée dans 39,1% des cas et avec sa deuxième sœur mentionnée dans 25,9% des cas (tableau 12). rapport-partage.indd 25 03/07/13 13:57
  • 26. 26 Tableau 12: Le partage du statut sérologique des PVVIH avec les sœurs (en nombre et pourcentage). Première sœur mentionnée Deuxième sœur mentionnée N % N % Non, il/elle ne sait pas 124 45,8 136 59,6 Vous ne savez pas s’il/elle le sait 3 1,1 3 1,3 Oui, il/elle le sait, car vous lui avez dit 106 39,1 59 25,9 Oui, il/elle l’a deviné 7 2,6 2 0,9 Oui, quelqu’un lui a dit 31 11,4 28 12,3 Total 271 100 228 100,0 Les tableaux 13 et 14 montrent, en dépit des faibles effectifs, la relation qu’a la mère avec ses filles puisque dans presque 42% des cas de rupture de la confidentialité, la mère divulgue le statut sérologique de son enfant à la première sœur mentionnée dans l’enquête, et dans presque 36% à la deuxième sœur. Le statut est divulgué par le personnel médical (médecin, infirmier..) à la première sœur dans 18,4% des cas et à la deuxième sœur dans 17,8% des cas. Tableau 13: La divulgation du statut sérologique des PVVIH à la première sœur (en nombre et pourcentage). N % médecin 3 9,7 père 1 3,2 infirmier(e) 3 9,7 frère/sœur 3 9,7 gens/voisins 2 6,5 belle-mère/belle-sœur 1 3,2 gens de l’association 1 3,2 ami/amis 1 3,2 mère 13 41,9 conjoint 1 3,2 mass-média (émission télévisée Sidaction) 2 6,5 Total 31 100,0 rapport-partage.indd 26 03/07/13 13:57
  • 27. 27 Tableau 14: La divulgation du statut sérologique des PVVIH à la deuxième sœur (en nombre et pourcentage). N % médecin 2 7,1 père 1 3,6 infirmier(e) 3 10,7 frère/sœur 7 25,0 gens/voisins 1 3,6 belle-mère/belle-sœur 1 3,6 mère 10 35,7 conjoint 1 3,6 mass-média (émission télévisée Sidaction) 2 7,1 Total 28 100,0 6. LE « PARTAGE » DU STATUT SÉROLOGIQUE AVEC L’AMI OU LE COUSIN LE PLUS PROCHE Dans presque 72% des cas, l’ami ou le cousin le plus proche ignore le statut sérologique de l’enquêté. La PVVIH partage avec eux son statut sérologique dans 21,7% des cas (tableau 15). Tableau 15: Le partage du statut sérologique des PVVIH avec l’ami /le cousin le plus proche (en nombre et pourcentage). N % Non, il/elle ne sait pas 195 71,7 Vous ne savez pas s’il/elle le sait 2 ,7 Oui, il/elle le sait, car vous lui avez dit 59 21,7 Oui, il/elle l’a deviné 4 1,5 Oui, quelqu’un lui a dit 12 4,4 Total 272 100,0 7. LE « PARTAGE » DU STATUT SÉROLOGIQUE AVEC L’EMPLOYEUR, LE COLLÈGUE DU TRAVAIL ET LE VOISIN D’après le tableau 16, nous remarquons que le partage du statut sérologique se fait dans 7% des cas avec le collègue du travail et 7,9% avec l’employeur, alors qu’avec le voisin le partage n’est observé que dans 3,5% des cas. Trois personnes seulement ont déclaré que leur employeur connaissait leur statut sérologique et ce, du fait de sa divulgation par une tierce personne (tableau 16) rapport-partage.indd 27 03/07/13 13:57
  • 28. 28 Tableau 16: Le partage du statut sérologique des PVVIH avec l’employeur, le collègue du travail et le voisin (en nombre et pourcentage). Employeur Collègue du travail Voisin N % N % N % Non, il/elle ne sait pas 100 87 ,7 105 91,3 233 90,0 Vous ne savez pas s’il/elle le sait 0 0 0 0 3 1,2 Oui, il/elle le sait, car vous lui avez dit 9 7,9 8 7,0 9 3,5 Oui, il/elle l’a deviné 2 1,8 0 0 1 0,4 Oui, quelqu’un lui a dit 3 2,6 2 1,7 13 5,0 Total 114 100,0 115 100,0 259 100,0 CONCLUSION L’analyse des conditions socio-économiques des PVVIH enquêtées met en lumière les conditions de vie difficiles dont souffrent la majorité des PVVIH. La plupart des enquêtés vivent dans la précarité. Seuls 20% sont propriétaires de leur maison et plus de la moitié n’ont aucun moyen de transport. En majorité analphabètes et sans emploi fixe, ils sont potentiellement livrés à leur sort et en sont d’autant plus vulnérables. A ces conditions difficiles, s’ajoute le problème du partage du statut sérologique. L’analyse des résultats de l’enquête a montré que le partage se fait d’une manière sélective avec le cercle des connaissances de la PVVIH. Si le partage du statut sérologique avec le partenaire sexuel stable se fait dans 57,8% des cas, l’analyse, selon le genre, montre que les hommes partagent plus leur statut avec leur épouse (64,6%), alors que les femmes ne le font que dans 54,5% des cas avec leur mari. Il est possible que les femmes, dans le contexte social marocain, craignent en divulguant leur statut sérologique de se voir répudier, maltraiter par leurs conjoints ou perdre les avantages familiaux dont elles jouissent, comme leur privation du logement. Tandis que le partage avec le père reste rare (20%), la mère apparaît comme la première cible de partage dans le cercle familial restreint (43,2%). Là également, le contexte socio-culturel patriarcal joue un rôle important. En effet, la mère, en général, reste très proche et très attachée à ses enfants ce qui facilite à la PVVIH la décision du partage de son statut sérologique. La divulgation du statut sérologique au premier frère, à la première sœur et au cousin /ami se fait respectivement dans 21,6%, 39,1% et 21,7% des rapport-partage.indd 28 03/07/13 13:57
  • 29. 29 cas. Le cercle du partage se rétrécit de plus en plus pour devenir nul lorsqu’il s’agit du partage avec l’employeur (collègue : 7% et l’employeur 0%). Nous pouvons conclure que le cercle du partage commence par le partenaire sexuel stable, puis par la mère, ensuite le père, les sœurs, les frères, les cousins/amis, les collègues et les voisins. PARTIE III : CIRCONSTANCES DE L’INFECTION AU VIH, HISTOIRE MÉDICALE ET QUALITÉ DE VIE I- LES CIRCONSTANCES DE L’INFECTION 1. NOMBRE D’ANNÉES DEPUIS LA PREMIÈRE ANNONCE DE LA SÉROPOSITIVITÉ La distribution des PVVIH en fonction du nombre d’années écoulées depuis la première annonce de leur séropositivité est largement aplatie et asymétrique vers la droite soit vers le nombre d’années élevé (Figure 11). Elle a une étendue assez large allant de 6 mois jusqu’à 22 ans. L’étalement vers les valeurs élevées s’explique par la participation de PVVIH faisant partie de la file active de l’association depuis de longues années et la valeur minimale de six mois correspond au critère d’inclusion des PVVIH dans l’échantillon. La moyenne de la distribution est de 4,31 ans (SD=3,57) et son mode est de 2 ans. 80% des individus enquêtés connaissent leur séropositivité depuis moins de 6 ans. Le nombre médian d’années depuis la première annonce de la séropositivité ne présente pas de différence significative selon le genre (chi-deux du test de Kruskal-Wallis = 0,57 ; 2 ddl ; p < 0,75). 10 104 73 52 31 12 9 2 3 1 1 2 0 20 40 60 80 100 120 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 Effectif nombre d'années Figure 11: distribution des individus enquêtés en fonction du nombre d'années écoulées depuis la première annonce de la séropositivité sigma = 3,57 moyenne = 4,3 années N = 300 rapport-partage.indd 29 03/07/13 13:57
  • 30. 30 2. CIRCONSTANCES DE L’INFECTION Près de 52% des personnes enquêtées déclarent avoir contracté le VIH par transmission sexuelle et plus de 39% des enquêtés déclarent ne pas connaitre les circonstances de leur infection par le VIH (tableau 17). Les autres modes d’infection déclarés sont peu représentés et regroupés ne dépassent pas 9% des PVVIH enquêtées. Tableau 17: répartition des modes d’infection selon la déclaration des PVVIH enquêtées N % Transmission maternelle 1 0,33 Transfusion sanguine 5 1,67 Relation sexuelle avec un homme 109 36,33 Relation sexuelle avec une femme 46 15,33 Usage de drogue en intraveineux 2 0,67 Autre 19 6,33 Ne sait pas 118 39,33 La transmission du VIH par voie sexuelle est plus répandue chez les PVVIH se déclarant homosexuels et chez les PVVIH ayant des pratiques sexuelles avec le même sexe ou avec les deux sexes (Figure 12). 0 10 20 30 40 50 60 70 80 Homosexuel Hétérosexuel Bisexuel sexe opposé deux sexes même sexe % Figure 12: pourcentage des PVVIH infectés par transmission sexuelle selon l'orientation sexuelle et selon la pratique sexuelle sexuelle Pratique Pour tester l’association entre le mode d’infection par le VIH déclaré par l’individu et son genre et pour éviter les biais d’échantillonnage, nous avons rapport-partage.indd 30 03/07/13 13:57
  • 31. 31 omis des analyses le groupe des transgenres et nous avons regroupé les modalités d’infection faiblement représentées en une seule catégorie. Ainsi, les modalités transmission maternelle, transfusion sanguine, usage de drogue en intraveineux et la modalité «autres» ont été regroupées en une seule modalité appelée «autres modes d’infection». La figure 13 représente la répartition des modes d’infection par le VIH chez les hommes et les femmes. Les femmes déclarent massivement qu’elles ont été infectées suite à une relation sexuelle avec un homme, ou qu’elles elles ne connaissaient pas 0 10 20 30 40 50 60 Féminin Masculin % Figure 13: répartition des modes d'infection selon le genre relation sexuelle avec un homme relation sexuelle avec une femme par voie nosocomiale ne sait pas autre l’origine de leur contamination alors que pour les hommes, les modes d’infection cités en majorité sont « non connu » et « relation sexuelle avec une femme ». L’association ainsi trouvée entre mode de contamination et genre est hautement significative (chi-deux = 105,42 ; 4 ddl ; p<0,001). Le pourcentage des PVVIH déclarant ne pas connaître le mode de leur contamination est assez élevé dans notre échantillon. Nous pouvons nous nous demander si cette situation n’est pas l’illustration de la difficulté pour certaines personnes de témoigner de pratiques encore considérées comme taboues rapport-partage.indd 31 03/07/13 13:57
  • 32. 32 3. CIRCONSTANCES DANS LESQUELLES A ÉTÉ FAIT LE TEST Les propositions de réponses à la question « dans quelles circonstances avez- vous fait le test ? » sont au nombre de 12, parmi lesquelles le répondant pouvait en choisir plusieurs. Une réponse unique a été obtenue chez près de 60,3% des répondants et 2 réponses à la fois chez 34,7%. Les pourcentages des différentes circonstances ayant mené l’individu à faire le test sont représentés par la figure 14. 0 10 20 30 40 50 60 70 suite à des symptômes pour une maladie lors d'une hospitalisation lors du suivi de grossesse /accouchement lors d'une campagne de dépistage lors d'une campagne de dépistage volontaire lors d'une campagne de don du sang lors d'un entretien d'embauche suite d'une demande de bourse ou de visa découverte de la séropositivité du partenaire / enfant suite à un doute par rapport à la séropositivité d'un de vos partenaires sexuels après un accident d'exposition au sang lors du mariage (test prénuptial) % Figure 14: répartition des PVVIH (en %) en fonction des différentes circonstances du test VIH Près de 58% des individus déclarent que le test leur a été proposé suite à l’apparition de symptômes (fièvre, amaigrissement…) et 31% l’ont fait lors d’une hospitalisation. La découverte de la séropositivité du partenaire est citée comme la troisième circonstance du test avec un pourcentage proche de 15%. Le dépistage volontaire est déclaré comme la circonstance du test par 12% des PVVIH enquêtées. Les autres circonstances sont plus rarement citées. Le pourcentage correspondant à la réalisation du test au moment de l’hospitalisation est tout particulièrement surestimé du fait de sa citation rapport-partage.indd 32 03/07/13 13:57
  • 33. 33 conjointe avec plusieurs conditions du test à la fois. En effet, après correction de ce biais, en considérant chaque circonstance toute seule, les pourcentages respectifs des principales circonstances sus-citées du test (suite à l’apparition des symptômes, lors de l’hospitalisation, la découverte de la séropositivité du conjoint et le dépistage volontaire) deviennent 50% ; 6% ; 14,3% et 9,3%. De tels résultats témoignent du fait que le test est réalisé à un stade tardif au moment de l’apparition des symptômes de la maladie chez l’individu lui- même ou chez son partenaire déjà séropositif. Le pourcentage d’individus ayant volontairement fait le dépistage passe de 12% à 19,4% si on lui ajoute les pourcentages relatifs aux dons de sang et aux campagnes de dépistage. 4. QUI A DEMANDÉ LE TEST ? L’individu pouvait donner plusieurs réponses à la question « qui a demandé le test ? ». Le recensement des différentes réponses est résumé dans le tableau 18. Le test VIH est fait suite à la proposition du médecin chez près de la moitié des PVVIH ou de la propre initiative de l’individu chez plus de 24% des individus enquêtés. Les résultats de ce tableau laissent apparaître également une certaine confusion lors du remplissage du questionnaire par l’enquêteur donnant lieu à certaines contradictions. En effet, chez 10% des enquêtés, le test est fait à la fois à la propre initiative et suite à la proposition du médecin; une personne (0,3%) déclare même que le test a été fait à la fois à son insu et de sa propre initiative. La reconsidération des réponses combinées en vue de pallier aux erreurs de remplissage s’est donc imposée. Tableau 18: répartition des modalités à l’origine de la réalisation du test en nombre et en pourcentage (modalité unique et modalités combinées entre elles) N % % cumulé Propre initiative (1) 73 24,6 24,6 Proposition du médecin (2) 146 49,2 73,7 Demande du conjoint (3) 9 3 76,8 A l’insu de la personne (4) 19 6,4 83,2 (1) et (2) 30 10,1 93,3 (1) et (3) 3 1 94,3 (1) et (4) 1 0,3 94,6 (2) et (3) 6 2 96,6 (2) et (4) 5 1,7 98,3 (1), (2) et (3) 5 1,7 100,0 Les pourcentages des différentes modalités de réponses obtenus après rapport-partage.indd 33 03/07/13 13:57
  • 34. 34 réarrangement sont reportés dans la figure 15. La réalisation du test suite à la demande du médecin est notée chez 59% des PVVIH et le pourcentage des personnes ayant fait le test en réponse à la demande du partenaire ou de la famille passe de 3% à près de 8% du total. Le test est fait de la propre initiative de la personne chez 24% alors que 8% des PVVIH déclarent que le test a été fait à leur l’insu. Le diagnostic tardif de l’infection se confirme encore ici. La demande du test par le médecin ou sa réalisation sans en avertir l’individu est particulièrement notée chez des individus qui sont déjà en hospitalisation. 24,58 59,26 7,74 8,42 0 10 20 30 40 50 60 70 propre initiative proposition du médecin demande du conjoint à l'insu % Figure 15: répartition en pourcentage des modalités ayant conduit à la réalisation du test VIH 5. SUIVI MÉDICAL DEPUIS LE DIAGNOSTIC .A LE SUIVI MÉDICAL Le suivi médical, depuis le diagnostic de la maladie, d’une manière régulière est largement observé dans notre échantillon (près de 91%) quoique le non suivi régulier reste à des pourcentages non négligeables vu la gratuité de la prise en charge et par la qualité des soins et accompagnements rapport-partage.indd 34 03/07/13 13:57
  • 35. 35 au Maroc. Les PVVIH se caractérisant par un suivi médical irrégulier ou absent représentent respectivement 7% et 2% de l’ensemble des personnes enquêtées. Ils sont relativement plus jeunes (respectivement 34,95 et 30,67 ans) que les personnes déclarant être régulières dans leur suivi médical (37 ans). La différence d’âge observée n’est toutefois pas significative (chi-deux du test de Kruskal-Wallis = 4,62; 2 ddl; p < 0,10). .B SUIVI DU TRAITEMENT ARV 90,7% des enquêtés sont actuellement sous traitement ARV. Les PVVIH n’ayant pas encore besoin d’être sous traitement ARV sont au nombre de 28, réparties en 12 hommes et 16 femmes. Elles se distinguent des personnes sous ARV par leur jeune âge, soit 31,36 ans contre 37,27 ans, et par la courte durée de leur infection (2,72 années contre 4,5 années). Ces deux différences sont statistiquement significatives (respectivement U de Mann-Whitney=2068,50; p<0,001 et U de Mann-Whitney=2668,50; p<0,008) .C TEMPS DE « LATENCE » ENTRE LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT ARV Le temps de « latence » entre le diagnostic et la mise sous traitement ARV est calculé en faisant la différence entre la date de la connaissance de la séropositivité et la date à laquelle l’individu a été mis sous traitement ARV. Il représente, en nombre d’années, le délai qui sépare ces deux dates. Cette variable a été par la suite recodée en classes d’une année. La distribution des PVVIH en fonction de ces classes de temps de latence est donnée dans le tableau 19. Les résultats montrent que 77% des PVVIH ont été mis sous traitement ARV la première année de la connaissance de leur séropositivité. Tableau 19: répartition des individus (en nombre et pourcentage) selon le nombre d’années séparant la date du diagnostic et la date de mise sous traitement ARV N % Moins de 1 an 208 77,04 1 à 2 ans 23 8,52 2 à 3 ans 12 4,44 3 à 4 ans 11 4,07 4 ans et plus 16 5,93 Total 270 100,00 rapport-partage.indd 35 03/07/13 13:57
  • 36. 36 Le pourcentage élevé de PVVIH mis sous traitement ARV dans un temps de latence très court témoigne de l’état avancé de l’infection chez ces PVVIH et de la prise de connaissance de l’infection à des stades très tardifs dans un contexte où les recommandations nationales de mise sous traitement sont fixées au seuil de 350 CD4 . Un autre résultat exprimant le même constat est obtenu par la corrélation positive et élevée entre le nombre d’années depuis la première annonce de la séropositivité et le temps de latence avant la mise sous ARV (r = 0,43; p<0,01). Cette corrélation indique une liaison linéaire entre ces deux variables montrant que les individus récemment infectés sont ceux qui sont rapidement sous ARV. .D LE RECOURS AUX MOYENS ALTERNATIFS ET TRADITIONNELS Le recours à des moyens traditionnels ou alternatifs pour traiter l’infection au VIH a été noté chez 30 PVVIH soit 10% de l’échantillon. Ce recours est à la fois indépendant du suivi ou non du traitement ARV (chi-deux=0,74; p=0,39) et de la régularité ou non du suivi médical (chi-deux=2,08; p=0,35). La durée de l’infection ne montre pas de différence significative entre les deux groupes de PVVIH définis par le recours ou non à des moyens alternatifs (U de Mann- Whitney=104; p=0,19) alors que pour l’âge une différence, indiquant une tendance, est notée (U de Mann-Whitney=3207,50; p=0,07). Les PVVIH recourant aux moyens traditionnels sont relativement plus jeunes (33,83 ans (sd=8,0) contre 37,06 ans (sd=8,31)). L’association avec le genre, quoique non significative, indique la tendance plutôt du genre féminin à recourir aux moyens alternatifs pour se soigner (chi-deux=3,69; p<0,06). La question du recours à des moyens traditionnels, vu le pourcentage non négligeable de personnes y recourant, mérite d’être approfondie. Il serait fondamental de savoir quels sont ces moyens traditionnels utilisés et de décrire les différents itinéraires médicaux suivis en quête du soin. L’impact des moyens traditionnels sur la santé des PVVIH constituerait aussi une piste de recherche pour l’appréhension des attitudes de ces personnes en vue de leur assurer une prise en charge médicale et psychique améliorée. rapport-partage.indd 36 03/07/13 13:57
  • 37. 37 II- LES CONSÉQUENCES DE L’INFECTION 1. SÉPARATION DES ENFANTS ET DE LA FAMILLE 28,7% des individus concernés par cette question ont vécu séparés de leurs enfants et/ou de leur famille depuis le diagnostic de l’infection au VIH et à cause de la séropositivité. La distribution de ces individus est de 21,2% parmi les hommes, 31,5% parmi les femmes et 63,6% parmi les transgenres. L’association entre le genre et le fait de vivre ou non séparé(e) des enfants / famille montre que ce sont les femmes et les transgenres qui sont le plus victimes de cette situation (chi-deux = 10,25; 2 ddl; p<0,006). Les femmes et les transgenres séropositifs sont plus exposés à vivre loin de la famille et des enfants et constituent donc le groupe le plus vulnérable et le plus affecté par cette marginalisation conséquente du statut sérologique. Les PVVIH vivant séparées de leur famille et/ou de leur(s) enfant(s) se rencontrent chez la moitié des personnes vivant en union libre, chez le tiers des célibataires, divorcées ou veuves, et enfin chez moins de 18% parmi les remariés. 2. COUPS ET BRUTALITÉ PHYSIQUES À CAUSE DE LA SÉROPOSITIVITÉ 14 individus parmi 293 ont déclaré avoir subi des coups et des brutalités physiques en raison de leur statut séropositif. Les pourcentages relatifs à chaque genre sont de 9,1% chez les transgenres, 5,3% chez les femmes et 3,4% chez les hommes. En considérant les statuts matrimoniaux séparément on s’aperçoit que les personnes les plus concernées par cette situation sont celles en union libre ou en concubinage, comme l’exprime clairement la figure 16. 0 5 10 15 20 25 marié(e)/remarié(e) célibataire union libre/ concubinage divorcé(e)/séparé(e) veuf(ve) Figure 16: Pourcentage d'individus ayant subi des coups et des brutalités physiques selon le statut marital rapport-partage.indd 37 03/07/13 13:57
  • 38. 38 3. INSULTES ET INJURES 17,7% des PVVIH déclarent avoir été insultées ou injuriées en raison de leur séropositivité. Les femmes et les transgenres sont les plus touchés par ce comportement. Ils présentent des pourcentages respectifs dans leur classe équivalents à 21,2% et 18,2% contre 11,7% seulement chez les hommes. L’association entre le genre et le fait d’endurer des insultes ou des injures, en excluant les transgenres, montre que les femmes encaissent significativement des insultes plus que les hommes (chi-deux=4,56; 1 ddl; p<0,03). En fonction du statut marital, une tendance d’association et de dépendance avec le fait d’être insulté ou non a été observée (chi-deux=8,87; 4 ddl; p<0,07). Les PVVIH en union libre ou en concubinage font plus l’objet d’actes injurieux que les autres statuts. En effet, un peu plus de 42% des PVVIH en union libre déclarent avoir été victimes d’insultes à cause de leur maladie contre des pourcentages plus faibles, situés entre 14 et 18%, parmi les autres statuts. 4. SÉPARATION DU CONJOINT OU DU PARTENAIRE 31,5% des PVVIH ayant eu un partenaire ou un conjoint ont connu la séparation de ce dernier en raison de leur séropositivité. Les femmes et les transgenres ont vécu cette expérience avec une fréquence plus élevée que les hommes, soit respectivement 39,1%, 33,3% et 19,5%. Cette relation de dépendance se révèle statistiquement significative (chi-deux=8,87 ; 2 ddl ; p<0,01). L’examen de la relation avec le statut matrimonial fourni par la figure 17 donne un résultat prévisible et hautement significatif montrant que les PVVIH divorcés, en union libre, veufs ou célibataires ont connu plus fréquemment la séparation de leurs conjoints que les individus mariés ou remariés. La séparation du conjoint ne serait-elle pas une conséquence directe du partage du statut sérologique ? Une femme qui annonce son statut sérologique positif à son partenaire sexuel est plus exposée à la séparation et au divorce. Si tel est le cas, des actions appropriées doivent être imaginées par le corps associatif afin de pallier à cette situation. 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% marié(e) / remarié(e célibataire union libre /concubinage divorcé(e) / séparé(e veuf (ve) Figure 17: Pourcentages comparés des individus ayant connu une séparation de leur conjoint ou de leur partenaire sexuel selon le statut matrimonial Non séparé Oui séparé 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% marié(e) / remarié(e célibataire union libre /concubinage divorcé(e) / séparé(e veuf (ve) Figure 17: Pourcentages comparés des individus ayant connu une séparation de leur conjoint ou de leur partenaire sexuel selon le statut matrimonial Non séparé Oui séparé rapport-partage.indd 38 03/07/13 13:57
  • 39. 39 5. ARRÊT DES RELATIONS SEXUELLES L’arrêt des relations sexuelles a été observé chez 50,4% des personnes enquêtées. La moitié des PVVIH ont donc arrêté momentanément ou de manière durable d’avoir des relations sexuelles depuis le diagnostic de l’infection au VIH et à cause de leur séropositivité. Un tel pourcentage témoigne de l’impact de l’infection sur la « qualité » de vie sexuelle des PVVIH. Le tableau croisé de l’arrêt des relations sexuelles et du genre (tableau 20) montre que les femmes et les transgenres sont statistiquement plus enclins à l’arrêt des relations sexuelles que les hommes (chi-deux=13,15; 2 ddl; p<0,001). En effet, 56,9% des femmes et 81,8% des transgenres ont cessé d’avoir des relations sexuelles suite à leur séropositivité contre seulement 38,8% des hommes. Tableau 20: association entre l’arrêt des relations sexuelles et le genre de l’individu Hommes Femmes Transgenres total Arrêt des relations sexuelles 45 (58,4) 87 (77) 9 (5,5) 141 Pas d’arrêt des relations sexuelles 71 (57,6) 66 (76) 2 (5,5) 139 total 116 153 11 280 Les veufs suivis des divorcés et des célibataires sont les plus concernés, selon leur déclaration, par l’arrêt des relations sexuelles. Les pourcentages correspondant à l’arrêt des activités sexuelles dans chacune de ces trois catégories sont respectivement de 78,8% ; 67,8% et 54,7%. Les individus actuellement mariés ou en union libre ayant arrêté d’avoir des relations sexuelles représentent, quant à eux, 32,1% et 36,8% respectivement. De cette manière, l’arrêt des relations sexuelles en raison de la séropositivité de l’individu dépend significativement du statut marital de l’individu. Certaines catégories matrimoniales sont plus affectées en termes de qualité de vie sexuelle que d’autres et méritent d’avoir un suivi particulier dans le cadre de la prise en charge. 6. ASSOCIATIONS MULTIPLES DES INDICATEURS DE LA STIGMATISATION Les différentes situations auxquelles les PVVIH se sont exposées en raison de leur séropositivité ont été croisées deux à deux dans le but de chercher rapport-partage.indd 39 03/07/13 13:57
  • 40. 40 l’existence ou non de relation d’indépendance entre elles. La mesure de cette association via le test de chi-deux est donnée dans le tableau 21. Tableau 21: Mesure de l’association par le test de chi-deux entre les différents indicateurs de la stigmatisation pris deux à deux. Séparé famille / enfants Coups/ brutalités Insultes/ injures Séparé conjoint Arrêt relations sexuelles Séparé famille / enfants - 18,68 *** 37,24 *** 13,55 *** 18,17 *** Coups/brutalités - 52,82 *** 4,00 * 6,14 ** Insultes/injures - 3,84 * 7,26 ** Séparé conjoint - 30,43 *** Arrêt relations sexuelles - Valeurs de chi-deux observé, 1 ddl ; chi-deux théorique = 3,84 * : significatif à 5% ; ** : significatif à 1% ; *** : hautement significatif (p< 0,001) Les indicateurs de la stigmatisation considérés, croisés deux à deux, présentent entre eux des associations significatives. Le sens de ces relations d’association est que l’individu souffre généralement de plus d’une conséquence négative à cause de sa séropositivité. Le degré de signification le plus élevé est noté pour l’association de dépendance entre l’encaissement de coups et de brutalités physiques et des insultes et de cette dernière avec la séparation de l’individu de sa famille ou de ses enfants. L’arrêt des relations sexuelles est très lié avec la séparation du conjoint et avec la séparation de la famille avec un niveau de signification assez élevé. 7. PERTE DU TRAVAIL La perte du travail à cause de l’infection au VIH constitue une forme de stigmatisation envers la personne séropositive. Dans notre échantillon, les personnes travaillant ou ayant travaillé et qui sont donc concernées par la question sont au nombre de 117 et leur répartition est donnée par la figure 18. rapport-partage.indd 40 03/07/13 13:57
  • 41. 41 La perte d’emploi à cause de la séropositivité a été observée chez 16,2% des PVVIH. La suspicion par les gens du statut séropositif de l’individu en constitue la principale cause et elle est responsable de la perte du travail dans 89,5% des cas contre 10,5% des cas dus au partage du statut séropositif par l’individu. Près de 90% des PVVIH qui n’ont pas perdu leur travail n’ont pas 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Hommes Femmes % Figure 19: Pourcentages comparés de la perte d'emploi à cause de la séropositivité dans les deux sexes a gardé son emploi a perdu son emploi a perdu car il l'a dit 1,7% a perdu car su ou suspecté 14,5% non dit/non su 89,8% a dit mais accepté 10,2% n'a pas perdu 83,8% Figure 18: pourcentage des PVVIH ayant perdu ou non leur travail à cause du VIH a perdu car il l'a dit 1,7% a perdu car su ou suspecté 14,5% non dit/non su 89,8% a dit mais accepté 10,2% n'a pas perdu 83,8% Figure 18: pourcentage des PVVIH ayant perdu ou non leur travail à cause du VIH rapport-partage.indd 41 03/07/13 13:57
  • 42. 42 révélé leur statut à leur entourage de travail, et 10% ne l’ont pas perdu, bien qu’ils aient annoncé leur statut sérologique. La perte d’emploi en fonction du sexe de l’individu montre que le pourcentage de femmes ayant perdu leur emploi à cause de leur statut séropositif est le double de celui observé chez les hommes (figure 19). Toutefois, cette tendance n’atteint pas le seuil de la signification statistique (chi-deux=3,58; 1 ddl, p=0,06). 8. REFUS DU TRAVAIL Sur 49 PVVIH ayant été en recherche de travail, plus de 22% ont déclaré qu’on leur a refusé l’embauche à cause de leur séropositivité qui était connue ou suspectée (Figure 20). L’acceptation de l’embauche a été signalé par près de 78% des PVVIH concernés par cette question parmi lesquelles 95% n’ont pas partagé leur statut et 5% l’ont annoncé, mais ne se sont pas heurtés à un refus d’embauche. refusé du travail car il l'a dit 0% refusé du travail car su ou suspecté 22,4% non dit/non su 94,7% a dit mais accepté 5,3% non refusé 77,6% Figure 20: pourcentage des PVVIH à la recherche du travail et pour qui on a refusé ou non le travail rapport-partage.indd 42 03/07/13 13:57
  • 43. 43 III- LES RÉACTIONS DE L’ENTOURAGE AU PARTAGE 1. AIDE, REJET ET INDIFFÉRENCE D’après la figure 21, nous pouvons noter que les réactions négatives à l’annonce du statut sérologique de la PVVIH ont des prévalences relativement faibles par rapport aux réactions positives (aide et soutien). En effet, les réactions d’indifférence ou de manque de soutien sont observées chez 14 à 15% des personnes enquêtées. Les réactions de rejet ou d’éloignement sont notées chez un nombre plus élevé de PVVIH auquel correspond un pourcentage avoisinant 28% de l’ensemble des individus enquêtés. Les individus déclarant être victime de réactions négatives ou ceux recevant une réaction positive sont également répartis entre les deux sexes tout en précisant que les deux types de réactions ne s’excluent pas mutuellement. Le type de la réaction de l’entourage au partage du statut séropositif par l’individu semble être indépendant du sexe de l’individu. 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 aide et soutien rejet et éloignement indifférence ou déni % Figure 21: réaction de l'entourage du PVVIH (en %) après le partage du statut sérologique oui non Le croisement de ces trois types de réactions entre elles deux à deux donne lieu à des associations statistiquement significatives, montrant que les individus n’ayant pas bénéficié de soutien ou de réaction de sympathie sont ceux qui déclarent avoir été objet de réaction de rejet ou de déni. rapport-partage.indd 43 03/07/13 13:57
  • 44. 44 2. RUPTURE DES RELATIONS AVEC LES AMIS OU LES PROCHES L’annonce de la séropositivité par la PVVIH à ses amis ou à des personnes auxquelles elle tient peut avoir un impact sur la continuité de leurs relations. Celles-ci peuvent connaitre une détérioration ou même la rupture. Dans notre échantillon les PVVIH déclarant avoir perdu des amis ou ceux déclarant que des personnes qu’elles connaissent sont devenus plus distantes après le partage du statut sérologique avec eux représentent respectivement 24,8% et 30,5% (Figure 22). La rupture des relations par la PVVIH en réponse à la réaction de ces personnes ou amis est notée chez 45,6% des PVVIH concernée par cette question. Cette répartition montre que l’individu en partageant son statut sérologique tend deux fois plus à rompre avec ses proches ou amis que le font eux avec lui. La perte des amis est plus observée chez les transgenres alors que les PVVIH ayant cessées de voir certaines proches personnes sont les femmes et les transgenres. Ces formes de rupture de relations sont significativement dépendantes entre elles. Les PVVIH ayant cessés de voir certaines personnes ou amis sont aussi ceux qui ont perdu des amis. 0 10 20 30 40 50 60 70 80 l'individu a perdu des amis personnes qui sont devenues plus distantes de vous l'individu a cessé de voir certaines personnes % Figure 22: prévalence de la rupture des relations avec les amis ou les proches suite au partage du statut sérologique oui non rapport-partage.indd 44 03/07/13 13:57
  • 45. 45 3. RÉACTIONS INCRIMINANT LA FAÇON DE VIVRE DE LA PVVIH L’infection au VIH est perçue par les gens comme une conséquence de la façon de vivre de la PVVIH ou comme la faute de la personne infectée chez 17% et 34% des PVVIH respectivement (Figure 23). 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 le VIH est mérité compte tenu de la façon de vivre Le VIH est la faute de la personne blessé(e) par la réaction des gens % Figure 23: réactions incriminant le mode de vie du PVVIH dans l'infection et impact sur le PVVIH oui non Le jugement porté sur la façon de vivre avant l’infection est largement partagé dans la société ; les femmes et les transgenres sont particulièrement concernés par ce jugement comme le montre le tableau 22 (chi-deux= 17,66 ; 2 ddl ; p<0,01). Les réactions des gens affectent 72% PVVIH. Ces derniers se sentent blessées par l’impression désagréable donnée par l’entourage. Tableau 22 : association entre le genre de la PVVIH et sa responsabilisation dans l’infection Sexe Masculin Féminin Transgenre Total y-a-t-il certaines personnes qui agissent comme si c’était votre faute si vous avez le VIH Non Effectif 67 86 1 154 Résidu 8,4 -2,8 -5,6 Oui Effectif 22 49 9 80 Résidu -8,4 2,8 5,6 Total Effectif 89 135 10 234 Résidu rapport-partage.indd 45 03/07/13 13:57
  • 46. 46 4. RÉACTIONS DEVANT LA PVVIH Certaines personnes se montrent offensant quant elles apprennent qu’une personne est infectée par le VIH. Des réactions de recul devant la PVVIH ou d’éloignement des enfants pour ne pas être en contact avec la PVVIH sont reportées par 33% à 36% des PVVIH (Figure 24). La peur du rejet manifestée par certains proches de la PVVIH à cause de sa séropositivité est notée par 43% des PVVIH et concerne relativement plus les proches des PVVIH femmes ou transgenres. Ces réactions concernent d’une manière indépendante les hommes, les femmes et les transgenres. 0 10 20 30 40 50 60 70 réaction de recul devant le PVVIH personnes ne voulant pas que le PVVIH soit en présence de leurs enfants personnes proches du PVVIH ayant peur d'être rejetées % Figure 24: Prévalence de quelques réactions à la présence du PVVIH oui non rapport-partage.indd 46 03/07/13 13:57
  • 47. 47 CONCLUSION Les PVVIH enquêtées connaissent leur séropositivité en moyenne depuis au moins 4 ans. L’infection au VIH, selon la déclaration des personnes enquêtées, est transmise principalement par voie sexuelle et tout particulièrement chez les personnes ayant des rapports sexuels avec des personnes du même sexe et chez les personnes se définissant comme homosexuelles. La découverte de la séropositivité et la réalisation du test sont faites le plus souvent à des stades tardifs après l’apparition des symptômes ou après la découverte de la séropositivité du conjoint. Le test est fait à la proposition du médecin. La grande majorité est sous traitement ARV et affiche un suivi médical régulier alors qu’une proportion non négligeable (10%) recourt à des moyens traditionnels. La séropositivité de l’individu est à l’origine de situations affectant la qualité de vie de la PVVIH. La séparation du conjoint et la séparation des enfants et/ ou de la famille à cause de la séropositivité sont relatées par près de 30% des PVVIH concernées. Les femmes et les transgenres sont, tout particulièrement, les plus concernées par ces situations. L’arrêt des relations sexuelles après l’infection est observé chez la moitié des PVVIH. Les insultes ou les brutalités physiques à cause de la séropositivité sont notées dans 18% des cas ce qui est non négligeable. En général, ces situations sont liées entre elles et une personne en souffre de plus d’une. La perte du travail ou le refus d’embauche à cause de la séropositivité sont mentionnés respectivement par 16 et 22% des personnes concernées essentiellement à la suite de la suspicion par les gens plutôt que par le partage du statut sérologique. Le rejet et l’éloignement de la personne séropositive par son entourage, le recul devant la PVVIH ou même le repoussement des enfants en sa présence sont notés avec des proportions non négligeables (35%). Ces différentes réactions engendrent chez la PVVIH un sentiment de blessure ce qui le pousse le plus souvent à rompre avec ses amis ou ses proches ou prendre plus de distances par rapport à eux. L’incrimination de la PVVIH dans l’infection et de sa façon de vivre est largement répandue dans la société ce qui pèse même sur les proches de la PVVIH qui craignent, à leur tour, d’être rejetés par l’entourage. Malgré ces réactions négatives, des situations de soutien social et matériel envers la PVVIH ont été rapportées par 85% des PVVIH. rapport-partage.indd 47 03/07/13 13:57
  • 48. 48 LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Répartition des enquêtés, en nombre et pourcentage, par ville et par genre Tableau 2 : Comparaison des moyennes d’âge (en années) des enquêtées Tableau 3: Le partage du statut sérologique des PVVIH avec les partenaires sexuels. Tableau 4: La divulgation du statut sérologique des PVVIH au partenaire sexuel stable (en nombre et pourcentage). Tableau 6: La divulgation du statut sérologique des PVVIH au père (en nombre et pourcentage). Tableau 7: La divulgation du statut sérologique des PVVIH à la mère (en nombre et pourcentage). Tableau 8: Le partage du statut sérologique des PVVIH avec les enfants (en nombre et pourcentage). Tableau 9:Le partage du statut sérologique des PVVIH avec les frères (en nombre et pourcentage). Tableau 10: La divulgation du statut sérologique des PVVIH au premier frère mentionné (en nombre et pourcentage). Tableau 11: La divulgation du statut sérologique des PVVIH au deuxième frère (en nombre et pourcentage). Tableau 12: Le partage du statut sérologique des PVVIH avec les sœurs (en nombre et pourcentage). Tableau 13: La divulgation du statut sérologique des PVVIH à la première sœur (en nombre et pourcentage). Tableau 14: La divulgation du statut sérologique des PVVIH à la deuxième sœur (en nombre et pourcentage). Tableau 15: Le partage du statut sérologique des PVVIH avec l’ami /le cousin le plus proche (en nombre et pourcentage). Tableau 16: Le partage du statut sérologique des PVVIH avec l’employeur, le collègue du travail et le voisin (en nombre et pourcentage). Tableau 17: répartition des modes d’infection selon la déclaration des PVVIH enquêtées Tableau 18: répartition des modalités à l’origine de la réalisation du test en nombre et en pourcentage (modalité unique et modalités combinées entre elles) Tableau 19: répartition des individus (en nombre et pourcentage) selon le nombre d’années séparant la date du diagnostic et la date de mise sous traitement ARV Tableau 20: association entre l’arrêt des relations sexuelles et le genre de l’individu Tableau 21: Mesure de l’association par le test de chi-deux entre les différents indicateurs de la stigmatisation pris deux à deux. Tableau 22: association entre le genre de la PVVIH et sa responsabilisation dans l’infection rapport-partage.indd 48 03/07/13 13:57
  • 49. 49 LISTE DES FIGURES Figure 1: Taux de remplissage du questionnaire Figure 2: Taux de remplissage du questionnaire par ville Figure 3: Répartition par classes d’âge des PVVIH enquêtées Figure 4: Le niveau d’instruction par genre (en nombre et pourcentage) Figure 5 : Conditions de logement des PVVIH (en pourcentage) Figure 6 : Equipements du logement (en pourcentage) Figure 7 : Les moyens de transport, de communication et biens agricoles (en pourcentage) Figure 8 : Les principales activités des hommes enquêtés (en pourcentage). Figure 9 : Les principales activités des chez les femmes enquêtées (en pourcentage) Figure 10 : Le partage du statut sérologique des PVVIH avec le partenaire sexuel stable (en pourcentage et par genre). Figure11: distribution des individus enquêtés en fonction du nombre d’années écoulées depuis la première annonce de la séropositivité Figure 12: pourcentage des PVVIH infectés par transmission sexuelle selon l’orientation sexuelle et selon la pratique sexuelle Figure 13: répartition des modes d’infection selon le genre Figure 14: répartition des PVVIH (en %) en fonction des différentes circonstances du test VIH Figure 15: répartition en pourcentage des modalités ayant conduit à la réalisation du test VIH Figure 16: Pourcentage d’individus ayant subi des coups et des brutalités physiques selon le statut marital Figure 17: Pourcentages comparés des individus ayant connu une séparation de leur conjoint ou de leur partenaire sexuel selon le statut matrimonial Figure 18: pourcentage des PVVIH ayant perdu ou non leur travail à cause du VIH Figure 19: Pourcentages comparés de la perte d’emploi à cause de la séropositivité dans les deux sexes Figure 20: pourcentage des PVVIH à la recherche du travail et pour qui on a refusé ou non le travail Figure 21: réaction de l’entourage de la PVVIH (en %) après le partage du statut sérologique Figure 22 prévalence de la rupture des relations avec les amis ou les proches suite au partage du statut sérologique Figure 23: réactions incriminant le mode de vie de la PVVIH dans l’infection et impact sur la PVVIH Figure 24: Prévalence de quelques réactions à la présence de la PVVIH rapport-partage.indd 49 03/07/13 13:57
  • 50. 50 Membres de l’équipe partages MAROC rapport-partage.indd 50 03/07/13 13:57