VP1 - Toulouse terre de rugby : un puissant marqueur du territoire
Atelier - Comment faire de son territoire un lieu de tournage de cinéma ?
1. Atelier 15 «ça tourne à Manhattan»
Thématique : "Comment faire de son territoire un lieu de tournage de
cinéma
Le cinéma est un vecteur de notoriété pour les territoires. C’est aussi
une activité économique non négligeable. Les régions l’ont compris en
créant des structures consacrées à la production et à l’accueil des
tournages.
Comment faire pour devenir une destination cinématographique ?
Quelles sont les démarches, qui sont les interlocuteurs ? Comment se
préparer à un projet de cette nature ?
Du festival de Cannes au festival Premiers Plans d’Angers, du Fipa de
Biarritz au festival de Luchon pour la création audiovisuelle, du festival
de Clermont-Ferrand à Coté courts de Pantin, du succès de « Plus belle
la vie » au Sunny Side of the Doc de La Rochelle; depuis de
nombreuses années les collectivités ont montré leur intérêt pour l'activité
cinématographique.
Les formes d’intervention des élus prennent plusieurs formes :
- soutiens aux salles
- conventions avec des exploitants privés
- achats de place pour les publics (scolaires, personnes âgées -
Collège au cinéma puis Lycée au cinéma et Ecole au cinéma-)
- aides à la modernisation
- facilité à la diffusion de films, notamment pour enfants.
- production et accueil de tournages (Régions).
L’alliance du cinéma et des régions a permis la valorisation des
territoires, de leur patrimoine, leur offrant ainsi une véritable exposition
internationale. Les formes des actions entreprises restent diverses mais
les souhaits exprimés par les politiques publiques sont, eux, bien ancrés
dans la pérennité des projets : contractualisation des voies et moyens
(nous le verrons au travers du témoignage d’Adrien Perreau) ou soutien
2. à la production par la construction de structures et lieux d’expression et
de production. C’est que nous allons comprendre tout de suite en
écoutant le témoignage de Jean Cressant.
Jean Cressant est un ancien Directeur de la SFP, un homme de médias,
créateur des studios de « Plus belle la vie ». Il a travaillé, comme
consultant, sur l’investissement des collectivités territoriales en matière
de cinéma et a été appelé par la Ville de Marseille pour mener un audit
sur la reconversion des friches de la Seita où il a développé le projet
Média « Belle de Mai ».
Comment parvient-on à consolider un projet d’une telle ampleur et à le
vendre aux élus ?
La réponse de J.Cressant est sans appel : en apportant un projet qui fait
rêver, tout en étant concret car soutenu par des actifs financiers
(publics/privés). Le projet marseillais comportait également l’avantage de
retirer une épine dans le pied de la mairie en apportant une solution à la
reconversion du site en friche.
Après un passage à Lyon, J.Cressant investit la Rochelle.
Oser créer des studios de cinéma en pleine période de crise, est-ce un
défi ?
Les Studios de l'Océan sont six fois moins grands que ceux de la cité
phocéenne. La ville, qui finance, avec la communauté d'agglomération et
la région, la construction de ces studios de 1,5 million d'euros, s'est
laissé séduire par ce projet dont les retombées sont estimées par Jean
Cressant à 10 millions d'euros par an. Depuis 2000, le conseil régional a
mis en place, avec le département de Charente-Maritime et le Centre
national de la cinématographie, un dispositif d'aide à la production, d'un
budget annuel de 2,65 millions d'euros, qui privilégie les projets
créateurs d'emploi. Au total, La Rochelle compte douze manifestations
par an autour de l'audiovisuel. L’équation à résoudre par les
investisseurs et les acteurs du projet n’est pas si compliquée.
Tous les territoires sont-ils éligibles à l’accueil des tournages ?
A cette question, Jean Cressant apporte une réponse sans concession
en l’enrichissant de son témoignage concernant l’agglomération
3. strasbourgeoise qui comptait développer, il y a quelques années, alors
que Madame Catherine Trautmann était le premier édile de la ville, un
projet centré autour de la production cinématographique. Après analyse
et remise de son audit, J.Cressant avait estimé que le projet axé sur
n’était pas viable et que son verdict était donc négatif.
Commissions régionales du film, bureaux d’accueil de tournages
(Alsace, pays de Loire, Région centre), Pôle (Cinéma Région Limousin,
Nord-Pas-de-Calais), Mission (Rhône-Alpes-Cinéma), les appellations
font légion et les structures recouvrent nombre de statuts, Adrien
Perreau est administrateur de la Commission régional du film d’Ile de
France, et en tant que membre fondateur, nous l’invitons à nous dire
comment ont été fixés les objectifs de la commission :
« La Commission du Film d’Île-de-France doit assurer la visibilité de
l’offre professionnelle de la Région, en synergie avec les autres acteurs
français présents sur le marché international.
Cela se traduit par une présence régulière dans les principaux rendez-
vous de la profession, festivals et marchés du film internationaux, où la
Commission organise et coordonne la visibilité et les actions de
promotion autour des grands sites régionaux et des industries
techniques franciliennes au service de la création.
La Commission est particulièrement présente sur les grands festivals et
marchés internationaux (Berlinale, FILMART à Hong Kong, AFCI
Locations et COLCOA à Los Angeles, Festival de
Cannes, Festival de Saint-Sébastien, MIFA, MIPCOM…) où, en dehors
des opérations de promotion qu’elle peut y mener, elle accompagne les
films soutenus par la Région Île-de-France.
Ces films constituent en effet la démonstration la plus concrète des
compétences de la Région et de l’intérêt d’y développer des projets
cinématographiques. Ils traduisent également le double engagement de
la Région Île-de-France et de son Président, Jean-Paul Huchon :
le « Fonds de soutien aux industries techniques » franciliennes permet à
la fois de soutenir des projets cinématographiques et audiovisuels
culturellement ambitieux et de portée internationale, tout en garantissant
la localisation de leurs tournages et de leurs prestations en île-de-France
4. pour conforter le précieux tissu de ses industries techniques et l’emploi
dans le secteur. »
Nous demandons à A.Perreau comment il a convaincu la CCIP de signer
un contrat avec la Commission du film d’IdF, et comment il a persuadé
Stéphanie Soares, sa dir’com , qui elle-même a du convaincre son
Président et les élus consulaires?
A.Perreau nous indique que les enjeux sont multiples et les retombées
évidentes pour l’Ile de France tant en terme d’image qu’économiques.
La question consécutive à ces éléments de réponse est donc posée aux
deux intervenants : Comment estimez-vous les retombées générées par
l’engagement d’un territoire à accueillir des tournages de film?
J.Cressant nous répond que la ville de Marseille n’a pas mis longtemps à
s’approprier la notoriété, même naissante, de « Plus belle la vie » en
détournant par exemple le nom de la série en « Plus belle la
ville »devenu un slogan mis au fronton de la gare st-Charles et qui
accueille les voyageurs à leur arrivée dans la capitale phocéenne !
L’ile de France quant à elle est inscrite au générique de tous les films
tournés sur son territoire et véhiculé ainsi à travers le monde…un retour
sur investissement considérable.
Q/R avec la salle : nombre de questions oturnenet autour du
« comment ?» et « combien ? ».
Une auditrice de la mairie de Toulouse intervient en indiquant son
expérience dans le projet de construction de studios cinématographiques
sur le site de la base militaire de Francazal (http://carredinfo.fr/studios-
de-cinema-a-francazal-les-raisons-du-recalage-17353/).