« Construire ensemble une cité solidaire, attractive et durable », tel est le préambule de la charte du dialogue citoyen élaborée par la ville dans l’objectif d’encourager une citoyenneté active et une démocratie moderne. Concrètement, comment se traduit cette ambition ?
3. Crise de confiance, défiance envers les élites politiques,
mais aussi médiatiques, entrepreneuriales….
« Tout ce qui représente de près ou de loin une autorité suscite la défiance »
« Déçu des politiques oui, après la trahison du vote
contre le projet de constitution européenne, la
soumission aux dictat des lobbies, le mépris de la société
civile… Oui à l’abstention ! Non au vote fn. »
« Si quelqu'un me donne une seule bonne raison
d'accorder ne serait-ce que 10 % de ma confiance à
Hollande, Mosco, Sarko, Fillon ou Copé, je suis preneuse.
Ont-ils respecté leurs promesses ? Non, au contraire. Ont-
ils eu des résultats ? Non, au contraire. S'ils avaient la
confiance des Français, ce serait extrêmement inquiétant
pour le QI de nos concitoyens ».
« Jamais les élites n'ont à ce point diagnostiqué
l'obsolescence du modèle français, tout à leur
fascination pour l'UE, le modèle anglo-saxon, la
mondialisation et l'immigration heureuse. On les
avait vu à Coblence. Ils sont désormais à Londres,
Bruxelles, Shanghai. Au Peuple, il lui reste la Nation
qui protège et le passé qui rassure. La fracture
entre les deux castes est désormais énorme ».
70% des français ne font pas confiance aux
responsables politiques (LH2-Nouvel Obs 2013 87%
selon Opinion Way et le Cevipof en janvier 2014)
Bashing médiatique influant sur la confiance et
accentuant le sentiment de rupture entre élites
et population.
Une difficulté à réintroduire un propos et une
analyse équilibrée
4. La crise de la représentation
1- Une plus grande fragilité de la légitimité par les urnes
2- Un mandat moins clair
3- Une visibilité faible du débat public
44,5% des maires des villes de plus de 3 500 habitants sont issus des
professions intellectuelles supérieures et 0,4% issus de professions ouvrières.
Tout ne peut pas être débattu lors des campagnes.
Les citoyens votent pour un style de gouvernance,
et sur la confiance envers le maire et l’équipe
municipale, ils n’adhérent pas nécessairement à la
totalité du programme, la plupart des votants ne
le connaisse nt pas.
La multiplicité des problématiques, des enjeux, et
des échelles ne permet pas de clarifier en tous
points et sur tous sujets « où se trouve le bien
commun ».
1 Français sur 2 n’a pas le sentiment d’être représenté
politiquement.
36% ne savent plus dire s’ils sont de gauche ou de droite
(sondage Vivavoice – Cevipof).
Près de 4 français sur 10 ne votent pas aux municipales
Dans certaines villes de plus de 100 000 habitants, plus de 4
habitants sur 10 ne connaissent pas le nomde leur maire
(exemple à Rennes. En septembre 2012, 42% ne connaissaient pas le nomdu
maire selon la Sofres).
Pour l’essentiel le débat n’est pas public, il est limité à la
majorité et ne sort pas des réunions de municipalité.
Induit un enjeu de relégitimation des décisions
politiques.
5. Défiance A relativiser à l’échelle
locale
Les maires et les équipes
municipales sont
relativement préservés
60% de confiance envers les
équipes municipales, mais cette
confiance reste fragile et
semble s’affaiblir
Crise de la représentation Crise du collectif et
segmentation du corps
social
Introduit une nécessité :
o de reconstruire le lien entre citoyen
et politique
o de rapprocher politique publique
et citoyen
o de construire collectivement les
bases d’un contrat commun
Contexte international,
qui trouve une
résonance nationale
forte avec la crise
6. A quoi s’ajoute tout un univers de prises de parole
classiques qui échappe à la puissance publique et
se développe de manière exponentielle avec
l’appropriation des technologies numériques.
Le web reconstruit des communautés
« idéologiques ou d’intérêts », qui contrebalancent
l’individualisation de la société.
Il permet à chacun de se situer dans un nouvel
espace politique et de s’apercevoir « qu’il n’est pas
le seul à penser ce qu’il pense ».
Il favorise la mise en action et la mobilisation dans
une logique qui est souvent celle du rapport de
force…
Le numérique
permet d’associer
des individus qui
auparavant ne
disposaient pas
des moyens pour
le faire.
Et offre une
tribune aux
mécontents
7. « Vous voulezprotester ? créez
votre pétition en ligne !»…
Les pétitionnaires
Protestations et
volonté d’infléchir
les décisions
Les « haters » (je
rage donc je suis !)
« Détestation et
spécialisation dans le
post à rage…
encouragés par les
médias… préemptés
par le FN»
« Ce n'est pas parce que
l'on considère nos hommes
et femmes politiques
aujourd'hui comme de
gros tocards, parvenus,
profiteurs, affairistes, nuls
en gestion, clientélistes,
bourgeois de pacotille
voire nobliaux de basse
Normandie, ivres de leur
égo que l'on se réfugie
tous auprès du Front. »
Les vigilants (version Médiapart)
Les « constructifs »
« Inacceptation et contre-proposition »
Une tentative de
rééquilibrage et
de refus de
l’instrumentalisation
Les lobbyistes
8. Cette montée en puissance de la capacité d’expertise et d’argumentation
des citoyens et des collectifs est vécue à la fois comme un problème et une
opportunité pour la collectivité.
Un problème
• Risque d’abandon, d’étalement dans le
temps, de « détricotage » des projets
• Inscription dans un registre conservateur
peu propice aux changements et aux
évolutions nécessaires
• Peut bénéficier aux lobbies ou groupeq de
pression et entrer en contradiction avec le
bien commun
• Peut mettre en évidence les contradictions
de l’institution et l’obliger à revoir
totalement le projet (avec un coût souvent
élevé).
• Est partagée par une diversité de groupes
qui n’ont pas nécessairement les mêmes
visions, les mêmes intérêts ou les mêmes
attentes
Un opportunité
• Oblige la collectivité à instruire la
contradiction et à prendre en compte d’autres
rationalités
• A se prémunir de l’injonction, des fausses
évidences et de l’idéologie
• A examiner sur le fond l’efficience et la
pertinence de l’action publique
• A consolider l’argumentation des décisions
politiques
• A infléchir ou enrichir l’action pour une plus
grande pertinence
• A forger des compromis facilitant l’acceptation
d’un contrat commun
• A sortir des obsolescences et contourner
l’homéostasie*
9. Récurrence des conflits et des blocages
Qui grèvent l’action publique Qui accentuent la fracture entre le
politique et les citoyens
Difficulté à mener à bien certains projets (blocage)
Ajustement des comportements (par exemple : évasion
des classes moyennes hors des métropoles, absentéisme
des enfants le mercredi matin…)
Densification / patrimoine
Mobilités-déplacements
Rythmes scolaires
Fiscalité, tarification
(…)
A quoi s’ajoute, en tendance, une montée en puissance de la capacité d’expertise
et d’argumentation des collectifs
Capacité à porter la contradiction et à dépasser le registre du rejet individuel
Capacité à faire des contre-projets
Capacité à déployer une vision alternative et argumentée
Judiciarisation et multiplication des recours
Dépasser les tensions, forger des compromis
10. Face à cela, à l’échelle locale les collectivités ont cherché à….
Expliquer les décisions
politiques
La pédagogie de l’action publique , dans sa
forme descendante, a ses limites et est de
moins en moins acceptée dans sa forme
injonctive …
Mais
Evaluer les politiques
publiques pour les
optimiser
Mais Les politiques publiques ne peuvent pas être
uniquement évaluées sous l’angle de
l’efficience et des objectifs de l’institution
(RGPP)
Construire un projet de
territoire commun et
fédérateur
Mais Le marketing territorial a ses limites, le récit
du territoire ne fonctionne pas s’il est produit
par le haut
Ex : densité
urbaine
Ex :
évaluation
par
indicateurs
Ex : « beaucoup
trop
d’exemples »…
Nantes a largement pris en compte ces limites, exemple : évaluation à dimension
participative, Nantes 2030, etc.
Renforcer la proximité
(équipements de quartier, « aller vers », présence
sur l’espace public, permanences…WEB ?)
Mais
Mais les collectivités ne disposent pas de
l’ensemble des clés pour agir au plus près
des préoccupations de la population
Ex :
Incivilité,
emploi
12. Le statut d’expert
La parole des citoyens et des participants est souvent perçue comme
« une parole faible et peu légitime »
Poser la question du dialogue citoyen et du numérique oblige à
poser la question du statut de la parole des citoyens
Du fait de notre histoire, de notre culture… il faut, sociologiquement, pour qu’une parole soit
forte, qu’elle ait un statut… Le statut compte souvent plus que l’argumentation …
En France, cette force procède de trois statuts
Le statut de représentant Le statut du collectif
La connaissance du sujet et des
systèmes de contraintes
(techniciens, ingénieurs,
universitaires, entrepreneurs….)
Avoir un mandat de représentation (élus,
associations, collectifs, syndicats…)
Être représentatif d’une opinion
dominante. ‘Nous les jeunes, nous les
femmes, nous les vieux, nous les
habitants des Derv…» - nous étions
10 000 à la manif
L’expertise La représentation La représentativité et
le nombre
13. La valeur de la parole des citoyens est attaquée sur ces
trois statuts
Les citoyens ne maîtrisent
pas la complexité des
thèmes qu’on leur demande
de traiter
« Leur avis n’a intrinsèquement
que de peu de pertinence »
Les habitants ne sont pas
sanctionnables politiquement et
n’ont pas de mandat pour
représenter qui que ce soit…
« Ils ne peuvent parler qu’en leur nom
propre »
Les habitants qui participent ne
sont pas représentatifs de la
population
« Trop de vieux », « Pas assez de jeunes »,
« pas assez nombreux »; « Toujours les
mêmes »,
Le statut de représentant Le statut du collectif
Le statut d’expert
représentant (jury,
atelier….) mandat
d’un représentant
(jury, atelier….)
La formation des
citoyens
L’accès aux
experts
Les modes
recrutements
ouverts et tirages
au sort
Les processus
d’élaboration
des avis
collectifsL’expertise
d’usage
Quelle parole favorise-t-on : qui parle ?
Comment traite-t-on cette expression ?
Opinion et délibération ?
14. L’enjeu : la diversité des participants… et l’acceptation d’une
parole sans statut, mais argumentée et construite
collectivement
L’enjeu de diversité l’objectif reste d’introduire d’autres
rationalités dans le débat public que celles des élus, services
et experts…
Cette diversité suppose sur le plan des procédures
De penser les modalités
de sollicitation des
habitants et des parties
prenantes
De garantir le respect de
l’altérité et l’écoute
attentive des différentes
prises de parole
16. Il y a un intérêt et une utilité à promouvoir le dialogue et parfois la co-
construction
Mais pour dialoguer et co-construire, il faut que les habitants, les citoyens,
les collectifs acceptent de jouer le jeu
Les habitants aspirent au collectif, mais aspirent-ils à la démocratie
ouverte, au dialogue ou à la co-construction…
Une interrogation : le désir de participation ?
17. Quantitativement, la participation aux
différentes formes de démocraties locales
portées par les collectivités est parfois
perçue comme faible (2%)…
Participez-vous ou avez-vous participé
à
- % de personnes ayant répondu ''OUI'' –
Base 5 000 français 18 ans et plus
Total
Conseils de quartier, démocratie participative,
concertation, réunion publique
2%
Administration d'associations ou d'équipements 7%
Comité d'entreprise 2%
Association à vocation citoyenne (environnement,
solidarité...)
6%
Organisation de fête de quartier 6%
Association de parents d'élèves 5%
Association d'habitants 3%
Autres 2%
…l’engagement dans une forme ou une
autre de citoyenneté (parmi celles
évoquées) est plus fréquent : 23% des
français participent à au moins une des
activités mentionnées
Ce qui reste une question de point de
vue.
Porto Alegre : Le nombre de participants au
dispositif participatif est passé de 976 en 1990 à
18 583 en 2001, avant de retomber aux
alentours de 15 000 en 2011 (soit, 1,3% de la
population au plus fort de la mobilisation).
http://www.monde-diplomatique.fr/2011/10/A/21113
La participation clive fortement :
●
Selon le niveau culturel (plus que
selon la CSP) avec une prime aux
personnes formées
●
Selon l’âge (elle est plus forte à
partir de 40 ans)
●
Selon l’inclusion dans la vie sociale
(plus les gens sont insérés plus ils
participent)
●
Selon le type de territoire
(participation moins forte sur le
secteur HLM et les quartiers les
plus favorisés)
18. La participation clive fortement :
1. Selon le niveau culturel (plus que selon la CSP) avec une prime aux
personnes formées
2. Selon l’âge (elle est plus forte à partir de 40 ans)
3. Selon l’inclusion dans la vie sociale (plus les gens sont insérés plus
ils participent)
4. Selon le type de territoire (participation moins forte sur le secteur
HLM et les quartiers les plus favorisés)
19. Une non participation qui s’argumente
de 5 grandes façons …
Au-delà de ces
arguments, les habitants
aspirent-ils à participer ?
Perception de l’utilité et de la
sincérité des démarches
ou encore thème jugé loin des
préoccupations quotidiennes
Perception de sa capacité à
participer : sentiment
d’être incompétent,
difficulté à prendre la
parole en public…
Absence de sollicitations, manque
d’information, déficit d’offre
participative
Temps, contraintes et priorités
individuelles qui ne permettent
pas de s’engager
« C’est certainement très intéressant mais je
suis très pris »
« Je savais pas, et on ne
m’a pas proposé de venir »
« J’y connais rien, c’est le
boulot des élus de savoir ce
qu’il faire. »
« Franchement, çà sert à
rien, tout est décidé, c’est
juste pour faire de la
figuration. Faut pas prendre
les gens pour des cons
quand même»
Délégation de
confiance aux services
et aux élus
20. La question de l’envie participative ne peut pas être
déconnectée de la question :
• Du pourquoi ? > volonté politique, cadre et sincérité
• Du sur quoi ? > fabrique des politiques publiques et projets
• Du comment ? > ingénierie publique et compétences
L’intention participative ne peut se mesurer indépendamment,
- d’une part, de la question de l’utilité de l’engagement perçue
par les habitants,
- d’autre part des modalités de participation proposées…
21. Les participants ont besoin d’être au clair sur les raisons de
leur convocation pour pouvoir décider de leur présence en
connaissance de cause… Les élus et
les services
aussi…
Ce qui est mis en débat
…défini par la collectivité ? défini par les participants ?
« Bien caler les choses en amont» au
risque que cette volonté maîtrise des
contenus du débat nourrisse encore plus le
« décrochage »
Dirigisme déceptif
«Laisser les choses ouvertes », au risque de
laisser aller les participants sur des thèmes
que la puissance publique ne souhaite pas
mettre au débat.
Démagogie déceptive
L’enjeu de clarification pose aussi la question de…
Quel équilibre ?
Les procédures doivent se caler sur les objectifs : un savoir-faire spécifique
22. Une multiplicité d’engagements possibles, une multiplicité d’appels à
l’engagement….
Vote, école, CE, associations, dons, bénévolat, comité de quartier, consultation…
Une « sollicitation », voir une injonction, participative forte » notamment
en direction des plus défavorisés
Sachant que….
Les formes les plus valorisées nécessite une vraie implication… qui ne
couvrent pas l’ensemble du spectre et des modalités selon lesquelles les
habitants souhaitent participer…
Du sondage mono-question sur
Smartphone
A l’engagement dans des
ateliers citoyens
La diversité de sollicitations et des contributions
23. Une clarification des enjeux, des objectifs, des
bénéfices recherchés, et des procédures…
Pour inciter les
habitants à s’engager
Pour accompagner les
services à mettre en place
ces démarches
Pour faciliter le
positionnement des
élus
… on ne peut par reprocher aux
habitants leur manque d’engagement, si
cet engagement consiste à faire bonne
figure et à participer d’une scénographie
démocratique sans enjeu.
… on ne peut par reprocher aux services
de ne pas s’engager, sans qu’ils aient des
« garanties » sur l’utilité des démarches
de participation et sur leur capacité à
contribuer à l’élaboration d’une action
publique plus efficiente
… on ne peut par reprocher aux élus leur
manque d’enthousiasme, sans
s’interroger sur la place et le statut de
l’élu dans le cadre des démarches de
participation, et sur les risques qu’ils
prennent dans ce type de démarche.
24. Inscrire la question du dialogue citoyen dans le
périmètre plus large d’une réflexion sur les
interactions citoyens /élus / institutions
Nantes a fortement orienté son action sur le volet co-production des politiques
publiques, cette orientation ne doit pas faire perdre de vue, que la question du
dialogue citoyen peut s’envisager dans un contexte à la fois plus global et plus
systémique
Il n’y a de figure univoque et monolithique de
la citoyenneté et du dialogue citoyen
Diversité de méthodes et d’objets
informations, consultation, opinion,
convivialité, débat, co-production,
éducation à la citoyenneté, doléances…
Mais construction d’un fil rouge dans la
relation au citoyen… qui inclut l’ensemble
des modalités d’interactions à la
population… et qui définit un style
municipal…
26. De quoi parle-t-on ?
Démocratie locale, participation citoyenne
Des formulations diverses :
démocratie locale
démocratie participative
participation citoyenne
A Nantes, et à Nantes Metropole, une formulation depuis 2008 : « le dialogue
citoyen »
Une finalité : associer les habitants à l'action publique en leur permettant une expression
et l'émission de points de vue et d'avis, en créant des espaces, des lieux, des
démarches participatives.
Des réalités diverses en France et dans le monde :
Organisation des dispositifs
Ambition politique
Qualité de la concertation
27. Un triangle d'acteurs fondateur
Élus
ServicesCitoyens
Ville
Autres
(communes – sem etc.)
Ville
Métropole
Citoyens-
usagers
AssociationsActeurs
éco
Métropole
28. Dialogue citoyen à Nantes :
une longue histoire continuité et progressif
Premières expérimentations
Démarches DSQ
Création des
Mairies annexes
Organisation démocratie de proximité
Découpage de la ville
en 11 quartiers
1ers CCQ
Installations des
carrefours citoyens
Territorialisation des
directions
Elargissement
Création de Nantes
Métropole
Création des Conseils
(CNJ, CNCE, CNPH)
Co-construction de l’action publique
Nouveau modèle de
gouvernance
29. Un projet politique et managérial
« On ne peut pas construire la ville de demain sans prendre en compte l’avis des citoyens »
« J’en appelle à une nouvelle gouvernance de la ville … j’encouragerai l’expertise citoyenne,
je ferai appel à l’intelligence collective, à l’échange et au débat, avant que les élus prennent
une décision »
Johanna Rolland - 2013 - 2014
Associer les habitants à l'action publique, à la fabrique des politiques publiques en
permettant une expression, l'émission et le croisement de points de vue, l'élaboration
d'avis, en créant des espaces de débats, des lieux, des démarches participatives.
… qui invite à un profond renouvellement des pratiques politiques
… qui porte une finalité démocratique
… qui induit un changement dans l’action des services : inflexion du projet
managérial « réinventons le service public »
30. 2014 : Dialogue citoyen et co-construction, une
ambition, un marqueur et une pratique
Vers une nouvelle gouvernance nantaise ouverte et participative
> Rapport présenté en CM du 30 janvier 2015
> Une feuille de route politique et technique
Visant 5 Objectifs Reposant sur 14 principes
31. Le dialogue citoyen à la nantaise repose sur 3 piliers
LaLa
fabriquefabrique
des politiquesdes politiques
publiquespubliques
Le dialogueLe dialogue
citoyencitoyen
de quartier etde quartier et
territorialterritorial
La villeLa ville
collaborativecollaborative
Tendance vers une articulation
des échelles fines :
Mico-quartier, îlots, quartiers,
communes, agglomération
+ espace numérique à considérer
comme territoire de citoyenneté
32. Le process de dialogue
citoyen, une culture
commune technique
et politique
33. Un réel tournant délibératif
1. Recherche de la profondeur de participation à côté de la largeur
2. Précision de la commande de départ et des conditions de participation
3. Process uniforme et développement d’animations multiples et créatives
(design, world café, diagnostic en marchant etc.)
4. Une dynamique exigeante de production et de recherche de consensus, de
mise en lumière des divergences
5. Légitimer le point de vue des citoyens sur la base de la qualité de
l’argumentation
6. Le point de vue des citoyens prise en compte dans le processus de la
décision publique jusqu’aux arbitrages
7. Ouvrir « la boite noire » de la prise de décision … faire le récit du débat
technique et politique (instruction)
8. L’exigence d’un retour et d’une explicitation des arbitrages par les élus
9. Organiser le droit de suite : évaluation indépendante des engagements pris
par les citoyens
Décider de lancer une démarche de dialogue citoyen, c’est a priori décider de
changer quelque chose et d’accueillir positivement l’imprévu
37. Soutenir la participation et la dynamique
délibérative
●
Favoriser l’accès à l’information et à l’offre de participation
– pertinence des outils numériques pour interpeller un large public (habitants de
plus en plus équipés, accès de plus en plus facile et adaptable au rythme de vie)
●
Faire connaître les enjeux du débat (quel est le problème, objectivation,
controverse) et assurer une offre continue de participation
– un site internet qui répond à une démarche de concertation longue (permet de
stocker / archiver l’information, site adaptable aux différents temps du processus
grâce à des mises à jour)
●
Susciter des contributions nombreuses et variées, expertises d’usage et
sensible
– les internautes maîtrise le temps passé pour s’informer et/ou contribuer
●
Rendre compte des contributions au fur et à mesure et leur donner une
visibilité pour animer le débat
●
Mobiliser des inscriptions à des démarches présentielles
> Des objectifs de communication propres à chaque étape du processus
38. Récit de la décision publique / Faire la
preuve des effets
●
Traçabilité
– Visée démocratique, sincérité et crédibilité de la démarche, pédagogie et
traçabilité de la décision.
●
Droit de suite
– Appropriation et diffusion des connaissances produites: capitaliser, monter en
compétences
– Conduite du changement et transformation de l’action publique, améliorer
l’action publique et la rendre plus efficace : analyse et prise en compte des
recommandations
PUBLICS CIBLES
1.La restitution aux parties prenantes : inhérente à toute démarche
2.La restitution aux élus et directions : accompagner les changements organisationnels, aides à la
décision,soutien à la pédagogie de l’action publique
3.La restitution aux nantais : faire connaître
4.Restitution aux acteurs locaux et nationaux : capitaliser et diffuser les connaissances
5.A destination des médias pour contribuer au débat démocratique
Plusieurs enjeux => Plusieurs publics cibles => adapter les formes de restitution et
de communication possibles
39. Délibératif et dialogue numérique
Distanciel et présentiel
Lorsqu’un volet contributif est pensé dans un processus de dialogue citoyen, l’utilisation du
numérique est étudié au cas par cas
Pas de raisonnement par l’outil, plutôt par des fonctionnalités que l’on active ou pas dans la
phase de collecte des expressions
Ce choix s'étudie dans l'articulation des dynamiques distanciel/présentiel, avec un parti pris
délibératif qui de fait exige un volet présentiel
Les outils numériques sont construits pour servir un processus de concertation : ils ont pour
rôle de faciliter la démocratie délibérative et l’intelligence collective à l’échelle
métropolitaine
En revanche, avoir un espace d'hébergement d’une démarche de dialogue sur un site et une
stratégie digitale associée est un vrai enjeu quelque soit la démarche
40. Le site internet : « maison commune »
du débat
Fonctions et usages
Espace de référence : but/intention de la mise en débat, règles du jeu, cadre
Fonction multimédia : pluralité de la connaissance et diversité des formes (vidéo,
écrit, photo etc.)
Espace de convergence des parties-prenantes « maison commune » neutre
Espace de collecte, de visibilité et de mise en dialogue des arguments en
présence (contributions et enrichissements entre internautes)
Une dynamique en continue et en temps réel
Vigilance : la co-construction des contenus au fur et à mesure et dans des formats
divers exige :
- d'anticiper un bon classement de l'information (≠ foisonnement)
- de réaliser une éditorialisation des contenus « chemin faisant »
- d'organiser une veille permanente et une délégation forte dans le traitement des
réponses (≠ culture et règle administrative)
Seul l'outil internet peut donner à voir l'ensemble du corpus produit dans
sa variété et le rendre accessible et lisible au plus grand nombre sur le
temps-choisi des habitants
41. Les réseaux sociaux : une invitation à
participer
Fonctions et usages :
Constituer et animer une communauté d’intérêt via une stratégie digitale (à chaque réseau
social sa stratégie)
Faire connaître le débat (offre et enjeux) et susciter de l’intérêt (éditorialisation de la
donnée/document) auprès d'une cible nouvelle et élargie
Offrir un accès ludique et désacralisé au débat : première marche vers une implication plus
approfondie
Vigilance :
Les réseaux sociaux sont des lieux d’échanges courts, souvent de réaction instantanée
Dans les deux débats, les commentaires sur les réseaux sociaux n’ont pas été pris en
compte comme des contributions.
Constat
Facebook : outil d'attraction vers le site, dans un langage de réseau social pour un
public large
Twitter : relais d'informations sur le sujet du débat, des actions des participants
investis dans des temps présentiels
Instagram : contribution plus sensible grâce aux photos > montrer les coulisses
des temps de participation en présentiel, réunions de la commission et de l’équipe-
projet
42. Les dispositifs numériques institutionnels :
un rôle majeur pour favoriser l’accès à l’offre de dialogue
43. Des espaces numériques dédiés :
pour soutenir la richesse des contributions et mettre en récit les démarches
https://www.nantestransitionenergetique.fr/
http://www.nanteslaloireetnous.fr/ https://
www.nantesco.fr/
https://plum.nantesmetropole.fr/home.html
44. Et Demain, le dialogue devient
une offre de service de droit commun
Avis citoyen : Rationalisation attendue du dispositif
de participation citoyenne sur le numérique
Parti-pris stratégique : Intégrer la co-construction à l’expérience utilisateur
Notre objectif : passer un cap !
Améliorer notablement la clarté, la simplicité et la visibilité de l’offre / Offrir des solutions
consolidées de participation en ligne.
> La future brique « Fabrique citoyenne » met en avant le Dialogue citoyen tel qu’il a été
conçu et appliqué à Nantes (singularité), l’interpellation par les citoyens sur des sujets
ouverts trouvent sa place dans d’autres espaces (réseaux sociaux...)
https://reinventons.nantesetmetropole.fr/