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DICTIONNAIRERAISONNÉ
                          DE




L'ARCHITECTURE
                     FRANÇAISE


        DU     XIe   AU    XVIe    SIECLE




   "Droits de Iraduction et de reproduction   réservés.
B-   73t7. -   Irni'F. MOTTEROZ MARTINET,7, rue Saint-Benoit, Paris
                              et
DICTIONNAIRE RAISONNÉ
                             DE




L'ARCHITECTURE
                     FRANÇAISE

         DU    XIe    AU     XVIe      SIECLE


                            PAR




    E.    VIOLLET-LE-DUC
                       ARCHITECTE




                TOME       CINQUIEME




                        PARIS

  LIBRAIRIES-IMPRIMERIES                     RÉUNIES
                ANCIENNE    MAISON   MOREL


              5, RUE SAINT-BENOIT,           5
DICTIONNAIRE RAISONNÉ
                                        DE




    L'ARCHITECTURE
                                     FRANÇAISE


                          DU XIe AU XVIe SIÈCLE




  DAIS,s. m. C'est le nom qu'on donne à des pierres saillantes, plus
ou moins ornéesde sculptures, qui sont destinéesà couvrir des statues
à l'extérieur et. mêmeà l'intérieur des édificesreligieux et civils du
moyen âge. Les artistes de cette époque ne trouvaient pas qu'il fût
convenable d'adosserune tigure de saint ou de personnage célèbre à
un mur, sanspréserver sa tète de la pluie ou de la poussière par une
sorte de petit auvent tenant à la con-
struction. Ce n'est guère qu'à dater
                                                    i
du xncsiècle, cependant, que les dais
furent, presque sans exception, pla-
cés au-dessus   des statues extérieures.
Quelquefois, à cette époque, comme,
par exemple, sur la face du porche
de l'église de Moissac, les dais ne
sont qu'une assise basse, une dalle
taillée   sur ses faces   en forme    d'ar-
cades(fig. 1). Néanmoins on voit, dans
des monuments        du xne siècle, des
dais richement décorésdéjà et qui figurent de petits monuments
suspendus
        au-dessus statues.
                des      L'église Saint-Sauveur Dinan,
                                du           de
desdeux côtésdu portail, nousmontredeux dais,importantscomme
masse et délicatement travaillés, qui couvrent des figures de saints.
Taillés dans un granit friable, ils sont malheureusement très-altérés
par le temps. Quelquefois les statuesétant adosséesà des colonnes
                                                    v.   -   l
[ DAISJ                           -   2 -
les dais tiennent également à leurs fûts. Alors la colonne, la statue,
son supportet le daissont taillés dansun seul morceaude pierre. Au
portail royal de la cathédralede Chartreson remarque,suspendus
sur la tète desfiguresdu xn' sièclequi décorentles trois portes,plu-
sieursdais d'un beaustyle; nousdonnonsici (fig. 2j l'un d'eux.




  l.i "- dais nous fournissent   souvent des motifs variés de couronne-
ment^ d'édifices, c'est-à-dire certaines parties de ces édifices qui sont
presque toujours détruites ou modifiées. Il est à remarquer, même




pendant les xuc et XIIIesiècles, que ces petits modèles reproduisent
généralementdes exemplesd'édifices antérieurs à l'époque où les dais
ont été sculptés. Ce fait peut être observé au-dessusdes statues de la
partiecentrale portailoccidental la cathédrale Paris(fig. 3).
              du              de             de
- 3 -                      [ DAIS]
Cesdais figurent encore des coupoles, des combles plats, comme on
n'en faisait plus alors dans cette partie de la France.
  Les daisqui protègent les statuesdu xnesiècle et du commencement
du xme, placéesdansles ébrasementsdes portails, sont taillés sur un
modèle différent. Chaquestatue possèdeson cul-de-lampe et son dais
particuliers. Cependantil est à cette règle une exception fort remar-




quable à la porte de la Vierge de la façadeoccidentale de Notre-Dame
deParis. statues décorent deux
       Les     qui     les    ébrasementscette
                                      de      porte
sont surmontées
              d'unesériede daistouspareils,qui formentau-dessus
dela têtedeces
             statues abrid'unstylepeu
                   un                commun. sculpture
                                          La
delaporte laVierge d'ailleurs
         de       est       empreinte caractère
                                    d'un      original,
etnousne connaissons de cetteépoque
                   rien           (1215 1220) puisse
                                      à     qui
lui être comparé commegrandeurde compositionet commebeauté
d'exécution. (fig.4) comment disposés daisformant
          Voici            sont     ces         une
[ DAIS]                         - 4 -
sorte d'entablement au-dessusdes chapiteaux des colonnettes placées
entre et derrière les statues, et ne se confondant pas avecces chapi-
teaux même-, ainsi que cela se pratiquait alors.
    Les monumentsreligieux de la Bourgognesont presquetous dé-
pouillésde leursstatuesextérieures.Danscette province,la révolution
du derniersièclea mutiléles églises
                                  avecplusd'acharnement dans
                                                           que
l'Ile-de-Franceet les provincesde l'Ouest.Jetant basles statues,la
rage des iconoclastesn'a pas respecté davantagece qui les accompa-
gnait, et les sculpturesdes portails ont été non-seulement
                                                         brisées,
mai- coupéesau ras des murs, ainsi qu'on peut le voir à Semur, à
Beaune,à Notre-Dame de Dijon. Le peu de dais qui restent du com-
mencement du xme siècle, dans cette province, font regretter qu'on
h-- ait presquepartout détruits, car cesraresexemplessont admira-
blement composéset sculptés. On en jugera par l'exemple que nous
<t«'rinonsici fig. 5 , et qui provient du portail de la petite église de
Saint-Père-nus Vézelay.Ce dais était peint comme toute la sculpture
du portail. La statue était adossée la colonnette A, dont le chapiteau
                                    à
e-t pénètre par le daU.
  A cette époquedéjà, les dais bourguignons sont surmontésd'édicules
fn foi un- de pyramide ou de tour, posés sur l'assiseengagéedans la
kiti--e. Cette superfétation ne se trouve que plus tard dansles édifices
île l'Ile-de-France et de la Champagne.
   Vers le milieu      du xme siècle, au moment où l'architecture   devient
plus délicat^, l'ornementation plus fine, les dais sont souvent d'une
extrême richesse de sculpture: alors ce sont de petits châteaux cou-
ronnés de tours crénelées, avec leur donjon. A l'intérieur de la sainte
Chapellede Paris, au-dessusdes douze apôtres adossés    aux piliers, on
voit des dai- crmele- dont les tourelles sont percéesde fenêtres rem-
plies de verres bleus ou rouges. Mais les dais les plus remarquables
en ce genre, que nous connaissions,existent au-dessusdes figures de
la porte du nord de la cathédrale de Bordeaux fig. 6) '. Jusqu'à celte
époque, ainsi que nous l'avons fait remarquer tout à l'heure, les dais
d'une même ordonnance de statuesjuxtaposéessont variés dans leur
forme et leur dimension:         mais, à dater du milieu du xme siècle, les
dais d'une même rangée de figures sont habituellement semblableset
forment une ceinture d'arcatures uniformes, ainsi qu'on peut le voir
au portail occidental de la cathédrale de Reims fig. 7i ; cependant
ils ne sont pas encore surmontés de hautes pyramides, si ce n'est
en Bourgogne,où l'on voit déjà, au milieu du xm' siècle,quelques
dais terminés en façon de pinacles ou clochetons. Pendant le
xiv6siècle, le- dais prennentbeaucoup     d'importance,se couvrentde
détails, sont taillés en forme de petites voûtesprécieusement travail-

   Cette portesetrouveaujourd'hui
                               engagée une sacristie
                                      dans        ; toutela sculpture
                                                                   en
estfort belle. statues douze
             Les     des    apôtres étéenlevéescette et sont
                                  ont        de     porte     déposées
depuis peu dans la cathédrale.
-   5-                     [ DAIS]
 lées: quelquefois,danslesébrasements portails, souslesporches,
                                      des
 ils figurent une arcaturesaillantedécoupée,
                                           portée de distanceen




distance des
       sur pilettes
                  très-déliées, lesquelles alors
                             entre      sont   posées
lesfigures. voitdes
          On      pinacles disposés le porche
                          ainsi      sous           occidental
nonterminé l'église
           de       Saint-Urbain Troyes(fig. 8j, sous porche
                                de                   le
[ DAIS
     ]                        -   6-
de l'église Semur Auxois.
          de    en      Alors,au lieu de poser desculs-de-
                                             sur
lampe, statues debout, unesailliecontinue recevant
       les     sont     sur                   A,      les
pilettes (fig. ; elless'abritent sous galerie
       B     8)                ainsi  une    profonde,peu-
ventprendre mouvements setoucher,
             des              variés,     fairepartied'une




même scène,comme l'Adoration des mages,la Présentation au temple,
le Baptême Jésus-Christ, Cette
          de           etc.     dispositionnouvelleseprêtait au
sentimentdramatiqueque cherchaitdéjàla statuaire cette époque.
                                               de
  Au-dessusdes statuesisolées, poséessoit à l'intérieur, soit à l'exté-
rieur desédifices, xivesiècle,les daissont généralement
                   au                                     surmontés
de richespyramides jour qui n'offrent rien de particulier et ressem-
                     à
blent à toutesles terminaisons clochetons
                             des            d'alors(voy. PINACLE).
  Sans changer notablement les formes de ces dais du xive siècle, le
xvesiècle ne fait que les exagérer. Les dais sevoient encore dans l'ar-
l UA1S
                                                                   J
'chitecture du xvie siècle au-dessus figures; ils sont refouillésà
                                   des
 l'excès,couverts détails sansnombre: tels sont ceuxdu portail de
                  de
  la cathédrale Tours,ceuxde l'égliseSaint-MicheldeDijon. Il parait
               de
  inutile de donnerdes exemples cesderniersdétails,qui sontentre
                                de




 les mains de tout le monde. Les stalles de bois des chSurs des églises
 étaient surmontées de dais qui préservaient les religieux du froid.
 Ces dais ont une grande importance comme ouvrage de menuiserie
 (voy. STALLEJ.
              Quelquefois des statues assises du Christ ou de la sainte
 Vierge, dépendantde retables ou poséesdansles tympans des portails
 ou mêmedes pignonsd'églises,
                            sont sculptéessousun daisporté sur
 des colonnes, disposé comme un cyborium. Ces sortes de couronne-
 ments accompagnantdes figures sacréesméritent toute l'attention des
 artistes, car ils fournissent des exemplesde cesdécorations intérieures
 de sanctuaires, détruites en France aujourd'hui, sans exception. Un
 retablefort curieux, du commencement xn* siècle,et qui fut, il y a
                                   du
 quelques
        années,
              l'objet d'un procèsentrel'État et un conseil fa-
                                                         de
 brique qui avait vendu cet objet à un marchandde curiosités(procès
 gagné l'État,et à la suite
     par                   duquel bas-relief réintégré
                                le         fut       dans
 l'église de Carrières-Saint-Denis, Paris), secompose trois su-
                                près                 de
 jets : d'uneAnnonciation,d'un Baptême Jésus-Christ, au centre,
                                     de             et,
L DAISJ                     -   S-
d'une figure assisede la Vierge tenant l'Enfant sur sesgenoux. L;t




Vierge surmontée daisfigurant Jérusalem
     est       d'un         la        céleste,
                                             portésur
- 9-                         [ DALLAGE ]
deux colonnes (fig. 9j. A la cathédrale de Chartres, dans le tympan
de la porte de droite du portail royal, on voit aussi une Vierge dansla
même attitude, surmontée d'un dais. A la cathédrale de Paris, la porte




Sainte-Anne présente au sommet de son tympan un dais magnifique
protégeant la statue assise de la mère de Dieu. L'article ARCHE
                                                              D'AL-
LIANCE Dictionnaire donne un dessin du dais posé au-dessusde la
      du
statue adosséeau trumeau de la porte de la Vierge (même édifice).

   DALLAGE, m. De tout temps et dans tous les pays on a employé,
             s.
pour revêtir les airesdesrez-de-chaussée,   soit dansles édificespublics,
soit dans les habitations particulières, despierres plates, dures, polies,
jointives, sans ordre ou avec symétrie. La plupart des carrières de
pierres calcaires possèdent des bancs supérieurs minces, d'une con-
texture compacte,propres à ce genre de pavage.Les Romains avaient
employé comme dallagesdesmatièresprécieuses, telles que le marbre,
le porphyre, le granit, le jaspe même, et cela avec une prodigalité sin-
gulière. Il existe encore quelques-uns de ces dallages qui se font
remarquer par la grande et simple ordonnance du dessin et la beauté
des matières employées: tels sont les dallages du Panthéon de Rome,
de la basilique du Forum de Trajan. Les architectes du moyen âge ne
possédaientpas, comme les Romains, ces matières précieuses, et les
eussent-ils possédées,qu'ils n'avaient plus les facilités pour les tailler
en grandsmorceaux et les polir. Lorsqu'ils voulurent décorer les aires
[ DALLAlïli
         J                      -   10 -
desédifices,ils adoptèrent
                         donc des moyensplus simpleset surtout
moinsdispendieux. l'époque
               Dès       byzantine, Grecs
                                 les    avaient
                                              essayé
                                                   de
décorerles surfaces
                  planes,verticalesou horizontales leurs monu-
                                                 de
ments, moyend'incrustations marbresde couleurou de mastics
      au                      de
colorés
      dansles plaquesde marbreblanc ou de pierre calcaire.On ob-
tenait ainsi des dessinsd'une grande richesse, très-variés et très-fins,
avec des matières faciles à se procurer; ce n'était plus qu'une affaire
de main-d'Suvre. Cesprocédés furent employés en France dès le xii*
siècle, et peut-être même avant cette époque, bien que les exemples
nous manquent .absolument. Grégoire de Tours parle de pavages
d'églises d'une grande magnificence; mais il est à croire que ces dal-
lages étaient faits conformément aux procédés antiques, peut-être
même avec des débris de monuments romains, ou se composaient de
grossièresmosaïquescomme on en trouve encore un si grand nombre
sur la surface de la France (voy. MOSAÏQUE).
  Pendant le moyen âge, en France,la mosaïquene fut employéeque
hfs-rarement, et cessortes dépavages, composésde petits morceaux
de pierres dures formant des entrelacs, connus sous le nom d'ojnts
Alexandrinum, si communs en Italie et en Sicile, ne se rencontrent
qu'exceptionnellement ; encore sont-ils évidemment importés d'Italie.
On voit de cespavagesdansle sanctuaire de l'église abbatialede West-
minster, à Londres, et dans celui de l'église de Saint-Benoit sur Loire.
<>tte importation nefut point imitée par nosarchitectesclercs ou laïques.
Ceux-ciadoptèrent de préférence les dallagesde pierre calcaire dure ;
et lorsqu'ils voulurent les décorer, ils gravèrent des dessins sur leur
surface, qu'ils remplirent de plomb, ou de mastics colorés en noir,
en vert, en rouge, en brun, en bleu clair ou sombre. Deux causes con-
tribuèrent à détruire ces dallages: d'abord le passagefréquent des
fidèles, qui usaient leur surface avec leurs chaussures; puis l'usage
admis généralement, à dater du xme siècle, d'enterrer les clercs et
mêmeles laïquessousle pavédeséglises.  Ainsi beaucoup dallages
                                                      de
anciensfurent enlevéspour faire place à des pierres tombalesqui,
à leur tour, composaient une riche décoration obtenue par les mêmes
procédés gravures d'incrustations(voy. TOMBES).
         de           et
  Les plusanciensfragments dallages
                             de         gravés  que nouspossédions
proviennentde l'église de Saint-Menoux,  près de Moulins. Cesfrag-
ments(fig. 1 et 1 bis]datentdu xnesiècle; ils sont de pierre blanche
incrustéed'un mastic résineuxnoir. Le morceau de dallage figure i
formait le fond ; celui de la figure 1 bis, la bordure.
  Lesnombreux fragments dallages
                       de       gravés incrustés
                                      et         qu'onvoit
encore l'ancienne
      dans         cathédrale Saint-Omer, quiontétépubliés
                           de            et
parM. E."VYallet1, présentent spécimen pluscomplet
               nous          le        le           décès
sortes d'ouvrages qui, autrefois, décoraient l'aire des chSurs et des
chapelles
        absidales principales
                des         églises France. fragments
                                  de      Ces
 1 Descript. pavédel'ancienne
           du               cathédr. Saint-Omer,
                                   de         1847.
-   H -                           [ DALLAGE
                                                                               J
appartiennent
           évidemment
                   àdiverses
                          époques1
                                ; déplacés
                                        aujourd
                                              hui,




ils faisaient originairement partie des dallages du chSur et de plu-
sieurs chapelles, et ne furent pas tous exécutésà la fois. Conformé-
  1 M. Vitet, dans un rapport au Ministre de l'intérieur (1830),regardeces dallescomme
appartenant la lin du xnesiècle.M. Hermand les croit pas-
         à                               ne             antérieures 1260.
                                                                  à
Le fait est qu'elles n'appartiennent pas toutes à la même époque : quelques-unes de ces
dalles ont tous les caractères du dessin du commencement du xiue siècle ; d'autres sont
plus récentes.
L DALLAGE
         ]              If)
 mentà la méthode
                employée la sculpture moyen chaque
                       dans         du    âge,




dalle, quelques
    sauf    exceptions, un
                   inscrit dessin
                               complet,
                                    etl'ensemble
- 13 -                          [ DALLAGE  ]
de la composition était obtenu au moyen de la juxtaposition de ces
dalles. Ainsi le dallage était travaillé et terminé à l'atelier avant la pose.
Les dessinssonttrès-variés ; plusieurs de cesdalles, qui appartiennent
à la fin de la première moitié du xmesiècle, représentent des guer-
riers à cheval, armés seulement de l'écu et tenant un pennon à leurs
armes. Quelquesinscriptions se lisent encore autour des figures et in-
diquent que ce pavagea étéfait au moyen de dons, chaque dalle ayant
été donnée par le personnagereprésenté.
  Voici (fig. 2) une de ces pierres gravées,autour de laquelle on lit
cette inscription :

   -j- EGID1US
             FILIUS FULCONIS SA^CTA
                           DE      ALDEGUNDE
                                           DEDITISTUM LAPIDEM
                        IN   HONORE   BEATI   AUDOMARI.




  Les fonds sont bruns ainsi que l'inscription, et les traits de la figure
et du cheval sont rouges. D'autres plaques de pierre provenant de la
même décoration, composéed'une réunion de carrés, représentent
des figures grotesques, des ornements, des personnages assis sur
un trône. Unesuite de dallesd'une dimensionplus petite, et qui pa-
^

[ DALLAGE
        ]                              -    14 -
raissent
       appartenir commencement xme
               au           du    siècle,
                                        représentent
                                                  les
Arts libéraux,un zodiaque
                        avecles travauxde l'année'. Unetroisième
série nombreusede petits carreaux de pierre renferme un nombre
considérable d'animaux fantastiques et d'ornements d'un beau carac-
tère, dont le dessin remonte à la fin du xii' siècle ou au commence-
ment du xnr. M. E. Wallet2 a essayé reconstituer les compositions
                                      de
d'ensemblede cesdalles, et il les sépareau moyen de bandes formées
de petits carreaux de marbre noir. Nous ne pensons pas que cette
restaurationpuisseêtre admise,d'abord parce que dans les dallages
gravésdont nous possédonsdes ensembles encore existants, comme
ceux de Saint-Nicaise de Reims, de Saint-Denis et de Canterbury, on
ne trouve rien qui justifie cette hypothèse; puis, parce qu'en exécu-
tion le contraste de ces bandespleines avec ces dessinsdéliés produit
le plus fâcheuxeffet, ainsi que nous avonsété à mêmede le reconnaître.
Les bandespleines, noires ou rouge sombre, se marient parfaitement
;icc les carrelages de terres cuites émaillées (voy. CARRELAGE) les
                                                                dont
tons sont vils et brillants et qui sont de même matière que ces bandes ;
mais cette harmonie ne peut exister entre des pierres dont les fines
gravures sont remplies de mastics colorés et de carreaux de marbre
noir dont l'aspect e^t toujours dur et froid. Les bandes de carreaux
noirs détruisent absolument l'effet des gravures. A défaut d'un grand
nombre de monuments existants, nous possédons les dessins de feu
Percier sur l'église abbatiale de Saint-Denis ; ces dessins nous donnent
une quantité de dallages composésde pierres gravées,et aucun de ces
dallages ne présente de cesbordures ou encadrements de pierres de
couleur: il est certain, au contraire,             que les architectes ont voulu
obtenir dans leurs dallages cette harmonie tranquille des tapis qui
convient si bien à une surface horizontale faite pour marcher. Il est
déplaisant de poser les pieds sur un pavé dont les tons violents font
croire   à des saillies    et des creux : les artistes     des xne et xme siècles
avaientassezl'instinct des effetsde colorationdansles édifices,pour
éviter   ces défauts   avec soin.
   Les dallages
              gravés décoraientl'aire de plusieursdeschapelles
                    qui
absidales de l'église abbatiale de Saint-Denis en France étaient fort
IMMUX. existent encore en partie, ont été rétablis à leur ancienne
     Ils
place, ou sont reproduits dans l'Album de feu Percier.
 Nousdonnonsici (i^. .'}"une portion du dallagede la chapelle
Sainte-Osmane. marchede l'autel, dont notre planchelaissevoir
            La
une portion en A, représente les quatre Vertus, avec un encadrement
d'ornements très-délicats composés de quatrefeuilles contenant des
animaux fantastiques. Autour de cette marche, relevée de 14 centi-
mètres
     au-dessus pavé la chapelle, développent sujets
            du    de          se          des     dans

  4 Dansla cathédrale Canterbury, voit encore zodiaque
                    de         on            un      ainsi gravésur les
dalles du chSur, qui date du xui' siècle.
  2 Planche   VIII.
-   15 -                   [ DALLAGE
                                                                ]
des médaillons circulaires, représentant les travaux et plaisirs des




douze del'année ZODIAQUE).
    mois      (voy.   Cetencadrement, par
                                  relevé
[ DALLAGE
        ]                                16 -
desfondsnoirs,sedétache un fondplussimple
                      sur                composé grands
                                               de
quatrefeuilles rosettes,
            avec      entrelesquels gravés animaux
                                  sont    des
symboliques, chasses
           des     entremêléesfeuillages. finebordure
                             de        Une
B encadrel'ensemble cette composition.On remarqueracombien
                  de
l'aspect
       décoratif ce riche dallage délicat,sansêtre confus:
               de                est
l'artiste a eu le soin de faire les ornements de la marche de l'autel
sur une échellebeaucoupplus petite que ceux du fond du dallage,
afin de donnerà cette marcherelevéequelquechosede particulière-
mentprécieux. distance, dessin
            A         le     général comprend, de près
                                   se        et




il attire lesyeux par la combinaison
                                   gracieusedesgravures,qui sont
toutesrempliesde masticnoir. Quelquefois, commedansla chapelle
de Saint-Pérégrin la même
               de          église, dallage compose des-
                                 le      se        d'un
sinuniformeentouré d'unebordureou d'uneinscription(fig.4). Ce
dallage, nousdonnons
       dont             ci-dessus fragmentau quartde l'exé-
                                 un
«ution, est de même de liais. Le fond des fleurs de lis est noir, le fond
desrosaces
         vert-olive, rosettes
                   les      rouges,
                                  ainsiquel'inscription; de
petits cubesde verre dorésincrustésen A égarent l'ensemblede la
décoration, un peu sombre1.
  Lesdessins dallages Saint-Denis d'une
           des      de         sont    grande
                                            pureté les
                                                  ;
 1Ces deverre fabriqués ceux trouve toutes mosaïque
    cubes   sont     comme qu'on  dans   les
italiennes xin' siùclc
         du          (dites
                          byzantinpfi,
                                   c'est-à-dire la feuille
                                             que         d'or,posée une
                                                                  sur
pâte, est garantiep.ir une couverturetrès-mincede verre.
- 17 -                      [ DALLAGE  ]
figures sont tracées de main de maître et d'un style très-remarquable.
Tous ces dallages appartiennent aux restaurations commandéespar
saint Louis dans l'ancienne abbatiale; c'est dire qu'ils datent du mi-
lieu du xme siècle. Les gravures sont faites dans du liais (cliquart)
fort dur, intaillées de 5 millimètres environ et remplies de mastics
noir, rouge, vert sombre, bleu glauque et brun. Par places sont in-
crustéesdes plaques de verre coloré ou blanc verdàtre, peint et doré
par dessousen manière de fixés, ou encore de ces petits cubes de pâte
dorée comme dans la figure précédente. Quelques-unsde ces beaux
dallagesont été réparés et remis en place ; leur etfet est celui produit
 par un tapis d'un ton très-doux et harmonieux.




  Il existe encore, dansl'église Saint-Rémi de Reims, une portion du
dallage qui autrefois couvrait l'aire du chSur de l'église Saint-Ni-
caise de la même ville. Ce dallage date des premières années du xive
siècle et représente des scènesde l'Ancien Testament, inscrites dans
des compartiments carrés (fig. 5). Chaquedalle porte un sujet, et celui
quenous avonschoisi figure Moïse,Aaronet Hur, pendantla bataille
                                                      v.   -   3
[ DALLAGE
       ]                     -   18 -
livre.'parIsraëlcontre
                     Amalech». lestraitsgravés remplis
                               Là             sont      de
plomb autre
       sans      coloration. n'est besoin direqueces
                           Il    pas     de          sortes
dedallages  coûtaient cher,etqu'on pouvait placer dans
                    fort           ne      les     que
deséglises  riches,
                  dans sanctuairesquelques
                       les         et        chapelles
                                                     privi-
légiées.
      Souvent secontentait dallages ou composés
           on          de        unis        de
carreaux noirs et blancs. Alors les dessinssont variés, les carreaux
à l'échelledu monumentet généralement petite dimension.
                                    de




  Lacathédrale
            d'Amiens
                  conserve
                        encore
                             presque son
                                   tout dallage
                                              du
xmesiècle,qui ne consistequ'en petites dalles carréesde 32 centi-
mètres pied) côlé,noires blanches,
     (un     de          et      formant chaque
                                       à      travée
undessin
       différent. (fig.6)une ces
               Voici        de combinaisons. juger
                                           Pour
de l'effetdecedallage, détérioré
                     fort      aujourd'hui, faut monterdans
                                          il
lesgaleries le regarder hautetà distance compartiments
         et          de                : les
sonttrès-heureusement ; dans nef, étaient
                   combinés la ils           interrompus
par un grandlabyrinthe également
                               formé de carreauxnoirs et blancs

 * Voyez
      Saint-Rémi
             deReims, duxme publ M P.
                   dalles siècle, par Tarbé. 1847
                                          Reims,
- 19 -                     [ DALLAGIiJ
(voy. LABYRINTHE). dallages, d'une date ancienne, sont assezpeu
                     Ces
communs. On en trouve des débris d'une époque plus récente dans
beaucoup de petites églises trop pauvres pour avoir pu remplacer
ces anciens pavés. L'église d'Orbais (Marne) possède un dallage du
xvesiècle (fig. 7), composéde petits carreauxde marbre noir de 0"Y1't
de côté et de dalles barlongues blanchesposées façon à figurer une
                                                de
sorte de natte d'un bon effet. Cesdessins,si simples qu'ils soient, ne
sont jamais vulgaires. Les dallages étaient employés non-seulement
dans les édifices publics, mais aussi dans les habitations privées. La




plupart des grand salles des châteaux,des évêchés,des hôtels de ville
étaient pavéesde grandesdalles de pierre dure. Souvent même, dans
les châteaux,cesdallagesétaient décorésd'incrustations de pierres de
couleur   ou de mastics, ou encore les dalles alternaient            avec les stucs
peints. Dans un compte de la construction du château de Bellver,
dans l'île Majorque1, il est question des pavages de cette habita-
tion seigneuriale, « faits de stucs composésde chaux vive, de plâtre
et de grandespierres mélangéesde couleur ; le tout si bien poli, qu'on
eût pu croire ces aires composéesde marbre et de porphyre ». Les
anciens avaient compris l'importance des pavages comme moyen de
décorer les intérieurs des édifices, et le moyen âge ne fit que suivre
et perpétuer cette tradition. En effet, il faut avoir perdu le sens
                                                                  déco-

  ' Ce compte commence au 1er
                            avril 1309 et se termine à la fin de décembre de la même
année. (Voyezles Mélangesgéogr. et hist. de Jovellanos, édit. de 1&45. Madrid, t. III.)
[ r>U.LAGE]                    -   20 -
mtif, dirons-nous, souffrir,
                pour       dans intérieur
                               un        décoré sculp-
                                                de
tures, peintures devitraux
       de       et        colorés, dallages uniformes
                                 des      gris,
di- ton. qui. par la surfaceétenduequ'ils occupent,
                                                  prennentune
.ileurtellequetouteornementation parements,richequ'elle
                               des        M
-oil. e-t détruite, ou tout au moins refroidie. Les dallages colorés
sontunedes splendides plaisantes
          plus     et         décorations puisse
                                       qu'on
imaginer. Franc,"
        En       comme Italie,le moyen ne manqua
                        en              âge         jamais
d'employercette-orte de décoration
                                 trop rarementappliquée
                                                      au-
joiird'lnii   '.
   DALI.M.I.
         EMPLOYÉ COUVERTURE.
              COMME     -Lorsqu'on eut l'idée de rem-
placer charpente- couvraient salles lesvaisseaux de-
     les        qui        les     et          par
voûtes, pensa
      on    d'abord protéger extrados cesvoûtespar des
                    à       1       de
dallesou de grandestuiles posées bainde mortier: cesystème cou-
                                à                           de
verture s'appliquaitparfaitement d'ailleurssur lesvoûtesen berceau
plein cintre ou composées d'arcsbrisés.Dansle midi de la France,en

                   G




Provence, sur les bords du Rhône et dans le ('.entre, on voit encore des
nefs d'églises dont les voûtes sont ainsi couvertes par des dalles su-
perpo-ees tig. Si. .Mais reconnut bientôt que, si bien exécute- que
                        on
fu-sent cesdallage-, et -i bonnes que lu--ent les pierres employées,
ce- piern-s cependant, par l'effet de la capillarité, absorbaient une
grande quantité d'eau et maintenaient sur les voûtes une humidité
permanente; on reconnut aussique, du moment que les dalles étaient
isoléesde l'extrados,l'effet de la capillaritécessait,ou du moins que
I humidité ne secommuniquait plus aux voûtes. On songeadonc, vers
le commencemeiit du xiue siècle, à poser les dallagessur les arcs au-
dessus des voûtes, de manière à laisser l'air circuler   entre le dessous
île- dalles et l'extradosdesvoûte-,et à combinercesdallages ma-
                                                          de
nière à éviter autant que possible les joints découverts. Les construc-
teurs reconnurent aussi que les dallagesayant une pente assezfaible,
il était nécessaire
                  d'activerl'écoulementdes eaux pluvialessur leur
surface pour éviter les détériorationsde la pierre, sur laquelle la
pluie ne s'écoulepasrapidement.En conséquence, eurent le soin
                                                  ils

 1 Cen'est drpiii< derni.T
           que      !..     <iecli.-
                                  qu'ona cessé
                                             d'employer dallages
                                                     les       colorés
dans]""-édifices, sous
               et      Louis encore magnifiques
                           XIV       de         pavages étéexécutés;
                                                       ont
nous
   citerons,
           ont" autres,
                      ceuxde la grandechapelle Fontainebleau du chSur
                                             de            et
dela cathédrale Paris cedernier un chef-d'Suvre.estrestauré replacé.
             de     :         est            Il           et
- 21 -                      [ DALLAGE
                                                                    ]
de tailler la surface extérieure des dalles en forme de cuvette tig. 9).
Par ce moyen,
            l'eau réunieau milieu de chaque
                                          dalle se trouvait
former un volume assez considérable pour produire un écoulement
rapide,
      même pendant pluiesfinesqui, bienplusqueles ondées,
                   ces
pénètrent détruisent matériaux
        et         les       calcaires. jointsde cessortes
                                      Les
de dallagesn'étaient pas assezrelevéscependantpour m- pas i-liv
baignés pendantles averses;on donnadonc bientôt un profil décidé




aux rebords des dalles, afin de relever entièrement le joint et ne plus
l'exposer qu'aux gouttes d'eau tombant directement du ciel. C'est
ainsi que sont exécutés les dallages des terrasses de la cathédrale de
Paris, poséssur des arcs et complètement isolés des voûtes (fig. 10).
Ces grandes dalles sont encore légèrement creusées en canal dans
leur milieu, afin de précipiter l'écoulement des eaux en formant dans
cesmilieux de petits ruisseaux.En outre, le recouvrement A de chaque
dalle est taillé en mouchette, ainsi que l'indique le profil A', pour
éviter que les eaux, en bavant sur les bords, ne viennent, par l'effet de
la capillarité ou d'un vent violent, à remonter dans le lit E.
  Les dallagesdes terrasses de Notre-Damede Paris reposent (comme
le fait voir notre fig. 10) sur des pannes de pierre dure B, portées sui-
des arcs bandés de distanceen distance et suivant la projection hori-
zontale donnéepar les arcs des voûtes, afin de ne pas multiplier les
poussées.Au sommetet à l'extrémité inférieure de la pente, les dalles
s'appuient sur le chéneau D et sur une assise saillante G incrustée
dans le mur.

 Un ouvrier s'introduisantsous ces dallages, moyen de trappes
                                              au
ménagées cet effet et percées
       à                     ainsi que l'indique le tracéG, on peut
surveiller ces voûtes, les réparer, les reconstruire même à couvert ;
s'assurer de l'état des joints .des dalles, enlever celles-ci et les rem-
placerfacilement,si ellesviennentà sedétériorer. Certes,
                                                       l'apparence
(_ DALLAGE'                      -   22 -
extérieure de l'architecture demande chez l'architecte un goût sûr,
uneparfaiteconnaissance ressources sonart ; maiscessoins
                     des         de




                                                                              




apportés dans la combinaison des parties de la construction qui con-
tribuent   essentiellement   à la conservation   des édifices   et à leur   facile
entretien ne sauraient trop être recommandés,car c'est à cette atten-
tion dans les moindres détails qu'on reconnaît le véritable maître de
l'Suvre, celui dont l'esprit embrasseà la fois, et les conceptions d'en-
semble,et l'organisation intime de l'édifice qu'il construit. Sous ce
rapport, il faut avouer, encore cette fois, que nous avons beaucoup
à prendre à ces artistes méconnus des sièclespassés.
   On trouve aussi des exemplesde dallages dont la combinaison est
moins simple, mais est plus propre encore à épargner l'entretien, en
ce qu'aucun joint n'est découvert. Ce sont des dallagescombinés à peu
 près comme l'étaient les couvertures de marbre ou de terre cuite des
 édifices grecs de l'antiquité. Des arcs légers (fig. 11) sont espacésde
 façonà recevoirdesrangsde dallescreuses
                                       superposées; les ran-
                                                  sur
- 23 -                      [ DALLAGE   ]
géesde dalles servant de canal sont posésd'autres rangs de dalles for-
mant un recouvrement complet, comme le fait voir le profil A. Dans




ces sortesde dallages, n'est besoinnulle part de masticou de mor-
                        il
tier pour calfeutrer lesjoints, qui sont tous masqués. trouve de
                                                     On
cessortesde dallages les bascôtésde l'églisede Chaumont
                       sur                                 (Haute-
[ DAMIER
       ]                       - 24 -
Marne) surceux l'église
     et       de      collégiale Poissy.
                               de     Toutefois dal-
                                              ces
lagessontchers, cequ'ilsobligent multiplierlesarcset exigent
              en               de
des tailles   nombreuses.


  DALLES, f. -- Voy. DALLAGE.DALLES
       s.                 --      TUMULAIRES. TOMBEAU.
                                          Voy.
   DAMIER, m. Le damier est un ornement d'architecture fréquem-
         s.
ment employé,
            pendant xnesiècle,
                  le         pourdécorerles bandeaux,
                                                   les
archivoltes,les cornichesdesédificesde pierre: il forme, avec les
Miettes lesdents scie
       et         de (voy.cesmots),desdécoupures    géométriques
qui rompentla monotonie moulures
                        des         horizontales concentriques
                                                 ou




par des jeux d'ombre très-simplement obtenus sans avoir recours
à la sculpture. C'est surtout dans l'Ile-de-France, le Soissonnaiset en
Normandie, qu'on trouve l'emploi des damiers à dater de la fin du
xic sièclejusqu'au commencement xme.L'église de Notre-Dame
                               du
de Parisétait couronnée,
                       danssapartie supérieure, unebelle cor-
                                              par
niche composéede quatre rangéesde damiers, dont trois sont encore
en place autour de l'abside.
   Voici 1),enA,comment taillés damiers, chaque
       (fig.         sont     ces     dont
rang est pris dansune assisede Om,2o hauteur.
                                   de
- 25 -                      [ DAUPHIN
                                                                   ]
  Quelquefois deux rangs de damiers sont taillés dans une seule
assiseB. Ils décorent alors la tablette supérieure d'une corniche, un
bandeau ou une archivolte. Les damiers couvrent aussi, en Normandie,
des parementsde murs, des rampants de contre-forts ; alors ils figu-
rent des essentes bardeaux de bois. C'était un moyen peu dispen-
               ou
dieux de donner de la richesseaux tympans,aux surfaces murs
                                                     des
dont l'aspect
            paraissaittrop froid.

  DAUPHIN,s. m. Bouche inférieure d'un tuyau de descente se recour-
bant pour jeter les eaux dansun caniveau.Dès le xmesiècle, les tuyaux
de descentede plomb furent employés (voy. CONDUITE,   CONSTRUCTION);




mais nous ne connaissonspas de dauphins affectant la forme qui leur
a donné ce nom avant le xviesiècle. Onvoit encoreun dauphin de fonte
de fer de cette époqueattaché à la base d'une maisonsituée en facedu
portail royal de la cathédralede Chartres. La figure 1 en donne une
copie. Lorsque des tuyaux de descente sont appliqués à des édifices
des xme et xive(siècles, les dauphins (c'est-à-dire les bouches infé-
rieures de ces tuyaux) se composent d'une pierre évidée de façon
à détourner les eaux dans le caniveauqui les doit recevoir.
                                                      v.   -   4
[ DENT SCIE
     DE   ]                       -   26 -
   DÉCORATION, Il y a dans l'architecturedeux genresde décora-
                s. f.
tion : la décoration  fixe, qui tient aux édifices, la décoration
                                                  et             d'em-
prunt,appliquée l'occasion certaines
              à          de        solennités. décoration
                                            La
fixe, surtout pendantle moyenâge, étant inhérenteà la structure, il
n'y a pas lieu de lui consacrerici un article spécial, et nous renvoyons
nos lecteursà tous les mots qui traitent des partiesdesédificessus-
ceptiblesd'être ornées,et notamment articles SCULPTURE
                                      aux                   et STA-
TUAIRE.
      (Juant à la décoration temporaire, elle fut appliquée de tout
temps.Les anciensdécoraient
                          leurs temples de fleurs, de feuillages
et de tentures à certaines occasions, et les chrétiens ne firent en cela
que suivre leur exemple. Il ne parait pas que, pendant le moyen âge,
on ait fait dans les églises des décorations temporaires qui pussent
changerles dispositionset la forme apparentede ces édifices. C'étaient
des tentures accrochées aux piliers ou aux murs, des guirlandes de
feuillages, des écussons armoyés; quelquefois cependantdes écha-
fauds tapissésdestinés à recevoir certains personnageset surtout des
exhibitions des pièces composant les trésors si riches des abbayes
et des cathédrales. On trouvera, dans le Dictionnaire du mobilier, des
détails sur ces sortes de décorations. Ce qu'on doit observer dans les
décorationstemporaires employéesautrefois, c'est le soin apporté par
les décorateurs   dans le choix   de l'échelle   des ornements.   Ceux-ci   sont
toujours en proportion relative avec le monument auquel on les ap-
plique. La plupart de nos décorations temporaires modernes,par suite
de la non-observationde cette règle essentielle, détruisent reflet que
doit produire un édifice, au lieu de l'augmenter.

  DÉLIT.- Voy. LIT.

  DENTDE SCIE,s. f. Terme employé pour indiquer un genre d'or-
nement
     qu'onvoit naîtreauxiesiècle, qui est fort usitépendant
                                et                        le
                                        l




xn%surtout lesprovinces l'Ile-de-France,la Normandie
         dans          de             de            et
        Lesdentsdescieservent décorer
                             à       particulièrement
                                                   les
bandeaux,corniches archivoltes. plus
      les       etles       Les anciennes ha-
                                       sont
bituellement formant angles et portant faible
         larges,  des     droits,   une
-   27 -                [ LIENTDE SCIE]
saillie (fig. 1). Bientôt elles se serrent, deviennent aiguës (fig. 2), se
détachentvivement sur un fond parallèle à leur face, A, ou sur un fond
taillé en biseau, B. Vers la fin du xne siècle, les angles rentrants ""!
saillants sont tronqués,D. Quelquefois,
                                      lorsque les dentsde sciede




cette époque sont d'une petite dimension, particulièrement dans les
monumentsde l'Ouest,elles sont taillées encore à anglesdroits, G. Les
dents de scie doublées chevauchées taillées ainsi que l'indique la
                       ou            sont
figure 3, de façon à présenter un rang de pointes passantsur l'autre.
Dans les archivoltes, souvent plusieurs rangs de dents de scie sont
superposés,s'alternant, et formant les saillies indiquées en E.
   Conformément à la méthode employéepar les architectesdu moyen
âge, chaquerang de dents de scie était pris dans une hauteur d'assise,
les joints verticaux tombant dans les vides. Comme ces ornements
étaient taillés avant la pose et que les appareilleurs ne voulaient pas
perdre de la pierre, il en résultait que les dents de scie d'une même
assiseétaient souvent inégales en largeur, puisqu'il fallait toujours
comprendre un certain nombre de dents entières dans une pierre,
quelle que fût sa longueur. Mais ces irrégularités ne paraissent pas
avoir préoccupé les architectes ; il faut dire cependant qu'elles sont
beaucoup plus prononcées dans les édifices bâtis avec parcimonie,
comme les églises de village, par exemple, que dans des monuments
[ DEVISJ                           - 28 -
importants. dents scieappartiennent au moyen ; rien
          Les    de              bien       âge
dansles édificesromains ne pouvaitdonnerTidéede cet ornement,

                       »-i




qui donne de vivacité profils, bandeaux, qui fait si
        tant        aux      aux      et
bien valoir le>partiesnues l'architecture.
                          de             (VoyezBATONS
                                                   ROMPUS,
ZIGZAGS.)


  DEVIS, ni. (devise}. ie siècle, on appelaitdevisou devise,
       s.           Au                                       un
projet
     graphique
            accompagné description indiquant tra-
                    d'une        écrite    un
vail à faire1 et l'estimation de ce travail.
  Ledevis onprocédaitune
        fait,      à adjudication rabais, peuprès
                               au       à
comme sepratique nosjours, si cen'est que,pour concourir
    cela       de
àl'adjudication,
              il fallaitfairepartied'uncorps métier, qu'il ne
                                           de      et
suffisait deseprésenter autorités
        pas           aux       compétentes un certifi-
                                         avec
cat,délivrésouvent complaisance. devisétaientfaits ou en bloc
                 par          Les
oudétailléss'ilsétaient bloc,à la suitedela description tra-
          :           en                              des
    Guillaume Longueil,
           de       vicomte
                          d'Auge, sergent la sergenteriePont-
                               au      de            de
   "esque, mandons laf taachede machonerie
          vous        que                      qu'il est convenant
                                                                 faire au
«pont au pain,dontmencion faiteau deviz,
                        est            vousfâchiez
                                                 crier à rabaisaccoustumé
«partouz lieuxde vostre
        les            sergenterie l'on a accoustumé
                                où                à faireiceulz
                                                              cris
«L'anmilcccmixx dix-neuf, (MARCHE, Millin.)
              et       a       Coll.
- 29   -

vaux à exécuter, il était dit que cestravaux valaient tant; s'ils fiaient
détaillés, chaque article de l'ouvrage était suivi d'une estimation. Les
 séries prix jointes aux devisn'étantpas encoreen usage,les adju-
       de
dications étaient de véritables forfaits. Nos archives départementales
conservent encore un grand nombre de ces sortes de marchés. Nous
ne savons au xmesiècle, le maître de l'Suvre faisait le devis général
           si,
de tout l'ouvragé qui lui était commandé; ce qui est certain, c'est
que, pendant les xive et xve siècles, chaque chef de corps de métier
était souvent appelé à faire un devis de la portion des travaux qui le
concernait. Ce devis fait, il soumissionnait l'ouvrage a l'nrfait ; mais
alors il n'y avait pas d'adjudication, c'est-à-dire de concurrence entre
gens de même état.

   DIABLE, m. (deable).
           s.           Ange déchu,personnification du mal. Dansl.-s
premiers monuments du moyen âge, on ne trouve pas de représenta-
tions du diable, et nous ne saurions dire à quelle époque précise les
sculpteursou peintres ont commencéà figurer le démon dans les bas-




reliefsou peintures. manuscrits
                   Les        grecsdesvne vme
                                         et siècles
                                                  qui
représentent des résurrections font voir les morts ressuscitant ; mais
les peintresn'ont figuré que les esprits célestes, diableest absent
                                                 le
de la scène.Une Bible latine du ixe ou xesiècle ', ornée de nombreuses
vignettes au trait, nous montre Job assissur les ruines de sa maison;
l'angedu mal lui parle (fig. 1) : il est nimbé et armé d'ailes; danssa
main gaucheil tient une cassolette    pleine de feu; les onglesde ses
 ' Biblioth. nation., mss. ,,.
[ DIABLE]                        - 30 -
pieds sont crochus. C'est une des plus anciennesreprésentations
du diableque nous connaissions. le démonconserve attributs
                                  Ici                  les
de sapuissance   première.Dans sculpturedu xicsiècle,enFrance,le
                               la
diablecommence jouer un rôle important : il apparaîtsur les cha-
                   à
piteaux,sur les tympans; il setrouve mêléà toutes lesscènes l'An-
                                                           de
cien et du Nouveau Testament, ainsi qu'à toutes les légendes des
saints. Alors l'imagination des artistes s'est plu à lui donner les figures
les plus étrangeset les plus hideuses tantôt il se présentesous la
                                     :
forme d'un homme monstrueux, souvent pourvu d'ailes et de queue;
tantôt sous la forme d'animaux fantastiques.




  Les chapiteauxde l'église de Vézelay,qui datent de la fin du
xiesiècle,sontremplisde ces représentations l'esprit du mal. Voici
                                          de
l'un d'eux, figurel'homme
          qui           richeorgueilleux,
                                        arraché sonpalais
                                              de
par trois démons (fig. 2) : c'est une des nombreuses visions de saint
Antoine,que le sculpteura représenté
                                   priant.
- 31 -                       [ DIABLE
                                                                  ]
  A l'article CHAPITEAU, avonsdonné une représentation du démon
                      nous
chassé veau
       du      d'or par Moïse,provenant la mêmeéglise: c'est une
                                          de
desplus énergiquesfiguresque nousconnaissions cette époque.
                                                      de
Dans images
      ces       primitives, le diable agit ou conseille.Lorsqu'il agit,
il prend la forme d'un être humain plus ou moins difforme, pourvu
d'aileset quelquefois d'une queueterminée par une fêtede serpent;
sesmembressont grêles, décharnés, mainset sespiedsvolumi-
                                       ses
neux, sa chevelure ébouriffée, sa bouche énorme ; il est nu. Lorsqu'il
conseille,il prend la figure d'un animal fantastique,sirène,dragon,
serpent, crapaud,basilic (oiseauà queue de serpent), chien à tète




d'homme. Au xn° siècle déjà, les auteurs des bestiaires s'étaient éver-
tuésà faire desanimauxréelsou imaginaires, figuressymboliques
                                          des
desvertus et desvices(voy. BESTIAIRE)
                                   ; alors, dansles sculpturesou
peintures, lorsqu'on voulait représenter un personnagesousl'influence
d'une mauvaisepassion, l'accompagnait
                      on              d'un de cesanimaux,sym-
bolede cettemauvaisepassion.Dansle musée moyenâgede la ville
                                        du
d'Avignon, nous voyons un fragmentde chapiteau marbreblanc,
                                               de
du xne siècle, représentant Job auquel safemme et sesamis viennent
faire des reproches. A côté d'Eliu, un des amis de Job, est une sirène
qui semble conseiller 3). Or, la sirène,
          le        (fig.              pendant moyen
                                             le     âge,
est le symbole la fausseté, la déception. !esportailsdes
             de           de             Sur
l DIABLE
       J                      -   32 -
églisesde cette époque, vicessont parfoispersonnitiés(voy.VICE),
                      les
et lespersonnages figurentlesvicessontaccompagnés diables
               qui                             de
qui seplaisentà les tourmenter. Les diablesapparaissent   aussidans
les paraboles légendes,
             et           commedansla parabole du mauvaisriche,
par exemple, dansles légendes -,iint Antoine et de saintBenoit,
             et                 de
qui, ont tu, disent ces légendes,avec le diable, desrapportssi fré-
                            quents.Il serait assezinutile de copier
                            ici de nombreux exemples de ces figures
                            monstrueuses;       nous    nous contenterons
                            d'indiquer les caractères donnés aux
                            représentations du diable pendant les
                            périodesdiversesdu moyen âge. Pendant
                            l'époque romane, le diable est un être
                            que les sculpteurs ou peintres s'efforcent
                            de rendre terrible, effrayant, qui joue le
                            rôle d'une puissanceaveclaquelle il n'est
                            pas permis de prendre des libertés. Chez
                            les sculpteurs occidentaux du xm" siècle,
                            laïques fort avancés comme artistes, l'es-
                            prit gaulois commenceà percer. Le diable
                            prend un caractère moins terrible : il est
                            souvent ridicule : son caractère est plus
                            dépravé qu'effrayant, sa physionomie est
                            plus ironique que sauvage ou cruelle ;
                            parfois il triche, souvent il est dupé. La
                            scènedu pèsementdes âmes,qui occupe
                            une plan- principale dans le drame du
                            Jugement dernier, nous montre un diable
                            qui >'efforce, avec assez peu de loyauté,
                            de faire pencher l'un des plateaux de la
                            balancede son côté Les démons qui ac-
                            compagnent les damnés semblent railler
                            la troupe des malheureux entraînés dans
                            !<":".
                                 enfers; quelques-uns de ces sub-
                            alternes     de   l'armée   des   ténèbres   ont
                            même pai fois un air de bonhomie bru-
                            tale qui peut faire croire à des accom-
                             modements. Cependant l'ensemble des
scènesinfernales sculptéesau commencementdu xm?siècle a toujours
un aspectdramatique fait pour émouvoir. A la porte centrale de la
cathédrale de Paris, par exemple, tout le côté occupé par les démons
et les âmesqui leur sont livrées, à la gauche du Christ, est sculpté de
main de maître ; quelques épisodes sont rendus d'une façon émou-
vante (voy. JUGEMENT DERNIER).Parmi les voussureschargéesde démons
et dedamnés  sembletrôner un diablesupérieur; il estcouronné(fig.4).
Sataille est entourée-d'un.serpent est assis un tas de person-
                                  ; il        sur
-   33 -                                  |_ DIEU J
nages,
     parmilesquels voit un évêque un roi. Cediable souverain
                  on            et
est gras,lippu ; il est pourvu de mamellesgonflées,et semble sereposer
dans son triomphe. A côté de lui sont représentées des scènes de
désordre, de confusion, de désespoir, rendues avec une énergie et un
talent d'exécution vraiment remarquables. Les peintres et sculpteurs
du moyen âge ont admis une Trinité du mal, en opposition avec la
 Trinité divine (voy. TRINITÉ). la fin du xin* siècle, le diable, dans
                                 Dès
la sculpture et la peinture, perd beaucoupde son caractère féroce ; .il
est relégué au dernier rang ; il est bafoué et porte souvent la physio-
 nomie de ce rôle. Dansbeaucoupde légendesrefaites à cette époque,
 il est la dupe de fraudes pieuses, comme dans la célèbre légende du
 moine Théophile et celle du serrurier Biscornet, qui fit, dit-on, les
 pentures des portes de la cathédrale de Paris. Ce serrurier, qui vivait
 au xivesiècle, fut chargéde ferrer les trois portes principales de Notre-
 Dame'. Voulant faire un chef-d'Suvre, et fort empêchéde savoircom-
 ment s'y prendre, il sedonne au diable, qui lui apparaît et lui propose
 de forger les pentures, à une condition, bien entendu, c'est que lui
 Biscornet, par un marché en règle, écrit, livrera son âme aux esprits
 des ténèbres.Le marchéest signé; le diable se met à l'Suvre et fournit
 les pentures. Biscornet, aidé de son infernal forgeron, pose les fer-
 rures desdeux portes latérales ; mais quand il s'agit de ferrer la porte
 centrale, la chose devient impossible, par la raison que la porte cen-
trale sert de passageau saint sacrement. Le diable n'avait pas songé
à cette difficulté; maisle marché ne pouvant être entièrement rempli
par l'une des parties, Biscornet redevient possesseurde son âme, et
le diable en est pour, sesferrua.asdes deux portes.
    On le voit, vers la fin du moyen âge, le diable a vieilli et ne fait plus
sesaffaires. Les arts plastiquesde cette époque ne font que reproduire
l'esprit de ces légendespopulaires dont nous avons suivi les dernières
tracessur le théâtre des marionnettes, où le diable, malgré sestours
et sesfinesses,est toujours battu par Polichinelle.
    Le grand diable sculpté sur le tympan de la porte de la cathédrale
d'Autun, au xn" siècle, est un être effrayant, bien fait pour épouvanter
des imaginations neuves; mais les diablotins sculptés sur les bas-
reliefs du xvesiècle sont plus comiques que terribles, et il est évident
queles artistes qui lesfaçonnaient sesouciaientassezpeu des méchants
tours de l'esprit du mal.

   DIEU. moyen âgereprésentait Dieu, dansles monumentsreligieux,
       Le
par sesSuvres; il n'était figuré quedanslesscènes l'AncienTesta-
                                                de

  1 Cespentures datentde la fin du xiiesiècleou despremièresannées xuie,et l'histoire
                                                                 du
du serrurierBiscornet un contepopulaire il nefait qu'indiquerla tendance esprits,
                    est                      ;                          des
 au xtv' siècle, à ne plus voir dans le diable qu'une puissance déchue, dont on avait faci-
lement raison avec un peu d'adresse.
                                                                      V. -    5
[ DONJONJ                    - ^-i -
ment, dans la création,lorsqu'il parle à Adam, à Gain,à Noé,lors-
qu'il apparaît Moïse.
            à       Dans nouvelle le Christreprésente
                       la       loi,                seul
la Divinité. S'il existe des images de Dieu le Père, elles se trouvent
avecle Fils et le Saint-Esprit(voy.TRINITÉ). n'est qu'à l'époquede
                                           Ce
la renaissance les artistes,sculpteursou peintres,font intervenir
                que
Dieule Pèredansles scènes    qu'ils représentent1.
                                                 Cependanton voit
quelquefois,au-dessus tympansdes portails des xiii', xrve xve
                        des                                  et
Mrr-les,représentant Christdanssagloire, aujour du jugement,Dieu
                     le
le Père en buste, bénissant; il est nimbé du nimbe crucifère, porte
une longuebarbe,sachevelure
                          tombesur sesépaules. la fin du xve
                                             A
siècle, Dieu le Père est habituellement coiffé de la tiare à triple cou-
ronne, comme pape.Nousne connaissons uneseulestatuedes
              un                           pas
xmeet xivesièclesreprésentant
                            Dieule Père; la seulepersonne    divine
prenant une placeprincipaledans les édifices religieux est le Christ
homme ou le Christ triomphant (voy. CHRIST). Vierge Marie et son
                                                La
Fils occupent tous deux l'imagination et la main desartistes (voy.VIERGE
SAINTE). sembleque Dieu leur ait délégué toute sa puissance sur les
        Il
t'-tif-s créés.


   DOME,s. m. S'emploie (improprement i pour coupole.Duonto, en ita-
lien, s'entend pour cathédrale, église épiscopale.Comme beaucoup
d'églises cathédrales d'Italie sont surmontées d'une ou de plusieurs
coupoles, on a pris la partie pour le tout. On dit le dùmedes Invalides,
le dôme du Panthéon ; on devrait dire la coupole des Invalides ou
du Panthéon (voy. COUPOLE).   // duomodi Parigi, pour un Italien, c'est
l'église Notre-Damede Paris, laquelle, comme on sait, n'est pas sur-
montée d'une coupole.

   DONJON, m. (donyun,
         s.          doignon,
                            dangon* Le donjon appartient
                                  .
«"-sentiellementà la féodalité. Ce n'est pas ecastellumromain, ce n'est
pasnonplus le retrait,la dernièredéfense la citadelledespremiers
                                       de
tempsdu moyen âge.Le donjon commande défenses château,
                                          les         du
mais il commande  aussiles dehorset est indépendant l'enceinte
                                                     de
de la forteresse moyen en cequ'il possède
               du    âge,               toujoursuneissue
particulièresurla campagne. C'estlà cequi caractériseessentiellement
le donjon,ce qui le distingued'unetour. Il n'y a pasde châteauféodal
sans donjon, comme il n'y avait pas, autrefois, de ville forte sanschâ-

  1Voyez
       l'Iconographie
                   chrétienne,
                            histoire Dieu, M. Didron.
                                   de    de         Impr.roy.,1843.
Nousrenvoyons lecteurs cetouvrage
           nos       à          excellent.
  5Dongier doingier, vieux
        ou        en     français, dire
                               veut domination,
                                            puissance:
                  t Cuerse ma damene l'ait chier,
                  « J'ai por ceu nela guerpirois,
                  f Ades
                       soies sondoingier.
                            en          «
                       (Charwon Chrestien Troif»,
                             de         di      Wackern, 18.)
                                                       p.
- 35 -                            L
teau, et comme, de nos jours, il n'y a pas de place de guerre sans
citadelle.   Toute   bonne   citadelle   doit commander     la ville   et rester
cependant indépendantede sesdéfenses.
  Au moyenâge, il en était de mêmedu château,et le donjon était
au châteauce que celui-ci était à la ville. Les garnisonsdu moyen âge
possédaientune défensede plus que les nôtres : chassées la cité,
                                                              de
elles se retiraient dans le château; celui-ci pris, elles se réfugiaient
dans le donjon ; le donjon serré de trop près, elles pouvaient encore
courir la chance de s'échapperpar une issue habilement masquée,ou
de passer à travers les lignes de circonvallation,        la nuit, par un coup
hardi. Mais cette disposition du donjon appartenant à la forteresse
féodale n'était pas seulement prise pour résister ou échapperà l'en-
nemi du dehors, elle était la conséquencedu systèmeféodal. Un sei-
gneur, si puissantqu'il fût, ne tenait sapuissance que de sesvassaux.
Au moment du péril, ceux-ci devaient se rendre à l'appel du seigneur,
se renfermer    au besoin dans le château et concourir          à sa défense ;
mais il arrivait que ces vassauxn'étaient pas toujours d'une fidélité
à toute épreuve.Souvent l'ennemi les gagnait; alors le seigneur trahi
n'avait d'autre refuge que son donjon, dans lequel il se renfermait
avec ses gens à lui. Il lui restait alors pour dernière ressource, ou
de se défendre jusqu'à l'extrémité, ou de prendre son temps pour
s'échapper,ou de capituler.
   Nous l'avons dit ailleurs (voy. CHATEAU), système de la défense
                                               le
des places, pendant la féodalité, n'était qu'une série de moyens accu-
mulés par la défiance,non-seulementenvers un ennemi déclaré, mais
enversles garnisons mêmes. C'est pourquoi l'étude des forteressesde
cette époque fournit un sujet inépuisable d'observations intéressantes.
La défiance aiguise l'esprit et fait trouver des ressources. En effet, si
quelques châteauxprésentent des dispositions d ensembleà peu près
semblables,les donjons offrent au contraire une variété infinie, soit
dans la conception générale, soit dans les détails de la défense.Les
seigneurs, pouvant être à chaque instant en guerre les uns avec les
autres, tenaient beaucoupà ce que leurs voisins ne trouvassent pas,
s'ils venaient attaquer leurs châteaux, des défensesdisposées comme
celles qu'ils possédaientchez eux. Chacun s'ingéniait ainsi à dérouter
son ennemi, parfois l'ami de Laveille : aussi, lorsqu'un seigneur rece-
vait ses égaux dans son château, fussent-ils ses amis, avait-il le soin
de les loger dans un corps de bâtiment spécial, les recevait-il dans la
grand'salle,dansles appartementsdes femmes,mais ne les conduisait-il
que très-rarement dans le donjon, qui, en temps de paix, était fermé,
menaçant,pendant qu'on sedonnait réciproquement des témoignages
d'amitié. En tempsde paix, le donjon renfermait les trésors, les armes,
lesarchivesde la famille, mais le seigneurn'y logeaitpoint; il ne s'y
retirait seulement, avec sa femme et sesenfants,que s'il lui fallait
appelerune garnisondansl'enceintedu château.
                                           Comme ne pouvait
                                                il
[ DONJON
       ]                           -    30 -
y demeurer s'y défendreseul,il s'entouraitalorsd'un plusou moins
         et
grandnombred'hommes  d'armes sasolde,qui s'y renfermaient
                              à                             avec
lui. De là, exerçantune surveillance minutieuse sur la garnison et sur
lesdehors le donjonest toujoursplacéen facedu point attaquable
           (car
de la forteresse), fidèleset lui tenaient en respectlesvassaux
                 ses                                         et
leurs hommesentassésdans les logis ; à toute heure pouvant sortir et
 rentrerpar desissues masquées bien gardées, garnisonne savait
                                 et            la
 pasquelsétaientlesmoyens défense, naturellementle seigneur
                             de         et
faisaittout pour qu'on les crût formidables. est difficile de trouver
                                           Il
 un plus beauprogramme   pour un architectemilitaire; aussiles don-
jons, parmi les édifices du moyen âge,sont-ils souvent     cdes chefs-
d'u-uvrede prévoyance.Nousavonstrouvé dansces constructions, peu
connues généralement ou incomplètement étudiées, des dispositions
qui demandentun examenattentif, parce qu'elles mettent en lumière
un des côtés   de la vie féodale   '.
  La raison première qui fit élever des donjons fut l'invasion nor-
mande. Les villS mérovingiennes devaient fort ressembler aux villS
romaines; mais quand les Normands se jetèrent périodiquement sur
h- continent occidental, les seigneurs, les monastères, les rois et les
villes elles-mêmes songèrent à protéger leurs domaines par des sortes
de blockhaus de bois que l'on élevait sur le bord des rivières et autant
que possible sur des emplacementsdéjà défendus par la nature. Ces
forteresses,dans lesquelles, au besoin, on apportait à la hâte tout ce
qu'on possédait de plus précieux, commandaient des retranchements
plus ou moins étendus, composésd'un escarpement couronné par
une palissade et protégé par un fossé. Les Normands eux-mêmes,
lorsqu'ils eurent pris l'habitude de descendresur les côtesdes Gaules
et de remonter les fleuves,établirent dans quelques îles près des eni-
lioiichures, ou sur des promontoires, des camps retranchés avec une
forteresse,pour mettre leur butin à l'abri des attaques et protéger
leurs bateauxamarrés. C'est aussidans les contrées qui furent parti-
culièrement ravagéespar les Normands qu'on trouve les plus anciens
donjons, et ces forteresses primitives sont habituellement bâties sur
plan rectangulaire
                 formantun parallélogramme
                                         diviséquelquefoisen
di'ux parties.
   Sur beaucoupde points des bords de la Seine, de la Loire, de l'Eure,
et sur les côtes du Nord et de l'Ouest, on trouve des restes de ces
donjons primitifs; mais ces constructions,modifiéesprofondément
depuisl'époqueoù ellesfurent élevées, laissent
                                      ne        voir que des sou-
bassements
        souvent
              même
                 incomplets. paraîtraitque lespremiers
                           Il

  ' Jusqu'àprésent ne s'estguère
                  on             occupé, le monde
                                        dans         archéologique, de l'ar-
                                                                   que
chit>'ctur.?
          religieuse de l'architecture
                   ou                civile; cependant
                                                    l'architecture
                                                                 féodale,
                                                                        dont
le donjon l'expressionplus
        est         la   saisissante, supérieure,
                                  est         à notre
                                                    avis, toutceque
                                                        à
l'art du constructeurproduitaumoyen
                   a              âne.
-    37 -                      [ DONJON
                                                                              ]
 donjons,bâtisde maçonnerie suivant donnée peuprès uniforme,
                                  une          à
 ont été faitspar les Normands
                             lorsqu'ils sefurent définitivementéta-
 blissurle continent
                   (voy.
                       CIIATEAU)l'un desmieuxconservés
                             ; et                    parmi
 cesdonjonsest celui du châteaud'Arqués,près de Dieppe,construit
 vers1040 Guillaume,
        par       onclede Guillaume Bâtard. disant
                                  le      En     que
 le donjon d'Arquésest un desmieuxconservés, ne faut pascroire
                                           il
 qu'ontrouvelà un édificedont lesdispositions
                                            soientfaciles saisir
                                                        à
au premier coup d'Sil. Le donjon d'Arqués,réparé au x" siècle,ap-
proprié au servicede l'artillerie à feu au xviesiècle, mutilé depuis
la Révolutionparles mainsdeshabitants village, qui en ont enlevé
                                        du
tout ce qu'ils ont pu, ne présente, au premier aspect, qu'une masse
informe de blocagesdépouillés de leurs parements, qu'une mine rava-
géepar le tempset par les hommes.Il faut,observer restesavecla
                                                ces
plus scrupuleuse attention, tenir compte des moindres traces, exa-
miner les nombreux détours des passages, réduits ; revenir vingt
                                           les
fois sur le terrain, pour se rendre compte des efforts d'intelligence
dont les constructeurs ont fait preuve dans la combinaison de cette
forteresse, une des plus remarquables,à notre avis.
   Disons d'abord un mot de la bâtisse. Ici, comme dans la plupart des
édifices militaires de 1époqueromane, la construction est faite suivant
le mode romain, c'est-à-direqu'elle consiste en un blocage composé
de silex noyé dansun bain de mortier très-dur et grossier, parementé
de petites pierres d'appareil de Ora,loà Om,20 hauteur entre lits,
                                               de
sur Om,20 Om,32 long. Ce parement est un calcaire d'eau douce
          à         de
provenant de la vallée de la Scie, d'une bonne qualité, quoique assez
tendre,   mais durcissant   à l'air'.       Nous devons réclamer   toute l'atten-
tion de nos lecteurs pour nous suivre dans la description suivante,que
nous allons essayerde rendre aussi claire que possible.
   La figure 1 donne le plan du rez-de-chaussée donjon d'Arqués.
                                                  du
qui setrouve situé près de la porte méridionale du château(voy. CHA-
TEAU, 4). En A, est l'entrée avec son pont volant, sadouble dé-
       fig.
fense B, en forme de tour, avec large mâchicoulis commandant la
porte A. Un long couloir détourné conduit dans la cour intérieure.
En C, était un petit poste, sanscommunication directe avec l'intérieur
du donjon, mais enclavédansson périmètre. Pour pénétrerdans le
fort, il fallait sedétournerà gauche arriver à la porte D. Cetteporte
                                   et
franchie, on trouvait une rampeà droite avec une seconde     porte E
percéeà traversun contre-fort;puis,en tournantà maingauche,
                                                          on
montaitun degrétrès-longE', direct et assez
                                          roide. Nousy reviendrons
tout à l'heure.Le long du rempartdu château F, et masqué
                                          en           du
dehors par le relief du chemin de ronde crénelé, on arrive à une autre

  1Cettequalité de pierre était employée parlesRomains on la retrouve
                                       déjà          ;               dans
le théâtre
         antique Lillebonne.
               de         Depuis xnr siècle, a cessé l'exploiter,
                               le          on      de          nous
ne savonspjurquoi.
[ IiONJU-N
        ]                            - 38 -
porte G très-étroite, qui donne entrée dansune caged'escalier conte-
nant un degn- central sf-détournant à main gauche, formant une révo-
lution complète, cl aniwnt a un palier I. d'où, par une rampe tour-
nanta dnnte dansI épaisseur mur, on munie au second
                          du                      étage,
                                                       ainsi




que nous allons le voir. Les deux salles basses J, J, n'avaient aucune
communication diivcle avec le dehors (le couloir L ayant été ouvert
au xve siècle) et n'étaient même pas en communication entre elles.
Un devait descendredans ces deux salles bassespar des escaliers ou
échellespassantpar des trappesménagées      dans le plancherdu premier
étage. Ces salles étaient de véritables celliers propres à contenir des
provisions. En K, est un puits de plus de 80 mètres de profondeur
et dont l'enveloppe est maçonnée jusqu'à la hauteur du plancher
du second étage. N'omettons pas de signaler l'escalier M, taillé dans le
roc (craie) et descendant par une pente rapide jusqu'au fond du fossé
extérieur. Signalonsaussi l'escalier N qui passe par-dessusle couloir
d'entrée   B; son utilité   sera bientôt   démontrée.
  Voyons le plan du premier étage (fig. 2). On ne pouvait arriver à cet
étageque par l'escalier à vis 0, communiquant de ce premier étage au
second, c'est-à-direqu'il fallait descendre premier étage après être
                                          au
monté au second; ou bien, prenant l'escalier N (mentionné tout à
_ 39 -                        L DONJON
                                                                    J
l'heure)passant travers tour commandant
             à        la             l'entréeB, montantun
degré,tournantà main droite, dansun étroit couloir avecrampe, on
entrait dansl'antésalle et de là on pénétraitdansunedessallesJ'du
                       P,
premierétage donjon.
           du      Quant la salleJ", il fallait, poury arriver,
                       à




se résoudre à passerpar une trappe ménagéedans le plancher du se-
condétage.Tout cela est fort compliqué;ce n'es,t
                                               rien encorecepen-
dant. Essayonsde nous souvenir de ces diverses issues, de ne pas
perdre la trace de ces escaliers et de ces couloirs, véritable dédale.
  Arrivons au second étage(fig. 3). Là encore existe le mur de refend
non interrompu, interdisant toute communication entre les deux salles
du donjon. Reprenonsla grande rampe E' que nous avonsabandonnée
tout à l'heure ; elle arrive droit à un palier sur lequel, à main gauche,
s'ouvre une porte entrant directement dans la salle J'"'. Mais il ne faut
pascroire qu'il fût facile de gravir cette longue rampe: d'abord, à
droite et à gaucheexistentdeuxtrottoirs R, de plain-piedavecle palier
supérieur, qui permettaient à de nombreux défenseurs d'écraser l'as-
saillant gravissant ce long degré; puis plusieurs mâchicoulis ouverts
dans plancher
    le      supérieur cet escalierfaisaient
                    de                    tomberunepluie
uu.vii»                           40 -

de pierres, de poutres,d'eaubouillantesur les assaillants. laçage
                                                         De
d'escalier à révolution que nous avons observéeà droite dans les plans
du rez-de-chaussée du premier étage, par la rampe détournée prise
                     et
aux dépensde l'épaisseurdu mur, on arrive au couloir S, qui, par une
|ictitf porte, permet dVntn-r dans la salle J"". De sorte que si, par
Mii-priM-ou autrement,un ennemiparvenait à franchir la rampeE',
les défenseurspouvaient passerpar le couloir S, sedérober, descendre




                            10'


                                                     Kl




par la cage de l'escalier 1 (plan du rez-de-chaussée),
                                                    sortir par la
porte G, aller chercher l'issue M communiquant avecle fossé; ou en-
core remonter par l'escalier N, passerdans la tour B (plan du premier
étage),rentrer dans la salle J' par l'antésalle P, prendre l'escalier à vis,
rt sejoindre à la portion de la garnison qui occupait encore la moitié
du donjon. Si, au contraire, l'assaillant, par la sapeou l'escalade(cequi
n'était guère possible), s'emparait de la salle J'" (plan du deuxième
étage,fig. 3j, les défenseurspouvaient encoresedérober en sortant par
l'antésalle P' et en descendantles rampesT communiquant, ainsi que
nous l'avonsvu, soit avecla salle J' du premier étage, soit avec l'esca-
lier N. Ou bien les défenseurs pouvaient encore monter ou descendre
l'escalier à vis 0, en passant à travers le cabinet V. Du palier T on
41 -                     L DONJON
                                                                      ]
descendait au terre-plein U commandé par des meurtrières percées
dans les couloirs   S, S'.
   De tout ceci on peut conclure déjà que la garnison du donjon était
double dans les deux étages (premier et second); que ces deux frac-
tions de la garnison n'avaient pas de communication directe entre
elles; que, pour établir cette communication, il fallait monter au troi-
sième étage occupé par le commandant, et que, par conséquent, si
l'un des côtés du donjon était pris, la garnison pouvait se réunira la
partie supérieure, reprendre l'offensive, écraser l'assaillant égaré au
milieu de ce labyrinthe de couloirs et d'escaliers, et regagnerla partie
déjà perdue.




                                                 w
                                                 w




  Le troisième
             étage 4) estentièrement
                 (fig.            détruit,et nousne pou-
vons en avoir une idée que par les dessins 1708,reproduitsdans
                                          de
l'ouvrage M. Deville Ces
        de         '.   dessinsindiquentles mâchicoulis
                                                      qui
existaient encore à cette époque dans la partie supérieure,et la
dispositiongénérale cet étage,convertien plate-formedepuis
                    de
le xvesièclepour placerde l'artillerie à feu. M. Devilleneparaitpas
 1 Histoire du château't'Arques.Rouen, 1839.
                                                        V. -    6
[ DONJON
      J                          - 4- -
reconnaître des
        l'âge voûtes couvraient en1708 second
                   qui       encore  le
étage.
     Cependant
             lesprofils arcs ces
                      des de voûtes 5)fontassez
                                     (fig.
voirqu'elles
          appartiennentrestaurations finduxve
                    aux          dela       siècle.
Primitivement, étages donjon,
             les     du      conformémentla méthode
                                        à
ini mande,
         n'étaient
                 séparés pardes
                       que     planchers boisdonton
                                      de




trouve lestraces sur les paroisintérieures.Le plan de la plate-forme
donnédans les dessins 1708fait assezvoir que le mur de refend
                         de
Mt-xistait plus au troisièmeétage. C'était de cet étage,en effet,que
h- commandement devait se faire et la défense s' organiser avec en-

   Ce plan donc (fig. 4) indique une seulesalle X, avec un poteau cen-
tral, destiné à soulager la charpente supérieure; un réduit Y, qui pou-
vait servir de chambre au commandant; les mâchicoulis percésdansla
chambre Z, au-dessusde la grande rampe de l'escalier; les deux mâ-
chicoulis a, a, auxquelson arrivait par les deux baies b, b; le couloir ce
de défense, pris dans l'épaisseur du mur au-dessus des arcs de ces
mâchicoulis, et les mâchicoulisd'angle d, d. Dansce plan, on voit aussi
la défense la traverse
         de           equi commandait dehorset permettaitd'ob-
                                    le
server ce qui se passaitdans le fossédu côté de la porte. En /"est une
cheminée, et en h un four, car le donjon contenait un moulin (à bras
probablement). Nous ne possédonssur la disposition de l'étage supé-
rieur créneléquedesdonnées   très-vagues,
                                        puisqueen 1708 édifice
                                                      cet
était détruit ; nousvoyonsseulement,dansun comptede réparations
de 1355 1380 quedestourellescouvertes plomb terminaientcet
         à       ',                       de
étage: ces tourellesdevaientêtre des échauguettespour abriter les
défenseurs, qu'il enexiste
         ainsi           encore sommet donjon Cham-
                              au     du      de
bois2. plandecetétage, nous
     Le              que  donnons 6),indique /,/'
                                (fig.      en
deuxéchauguettes
               ; l'échauguette montrantsonmâchicoulis ouvert
                             /'                      i
surla rampe grand
          du    escalierdeplus,enm,on aperçoit ouver-
                      ;                     les
tures des autres mâchicoulis commandant les rentrants des contre-
forts. Celuim' s'ouvraitsur la rampeinférieuredu grandescalier,
montantderrièreun simplemur de gardenoncouvert,tracéen D'dans
le plan du rez-de-chaussée 1).
                        (fig.
  1 Manuscrit la Bibliothèque
            de              nationale.
  a Voyez loin ce donjon.
        plus
-   43 -                     [ DONJON
                                                                   J
   La figure 7 présentela façade donjond'Arquéssur la cour. EnA,
                               du
est le débouchédu grand couloir de la porte extérieure ; en B, l'entrer
de la rampedu donjon.Lesautrespartiesde cettefigure s'expliquent
 d'elles-mêmes l'examen des plans
              par
                                                              6




  La figure 8 donnela coupedu bâtimentsur la ligne briséeAA,BB,
des plans. En G, est le petit corps de gardetracé en G sur le plan
du rez-de-chaussée; D, l'escalier à révolution situé sous la grande
                  en
rampe,dont le palier arrive en E; on voit, en F, les mâchicoulisqui
commandent ce palier. Aujourd'hui la construction ne s'élèvepas au-
dessusdu niveauG; en 1708, elle existait jusqu'au niveau H, et l'exlra-
dos des voûtes faites au xvesiècle ne dépassait pas ce niveau G : de
sorte que les murs compris entre G et H servaient de nierions, et les
baies d'embrasures pour des bouches à feu. Les pièces braquées sur
cette plate-forme contribuèrent, en tirant sur les troupes du duc de
Mayenne, au succèsde la bataille gagnéedans la vallée d'Arqués par
Henri   IV.
  La figure 9 trace la coupe du donjon sur la ligne GG,DD,des plans.
En A, se détachedu corps principal le contre-fort servant de traverse,
pour voir le fond du fosséet le commander du sommetdu donjon. EnB,
est tranché le couloir au niveau du deuxième étage qui commande
le chemin de ronde D et le terre-plein G.En E, se voient les grands
mâchicoulis avec la défensesupérieure à deux étagesprise aux dépens
des murs      sur les arcs.
  La coupe(fig. 10), faite sur la ligne EE,FF des plans, permet de
comprendrela combinaison    ingénieuse escaliers. A, seprofile
                                       des          En
la granderampearrivantau second
                              étage
                                  avecles mâchicoulis
                                                    supé-
[ DO.NJUN
       J                    -   44 -
rieurs qui commandent dernièresmarches son palier. En R,on
                        ses                 et
voit l'un des deux trottoirs disposés
                                    pour recevoir les défenseurs
                                                               de




la rampe pourécraser assaillants. D, apparaît tracede
       et          les         En          la
l'étroit
       degré
           intérieur aboutit couloir indiqué le plan
                   qui    au       S       sur     du
- 43 -                       [ DONJON ]
 deuxièmeétage, et qui permet aux défenseurs de se dérober ou de
 sortir par l'escalier à révolution B. En G,est un contre-palier qui com-
 mande   les révolutions   de l'escalier   B.




 Le château
          d'Arqués,
                  admirablement entouré fossés
                             situé,    de    larges
et profonds,commandé un donjonde cetteimportance,devaitêtre
                   par
[ DONJON
      ]                  - 46-
une inexpugnablel'artillerie A peine
  place         avant     àfeu.      construit,
                                            il fut
assiégé Guillaume
     par       leConquérant, futprisque famine,
                         etne          par
après long
    un   blocus.
               Réparéreconstruit partie Henri
                    et        en      par       1
en1123, fut assiégé Geoffroy
     il           par      Plantagenet, ne put y entrer
                                    qui




qu'après mortdeson
       la         commandant,
                          Guillaume
                                  Lemoine, parune
                                        tué
flèche cesiège
      :         avaitduréuneannée entière(1145)
                                              Philippe-Auguste
investitle châteaud'Arqués 1202, levabientôtle siège la nou-
                           en     et                 à
velle de la captivitédu jeuneArthur de Bretagne,
                                               tombéentreles
- -47 -                   [ DONJON
                                                                ]
mains de Jean-sans-Terre. Le donjon d'Arqués fut la dernière forte-
ressequi serendit au roi de France, aprèsla conquête de la Normandie
échappéedes mains de Jean-sans-Terre.   Henri l", comme nous l'avons




dit, fit exécuter travaux
                 des     considérables château
                                      au       d'Arqués mais
                                                       ;
l'examen constructions
           des           existantes peutfaire supposer le
                                   ne                  que
gros Suvre du donjonappartienne cetteépoque.
                                 à             Peut-êtreHenri
restaura-t-il parties
             les     supérieures n'existent ; peut-être
                              qui         plus         même
[ UU.NJUN
       J                       -   48 -
les grandsmâchicoulis la façade(fig. 7) datent-ils du règnede ce
                       de
prince,car les arcs de ces mâchicoulis,que nous avonsfigurésplein
cintre, sont des arcs brisés sur le dessinde 1708,tracé incorrect d'ail-
leurs, puisqu'il n'indique pas avec exactitudeles partiesde la con-
struction que nous voyons encore debout. Quant aux dispositions
générales,quant au systèmede dégagements,       d'escaliers, avec un peu
de soin on en reconnaît parfaitement les traces : c'est en cela que le
donjon d'Arqués, qui jamais ne fut pris de vive force, est un édifice
militaire du plus haut intérêt, et, malgré son état de ruine, beaucoup
pluscomplet, au point de vue de la défense, que ne le sont les célèbres
donjons de Loches, de Montrichard, de Beaugency,construits à peu
près sur les mêmes données. Ce qui fait surtout du donjon d'Arqués
un type complet, c'est sa position dans le plan du château : protégé
par les courtines de la placeet deux tours, il commandecependant les
dehors; il possède sa porte de secours extérieure bien défendue; il
protège l'enceinte, mais aussi il peut la battre au besoin avec succès;
il est absolument inattaquable par la sape,seul moyen employé alors
pour renverserdes murailles; il permet de renfermer et de maintenir
une garnisonpeu sûre, car sesdéfenseursne peuvent agir qu'en aveu-
gles et sur le point qui leur est assigné. Une trahison, une surprise
n'étaient pas praticables, puisque, une partie du donjon prise, il deve-
nait facile à quelqueshommes déterminés de couper les communica-
tions, de renfermer l'assaillant, de l'écraser avant qu'il sefût reconnu.
Gomme dernière    ressource,   le commandant   et ses hommes dévoués
pouvaientencore s'échapper.Le feu seul pouvait avoir raison de cette
forteresse; mais quand on considère la largeur des fossés du château
creusésau sommetd'une colline, l'élévation des murs, l'absence d'ou-
verturesextérieures,on ne comprend pas comment un assaillant aurait
pu jeter des matières incendiaires sur les combles, d'autant qu'il lui
était difficile de s'établir à une distanceconvenable
                                                    pour faire agirses
machines de jet avec succès.
  Lesdonjonsnormands les donjonsromans,en gênerai,sont éle-
                   et
vés sur plan rectangulaire : c'est une habitation fortifiée, la demeure
du seigneur;ils contenaientdescelliersou caves pour les provisions,
une chapelle, sallesavec
              des         cabinet,et toujours, au sommet, grand
                                                          un
espace libre pour organiserfacilementla défense.La plupart de ces
logisquadrangulaires
                   possèdent escalier
                           leur     principalséparé corps
                                                   du
de la bâtisse, quelquefois mur derefendqui lesdiviseen deux
             et          ce
partieségales.
             L'entrée habituellement
                    est            placéebeaucoup au-dessus
du sol,au niveau premierétage. nepeut s'introduiredansle don-
                du               On
jon quepar une échelleou au moyend'un pont volant avecescalier
de bois, qu'on détruisaiten tempsde guerre.
 Le petit donjon Chambois
                de       (Orne), date xne
                               qui    du   siècle,
                                                 pré-
sente plupart cesdispositions détail. planestrectangu-
    la        de           de       Son
laire, quatre
     avec   renforts
                   canvs angles. tourcarrée,
                       aux    Une         posée
surundeses
         côtés,
              contenait l'origine petitscabinets un
                     dans       de             et
_ 49 -                    L DONJON ]
escalier de bois couronné d'une défenseet ne montant que jusqu'au
troisièmeétage. arrivaità la défense sommet un escalier
              On                    du       par
àvispratiqué un descontre-forts
            dans                 d'angle. partiessupérieures
                                        Les
du donjon furent refaitesau xivesiècle et conformément système
                                                       au
de défense cette époque mais,desdispositions
           de              ;                     premières, reste
                                                             il
encore trois étageset un chemin de ronde supérieurextrêmement
curieux.Le plan du donjonde Chambois donnéci-contre(fig. 11).
                                       est
On voit, en A, la tourelle carrée accoléeau corps de logis, et dans
                                   li




laquelle, au xive siècle, on a fait un escalier à vis à la place des em-
marchementsde bois. Ce donjon n'était pas voûté, non plus que la
plupart desdonjons normands; les étagesétaient séparés des plan-
                                                            par
chers de charpente portés sur des corbelets intérieurs. Sa porte est
relevée à 6 mètres au-dessus du sol, et s'ouvre sur le flanc de la tour-
carrée contenant l'escalier de bois ; on ne pouvait arriver à cette porte,
dont le seuil est au niveau du plancher du premier étage,qu'au moyen
d'une échelle, et le donjon ne se défendait, dans sa partie inférieure,
que par l'épaisseur de ses murs. Au commencementdu xive Meele,
l'ancien crénelagefut remplacé par un parapet avec mâchicoulis cré-
neauxet meurtrières. Sur les quatre contre-forts d'angle furent élevées
de belles échauguettesavec étage supérieur crénelé, à la place, pro-
bablement, des ancienneséchauguettesflanquantes.
   Voici (fig. 12)l'élévation du donjon de Chamboisdu côté de la petite.
tour carrée avant la construction des crénelages du ie siècle. La
bâtisse du xif siècle s'élève intacte aujourd'hui jusqu'au niveau B;
c'estau niveauG que s'ouvrela poterne.Mais la particularité la plus
curieuse du donjon de Chambois consiste en un chemin de ronde
supérieur qui, sousle crénelage, mettait les quatre échauguetteset la
petite tour accolée en communication les unes avec les autres, sans
qu'il fût nécessaire passerdans la sallecentraleoccupée le
                      de                                          par
commandant. défenseétait ainsi complètement
               La                                     indépendante    de
l'habitation,et elle occupaitdeux étages,  l'un couvert, l'autre décou-
vert. Voici, en coupe (fig. 13), quelle est la dispositionde ce chemin
derondecouvert fait le tour du donjonet réunitleséchauguettes
             qui
sous crénelage. cheminde rondeexisteencore peu prèscom-
    le        Ce                              à
plet. Le donjon est construit en moellonsréunispar un excellentmor-
                                                         v.   -   7
ARCHITECTURE FRANÇAISE- VIOLLET LE DUC 5
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ARCHITECTURE FRANÇAISE- VIOLLET LE DUC 5

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  • 5. DICTIONNAIRERAISONNÉ DE L'ARCHITECTURE FRANÇAISE DU XIe AU XVIe SIECLE "Droits de Iraduction et de reproduction réservés.
  • 6. B- 73t7. - Irni'F. MOTTEROZ MARTINET,7, rue Saint-Benoit, Paris et
  • 7. DICTIONNAIRE RAISONNÉ DE L'ARCHITECTURE FRANÇAISE DU XIe AU XVIe SIECLE PAR E. VIOLLET-LE-DUC ARCHITECTE TOME CINQUIEME PARIS LIBRAIRIES-IMPRIMERIES RÉUNIES ANCIENNE MAISON MOREL 5, RUE SAINT-BENOIT, 5
  • 8.
  • 9. DICTIONNAIRE RAISONNÉ DE L'ARCHITECTURE FRANÇAISE DU XIe AU XVIe SIÈCLE DAIS,s. m. C'est le nom qu'on donne à des pierres saillantes, plus ou moins ornéesde sculptures, qui sont destinéesà couvrir des statues à l'extérieur et. mêmeà l'intérieur des édificesreligieux et civils du moyen âge. Les artistes de cette époque ne trouvaient pas qu'il fût convenable d'adosserune tigure de saint ou de personnage célèbre à un mur, sanspréserver sa tète de la pluie ou de la poussière par une sorte de petit auvent tenant à la con- struction. Ce n'est guère qu'à dater i du xncsiècle, cependant, que les dais furent, presque sans exception, pla- cés au-dessus des statues extérieures. Quelquefois, à cette époque, comme, par exemple, sur la face du porche de l'église de Moissac, les dais ne sont qu'une assise basse, une dalle taillée sur ses faces en forme d'ar- cades(fig. 1). Néanmoins on voit, dans des monuments du xne siècle, des dais richement décorésdéjà et qui figurent de petits monuments suspendus au-dessus statues. des L'église Saint-Sauveur Dinan, du de desdeux côtésdu portail, nousmontredeux dais,importantscomme masse et délicatement travaillés, qui couvrent des figures de saints. Taillés dans un granit friable, ils sont malheureusement très-altérés par le temps. Quelquefois les statuesétant adosséesà des colonnes v. - l
  • 10. [ DAISJ - 2 - les dais tiennent également à leurs fûts. Alors la colonne, la statue, son supportet le daissont taillés dansun seul morceaude pierre. Au portail royal de la cathédralede Chartreson remarque,suspendus sur la tète desfiguresdu xn' sièclequi décorentles trois portes,plu- sieursdais d'un beaustyle; nousdonnonsici (fig. 2j l'un d'eux. l.i "- dais nous fournissent souvent des motifs variés de couronne- ment^ d'édifices, c'est-à-dire certaines parties de ces édifices qui sont presque toujours détruites ou modifiées. Il est à remarquer, même pendant les xuc et XIIIesiècles, que ces petits modèles reproduisent généralementdes exemplesd'édifices antérieurs à l'époque où les dais ont été sculptés. Ce fait peut être observé au-dessusdes statues de la partiecentrale portailoccidental la cathédrale Paris(fig. 3). du de de
  • 11. - 3 - [ DAIS] Cesdais figurent encore des coupoles, des combles plats, comme on n'en faisait plus alors dans cette partie de la France. Les daisqui protègent les statuesdu xnesiècle et du commencement du xme, placéesdansles ébrasementsdes portails, sont taillés sur un modèle différent. Chaquestatue possèdeson cul-de-lampe et son dais particuliers. Cependantil est à cette règle une exception fort remar- quable à la porte de la Vierge de la façadeoccidentale de Notre-Dame deParis. statues décorent deux Les qui les ébrasementscette de porte sont surmontées d'unesériede daistouspareils,qui formentau-dessus dela têtedeces statues abrid'unstylepeu un commun. sculpture La delaporte laVierge d'ailleurs de est empreinte caractère d'un original, etnousne connaissons de cetteépoque rien (1215 1220) puisse à qui lui être comparé commegrandeurde compositionet commebeauté d'exécution. (fig.4) comment disposés daisformant Voici sont ces une
  • 12. [ DAIS] - 4 - sorte d'entablement au-dessusdes chapiteaux des colonnettes placées entre et derrière les statues, et ne se confondant pas avecces chapi- teaux même-, ainsi que cela se pratiquait alors. Les monumentsreligieux de la Bourgognesont presquetous dé- pouillésde leursstatuesextérieures.Danscette province,la révolution du derniersièclea mutiléles églises avecplusd'acharnement dans que l'Ile-de-Franceet les provincesde l'Ouest.Jetant basles statues,la rage des iconoclastesn'a pas respecté davantagece qui les accompa- gnait, et les sculpturesdes portails ont été non-seulement brisées, mai- coupéesau ras des murs, ainsi qu'on peut le voir à Semur, à Beaune,à Notre-Dame de Dijon. Le peu de dais qui restent du com- mencement du xme siècle, dans cette province, font regretter qu'on h-- ait presquepartout détruits, car cesraresexemplessont admira- blement composéset sculptés. On en jugera par l'exemple que nous <t«'rinonsici fig. 5 , et qui provient du portail de la petite église de Saint-Père-nus Vézelay.Ce dais était peint comme toute la sculpture du portail. La statue était adossée la colonnette A, dont le chapiteau à e-t pénètre par le daU. A cette époquedéjà, les dais bourguignons sont surmontésd'édicules fn foi un- de pyramide ou de tour, posés sur l'assiseengagéedans la kiti--e. Cette superfétation ne se trouve que plus tard dansles édifices île l'Ile-de-France et de la Champagne. Vers le milieu du xme siècle, au moment où l'architecture devient plus délicat^, l'ornementation plus fine, les dais sont souvent d'une extrême richesse de sculpture: alors ce sont de petits châteaux cou- ronnés de tours crénelées, avec leur donjon. A l'intérieur de la sainte Chapellede Paris, au-dessusdes douze apôtres adossés aux piliers, on voit des dai- crmele- dont les tourelles sont percéesde fenêtres rem- plies de verres bleus ou rouges. Mais les dais les plus remarquables en ce genre, que nous connaissions,existent au-dessusdes figures de la porte du nord de la cathédrale de Bordeaux fig. 6) '. Jusqu'à celte époque, ainsi que nous l'avons fait remarquer tout à l'heure, les dais d'une même ordonnance de statuesjuxtaposéessont variés dans leur forme et leur dimension: mais, à dater du milieu du xme siècle, les dais d'une même rangée de figures sont habituellement semblableset forment une ceinture d'arcatures uniformes, ainsi qu'on peut le voir au portail occidental de la cathédrale de Reims fig. 7i ; cependant ils ne sont pas encore surmontés de hautes pyramides, si ce n'est en Bourgogne,où l'on voit déjà, au milieu du xm' siècle,quelques dais terminés en façon de pinacles ou clochetons. Pendant le xiv6siècle, le- dais prennentbeaucoup d'importance,se couvrentde détails, sont taillés en forme de petites voûtesprécieusement travail- Cette portesetrouveaujourd'hui engagée une sacristie dans ; toutela sculpture en estfort belle. statues douze Les des apôtres étéenlevéescette et sont ont de porte déposées depuis peu dans la cathédrale.
  • 13. - 5- [ DAIS] lées: quelquefois,danslesébrasements portails, souslesporches, des ils figurent une arcaturesaillantedécoupée, portée de distanceen distance des sur pilettes très-déliées, lesquelles alors entre sont posées lesfigures. voitdes On pinacles disposés le porche ainsi sous occidental nonterminé l'église de Saint-Urbain Troyes(fig. 8j, sous porche de le
  • 14. [ DAIS ] - 6- de l'église Semur Auxois. de en Alors,au lieu de poser desculs-de- sur lampe, statues debout, unesailliecontinue recevant les sont sur A, les pilettes (fig. ; elless'abritent sous galerie B 8) ainsi une profonde,peu- ventprendre mouvements setoucher, des variés, fairepartied'une même scène,comme l'Adoration des mages,la Présentation au temple, le Baptême Jésus-Christ, Cette de etc. dispositionnouvelleseprêtait au sentimentdramatiqueque cherchaitdéjàla statuaire cette époque. de Au-dessusdes statuesisolées, poséessoit à l'intérieur, soit à l'exté- rieur desédifices, xivesiècle,les daissont généralement au surmontés de richespyramides jour qui n'offrent rien de particulier et ressem- à blent à toutesles terminaisons clochetons des d'alors(voy. PINACLE). Sans changer notablement les formes de ces dais du xive siècle, le xvesiècle ne fait que les exagérer. Les dais sevoient encore dans l'ar-
  • 15. l UA1S J 'chitecture du xvie siècle au-dessus figures; ils sont refouillésà des l'excès,couverts détails sansnombre: tels sont ceuxdu portail de de la cathédrale Tours,ceuxde l'égliseSaint-MicheldeDijon. Il parait de inutile de donnerdes exemples cesderniersdétails,qui sontentre de les mains de tout le monde. Les stalles de bois des chSurs des églises étaient surmontées de dais qui préservaient les religieux du froid. Ces dais ont une grande importance comme ouvrage de menuiserie (voy. STALLEJ. Quelquefois des statues assises du Christ ou de la sainte Vierge, dépendantde retables ou poséesdansles tympans des portails ou mêmedes pignonsd'églises, sont sculptéessousun daisporté sur des colonnes, disposé comme un cyborium. Ces sortes de couronne- ments accompagnantdes figures sacréesméritent toute l'attention des artistes, car ils fournissent des exemplesde cesdécorations intérieures de sanctuaires, détruites en France aujourd'hui, sans exception. Un retablefort curieux, du commencement xn* siècle,et qui fut, il y a du quelques années, l'objet d'un procèsentrel'État et un conseil fa- de brique qui avait vendu cet objet à un marchandde curiosités(procès gagné l'État,et à la suite par duquel bas-relief réintégré le fut dans l'église de Carrières-Saint-Denis, Paris), secompose trois su- près de jets : d'uneAnnonciation,d'un Baptême Jésus-Christ, au centre, de et,
  • 16. L DAISJ - S- d'une figure assisede la Vierge tenant l'Enfant sur sesgenoux. L;t Vierge surmontée daisfigurant Jérusalem est d'un la céleste, portésur
  • 17. - 9- [ DALLAGE ] deux colonnes (fig. 9j. A la cathédrale de Chartres, dans le tympan de la porte de droite du portail royal, on voit aussi une Vierge dansla même attitude, surmontée d'un dais. A la cathédrale de Paris, la porte Sainte-Anne présente au sommet de son tympan un dais magnifique protégeant la statue assise de la mère de Dieu. L'article ARCHE D'AL- LIANCE Dictionnaire donne un dessin du dais posé au-dessusde la du statue adosséeau trumeau de la porte de la Vierge (même édifice). DALLAGE, m. De tout temps et dans tous les pays on a employé, s. pour revêtir les airesdesrez-de-chaussée, soit dansles édificespublics, soit dans les habitations particulières, despierres plates, dures, polies, jointives, sans ordre ou avec symétrie. La plupart des carrières de pierres calcaires possèdent des bancs supérieurs minces, d'une con- texture compacte,propres à ce genre de pavage.Les Romains avaient employé comme dallagesdesmatièresprécieuses, telles que le marbre, le porphyre, le granit, le jaspe même, et cela avec une prodigalité sin- gulière. Il existe encore quelques-uns de ces dallages qui se font remarquer par la grande et simple ordonnance du dessin et la beauté des matières employées: tels sont les dallages du Panthéon de Rome, de la basilique du Forum de Trajan. Les architectes du moyen âge ne possédaientpas, comme les Romains, ces matières précieuses, et les eussent-ils possédées,qu'ils n'avaient plus les facilités pour les tailler en grandsmorceaux et les polir. Lorsqu'ils voulurent décorer les aires
  • 18. [ DALLAlïli J - 10 - desédifices,ils adoptèrent donc des moyensplus simpleset surtout moinsdispendieux. l'époque Dès byzantine, Grecs les avaient essayé de décorerles surfaces planes,verticalesou horizontales leurs monu- de ments, moyend'incrustations marbresde couleurou de mastics au de colorés dansles plaquesde marbreblanc ou de pierre calcaire.On ob- tenait ainsi des dessinsd'une grande richesse, très-variés et très-fins, avec des matières faciles à se procurer; ce n'était plus qu'une affaire de main-d'Suvre. Cesprocédés furent employés en France dès le xii* siècle, et peut-être même avant cette époque, bien que les exemples nous manquent .absolument. Grégoire de Tours parle de pavages d'églises d'une grande magnificence; mais il est à croire que ces dal- lages étaient faits conformément aux procédés antiques, peut-être même avec des débris de monuments romains, ou se composaient de grossièresmosaïquescomme on en trouve encore un si grand nombre sur la surface de la France (voy. MOSAÏQUE). Pendant le moyen âge, en France,la mosaïquene fut employéeque hfs-rarement, et cessortes dépavages, composésde petits morceaux de pierres dures formant des entrelacs, connus sous le nom d'ojnts Alexandrinum, si communs en Italie et en Sicile, ne se rencontrent qu'exceptionnellement ; encore sont-ils évidemment importés d'Italie. On voit de cespavagesdansle sanctuaire de l'église abbatialede West- minster, à Londres, et dans celui de l'église de Saint-Benoit sur Loire. <>tte importation nefut point imitée par nosarchitectesclercs ou laïques. Ceux-ciadoptèrent de préférence les dallagesde pierre calcaire dure ; et lorsqu'ils voulurent les décorer, ils gravèrent des dessins sur leur surface, qu'ils remplirent de plomb, ou de mastics colorés en noir, en vert, en rouge, en brun, en bleu clair ou sombre. Deux causes con- tribuèrent à détruire ces dallages: d'abord le passagefréquent des fidèles, qui usaient leur surface avec leurs chaussures; puis l'usage admis généralement, à dater du xme siècle, d'enterrer les clercs et mêmeles laïquessousle pavédeséglises. Ainsi beaucoup dallages de anciensfurent enlevéspour faire place à des pierres tombalesqui, à leur tour, composaient une riche décoration obtenue par les mêmes procédés gravures d'incrustations(voy. TOMBES). de et Les plusanciensfragments dallages de gravés que nouspossédions proviennentde l'église de Saint-Menoux, près de Moulins. Cesfrag- ments(fig. 1 et 1 bis]datentdu xnesiècle; ils sont de pierre blanche incrustéed'un mastic résineuxnoir. Le morceau de dallage figure i formait le fond ; celui de la figure 1 bis, la bordure. Lesnombreux fragments dallages de gravés incrustés et qu'onvoit encore l'ancienne dans cathédrale Saint-Omer, quiontétépubliés de et parM. E."VYallet1, présentent spécimen pluscomplet nous le le décès sortes d'ouvrages qui, autrefois, décoraient l'aire des chSurs et des chapelles absidales principales des églises France. fragments de Ces 1 Descript. pavédel'ancienne du cathédr. Saint-Omer, de 1847.
  • 19. - H - [ DALLAGE J appartiennent évidemment àdiverses époques1 ; déplacés aujourd hui, ils faisaient originairement partie des dallages du chSur et de plu- sieurs chapelles, et ne furent pas tous exécutésà la fois. Conformé- 1 M. Vitet, dans un rapport au Ministre de l'intérieur (1830),regardeces dallescomme appartenant la lin du xnesiècle.M. Hermand les croit pas- à ne antérieures 1260. à Le fait est qu'elles n'appartiennent pas toutes à la même époque : quelques-unes de ces dalles ont tous les caractères du dessin du commencement du xiue siècle ; d'autres sont plus récentes.
  • 20. L DALLAGE ] If) mentà la méthode employée la sculpture moyen chaque dans du âge, dalle, quelques sauf exceptions, un inscrit dessin complet, etl'ensemble
  • 21. - 13 - [ DALLAGE ] de la composition était obtenu au moyen de la juxtaposition de ces dalles. Ainsi le dallage était travaillé et terminé à l'atelier avant la pose. Les dessinssonttrès-variés ; plusieurs de cesdalles, qui appartiennent à la fin de la première moitié du xmesiècle, représentent des guer- riers à cheval, armés seulement de l'écu et tenant un pennon à leurs armes. Quelquesinscriptions se lisent encore autour des figures et in- diquent que ce pavagea étéfait au moyen de dons, chaque dalle ayant été donnée par le personnagereprésenté. Voici (fig. 2) une de ces pierres gravées,autour de laquelle on lit cette inscription : -j- EGID1US FILIUS FULCONIS SA^CTA DE ALDEGUNDE DEDITISTUM LAPIDEM IN HONORE BEATI AUDOMARI. Les fonds sont bruns ainsi que l'inscription, et les traits de la figure et du cheval sont rouges. D'autres plaques de pierre provenant de la même décoration, composéed'une réunion de carrés, représentent des figures grotesques, des ornements, des personnages assis sur un trône. Unesuite de dallesd'une dimensionplus petite, et qui pa-
  • 22. ^ [ DALLAGE ] - 14 - raissent appartenir commencement xme au du siècle, représentent les Arts libéraux,un zodiaque avecles travauxde l'année'. Unetroisième série nombreusede petits carreaux de pierre renferme un nombre considérable d'animaux fantastiques et d'ornements d'un beau carac- tère, dont le dessin remonte à la fin du xii' siècle ou au commence- ment du xnr. M. E. Wallet2 a essayé reconstituer les compositions de d'ensemblede cesdalles, et il les sépareau moyen de bandes formées de petits carreaux de marbre noir. Nous ne pensons pas que cette restaurationpuisseêtre admise,d'abord parce que dans les dallages gravésdont nous possédonsdes ensembles encore existants, comme ceux de Saint-Nicaise de Reims, de Saint-Denis et de Canterbury, on ne trouve rien qui justifie cette hypothèse; puis, parce qu'en exécu- tion le contraste de ces bandespleines avec ces dessinsdéliés produit le plus fâcheuxeffet, ainsi que nous avonsété à mêmede le reconnaître. Les bandespleines, noires ou rouge sombre, se marient parfaitement ;icc les carrelages de terres cuites émaillées (voy. CARRELAGE) les dont tons sont vils et brillants et qui sont de même matière que ces bandes ; mais cette harmonie ne peut exister entre des pierres dont les fines gravures sont remplies de mastics colorés et de carreaux de marbre noir dont l'aspect e^t toujours dur et froid. Les bandes de carreaux noirs détruisent absolument l'effet des gravures. A défaut d'un grand nombre de monuments existants, nous possédons les dessins de feu Percier sur l'église abbatiale de Saint-Denis ; ces dessins nous donnent une quantité de dallages composésde pierres gravées,et aucun de ces dallages ne présente de cesbordures ou encadrements de pierres de couleur: il est certain, au contraire, que les architectes ont voulu obtenir dans leurs dallages cette harmonie tranquille des tapis qui convient si bien à une surface horizontale faite pour marcher. Il est déplaisant de poser les pieds sur un pavé dont les tons violents font croire à des saillies et des creux : les artistes des xne et xme siècles avaientassezl'instinct des effetsde colorationdansles édifices,pour éviter ces défauts avec soin. Les dallages gravés décoraientl'aire de plusieursdeschapelles qui absidales de l'église abbatiale de Saint-Denis en France étaient fort IMMUX. existent encore en partie, ont été rétablis à leur ancienne Ils place, ou sont reproduits dans l'Album de feu Percier. Nousdonnonsici (i^. .'}"une portion du dallagede la chapelle Sainte-Osmane. marchede l'autel, dont notre planchelaissevoir La une portion en A, représente les quatre Vertus, avec un encadrement d'ornements très-délicats composés de quatrefeuilles contenant des animaux fantastiques. Autour de cette marche, relevée de 14 centi- mètres au-dessus pavé la chapelle, développent sujets du de se des dans 4 Dansla cathédrale Canterbury, voit encore zodiaque de on un ainsi gravésur les dalles du chSur, qui date du xui' siècle. 2 Planche VIII.
  • 23. - 15 - [ DALLAGE ] des médaillons circulaires, représentant les travaux et plaisirs des douze del'année ZODIAQUE). mois (voy. Cetencadrement, par relevé
  • 24. [ DALLAGE ] 16 - desfondsnoirs,sedétache un fondplussimple sur composé grands de quatrefeuilles rosettes, avec entrelesquels gravés animaux sont des symboliques, chasses des entremêléesfeuillages. finebordure de Une B encadrel'ensemble cette composition.On remarqueracombien de l'aspect décoratif ce riche dallage délicat,sansêtre confus: de est l'artiste a eu le soin de faire les ornements de la marche de l'autel sur une échellebeaucoupplus petite que ceux du fond du dallage, afin de donnerà cette marcherelevéequelquechosede particulière- mentprécieux. distance, dessin A le général comprend, de près se et il attire lesyeux par la combinaison gracieusedesgravures,qui sont toutesrempliesde masticnoir. Quelquefois, commedansla chapelle de Saint-Pérégrin la même de église, dallage compose des- le se d'un sinuniformeentouré d'unebordureou d'uneinscription(fig.4). Ce dallage, nousdonnons dont ci-dessus fragmentau quartde l'exé- un «ution, est de même de liais. Le fond des fleurs de lis est noir, le fond desrosaces vert-olive, rosettes les rouges, ainsiquel'inscription; de petits cubesde verre dorésincrustésen A égarent l'ensemblede la décoration, un peu sombre1. Lesdessins dallages Saint-Denis d'une des de sont grande pureté les ; 1Ces deverre fabriqués ceux trouve toutes mosaïque cubes sont comme qu'on dans les italiennes xin' siùclc du (dites byzantinpfi, c'est-à-dire la feuille que d'or,posée une sur pâte, est garantiep.ir une couverturetrès-mincede verre.
  • 25. - 17 - [ DALLAGE ] figures sont tracées de main de maître et d'un style très-remarquable. Tous ces dallages appartiennent aux restaurations commandéespar saint Louis dans l'ancienne abbatiale; c'est dire qu'ils datent du mi- lieu du xme siècle. Les gravures sont faites dans du liais (cliquart) fort dur, intaillées de 5 millimètres environ et remplies de mastics noir, rouge, vert sombre, bleu glauque et brun. Par places sont in- crustéesdes plaques de verre coloré ou blanc verdàtre, peint et doré par dessousen manière de fixés, ou encore de ces petits cubes de pâte dorée comme dans la figure précédente. Quelques-unsde ces beaux dallagesont été réparés et remis en place ; leur etfet est celui produit par un tapis d'un ton très-doux et harmonieux. Il existe encore, dansl'église Saint-Rémi de Reims, une portion du dallage qui autrefois couvrait l'aire du chSur de l'église Saint-Ni- caise de la même ville. Ce dallage date des premières années du xive siècle et représente des scènesde l'Ancien Testament, inscrites dans des compartiments carrés (fig. 5). Chaquedalle porte un sujet, et celui quenous avonschoisi figure Moïse,Aaronet Hur, pendantla bataille v. - 3
  • 26. [ DALLAGE ] - 18 - livre.'parIsraëlcontre Amalech». lestraitsgravés remplis Là sont de plomb autre sans coloration. n'est besoin direqueces Il pas de sortes dedallages coûtaient cher,etqu'on pouvait placer dans fort ne les que deséglises riches, dans sanctuairesquelques les et chapelles privi- légiées. Souvent secontentait dallages ou composés on de unis de carreaux noirs et blancs. Alors les dessinssont variés, les carreaux à l'échelledu monumentet généralement petite dimension. de Lacathédrale d'Amiens conserve encore presque son tout dallage du xmesiècle,qui ne consistequ'en petites dalles carréesde 32 centi- mètres pied) côlé,noires blanches, (un de et formant chaque à travée undessin différent. (fig.6)une ces Voici de combinaisons. juger Pour de l'effetdecedallage, détérioré fort aujourd'hui, faut monterdans il lesgaleries le regarder hautetà distance compartiments et de : les sonttrès-heureusement ; dans nef, étaient combinés la ils interrompus par un grandlabyrinthe également formé de carreauxnoirs et blancs * Voyez Saint-Rémi deReims, duxme publ M P. dalles siècle, par Tarbé. 1847 Reims,
  • 27. - 19 - [ DALLAGIiJ (voy. LABYRINTHE). dallages, d'une date ancienne, sont assezpeu Ces communs. On en trouve des débris d'une époque plus récente dans beaucoup de petites églises trop pauvres pour avoir pu remplacer ces anciens pavés. L'église d'Orbais (Marne) possède un dallage du xvesiècle (fig. 7), composéde petits carreauxde marbre noir de 0"Y1't de côté et de dalles barlongues blanchesposées façon à figurer une de sorte de natte d'un bon effet. Cesdessins,si simples qu'ils soient, ne sont jamais vulgaires. Les dallages étaient employés non-seulement dans les édifices publics, mais aussi dans les habitations privées. La plupart des grand salles des châteaux,des évêchés,des hôtels de ville étaient pavéesde grandesdalles de pierre dure. Souvent même, dans les châteaux,cesdallagesétaient décorésd'incrustations de pierres de couleur ou de mastics, ou encore les dalles alternaient avec les stucs peints. Dans un compte de la construction du château de Bellver, dans l'île Majorque1, il est question des pavages de cette habita- tion seigneuriale, « faits de stucs composésde chaux vive, de plâtre et de grandespierres mélangéesde couleur ; le tout si bien poli, qu'on eût pu croire ces aires composéesde marbre et de porphyre ». Les anciens avaient compris l'importance des pavages comme moyen de décorer les intérieurs des édifices, et le moyen âge ne fit que suivre et perpétuer cette tradition. En effet, il faut avoir perdu le sens déco- ' Ce compte commence au 1er avril 1309 et se termine à la fin de décembre de la même année. (Voyezles Mélangesgéogr. et hist. de Jovellanos, édit. de 1&45. Madrid, t. III.)
  • 28. [ r>U.LAGE] - 20 - mtif, dirons-nous, souffrir, pour dans intérieur un décoré sculp- de tures, peintures devitraux de et colorés, dallages uniformes des gris, di- ton. qui. par la surfaceétenduequ'ils occupent, prennentune .ileurtellequetouteornementation parements,richequ'elle des M -oil. e-t détruite, ou tout au moins refroidie. Les dallages colorés sontunedes splendides plaisantes plus et décorations puisse qu'on imaginer. Franc," En comme Italie,le moyen ne manqua en âge jamais d'employercette-orte de décoration trop rarementappliquée au- joiird'lnii '. DALI.M.I. EMPLOYÉ COUVERTURE. COMME -Lorsqu'on eut l'idée de rem- placer charpente- couvraient salles lesvaisseaux de- les qui les et par voûtes, pensa on d'abord protéger extrados cesvoûtespar des à 1 de dallesou de grandestuiles posées bainde mortier: cesystème cou- à de verture s'appliquaitparfaitement d'ailleurssur lesvoûtesen berceau plein cintre ou composées d'arcsbrisés.Dansle midi de la France,en G Provence, sur les bords du Rhône et dans le ('.entre, on voit encore des nefs d'églises dont les voûtes sont ainsi couvertes par des dalles su- perpo-ees tig. Si. .Mais reconnut bientôt que, si bien exécute- que on fu-sent cesdallage-, et -i bonnes que lu--ent les pierres employées, ce- piern-s cependant, par l'effet de la capillarité, absorbaient une grande quantité d'eau et maintenaient sur les voûtes une humidité permanente; on reconnut aussique, du moment que les dalles étaient isoléesde l'extrados,l'effet de la capillaritécessait,ou du moins que I humidité ne secommuniquait plus aux voûtes. On songeadonc, vers le commencemeiit du xiue siècle, à poser les dallagessur les arcs au- dessus des voûtes, de manière à laisser l'air circuler entre le dessous île- dalles et l'extradosdesvoûte-,et à combinercesdallages ma- de nière à éviter autant que possible les joints découverts. Les construc- teurs reconnurent aussi que les dallagesayant une pente assezfaible, il était nécessaire d'activerl'écoulementdes eaux pluvialessur leur surface pour éviter les détériorationsde la pierre, sur laquelle la pluie ne s'écoulepasrapidement.En conséquence, eurent le soin ils 1 Cen'est drpiii< derni.T que !.. <iecli.- qu'ona cessé d'employer dallages les colorés dans]""-édifices, sous et Louis encore magnifiques XIV de pavages étéexécutés; ont nous citerons, ont" autres, ceuxde la grandechapelle Fontainebleau du chSur de et dela cathédrale Paris cedernier un chef-d'Suvre.estrestauré replacé. de : est Il et
  • 29. - 21 - [ DALLAGE ] de tailler la surface extérieure des dalles en forme de cuvette tig. 9). Par ce moyen, l'eau réunieau milieu de chaque dalle se trouvait former un volume assez considérable pour produire un écoulement rapide, même pendant pluiesfinesqui, bienplusqueles ondées, ces pénètrent détruisent matériaux et les calcaires. jointsde cessortes Les de dallagesn'étaient pas assezrelevéscependantpour m- pas i-liv baignés pendantles averses;on donnadonc bientôt un profil décidé aux rebords des dalles, afin de relever entièrement le joint et ne plus l'exposer qu'aux gouttes d'eau tombant directement du ciel. C'est ainsi que sont exécutés les dallages des terrasses de la cathédrale de Paris, poséssur des arcs et complètement isolés des voûtes (fig. 10). Ces grandes dalles sont encore légèrement creusées en canal dans leur milieu, afin de précipiter l'écoulement des eaux en formant dans cesmilieux de petits ruisseaux.En outre, le recouvrement A de chaque dalle est taillé en mouchette, ainsi que l'indique le profil A', pour éviter que les eaux, en bavant sur les bords, ne viennent, par l'effet de la capillarité ou d'un vent violent, à remonter dans le lit E. Les dallagesdes terrasses de Notre-Damede Paris reposent (comme le fait voir notre fig. 10) sur des pannes de pierre dure B, portées sui- des arcs bandés de distanceen distance et suivant la projection hori- zontale donnéepar les arcs des voûtes, afin de ne pas multiplier les poussées.Au sommetet à l'extrémité inférieure de la pente, les dalles s'appuient sur le chéneau D et sur une assise saillante G incrustée dans le mur. Un ouvrier s'introduisantsous ces dallages, moyen de trappes au ménagées cet effet et percées à ainsi que l'indique le tracéG, on peut surveiller ces voûtes, les réparer, les reconstruire même à couvert ; s'assurer de l'état des joints .des dalles, enlever celles-ci et les rem- placerfacilement,si ellesviennentà sedétériorer. Certes, l'apparence
  • 30. (_ DALLAGE' - 22 - extérieure de l'architecture demande chez l'architecte un goût sûr, uneparfaiteconnaissance ressources sonart ; maiscessoins des de apportés dans la combinaison des parties de la construction qui con- tribuent essentiellement à la conservation des édifices et à leur facile entretien ne sauraient trop être recommandés,car c'est à cette atten- tion dans les moindres détails qu'on reconnaît le véritable maître de l'Suvre, celui dont l'esprit embrasseà la fois, et les conceptions d'en- semble,et l'organisation intime de l'édifice qu'il construit. Sous ce rapport, il faut avouer, encore cette fois, que nous avons beaucoup à prendre à ces artistes méconnus des sièclespassés. On trouve aussi des exemplesde dallages dont la combinaison est moins simple, mais est plus propre encore à épargner l'entretien, en ce qu'aucun joint n'est découvert. Ce sont des dallagescombinés à peu près comme l'étaient les couvertures de marbre ou de terre cuite des édifices grecs de l'antiquité. Des arcs légers (fig. 11) sont espacésde façonà recevoirdesrangsde dallescreuses superposées; les ran- sur
  • 31. - 23 - [ DALLAGE ] géesde dalles servant de canal sont posésd'autres rangs de dalles for- mant un recouvrement complet, comme le fait voir le profil A. Dans ces sortesde dallages, n'est besoinnulle part de masticou de mor- il tier pour calfeutrer lesjoints, qui sont tous masqués. trouve de On cessortesde dallages les bascôtésde l'églisede Chaumont sur (Haute-
  • 32. [ DAMIER ] - 24 - Marne) surceux l'église et de collégiale Poissy. de Toutefois dal- ces lagessontchers, cequ'ilsobligent multiplierlesarcset exigent en de des tailles nombreuses. DALLES, f. -- Voy. DALLAGE.DALLES s. -- TUMULAIRES. TOMBEAU. Voy. DAMIER, m. Le damier est un ornement d'architecture fréquem- s. ment employé, pendant xnesiècle, le pourdécorerles bandeaux, les archivoltes,les cornichesdesédificesde pierre: il forme, avec les Miettes lesdents scie et de (voy.cesmots),desdécoupures géométriques qui rompentla monotonie moulures des horizontales concentriques ou par des jeux d'ombre très-simplement obtenus sans avoir recours à la sculpture. C'est surtout dans l'Ile-de-France, le Soissonnaiset en Normandie, qu'on trouve l'emploi des damiers à dater de la fin du xic sièclejusqu'au commencement xme.L'église de Notre-Dame du de Parisétait couronnée, danssapartie supérieure, unebelle cor- par niche composéede quatre rangéesde damiers, dont trois sont encore en place autour de l'abside. Voici 1),enA,comment taillés damiers, chaque (fig. sont ces dont rang est pris dansune assisede Om,2o hauteur. de
  • 33. - 25 - [ DAUPHIN ] Quelquefois deux rangs de damiers sont taillés dans une seule assiseB. Ils décorent alors la tablette supérieure d'une corniche, un bandeau ou une archivolte. Les damiers couvrent aussi, en Normandie, des parementsde murs, des rampants de contre-forts ; alors ils figu- rent des essentes bardeaux de bois. C'était un moyen peu dispen- ou dieux de donner de la richesseaux tympans,aux surfaces murs des dont l'aspect paraissaittrop froid. DAUPHIN,s. m. Bouche inférieure d'un tuyau de descente se recour- bant pour jeter les eaux dansun caniveau.Dès le xmesiècle, les tuyaux de descentede plomb furent employés (voy. CONDUITE, CONSTRUCTION); mais nous ne connaissonspas de dauphins affectant la forme qui leur a donné ce nom avant le xviesiècle. Onvoit encoreun dauphin de fonte de fer de cette époqueattaché à la base d'une maisonsituée en facedu portail royal de la cathédralede Chartres. La figure 1 en donne une copie. Lorsque des tuyaux de descente sont appliqués à des édifices des xme et xive(siècles, les dauphins (c'est-à-dire les bouches infé- rieures de ces tuyaux) se composent d'une pierre évidée de façon à détourner les eaux dans le caniveauqui les doit recevoir. v. - 4
  • 34. [ DENT SCIE DE ] - 26 - DÉCORATION, Il y a dans l'architecturedeux genresde décora- s. f. tion : la décoration fixe, qui tient aux édifices, la décoration et d'em- prunt,appliquée l'occasion certaines à de solennités. décoration La fixe, surtout pendantle moyenâge, étant inhérenteà la structure, il n'y a pas lieu de lui consacrerici un article spécial, et nous renvoyons nos lecteursà tous les mots qui traitent des partiesdesédificessus- ceptiblesd'être ornées,et notamment articles SCULPTURE aux et STA- TUAIRE. (Juant à la décoration temporaire, elle fut appliquée de tout temps.Les anciensdécoraient leurs temples de fleurs, de feuillages et de tentures à certaines occasions, et les chrétiens ne firent en cela que suivre leur exemple. Il ne parait pas que, pendant le moyen âge, on ait fait dans les églises des décorations temporaires qui pussent changerles dispositionset la forme apparentede ces édifices. C'étaient des tentures accrochées aux piliers ou aux murs, des guirlandes de feuillages, des écussons armoyés; quelquefois cependantdes écha- fauds tapissésdestinés à recevoir certains personnageset surtout des exhibitions des pièces composant les trésors si riches des abbayes et des cathédrales. On trouvera, dans le Dictionnaire du mobilier, des détails sur ces sortes de décorations. Ce qu'on doit observer dans les décorationstemporaires employéesautrefois, c'est le soin apporté par les décorateurs dans le choix de l'échelle des ornements. Ceux-ci sont toujours en proportion relative avec le monument auquel on les ap- plique. La plupart de nos décorations temporaires modernes,par suite de la non-observationde cette règle essentielle, détruisent reflet que doit produire un édifice, au lieu de l'augmenter. DÉLIT.- Voy. LIT. DENTDE SCIE,s. f. Terme employé pour indiquer un genre d'or- nement qu'onvoit naîtreauxiesiècle, qui est fort usitépendant et le l xn%surtout lesprovinces l'Ile-de-France,la Normandie dans de de et Lesdentsdescieservent décorer à particulièrement les bandeaux,corniches archivoltes. plus les etles Les anciennes ha- sont bituellement formant angles et portant faible larges, des droits, une
  • 35. - 27 - [ LIENTDE SCIE] saillie (fig. 1). Bientôt elles se serrent, deviennent aiguës (fig. 2), se détachentvivement sur un fond parallèle à leur face, A, ou sur un fond taillé en biseau, B. Vers la fin du xne siècle, les angles rentrants ""! saillants sont tronqués,D. Quelquefois, lorsque les dentsde sciede cette époque sont d'une petite dimension, particulièrement dans les monumentsde l'Ouest,elles sont taillées encore à anglesdroits, G. Les dents de scie doublées chevauchées taillées ainsi que l'indique la ou sont figure 3, de façon à présenter un rang de pointes passantsur l'autre. Dans les archivoltes, souvent plusieurs rangs de dents de scie sont superposés,s'alternant, et formant les saillies indiquées en E. Conformément à la méthode employéepar les architectesdu moyen âge, chaquerang de dents de scie était pris dans une hauteur d'assise, les joints verticaux tombant dans les vides. Comme ces ornements étaient taillés avant la pose et que les appareilleurs ne voulaient pas perdre de la pierre, il en résultait que les dents de scie d'une même assiseétaient souvent inégales en largeur, puisqu'il fallait toujours comprendre un certain nombre de dents entières dans une pierre, quelle que fût sa longueur. Mais ces irrégularités ne paraissent pas avoir préoccupé les architectes ; il faut dire cependant qu'elles sont beaucoup plus prononcées dans les édifices bâtis avec parcimonie, comme les églises de village, par exemple, que dans des monuments
  • 36. [ DEVISJ - 28 - importants. dents scieappartiennent au moyen ; rien Les de bien âge dansles édificesromains ne pouvaitdonnerTidéede cet ornement, »-i qui donne de vivacité profils, bandeaux, qui fait si tant aux aux et bien valoir le>partiesnues l'architecture. de (VoyezBATONS ROMPUS, ZIGZAGS.) DEVIS, ni. (devise}. ie siècle, on appelaitdevisou devise, s. Au un projet graphique accompagné description indiquant tra- d'une écrite un vail à faire1 et l'estimation de ce travail. Ledevis onprocédaitune fait, à adjudication rabais, peuprès au à comme sepratique nosjours, si cen'est que,pour concourir cela de àl'adjudication, il fallaitfairepartied'uncorps métier, qu'il ne de et suffisait deseprésenter autorités pas aux compétentes un certifi- avec cat,délivrésouvent complaisance. devisétaientfaits ou en bloc par Les oudétailléss'ilsétaient bloc,à la suitedela description tra- : en des Guillaume Longueil, de vicomte d'Auge, sergent la sergenteriePont- au de de "esque, mandons laf taachede machonerie vous que qu'il est convenant faire au «pont au pain,dontmencion faiteau deviz, est vousfâchiez crier à rabaisaccoustumé «partouz lieuxde vostre les sergenterie l'on a accoustumé où à faireiceulz cris «L'anmilcccmixx dix-neuf, (MARCHE, Millin.) et a Coll.
  • 37. - 29 - vaux à exécuter, il était dit que cestravaux valaient tant; s'ils fiaient détaillés, chaque article de l'ouvrage était suivi d'une estimation. Les séries prix jointes aux devisn'étantpas encoreen usage,les adju- de dications étaient de véritables forfaits. Nos archives départementales conservent encore un grand nombre de ces sortes de marchés. Nous ne savons au xmesiècle, le maître de l'Suvre faisait le devis général si, de tout l'ouvragé qui lui était commandé; ce qui est certain, c'est que, pendant les xive et xve siècles, chaque chef de corps de métier était souvent appelé à faire un devis de la portion des travaux qui le concernait. Ce devis fait, il soumissionnait l'ouvrage a l'nrfait ; mais alors il n'y avait pas d'adjudication, c'est-à-dire de concurrence entre gens de même état. DIABLE, m. (deable). s. Ange déchu,personnification du mal. Dansl.-s premiers monuments du moyen âge, on ne trouve pas de représenta- tions du diable, et nous ne saurions dire à quelle époque précise les sculpteursou peintres ont commencéà figurer le démon dans les bas- reliefsou peintures. manuscrits Les grecsdesvne vme et siècles qui représentent des résurrections font voir les morts ressuscitant ; mais les peintresn'ont figuré que les esprits célestes, diableest absent le de la scène.Une Bible latine du ixe ou xesiècle ', ornée de nombreuses vignettes au trait, nous montre Job assissur les ruines de sa maison; l'angedu mal lui parle (fig. 1) : il est nimbé et armé d'ailes; danssa main gaucheil tient une cassolette pleine de feu; les onglesde ses ' Biblioth. nation., mss. ,,.
  • 38. [ DIABLE] - 30 - pieds sont crochus. C'est une des plus anciennesreprésentations du diableque nous connaissions. le démonconserve attributs Ici les de sapuissance première.Dans sculpturedu xicsiècle,enFrance,le la diablecommence jouer un rôle important : il apparaîtsur les cha- à piteaux,sur les tympans; il setrouve mêléà toutes lesscènes l'An- de cien et du Nouveau Testament, ainsi qu'à toutes les légendes des saints. Alors l'imagination des artistes s'est plu à lui donner les figures les plus étrangeset les plus hideuses tantôt il se présentesous la : forme d'un homme monstrueux, souvent pourvu d'ailes et de queue; tantôt sous la forme d'animaux fantastiques. Les chapiteauxde l'église de Vézelay,qui datent de la fin du xiesiècle,sontremplisde ces représentations l'esprit du mal. Voici de l'un d'eux, figurel'homme qui richeorgueilleux, arraché sonpalais de par trois démons (fig. 2) : c'est une des nombreuses visions de saint Antoine,que le sculpteura représenté priant.
  • 39. - 31 - [ DIABLE ] A l'article CHAPITEAU, avonsdonné une représentation du démon nous chassé veau du d'or par Moïse,provenant la mêmeéglise: c'est une de desplus énergiquesfiguresque nousconnaissions cette époque. de Dans images ces primitives, le diable agit ou conseille.Lorsqu'il agit, il prend la forme d'un être humain plus ou moins difforme, pourvu d'aileset quelquefois d'une queueterminée par une fêtede serpent; sesmembressont grêles, décharnés, mainset sespiedsvolumi- ses neux, sa chevelure ébouriffée, sa bouche énorme ; il est nu. Lorsqu'il conseille,il prend la figure d'un animal fantastique,sirène,dragon, serpent, crapaud,basilic (oiseauà queue de serpent), chien à tète d'homme. Au xn° siècle déjà, les auteurs des bestiaires s'étaient éver- tuésà faire desanimauxréelsou imaginaires, figuressymboliques des desvertus et desvices(voy. BESTIAIRE) ; alors, dansles sculpturesou peintures, lorsqu'on voulait représenter un personnagesousl'influence d'une mauvaisepassion, l'accompagnait on d'un de cesanimaux,sym- bolede cettemauvaisepassion.Dansle musée moyenâgede la ville du d'Avignon, nous voyons un fragmentde chapiteau marbreblanc, de du xne siècle, représentant Job auquel safemme et sesamis viennent faire des reproches. A côté d'Eliu, un des amis de Job, est une sirène qui semble conseiller 3). Or, la sirène, le (fig. pendant moyen le âge, est le symbole la fausseté, la déception. !esportailsdes de de Sur
  • 40. l DIABLE J - 32 - églisesde cette époque, vicessont parfoispersonnitiés(voy.VICE), les et lespersonnages figurentlesvicessontaccompagnés diables qui de qui seplaisentà les tourmenter. Les diablesapparaissent aussidans les paraboles légendes, et commedansla parabole du mauvaisriche, par exemple, dansles légendes -,iint Antoine et de saintBenoit, et de qui, ont tu, disent ces légendes,avec le diable, desrapportssi fré- quents.Il serait assezinutile de copier ici de nombreux exemples de ces figures monstrueuses; nous nous contenterons d'indiquer les caractères donnés aux représentations du diable pendant les périodesdiversesdu moyen âge. Pendant l'époque romane, le diable est un être que les sculpteurs ou peintres s'efforcent de rendre terrible, effrayant, qui joue le rôle d'une puissanceaveclaquelle il n'est pas permis de prendre des libertés. Chez les sculpteurs occidentaux du xm" siècle, laïques fort avancés comme artistes, l'es- prit gaulois commenceà percer. Le diable prend un caractère moins terrible : il est souvent ridicule : son caractère est plus dépravé qu'effrayant, sa physionomie est plus ironique que sauvage ou cruelle ; parfois il triche, souvent il est dupé. La scènedu pèsementdes âmes,qui occupe une plan- principale dans le drame du Jugement dernier, nous montre un diable qui >'efforce, avec assez peu de loyauté, de faire pencher l'un des plateaux de la balancede son côté Les démons qui ac- compagnent les damnés semblent railler la troupe des malheureux entraînés dans !<":". enfers; quelques-uns de ces sub- alternes de l'armée des ténèbres ont même pai fois un air de bonhomie bru- tale qui peut faire croire à des accom- modements. Cependant l'ensemble des scènesinfernales sculptéesau commencementdu xm?siècle a toujours un aspectdramatique fait pour émouvoir. A la porte centrale de la cathédrale de Paris, par exemple, tout le côté occupé par les démons et les âmesqui leur sont livrées, à la gauche du Christ, est sculpté de main de maître ; quelques épisodes sont rendus d'une façon émou- vante (voy. JUGEMENT DERNIER).Parmi les voussureschargéesde démons et dedamnés sembletrôner un diablesupérieur; il estcouronné(fig.4). Sataille est entourée-d'un.serpent est assis un tas de person- ; il sur
  • 41. - 33 - |_ DIEU J nages, parmilesquels voit un évêque un roi. Cediable souverain on et est gras,lippu ; il est pourvu de mamellesgonflées,et semble sereposer dans son triomphe. A côté de lui sont représentées des scènes de désordre, de confusion, de désespoir, rendues avec une énergie et un talent d'exécution vraiment remarquables. Les peintres et sculpteurs du moyen âge ont admis une Trinité du mal, en opposition avec la Trinité divine (voy. TRINITÉ). la fin du xin* siècle, le diable, dans Dès la sculpture et la peinture, perd beaucoupde son caractère féroce ; .il est relégué au dernier rang ; il est bafoué et porte souvent la physio- nomie de ce rôle. Dansbeaucoupde légendesrefaites à cette époque, il est la dupe de fraudes pieuses, comme dans la célèbre légende du moine Théophile et celle du serrurier Biscornet, qui fit, dit-on, les pentures des portes de la cathédrale de Paris. Ce serrurier, qui vivait au xivesiècle, fut chargéde ferrer les trois portes principales de Notre- Dame'. Voulant faire un chef-d'Suvre, et fort empêchéde savoircom- ment s'y prendre, il sedonne au diable, qui lui apparaît et lui propose de forger les pentures, à une condition, bien entendu, c'est que lui Biscornet, par un marché en règle, écrit, livrera son âme aux esprits des ténèbres.Le marchéest signé; le diable se met à l'Suvre et fournit les pentures. Biscornet, aidé de son infernal forgeron, pose les fer- rures desdeux portes latérales ; mais quand il s'agit de ferrer la porte centrale, la chose devient impossible, par la raison que la porte cen- trale sert de passageau saint sacrement. Le diable n'avait pas songé à cette difficulté; maisle marché ne pouvant être entièrement rempli par l'une des parties, Biscornet redevient possesseurde son âme, et le diable en est pour, sesferrua.asdes deux portes. On le voit, vers la fin du moyen âge, le diable a vieilli et ne fait plus sesaffaires. Les arts plastiquesde cette époque ne font que reproduire l'esprit de ces légendespopulaires dont nous avons suivi les dernières tracessur le théâtre des marionnettes, où le diable, malgré sestours et sesfinesses,est toujours battu par Polichinelle. Le grand diable sculpté sur le tympan de la porte de la cathédrale d'Autun, au xn" siècle, est un être effrayant, bien fait pour épouvanter des imaginations neuves; mais les diablotins sculptés sur les bas- reliefs du xvesiècle sont plus comiques que terribles, et il est évident queles artistes qui lesfaçonnaient sesouciaientassezpeu des méchants tours de l'esprit du mal. DIEU. moyen âgereprésentait Dieu, dansles monumentsreligieux, Le par sesSuvres; il n'était figuré quedanslesscènes l'AncienTesta- de 1 Cespentures datentde la fin du xiiesiècleou despremièresannées xuie,et l'histoire du du serrurierBiscornet un contepopulaire il nefait qu'indiquerla tendance esprits, est ; des au xtv' siècle, à ne plus voir dans le diable qu'une puissance déchue, dont on avait faci- lement raison avec un peu d'adresse. V. - 5
  • 42. [ DONJONJ - ^-i - ment, dans la création,lorsqu'il parle à Adam, à Gain,à Noé,lors- qu'il apparaît Moïse. à Dans nouvelle le Christreprésente la loi, seul la Divinité. S'il existe des images de Dieu le Père, elles se trouvent avecle Fils et le Saint-Esprit(voy.TRINITÉ). n'est qu'à l'époquede Ce la renaissance les artistes,sculpteursou peintres,font intervenir que Dieule Pèredansles scènes qu'ils représentent1. Cependanton voit quelquefois,au-dessus tympansdes portails des xiii', xrve xve des et Mrr-les,représentant Christdanssagloire, aujour du jugement,Dieu le le Père en buste, bénissant; il est nimbé du nimbe crucifère, porte une longuebarbe,sachevelure tombesur sesépaules. la fin du xve A siècle, Dieu le Père est habituellement coiffé de la tiare à triple cou- ronne, comme pape.Nousne connaissons uneseulestatuedes un pas xmeet xivesièclesreprésentant Dieule Père; la seulepersonne divine prenant une placeprincipaledans les édifices religieux est le Christ homme ou le Christ triomphant (voy. CHRIST). Vierge Marie et son La Fils occupent tous deux l'imagination et la main desartistes (voy.VIERGE SAINTE). sembleque Dieu leur ait délégué toute sa puissance sur les Il t'-tif-s créés. DOME,s. m. S'emploie (improprement i pour coupole.Duonto, en ita- lien, s'entend pour cathédrale, église épiscopale.Comme beaucoup d'églises cathédrales d'Italie sont surmontées d'une ou de plusieurs coupoles, on a pris la partie pour le tout. On dit le dùmedes Invalides, le dôme du Panthéon ; on devrait dire la coupole des Invalides ou du Panthéon (voy. COUPOLE). // duomodi Parigi, pour un Italien, c'est l'église Notre-Damede Paris, laquelle, comme on sait, n'est pas sur- montée d'une coupole. DONJON, m. (donyun, s. doignon, dangon* Le donjon appartient . «"-sentiellementà la féodalité. Ce n'est pas ecastellumromain, ce n'est pasnonplus le retrait,la dernièredéfense la citadelledespremiers de tempsdu moyen âge.Le donjon commande défenses château, les du mais il commande aussiles dehorset est indépendant l'enceinte de de la forteresse moyen en cequ'il possède du âge, toujoursuneissue particulièresurla campagne. C'estlà cequi caractériseessentiellement le donjon,ce qui le distingued'unetour. Il n'y a pasde châteauféodal sans donjon, comme il n'y avait pas, autrefois, de ville forte sanschâ- 1Voyez l'Iconographie chrétienne, histoire Dieu, M. Didron. de de Impr.roy.,1843. Nousrenvoyons lecteurs cetouvrage nos à excellent. 5Dongier doingier, vieux ou en français, dire veut domination, puissance: t Cuerse ma damene l'ait chier, « J'ai por ceu nela guerpirois, f Ades soies sondoingier. en « (Charwon Chrestien Troif», de di Wackern, 18.) p.
  • 43. - 35 - L teau, et comme, de nos jours, il n'y a pas de place de guerre sans citadelle. Toute bonne citadelle doit commander la ville et rester cependant indépendantede sesdéfenses. Au moyenâge, il en était de mêmedu château,et le donjon était au châteauce que celui-ci était à la ville. Les garnisonsdu moyen âge possédaientune défensede plus que les nôtres : chassées la cité, de elles se retiraient dans le château; celui-ci pris, elles se réfugiaient dans le donjon ; le donjon serré de trop près, elles pouvaient encore courir la chance de s'échapperpar une issue habilement masquée,ou de passer à travers les lignes de circonvallation, la nuit, par un coup hardi. Mais cette disposition du donjon appartenant à la forteresse féodale n'était pas seulement prise pour résister ou échapperà l'en- nemi du dehors, elle était la conséquencedu systèmeféodal. Un sei- gneur, si puissantqu'il fût, ne tenait sapuissance que de sesvassaux. Au moment du péril, ceux-ci devaient se rendre à l'appel du seigneur, se renfermer au besoin dans le château et concourir à sa défense ; mais il arrivait que ces vassauxn'étaient pas toujours d'une fidélité à toute épreuve.Souvent l'ennemi les gagnait; alors le seigneur trahi n'avait d'autre refuge que son donjon, dans lequel il se renfermait avec ses gens à lui. Il lui restait alors pour dernière ressource, ou de se défendre jusqu'à l'extrémité, ou de prendre son temps pour s'échapper,ou de capituler. Nous l'avons dit ailleurs (voy. CHATEAU), système de la défense le des places, pendant la féodalité, n'était qu'une série de moyens accu- mulés par la défiance,non-seulementenvers un ennemi déclaré, mais enversles garnisons mêmes. C'est pourquoi l'étude des forteressesde cette époque fournit un sujet inépuisable d'observations intéressantes. La défiance aiguise l'esprit et fait trouver des ressources. En effet, si quelques châteauxprésentent des dispositions d ensembleà peu près semblables,les donjons offrent au contraire une variété infinie, soit dans la conception générale, soit dans les détails de la défense.Les seigneurs, pouvant être à chaque instant en guerre les uns avec les autres, tenaient beaucoupà ce que leurs voisins ne trouvassent pas, s'ils venaient attaquer leurs châteaux, des défensesdisposées comme celles qu'ils possédaientchez eux. Chacun s'ingéniait ainsi à dérouter son ennemi, parfois l'ami de Laveille : aussi, lorsqu'un seigneur rece- vait ses égaux dans son château, fussent-ils ses amis, avait-il le soin de les loger dans un corps de bâtiment spécial, les recevait-il dans la grand'salle,dansles appartementsdes femmes,mais ne les conduisait-il que très-rarement dans le donjon, qui, en temps de paix, était fermé, menaçant,pendant qu'on sedonnait réciproquement des témoignages d'amitié. En tempsde paix, le donjon renfermait les trésors, les armes, lesarchivesde la famille, mais le seigneurn'y logeaitpoint; il ne s'y retirait seulement, avec sa femme et sesenfants,que s'il lui fallait appelerune garnisondansl'enceintedu château. Comme ne pouvait il
  • 44. [ DONJON ] - 30 - y demeurer s'y défendreseul,il s'entouraitalorsd'un plusou moins et grandnombred'hommes d'armes sasolde,qui s'y renfermaient à avec lui. De là, exerçantune surveillance minutieuse sur la garnison et sur lesdehors le donjonest toujoursplacéen facedu point attaquable (car de la forteresse), fidèleset lui tenaient en respectlesvassaux ses et leurs hommesentassésdans les logis ; à toute heure pouvant sortir et rentrerpar desissues masquées bien gardées, garnisonne savait et la pasquelsétaientlesmoyens défense, naturellementle seigneur de et faisaittout pour qu'on les crût formidables. est difficile de trouver Il un plus beauprogramme pour un architectemilitaire; aussiles don- jons, parmi les édifices du moyen âge,sont-ils souvent cdes chefs- d'u-uvrede prévoyance.Nousavonstrouvé dansces constructions, peu connues généralement ou incomplètement étudiées, des dispositions qui demandentun examenattentif, parce qu'elles mettent en lumière un des côtés de la vie féodale '. La raison première qui fit élever des donjons fut l'invasion nor- mande. Les villS mérovingiennes devaient fort ressembler aux villS romaines; mais quand les Normands se jetèrent périodiquement sur h- continent occidental, les seigneurs, les monastères, les rois et les villes elles-mêmes songèrent à protéger leurs domaines par des sortes de blockhaus de bois que l'on élevait sur le bord des rivières et autant que possible sur des emplacementsdéjà défendus par la nature. Ces forteresses,dans lesquelles, au besoin, on apportait à la hâte tout ce qu'on possédait de plus précieux, commandaient des retranchements plus ou moins étendus, composésd'un escarpement couronné par une palissade et protégé par un fossé. Les Normands eux-mêmes, lorsqu'ils eurent pris l'habitude de descendresur les côtesdes Gaules et de remonter les fleuves,établirent dans quelques îles près des eni- lioiichures, ou sur des promontoires, des camps retranchés avec une forteresse,pour mettre leur butin à l'abri des attaques et protéger leurs bateauxamarrés. C'est aussidans les contrées qui furent parti- culièrement ravagéespar les Normands qu'on trouve les plus anciens donjons, et ces forteresses primitives sont habituellement bâties sur plan rectangulaire formantun parallélogramme diviséquelquefoisen di'ux parties. Sur beaucoupde points des bords de la Seine, de la Loire, de l'Eure, et sur les côtes du Nord et de l'Ouest, on trouve des restes de ces donjons primitifs; mais ces constructions,modifiéesprofondément depuisl'époqueoù ellesfurent élevées, laissent ne voir que des sou- bassements souvent même incomplets. paraîtraitque lespremiers Il ' Jusqu'àprésent ne s'estguère on occupé, le monde dans archéologique, de l'ar- que chit>'ctur.? religieuse de l'architecture ou civile; cependant l'architecture féodale, dont le donjon l'expressionplus est la saisissante, supérieure, est à notre avis, toutceque à l'art du constructeurproduitaumoyen a âne.
  • 45. - 37 - [ DONJON ] donjons,bâtisde maçonnerie suivant donnée peuprès uniforme, une à ont été faitspar les Normands lorsqu'ils sefurent définitivementéta- blissurle continent (voy. CIIATEAU)l'un desmieuxconservés ; et parmi cesdonjonsest celui du châteaud'Arqués,près de Dieppe,construit vers1040 Guillaume, par onclede Guillaume Bâtard. disant le En que le donjon d'Arquésest un desmieuxconservés, ne faut pascroire il qu'ontrouvelà un édificedont lesdispositions soientfaciles saisir à au premier coup d'Sil. Le donjon d'Arqués,réparé au x" siècle,ap- proprié au servicede l'artillerie à feu au xviesiècle, mutilé depuis la Révolutionparles mainsdeshabitants village, qui en ont enlevé du tout ce qu'ils ont pu, ne présente, au premier aspect, qu'une masse informe de blocagesdépouillés de leurs parements, qu'une mine rava- géepar le tempset par les hommes.Il faut,observer restesavecla ces plus scrupuleuse attention, tenir compte des moindres traces, exa- miner les nombreux détours des passages, réduits ; revenir vingt les fois sur le terrain, pour se rendre compte des efforts d'intelligence dont les constructeurs ont fait preuve dans la combinaison de cette forteresse, une des plus remarquables,à notre avis. Disons d'abord un mot de la bâtisse. Ici, comme dans la plupart des édifices militaires de 1époqueromane, la construction est faite suivant le mode romain, c'est-à-direqu'elle consiste en un blocage composé de silex noyé dansun bain de mortier très-dur et grossier, parementé de petites pierres d'appareil de Ora,loà Om,20 hauteur entre lits, de sur Om,20 Om,32 long. Ce parement est un calcaire d'eau douce à de provenant de la vallée de la Scie, d'une bonne qualité, quoique assez tendre, mais durcissant à l'air'. Nous devons réclamer toute l'atten- tion de nos lecteurs pour nous suivre dans la description suivante,que nous allons essayerde rendre aussi claire que possible. La figure 1 donne le plan du rez-de-chaussée donjon d'Arqués. du qui setrouve situé près de la porte méridionale du château(voy. CHA- TEAU, 4). En A, est l'entrée avec son pont volant, sadouble dé- fig. fense B, en forme de tour, avec large mâchicoulis commandant la porte A. Un long couloir détourné conduit dans la cour intérieure. En C, était un petit poste, sanscommunication directe avec l'intérieur du donjon, mais enclavédansson périmètre. Pour pénétrerdans le fort, il fallait sedétournerà gauche arriver à la porte D. Cetteporte et franchie, on trouvait une rampeà droite avec une seconde porte E percéeà traversun contre-fort;puis,en tournantà maingauche, on montaitun degrétrès-longE', direct et assez roide. Nousy reviendrons tout à l'heure.Le long du rempartdu château F, et masqué en du dehors par le relief du chemin de ronde crénelé, on arrive à une autre 1Cettequalité de pierre était employée parlesRomains on la retrouve déjà ; dans le théâtre antique Lillebonne. de Depuis xnr siècle, a cessé l'exploiter, le on de nous ne savonspjurquoi.
  • 46. [ IiONJU-N ] - 38 - porte G très-étroite, qui donne entrée dansune caged'escalier conte- nant un degn- central sf-détournant à main gauche, formant une révo- lution complète, cl aniwnt a un palier I. d'où, par une rampe tour- nanta dnnte dansI épaisseur mur, on munie au second du étage, ainsi que nous allons le voir. Les deux salles basses J, J, n'avaient aucune communication diivcle avec le dehors (le couloir L ayant été ouvert au xve siècle) et n'étaient même pas en communication entre elles. Un devait descendredans ces deux salles bassespar des escaliers ou échellespassantpar des trappesménagées dans le plancherdu premier étage. Ces salles étaient de véritables celliers propres à contenir des provisions. En K, est un puits de plus de 80 mètres de profondeur et dont l'enveloppe est maçonnée jusqu'à la hauteur du plancher du second étage. N'omettons pas de signaler l'escalier M, taillé dans le roc (craie) et descendant par une pente rapide jusqu'au fond du fossé extérieur. Signalonsaussi l'escalier N qui passe par-dessusle couloir d'entrée B; son utilité sera bientôt démontrée. Voyons le plan du premier étage (fig. 2). On ne pouvait arriver à cet étageque par l'escalier à vis 0, communiquant de ce premier étage au second, c'est-à-direqu'il fallait descendre premier étage après être au monté au second; ou bien, prenant l'escalier N (mentionné tout à
  • 47. _ 39 - L DONJON J l'heure)passant travers tour commandant à la l'entréeB, montantun degré,tournantà main droite, dansun étroit couloir avecrampe, on entrait dansl'antésalle et de là on pénétraitdansunedessallesJ'du P, premierétage donjon. du Quant la salleJ", il fallait, poury arriver, à se résoudre à passerpar une trappe ménagéedans le plancher du se- condétage.Tout cela est fort compliqué;ce n'es,t rien encorecepen- dant. Essayonsde nous souvenir de ces diverses issues, de ne pas perdre la trace de ces escaliers et de ces couloirs, véritable dédale. Arrivons au second étage(fig. 3). Là encore existe le mur de refend non interrompu, interdisant toute communication entre les deux salles du donjon. Reprenonsla grande rampe E' que nous avonsabandonnée tout à l'heure ; elle arrive droit à un palier sur lequel, à main gauche, s'ouvre une porte entrant directement dans la salle J'"'. Mais il ne faut pascroire qu'il fût facile de gravir cette longue rampe: d'abord, à droite et à gaucheexistentdeuxtrottoirs R, de plain-piedavecle palier supérieur, qui permettaient à de nombreux défenseurs d'écraser l'as- saillant gravissant ce long degré; puis plusieurs mâchicoulis ouverts dans plancher le supérieur cet escalierfaisaient de tomberunepluie
  • 48. uu.vii» 40 - de pierres, de poutres,d'eaubouillantesur les assaillants. laçage De d'escalier à révolution que nous avons observéeà droite dans les plans du rez-de-chaussée du premier étage, par la rampe détournée prise et aux dépensde l'épaisseurdu mur, on arrive au couloir S, qui, par une |ictitf porte, permet dVntn-r dans la salle J"". De sorte que si, par Mii-priM-ou autrement,un ennemiparvenait à franchir la rampeE', les défenseurspouvaient passerpar le couloir S, sedérober, descendre 10' Kl par la cage de l'escalier 1 (plan du rez-de-chaussée), sortir par la porte G, aller chercher l'issue M communiquant avecle fossé; ou en- core remonter par l'escalier N, passerdans la tour B (plan du premier étage),rentrer dans la salle J' par l'antésalle P, prendre l'escalier à vis, rt sejoindre à la portion de la garnison qui occupait encore la moitié du donjon. Si, au contraire, l'assaillant, par la sapeou l'escalade(cequi n'était guère possible), s'emparait de la salle J'" (plan du deuxième étage,fig. 3j, les défenseurspouvaient encoresedérober en sortant par l'antésalle P' et en descendantles rampesT communiquant, ainsi que nous l'avonsvu, soit avecla salle J' du premier étage, soit avec l'esca- lier N. Ou bien les défenseurs pouvaient encore monter ou descendre l'escalier à vis 0, en passant à travers le cabinet V. Du palier T on
  • 49. 41 - L DONJON ] descendait au terre-plein U commandé par des meurtrières percées dans les couloirs S, S'. De tout ceci on peut conclure déjà que la garnison du donjon était double dans les deux étages (premier et second); que ces deux frac- tions de la garnison n'avaient pas de communication directe entre elles; que, pour établir cette communication, il fallait monter au troi- sième étage occupé par le commandant, et que, par conséquent, si l'un des côtés du donjon était pris, la garnison pouvait se réunira la partie supérieure, reprendre l'offensive, écraser l'assaillant égaré au milieu de ce labyrinthe de couloirs et d'escaliers, et regagnerla partie déjà perdue. w w Le troisième étage 4) estentièrement (fig. détruit,et nousne pou- vons en avoir une idée que par les dessins 1708,reproduitsdans de l'ouvrage M. Deville Ces de '. dessinsindiquentles mâchicoulis qui existaient encore à cette époque dans la partie supérieure,et la dispositiongénérale cet étage,convertien plate-formedepuis de le xvesièclepour placerde l'artillerie à feu. M. Devilleneparaitpas 1 Histoire du château't'Arques.Rouen, 1839. V. - 6
  • 50. [ DONJON J - 4- - reconnaître des l'âge voûtes couvraient en1708 second qui encore le étage. Cependant lesprofils arcs ces des de voûtes 5)fontassez (fig. voirqu'elles appartiennentrestaurations finduxve aux dela siècle. Primitivement, étages donjon, les du conformémentla méthode à ini mande, n'étaient séparés pardes que planchers boisdonton de trouve lestraces sur les paroisintérieures.Le plan de la plate-forme donnédans les dessins 1708fait assezvoir que le mur de refend de Mt-xistait plus au troisièmeétage. C'était de cet étage,en effet,que h- commandement devait se faire et la défense s' organiser avec en- Ce plan donc (fig. 4) indique une seulesalle X, avec un poteau cen- tral, destiné à soulager la charpente supérieure; un réduit Y, qui pou- vait servir de chambre au commandant; les mâchicoulis percésdansla chambre Z, au-dessusde la grande rampe de l'escalier; les deux mâ- chicoulis a, a, auxquelson arrivait par les deux baies b, b; le couloir ce de défense, pris dans l'épaisseur du mur au-dessus des arcs de ces mâchicoulis, et les mâchicoulisd'angle d, d. Dansce plan, on voit aussi la défense la traverse de equi commandait dehorset permettaitd'ob- le server ce qui se passaitdans le fossédu côté de la porte. En /"est une cheminée, et en h un four, car le donjon contenait un moulin (à bras probablement). Nous ne possédonssur la disposition de l'étage supé- rieur créneléquedesdonnées très-vagues, puisqueen 1708 édifice cet était détruit ; nousvoyonsseulement,dansun comptede réparations de 1355 1380 quedestourellescouvertes plomb terminaientcet à ', de étage: ces tourellesdevaientêtre des échauguettespour abriter les défenseurs, qu'il enexiste ainsi encore sommet donjon Cham- au du de bois2. plandecetétage, nous Le que donnons 6),indique /,/' (fig. en deuxéchauguettes ; l'échauguette montrantsonmâchicoulis ouvert /' i surla rampe grand du escalierdeplus,enm,on aperçoit ouver- ; les tures des autres mâchicoulis commandant les rentrants des contre- forts. Celuim' s'ouvraitsur la rampeinférieuredu grandescalier, montantderrièreun simplemur de gardenoncouvert,tracéen D'dans le plan du rez-de-chaussée 1). (fig. 1 Manuscrit la Bibliothèque de nationale. a Voyez loin ce donjon. plus
  • 51. - 43 - [ DONJON J La figure 7 présentela façade donjond'Arquéssur la cour. EnA, du est le débouchédu grand couloir de la porte extérieure ; en B, l'entrer de la rampedu donjon.Lesautrespartiesde cettefigure s'expliquent d'elles-mêmes l'examen des plans par 6 La figure 8 donnela coupedu bâtimentsur la ligne briséeAA,BB, des plans. En G, est le petit corps de gardetracé en G sur le plan du rez-de-chaussée; D, l'escalier à révolution situé sous la grande en rampe,dont le palier arrive en E; on voit, en F, les mâchicoulisqui commandent ce palier. Aujourd'hui la construction ne s'élèvepas au- dessusdu niveauG; en 1708, elle existait jusqu'au niveau H, et l'exlra- dos des voûtes faites au xvesiècle ne dépassait pas ce niveau G : de sorte que les murs compris entre G et H servaient de nierions, et les baies d'embrasures pour des bouches à feu. Les pièces braquées sur cette plate-forme contribuèrent, en tirant sur les troupes du duc de Mayenne, au succèsde la bataille gagnéedans la vallée d'Arqués par Henri IV. La figure 9 trace la coupe du donjon sur la ligne GG,DD,des plans. En A, se détachedu corps principal le contre-fort servant de traverse, pour voir le fond du fosséet le commander du sommetdu donjon. EnB, est tranché le couloir au niveau du deuxième étage qui commande le chemin de ronde D et le terre-plein G.En E, se voient les grands mâchicoulis avec la défensesupérieure à deux étagesprise aux dépens des murs sur les arcs. La coupe(fig. 10), faite sur la ligne EE,FF des plans, permet de comprendrela combinaison ingénieuse escaliers. A, seprofile des En la granderampearrivantau second étage avecles mâchicoulis supé-
  • 52. [ DO.NJUN J - 44 - rieurs qui commandent dernièresmarches son palier. En R,on ses et voit l'un des deux trottoirs disposés pour recevoir les défenseurs de la rampe pourécraser assaillants. D, apparaît tracede et les En la l'étroit degré intérieur aboutit couloir indiqué le plan qui au S sur du
  • 53. - 43 - [ DONJON ] deuxièmeétage, et qui permet aux défenseurs de se dérober ou de sortir par l'escalier à révolution B. En G,est un contre-palier qui com- mande les révolutions de l'escalier B. Le château d'Arqués, admirablement entouré fossés situé, de larges et profonds,commandé un donjonde cetteimportance,devaitêtre par
  • 54. [ DONJON ] - 46- une inexpugnablel'artillerie A peine place avant àfeu. construit, il fut assiégé Guillaume par leConquérant, futprisque famine, etne par après long un blocus. Réparéreconstruit partie Henri et en par 1 en1123, fut assiégé Geoffroy il par Plantagenet, ne put y entrer qui qu'après mortdeson la commandant, Guillaume Lemoine, parune tué flèche cesiège : avaitduréuneannée entière(1145) Philippe-Auguste investitle châteaud'Arqués 1202, levabientôtle siège la nou- en et à velle de la captivitédu jeuneArthur de Bretagne, tombéentreles
  • 55. - -47 - [ DONJON ] mains de Jean-sans-Terre. Le donjon d'Arqués fut la dernière forte- ressequi serendit au roi de France, aprèsla conquête de la Normandie échappéedes mains de Jean-sans-Terre. Henri l", comme nous l'avons dit, fit exécuter travaux des considérables château au d'Arqués mais ; l'examen constructions des existantes peutfaire supposer le ne que gros Suvre du donjonappartienne cetteépoque. à Peut-êtreHenri restaura-t-il parties les supérieures n'existent ; peut-être qui plus même
  • 56. [ UU.NJUN J - 48 - les grandsmâchicoulis la façade(fig. 7) datent-ils du règnede ce de prince,car les arcs de ces mâchicoulis,que nous avonsfigurésplein cintre, sont des arcs brisés sur le dessinde 1708,tracé incorrect d'ail- leurs, puisqu'il n'indique pas avec exactitudeles partiesde la con- struction que nous voyons encore debout. Quant aux dispositions générales,quant au systèmede dégagements, d'escaliers, avec un peu de soin on en reconnaît parfaitement les traces : c'est en cela que le donjon d'Arqués, qui jamais ne fut pris de vive force, est un édifice militaire du plus haut intérêt, et, malgré son état de ruine, beaucoup pluscomplet, au point de vue de la défense, que ne le sont les célèbres donjons de Loches, de Montrichard, de Beaugency,construits à peu près sur les mêmes données. Ce qui fait surtout du donjon d'Arqués un type complet, c'est sa position dans le plan du château : protégé par les courtines de la placeet deux tours, il commandecependant les dehors; il possède sa porte de secours extérieure bien défendue; il protège l'enceinte, mais aussi il peut la battre au besoin avec succès; il est absolument inattaquable par la sape,seul moyen employé alors pour renverserdes murailles; il permet de renfermer et de maintenir une garnisonpeu sûre, car sesdéfenseursne peuvent agir qu'en aveu- gles et sur le point qui leur est assigné. Une trahison, une surprise n'étaient pas praticables, puisque, une partie du donjon prise, il deve- nait facile à quelqueshommes déterminés de couper les communica- tions, de renfermer l'assaillant, de l'écraser avant qu'il sefût reconnu. Gomme dernière ressource, le commandant et ses hommes dévoués pouvaientencore s'échapper.Le feu seul pouvait avoir raison de cette forteresse; mais quand on considère la largeur des fossés du château creusésau sommetd'une colline, l'élévation des murs, l'absence d'ou- verturesextérieures,on ne comprend pas comment un assaillant aurait pu jeter des matières incendiaires sur les combles, d'autant qu'il lui était difficile de s'établir à une distanceconvenable pour faire agirses machines de jet avec succès. Lesdonjonsnormands les donjonsromans,en gênerai,sont éle- et vés sur plan rectangulaire : c'est une habitation fortifiée, la demeure du seigneur;ils contenaientdescelliersou caves pour les provisions, une chapelle, sallesavec des cabinet,et toujours, au sommet, grand un espace libre pour organiserfacilementla défense.La plupart de ces logisquadrangulaires possèdent escalier leur principalséparé corps du de la bâtisse, quelquefois mur derefendqui lesdiviseen deux et ce partieségales. L'entrée habituellement est placéebeaucoup au-dessus du sol,au niveau premierétage. nepeut s'introduiredansle don- du On jon quepar une échelleou au moyend'un pont volant avecescalier de bois, qu'on détruisaiten tempsde guerre. Le petit donjon Chambois de (Orne), date xne qui du siècle, pré- sente plupart cesdispositions détail. planestrectangu- la de de Son laire, quatre avec renforts canvs angles. tourcarrée, aux Une posée surundeses côtés, contenait l'origine petitscabinets un dans de et
  • 57. _ 49 - L DONJON ] escalier de bois couronné d'une défenseet ne montant que jusqu'au troisièmeétage. arrivaità la défense sommet un escalier On du par àvispratiqué un descontre-forts dans d'angle. partiessupérieures Les du donjon furent refaitesau xivesiècle et conformément système au de défense cette époque mais,desdispositions de ; premières, reste il encore trois étageset un chemin de ronde supérieurextrêmement curieux.Le plan du donjonde Chambois donnéci-contre(fig. 11). est On voit, en A, la tourelle carrée accoléeau corps de logis, et dans li laquelle, au xive siècle, on a fait un escalier à vis à la place des em- marchementsde bois. Ce donjon n'était pas voûté, non plus que la plupart desdonjons normands; les étagesétaient séparés des plan- par chers de charpente portés sur des corbelets intérieurs. Sa porte est relevée à 6 mètres au-dessus du sol, et s'ouvre sur le flanc de la tour- carrée contenant l'escalier de bois ; on ne pouvait arriver à cette porte, dont le seuil est au niveau du plancher du premier étage,qu'au moyen d'une échelle, et le donjon ne se défendait, dans sa partie inférieure, que par l'épaisseur de ses murs. Au commencementdu xive Meele, l'ancien crénelagefut remplacé par un parapet avec mâchicoulis cré- neauxet meurtrières. Sur les quatre contre-forts d'angle furent élevées de belles échauguettesavec étage supérieur crénelé, à la place, pro- bablement, des ancienneséchauguettesflanquantes. Voici (fig. 12)l'élévation du donjon de Chamboisdu côté de la petite. tour carrée avant la construction des crénelages du ie siècle. La bâtisse du xif siècle s'élève intacte aujourd'hui jusqu'au niveau B; c'estau niveauG que s'ouvrela poterne.Mais la particularité la plus curieuse du donjon de Chambois consiste en un chemin de ronde supérieur qui, sousle crénelage, mettait les quatre échauguetteset la petite tour accolée en communication les unes avec les autres, sans qu'il fût nécessaire passerdans la sallecentraleoccupée le de par commandant. défenseétait ainsi complètement La indépendante de l'habitation,et elle occupaitdeux étages, l'un couvert, l'autre décou- vert. Voici, en coupe (fig. 13), quelle est la dispositionde ce chemin derondecouvert fait le tour du donjonet réunitleséchauguettes qui sous crénelage. cheminde rondeexisteencore peu prèscom- le Ce à plet. Le donjon est construit en moellonsréunispar un excellentmor- v. - 7