7. Aline Isoz
Spécialiste en transformation digitale
Fondatrice de Blackswan
Blogueuse/Chroniqueuse
Chargée de cours (SAWI & Confédération)
Conférencière
8. Plan de vol
Darwinisme digital?
Révolutions
Migrations
Mutations
(Re)prendre le pouvoir!
Périmètre
Exemples
Synthèse
8
18. Les faits
Les 10 métiers les plus recherchés en 2010
n’existaient pas en 2004
L’industrie du jeu vidéo réalise le double du chiffre
d’affaires du box-office (75 mia vs 36 mia de dollars)
L’espérance de vie des grandes entreprises du Fortune
500 est passée de 75 ans à 15 ans (et ça continue)
25. Les médias: Pourquoi? 25
S
M
A
R
T
pécifique
esurable
tteignable
éaliste
imé
Facebook Google + Twitter Pinterest Linkedin YouTube
Communication
Client
Visibilité
Trafic sur votre
site
Référencement
naturel (SEO)
J’ai deux filles qui ont tendance à me poser des questions plutôt farfelues. Dernièrement, elles sont venues en me demandant:
« Maman, tu sais [click] ce que c’est? »
En creusant un peu dans mes souvenirs, je leur ai répondu:
Le Golfe du Mexique.
Elles m’ont dit:« Oui, mais sais-tu comment il s’est créé? »
J’ai vaguement tenté une explication sur la tectonique des plaques, et elles m’ont répondu:
« Pas du tout... » [click]
Il y a 66 millions d’années, à une époque où les dinosaures n’étaient pas encore pixellisés, [click] une gigantesque météorite a percuté la terre et créé un nuage qui a recouvert notre planète suffisamment longtemps pour que les dinosaures disparaissent.
Et sais-tu qui a survécu à ce cataclysme? [click]
Ceux qu’on imaginait les plus faibles…
Eh bien, mesdames et messieurs, vous n’en êtes peut-être pas conscients puisque vous êtes nés après, mais une autre météorite a percuté notre société il y a près de 40 ans. Faites de silicium, elle s’appelle [click]
Processeur.
Et comme son illustre ancêtre, elle ne laisse aucun choix à ceux qui décident de rester dinosaures.
Je me présente: je m’appelle Aline Isoz et je vais vous parler du digital dans notre environnement, de culture digitale et de stratégie digitale…
Avant d’entrer dans le vif du sujet, je vais me présenter en quelques mots.… Bien qu’issue de la génération X, je suis aujourd’hui consultante spécialisée en digital pour les entreprises, propriétaire de mon cabinet de conseils, active à titre personnel sur les médias digitaux, et j’ai la chance de pouvoir transmettre mon expérience et mon expertise à des étudiants ou des professionnels par les cours et les conférences que je donne dans diverses institutions. Si vous cherchez plus d’informations, vous pouvez évidemment me trouver sur Linkedin…
Pour vous donner un avant-goût du programme, je vais aborder le digital en deux temps: la première partie qui va permettre de réinscrire le digital dans un contexte global, en prenant de la hauteur sur les implications de la digitalisation de notre environnement,
Et la deuxième partie plus spécifiquement dédiée à l’implémentation concrète d’une stratégie pour l’entreprise, ainsi qu’à des cas réels d’industries et d’utilisations différentes…
A la fin de ma présentation, l’objectif est d’avoir pu vous permettre de mieux intégrer le digital dans vos réflexions et dans la stratégie de votre entreprise, en n’oubliant pas de tenir compte des freins existants…
Ce n’est pas un hasard si les termes Darwinisme digital, ou fracture numérique ou encore technological gap, en anglais, reviennent régulièrement pour évoquer les bouleversements des dernières années…
Ce à quoi nous assistons aujourd’hui, et qui tend à s’accélérer, c’est bien une révolution, avec, comme pour toute révolution, ses points positifs et négatifs, même si, pour vous spécifiquement, tout cela paraît trivial… N’oubliez jamais que les autres ne pensent pas forcément comme vous…
Symbole de la 1ère révolution industrielle, je vous présente la machine à peigner la laine… Alors bien sûr, aujourd’hui, ça fait sourire… Mais il faut savoir qu’à l’époque de son invention, elle parvient à réaliser un travail identique à celui de 30 hommes peignant la laine de façon artisanale… La mécanisation et ses corollaires font tellement peur qu’en 1799, des ouvriers de toute l’Angleterre s’attaquent à des usines et détruisent les machines… la révolution, elle, est bien en marche…
100 ans plus tard, c’est l’industrialisation, la deuxième révolution industrielle, qui, comme la précédente, modifie le visage de l’économie et bien sûr, celui de l’emploi, des habitudes, de la culture du travail…Ces deux premiers exemples de révolutions industrielles pour vous montrer deux choses: l’être humain n’en est pas à son coup d’essai en matière de révolution… et elles ont toujours fait peur…
Enfin, dès 1970, arrive la révolution qui nous intéresse, la troisième. Elle nous a apporté, entre autres, internet, puis, le web, puis…
Le web 2.0, dans lequel nous avons encore un pied aujourd’hui. L’autre étant déjà dans l’immersif, avec le 3.0… Ces 3 révolutions ont pour point commun d’avoir changé notre perception de la notion du travail, celle de la formation, de l’organisation et du rapport à l’autre…Une révolution de plus, donc? Eh bien en fait, pas seulement… cette révolution à des particularités…
Je reviens sur ma météorite de départ…. Parce que cette troisième révolution se distingue avant tout par sa force de frappe, son impact au niveau:
Temporel (vous le verrez par la suite, la rapidité d’intégration de cette technologie est fulgurante), géographique et socio-culturel, bref, une relative immédiateté, omniprésence et transversalité pour cette 3ème révolution industrielle…
Pour illustrer davantage l’impact de la digitalisation, voici 3 exemples assez frappants et qui remettent en question notre vision de la formation, de la culture et de l’économie. Encore une fois: si pour vous, tout cela paraît évident, pour les générations précédentes, il s’agit d’un réel changement de paradigme…
Puisque nous venons de voir comment le digital s’inscrit dans les grandes révolutions industrielles au niveau de ses caractéristiques de fond, un rappel sur les faits. Je n’aborde ici volontairement pas le sujet des données et de leur traitement, au vu du temps imparti ;-)
J’ai donc divisé ce thème en deux points: les outils et les médias. Encore une fois, il y aurait plus à en dire, mais comme j’avais 45 minutes pour parler d’une révolution, j’ai dû faire des choix ;-)
Les outils sont aujourd’hui partout, tout le temps et sous toutes les formes. Rien qu’en Suisse, on dénombre plus de 6 écrans par foyer, tous supports confondus, avec des modes de consommation qui varient selon l’âge des membres du foyer, le type de contenus et le moment de la journée. La constante, c’est l’augmentation de la consultation mobile, avec les implications de connectivité et d’adaptation des interfaces applicatives…
Parallèlement, l’émergence de l’internet des objets et l’extension des services en cloud, créé un nouvel écosystème interconnecté, y compris à nous. On prévoit environ 15 milliards d’objets connectés en 2015, pour 2020, on en annonce…200 milliards!!! Pour les entreprises, je vous laisse imaginer l’impact sur la chaîne de valeurs, les processus, les produits, les services, l’organisation, le recrutement…
[click] Il aura fallu environ 85 ans pour que l’électricité soit adoptée pas quasiment la totalité de la population.
[click] De même l’adoption de la voiture par un peu moins de 80% de la population aura pris environ 110 ans.
[click] Voici quelques autres technologies telles que l’aviation, la radio, télévision, VHS et micro-ondes.
En moyenne, il a donc fallu au minimum 25 ans pour qu’une nouvelle technologie commence à être adoptée par la population.
[click] Sauf sur les nouvelles technologies, caractérisées par une montée en puissance quasi immédiate, avec les conséquences que vous pouvez imaginer sur les cycles de vie des produits dits « innovants »…
Qui dit migrations des outils, dit forcément migrations des médias au sens large…
Désormais, vous avez une constellations de médias avec, pour chacun, des caractéristiques propres. Pour les médias digitaux spécifiquement, on distingue 4 types de médias à disposition de la communication: payant, propres, mérités, sociaux… Lorsque, en tant qu’entreprise, vous réfléchissez à votre mix-média, il en va des médias digitaux comme des médias traditionnels: le choix dépend de vos objectifs.
Et c’est là que le fait d’être un digital natif ne change rien à la donne de départ: malgré tout ce qui change, certaines choses ne changent pas… les outils, les applications ou les enjeux évoluent, mais les mécanismes restent, tout comme la prédominance de la stratégie d’entreprise.
Et bien sûr, selon les régions du monde, vous risquez de vous retrouver avec des noms totalement inconnus, d’où l’importance d’avoir prioritairement votre stratégie d’entreprise avant de lancer votre stratégie digitale…
Outils, médias, réflexe: le digital a apporté avec lui sa propre culture, ses usages, son vocabulaire. Et le clivage entre les générations n’est désormais plus lié à l’année de votre naissance, mais bien à votre degré d’immersion dans le digital…Oubliez la génération X, Y, ou Z: On compte d’un côté les connectés, la génération C, et les autres… c’est ce qu’on appelle: la fracture digitale ou le darwinisme digital. Au-delà du fait de nous rendre accessible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24…
le web dit « participatif », a changé les interactions entre les gens, entre les consommateurs et les entreprises: collaboratif, co-création, co-financement, « share economy » ou« self economy », le digital a apporté avec lui des modèles d’affaires disruptifs qui ont fait vaciller les acteurs historiques des différents secteurs
Au-delà du comment prendre ou reprendre la pouvoir, on peut s’interroger aussi sur la notion de pouvoir aujourd’hui… Pendant des décennies, le pouvoir a été dans les mains de ceux qui avaient l’information et la conservaient. Notamment dans les entreprises… Aujourd’hui, le pouvoir, synonyme d’influence, est dans les mains de ceux qui…
partagent le plus! Du moins, officiellement! Partagez avec vos consommateurs, permettez aux consommateurs de partager entre eux, partagez vos propres informations et partagez des informations relevantes, des brevets, partagez et vous avez le pouvoir!... Exemple Elon Musk avec le partage des brevets qui forcent ainsi la création d’un standard, le sien…
Et pour l’entreprise ou la start-up, quels sont les leviers? Comment envisager le digital et quel est son impact? Quels sont les paramètres à prendre en considération?
Dans une entreprise traditionnelle, les premiers départements que l’on imagine prendre le pouvoir sur le digital sont soit l’IT, au niveau des outils, soit la communication, au niveau des médias… Les start-up, elles, peuvent avoir tendance à placer la technologie au centre, l’application, en oubliant qui elles ont en face d’elles et quels sont les freins des consommateurs.
Pour les unes, comme pour les autres, le digital se révèle un formidable outil d’amélioration continue et d’humilité. Il permet de tester et de réajuster, en se laissant le droit à l’échec. Monitorer, intégrer les résultats et tirer des leçons, c’est aussi ça, la culture digitale. Cela vous permet notamment de vous rendre compte que vos clients ont leur propre idée de l’usage de votre produit ou service, et que c’est aussi à vous de vous adapter… Cash Sentinell exemple?
En plus des 4 exemples que je vous ai donnés précédemment relatifs aux modèles d’affaires disruptifs, le digital apporte d’autres changement avec lui, certaines évidents, d’autres moins…
Le plus souvent, pour les entreprises, lorsque l’on parle de digital, elles voient ça: la communication. Et c’est vrai que pour l’image, le recrutement, la génération de leads ou simplement la relation avec le client, le digital est un atout qu’on ne peut plus ignorer, pour autant qu’on lui consacre de vrais objectifs, et de vrais moyens…
D’un autre côté, vous avez le développement des produits et services qui s’appuient sur le digital ou dont l’usage est enrichi par le digital. Soit en apportant de nouveaux réflexes, soit de nouvelles possibilités. Comme pour la communication, ce n’est pas le support qui fait l’intérêt du produit ou du service, mais bien le contenu, application ou traitement des données, que vous allez décider d’intégrer… Exemples Surface et Apple watch
Enfin, troisième approche, exploiter les réflexes issus de la culture digitale pour développer des concepts digitaux… ou non. Encore une fois, c’est la transversalité qui prime, la complémentarité des moyens et des systèmes. Voilà pourquoi j’aime particulièrement cette phrase de McKinsey : « vous n’avez pas besoin d’une stratégie digitale. Vous avez besoin d’une stratégie d’entreprise à l’ère du digital. »
Sa rapidité, son impact, sa puissance et sa portée oblige les individus et les entreprises à s’adapter sans cesse à de nouveaux acteurs, de nouveaux outils, des nouveaux usages…
En quoi tout cela peut-il vous être utile?
Vous avez 3 atouts: vous êtes des digitals natifs (du moins, sur le papier)
Vous poursuivez des études qui vous permettent d’aborder des problématiques complexes
Vous avec des vélléités entrepreneuriales
Pourtant, n’oubliez pas que:
La stratégie ne s’apprend pas, elle vient généralement avec l’expérience
Se concentrer sur la technologie ou la technique, c’est justement oublier qu’elle doit avant tout être au service de la résolution d’un problème ou de l’optimisation d’un service ou produit existant
Et enfin, que vous êtes en Suisse. Un territoire parfait pour lancer des projets, nettement moins intéressants pour les accélérer et les développer à grande échelle…
Pour conclure, puisque c’était le sujet du jour, je vais citer Artur Andersen: Vous n’avez pas besoin d’une stratégie digitale…
Vous avez besoin d’une stratégie d’entreprise à l’ère du digital…