SlideShare una empresa de Scribd logo
1 de 56
Descargar para leer sin conexión
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 1
A Talwen, village Wayana reculé de la Guyane française, Derrick un petit
Amérindien fait ses premiers pas dans le système scolaire.
Pendant les vacances, il côtoie Stéphane, un adolescent de la famille voisine et Malilou, son
arrière grand-mère.
La découverte de l'école, les espérances du jeune Stéphane et les histoires de
l'Ancienne dévoilent au petit Derrick un monde plein de richesses et de promesses.
Une coproduction :
Les Films du Sud
13 rue André Mercadier
31000 Toulouse
lesfilmsdusud@9business.fr
et
Tic-Tac Prod
19 rue Vermont Polycarpe
97300 Cayenne
info@tictacprod.fr
en collaboration avec l'association :
Chercheurs d'Autres
38 rue Roquelaine
31000 Toulouse
chercheursdautres@gmail.com
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 2
Résumé
Sommaire
Résumé .........................................................................................................................2
Sommaire.......................................................................................................................3
Note de l'association......................................................................................................4
Note du producteur........................................................................................................5
Historique du projet ......................................................................................................6
– Naissance du projet
– Déroulement du projet
La dynamique associative............................................................................................10
– La démarche du projet
– Un film participatif
– La vie du film
Planning et besoins opérationnels................................................................................14
– Échéancier de réalisation 2013
– Budget prévisionnel et plan de financement 2013
– Perspectives pour 2014
Note d'intention...........................................................................................................17
– L'enfant et les métamorphoses
– La quête d'une identité
– La mise en scène de la mémoire et des fantasmes
Synopsis développé ....................................................................................................23
Annexes.......................................................................................................................31
– Témoignages et citations
– Lettres de soutien
– Glossaire
– CV des auteurs
– Présentation de la société de production « Les films du Sud »
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 3
Note de l'association
L'association « Chercheurs d'Autres » :
L'association travaille depuis 2008 sur la région Guyane. Une exposition sur les cultures
musicales traditionnelles et les différences de culture a été réalisée et présentée dans l'Hexagone,
notamment à Toulouse et Paris depuis 2009 et en Guyane depuis 2010 :
« Guyane(s) : Voyage au Centre des Cultures ».
Tous les protagonistes du documentaire ont pu voir l'exposition et étaient même étonnés que
des métropolitains reviennent pour rapporter leur travail. De nombreux ateliers d'éducation à
l'altérité autour de l'exposition ont impliqué plus de 500 scolaires sur cette région d'outre-mer.
Notre volonté est de continuer à travailler sans cesse sur les liens entre métropole et régions
périphériques. C'est dans cette optique que nous avons créé, avec des partenaires guyanais et
sénégalais, le programme « Triangle des Cultures » qui a pour but de créer des échanges culturels
entre Métropole, Guyane et Sénégal.
La rencontre entre les auteurs et l'association :
Nicolas Pradal et Pierre Selvini ont rencontré l'association « Chercheurs d'Autres » en 2009,
juste après leur premier séjour en immersion en territoire Wayana. L’association avait déjà, à
l'époque, entamé des actions sur la région Guyane en vue de l'exposition. Il est vite apparu que nos
actions et nos valeurs se croisaient. C'est ainsi que Nicolas Pradal est devenu le vice président de
l'association dès janvier 2011. Les croisements se sont vite transformés en actions.
David Crochet, un membre du conseil d'administration de « Chercheurs d'Autres »,
sociologue de formation, a aussi travaillé pour l'association « ADER » (Action pour le
Développement l'Education et la Recherche) de mai 2011 à mai 2012 à Maripasoula. Il a été
coordinateur sur le programme communautaire de prévention du suicide mis en place sur la région
du Haut-Maroni par cette association basée à Cayenne.
Il a donc proposé à Nicolas et Pierre de venir travailler sur un projet d'atelier de formation
audiovisuelle dans le cadre de ce programme. L'objectif de cette action était de recruter de jeunes
amérindiens sans emploi ni qualification dans les villages et de leur faire appréhender les techniques
de création d'un film. Les deux auteurs ont, pour cela, travaillé avec un formateur brésilien
d'expérience, Pedro Portella Macedo (de l'association Nas Aldeias), spécialisé dans les contenus
adaptés aux peuples autochtones. La présence de Nicolas et Pierre a été décisive. Le peu de
différence d'âge entre eux et les jeunes, leur intégration à la communauté, furent des facteurs
déterminants dans la réussite de ce stage.
Déjà lors du stage, Véronique Malikouman, la petite fille du grand man de Twenké,
proposait de filmer les anciens qu'ils soient d'origine Wayana – Téko, ou Bushinengé. Ce genre
d'initiative semble primordial et d'autant plus s'il est mené avec des scolaires.
Il est alors apparu évident que de placer le projet de film « La jeunesse du fleuve » dans la
continuité de cette action par le biais d'un travail commun pourrait créer un véritable élan positif au
sein de la communauté Wayana. De nombreux films sont réalisés sur cette zone, le plus souvent des
documentaires, sans que le réseau social et économique ne bénéficie du travail, si ce n'est pour le
guide et le piroguier qui accompagnent les équipes de tournage.
En nous engageant sur ce projet, nous montrerons qu'il est aussi important de réaliser le film
pour le sujet qu'il traite que de le faire dans une collaboration réelle avec la communauté dans
laquelle il se déroule.
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 4
Note du producteur
Si l’on parle de la Guyane française, le plus souvent c’est autour de
problématiques liées à la nature, à l’écologie, à l’immigration clandestine, aux
chercheurs d’or, voire aux fusées spatiales lancées depuis Kourou.
Les auteurs Nicolas Pradal et Pierre Selvini nous proposent de partager la vie toute
simple d’un village amérindien, Talwen, où sont établis les Wayana, un peuple
descendant des indiens caraïbes.
L’angle qu’ils ont choisi d’aborder, l’éducation, nous permet de mieux mesurer
le décalage entre la culture d’origine et la culture française, représentée ici à des
milliers de kilomètres de la mère patrie, par une école primaire de village et le lycée
du gros bourg de Maripasoula.
Le déracinement des enfants wayana, qui doivent continuer leur scolarisation dans la grande
ville la plus proche, contribue à amplifier le conflit entre tradition et modernité, rendant plus
prégnante la deuxième, au détriment des racines profondes de ce peuple.
Les auteurs ont également choisi d’évoquer les multiples changements vécus par les
Wayana : conflits de voisinage autour de l’orpaillage, occidentalisation rapide des
mœurs mais aussi regain d’intérêt pour leur culture originelle, afin sans doute de se protéger
et d’assurer la survie des mythes fondateurs.
Nous sommes sensibles à la thématique proposée par le documentaire, celle de
la vie de Français d’outre-mer. Et même s’il ne reste que 1 500 Indiens wayana aujourd’hui,
quel est leur avenir et par extension, le futur de ce territoire lointain ?
La jeunesse du fleuve, mémoire et rêve wayana entre véritablement dans la lignée
des films que nous aimons produire, une interrogation sur l’état de notre société,
certainement des pistes pour avancer ensemble, dans le respect des uns et des autres.
Nous avons obtenu une aide à l’écriture et une aide au développement de la Région
Midi- Pyrénées, nous envisageons la production de ce film documentaire à l’horizon 2013.
Pascal Bonnet, producteur
Les Films du Sud
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 5
Naissance du projet:
A le suite de mes études audiovisuelles (ESAV-Toulouse), j’ai (Nicolas Pradal) réalisé mon
premier projet personnel. Les phénomènes de transformation culturelle m’ayant toujours passionné,
je décidais de travailler cette thématique dans un documentaire interrogeant le regard que certains
Aborigènes australiens portaient sur leur propre situation. Cette première expérience a confirmé
mon intérêt grandissant pour les cultures en mutation, que je décidais alors d'approfondir à travers
un nouveau projet au cœur de la population Wayana.
Durant l'année 2009, un ami instituteur attira mon attention sur le village de Twenke-
Talwen* en Guyane française dans lequel il effectuait un stage. A mon arrivée cet ami avait été
muté dans un village Boni* en aval du territoire Amérindien. C’est donc seul que j’allais vivre cette
première expérience.
- Novembre / Décembre 2009 / Janvier 2010
N'étant ni instituteur, ni médecin, ni scientifique, je fut rapidement remarqué par la
population, qui s'interrogeait en silence sur les motivations de ma présence.
Face à la timidité, ou méfiance des Wayanas, je pris le parti de me faire discret, je me
plongeais alors dans leur quotidien, effectuant les mêmes gestes, suivant leur rythme de vie. Je
commençais à écrire et à dessiner ce qui deviendrait un projet documentaire. Quelques semaines
plus tard, une jeune femme, Kindy, m'invita à vivre chez elle, avec sa famille.
Kindy fait partie de la grande famille Opoya*, dont les ancêtres sont les fondateurs du
village. L'accueil au sein de cette famille rassemblant trois générations, me permis de partager avec
la population locale les fêtes de fin d'année.
Je fut alors rapidement intégré, partageant le quotidien de Kindy, de son mari Josselin et de
leurs enfants Derrick et Laura : soirées familiales, pêches nocturnes, jeux au fleuve, chasse, aide à la
préparation du manioc, etc. La curiosité mutuelle permit de construire une véritable relation de
confiance.
Plus tard, je fis la rencontre des adolescents qui rentraient au village pour les vacances*.
C'est à leur contact que j'ai réellement pris conscience de la force de la transformation en cours chez
la population locale. C'est cette transition, ce "passage" qui allait nourrir l'écriture du projet.
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 6
Historique du projet
La confiance naissante et l'idée d'un
documentaire se clarifiant, je commençais
à évoquer une éventuelle réalisation
cinématographique.
Les réactions furent souvent négatives,
parfois violentes : "Trop d'équipe sont
venues voler nos images sans que nous
n'ayons jamais eu de retour. Vous faites des
films, gagnez de l'argent sur notre compte
et les jeunes n'ont pas de travail."
Kindy et sa fille Laura, décembre 2009
Ce sentiment général conforta mon envie d'impliquer la population locale dans la mise en
œuvre de ce projet, et de créer une dynamique commune autour du récit de leur propre histoire.
À mon retour en France, je construisais un premier scénario que je présentais à Pierre
Selvini, qui avait suivit la même formation que moi et avec qui j'avais déjà collaboré dans le passé.
Notre complémentarité et son intérêt grandissant pour le projet nous amena rapidement à envisager
un second voyage en commun.
Déroulement du projet :
– Octobre / Novembre 2010
Lors de ce second séjour, notre but
premier était d'expérimenter les aspects
techniques et relationnels du projet, de mettre à
l’épreuve ce premier scénario et enfin, de
présenter aux personnes intéressées le processus
de tournage.
Ce travail commun questionnant l'aspect Derrick, novembre 2010
technique et relationnel d'un tel tournage,
c'est avéré riche en enseignements pour nous comme pour les participants.
Nous avons donc tourné un pré-film avec un groupe d'adolescents du village. Certains ont
participé à la préparation des scènes, ont été acteurs, et d'autres, curieux, sont restés plus à l'écart
pour observer.
En filmant l'intimité de la famille Opoya au sein du village, nous avons montré ce qu'impliquait la
présence de la caméra dans le quotidien.
Cette expérience a aussi permis de cerner les personnages principaux du documentaire. Le
petit Derrick vivait le tournage avec beaucoup de naturel, le considérant comme un grand jeu, sa
spontanéité s'est rapidement avérée être le liant idéal pour aller à la rencontre des différentes
générations. Sa grand-mère Malilou s'est montrée très ouverte et intéressée, prenant tout
naturellement sa place au sein du projet. Enfin, Stéphane, un adolescent de la famille voisine s'est
investi dans le tournage avec beaucoup d'enthousiasme et une authenticité étonnante.
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 7
Images du film-test de 2010
Nous avons ensuite monté le pré-film sur place, avec ceux qui souhaitaient participer. Pour
clôturer l'aventure, nous avons présenté la réalisation à l'ensemble du village.
Les anciens, intrigués, commentaient les images, les adolescents étaient très enthousiastes et
excités, les enfants eux, étaient à la fois amusés et apeurés. La grand-mère de la famille Opoya,
Malilou, a été particulièrement touchée par la projection et a insisté sur l'importance de notre retour,
voyant dans ce projet la possibilité pour la population Wayana de créer une relation pérenne et
constructive avec le monde extérieur.
Nous avons profité de la projection pour exprimer clairement notre souhait de revenir pour
travailler avec les habitants du village sur un film plus long et plus abouti. Les réactions positives et
enthousiastes nous ont encouragé à poursuivre le projet.
De retour en métropole, nous nous sommes appuyés sur cette expérience pour écrire un
nouveau scénario. Il nous a semblé essentiel à ce stade d'engager le dialogue avec les instances
Guyanaises au cours d'un troisième voyage, qui permettrait par la même occasion d'informer les
habitants de Twenke-Talwen sur les avancées du projet en terme d'écriture et de production.
- Octobre/Novembre 2011
À notre arrivée au village, Kindy, Josselin et leurs deux enfants avaient organisé une grande
fête. La présence de l'ensemble des habitants du village a confirmé encore une fois que les relations
tissées lors de nos précédents séjours se voulaient fortes et durables.
Nous avons été réintégré au sein de la famille et dans la vie du village dès les premiers jours,
comme si notre présence était désormais naturelle, particulièrement pour Derrick, le fils de Kindy et
Josselin.
Les observations et critiques des villageois à la lecture du scénario, nous ont permis de
revoir le sens et la faisabilité de certaines scènes. C'était aussi l'occasion d'organiser un dernier
repérage, afin de mieux appréhender les difficultés techniques ou d'accès aux différents lieux de
tournage.
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 8
Nous sommes ensuite allés à la rencontre des institutions guyanaises :
– M. Benoit, responsable adjoints aux antennes de la délégation territoriale Maroni
et M. Montoute, chef du service communication de la délégation territoriale Maroni au Parc
Amazonien de Guyane.
– Mme Elisabeth Lama, chef du service culture de la Région Guyane.
– Mme Marie-Françoise Bahloul, responsable relation presse et production audiovisuelle du
Centre Spatial de Guyane.
– Mme Aurore Walkselman, conseillère spectacle vivant, cinéma et audiovisuel du pôle
création, diffusion et transmission des savoirs de la Direction des Affaires Culturelles de
Guyane.
– Mme Catherine Albertini, chef du cabinet d'aide au pilotage de la Direction de la Jeunesse,
des Sports et de la Cohésion Sociale de Guyane.
– M. Edouard Roy, élu à la culture à la Mairie de Maripasoula.
– M. Pierre-Olivier Pradinaud, président de l'association G-CAM* et membre de Tic-TacProd.
– M. Aïmawaile Opoya, président de l'association Kawai*
– M. Roberto Toineike, de l'association DoubleT*
L'enthousiasme témoigné lors de ces diverses rencontres a renforcé notre détermination à
poursuivre le projet, particulièrement pour sa dimension relationnelle.
Par ailleurs, à la suite de notre rencontre, l'association ADER* a fait appel à nous pour
encadrer une formation audiovisuelle pour adolescents / jeunes adultes à Maripasoula. Cette
association travaille sur la prévention suicides chez les jeunes Amérindiens du Haut-Maroni.
L'atelier cinéma proposait aux participants de découvrir le processus de création d'un film,
de son écriture à son montage. Nous avons donc accompagné durant le mois de novembre 2011 un
groupe de 11 jeunes, avec l'aide de David Crochet, coordinateur ADER à Maripasoula et de Pedro
Portella, réalisateur brésilien.
Nous étions chargés en premier lieu de la constitution du groupe et de la gestion de la vie
quotidienne et relationnelle, étant donné notre connaissance du terrain et de la population.
Nous avons donc parcouru les différents villages afin de proposer cette activité. Aidés par les
adolescents ayant participé à notre premier tournage-test de 2010, nous avons rassemblé 11 jeunes
qui ont pu participer au stage.
Durant un mois, ils ont vécu
ensemble. Logé à Maripasoula en
premier lieu, ils ont pu apprendre la
théorie de la prise de vue, de la prise de
son ainsi que de l'écriture documentaire.
En parallèle, ils étaient poussés chaque
jour à aller mettre leur savoir en pratique
dans le village. Ensuite ils ont été dans
les différents villages Wayanas afin de
commencer un film commun.
En 2011, pour la seconde phase
de ce stage, ils ont pu allé au Brésil,
invité par l'association Video Nas
Aldeias, dont fait partie Perdo Portella, Le groupe du stage ADER
afin de s'initier à la postproduction et de finir leur film.
Nous avons gardé contact avec certains d'entre eux, à qui nous faisons part des avancées du
projet.
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 9
La démarche du projet
Les trois séjours dans le village Wayana nous ont plongés dans une réalité complexe et dans
une véritable réflexion sur la manière d'élaborer ce projet en collaboration avec la population.
Le scénario et les relations avec les villageois se sont développés simultanément, ce qui nous
a permis de percevoir leurs motivations, sentiments et les réactions que le projet faisait naitre chez
certains d'entre eux.
La réalisation du film test avec les volontaires du village, de son écriture à sa projection,
nous a permis de clarifier nos intentions : réaliser un film qui soit fidèle au ressenti de la population
Wayana*.
Cette volonté de faire participer les villageois à la
réalisation du film est aussi une manière pour nous de créer des
réactions et des réflexions sur la situation des Wayanas de
Guyane française autant chez un public occidental
qu'amérindien.
La mise en image du quotidien de la famille Opoya à
travers le regard du petit Derrick et la rencontre avec les 5
personnages principaux, plus ou moins représentatifs de la
population Wayana, nous permet d'exprimer une actualité, et
d'entrer dans une intimité auxquelles la communauté peut
s'identifier.
D'autre part, en invitant un groupe d'habitants, toutes
générations confondues, à travailler collectivement aux
différentes étapes de création du film, nous espérons créer
une dynamique au sein même du village.
Yolanda et Soupou
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 10
La dynamique associative
Un film participatif
« Le partage d'une vision pour un développement culturel :
L'enjeu est d’élaborer, de faire vivre les projets au niveau local et de
concrétiser les attentes des habitants autour de projets au travers desquels ils
seront fiers de voir vivre leur culture.
Un parc national n'est pas un conservatoire, les cultures et les patrimoines
sont en perpétuelle recomposition. Il s'agit pour nous de mieux cerner ces
richesse culturelles, d'accompagner ces dynamiques, de faire connaître et
reconnaître ce potentiel, de soutenir l'innovation en rapprochant savoir faire
traditionnel et moderne. »
Charte du Parc Amazonien Guyanais 2011
C'est dans cette dynamique que le film s'est construit et continuera de se construire.
Au cours de nos premiers séjours, nous nous sommes plongés dans les récits recueillis par Jean
Chapuis sur les "histoires / légendes" Wayanas. Nous avons ensuite interrogé les habitants sur leur
culture, notamment Malilou. Notre scénario s'est construit ainsi, entre connaissances
bibliographiques ou ethnologiques et discussions de hamacs.
Derrière les récits de légendes, d'histoires, qu'elles soient orales ou écrites, se cache la véritable
identité du peuple Wayana.
Les anciens ont aujourd'hui de moins en moins l'occasion de transmettre leur savoir aux plus jeunes,
et pourtant, les jeunes, passionnés de hip-hop, restent fascinés par cette mémoire.
Ce film est aussi une ouverture vers un dialogue inter-générationnel, un moyen pour les habitants
de renouer avec leur propre histoire.
Lors de la réalisation du film test en 2010, nous avions privilégié l'implication des jeunes, la
proposition étant de reconstituer une petite histoire Wayana, les participants se sont très vite tournés
vers les adultes et les anciens. Chacun a apporté de son savoir, comment fabriquer un arc, un casse-
tête, une coiffe en plume, etc… afin de recréer avec le plus d'authenticité possible les éléments du
récit, allant parfois jusqu'à en débattre.
La dynamique participative s'est alors mise en marche.
Jeunes guerriers
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 11
Nous nous sommes liés avec Aïmawale, le président de l'association Kawaï (artisanat
Wayana), fils de Malilou . Intéressé par le projet, il nous a traduit les histoires de sa mère et nous a
proposé de prendre en charge la fabrication des costumes et de la construction des décors pour les
deux séquences fictives. Ces histoires se déroulent à des périodes différentes, nous travaillerons
donc aussi avec les ethnologues et historiens David Redon et Gérard Collomb afin d'avoir une
vision plus universitaire de la mythologie Wayana.
Le vice-président de l'association DoubleT, Roberto, s'occupera de la partie logistique du
projet, il prendra en charge avec les membres de son association la gestion des déplacements et es
hébergements sur le fleuve.
Par ailleurs, suite à notre expérience avec l'association ADER, située à Maripasoula, nous
souhaitons engager 4 jeunes ayant participé au stage audio-visuel d'octobre 2011. Ils seront alors
assistant sur des postes techniques, l'idée étant de les aider à poursuivre leur formation et à affirmer
leur savoir-faire.
Enfin, afin de participer à la dynamique régionale, nous impliquons un maximum d'acteur du
tissu socio-économique Wayana et Guyanais, autour du projet selon leur compétences et les besoins
du projet, par le biais des associations rencontrées lors de notre dernier séjour.
Tous les participants au stage ADER
C'est dans une optique relationnelle que nous voulons construire ce film, afin que
l'expérience commune soit une trace qui puisse à la fois parler aux villageois du Haut-Maroni et aux
spectateurs des grandes villes.
La vie du film
Le montage final sera terminé fin 2013, c'est donc au cours de l'année 2014 que nous le
diffuserons le plus largement possible.
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 12
La diffusion télévisuelle (TLT, Epinal et ATG sous réserve) n'est pas une fin en soi, sa
présentation en territoire guyanais est primordiale dans notre démarche. Un parcours de diffusion
est envisagé en pays Wayana dans les villages d'Elabé, de Cayodé, de Talwen-Twenke, d'Antecume
Pata et dans le bourg de Maripasoula. Nous accompagnerons le film à cette occasion et souhaitons
inviter les jeunes qui auront participé à animer des discussions autour de la réalisation.
À Saint-Laurent du Maroni nous proposerons le film au cinéma "Le Toucan" et au festival
"America Molo Man" en collaboration avec l'association AVM.
À Cayenne nous souhaitons le diffuser par le biais de "l'alliance française", de l'association
"Cica", et le proposer au festival "La Toile des Palmistes" en collaboration avec les associations G-
CAM et Amazone(s) amis d'Encrage.
L'association "Amecam" nous permettrait d'aller jusqu'à Camopi.
Pour finaliser notre collaboration avec le Centre spatial à Kourou, nous proposerons une
diffusion dans les locaux du CNES.
Nous proposerons enfin le film à tous les festivals du documentaire en métropole afin
que la vie du film s'étende un maximum.
En parallèle des diffusions sur le territoire Guyanais et
en métropole, nous exposerons le film à des classes de
collégiens et de lycéens en proposant des ateliers qui se
concentreraient autour de discussions, sur la construction du
film. Cette action pédagogique permettrait d'abord de favoriser
la clairvoyance de la jeunesse face à l’image, de développer
leur sens critique face aux médias audiovisuels. Ensuite, par le
biais de notre aventure, nous souhaitons éveiller la conscience
des jeunes sur les possibilités qu’offre le monde de l’image.
Leur montrer que l’aventure d’un film est à la fois humaine,
sociale et économique.
Nous travaillons à l'élaboration de ces ateliers avec
David Crochet de l'association « Chercheurs d'autres » et nous
sommes en lien étroit avec David Redon, professeur d'histoire-
géographie au lycée Lama-prévot à Cayenne.
Tournage durant le stage ADER
Le film “La jeunesse du fleuve” veut être un projet sur, mais aussi pour la jeunesse. Il est
important pour nous que le film devienne un objet que la jeunesse s’approprie et qu’il permette de
mettre en lumière des motivations.
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 13
Planning 2013 : réalisation du film
– Juillet: tournage de la partie documentaire, préparation des fictions
– Août: tournage des parties fiction
– Septembre : fin de tournage du documentaire et bilan de l'action auprès des jeunes
– Octobre à décembre: montage et post-production du film.
– Décembre : diffusion TV du film
A noter, la partie technique des tournages et de la post-production du film est assurée par la
co-production « Les Films du Sud » / « TicTac Prod ».
Préparation des fictions :
(en collaboration avec l'association Kawaï)
– création de 10 costumes traditionnels Wayana de l'époque mythologique
– création d'armes et d'accessoires traditionnels de l'époque mythologique
– création de 10 costumes traditionnels Wayana du début du 20ème siècle
– réalisation de petites constructions traditionnelles Wayana du début du 20ème siècle
(en collaboration avec l'association DoubleT)
– préparation des déplacements et de la logistique humaine sur le Haut-Maroni
– préparation de la logistique à Maripasoula
Tournage des parties fiction :
– présence d'un coordinateur de « Chercheurs d'Autres » pour le lien avec les associations
locales et la gestion au quotidien : David Crochet
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 14
Planning et besoins opérationnels
(en collaboration avec l'association DoubleT) :
– gestion des déplacements sur le Haut-Maroni (avec Aloike Transport)
– gestion des besoins journaliers de l'équipe (10 techniciens, 15 participants)
(en collaboration avec l'association ADER) :
– embauche de 4 jeunes Wayana, formés aux techniques cinématographiques durant le
stage de 2011, aux postes d'assistants techniques
(en collaboration avec l'association BigBoss à Maripasoula)
– présence d'un pick-up et d'une sono
– présence de danseurs
(en collaboration avec le CNES à Kourou)
– déplacements et tournage dans la base aérospastiale
– utilisation de certains locaux
Budget prévisionnel et plan de financement 2013 pour l'association
CHARGES PRODUITS
I SALAIRES 8180 I AIDES PUBLIQUES 28900
Assistants technique
Coordinateur
6232
1948
Union Européenne PEJA
Région Guyane
Département Guyane
DAC Guyane
Mairie de Maripasoula
Mairie de Toulouse
7200
6400
6300
3000
4000
2000
II CHARGES SOCIALES 2320
III PRESTATIONS DE SERVICE 4100 I AIDES PRIVEES 7430
Association Kawaï
Association BigBoss
Location materiel
2000
1100
1000
Parc amazonien de Guyane
Collecte de fond privés
4500
14150
IV REGIE 20000
Transports
Hébergements
Repas
Fourniture fabrication costumes/décors
Communication
Comptabilité
Achats informatique
Divers
7500
1500
7200
1500
400
500
400
1000
V MATERIEL TECHNIQUE 10690
Sous-total 45290
Frais généraux (5%) 2260
TOTAL 47550 47550
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 15
Toutes les partenaires seront mis en avant tout au long du projet et apparaitront au générique
du film.
Les perspectives de diffusion et ateliers en 2014 :
En Guyane :
Haut-Maroni (en collaboration avec les associations DoubleT, Cinémaripa, Ader) :
– Maripasoula Mairie
– Place publique de Maripasoula
– Village Taluen-Twenké
– Village Elahé
– Village Antécume Pata
– Village Cayodé
St Laurent du Maroni (en collaboration avec l'association AVM) :
– Festival America Molo Man
– Cinéma Le Toucan
Cayenne (en collaboration avec les associations G-Cam et Amazone(s) Amis d'Encrage) :
– L’alliance française
– Association CICA
– Médiathèque de Matoury
– Festival Cinemazonia
– Festival La toile des palmistes
Oiapoque (en collaboration avec l'association Amecam) :
– Camopi
Kourou (en collaboration avec le CNES) :
– CSG
– KourouTV
En France métropolitaine :
– Toulouse (Festival « Terre d'Ailleurs » au Museum de Toulouse)
– Paris
– Lyon
– Marseille
A l'internationnal :
(En fonction de l'avancement de la traduction)
– Surinam
– Brésil (en collaboration avec l'association Video nas Aldeias)
– Québec (Festival « Présence Autochtone » à Montréal, en collaboration avec le label
Transportation)
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 16
L'enfant et les métamorphoses :
Nous pénétrons dans un simple moment de vie. Celui d'un village, dans lequel un enfant, un
adolescent, et une vieille dame évoluent, pris dans les transformations de leur temps.
Nous voulons ce film comme le carrefour de différentes facettes du contexte actuel en pays
Wayana*. Cependant face à cette situation sociale complexe, il nous semble primordial de créer une
œuvre à l'analyse modeste, à distance d'une position critique, afin de ne pas condamner la situation
et de favoriser un certain optimisme.
La société Wayana* vit actuellement une mutation. C'est à l'intérieur de celle-ci que l'enfant
Derrick, dans son quotidien, se trouve au contact avec l'Histoire et les espérances de son peuple.
Nous donnons le grand rôle à la jeunesse, car c'est elle qui a les clés de l'avenir et de ses
possibles. C'est elle qui vit avec le plus d'intensité les changements en cours. En imaginant deux
épisodes futurs vécus par le jeune Stéphane, nous faisons part des espoirs de la jeune génération.
Ces projections dans l'avenir sont les reflets de la volonté d'une génération à dépasser le malaise
actuel. Elles apparaissent comme un véritable souffle vital qui alimentera en puissance le
documentaire.
Pour parler du passé, nous distinguons la mythologie de l'Histoire. Elles viennent renforcer
une appartenance, une identité. Il nous semble important de montrer ces deux aspects. En abordant
l'Histoire et le mythe, en les reconstituants
partiellement nous mettons en avant le sentiment
des anciens et l'importance qu’ils donnent à la
conservation de cette mémoire. Nous la montrons
vivante, nous la mettons en acte.
Le croisement de ces deux temporalités
dans le présent, permet au petit Derrick et au
spectateur, d’observer les différentes évolutions
qui sont en cours.
Certaines réalités ont changés. La lutte
pour la survie n'est plus dirigée contre une jungle
Derrick et sa sœur Laura hostile, mais vers diverses problématiques
apportées par le rapport au monde extérieur.
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 17
Note d'intention
L'enfant face à cette agitation, s'adapte avec ce qui est à la portée de ses mains.
Sans jugement ni ressentiment, il nous présente les nouvelles donnes. Il est la passerelle qui nous
permet de passer d'une problématique à une autre.
Dans son environnement proche, il est d’abord
confronté aux mutations des relations hommes/femmes, qui
transforment avec elles l’ensemble des rapports familiaux. Le
mariage, était jusqu’à présent pratiqué comme un don-échange
permettant de créer des liens pacifiques et de rassembler les
différents peuples. Les unions servaient alors de fondements
aux accords entre les tribus et les familles.
L'arrivée de la culture occidentale a introduit l'idée du
choix amoureux. Aujourd'hui, la jeunesse revendique la
possibilité du mariage d'amour, ce qui désempare les anciennes
générations. Le petit Derrick encore loin de ces
questionnements se construit déjà une identité. Il est imprégnée
des expériences des adolescents qui l’entourent, notamment
celles du jeune Stéphane, partagé entre
l'ancien et le nouveau modèle.
Le capitaine Talwen*
De même la transmission du savoir s'est transformée. Les veillées, auparavant moment
privilégié de partage entre générations ne sont maintenant plus qu’un souvenir. Les familles se
rassemblent dorénavant dans les fêtes, et plus fréquemment devant la télévision. L’école est
prépondérante dans l'apprentissage, et la transmission écrite vient se substituer à la transmission
orale traditionnelle. Derrick est pris dans cette transformation majeure, il apprend à lire et à écrire la
langue française le matin puis l'après-midi, il écoute et parle dans sa langue maternelle.
Le rapport au mystique a lui aussi considérablement changé. Par le passé, les esprits étaient
des puissances à prendre en compte chaque jour et le chamanisme avait un véritable rôle. La
mythologie enseignait le pouvoir des transformations, la puissance
des héros mythiques et leurs actions sur le monde réel. De
nombreux rituels ont maintenant disparus, ils étaient pourtant le
lien majeur entre les Wayana* et leur culture traditionnelle.
Stéphane, lui est habité par une toute autre culture introduite
par le monde moderne : la culture hip-hop et R’n’B, qui met en
avant la chanson, la danse et la mode vestimentaire. On y retrouve
certaines thématiques de la culture ancestrale, tel que les figures
héroïques, l’esthétisme dans les parures vestimentaires ainsi que le
coté festif des rassemblements. Le petit Derrick, au contact de
cette nouvelle mode, regarde intrigué et fasciné les plus grands.
Aujourd'hui, la fête autour du Kachiri* reste un rassemblement
fréquemment organisé. Son utilisation était autrefois ritualisée,
elle était réservé pour certaines fêtes importantes comme le
Maraké*.
Stéphane au village
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 18
Aujourd'hui, la présence de cet alcool est récurrente et montre que certains éléments de la
culture persistent, en prenant cependant une nouvelle place. Cela symbolise bien la situation dans
laquelle se trouve la jeunesse, partagée entre tradition et modernité. Dans sa quête d’identité, elle a
des difficultés à rester fière de sa culture et accueille, fascinée, les nouveautés du monde extérieur.
Nous nous concentrons dans ce documentaire sur la force héroïque que l'on peut rencontrer
dans le peuple Wayana* (héros mythologique, danseurs hip-hop et traditionnel, astronaute,
chasseurs), pour valoriser à la fois la culture traditionnelle, mais aussi le nouveau potentiel de la
jeunesse.
Derrick, de son point de vue d’enfant passe de l'apprentissage de l'école Française, aux récits de
son peuple, aux nouvelles manières d'êtres des adolescents. Il nous apparaît comme le lien idéal
pour découvrir ce contexte changeant.
La quête d'une identité :
« Des quelques adolescents qui ont pu suivre des filières techniques à Cayenne,
aucun n'a encore obtenu de diplôme.
Les conditions de leur séjour ne sont pas optimales, plongés qu'ils sont dans un
univers inconnu plein d'interférences, sans soutien réel, livrés à eux-mêmes et démunis
d'argent.
Certains parents en viennent à désirer que leurs enfants, grâce à une bourse,
s'expatrient en métropole où, placés dans un milieu stimulant, ils acquerraient
véritablement une culture occidentale. »
Jean Chapuis
Les jeunes amérindiens se trouvent au cœur du mariage de deux cultures particulièrement
différentes. Dans le quotidien au village, une existence traditionnelle se mélange à une
scolarisation, qui les amènent à quitter leurs villages pour poursuivre les études. Ils quittent leur
famille et se retrouvent à la ville où ils
apprennent à manipuler d'autres langues que la
leur (aluku, portugais, français, anglais, taki-
taki), à maîtriser d'autres structures (poste,
mairie, commerce...), d'autres pratiques
sociales ( fêtes inter-culturelle, drogues,
débrouillardise...). Ils apprennent donc à situer
ces nouveaux savoirs et à vivre avec.
Ne trouvant généralement pas de
débouchés après le lycée, ils reviennent au
village. Leur identité est devenu ambigu, fruit
d'une tradition meurtrie et d'une nouvelle
culture occidentale réellement éloigné. Des adolescentes lors d'un Kachiri*
C'est cette mise à l'épreuve que nous filmons quand nous prenons Stéphane comme sujet. Il
s'est déjà confronté au collège de Maripasoula, au lycée de Cayenne, et se retrouve maintenant à la
chercher de formations qui puissent donner suite à ses espérances. Il ne veut pas vivre
quotidiennement au village mais c'est là qu'il revient et qu'il a ses repères.
Le petit enfant Derrick est en plein développement de sa personnalité, il est la parfaite
illustration de la prise de conscience et du choix identitaire de la communauté. C'est par sa
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 19
spontanéité face à ce monde tumultueux, qu'il nous embarque dans un ressenti sans retenue où nous
découvrons un quotidien en transformation.
C'est ce regard candide, neutre et ouvert qui nous est nécessaire pour faire état d'une
situation sans la juger. C'est par ce regard que nous évitons la vision alarmiste, culpabilisante et que
nous nous concentrons sur les difficultés, les doutes et les envies de la nouvelle génération.
De plus, le fait de diriger principalement la caméra sur cet enfant, allège les autres
protagonistes de la pression qu'elle exerce. Le tournage est de ce fait ressenti par tous comme un
grand jeu. Dans cette optique les adolescents timides en règle générale trouvent facilement leurs
places.
Pour traduire au mieux cette quête identitaire difficile, nous nous appuyons sur cinq
personnes phares :
Le petit Derrick Opoya* a 5 ans. Il vient de rentrer à l'école et découvre ébahi
le monde qui l'entoure. Toujours enclin au jeu, il suit souvent ses cousins avec
plein d'énergie. Son père étant souvent absent, il témoigne beaucoup d'affection
envers sa mère et sa petite sœur. Sa mère Wayana*, son père Kali'na*, et sa
scolarité française le situent au centre d'un important métissage.
Stéphane Toïneke va avoir 20 ans. Il est l'image de l'adolescence, de la
jeunesse dans toute son énergie. Il se montre toujours confiant et fier, mais c'est
pour mieux cacher une sensibilité à fleur de peau. On peut le voir souvent en
habits Hip-hop, un baladeur sur les oreilles, jouant au foot avec ses amis. Il a fini
ses études et vie actuellement une période de doute et de recherche.
Aïmawale Opoya* est un père de famille de la quarantaine. Il mène une vie
paisible entre la pêche, la construction de maisons pour sa famille et l'éducation
qu'il donne à ses enfants. Sa curiosité à l'égard du monde extérieur l'a déjà
poussé à voyager à plusieurs reprises. Il est instruit, responsable et conscient de
la situation de son peuple. Il lutte pour la préservation de sa culture au travers de
son association et il est particulièrement affecté par une certaine perdition qui a
cours au village.
Pido est de la même génération que Aïmawale, mais n'a plus de famille. Il est
donc un électron libre dans le village, connaissant toutes les histoires du lieu.
Malgré un caractère changeant, il est toujours disposé à aider les gens du village.
Il s'est perdu dans l'alcool il y a longtemps mais il est resté accroché à une
philosophie en lien avec le monde des esprits.
Malilou Opoya* est l'arrière-grand-mère de la famille. Elle a connu l'exode
depuis le Brésil et a participé à la création du village. Elle y vit pleinement en
fabricant des poteries et en travaillant quotidiennement à l'abatti*. Sa sagesse est
reconnue et elle est pour nous le lien parfait entre la jeune génération et son
histoire.
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 20
Arbre généalogique de la famille Opoya :
Paranam + Malilou
___|________________________
| | | | |
Soupou + Yolanda Aïmawalé Akama Linia Twuité
__|_________________________
| | | | |
Joselin + Kindy Carlos Sylvana Baptiste Patricia
___|____
| |
Derrick Laura
La mise en scène de la mémoire et des fantasmes :
Nous voulons appuyer le documentaire avec la mise en scène de petites séquences. Deux
histoires tirées de la mémoire de l'ancienne Malilou seront partiellement reconstituées, ainsi que
deux rêves de l'adolescent Stéphane.
Pour ne pas trahir et déformer la mémoire de ce peuple, il s'agit en premier lieu d'élaborer un
travail de re-mémorisation.
Qu'en est-il de la mythologie Wayana*,
qu'en est-il de leur Histoire ? Si nous voulons
raconter des épisodes de cette histoire, quels en sont
les détails cruciaux ?
Ces questions nous les avons posées à certains
anciens du village et nous avons demandé aux plus
jeunes de traduire. Ce que nous avons recueilli
durant ces entretiens, en parallèle de la lecture des
textes de Jean Chapuis*, est devenu la base des
deux histoires reconstituées.
Il s'agit ensuite d'engager avec les
associations et les personnes du village, Un ciel de case
tout un travail de création de costumes, d'armes,
de coiffes en suivant les méthodes d'antan, en repensant le quotidien des ancêtres.
En ce qui concerne les histoires de Stéphane, c'est lui qui à plusieurs reprises nous a dévoilé
les rêves qu'il s'était construit : une activité qu'il fantasme depuis son plus jeune age (astronaute) et
une forte envie de connaître l'expérience de l'amour avec une fille d'une autre ethnie. Ce sont là des
histoires qui touchent la grande majorité de la jeunesse Wayana*. Il nous est donc apparu essentiel
de prendre en compte ces nouveaux élans. En les mettant en mots et en images, cela permet de les
actualiser, de matérialiser un possible.
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 21
Les deux situations extraordinaires mises en scène : un duel de danse Hip-hop à
Maripasoula* et une scène onirique d'un Amérindien au centre spatial, créeront un lien qui enrichira
certainement les relations entre le fleuve du Haut-Maroni, Maripasoula et le littoral par le biais du
CSG.
Porter à l'écran les anciennes histoires de la communauté, c'est donner une reconnaissance à
un passé et à une culture chargés de force. Concentrer les esprits et les énergies dans un regard
respectueux vers l'histoire favorise un sentiment d'appartenance.
Cela pourrait renforcer une fierté qui a tendance à se dissimuler derrière les nouvelles
modes. C'est au contact de celles-ci que la jeunesse inscrit son avenir. En mettant en image leurs
désirs et espoirs nous donnons du poids à ces nouveaux élans qu'ils affirment difficilement.
Le fantastique du quotidien
« La société n'existe pas comme un donné, comme déjà-là, elle est quelque
chose vers quoi l'on tend. C'est une sorte d'horizon qui s'éloigne dès qu'on
croit s'en rapprocher... C'est le lieu d'un travail continuel de mise en forme, de
mise en significations, de mise en institutions... Dans toute société, l'ordre et le
désordre se conjuguent, l'inachèvement est de sa nature... Il est le moteur du
mouvement historique. »
Georges Balandier, 2003
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 22
Dans une nuit sombre, le foisonnement des sons de la jungle empli l'espace. Les lueurs de
quelques lucioles sortent de la forêt. Le jour se lève sur le petit village de Talwen* pris dans la
brume.
Dans une des maisons, une vieille femme, Malilou, se lève de son hamac. Elle sort dans
une brume réchauffée par les premières lueurs du jour. En voix-off, elle se présente ainsi
qu'une partie de ses descendants. Le petit Derrick (5 ans) se lève au côté de sa petite sœur
Laura (3 ans), il se prépare pour aller à l’école, il est 6h30. Son père Joselin s’habille en tenue
kaki, il est piroguier pour l’armée française. Kindy, sa mère, fait à manger.
Derrick, habillé de son kalimbé*, est prêt pour aller à l’école. Kindy y est médiatrice*. Ils
partent ensemble.
Le soleil commence à éclairer le village. Les maisons sur pilotis* font face aux paraboles
usées, les hamacs se balancent au-dessus d’une pelouse fraîchement tondue et les perroquets
hurlent agrippés aux panneaux solaires.
Derrick est dans sa classe. Il est en petite section de maternelle. Les enfants jouent,
échangent, dessinent les lettres, passent au tableau, chantent, se chamaillent pour une
casquette de Hip-hop, rient, s’isolent et rêvent. Derrick, au milieu de toute cette vie, observe
l’institutrice qui décrit la situation géographique des Wayanas* en Guyane et au Brésil. Une
grande carte permet de situer le village de Talwen.
Nous nous retrouvons face à Aïmawale, l’érudit du village. Il apparaît dans
un décor épuré, lumineux. Derrière lui trônent différents objets traditionnels et
des livres. Il est affairé à la confection d’un ciel de case*.
Tout en continuant sa minutieuse peinture, il nous parle des nouveaux
moyens de transmission, des changements qu’a apporté l’école dans le village et
de l’importance de la scolarisation dans la nouvelle société. Il évoque les
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 23
Synopsis développé
anciennes veillées où sa mère, Malilou, écoutait les anciens lui transmettre les
histoires de leur peuple.
Aujourd'hui, ce n’est pas un cours habituel, l’institutrice de l’école primaire a invité
Malilou. Elle veut raconter l'histoire de sa jeunesse. Derrick écoute tout en regardant le fleuve.
Histoire de Malilou.
Malilou décrit le village d'Uluwani, que son père avait créé après être
arrivé du Brésil. Les petites constructions surplombent le fleuve du Maroni.
Elle est une petite fille joyeuse dans ce village, la rivière et la forêt
nourrissent aisément sa famille.
Malilou parle de l'invitation faite à son père, qui était reconnu pour sa
grande connaissance des fêtes, par le Grand-man* du village Twenke*.
Durant plusieurs nuits, les feux brûlants pour l'occasion illuminent le fleuve.
La grande fête organisée réunit les Wayana* des deux familles ainsi que
les Bushinengés* qui vivent sur l'île de Twenke*. A l'issue de cette fête, le
père de Malilou promet sa fille a Paranam, le fils du Grand-man*, comme
remerciement.
Malilou explique que à son époque, les mariages étaient arrangés pour que
deux familles puissent s'allier, créer des liens.
Nous la retrouvons jeune adolescente. On l'amène jusqu'à Twenke* pour
célébrer l'union entre les deux familles. Durant l'événement les deux jeunes
sont timides, l'ambiance générale est à la joie.
Malilou raconte qu'elle et Paranam s'installèrent sur la rive que l'on
appelle maintenant Talwen* afin de fonder leur nouvelle famille. Il y avait à
l'époque peu de maison et tout restait à faire pour créer le grand village que
l'on connaît aujourd'hui.
Les enfants font face à Malilou. Nous voyons au cours du récit leurs réactions, les
émotions de l’ancienne, mais aussi de vieilles photos prises par des missionnaires du Surinam
affichées au tableau. Derrick s'est endormi sur son bureau. L'institutrice le réveille.
Malilou finit son histoire avec beaucoup d’émotion. La pluie s'est mise à tomber.
L’arrière-grand-mère regarde Derrick avec affection.
Derrick rentre chez sa grand-mère (Yolanda). L’enfant aide cette dernière à éplucher les
racines de manioc tandis que dans une grande marmite, sa mère Kindy remue un liquide
blanc. Soupou, le grand-père en tenue militaire, invite au travers d'une cibi les habitants du
village voisin pour une fête Kaichiri*. La pluie est violente mais des raies de lumière
illuminent déjà les brumes naissantes.
Sous un autre carbet* du village, une autre famille prépare du Kachiri*. La scène est
ponctuée d'un musique criarde provenant d'un téléphone. C’est le portable de l’adolescent
Stéphane. Il se recoiffe, se fait beau, un morceau de miroir à la main.
Il mange un peu de poisson, déambule dans le village, se baigne, dessine des visages de
guerriers indiens. Sa voix-off exprime ses motivations, son parcours et sa vision. Il est en fin
de cursus scolaire. Il ne voit que deux issues pour son avenir : un retour au village où il
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 24
retrouvera la pêche, la chasse et la possibilité de trouver une femme, ou un départ à la ville
pour une vie précaire. Il fait ressentir sa hargne de vie débordante qu’il ne sait maîtriser. Il se
dirige vers le terrain de foot où ses amis revenus du collège pour les vacances sont
rassemblés.
Nous retrouvons Aïmawale qui évoque les nombreuses
problématiques que rencontre la nouvelle génération. L’éloignement du
collège, les familles d’accueil, l’apprentissage de plusieurs langues et
dialectes, le retour au village difficile.
Il parle aussi des nouvelles motivations, des nouveaux espoirs, des
nouveaux centres d’intérêt vers lequel la jeunesse est en train de se diriger.
Dans sa déambulation Stéphane croise Marcel, un ami, et Carlos, l'oncle de Derrick.
Celui-ci lui propose d'aller à la chasse avec son père Soupou et le petit Derrick pour ramener
de la nourriture en quantité pour la fête. Stéphane jette un regard sur le calme du village et
acquiesce. Ils partent.
Les moments forts de la chasse et de la pêche se succèdent. La jungle est omniprésente
par les sons, par les couleurs. Les prises se succèdent. Les glacières disposées dans les
pirogues se remplissent de corps animaux ensanglantés. Le soleil se couche.
Dans le noir apparaît un visage, éclairé d’une lueur verte, derrière
lui un feu. Cet homme vient contraster la présence d’Aïmawale par un discours
mystique, centré sur le monde des esprits.
Il parle de cet endroit, de la jungle comme son territoire, son
origine. Il crie à qui veut l'entendre que c'est son tour de parler, son tour de
raconter, comme s’il ne pouvait être entendu par personne. Il dit qu’il n'y aura
jamais tout ça chez les Blancs. Les Indiens font partie de cette jungle, c’est dans
la forêt que réside la tradition, celle emplie par les esprits.
L'équipe de chasseurs installe leur campement. C’est autour d’un feu puis d’un poisson
grillé qu’ils passent la soirée.
A la fin du repas, une discussion sur l'amour prend naissance. Le père se dirige, fatigué,
vers son hamac. Les trois jeunes hommes parlent de leurs expériences avec certaines filles du
littoral. Carlos qui a 20 ans a déjà une femme au village. Stéphane rêve de pouvoir choisir sa
femme, de tomber amoureux, d’expérimenter quelque chose hors du village. Il affirme que les
anciens ne comprennent pas ce qu’est l’amour.
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 25
Stéphane profite de la discussion pour raconter une histoire. Les deux jeunes, au bord du
feu, sont attentifs. Derrick écoute, intrigué puis dodeline de la tête et s'endort dans les bras de
Carlos. Au loin, on entend une musique Hip-hop venant d’un téléphone portable.
Rêve de Stéphane :
Au pied d’un manguier, deux amoureux s’embrassent, Stéphane et une
jeune fille Boni*. Au loin, quelques adolescents amérindiens enchainent des
passes de danses en rigolant.
Soudain, un pick-up apparaît bombardant l'atmosphère d'une musique Hip-
hop. A son bord, plusieurs jeunes bonis et deux grosses enceintes.
Un des passagers bondi hors du véhicule et attrape la jeune fille du
manguier par le bras. Entre Stéphane et lui, les regards s'affrontent. Sur cette
aire de terre rouge jonchée de débris insalubres le pick-up vient s’immobiliser
dans un nuage de poussière.
Les jeunes se rassemblent, d’un coté les Bonis en t-shirts rouges et de
l’autre les Amérindiens en t-shirts violets. Il se font face en cercle.
Sur le rythme effréné de la musique, plusieurs jeunes s’affrontent tour à
tour à la danse. Dans une ambiance tendue, les mouvements s'enchaînent
avec dextérité.
C’est au tour de Stéphane d'entrer dans la ronde. L’accélération de son
cœur se rythme sur la musique. Son amoureuse entre dans le cercle, les
regards des danseurs se dirigent vers lui. Il ferme les yeux.
Quand il les ré-ouvre, il est seul, il se voit danser avec son amoureuse. La
musique est sourde et sur les enceintes, Derrick observe tendrement la scène.
Ce rêve est ponctué par les propos de Stéphane qui raconte au coin du feu et par le visage
endormi de Derrick.
On retrouve les chasseurs sur la pirogue. Ils sont fatigués, mais la satisfaction se lit sur
leurs visages. De retour au village, Derrick voit son grand-père Soupou vider les caïmans*,
singes et agoutis*. Lui et ses cousins jouent avec les boyaux des animaux morts. Sa grand-
mère Yolanda rassemble la nourriture pour la cuire.
Au petit matin, Derrick, Laura et Kindy prennent un taxi pirogue.
Dans le grand village de Maripasoula*, Kindy retrouve Joselin son mari. La soirée de
retrouvailles est intime et les sentiments sont discrets. La joie du petit Derrick face à son père
en habit militaire marque la fin de journée. La petite famille s’endort sur le bord du fleuve
sous le carbet*.
Nous retrouvons Aïmawale qui évoque les rapports entre Talwen* et
Maripasoula*. Malgrès l'éloignement, les déplacements quotidien se multiplient,
facilité par l'apparition des taxi-pirogues. Sur la rive française de la ville, les
Amérindiens peuvent trouver le collège, l’hôpital et les locaux de l’armée. Sur la
rive du Suriname, les commerces chinois et le réseau de l’orpaillage sont
omniprésent. Il décrit les paradoxes qu'amènent ces deux univers.
Le matin, Kindy va chercher sa petite sœur Sylvana. La jeune fille sort de l'internat
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 26
catholique entourée de toutes ses amies. Une femme en habits de none les regarde s'eloigner.
Toute la famille va faire les courses sur la rive surinamaise. Ils achètent en quantité pour
la fête, tandis que Derrick vagabonde au milieu des Chinois, des Brésiliens et Bushinengés*.
Il observe les pirogues dans leurs allées venues incessantes.
Après avoir acheté un baril d’essence, Joselin reconduit sa famille au village.
Une fois revenus au village, les derniers préparatifs du Kachiri* se terminent. L’herbe est
tondue, le lieu nettoyé et décoré. La sono est en place et les touques de Kachiri* se
multiplient. Demain la fête pourra commencer.
Les membres de différentes familles se sont regroupés sous la maison de la famille
Opoya*.
De petits groupes se sont formés. L'ambiance est très calme malgré le fait qu'ils absorbent
le Kachiri* par louches entières et que la musique soit très forte. Il y a beaucoup de monde,
nous apercevons Malilou qui boit tout en fabriquant une ceinture en perles. Stéphane, va
parler avec les jeunes filles prenant un air séducteur.
Doucement, la musique fait son effet, certains dansent, d’autres racontent des histoires en
gesticulant. Puis, le Kachiri* est accompagné de canettes de bières. Derrick regarde tout cela
avec attention, lui aussi goûte le liquide blanc. Il voit les grands vomir tout ce qu'ils ont bu
afin de pouvoir continuer à boire. Les discussions sont pleines de vie. L'ambiance est bonne,
un ancien entonne un vieux chant.
De loin, le tumulte de la fête résonne jusque dans la forêt où le chant du vieillard
s'amplifie.
Pido intervient sur l'importance et la signification des fêtes et du Kachiri*
dans le passé. Les rituels étaient importants dans les anciennes croyances. Il
nous parle de la place que pouvaient avoir les chamanes dans la société, et de
leurs pouvoirs liés aux esprits.
Il décrit brièvement la vision atemporelle de l'univers des Kuyuli* et
comment ces entités divines pouvaient interagir avec le monde réel pour
provoquer des changements importants.
La soirée continue. Les enfants vont et viennent, jouent à la balle. Beaucoup
d’adolescents dansent sur la musique R'n'B qui sort des grosses baffles.
Derrick rentre dans les bras de Carlos qui marche en zig-zag.
Ils croisent, un peu en retrait, un groupe de jeunes adolescents qui fument des cigarettes
et discutent. Stéphane est au milieu du groupe et raconte à ses amis, en montrant le ciel, qu’il
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 27
a toujours voulu aller là-haut, devenir astronaute.
Rêve de Stéphane : (en cours de modification)
Stéphane est en costume et entre dans un bureau. Par la fenêtre, il
aperçoit le site de lancement d'Ariane. Un homme important l'attend, assis sur
son siège en cuir.
Le directeur lui explique que tous les tests sont réussis, que son expérience
et sa relation avec le reste de l'équipe sont idéales. Il peut donc commencer les
entraînements pour le prochain vol spatial du nouveau projet Hermès*.
Suite à cette nouvelle, Stéphane a le sommeil agité, il rêve.
Il est perdu sur les longues routes de la base de Kourou, il marche sans
but. Il est uniquement vêtu d'un Calimbé*. Il erre dans ces espaces vides. Il se
retrouve devant la rampe de lancement d'Ariane. La masse imposante le
domine. Un Ara* se pose sur son épaule et crit.
Stéphane, le visage blanc, habillé de son costume, se dirige vers son
village dans une pirogue pilotée par le petit Derrick.
Sous un vieux carbet*, l'adolescent est allongé, sa tête est dans les mains
d'un vieil homme qui psalmodie. Tour à tour, ils boivent dans une calebasse*.
La potion les fait transpirer. Sous la répétition des chants du vieil homme,
Stéphane finit par s'immobiliser complètement puis par s'endormir.
A son réveil, le soleil éclaire son visage qui semble détendu.
Il rentre à la base de Kourou serein.
Une fusée est propulsée dans le ciel, Stéphane le jeune Amérindien est
sûrement à l’intérieur.
Retour à la fête, Stéphane conclut son histoire mais il ne reste plus que Carlos et le petit
Derrick qui dort. Une jeune fille apporte une grosse louche de Kachiri* qu’ils absorbent en
une gorgée.
Puis tout s’éteint d’un coup, plus de lumière, plus de musique. Le groupe éléctrogène n'a
plus de carburant. Il ne reste plus que la nuit noire et les discussions qui s’éloignent, se
dispersent puis disparaissent.
Au petit matin, la rivière est calme.
Certains villageois se regroupent sur les rochers à la lisière du cours d'eau. Les uns se
lavent, les autres sont affairés à laver leurs habits. Les déboires de la veille alimentent les
discussions. Derrick observe l’adolescent Stéphane qui se baigne, exténué par les excès de la
fête. Ce dernier plonge dans l’eau et disparaît. Intrigué et amusé par la vision, Derrick saute
dans l'eau pour rejoindre l'adolescent.
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 28
Derrick rentre chez lui. Il est au milieu des ruines de la fête, lentement sa famille tente de
remettre les choses en ordre. Yolanda balaie, Soupou rassemble les touques*, Sylvana, la
cousine, regarde son appareil photo allongée dans un hamac. En pleine forme, Derrick vient
prendre l’appareil des mains de la jeune fille.
Il prend des photos de sa famille, puis à travers le village, les jeunes jouant au foot, les
filles au volley, les professeurs qui discutent, le Tukushipan*.
Les clichés de l'enfant apparaissent, accompagnés de sa voix qui les commentent.
Il présente ses photos, parle avec ses mots d'enfant, du départ proche de sa cousine pour
Maripasoula*, pour le lycée et enfin il parle de ce grand carbet* qu'il croise tout les jours pour
aller à l'école, le Tukushipan*.
Nous retrouvons Malilou sous le Tukushipan*, assise dans l’ombre. Des visages
d’enfants l’écoutent raconter une des histoires des héros mythologiques.
Des images viennent rendre compte de certaines situations du récit.
Histoire de Kaïlawa :
Malilou décrit rapidement Kaïlawa et sa quête. Il est celui qui, en faisant
la guerre à de nombreuses tribus, a libéré le peuple Wayana d'une période
de vendettas incessantes.
L’homme est puissant, il se passe des onguents sur le corps, se bat,
marche suivi de jeunes guerriers. Il apparaît comme un homme puissant au
charisme brutal. Il exprime à la fois de la crainte et du respect.
Elle décrit ensuite Sikëpuli* et son casse-tête magique. Un homme chétif,
usé, malade mais au pouvoir redoutable.
Elle raconte alors comment Kaïlawa fit appel à lui lorsqu’il fut trop vieux
pour achever sa mission.
Le siège de la dernière tribu hostile se termine dans un déluge d’éclairs
lancés par Sikëpuli*. Il a éliminé la dernière tribu de guerrier. A la suite de
quoi, le fameux casse-tete tombe dans le fleuve et se transforme en anguille
électrique*. Atteint au plus profond par cette perte, il meurt. Ainsi s'achève
la période des guerres, l’ère de paix peu enfin commencer.
Quand Malilou achève son histoire, la nuit est totale.
Dans le noir à l’arrière du Tukushipan*, un groupe de jeunes discute. Sylvana et Derrick
les rejoignent. Des portables crachent de la musique. Nous suivons les appareils dans
l’obscurité, ils se déplacent avec les discussions des jeunes qui errent en direction du fleuve.
La nuit est claire, la lune tranche les ombres des arbres et se découpe sur la surface de
l'eau.
Un léger bruit attire l'attention de Derrick. Il lâche la main de sa cousine et s'éloigne en
sautant de pierre en pierre.
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 29
Sur un rocher, il aperçoit Pido qui lui fait signe d'approcher.
La lueur verte sur son visage est moins marquée. Au loin, un feu glisse sur
l'eau. « Ton arrière grand-mère t'a raconté l'histoire de Kaïlawa* et de Sikepuli*,
tu sais maintenant que le monde des transformations existe toujours, c'est la base
de toute notre mythologie. Ce monde englobe le temps passé, le temps présent et
le temps à venir. Beaucoup de personnes ont disparu dans cette forêt, dans ce
fleuve. Ce soir, ce feu brûle pour eux. »
Il jette en regard vers le fleuve.
« En chaque être vivant réside une volonté, une résistance qui nous permet
de persister. Il faut à chaque époque la réaffirmer. Retourne auprès des tiens, et
dis-leur que c'est leur tour.»
Derrick s'éloigne sur les rochers.
Il aperçoit les lueurs des portables au loin, s'en rapproche. A son arrivée, aucun
adolescent mais ses mouvements font s'envoler des lucioles posées sur le rocher. Elles
s'éloignent doucement et Derrick se prend au jeu de les suivre. Au bord du fleuve, il saute de
pierre en pierre pour essayer de les attraper. Le cours d'eau, trop proche de lui, apparaît
comme un danger.
Soudain la voix de sa mère retentit au loin, elle l'appelle, paniquée par sa disparition. Il se
retourne soudainement vers la voix et court vers elle.
Dans les bras de sa mère qui s'éloigne, il contemple les lucioles qui s'agitent, le reflet de
la lune sur le fleuve et le feu à sa surface.
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 30
Témoignage et Citations :
« Je veux parler Français mieux que tout les amérindiens ! Je veux réussir à bien parler
votre langue. Je ne veux pas être comme mon frère, je ne veux pas une vie comme la sienne. Il boit
beaucoup ; il ne sait pas ce qu'il dit.
Je veux bien parler le français. J'ai beaucoup de devoirs mais je n'arrive pas à les faire. Les
professeurs posent de questions et je n'arrive pas à répondre.
J'ai un autre problème, il faut que tu comprennes, je suis amoureux. C'est que je n'arrive pas
à me concentrer, je pense toujours à la fille. Elle est toujours dans ma tête, je suis amoureux de la
fille quoi ! Mais le problème c'est que je n'arrive pas à faire mes devoirs.
Le problème c'est l'alcool, tu vois ici c'est pas bon. Il faut que tu comprennes, il y a toujours
du Kachiri*. Quand je rentre chez moi, on parle toujours Wayana et je ne peux pas progresser en
français. Je veux parler français pour comprendre tout ce que tu dis. »
Témoignage d'un jeune adolescent
« « Il y a un langage de rêve que je connaissais... qui est le même pour tous... . Ce langage
de rêve commun à tous, c'est le « chant du paon », musique fusionnelle qui saura seule les
transporter au delà de la mémoire des mots. » [Wilson Harris]
C'est sur l'autel de la communion des langues, des races, des religions et des éléments, que
Harris accepte de sacrifier la trame classique de son récit, de renoncer à la forme intelligible du
roman européen pour tenter de réconcilier dans une poétique les graphies scientifiques de la côte,
héroïque du fleuve et mythique de l’intérieur. »
Emmanuel Lezy, Guyane Guyanes
« Ceux qui bâtissent sur la désintégration, cherchent - sciemment ou non - à enterrer le
passé dans des forteresses qui se font illusion à elles-mêmes. En revanche, ceux qui articulent une
certaine sensibilité aux masses et aux structures à travers une désintégration recherchent la lumière
de la compensation dans tout ce qu'il font : un équilibre idéal qui, dans la nature des choses, est
l'esprit de l'art le plus frêle mais le plus durable, dans la mesure où il évolue à la fois à notre portée
et hors de notre portée, où il équilibre la perte avec le gain, l'objet conquis avec le conquérant,
l'objet détruit avec le destructeur, le non-créé avec le créé. »
Wilson Harris, Ascent to Omai (cité dans le prologue du palais du paon)
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 31
Lettres de soutien
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 32
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 33
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 34
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 35
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 36
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 37
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 38
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 39
Annexes:
Glossaire :
Abattis. Terme qui vient du verbe français abattre et qui désigne un terrain cultivé où se pratique la
polyculture vivrière. L'abattis se gagne sur la forêt par un défrichage sommaire, complété par le feu.
Il n'est utilisé que quelques années durant, à la fois pour ne pas épuiser la terre et pour échapper à
l'invasion de fourmis-manioc. Cette méthode de culture semi-itinérante, amérindienne à l'origine,
fut ensuite adopté par les Bushinengés* et les Créoles, les autres techniques ayant toutes échoué.
ADER. L’association ADER Guyane a été fondée en 2009 avec comme objet le développement
social, culturel, économique, sanitaire et scientifique de la Guyane.
Agouti. Petit mammifère rongeur d'Amérique du Sud.
Anguille électrique. Poison d'eau douce, qui présente la particularité de posséder des organes
électriques, dans la partie postérieure de son corps. Les décharges électriques qu'il envoie peuvent
tuer un être humain.
Ara. Grand perroquet d'Amérique du Sud au plumage coloré.
Boni. Nom d'un célèbre chef de tribu de Bushinengé*. Par extension, ce nom désigne aujourd'hui
tous les membres de cette tribu établie sur les rives du Maroni.
Bushinengé. Signifiant littéralement « hommes des bois », il désigne les anciens esclaves de
Guyane Hollandaise ayant fuit les plantations où ils étaient employés. A la fin du XVIIIème siècle,
après des années de lutte, ils obtiennent le droit de s'installer en forêt où ils recréent le style de vie
des régions africaines dont ils sont originaires. Leurs descendants perpétuent encore, et avec fierté,
une vie traditionnelle.
Calebasse. Récipient fait à partir d'une courge vidée et séchée.
Calimbé. Vêtement traditionnel amérindien
constitué d'une pièce de tissu passant entre les
jambes pour former une sorte de pagne. Il est porté
par les enfants durant l'école.
Capitaine Talwen. Il est le capitaine du village de
Talwen. Par tradition le village porte le nom de chef.
Casse-tête. C'était une arme redoutable, utilisée lors
des attaques nocturnes. Il en est souvent fait mention
dans les récits légendaires.
La maison de Derrick
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 40
Carbet. Sorte de case bâtie sur pilotis et construite uniquement à l'aide de végétaux. A l'origine
dépourvue de portes, de fenêtres et de cloisons, le carbet tend à devenir plus confortable.
Caïman. Reptile semblable à l'alligator.
Chapuis Jean. Docteur en anthropologie et docteur en médecine. Entre 1992 et 1998, il a passé
trente mois chez les Wayana, auxquels il a consacré plusieurs articles et ouvrages sur des thèmes
variés.
Ciel de case. Pièce de bois ronde, découpée dans les contreforts d'un arbre de la forêt guyanaise, le
fromager. Les surfaces sont aplanies au rabot. L'une d'elle est noircie au feu, grattée au couteau pour
éliminer la pellicule calcinée puis enduite d'apulukum. Des animaux mythiques sont ensuite tracés à
la pointe du canif puis mis en peinture.
CSG. Centre Spatial Guyanais.
DoubleT. Jeune association postée à Talwen sur le fleuve du Haut-Maroni. Elle travaille pour l'aide
aux villageois et pour l'organisation de manifestations diverses.
Son président est actuellement Roberto Toïneke, le frère de Stéphane.
DRJSCS. Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale.
Grand-man. Chef coutumier d'une ethnie.
G-CAM. Association qui a la volonté de contribuer au développement et au rayonnement de la
culture Guyanaise à travers ses secteurs de compétences : Le Cinéma, l’audiovisuel et le
multimédia.
Hermès (projet). En 1977, le CNES lance une étude prospective
de faisabilité d'une navette spatiale habité. Le projet ne parviendra
pas à son terme.
Kachiri. Sorte de bière de manioc fabriquée artisanalement par les
femmes du village. Le kachiri ne tire que 2 à 4 degré d'alcool mais
lors des fêtes traditionnelles, chacun en boit de grandes quantités,
régurgitant le trop-plein avec naturel.
Par analogie, on nomme aujourd'hui une fête, un Kachiri.
Kaïlawa. Héros mythique, reconnu comme le plus grand chef de la
période des guerres. Il entreprit la création d'une nouvelle société
amérindienne, en éliminant toutes les tribus assoiffées par la
vengeance. Il est à l'origine d'une ère de paix qui perdure encore
aujourd'hui entre les peuples de la région.
Kali'na. Ethnie amérindienne que l'on retrouve dans plusieurs pays
de la côte caraïbe d'Amérique du Sud.
Différents Kachiris
KAWAÏ. Cette association a pour but depuis quinze ans de promouvoir la culture et l’artisanat des
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 41
peuples amérindiens du haut Maroni (Wayanas, Tilio, Melejo, Apalai). Basée au village de Talwen
sur le Maroni. L’association apporte toute sa connaissance sur l’Histoire encore méconnue des
peuples qui vivent à l’intérieur de la Guyane.
Son président est actuellement Aïmawale Opoya.
Kuyuli. Entités divines polymorphes dans la mythologie Wayana. Ils interviennent en démiurge à
travers les temps pour modifier l'histoire.
Manioc. Le manioc est à l'Amérindien ce qu'est le riz pour l'Asiatique ou le blé aux paysans
français du siècle dernier : tout à la fois la culture principale et la nourriture de base.
Maraké. Rite d'initiation chez les Wayana. Entre autres étapes du rituels, l'épreuve de force consiste
à appliquer des fourmis rouges sur le thorax des jeunes gens. Celui qui subit les morsures, doit
supporter la douleur sans extérioriser le moindre signe de souffrance. Une fois cette épreuve
franchie, les jeunes gens sont considérés comme adultes.
Maripasoula. Commune française, située dans le département de la Guyane. La commune, la plus
étendue de France, ainsi qu'une des moins densément peuplée, est frontalière du Suriname et du
Brésil. La ville est peuplé majoritairement de personnes issues de l'ethnie Boni. On y trouve
également des amérindiens, des créoles, des brésiliens et des haïtiens.
Médiatrice. Assistance de vie scolaire faisant le lien entre l'instituteur et les écoliers.
Nivrée. Méthode de pêche utilisé par les amérindiens. Elle consiste à endormir les poissons grâce à
une pâte somnifère dont les composants sont tirés de la sève d'une liane.
Noirs Marrons. L'expression désigne les anciens esclaves de la Guyane Hollandaise ayant fuit les
plantations où ils étaient employés.
Sikepuli. Héros mythique qui achève la quête de Kaïlawa, en éliminant la dernière tribu de guerrier.
Il est représentatif de la place des anti-héros dans la mythologie Wayana.
Opoya. Grande famille appartenant à l'ethnie Wayana.
Touque. Récipient servant au transport et à
la conservation de boisson et de produits
divers.
Twenke-Talwen. Village Wayana situé sur
le fleuve du Haut-Maroni, sur la rive
française.
Wayana. Tribu amérindienne appartenant
au groupe ethnique kalib et résidant en
forêt, dans de petits villages répartis le long
des rives du Haut-Maroni.
Le Tukushipan au centre de Talwen
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 42
Nicolas PRADAL 62, boulevard de Strasbourg
Permis B - véhiculé 31000 Toulouse
27 ans Tel : 06 71 90 52 17
Nationalité française Mail : nicolaspradal@live.fr
REALISATEUR
FORMATION
2006 – 2009 : Master 2 audiovisuel - spécialité réalisation - École Supérieure d’Audiovisuel - Toulouse (31)
2004 – 2006 : DEUG sociologie - mineures philisophie / ethnologie - Université Toulouse II - Le Mirail (31)
2004 : BAFA - approfondissement «construction de cabane en forêt» - CÉMÉA - Toulouse (31)
2002 – 2003 : Baccalauréat STI - spécialité menuiserie - Lycée Vincent Auriol - Revel (31)
2000 – 2002 : BEP / CAP menuiserie - Lycée des mé􀆟 ers du bâtiment Bayard - Toulouse (31)
EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE
2012 :
– Régie projection vidéo - L’Usine, lieu conventionné dédié aux arts de la rue – Tournefeuille(31)
– Inauguration de l’Escale (salle de spectacle) - Tournefeuille (31)
– Captation / Montage - Festival «L’art de rue» - Graulhet (81)
– Spectacle Citizen B - Cie La Mandale
– Captation / Montage / Création DVD - MJC de Gaillac (81)
Gala de danse de fin d’année des établissements scolaire de Gaillac (81)
– Animateur spécialisé - Ligue de l’enseignement - Toulouse (31)
Classe découverte - Thématique astronomie, environnement, mathéma􀆟 ques
– Captation / Montage - Cie Anna Fayard - Toulouse (31) Spectacle de danse contemporaine
2011 :
– Capta􀆟 on / Montage - Cie Le Phun Théâtre - Tournefeuille (31) Spectacle en rue Père Courage
– Capta􀆟 on / Montage - Association Chercheurs d’autres - Toulouse (31)
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 43
– Spectacle de danse d’une classe de 1ère du Lycée Berthelot - Toulouse (31)
– Encadrement forma􀆟 on technique - Association ADER - Maripasoula (Guyane - 97)
Jeunes amérindiens Wayana de Guyane Française - Maripasoula (Guyane – 97)
– Repérage documentaire «L’enfant du mythe et du rêve» - Guyane Française
Écriture et réalisation : NicolasPradal et Pierre Selvini
Production «Les films du Sud»
– Photographe / vendeur - Photon - Cénac (24)
– Capta􀆟 on / Montage - Cie Les Chiennes Na􀆟 onales - Le Faget (31)
– Atelier vidéo avec une classe de BEP sur le thème de l’adolescence au Lycée agricole
– Assistant réalisateur - Fiction «Lambda» de Pierre Selvini - Corse
2010 :
– Réalisation d’un pré-film test pour le documentaire «L’enfant du mythe et du rêve» - Guyane
Française
Écriture et réalisation : Nicolas Pradal et Pierre Selvini
Production «Les films du Sud»
– Photographe / vendeur - Photon - Cénac (24)
– Rencontre / Repérage documentaire «L’enfant du mythe et du rêve» - Guyane Française
Écriture et réalisa􀆟 on : Nicolas Pradal et Pierre Selvini
Produc􀆟 on «Les films du Sud»
2009 – 2010 : Écriture / Recherches documentaire «L’enfant du mythe et du rêve» - Guyane Française
2009 :
– Montage film de fin d’étude «Les rêves et la loi»
Documentaire sur les Aborigènes d’Australie
– Photographe / vendeur - Photon - Cénac (24)
– Réalisa􀆟 on film de fin d’étude «Les rêves et la loi» - Australie
Documentaire sur les Aborigènes d’Asutralie
– Réalisation / Montage - CNRS - Toulouse (31)
Film éducatif sur le Pic du Midi
2006 :
– Animateur atelier audiovisuel - Le Mont Joyeux - Tence (43)
Enfants âgés de 10 à 14 ans
2005 :
– Animateur atelier audiovisuel - Le Mont Joyeux - Tence (43)
Enfants âgés de 10 à 14 ans
CENTRES D’INTÉRÊTS
Cinéma; lecture, musique, guitare flamenca, ethnologie, philosophie, voyages, sports, randonnée, peinture.
Vice président de l’Association Chercheurs d’autres (échanges culturels internationnaux).
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 44
Pierre SELVINI 25 rue des petits hôtels
Permis A et B – Mobilité internationale 75010 Paris
28 ans Tel : 06 16 91 50 85
Nationalité française Mail : pierre.selvini@gmail.com
REALISATEUR / ASSISTANT PROD
FORMATION
2006/2009: M2 Audiovisuel Spécialité Son / École Supérieure de l'AudioVisuel de Toulouse (31)
2005/2006: L3 Électronique, Électrotechnique et Automatisme / L1 Musicologie / Université de Montpellier (34)
2003/2005: Classes Préparatoires aux Grandes Écoles, Filière PCSI / PSI / Lycée Joffre de Montpellier (34)
2002/2003: Baccalauréat scientifique, mention Bien / Lycée Paul Vincensini Bastia (2B)
EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLES
Réalisation:
Année 2011:
– LM documentaire/fiction Wayana (préparation repérage), production «les films du sud»
1er assistant réalisateur, 1 mois, Guyane
– CM fiction « Caresse d'Âmes » 9', production « 1000 visages »
1er assistant réalisateur, 3 semaines, Paris
Année 2010:
– CM documentaire « Enfants entre terre et mer » 20', production « Les films du Sud »
Réalisateur, film de préparation à un LM, 2 mois, Amazonie Guyane Française
Année 2009:
– CM fiction expérimentale « Lambda » 30', autoproduction
Réalisateur, 2 ans, film de fin d'étude, Toulouse et Corse
Année 2008:
– CMs fiction « La plus grande Pente » 15' et « Lope et Irene » 19', autoproduction
1er assistant réalisateur, 2 mois, HauteGaronne
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 45
Réa, image, son:
Année 2010:
– Atelier audiovisuel à destination de la jeunesse Wayana, « ADER » Maripasoula Guyane
Intervenant, traducteur, 1 mois
– Dispositif « Héritage Expérience », production Dédale et Cité Internationale Universitaire de Paris
Créateur de contenu, indexation de média, 3 mois, stage
– Film de présentation du festival « Zoom Arrière » 10', Cinémathèque de Toulouse
Réalisation, prise de vue et mixage, 3 mois, stage
Année 2008:
– CM documentaire « La Nuit des Chercheurs » 2x4', production CNRS
Réalisation, prises de vue, montage et mixage, 1 mois, stage, Toulouse
– MM documentaire « Derrière la fumée » 49', production Usine Tembec Saint Gaudens
Réalisation, prise de son, 4 mois, stage, SaintGaudens (31)
Ingénieur son:
Année 2012:
– Emission culinaire « QooQ », production « Sycomore »
Ingénieur son, Record et mixage, version anglaise
– Pub « Bouille de doudou » 2x40'', production « HappyTrout »
Chef opérateur son, montage Sounddesign, mixage
– CM « Maman » 25', production « HappyTrout »
Chef opérateur son, montage sounddesign mixage
– One Man Show « Shirley Souagnon à la Cigale» 100', production « Jive Squad Entertainment »
Ingénieur son, montage/mixage son
– Spot pub département de l'Aube, production « Shoot the Boss »
Chef opérateur son, prise de son
– Sujet Quiz « Le News Show », production « ADLTV »
Chef opérateur son, prise de son
– BookTrailer « Traum » 2', production « HappyTrout »
Ingénieur son, montage/mixage son, Sounddesign/Musique
– « Shirley Souagnon au théâtre de dix heures» 65', production « Jive Squad Entertainment »
ingénieur son, montage/mixage son
– Emission pilote « Planete Qwartz » 26', production « Qwartz »
– Ingénieur son, montage/mixage son
Année 2011:
– BookTrailer « Oussama » 2', production « HappyTrout »
Ingénieur son, montage/mixage son, Sounddesign
– LM fiction « Les voix immobiles » 100', production « HappyTrout »
Ingénieur son, montage et mixage,
– CM fiction « Le petit Prince » 20', production « WelkinLights »
Chef opérateur son, prise de son et mixage,
Année 2010:
– « Rencontre du public de Maggie Cheung », festival Zoom Arrière Cinémathèque Toulouse
Régisseur son, 1 semaine, UGC Toulouse, stage
– CM fiction « Quand tu reviendras » 25', autoproduction
Ingénieur son, Doublage, Toulouse
– Spectacle « Coulisse » 52', Cie Sacekripa,
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 46
Ingenieur son, Montage et mixage, Toulouse
– CM fiction « D'encre et de poussière » 24', autoproduction
Chef opérateur son, prise de son et mixage,
Année 2009:
– Enregistrement studio « MKZ » (groupe) 10 titres, autoproduction
Ingénieur son, enregistrement et mixage, Avignon
Année 2008:
– CM fiction « Étoiles Errantes » 17', autoproduction
Chef opérateur son, prise de son et mixage
– Enregistrements musique studio « Raymond », (groupe) 5 titres, autoproduction
assistant, enregistrement et mixage
– CM fiction « Motus » 12', autoproduction
Chef opérateur son, prise de son, 2 semaines, stage
INFORMATIQUE, LANGUE
Informatique:
PostProd : Protools / Cubase / FinalCut / Premiere Pro / Photoshop / Compressor / DVD Studio pro
Général : OS: Windows Mac Ubuntu / Développement (Notion) / Réseau (Notion)
Bureautique : Pack office, CMS
Anglais Courant
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 47
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 48
LES FILMS DU SUD
PRODUCTIONS AUDIOVISUELLES 1995-2013
Aussi consultable et téléchargeable sur : www.apiamp.com
FILMS EN COURS
« Transit » de Philippe LIGNIERES
Documentaire de création. 52'. Vidéo. 2012
Une coproduction Les Films du Sud / Télé Bocal – TLT
Avec le soutien du CNC, de la région Midi Pyrénées
Résumé: Une ville : Sète, son port, et le ferry « Le Marrakech », qui relie la France au
Maroc. Des quais, des rues, un immense bateau, et la mer.
Des portraits de migrants, Français, Marocains, Italiens, Espagnols, Algériens… Une
« Babel » réduite à un territoire à la fois circonscrit, Sète, et ouvert sur la
Méditerranée.
Voyageurs, marins, habitants de la ville témoignent à quai et sur le bateau.
Des histoires de vie, de racines, de mémoire, d’immigration.
« Le temps des châtaignes » de Jean SAMOUILLAN
Documentaire de création. 52'. Vidéo. 2012
Une coproduction Les Films du Sud/TLT
Avec le soutien du CNC, de la région Midi Pyrénées
Résumé : Ce documentaire sera tourné en Ariège, dans le Volvestre, et traitera de
la reprise des châtaigneraies par les néo-ruraux, alors que ces espaces furent pour
la plupart abandonnés lors de l'exode rural par les agriculteurs locaux.
Cette revitalisation s'opère aujourd'hui sur des bases communautaires et
écologiques, et s'appuie paradoxalement sur certaines valeurs qui furent celle de
la société traditionnelle paysanne en déclin dans les années 1960 et qui renaissent
aujourd'hui.
FILMS EN PROJET
« La jeunesse du fleuve » de Nicolas PRADAL
Documentaire de création. 52'. Vidéo. 2012/13
Une coproduction Les Films du Sud / Image Plus / TLT
Aide à l’écriture et au développement de la Région Midi-Pyrénées.
Résumé: Dans un petit village situé en Guyane française, de jeunes amérindiens
vivent en conciliant leur culture ancestrale et un certain modèle occidental. À
travers le quotidien de quelques enfants et une réflexion construite avec les
anciens, nous essayerons de comprendre comment est-il possible pour ces jeunes
de construire un avenir en prenant en compte les différentes voies qui s’ouvrent à
eux.
« Passeurs de mémoire » auteur Marie-Hélène ROQUES, réalisation Isabelle MILLÉ.
Documentaire de création. 52'. Vidéo. 2012/2013
Une coproduction Les Films du Sud/TLT
Aide au développement de la Région Midi-Pyrénées.
Résumé: Par delà le temps, les passeurs de mémoire sont là pour écouter la voix
des déportés, des exilés, des anciens appelés d’Algérie, les voix meurtries tentées
par le silence.
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 49
« Tiroirs-caisses, tontines et solidarité » de Gilbert KELNER
Documentaire de création. 52'. Vidéo. 2012/13
Une production Les Films du Sud.
Aide à l’écriture de la Région Midi-Pyrénées.
Résumé: Il s’agit, dans une banlieue de Dakar au Sénégal, qui vit quasiment an
autarcie, de saisir comment fonctionne l’économie informelle dans le réseau
d’une famille ordinaire africaine, d’une centaine d’individus. De quelle
manière l’argent se dépense, s’échange, se place.
« Mes parents sont gais ! » de Johanna TURPEAU & Alice BARBA
Documentaire de création. 52'. Vidéo. 2012/13
Une coproduction Les Films du Sud / France TV
Résumé: Les familles homoparentales sont là, elles existent, et des nouvelles
cellules familiales émergent tous les jours. La vraie question aujourd’hui n’est
pas d’être pour ou contre. Si nous pouvions simplement réfléchir à la façon dont
la société peut les accueillir et les intégrer.
« Le dernier maître de marionnettes » de Christian PASSUELLO
Documentaire de création. 52’. Vidéo. 2013.
Une production Les Films du Sud
Résumé : Yeung Faï, incarne la cinquième et dernière génération d’une grande
dynastie de marionnettistes chinois. Nous dresserons un portrait de cet artiste au
parcours tourmenté, qui, au prix de multiples épreuves, a su affirmer sa
détermination, sa ténacité et sa singularité.
Il réside aujourd'hui en France, à Charleville-Mézières, capitale de la marionnette,
et c'est là qu'il doit renouveler régulièrement sa carte de séjour au titre de "réfugié
culturel".
Très impliqué avec l'École Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette de
Charleville-Mézières, il enseigne et accompagne les étudiants de la 9ème
promotion
jusqu'à leur spectacle de fin d'études.
FILMS RÉALISÉS
« Le royaume de Nadia » de Isabelle MILLÉ
Documentaire de création. 52'. Vidéo. 2012
Une coproduction Les Films du Sud-TLT.
Avec le soutien du CNC et de la Région Midi-Pyrénées
Résumé : Nadia, une Française handicapée de naissance, habite au Maroc.
De Lannemezan à Marrakech, elle a enfin trouvé le pays où elle se sent chez
elle. Ce nouveau départ dans une culture si différente ne fut possible
qu’avec la rencontre de vrais amis marocains. Son handicap, loin de
l’affaiblir, devient la force qui lui permet de vivre plus intensément.
Sélection : Festival Résistances 2012.
« René Gouzenne, fragments de vie » de Emmanuelle SCHIES
Documentaire de création. 52’. 2011
Une coproduction Les Films du Sud-TLT.
Aide au développement et à la production de la Région Midi-Pyrénées
Avec le soutien du CNC, et de la Procirep et l’Angoa, du Département du Gers
Résumé: A travers l'itinéraire de René Gouzenne, comédien toulousain, fondateur
de la Cave Poésie à Toulouse, il s'agira de revisiter notre histoire théâtrale depuis
les années 1945 à aujourd'hui. Dans sa dimension régionale, comme nationale,
avec sa participation au TNP de Jean Vilar et l’émergence du festival d'Avignon
qu’il a beaucoup fréquenté.
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 50
« Les quatre saisons du chemin de fer de Provence » de Christian PASSUELLO
Documentaire de création. 52’. Vidéo. 2011
Une coproduction Les Films du Sud – France Télévisions (Pôle Méditerranée)-TLP.
Avec le soutien du CNC, du département des Alpes-Maritimes et du département
des Alpes de Haute-Provence.
Résumé : Le train des Pignes relie la ville de Nice à Digne, dans les Alpes-de-Haute-
Provence. Par son histoire et les paysages somptueux qu'elle traverse, cette ligne
ferroviaire est à la fois une curiosité pour les visiteurs et une voie de communication
indispensable aux habitants du Haut Pays.
Trait d'union entre la Méditerranée et les Alpes, indissociable de la croissance
économique et touristique de la région, ce train doit cependant son existence
actuelle à la mobilisation des élus locaux et des résidents des vallées qu'il dessert.
Diffusion : 07 mai 2011
« Au nom du Père, de tous, du ciel » de Marie V. BRINCARD
Documentaire de création. 52'. Vidéo. 2010. Visa n° 128919.
Aide à l’écriture et au développement de la Région Midi-Pyrénées
Une coproduction Les Films du Sud – RFO. Distributeur M for Média.
Diffusion : 04/04/2010 sur RFO. 26/11/2011 sur TV5 (Afrique).
Avec le soutien du CNC, de la région Midi-Pyrénées, de la Procirep et l’Angoa
Résumé: Au Rwanda, en plein génocide, quelques Hutus ont sauvé des Tutsis du
massacre. Ces « Justes » ont œuvré par idéal, par amitié, par humanité, par
religion, s’opposant à la folie ambiante. Certains ont payé de leur vie cet acte
héroïque. Aujourd’hui, ils peinent à être reconnus, en plein processus de
réconciliation, leur place reste à trouver.
Sélection : Cinéma du Réel, Paris, 2010. Doc Outlook 2010, Nyon (Suisse). Festival
Résistances 2010. Etats généraux du Documentaire, Lussas 2010. Festival « Lumières
d’Afrique » Besançon 2010 Prix spécial du jury. Festival « Aux écrans du réel » Le
Mans 2010, Prix du Long. Festival du film d'éducation d'Evreux 2010. Festival
Corsicadoc 2010. Sélection documentaire sur Grand Ecran 2011. Fipatel Biarritz
2011. Mention spéciale du jury à « Quintessence » Festival International du Film de
Ouidah, Bénin. 26eme Black International Cinéma Berlin, Germany & Usa 2011.Doc
Lisboa 2011.
« Les gens de la mer » de François BERNADI
Documentaire de création. 26. Vidéo. 2010.
Une coproduction Les Films du Sud / France Télévisions. Distribution M for Média.
Résumé: Ce film dresse le portrait de gens dont la vie est liée à la mer, plus
particulièrement de quelques pêcheurs professionnels en Méditerranée, sur la Côte
Vermeille. Leur avenir est incertain, car la Méditerranée connaît chaque année
une diminution de ses ressources halieutiques. Comment affrontent-ils ce déclin ?
Diffusion 18/06/2011 sur France 3 Sud, 09/09/2011 sur France 3 Limousin Poitou-
Charentes.
« Vade Retro Spermato » de Philippe LIGNIERES
Documentaire de création. 58'. Vidéo. 2010. Visa n° 130727.
Aide à l’écriture Région Languedoc-Roussillon,
Avec le soutien du CNC et de la région Midi Pyrénées
Une coproduction Les Films du Sud – Télé Bocal. Distributeur M for Média.
Résumé : A la fin des années 1970, dans plusieurs villes de France, des hommes
réagissent aux questions soulevées par le féminisme quant au rôle respectif des
sexes dans la société, dans la famille, dans le couple. Constitués en groupe de
paroles, ils en viennent à s’interroger sur la contraception masculine. Au delà de
cette réflexion, ces hommes ont connu là une expérience unique de liberté de
parole par rapport à eux mêmes, brisant le silence spécifique de leur genre sur la
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 51
sexualité, contribuant ainsi à changer leur rapport aux femmes et aux autres
hommes.
Une découverte en paroles et en acte de la question de l’autonomie, et une
remise en cause des rapports de pouvoir, de domination et d’agressivité.
Sélection : Festival Résistances 2010. Festival Résistances et Alternatives Paris 2011.
Bobines Rebelles Paris 2011. ImagéSanté 2012, Liège Belgique. Rencontre
Internationale de l’Anarchisme, Saint-Imier, Suisse, 2012.
Diffusion : 29 septembre 2010 Télé Bocal. Cinéma Utopia 04/04 et 09/06/2011.
« Juin 40, la bataille oubliée » de Fred DAUDIER & Thierry MARIA
Documentaire de création. 52’. Vidéo. 2010. Distributeur M for Média.
Une coproduction Les Films du Sud – Arcanae - France 3 Méditerranée
Avec le soutien du CNC et du département des Alpes-Maritimes
Résumé : Ce film retrace les événements de juin 1940 sur la frontière franco-
italienne. Alors que l'armistice était sur le point d'être signée avec les allemands,
Mussolini engageait son pays dans une bataille incertaine contre l'armée des
Alpes.
Diffusion : 12 juin 2010
« Le potier des villes et le potier des champs » de Philippe LIGNIERES
Documentaire de création. 60’. Vidéo. 2009
Une production Les Films du Sud
Avec le soutien des Ateliers d’Art de France.
« Garibaldi , made in Nissa » de Christian PASSUELLO
Documentaire de création. 52'. Vidéo. 2008
Une coproduction Les Films du Sud -Télé Locale Provence
Avec le soutien du CNC, de la région PACA, du département des Alpes Maritimes.
Diffusion : 13 décembre 2008
« Flash black, un conte d’été malien » de Patrick LE GALL
Documentaire de création. 52’. Vidéo. 2008
Une coproduction Les Films du Sud/France 3 P.I.C. / RFO. Avec l’aide de l’ORTM
(Mali).
Diffusion sur RFO le 15/12/2008, à l’ORTM (Mali) le 15/04/2009. sur France 3 Ile de
France : 15/05/2010
Avec le soutien du CNC et de l’ACSE
Sélection :Cimade/Mois du Doc Toulouse 2010.
« Tous ensemble au collège ! » de Isabelle MILLÉ
Documentaire de création en 5 parties, destiné à une édition DVD. 28’. 2008
Une production Les Films du Sud / Esperluette
Résumé : Portraits de la vie au collège d’enfants porteurs de handicap.
2 séquences acquises pour diffusion par France 5 / Curiosphère TV
Sélection : Festival Image Santé, Liège (Belgique), Mention Spéciale.
« Les voix du stade » de Hélène MORSLY
Documentaire de création. 52’. Vidéo. 2007
Une coproduction Les Films du Sud/TLT
Avec le soutien de la Région Midi-Pyrénées et Languedoc Roussillon, et du CNC.
Diffusion le 12/05/2008 et le 20/01/2010 sur TLT.
Sélection : Mois du Doc, Montpellier 2012
« Remember Spain, Spanish Refugee Aid » d’Isabelle MILLÉ
Auteurs Isabelle MILLÉ et Patricia SALIC
Documentaire de création. 52’. Vidéo. 2006
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 52
Une Coproduction Les Films du Sud./France 3 Sud
Avec le soutien de Région Midi-Pyrénées / CNC / PROCIREP-ANGOA / Média
Développement.
Diffusion le 02/12/2006 sur France 3 Sud, diffusion été 2007 sur France 3.
Sélection : Festival Résistances 2007. Festival Mémorimage, Reus, Espagne 2007.
Festival Mujeres en direccion, Cuenca (Espagne) 2007. Festival Echos d’ici et
d’ailleurs 2008. Mois du doc, Valence 2008. Mois du Doc Biarritz 2009, 10eme
Festival Attac Bruxelles 2009.
Marchés : Médimed 2007, Sitges (Espagne), Docs for sale 2007, Amsterdam
(Hollande), Vidéothèque Sheffield (UK) 2007. Fipatel 2008.
« Jacques Bertin, le chant d’un homme » de Philippe LIGNIERES et Hélène MORSLY
Auteur : Philippe LIGNIERES
Documentaire de création. 52’. Vidéo. 2006
Une coproduction Les Films du Sud / TV Rennes / TV 10. Distribution M for Média.
Partenaire : Région Midi-Pyrénées / Région Pays de la Loire / FAM
Diffusion le 23 juin 2006 sur TV 10, et à le16/11/2006 sur TV Rennes.
Sélection : Festival Chansons de paroles, Barjac 2006. Mois du doc., Toulouse 2008.
« Les Passeurs de Joutes » de Hélène MORSLY
Auteurs : Philippe LIGNIERES, Hélène MORSLY
Documentaire de création. 52'. 2006.
Une coproduction Les Films du Sud / TLT
Partenaire : CNC / Région Languedoc Roussillon
Diffusion le 2 juillet 2006 sur TLT.
Sélection : Mois du Doc, Montpellier 2012
" Plaine de vies " de Patrick LE GALL
Documentaire de création. 52'. Vidéo. 2005.
Une coproduction Les Films du Sud / France 3 Ile de France / Public Sénat
Partenaire : CNC / Public Sénat / SEM / Plaine Commune
Diffusions le 03/12/05 et le 10/02/2007 sur France 3 Paris – Ile de France et le
14/11/05 sur Public Sénat, en 2007 sur RFO.
Sélection : Festival International du film sur l’Environnement, Paris 2006. Mois du
Doc, Toulouse 2012.
« Une communauté Emmaüs, Je est un autre » de Laurent THIVOLLE
Documentaire de création. 52’. 2005.
Une coproduction Les Films du Sud / France 3 Sud / France 3
Partenaire : CNC / FASILD
Diffusion le 26/11/05 sur France 3 Sud et le 29/11/05 sur France 3, KTO TV le 26/01/07,
CFI fin 2007.
Sélection : Festival première œuvre Le Mans, 2005. Festival Résistances, 2006.
Festival Le réel en vue Thionville 2006.
« Tous les enfants sont différents » de Isabelle MILLÉ
Documentaire de création. 52’. 2005
Une coproduction Les Films du Sud / TLT
Partenaire : CNC
Diffusion : le 27/03/2005 sur TLT.
Sélection : Festival Vidéo Psy Lorquin 2005.
« La piscine » de Philippe LIGNIERES
Court-Métrage de fiction. 6’30’’. 35 mm. 2004. visa n° 105731
Une production Les Films du Sud.
La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 53
Film La jeunesse du fleuve dossier associatif
Film La jeunesse du fleuve dossier associatif
Film La jeunesse du fleuve dossier associatif

Más contenido relacionado

Similar a Film La jeunesse du fleuve dossier associatif

Quand la jeunesse du fleuve s'investit dans le cinéma france guyane.fr
Quand la jeunesse du fleuve s'investit dans le cinéma   france guyane.frQuand la jeunesse du fleuve s'investit dans le cinéma   france guyane.fr
Quand la jeunesse du fleuve s'investit dans le cinéma france guyane.frChercheurs d'Autres
 
France-Antilles - La martinique participe à la promotion des jeunes au Togo.
France-Antilles - La martinique participe à la promotion des jeunes au Togo.France-Antilles - La martinique participe à la promotion des jeunes au Togo.
France-Antilles - La martinique participe à la promotion des jeunes au Togo.Charles Quist
 
Communiqué Anuktatop prix spécial du Jury FIFE 2016
Communiqué Anuktatop prix spécial du Jury FIFE 2016Communiqué Anuktatop prix spécial du Jury FIFE 2016
Communiqué Anuktatop prix spécial du Jury FIFE 2016Chercheurs d'Autres
 
Exposition Toulouse ville rose multicolore Stéphane Hessel 2014
Exposition Toulouse ville rose multicolore Stéphane Hessel 2014Exposition Toulouse ville rose multicolore Stéphane Hessel 2014
Exposition Toulouse ville rose multicolore Stéphane Hessel 2014Chercheurs d'Autres
 
Orper bis complémént demain la terre
Orper bis complémént demain la terreOrper bis complémént demain la terre
Orper bis complémént demain la terrelunah84
 
Pour en finir avec les voleurs d'image Guyaweb
Pour en finir avec les voleurs d'image GuyawebPour en finir avec les voleurs d'image Guyaweb
Pour en finir avec les voleurs d'image GuyawebChercheurs d'Autres
 
Le Jalon 5 - septembre 2014 - CERF Niagara
Le Jalon 5 - septembre 2014 - CERF NiagaraLe Jalon 5 - septembre 2014 - CERF Niagara
Le Jalon 5 - septembre 2014 - CERF NiagaraGerry P. Côté, CD
 
L'EAU Y ES-TU ? - Dossier de presse
L'EAU Y ES-TU ? - Dossier de presseL'EAU Y ES-TU ? - Dossier de presse
L'EAU Y ES-TU ? - Dossier de presseCCSTIGRENOBLE
 
Communiqué_Une journée pour les petits autour du livre.pdf
Communiqué_Une journée pour les petits autour du livre.pdfCommuniqué_Une journée pour les petits autour du livre.pdf
Communiqué_Une journée pour les petits autour du livre.pdfssuserc046db
 
SaNoSi Productions - CV français
SaNoSi Productions - CV françaisSaNoSi Productions - CV français
SaNoSi Productions - CV françaisFleur Gatineau
 
Le mois de l'Afrique
Le mois de l'AfriqueLe mois de l'Afrique
Le mois de l'Afriquelenfantslide
 
Sur la route des fables
Sur la route des fablesSur la route des fables
Sur la route des fablesgbalme
 
Malakocktail 76 (automne 2014)
Malakocktail 76 (automne 2014)Malakocktail 76 (automne 2014)
Malakocktail 76 (automne 2014)Malakocktail
 
Projet Amérique Durable : des Andes au Nordeste
Projet Amérique Durable : des Andes au NordesteProjet Amérique Durable : des Andes au Nordeste
Projet Amérique Durable : des Andes au Nordesteprojetadan
 
Projet College balzac
Projet College balzacProjet College balzac
Projet College balzacDFIE Lyon
 
Niouze letter mai 2014
Niouze letter mai 2014Niouze letter mai 2014
Niouze letter mai 2014MoulinduMarais
 

Similar a Film La jeunesse du fleuve dossier associatif (20)

Anuktatop dp 2016_bq
Anuktatop dp 2016_bqAnuktatop dp 2016_bq
Anuktatop dp 2016_bq
 
Quand la jeunesse du fleuve s'investit dans le cinéma france guyane.fr
Quand la jeunesse du fleuve s'investit dans le cinéma   france guyane.frQuand la jeunesse du fleuve s'investit dans le cinéma   france guyane.fr
Quand la jeunesse du fleuve s'investit dans le cinéma france guyane.fr
 
France-Antilles - La martinique participe à la promotion des jeunes au Togo.
France-Antilles - La martinique participe à la promotion des jeunes au Togo.France-Antilles - La martinique participe à la promotion des jeunes au Togo.
France-Antilles - La martinique participe à la promotion des jeunes au Togo.
 
Loharano12_Août2015
Loharano12_Août2015Loharano12_Août2015
Loharano12_Août2015
 
Communiqué Anuktatop prix spécial du Jury FIFE 2016
Communiqué Anuktatop prix spécial du Jury FIFE 2016Communiqué Anuktatop prix spécial du Jury FIFE 2016
Communiqué Anuktatop prix spécial du Jury FIFE 2016
 
Exposition Toulouse ville rose multicolore Stéphane Hessel 2014
Exposition Toulouse ville rose multicolore Stéphane Hessel 2014Exposition Toulouse ville rose multicolore Stéphane Hessel 2014
Exposition Toulouse ville rose multicolore Stéphane Hessel 2014
 
Orper bis complémént demain la terre
Orper bis complémént demain la terreOrper bis complémént demain la terre
Orper bis complémént demain la terre
 
Pour en finir avec les voleurs d'image Guyaweb
Pour en finir avec les voleurs d'image GuyawebPour en finir avec les voleurs d'image Guyaweb
Pour en finir avec les voleurs d'image Guyaweb
 
607_6nov_09
607_6nov_09607_6nov_09
607_6nov_09
 
Le Jalon 5 - septembre 2014 - CERF Niagara
Le Jalon 5 - septembre 2014 - CERF NiagaraLe Jalon 5 - septembre 2014 - CERF Niagara
Le Jalon 5 - septembre 2014 - CERF Niagara
 
L'EAU Y ES-TU ? - Dossier de presse
L'EAU Y ES-TU ? - Dossier de presseL'EAU Y ES-TU ? - Dossier de presse
L'EAU Y ES-TU ? - Dossier de presse
 
Communiqué_Une journée pour les petits autour du livre.pdf
Communiqué_Une journée pour les petits autour du livre.pdfCommuniqué_Une journée pour les petits autour du livre.pdf
Communiqué_Une journée pour les petits autour du livre.pdf
 
Malakocktail 79
Malakocktail 79Malakocktail 79
Malakocktail 79
 
SaNoSi Productions - CV français
SaNoSi Productions - CV françaisSaNoSi Productions - CV français
SaNoSi Productions - CV français
 
Le mois de l'Afrique
Le mois de l'AfriqueLe mois de l'Afrique
Le mois de l'Afrique
 
Sur la route des fables
Sur la route des fablesSur la route des fables
Sur la route des fables
 
Malakocktail 76 (automne 2014)
Malakocktail 76 (automne 2014)Malakocktail 76 (automne 2014)
Malakocktail 76 (automne 2014)
 
Projet Amérique Durable : des Andes au Nordeste
Projet Amérique Durable : des Andes au NordesteProjet Amérique Durable : des Andes au Nordeste
Projet Amérique Durable : des Andes au Nordeste
 
Projet College balzac
Projet College balzacProjet College balzac
Projet College balzac
 
Niouze letter mai 2014
Niouze letter mai 2014Niouze letter mai 2014
Niouze letter mai 2014
 

Más de Chercheurs d'Autres

Programme cinéma amérindien.doc (2)
Programme cinéma amérindien.doc (2)Programme cinéma amérindien.doc (2)
Programme cinéma amérindien.doc (2)Chercheurs d'Autres
 
Le haut maroni met le faya à toulouse - france guyane
Le haut maroni met le faya à toulouse - france guyaneLe haut maroni met le faya à toulouse - france guyane
Le haut maroni met le faya à toulouse - france guyaneChercheurs d'Autres
 
Power Point de la Restitution film la jeunesse du fleuve à Cayenne décembre 2013
Power Point de la Restitution film la jeunesse du fleuve à Cayenne décembre 2013Power Point de la Restitution film la jeunesse du fleuve à Cayenne décembre 2013
Power Point de la Restitution film la jeunesse du fleuve à Cayenne décembre 2013Chercheurs d'Autres
 
DRAFT Bilan La jeunesse du fleuve
DRAFT Bilan La jeunesse du fleuve DRAFT Bilan La jeunesse du fleuve
DRAFT Bilan La jeunesse du fleuve Chercheurs d'Autres
 
Dossier de presse Chercheurs d'Autres 2012
Dossier de presse Chercheurs d'Autres 2012Dossier de presse Chercheurs d'Autres 2012
Dossier de presse Chercheurs d'Autres 2012Chercheurs d'Autres
 

Más de Chercheurs d'Autres (10)

Forumforest
ForumforestForumforest
Forumforest
 
Programme cinéma amérindien.doc (2)
Programme cinéma amérindien.doc (2)Programme cinéma amérindien.doc (2)
Programme cinéma amérindien.doc (2)
 
Lettres soutien taluen 2015
Lettres soutien taluen 2015Lettres soutien taluen 2015
Lettres soutien taluen 2015
 
Le haut maroni met le faya à toulouse - france guyane
Le haut maroni met le faya à toulouse - france guyaneLe haut maroni met le faya à toulouse - france guyane
Le haut maroni met le faya à toulouse - france guyane
 
Power Point de la Restitution film la jeunesse du fleuve à Cayenne décembre 2013
Power Point de la Restitution film la jeunesse du fleuve à Cayenne décembre 2013Power Point de la Restitution film la jeunesse du fleuve à Cayenne décembre 2013
Power Point de la Restitution film la jeunesse du fleuve à Cayenne décembre 2013
 
DRAFT Bilan La jeunesse du fleuve
DRAFT Bilan La jeunesse du fleuve DRAFT Bilan La jeunesse du fleuve
DRAFT Bilan La jeunesse du fleuve
 
Autorisation rescrit fiscal
Autorisation rescrit fiscalAutorisation rescrit fiscal
Autorisation rescrit fiscal
 
Dossier de presse Chercheurs d'Autres 2012
Dossier de presse Chercheurs d'Autres 2012Dossier de presse Chercheurs d'Autres 2012
Dossier de presse Chercheurs d'Autres 2012
 
Repas partagé Chercheurs ADEL
Repas partagé Chercheurs ADELRepas partagé Chercheurs ADEL
Repas partagé Chercheurs ADEL
 
Réalisation berthelot 2010
Réalisation berthelot 2010Réalisation berthelot 2010
Réalisation berthelot 2010
 

Film La jeunesse du fleuve dossier associatif

  • 1. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 1
  • 2. A Talwen, village Wayana reculé de la Guyane française, Derrick un petit Amérindien fait ses premiers pas dans le système scolaire. Pendant les vacances, il côtoie Stéphane, un adolescent de la famille voisine et Malilou, son arrière grand-mère. La découverte de l'école, les espérances du jeune Stéphane et les histoires de l'Ancienne dévoilent au petit Derrick un monde plein de richesses et de promesses. Une coproduction : Les Films du Sud 13 rue André Mercadier 31000 Toulouse lesfilmsdusud@9business.fr et Tic-Tac Prod 19 rue Vermont Polycarpe 97300 Cayenne info@tictacprod.fr en collaboration avec l'association : Chercheurs d'Autres 38 rue Roquelaine 31000 Toulouse chercheursdautres@gmail.com La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 2 Résumé
  • 3. Sommaire Résumé .........................................................................................................................2 Sommaire.......................................................................................................................3 Note de l'association......................................................................................................4 Note du producteur........................................................................................................5 Historique du projet ......................................................................................................6 – Naissance du projet – Déroulement du projet La dynamique associative............................................................................................10 – La démarche du projet – Un film participatif – La vie du film Planning et besoins opérationnels................................................................................14 – Échéancier de réalisation 2013 – Budget prévisionnel et plan de financement 2013 – Perspectives pour 2014 Note d'intention...........................................................................................................17 – L'enfant et les métamorphoses – La quête d'une identité – La mise en scène de la mémoire et des fantasmes Synopsis développé ....................................................................................................23 Annexes.......................................................................................................................31 – Témoignages et citations – Lettres de soutien – Glossaire – CV des auteurs – Présentation de la société de production « Les films du Sud » La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 3
  • 4. Note de l'association L'association « Chercheurs d'Autres » : L'association travaille depuis 2008 sur la région Guyane. Une exposition sur les cultures musicales traditionnelles et les différences de culture a été réalisée et présentée dans l'Hexagone, notamment à Toulouse et Paris depuis 2009 et en Guyane depuis 2010 : « Guyane(s) : Voyage au Centre des Cultures ». Tous les protagonistes du documentaire ont pu voir l'exposition et étaient même étonnés que des métropolitains reviennent pour rapporter leur travail. De nombreux ateliers d'éducation à l'altérité autour de l'exposition ont impliqué plus de 500 scolaires sur cette région d'outre-mer. Notre volonté est de continuer à travailler sans cesse sur les liens entre métropole et régions périphériques. C'est dans cette optique que nous avons créé, avec des partenaires guyanais et sénégalais, le programme « Triangle des Cultures » qui a pour but de créer des échanges culturels entre Métropole, Guyane et Sénégal. La rencontre entre les auteurs et l'association : Nicolas Pradal et Pierre Selvini ont rencontré l'association « Chercheurs d'Autres » en 2009, juste après leur premier séjour en immersion en territoire Wayana. L’association avait déjà, à l'époque, entamé des actions sur la région Guyane en vue de l'exposition. Il est vite apparu que nos actions et nos valeurs se croisaient. C'est ainsi que Nicolas Pradal est devenu le vice président de l'association dès janvier 2011. Les croisements se sont vite transformés en actions. David Crochet, un membre du conseil d'administration de « Chercheurs d'Autres », sociologue de formation, a aussi travaillé pour l'association « ADER » (Action pour le Développement l'Education et la Recherche) de mai 2011 à mai 2012 à Maripasoula. Il a été coordinateur sur le programme communautaire de prévention du suicide mis en place sur la région du Haut-Maroni par cette association basée à Cayenne. Il a donc proposé à Nicolas et Pierre de venir travailler sur un projet d'atelier de formation audiovisuelle dans le cadre de ce programme. L'objectif de cette action était de recruter de jeunes amérindiens sans emploi ni qualification dans les villages et de leur faire appréhender les techniques de création d'un film. Les deux auteurs ont, pour cela, travaillé avec un formateur brésilien d'expérience, Pedro Portella Macedo (de l'association Nas Aldeias), spécialisé dans les contenus adaptés aux peuples autochtones. La présence de Nicolas et Pierre a été décisive. Le peu de différence d'âge entre eux et les jeunes, leur intégration à la communauté, furent des facteurs déterminants dans la réussite de ce stage. Déjà lors du stage, Véronique Malikouman, la petite fille du grand man de Twenké, proposait de filmer les anciens qu'ils soient d'origine Wayana – Téko, ou Bushinengé. Ce genre d'initiative semble primordial et d'autant plus s'il est mené avec des scolaires. Il est alors apparu évident que de placer le projet de film « La jeunesse du fleuve » dans la continuité de cette action par le biais d'un travail commun pourrait créer un véritable élan positif au sein de la communauté Wayana. De nombreux films sont réalisés sur cette zone, le plus souvent des documentaires, sans que le réseau social et économique ne bénéficie du travail, si ce n'est pour le guide et le piroguier qui accompagnent les équipes de tournage. En nous engageant sur ce projet, nous montrerons qu'il est aussi important de réaliser le film pour le sujet qu'il traite que de le faire dans une collaboration réelle avec la communauté dans laquelle il se déroule. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 4
  • 5. Note du producteur Si l’on parle de la Guyane française, le plus souvent c’est autour de problématiques liées à la nature, à l’écologie, à l’immigration clandestine, aux chercheurs d’or, voire aux fusées spatiales lancées depuis Kourou. Les auteurs Nicolas Pradal et Pierre Selvini nous proposent de partager la vie toute simple d’un village amérindien, Talwen, où sont établis les Wayana, un peuple descendant des indiens caraïbes. L’angle qu’ils ont choisi d’aborder, l’éducation, nous permet de mieux mesurer le décalage entre la culture d’origine et la culture française, représentée ici à des milliers de kilomètres de la mère patrie, par une école primaire de village et le lycée du gros bourg de Maripasoula. Le déracinement des enfants wayana, qui doivent continuer leur scolarisation dans la grande ville la plus proche, contribue à amplifier le conflit entre tradition et modernité, rendant plus prégnante la deuxième, au détriment des racines profondes de ce peuple. Les auteurs ont également choisi d’évoquer les multiples changements vécus par les Wayana : conflits de voisinage autour de l’orpaillage, occidentalisation rapide des mœurs mais aussi regain d’intérêt pour leur culture originelle, afin sans doute de se protéger et d’assurer la survie des mythes fondateurs. Nous sommes sensibles à la thématique proposée par le documentaire, celle de la vie de Français d’outre-mer. Et même s’il ne reste que 1 500 Indiens wayana aujourd’hui, quel est leur avenir et par extension, le futur de ce territoire lointain ? La jeunesse du fleuve, mémoire et rêve wayana entre véritablement dans la lignée des films que nous aimons produire, une interrogation sur l’état de notre société, certainement des pistes pour avancer ensemble, dans le respect des uns et des autres. Nous avons obtenu une aide à l’écriture et une aide au développement de la Région Midi- Pyrénées, nous envisageons la production de ce film documentaire à l’horizon 2013. Pascal Bonnet, producteur Les Films du Sud La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 5
  • 6. Naissance du projet: A le suite de mes études audiovisuelles (ESAV-Toulouse), j’ai (Nicolas Pradal) réalisé mon premier projet personnel. Les phénomènes de transformation culturelle m’ayant toujours passionné, je décidais de travailler cette thématique dans un documentaire interrogeant le regard que certains Aborigènes australiens portaient sur leur propre situation. Cette première expérience a confirmé mon intérêt grandissant pour les cultures en mutation, que je décidais alors d'approfondir à travers un nouveau projet au cœur de la population Wayana. Durant l'année 2009, un ami instituteur attira mon attention sur le village de Twenke- Talwen* en Guyane française dans lequel il effectuait un stage. A mon arrivée cet ami avait été muté dans un village Boni* en aval du territoire Amérindien. C’est donc seul que j’allais vivre cette première expérience. - Novembre / Décembre 2009 / Janvier 2010 N'étant ni instituteur, ni médecin, ni scientifique, je fut rapidement remarqué par la population, qui s'interrogeait en silence sur les motivations de ma présence. Face à la timidité, ou méfiance des Wayanas, je pris le parti de me faire discret, je me plongeais alors dans leur quotidien, effectuant les mêmes gestes, suivant leur rythme de vie. Je commençais à écrire et à dessiner ce qui deviendrait un projet documentaire. Quelques semaines plus tard, une jeune femme, Kindy, m'invita à vivre chez elle, avec sa famille. Kindy fait partie de la grande famille Opoya*, dont les ancêtres sont les fondateurs du village. L'accueil au sein de cette famille rassemblant trois générations, me permis de partager avec la population locale les fêtes de fin d'année. Je fut alors rapidement intégré, partageant le quotidien de Kindy, de son mari Josselin et de leurs enfants Derrick et Laura : soirées familiales, pêches nocturnes, jeux au fleuve, chasse, aide à la préparation du manioc, etc. La curiosité mutuelle permit de construire une véritable relation de confiance. Plus tard, je fis la rencontre des adolescents qui rentraient au village pour les vacances*. C'est à leur contact que j'ai réellement pris conscience de la force de la transformation en cours chez la population locale. C'est cette transition, ce "passage" qui allait nourrir l'écriture du projet. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 6 Historique du projet
  • 7. La confiance naissante et l'idée d'un documentaire se clarifiant, je commençais à évoquer une éventuelle réalisation cinématographique. Les réactions furent souvent négatives, parfois violentes : "Trop d'équipe sont venues voler nos images sans que nous n'ayons jamais eu de retour. Vous faites des films, gagnez de l'argent sur notre compte et les jeunes n'ont pas de travail." Kindy et sa fille Laura, décembre 2009 Ce sentiment général conforta mon envie d'impliquer la population locale dans la mise en œuvre de ce projet, et de créer une dynamique commune autour du récit de leur propre histoire. À mon retour en France, je construisais un premier scénario que je présentais à Pierre Selvini, qui avait suivit la même formation que moi et avec qui j'avais déjà collaboré dans le passé. Notre complémentarité et son intérêt grandissant pour le projet nous amena rapidement à envisager un second voyage en commun. Déroulement du projet : – Octobre / Novembre 2010 Lors de ce second séjour, notre but premier était d'expérimenter les aspects techniques et relationnels du projet, de mettre à l’épreuve ce premier scénario et enfin, de présenter aux personnes intéressées le processus de tournage. Ce travail commun questionnant l'aspect Derrick, novembre 2010 technique et relationnel d'un tel tournage, c'est avéré riche en enseignements pour nous comme pour les participants. Nous avons donc tourné un pré-film avec un groupe d'adolescents du village. Certains ont participé à la préparation des scènes, ont été acteurs, et d'autres, curieux, sont restés plus à l'écart pour observer. En filmant l'intimité de la famille Opoya au sein du village, nous avons montré ce qu'impliquait la présence de la caméra dans le quotidien. Cette expérience a aussi permis de cerner les personnages principaux du documentaire. Le petit Derrick vivait le tournage avec beaucoup de naturel, le considérant comme un grand jeu, sa spontanéité s'est rapidement avérée être le liant idéal pour aller à la rencontre des différentes générations. Sa grand-mère Malilou s'est montrée très ouverte et intéressée, prenant tout naturellement sa place au sein du projet. Enfin, Stéphane, un adolescent de la famille voisine s'est investi dans le tournage avec beaucoup d'enthousiasme et une authenticité étonnante. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 7
  • 8. Images du film-test de 2010 Nous avons ensuite monté le pré-film sur place, avec ceux qui souhaitaient participer. Pour clôturer l'aventure, nous avons présenté la réalisation à l'ensemble du village. Les anciens, intrigués, commentaient les images, les adolescents étaient très enthousiastes et excités, les enfants eux, étaient à la fois amusés et apeurés. La grand-mère de la famille Opoya, Malilou, a été particulièrement touchée par la projection et a insisté sur l'importance de notre retour, voyant dans ce projet la possibilité pour la population Wayana de créer une relation pérenne et constructive avec le monde extérieur. Nous avons profité de la projection pour exprimer clairement notre souhait de revenir pour travailler avec les habitants du village sur un film plus long et plus abouti. Les réactions positives et enthousiastes nous ont encouragé à poursuivre le projet. De retour en métropole, nous nous sommes appuyés sur cette expérience pour écrire un nouveau scénario. Il nous a semblé essentiel à ce stade d'engager le dialogue avec les instances Guyanaises au cours d'un troisième voyage, qui permettrait par la même occasion d'informer les habitants de Twenke-Talwen sur les avancées du projet en terme d'écriture et de production. - Octobre/Novembre 2011 À notre arrivée au village, Kindy, Josselin et leurs deux enfants avaient organisé une grande fête. La présence de l'ensemble des habitants du village a confirmé encore une fois que les relations tissées lors de nos précédents séjours se voulaient fortes et durables. Nous avons été réintégré au sein de la famille et dans la vie du village dès les premiers jours, comme si notre présence était désormais naturelle, particulièrement pour Derrick, le fils de Kindy et Josselin. Les observations et critiques des villageois à la lecture du scénario, nous ont permis de revoir le sens et la faisabilité de certaines scènes. C'était aussi l'occasion d'organiser un dernier repérage, afin de mieux appréhender les difficultés techniques ou d'accès aux différents lieux de tournage. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 8
  • 9. Nous sommes ensuite allés à la rencontre des institutions guyanaises : – M. Benoit, responsable adjoints aux antennes de la délégation territoriale Maroni et M. Montoute, chef du service communication de la délégation territoriale Maroni au Parc Amazonien de Guyane. – Mme Elisabeth Lama, chef du service culture de la Région Guyane. – Mme Marie-Françoise Bahloul, responsable relation presse et production audiovisuelle du Centre Spatial de Guyane. – Mme Aurore Walkselman, conseillère spectacle vivant, cinéma et audiovisuel du pôle création, diffusion et transmission des savoirs de la Direction des Affaires Culturelles de Guyane. – Mme Catherine Albertini, chef du cabinet d'aide au pilotage de la Direction de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale de Guyane. – M. Edouard Roy, élu à la culture à la Mairie de Maripasoula. – M. Pierre-Olivier Pradinaud, président de l'association G-CAM* et membre de Tic-TacProd. – M. Aïmawaile Opoya, président de l'association Kawai* – M. Roberto Toineike, de l'association DoubleT* L'enthousiasme témoigné lors de ces diverses rencontres a renforcé notre détermination à poursuivre le projet, particulièrement pour sa dimension relationnelle. Par ailleurs, à la suite de notre rencontre, l'association ADER* a fait appel à nous pour encadrer une formation audiovisuelle pour adolescents / jeunes adultes à Maripasoula. Cette association travaille sur la prévention suicides chez les jeunes Amérindiens du Haut-Maroni. L'atelier cinéma proposait aux participants de découvrir le processus de création d'un film, de son écriture à son montage. Nous avons donc accompagné durant le mois de novembre 2011 un groupe de 11 jeunes, avec l'aide de David Crochet, coordinateur ADER à Maripasoula et de Pedro Portella, réalisateur brésilien. Nous étions chargés en premier lieu de la constitution du groupe et de la gestion de la vie quotidienne et relationnelle, étant donné notre connaissance du terrain et de la population. Nous avons donc parcouru les différents villages afin de proposer cette activité. Aidés par les adolescents ayant participé à notre premier tournage-test de 2010, nous avons rassemblé 11 jeunes qui ont pu participer au stage. Durant un mois, ils ont vécu ensemble. Logé à Maripasoula en premier lieu, ils ont pu apprendre la théorie de la prise de vue, de la prise de son ainsi que de l'écriture documentaire. En parallèle, ils étaient poussés chaque jour à aller mettre leur savoir en pratique dans le village. Ensuite ils ont été dans les différents villages Wayanas afin de commencer un film commun. En 2011, pour la seconde phase de ce stage, ils ont pu allé au Brésil, invité par l'association Video Nas Aldeias, dont fait partie Perdo Portella, Le groupe du stage ADER afin de s'initier à la postproduction et de finir leur film. Nous avons gardé contact avec certains d'entre eux, à qui nous faisons part des avancées du projet. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 9
  • 10. La démarche du projet Les trois séjours dans le village Wayana nous ont plongés dans une réalité complexe et dans une véritable réflexion sur la manière d'élaborer ce projet en collaboration avec la population. Le scénario et les relations avec les villageois se sont développés simultanément, ce qui nous a permis de percevoir leurs motivations, sentiments et les réactions que le projet faisait naitre chez certains d'entre eux. La réalisation du film test avec les volontaires du village, de son écriture à sa projection, nous a permis de clarifier nos intentions : réaliser un film qui soit fidèle au ressenti de la population Wayana*. Cette volonté de faire participer les villageois à la réalisation du film est aussi une manière pour nous de créer des réactions et des réflexions sur la situation des Wayanas de Guyane française autant chez un public occidental qu'amérindien. La mise en image du quotidien de la famille Opoya à travers le regard du petit Derrick et la rencontre avec les 5 personnages principaux, plus ou moins représentatifs de la population Wayana, nous permet d'exprimer une actualité, et d'entrer dans une intimité auxquelles la communauté peut s'identifier. D'autre part, en invitant un groupe d'habitants, toutes générations confondues, à travailler collectivement aux différentes étapes de création du film, nous espérons créer une dynamique au sein même du village. Yolanda et Soupou La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 10 La dynamique associative
  • 11. Un film participatif « Le partage d'une vision pour un développement culturel : L'enjeu est d’élaborer, de faire vivre les projets au niveau local et de concrétiser les attentes des habitants autour de projets au travers desquels ils seront fiers de voir vivre leur culture. Un parc national n'est pas un conservatoire, les cultures et les patrimoines sont en perpétuelle recomposition. Il s'agit pour nous de mieux cerner ces richesse culturelles, d'accompagner ces dynamiques, de faire connaître et reconnaître ce potentiel, de soutenir l'innovation en rapprochant savoir faire traditionnel et moderne. » Charte du Parc Amazonien Guyanais 2011 C'est dans cette dynamique que le film s'est construit et continuera de se construire. Au cours de nos premiers séjours, nous nous sommes plongés dans les récits recueillis par Jean Chapuis sur les "histoires / légendes" Wayanas. Nous avons ensuite interrogé les habitants sur leur culture, notamment Malilou. Notre scénario s'est construit ainsi, entre connaissances bibliographiques ou ethnologiques et discussions de hamacs. Derrière les récits de légendes, d'histoires, qu'elles soient orales ou écrites, se cache la véritable identité du peuple Wayana. Les anciens ont aujourd'hui de moins en moins l'occasion de transmettre leur savoir aux plus jeunes, et pourtant, les jeunes, passionnés de hip-hop, restent fascinés par cette mémoire. Ce film est aussi une ouverture vers un dialogue inter-générationnel, un moyen pour les habitants de renouer avec leur propre histoire. Lors de la réalisation du film test en 2010, nous avions privilégié l'implication des jeunes, la proposition étant de reconstituer une petite histoire Wayana, les participants se sont très vite tournés vers les adultes et les anciens. Chacun a apporté de son savoir, comment fabriquer un arc, un casse- tête, une coiffe en plume, etc… afin de recréer avec le plus d'authenticité possible les éléments du récit, allant parfois jusqu'à en débattre. La dynamique participative s'est alors mise en marche. Jeunes guerriers La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 11
  • 12. Nous nous sommes liés avec Aïmawale, le président de l'association Kawaï (artisanat Wayana), fils de Malilou . Intéressé par le projet, il nous a traduit les histoires de sa mère et nous a proposé de prendre en charge la fabrication des costumes et de la construction des décors pour les deux séquences fictives. Ces histoires se déroulent à des périodes différentes, nous travaillerons donc aussi avec les ethnologues et historiens David Redon et Gérard Collomb afin d'avoir une vision plus universitaire de la mythologie Wayana. Le vice-président de l'association DoubleT, Roberto, s'occupera de la partie logistique du projet, il prendra en charge avec les membres de son association la gestion des déplacements et es hébergements sur le fleuve. Par ailleurs, suite à notre expérience avec l'association ADER, située à Maripasoula, nous souhaitons engager 4 jeunes ayant participé au stage audio-visuel d'octobre 2011. Ils seront alors assistant sur des postes techniques, l'idée étant de les aider à poursuivre leur formation et à affirmer leur savoir-faire. Enfin, afin de participer à la dynamique régionale, nous impliquons un maximum d'acteur du tissu socio-économique Wayana et Guyanais, autour du projet selon leur compétences et les besoins du projet, par le biais des associations rencontrées lors de notre dernier séjour. Tous les participants au stage ADER C'est dans une optique relationnelle que nous voulons construire ce film, afin que l'expérience commune soit une trace qui puisse à la fois parler aux villageois du Haut-Maroni et aux spectateurs des grandes villes. La vie du film Le montage final sera terminé fin 2013, c'est donc au cours de l'année 2014 que nous le diffuserons le plus largement possible. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 12
  • 13. La diffusion télévisuelle (TLT, Epinal et ATG sous réserve) n'est pas une fin en soi, sa présentation en territoire guyanais est primordiale dans notre démarche. Un parcours de diffusion est envisagé en pays Wayana dans les villages d'Elabé, de Cayodé, de Talwen-Twenke, d'Antecume Pata et dans le bourg de Maripasoula. Nous accompagnerons le film à cette occasion et souhaitons inviter les jeunes qui auront participé à animer des discussions autour de la réalisation. À Saint-Laurent du Maroni nous proposerons le film au cinéma "Le Toucan" et au festival "America Molo Man" en collaboration avec l'association AVM. À Cayenne nous souhaitons le diffuser par le biais de "l'alliance française", de l'association "Cica", et le proposer au festival "La Toile des Palmistes" en collaboration avec les associations G- CAM et Amazone(s) amis d'Encrage. L'association "Amecam" nous permettrait d'aller jusqu'à Camopi. Pour finaliser notre collaboration avec le Centre spatial à Kourou, nous proposerons une diffusion dans les locaux du CNES. Nous proposerons enfin le film à tous les festivals du documentaire en métropole afin que la vie du film s'étende un maximum. En parallèle des diffusions sur le territoire Guyanais et en métropole, nous exposerons le film à des classes de collégiens et de lycéens en proposant des ateliers qui se concentreraient autour de discussions, sur la construction du film. Cette action pédagogique permettrait d'abord de favoriser la clairvoyance de la jeunesse face à l’image, de développer leur sens critique face aux médias audiovisuels. Ensuite, par le biais de notre aventure, nous souhaitons éveiller la conscience des jeunes sur les possibilités qu’offre le monde de l’image. Leur montrer que l’aventure d’un film est à la fois humaine, sociale et économique. Nous travaillons à l'élaboration de ces ateliers avec David Crochet de l'association « Chercheurs d'autres » et nous sommes en lien étroit avec David Redon, professeur d'histoire- géographie au lycée Lama-prévot à Cayenne. Tournage durant le stage ADER Le film “La jeunesse du fleuve” veut être un projet sur, mais aussi pour la jeunesse. Il est important pour nous que le film devienne un objet que la jeunesse s’approprie et qu’il permette de mettre en lumière des motivations. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 13
  • 14. Planning 2013 : réalisation du film – Juillet: tournage de la partie documentaire, préparation des fictions – Août: tournage des parties fiction – Septembre : fin de tournage du documentaire et bilan de l'action auprès des jeunes – Octobre à décembre: montage et post-production du film. – Décembre : diffusion TV du film A noter, la partie technique des tournages et de la post-production du film est assurée par la co-production « Les Films du Sud » / « TicTac Prod ». Préparation des fictions : (en collaboration avec l'association Kawaï) – création de 10 costumes traditionnels Wayana de l'époque mythologique – création d'armes et d'accessoires traditionnels de l'époque mythologique – création de 10 costumes traditionnels Wayana du début du 20ème siècle – réalisation de petites constructions traditionnelles Wayana du début du 20ème siècle (en collaboration avec l'association DoubleT) – préparation des déplacements et de la logistique humaine sur le Haut-Maroni – préparation de la logistique à Maripasoula Tournage des parties fiction : – présence d'un coordinateur de « Chercheurs d'Autres » pour le lien avec les associations locales et la gestion au quotidien : David Crochet La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 14 Planning et besoins opérationnels
  • 15. (en collaboration avec l'association DoubleT) : – gestion des déplacements sur le Haut-Maroni (avec Aloike Transport) – gestion des besoins journaliers de l'équipe (10 techniciens, 15 participants) (en collaboration avec l'association ADER) : – embauche de 4 jeunes Wayana, formés aux techniques cinématographiques durant le stage de 2011, aux postes d'assistants techniques (en collaboration avec l'association BigBoss à Maripasoula) – présence d'un pick-up et d'une sono – présence de danseurs (en collaboration avec le CNES à Kourou) – déplacements et tournage dans la base aérospastiale – utilisation de certains locaux Budget prévisionnel et plan de financement 2013 pour l'association CHARGES PRODUITS I SALAIRES 8180 I AIDES PUBLIQUES 28900 Assistants technique Coordinateur 6232 1948 Union Européenne PEJA Région Guyane Département Guyane DAC Guyane Mairie de Maripasoula Mairie de Toulouse 7200 6400 6300 3000 4000 2000 II CHARGES SOCIALES 2320 III PRESTATIONS DE SERVICE 4100 I AIDES PRIVEES 7430 Association Kawaï Association BigBoss Location materiel 2000 1100 1000 Parc amazonien de Guyane Collecte de fond privés 4500 14150 IV REGIE 20000 Transports Hébergements Repas Fourniture fabrication costumes/décors Communication Comptabilité Achats informatique Divers 7500 1500 7200 1500 400 500 400 1000 V MATERIEL TECHNIQUE 10690 Sous-total 45290 Frais généraux (5%) 2260 TOTAL 47550 47550 La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 15
  • 16. Toutes les partenaires seront mis en avant tout au long du projet et apparaitront au générique du film. Les perspectives de diffusion et ateliers en 2014 : En Guyane : Haut-Maroni (en collaboration avec les associations DoubleT, Cinémaripa, Ader) : – Maripasoula Mairie – Place publique de Maripasoula – Village Taluen-Twenké – Village Elahé – Village Antécume Pata – Village Cayodé St Laurent du Maroni (en collaboration avec l'association AVM) : – Festival America Molo Man – Cinéma Le Toucan Cayenne (en collaboration avec les associations G-Cam et Amazone(s) Amis d'Encrage) : – L’alliance française – Association CICA – Médiathèque de Matoury – Festival Cinemazonia – Festival La toile des palmistes Oiapoque (en collaboration avec l'association Amecam) : – Camopi Kourou (en collaboration avec le CNES) : – CSG – KourouTV En France métropolitaine : – Toulouse (Festival « Terre d'Ailleurs » au Museum de Toulouse) – Paris – Lyon – Marseille A l'internationnal : (En fonction de l'avancement de la traduction) – Surinam – Brésil (en collaboration avec l'association Video nas Aldeias) – Québec (Festival « Présence Autochtone » à Montréal, en collaboration avec le label Transportation) La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 16
  • 17. L'enfant et les métamorphoses : Nous pénétrons dans un simple moment de vie. Celui d'un village, dans lequel un enfant, un adolescent, et une vieille dame évoluent, pris dans les transformations de leur temps. Nous voulons ce film comme le carrefour de différentes facettes du contexte actuel en pays Wayana*. Cependant face à cette situation sociale complexe, il nous semble primordial de créer une œuvre à l'analyse modeste, à distance d'une position critique, afin de ne pas condamner la situation et de favoriser un certain optimisme. La société Wayana* vit actuellement une mutation. C'est à l'intérieur de celle-ci que l'enfant Derrick, dans son quotidien, se trouve au contact avec l'Histoire et les espérances de son peuple. Nous donnons le grand rôle à la jeunesse, car c'est elle qui a les clés de l'avenir et de ses possibles. C'est elle qui vit avec le plus d'intensité les changements en cours. En imaginant deux épisodes futurs vécus par le jeune Stéphane, nous faisons part des espoirs de la jeune génération. Ces projections dans l'avenir sont les reflets de la volonté d'une génération à dépasser le malaise actuel. Elles apparaissent comme un véritable souffle vital qui alimentera en puissance le documentaire. Pour parler du passé, nous distinguons la mythologie de l'Histoire. Elles viennent renforcer une appartenance, une identité. Il nous semble important de montrer ces deux aspects. En abordant l'Histoire et le mythe, en les reconstituants partiellement nous mettons en avant le sentiment des anciens et l'importance qu’ils donnent à la conservation de cette mémoire. Nous la montrons vivante, nous la mettons en acte. Le croisement de ces deux temporalités dans le présent, permet au petit Derrick et au spectateur, d’observer les différentes évolutions qui sont en cours. Certaines réalités ont changés. La lutte pour la survie n'est plus dirigée contre une jungle Derrick et sa sœur Laura hostile, mais vers diverses problématiques apportées par le rapport au monde extérieur. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 17 Note d'intention
  • 18. L'enfant face à cette agitation, s'adapte avec ce qui est à la portée de ses mains. Sans jugement ni ressentiment, il nous présente les nouvelles donnes. Il est la passerelle qui nous permet de passer d'une problématique à une autre. Dans son environnement proche, il est d’abord confronté aux mutations des relations hommes/femmes, qui transforment avec elles l’ensemble des rapports familiaux. Le mariage, était jusqu’à présent pratiqué comme un don-échange permettant de créer des liens pacifiques et de rassembler les différents peuples. Les unions servaient alors de fondements aux accords entre les tribus et les familles. L'arrivée de la culture occidentale a introduit l'idée du choix amoureux. Aujourd'hui, la jeunesse revendique la possibilité du mariage d'amour, ce qui désempare les anciennes générations. Le petit Derrick encore loin de ces questionnements se construit déjà une identité. Il est imprégnée des expériences des adolescents qui l’entourent, notamment celles du jeune Stéphane, partagé entre l'ancien et le nouveau modèle. Le capitaine Talwen* De même la transmission du savoir s'est transformée. Les veillées, auparavant moment privilégié de partage entre générations ne sont maintenant plus qu’un souvenir. Les familles se rassemblent dorénavant dans les fêtes, et plus fréquemment devant la télévision. L’école est prépondérante dans l'apprentissage, et la transmission écrite vient se substituer à la transmission orale traditionnelle. Derrick est pris dans cette transformation majeure, il apprend à lire et à écrire la langue française le matin puis l'après-midi, il écoute et parle dans sa langue maternelle. Le rapport au mystique a lui aussi considérablement changé. Par le passé, les esprits étaient des puissances à prendre en compte chaque jour et le chamanisme avait un véritable rôle. La mythologie enseignait le pouvoir des transformations, la puissance des héros mythiques et leurs actions sur le monde réel. De nombreux rituels ont maintenant disparus, ils étaient pourtant le lien majeur entre les Wayana* et leur culture traditionnelle. Stéphane, lui est habité par une toute autre culture introduite par le monde moderne : la culture hip-hop et R’n’B, qui met en avant la chanson, la danse et la mode vestimentaire. On y retrouve certaines thématiques de la culture ancestrale, tel que les figures héroïques, l’esthétisme dans les parures vestimentaires ainsi que le coté festif des rassemblements. Le petit Derrick, au contact de cette nouvelle mode, regarde intrigué et fasciné les plus grands. Aujourd'hui, la fête autour du Kachiri* reste un rassemblement fréquemment organisé. Son utilisation était autrefois ritualisée, elle était réservé pour certaines fêtes importantes comme le Maraké*. Stéphane au village La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 18
  • 19. Aujourd'hui, la présence de cet alcool est récurrente et montre que certains éléments de la culture persistent, en prenant cependant une nouvelle place. Cela symbolise bien la situation dans laquelle se trouve la jeunesse, partagée entre tradition et modernité. Dans sa quête d’identité, elle a des difficultés à rester fière de sa culture et accueille, fascinée, les nouveautés du monde extérieur. Nous nous concentrons dans ce documentaire sur la force héroïque que l'on peut rencontrer dans le peuple Wayana* (héros mythologique, danseurs hip-hop et traditionnel, astronaute, chasseurs), pour valoriser à la fois la culture traditionnelle, mais aussi le nouveau potentiel de la jeunesse. Derrick, de son point de vue d’enfant passe de l'apprentissage de l'école Française, aux récits de son peuple, aux nouvelles manières d'êtres des adolescents. Il nous apparaît comme le lien idéal pour découvrir ce contexte changeant. La quête d'une identité : « Des quelques adolescents qui ont pu suivre des filières techniques à Cayenne, aucun n'a encore obtenu de diplôme. Les conditions de leur séjour ne sont pas optimales, plongés qu'ils sont dans un univers inconnu plein d'interférences, sans soutien réel, livrés à eux-mêmes et démunis d'argent. Certains parents en viennent à désirer que leurs enfants, grâce à une bourse, s'expatrient en métropole où, placés dans un milieu stimulant, ils acquerraient véritablement une culture occidentale. » Jean Chapuis Les jeunes amérindiens se trouvent au cœur du mariage de deux cultures particulièrement différentes. Dans le quotidien au village, une existence traditionnelle se mélange à une scolarisation, qui les amènent à quitter leurs villages pour poursuivre les études. Ils quittent leur famille et se retrouvent à la ville où ils apprennent à manipuler d'autres langues que la leur (aluku, portugais, français, anglais, taki- taki), à maîtriser d'autres structures (poste, mairie, commerce...), d'autres pratiques sociales ( fêtes inter-culturelle, drogues, débrouillardise...). Ils apprennent donc à situer ces nouveaux savoirs et à vivre avec. Ne trouvant généralement pas de débouchés après le lycée, ils reviennent au village. Leur identité est devenu ambigu, fruit d'une tradition meurtrie et d'une nouvelle culture occidentale réellement éloigné. Des adolescentes lors d'un Kachiri* C'est cette mise à l'épreuve que nous filmons quand nous prenons Stéphane comme sujet. Il s'est déjà confronté au collège de Maripasoula, au lycée de Cayenne, et se retrouve maintenant à la chercher de formations qui puissent donner suite à ses espérances. Il ne veut pas vivre quotidiennement au village mais c'est là qu'il revient et qu'il a ses repères. Le petit enfant Derrick est en plein développement de sa personnalité, il est la parfaite illustration de la prise de conscience et du choix identitaire de la communauté. C'est par sa La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 19
  • 20. spontanéité face à ce monde tumultueux, qu'il nous embarque dans un ressenti sans retenue où nous découvrons un quotidien en transformation. C'est ce regard candide, neutre et ouvert qui nous est nécessaire pour faire état d'une situation sans la juger. C'est par ce regard que nous évitons la vision alarmiste, culpabilisante et que nous nous concentrons sur les difficultés, les doutes et les envies de la nouvelle génération. De plus, le fait de diriger principalement la caméra sur cet enfant, allège les autres protagonistes de la pression qu'elle exerce. Le tournage est de ce fait ressenti par tous comme un grand jeu. Dans cette optique les adolescents timides en règle générale trouvent facilement leurs places. Pour traduire au mieux cette quête identitaire difficile, nous nous appuyons sur cinq personnes phares : Le petit Derrick Opoya* a 5 ans. Il vient de rentrer à l'école et découvre ébahi le monde qui l'entoure. Toujours enclin au jeu, il suit souvent ses cousins avec plein d'énergie. Son père étant souvent absent, il témoigne beaucoup d'affection envers sa mère et sa petite sœur. Sa mère Wayana*, son père Kali'na*, et sa scolarité française le situent au centre d'un important métissage. Stéphane Toïneke va avoir 20 ans. Il est l'image de l'adolescence, de la jeunesse dans toute son énergie. Il se montre toujours confiant et fier, mais c'est pour mieux cacher une sensibilité à fleur de peau. On peut le voir souvent en habits Hip-hop, un baladeur sur les oreilles, jouant au foot avec ses amis. Il a fini ses études et vie actuellement une période de doute et de recherche. Aïmawale Opoya* est un père de famille de la quarantaine. Il mène une vie paisible entre la pêche, la construction de maisons pour sa famille et l'éducation qu'il donne à ses enfants. Sa curiosité à l'égard du monde extérieur l'a déjà poussé à voyager à plusieurs reprises. Il est instruit, responsable et conscient de la situation de son peuple. Il lutte pour la préservation de sa culture au travers de son association et il est particulièrement affecté par une certaine perdition qui a cours au village. Pido est de la même génération que Aïmawale, mais n'a plus de famille. Il est donc un électron libre dans le village, connaissant toutes les histoires du lieu. Malgré un caractère changeant, il est toujours disposé à aider les gens du village. Il s'est perdu dans l'alcool il y a longtemps mais il est resté accroché à une philosophie en lien avec le monde des esprits. Malilou Opoya* est l'arrière-grand-mère de la famille. Elle a connu l'exode depuis le Brésil et a participé à la création du village. Elle y vit pleinement en fabricant des poteries et en travaillant quotidiennement à l'abatti*. Sa sagesse est reconnue et elle est pour nous le lien parfait entre la jeune génération et son histoire. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 20
  • 21. Arbre généalogique de la famille Opoya : Paranam + Malilou ___|________________________ | | | | | Soupou + Yolanda Aïmawalé Akama Linia Twuité __|_________________________ | | | | | Joselin + Kindy Carlos Sylvana Baptiste Patricia ___|____ | | Derrick Laura La mise en scène de la mémoire et des fantasmes : Nous voulons appuyer le documentaire avec la mise en scène de petites séquences. Deux histoires tirées de la mémoire de l'ancienne Malilou seront partiellement reconstituées, ainsi que deux rêves de l'adolescent Stéphane. Pour ne pas trahir et déformer la mémoire de ce peuple, il s'agit en premier lieu d'élaborer un travail de re-mémorisation. Qu'en est-il de la mythologie Wayana*, qu'en est-il de leur Histoire ? Si nous voulons raconter des épisodes de cette histoire, quels en sont les détails cruciaux ? Ces questions nous les avons posées à certains anciens du village et nous avons demandé aux plus jeunes de traduire. Ce que nous avons recueilli durant ces entretiens, en parallèle de la lecture des textes de Jean Chapuis*, est devenu la base des deux histoires reconstituées. Il s'agit ensuite d'engager avec les associations et les personnes du village, Un ciel de case tout un travail de création de costumes, d'armes, de coiffes en suivant les méthodes d'antan, en repensant le quotidien des ancêtres. En ce qui concerne les histoires de Stéphane, c'est lui qui à plusieurs reprises nous a dévoilé les rêves qu'il s'était construit : une activité qu'il fantasme depuis son plus jeune age (astronaute) et une forte envie de connaître l'expérience de l'amour avec une fille d'une autre ethnie. Ce sont là des histoires qui touchent la grande majorité de la jeunesse Wayana*. Il nous est donc apparu essentiel de prendre en compte ces nouveaux élans. En les mettant en mots et en images, cela permet de les actualiser, de matérialiser un possible. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 21
  • 22. Les deux situations extraordinaires mises en scène : un duel de danse Hip-hop à Maripasoula* et une scène onirique d'un Amérindien au centre spatial, créeront un lien qui enrichira certainement les relations entre le fleuve du Haut-Maroni, Maripasoula et le littoral par le biais du CSG. Porter à l'écran les anciennes histoires de la communauté, c'est donner une reconnaissance à un passé et à une culture chargés de force. Concentrer les esprits et les énergies dans un regard respectueux vers l'histoire favorise un sentiment d'appartenance. Cela pourrait renforcer une fierté qui a tendance à se dissimuler derrière les nouvelles modes. C'est au contact de celles-ci que la jeunesse inscrit son avenir. En mettant en image leurs désirs et espoirs nous donnons du poids à ces nouveaux élans qu'ils affirment difficilement. Le fantastique du quotidien « La société n'existe pas comme un donné, comme déjà-là, elle est quelque chose vers quoi l'on tend. C'est une sorte d'horizon qui s'éloigne dès qu'on croit s'en rapprocher... C'est le lieu d'un travail continuel de mise en forme, de mise en significations, de mise en institutions... Dans toute société, l'ordre et le désordre se conjuguent, l'inachèvement est de sa nature... Il est le moteur du mouvement historique. » Georges Balandier, 2003 La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 22
  • 23. Dans une nuit sombre, le foisonnement des sons de la jungle empli l'espace. Les lueurs de quelques lucioles sortent de la forêt. Le jour se lève sur le petit village de Talwen* pris dans la brume. Dans une des maisons, une vieille femme, Malilou, se lève de son hamac. Elle sort dans une brume réchauffée par les premières lueurs du jour. En voix-off, elle se présente ainsi qu'une partie de ses descendants. Le petit Derrick (5 ans) se lève au côté de sa petite sœur Laura (3 ans), il se prépare pour aller à l’école, il est 6h30. Son père Joselin s’habille en tenue kaki, il est piroguier pour l’armée française. Kindy, sa mère, fait à manger. Derrick, habillé de son kalimbé*, est prêt pour aller à l’école. Kindy y est médiatrice*. Ils partent ensemble. Le soleil commence à éclairer le village. Les maisons sur pilotis* font face aux paraboles usées, les hamacs se balancent au-dessus d’une pelouse fraîchement tondue et les perroquets hurlent agrippés aux panneaux solaires. Derrick est dans sa classe. Il est en petite section de maternelle. Les enfants jouent, échangent, dessinent les lettres, passent au tableau, chantent, se chamaillent pour une casquette de Hip-hop, rient, s’isolent et rêvent. Derrick, au milieu de toute cette vie, observe l’institutrice qui décrit la situation géographique des Wayanas* en Guyane et au Brésil. Une grande carte permet de situer le village de Talwen. Nous nous retrouvons face à Aïmawale, l’érudit du village. Il apparaît dans un décor épuré, lumineux. Derrière lui trônent différents objets traditionnels et des livres. Il est affairé à la confection d’un ciel de case*. Tout en continuant sa minutieuse peinture, il nous parle des nouveaux moyens de transmission, des changements qu’a apporté l’école dans le village et de l’importance de la scolarisation dans la nouvelle société. Il évoque les La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 23 Synopsis développé
  • 24. anciennes veillées où sa mère, Malilou, écoutait les anciens lui transmettre les histoires de leur peuple. Aujourd'hui, ce n’est pas un cours habituel, l’institutrice de l’école primaire a invité Malilou. Elle veut raconter l'histoire de sa jeunesse. Derrick écoute tout en regardant le fleuve. Histoire de Malilou. Malilou décrit le village d'Uluwani, que son père avait créé après être arrivé du Brésil. Les petites constructions surplombent le fleuve du Maroni. Elle est une petite fille joyeuse dans ce village, la rivière et la forêt nourrissent aisément sa famille. Malilou parle de l'invitation faite à son père, qui était reconnu pour sa grande connaissance des fêtes, par le Grand-man* du village Twenke*. Durant plusieurs nuits, les feux brûlants pour l'occasion illuminent le fleuve. La grande fête organisée réunit les Wayana* des deux familles ainsi que les Bushinengés* qui vivent sur l'île de Twenke*. A l'issue de cette fête, le père de Malilou promet sa fille a Paranam, le fils du Grand-man*, comme remerciement. Malilou explique que à son époque, les mariages étaient arrangés pour que deux familles puissent s'allier, créer des liens. Nous la retrouvons jeune adolescente. On l'amène jusqu'à Twenke* pour célébrer l'union entre les deux familles. Durant l'événement les deux jeunes sont timides, l'ambiance générale est à la joie. Malilou raconte qu'elle et Paranam s'installèrent sur la rive que l'on appelle maintenant Talwen* afin de fonder leur nouvelle famille. Il y avait à l'époque peu de maison et tout restait à faire pour créer le grand village que l'on connaît aujourd'hui. Les enfants font face à Malilou. Nous voyons au cours du récit leurs réactions, les émotions de l’ancienne, mais aussi de vieilles photos prises par des missionnaires du Surinam affichées au tableau. Derrick s'est endormi sur son bureau. L'institutrice le réveille. Malilou finit son histoire avec beaucoup d’émotion. La pluie s'est mise à tomber. L’arrière-grand-mère regarde Derrick avec affection. Derrick rentre chez sa grand-mère (Yolanda). L’enfant aide cette dernière à éplucher les racines de manioc tandis que dans une grande marmite, sa mère Kindy remue un liquide blanc. Soupou, le grand-père en tenue militaire, invite au travers d'une cibi les habitants du village voisin pour une fête Kaichiri*. La pluie est violente mais des raies de lumière illuminent déjà les brumes naissantes. Sous un autre carbet* du village, une autre famille prépare du Kachiri*. La scène est ponctuée d'un musique criarde provenant d'un téléphone. C’est le portable de l’adolescent Stéphane. Il se recoiffe, se fait beau, un morceau de miroir à la main. Il mange un peu de poisson, déambule dans le village, se baigne, dessine des visages de guerriers indiens. Sa voix-off exprime ses motivations, son parcours et sa vision. Il est en fin de cursus scolaire. Il ne voit que deux issues pour son avenir : un retour au village où il La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 24
  • 25. retrouvera la pêche, la chasse et la possibilité de trouver une femme, ou un départ à la ville pour une vie précaire. Il fait ressentir sa hargne de vie débordante qu’il ne sait maîtriser. Il se dirige vers le terrain de foot où ses amis revenus du collège pour les vacances sont rassemblés. Nous retrouvons Aïmawale qui évoque les nombreuses problématiques que rencontre la nouvelle génération. L’éloignement du collège, les familles d’accueil, l’apprentissage de plusieurs langues et dialectes, le retour au village difficile. Il parle aussi des nouvelles motivations, des nouveaux espoirs, des nouveaux centres d’intérêt vers lequel la jeunesse est en train de se diriger. Dans sa déambulation Stéphane croise Marcel, un ami, et Carlos, l'oncle de Derrick. Celui-ci lui propose d'aller à la chasse avec son père Soupou et le petit Derrick pour ramener de la nourriture en quantité pour la fête. Stéphane jette un regard sur le calme du village et acquiesce. Ils partent. Les moments forts de la chasse et de la pêche se succèdent. La jungle est omniprésente par les sons, par les couleurs. Les prises se succèdent. Les glacières disposées dans les pirogues se remplissent de corps animaux ensanglantés. Le soleil se couche. Dans le noir apparaît un visage, éclairé d’une lueur verte, derrière lui un feu. Cet homme vient contraster la présence d’Aïmawale par un discours mystique, centré sur le monde des esprits. Il parle de cet endroit, de la jungle comme son territoire, son origine. Il crie à qui veut l'entendre que c'est son tour de parler, son tour de raconter, comme s’il ne pouvait être entendu par personne. Il dit qu’il n'y aura jamais tout ça chez les Blancs. Les Indiens font partie de cette jungle, c’est dans la forêt que réside la tradition, celle emplie par les esprits. L'équipe de chasseurs installe leur campement. C’est autour d’un feu puis d’un poisson grillé qu’ils passent la soirée. A la fin du repas, une discussion sur l'amour prend naissance. Le père se dirige, fatigué, vers son hamac. Les trois jeunes hommes parlent de leurs expériences avec certaines filles du littoral. Carlos qui a 20 ans a déjà une femme au village. Stéphane rêve de pouvoir choisir sa femme, de tomber amoureux, d’expérimenter quelque chose hors du village. Il affirme que les anciens ne comprennent pas ce qu’est l’amour. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 25
  • 26. Stéphane profite de la discussion pour raconter une histoire. Les deux jeunes, au bord du feu, sont attentifs. Derrick écoute, intrigué puis dodeline de la tête et s'endort dans les bras de Carlos. Au loin, on entend une musique Hip-hop venant d’un téléphone portable. Rêve de Stéphane : Au pied d’un manguier, deux amoureux s’embrassent, Stéphane et une jeune fille Boni*. Au loin, quelques adolescents amérindiens enchainent des passes de danses en rigolant. Soudain, un pick-up apparaît bombardant l'atmosphère d'une musique Hip- hop. A son bord, plusieurs jeunes bonis et deux grosses enceintes. Un des passagers bondi hors du véhicule et attrape la jeune fille du manguier par le bras. Entre Stéphane et lui, les regards s'affrontent. Sur cette aire de terre rouge jonchée de débris insalubres le pick-up vient s’immobiliser dans un nuage de poussière. Les jeunes se rassemblent, d’un coté les Bonis en t-shirts rouges et de l’autre les Amérindiens en t-shirts violets. Il se font face en cercle. Sur le rythme effréné de la musique, plusieurs jeunes s’affrontent tour à tour à la danse. Dans une ambiance tendue, les mouvements s'enchaînent avec dextérité. C’est au tour de Stéphane d'entrer dans la ronde. L’accélération de son cœur se rythme sur la musique. Son amoureuse entre dans le cercle, les regards des danseurs se dirigent vers lui. Il ferme les yeux. Quand il les ré-ouvre, il est seul, il se voit danser avec son amoureuse. La musique est sourde et sur les enceintes, Derrick observe tendrement la scène. Ce rêve est ponctué par les propos de Stéphane qui raconte au coin du feu et par le visage endormi de Derrick. On retrouve les chasseurs sur la pirogue. Ils sont fatigués, mais la satisfaction se lit sur leurs visages. De retour au village, Derrick voit son grand-père Soupou vider les caïmans*, singes et agoutis*. Lui et ses cousins jouent avec les boyaux des animaux morts. Sa grand- mère Yolanda rassemble la nourriture pour la cuire. Au petit matin, Derrick, Laura et Kindy prennent un taxi pirogue. Dans le grand village de Maripasoula*, Kindy retrouve Joselin son mari. La soirée de retrouvailles est intime et les sentiments sont discrets. La joie du petit Derrick face à son père en habit militaire marque la fin de journée. La petite famille s’endort sur le bord du fleuve sous le carbet*. Nous retrouvons Aïmawale qui évoque les rapports entre Talwen* et Maripasoula*. Malgrès l'éloignement, les déplacements quotidien se multiplient, facilité par l'apparition des taxi-pirogues. Sur la rive française de la ville, les Amérindiens peuvent trouver le collège, l’hôpital et les locaux de l’armée. Sur la rive du Suriname, les commerces chinois et le réseau de l’orpaillage sont omniprésent. Il décrit les paradoxes qu'amènent ces deux univers. Le matin, Kindy va chercher sa petite sœur Sylvana. La jeune fille sort de l'internat La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 26
  • 27. catholique entourée de toutes ses amies. Une femme en habits de none les regarde s'eloigner. Toute la famille va faire les courses sur la rive surinamaise. Ils achètent en quantité pour la fête, tandis que Derrick vagabonde au milieu des Chinois, des Brésiliens et Bushinengés*. Il observe les pirogues dans leurs allées venues incessantes. Après avoir acheté un baril d’essence, Joselin reconduit sa famille au village. Une fois revenus au village, les derniers préparatifs du Kachiri* se terminent. L’herbe est tondue, le lieu nettoyé et décoré. La sono est en place et les touques de Kachiri* se multiplient. Demain la fête pourra commencer. Les membres de différentes familles se sont regroupés sous la maison de la famille Opoya*. De petits groupes se sont formés. L'ambiance est très calme malgré le fait qu'ils absorbent le Kachiri* par louches entières et que la musique soit très forte. Il y a beaucoup de monde, nous apercevons Malilou qui boit tout en fabriquant une ceinture en perles. Stéphane, va parler avec les jeunes filles prenant un air séducteur. Doucement, la musique fait son effet, certains dansent, d’autres racontent des histoires en gesticulant. Puis, le Kachiri* est accompagné de canettes de bières. Derrick regarde tout cela avec attention, lui aussi goûte le liquide blanc. Il voit les grands vomir tout ce qu'ils ont bu afin de pouvoir continuer à boire. Les discussions sont pleines de vie. L'ambiance est bonne, un ancien entonne un vieux chant. De loin, le tumulte de la fête résonne jusque dans la forêt où le chant du vieillard s'amplifie. Pido intervient sur l'importance et la signification des fêtes et du Kachiri* dans le passé. Les rituels étaient importants dans les anciennes croyances. Il nous parle de la place que pouvaient avoir les chamanes dans la société, et de leurs pouvoirs liés aux esprits. Il décrit brièvement la vision atemporelle de l'univers des Kuyuli* et comment ces entités divines pouvaient interagir avec le monde réel pour provoquer des changements importants. La soirée continue. Les enfants vont et viennent, jouent à la balle. Beaucoup d’adolescents dansent sur la musique R'n'B qui sort des grosses baffles. Derrick rentre dans les bras de Carlos qui marche en zig-zag. Ils croisent, un peu en retrait, un groupe de jeunes adolescents qui fument des cigarettes et discutent. Stéphane est au milieu du groupe et raconte à ses amis, en montrant le ciel, qu’il La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 27
  • 28. a toujours voulu aller là-haut, devenir astronaute. Rêve de Stéphane : (en cours de modification) Stéphane est en costume et entre dans un bureau. Par la fenêtre, il aperçoit le site de lancement d'Ariane. Un homme important l'attend, assis sur son siège en cuir. Le directeur lui explique que tous les tests sont réussis, que son expérience et sa relation avec le reste de l'équipe sont idéales. Il peut donc commencer les entraînements pour le prochain vol spatial du nouveau projet Hermès*. Suite à cette nouvelle, Stéphane a le sommeil agité, il rêve. Il est perdu sur les longues routes de la base de Kourou, il marche sans but. Il est uniquement vêtu d'un Calimbé*. Il erre dans ces espaces vides. Il se retrouve devant la rampe de lancement d'Ariane. La masse imposante le domine. Un Ara* se pose sur son épaule et crit. Stéphane, le visage blanc, habillé de son costume, se dirige vers son village dans une pirogue pilotée par le petit Derrick. Sous un vieux carbet*, l'adolescent est allongé, sa tête est dans les mains d'un vieil homme qui psalmodie. Tour à tour, ils boivent dans une calebasse*. La potion les fait transpirer. Sous la répétition des chants du vieil homme, Stéphane finit par s'immobiliser complètement puis par s'endormir. A son réveil, le soleil éclaire son visage qui semble détendu. Il rentre à la base de Kourou serein. Une fusée est propulsée dans le ciel, Stéphane le jeune Amérindien est sûrement à l’intérieur. Retour à la fête, Stéphane conclut son histoire mais il ne reste plus que Carlos et le petit Derrick qui dort. Une jeune fille apporte une grosse louche de Kachiri* qu’ils absorbent en une gorgée. Puis tout s’éteint d’un coup, plus de lumière, plus de musique. Le groupe éléctrogène n'a plus de carburant. Il ne reste plus que la nuit noire et les discussions qui s’éloignent, se dispersent puis disparaissent. Au petit matin, la rivière est calme. Certains villageois se regroupent sur les rochers à la lisière du cours d'eau. Les uns se lavent, les autres sont affairés à laver leurs habits. Les déboires de la veille alimentent les discussions. Derrick observe l’adolescent Stéphane qui se baigne, exténué par les excès de la fête. Ce dernier plonge dans l’eau et disparaît. Intrigué et amusé par la vision, Derrick saute dans l'eau pour rejoindre l'adolescent. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 28
  • 29. Derrick rentre chez lui. Il est au milieu des ruines de la fête, lentement sa famille tente de remettre les choses en ordre. Yolanda balaie, Soupou rassemble les touques*, Sylvana, la cousine, regarde son appareil photo allongée dans un hamac. En pleine forme, Derrick vient prendre l’appareil des mains de la jeune fille. Il prend des photos de sa famille, puis à travers le village, les jeunes jouant au foot, les filles au volley, les professeurs qui discutent, le Tukushipan*. Les clichés de l'enfant apparaissent, accompagnés de sa voix qui les commentent. Il présente ses photos, parle avec ses mots d'enfant, du départ proche de sa cousine pour Maripasoula*, pour le lycée et enfin il parle de ce grand carbet* qu'il croise tout les jours pour aller à l'école, le Tukushipan*. Nous retrouvons Malilou sous le Tukushipan*, assise dans l’ombre. Des visages d’enfants l’écoutent raconter une des histoires des héros mythologiques. Des images viennent rendre compte de certaines situations du récit. Histoire de Kaïlawa : Malilou décrit rapidement Kaïlawa et sa quête. Il est celui qui, en faisant la guerre à de nombreuses tribus, a libéré le peuple Wayana d'une période de vendettas incessantes. L’homme est puissant, il se passe des onguents sur le corps, se bat, marche suivi de jeunes guerriers. Il apparaît comme un homme puissant au charisme brutal. Il exprime à la fois de la crainte et du respect. Elle décrit ensuite Sikëpuli* et son casse-tête magique. Un homme chétif, usé, malade mais au pouvoir redoutable. Elle raconte alors comment Kaïlawa fit appel à lui lorsqu’il fut trop vieux pour achever sa mission. Le siège de la dernière tribu hostile se termine dans un déluge d’éclairs lancés par Sikëpuli*. Il a éliminé la dernière tribu de guerrier. A la suite de quoi, le fameux casse-tete tombe dans le fleuve et se transforme en anguille électrique*. Atteint au plus profond par cette perte, il meurt. Ainsi s'achève la période des guerres, l’ère de paix peu enfin commencer. Quand Malilou achève son histoire, la nuit est totale. Dans le noir à l’arrière du Tukushipan*, un groupe de jeunes discute. Sylvana et Derrick les rejoignent. Des portables crachent de la musique. Nous suivons les appareils dans l’obscurité, ils se déplacent avec les discussions des jeunes qui errent en direction du fleuve. La nuit est claire, la lune tranche les ombres des arbres et se découpe sur la surface de l'eau. Un léger bruit attire l'attention de Derrick. Il lâche la main de sa cousine et s'éloigne en sautant de pierre en pierre. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 29
  • 30. Sur un rocher, il aperçoit Pido qui lui fait signe d'approcher. La lueur verte sur son visage est moins marquée. Au loin, un feu glisse sur l'eau. « Ton arrière grand-mère t'a raconté l'histoire de Kaïlawa* et de Sikepuli*, tu sais maintenant que le monde des transformations existe toujours, c'est la base de toute notre mythologie. Ce monde englobe le temps passé, le temps présent et le temps à venir. Beaucoup de personnes ont disparu dans cette forêt, dans ce fleuve. Ce soir, ce feu brûle pour eux. » Il jette en regard vers le fleuve. « En chaque être vivant réside une volonté, une résistance qui nous permet de persister. Il faut à chaque époque la réaffirmer. Retourne auprès des tiens, et dis-leur que c'est leur tour.» Derrick s'éloigne sur les rochers. Il aperçoit les lueurs des portables au loin, s'en rapproche. A son arrivée, aucun adolescent mais ses mouvements font s'envoler des lucioles posées sur le rocher. Elles s'éloignent doucement et Derrick se prend au jeu de les suivre. Au bord du fleuve, il saute de pierre en pierre pour essayer de les attraper. Le cours d'eau, trop proche de lui, apparaît comme un danger. Soudain la voix de sa mère retentit au loin, elle l'appelle, paniquée par sa disparition. Il se retourne soudainement vers la voix et court vers elle. Dans les bras de sa mère qui s'éloigne, il contemple les lucioles qui s'agitent, le reflet de la lune sur le fleuve et le feu à sa surface. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 30
  • 31. Témoignage et Citations : « Je veux parler Français mieux que tout les amérindiens ! Je veux réussir à bien parler votre langue. Je ne veux pas être comme mon frère, je ne veux pas une vie comme la sienne. Il boit beaucoup ; il ne sait pas ce qu'il dit. Je veux bien parler le français. J'ai beaucoup de devoirs mais je n'arrive pas à les faire. Les professeurs posent de questions et je n'arrive pas à répondre. J'ai un autre problème, il faut que tu comprennes, je suis amoureux. C'est que je n'arrive pas à me concentrer, je pense toujours à la fille. Elle est toujours dans ma tête, je suis amoureux de la fille quoi ! Mais le problème c'est que je n'arrive pas à faire mes devoirs. Le problème c'est l'alcool, tu vois ici c'est pas bon. Il faut que tu comprennes, il y a toujours du Kachiri*. Quand je rentre chez moi, on parle toujours Wayana et je ne peux pas progresser en français. Je veux parler français pour comprendre tout ce que tu dis. » Témoignage d'un jeune adolescent « « Il y a un langage de rêve que je connaissais... qui est le même pour tous... . Ce langage de rêve commun à tous, c'est le « chant du paon », musique fusionnelle qui saura seule les transporter au delà de la mémoire des mots. » [Wilson Harris] C'est sur l'autel de la communion des langues, des races, des religions et des éléments, que Harris accepte de sacrifier la trame classique de son récit, de renoncer à la forme intelligible du roman européen pour tenter de réconcilier dans une poétique les graphies scientifiques de la côte, héroïque du fleuve et mythique de l’intérieur. » Emmanuel Lezy, Guyane Guyanes « Ceux qui bâtissent sur la désintégration, cherchent - sciemment ou non - à enterrer le passé dans des forteresses qui se font illusion à elles-mêmes. En revanche, ceux qui articulent une certaine sensibilité aux masses et aux structures à travers une désintégration recherchent la lumière de la compensation dans tout ce qu'il font : un équilibre idéal qui, dans la nature des choses, est l'esprit de l'art le plus frêle mais le plus durable, dans la mesure où il évolue à la fois à notre portée et hors de notre portée, où il équilibre la perte avec le gain, l'objet conquis avec le conquérant, l'objet détruit avec le destructeur, le non-créé avec le créé. » Wilson Harris, Ascent to Omai (cité dans le prologue du palais du paon) La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 31
  • 32. Lettres de soutien La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 32
  • 33. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 33
  • 34. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 34
  • 35. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 35
  • 36. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 36
  • 37. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 37
  • 38. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 38
  • 39. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 39
  • 40. Annexes: Glossaire : Abattis. Terme qui vient du verbe français abattre et qui désigne un terrain cultivé où se pratique la polyculture vivrière. L'abattis se gagne sur la forêt par un défrichage sommaire, complété par le feu. Il n'est utilisé que quelques années durant, à la fois pour ne pas épuiser la terre et pour échapper à l'invasion de fourmis-manioc. Cette méthode de culture semi-itinérante, amérindienne à l'origine, fut ensuite adopté par les Bushinengés* et les Créoles, les autres techniques ayant toutes échoué. ADER. L’association ADER Guyane a été fondée en 2009 avec comme objet le développement social, culturel, économique, sanitaire et scientifique de la Guyane. Agouti. Petit mammifère rongeur d'Amérique du Sud. Anguille électrique. Poison d'eau douce, qui présente la particularité de posséder des organes électriques, dans la partie postérieure de son corps. Les décharges électriques qu'il envoie peuvent tuer un être humain. Ara. Grand perroquet d'Amérique du Sud au plumage coloré. Boni. Nom d'un célèbre chef de tribu de Bushinengé*. Par extension, ce nom désigne aujourd'hui tous les membres de cette tribu établie sur les rives du Maroni. Bushinengé. Signifiant littéralement « hommes des bois », il désigne les anciens esclaves de Guyane Hollandaise ayant fuit les plantations où ils étaient employés. A la fin du XVIIIème siècle, après des années de lutte, ils obtiennent le droit de s'installer en forêt où ils recréent le style de vie des régions africaines dont ils sont originaires. Leurs descendants perpétuent encore, et avec fierté, une vie traditionnelle. Calebasse. Récipient fait à partir d'une courge vidée et séchée. Calimbé. Vêtement traditionnel amérindien constitué d'une pièce de tissu passant entre les jambes pour former une sorte de pagne. Il est porté par les enfants durant l'école. Capitaine Talwen. Il est le capitaine du village de Talwen. Par tradition le village porte le nom de chef. Casse-tête. C'était une arme redoutable, utilisée lors des attaques nocturnes. Il en est souvent fait mention dans les récits légendaires. La maison de Derrick La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 40
  • 41. Carbet. Sorte de case bâtie sur pilotis et construite uniquement à l'aide de végétaux. A l'origine dépourvue de portes, de fenêtres et de cloisons, le carbet tend à devenir plus confortable. Caïman. Reptile semblable à l'alligator. Chapuis Jean. Docteur en anthropologie et docteur en médecine. Entre 1992 et 1998, il a passé trente mois chez les Wayana, auxquels il a consacré plusieurs articles et ouvrages sur des thèmes variés. Ciel de case. Pièce de bois ronde, découpée dans les contreforts d'un arbre de la forêt guyanaise, le fromager. Les surfaces sont aplanies au rabot. L'une d'elle est noircie au feu, grattée au couteau pour éliminer la pellicule calcinée puis enduite d'apulukum. Des animaux mythiques sont ensuite tracés à la pointe du canif puis mis en peinture. CSG. Centre Spatial Guyanais. DoubleT. Jeune association postée à Talwen sur le fleuve du Haut-Maroni. Elle travaille pour l'aide aux villageois et pour l'organisation de manifestations diverses. Son président est actuellement Roberto Toïneke, le frère de Stéphane. DRJSCS. Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale. Grand-man. Chef coutumier d'une ethnie. G-CAM. Association qui a la volonté de contribuer au développement et au rayonnement de la culture Guyanaise à travers ses secteurs de compétences : Le Cinéma, l’audiovisuel et le multimédia. Hermès (projet). En 1977, le CNES lance une étude prospective de faisabilité d'une navette spatiale habité. Le projet ne parviendra pas à son terme. Kachiri. Sorte de bière de manioc fabriquée artisanalement par les femmes du village. Le kachiri ne tire que 2 à 4 degré d'alcool mais lors des fêtes traditionnelles, chacun en boit de grandes quantités, régurgitant le trop-plein avec naturel. Par analogie, on nomme aujourd'hui une fête, un Kachiri. Kaïlawa. Héros mythique, reconnu comme le plus grand chef de la période des guerres. Il entreprit la création d'une nouvelle société amérindienne, en éliminant toutes les tribus assoiffées par la vengeance. Il est à l'origine d'une ère de paix qui perdure encore aujourd'hui entre les peuples de la région. Kali'na. Ethnie amérindienne que l'on retrouve dans plusieurs pays de la côte caraïbe d'Amérique du Sud. Différents Kachiris KAWAÏ. Cette association a pour but depuis quinze ans de promouvoir la culture et l’artisanat des La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 41
  • 42. peuples amérindiens du haut Maroni (Wayanas, Tilio, Melejo, Apalai). Basée au village de Talwen sur le Maroni. L’association apporte toute sa connaissance sur l’Histoire encore méconnue des peuples qui vivent à l’intérieur de la Guyane. Son président est actuellement Aïmawale Opoya. Kuyuli. Entités divines polymorphes dans la mythologie Wayana. Ils interviennent en démiurge à travers les temps pour modifier l'histoire. Manioc. Le manioc est à l'Amérindien ce qu'est le riz pour l'Asiatique ou le blé aux paysans français du siècle dernier : tout à la fois la culture principale et la nourriture de base. Maraké. Rite d'initiation chez les Wayana. Entre autres étapes du rituels, l'épreuve de force consiste à appliquer des fourmis rouges sur le thorax des jeunes gens. Celui qui subit les morsures, doit supporter la douleur sans extérioriser le moindre signe de souffrance. Une fois cette épreuve franchie, les jeunes gens sont considérés comme adultes. Maripasoula. Commune française, située dans le département de la Guyane. La commune, la plus étendue de France, ainsi qu'une des moins densément peuplée, est frontalière du Suriname et du Brésil. La ville est peuplé majoritairement de personnes issues de l'ethnie Boni. On y trouve également des amérindiens, des créoles, des brésiliens et des haïtiens. Médiatrice. Assistance de vie scolaire faisant le lien entre l'instituteur et les écoliers. Nivrée. Méthode de pêche utilisé par les amérindiens. Elle consiste à endormir les poissons grâce à une pâte somnifère dont les composants sont tirés de la sève d'une liane. Noirs Marrons. L'expression désigne les anciens esclaves de la Guyane Hollandaise ayant fuit les plantations où ils étaient employés. Sikepuli. Héros mythique qui achève la quête de Kaïlawa, en éliminant la dernière tribu de guerrier. Il est représentatif de la place des anti-héros dans la mythologie Wayana. Opoya. Grande famille appartenant à l'ethnie Wayana. Touque. Récipient servant au transport et à la conservation de boisson et de produits divers. Twenke-Talwen. Village Wayana situé sur le fleuve du Haut-Maroni, sur la rive française. Wayana. Tribu amérindienne appartenant au groupe ethnique kalib et résidant en forêt, dans de petits villages répartis le long des rives du Haut-Maroni. Le Tukushipan au centre de Talwen La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 42
  • 43. Nicolas PRADAL 62, boulevard de Strasbourg Permis B - véhiculé 31000 Toulouse 27 ans Tel : 06 71 90 52 17 Nationalité française Mail : nicolaspradal@live.fr REALISATEUR FORMATION 2006 – 2009 : Master 2 audiovisuel - spécialité réalisation - École Supérieure d’Audiovisuel - Toulouse (31) 2004 – 2006 : DEUG sociologie - mineures philisophie / ethnologie - Université Toulouse II - Le Mirail (31) 2004 : BAFA - approfondissement «construction de cabane en forêt» - CÉMÉA - Toulouse (31) 2002 – 2003 : Baccalauréat STI - spécialité menuiserie - Lycée Vincent Auriol - Revel (31) 2000 – 2002 : BEP / CAP menuiserie - Lycée des mé􀆟 ers du bâtiment Bayard - Toulouse (31) EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE 2012 : – Régie projection vidéo - L’Usine, lieu conventionné dédié aux arts de la rue – Tournefeuille(31) – Inauguration de l’Escale (salle de spectacle) - Tournefeuille (31) – Captation / Montage - Festival «L’art de rue» - Graulhet (81) – Spectacle Citizen B - Cie La Mandale – Captation / Montage / Création DVD - MJC de Gaillac (81) Gala de danse de fin d’année des établissements scolaire de Gaillac (81) – Animateur spécialisé - Ligue de l’enseignement - Toulouse (31) Classe découverte - Thématique astronomie, environnement, mathéma􀆟 ques – Captation / Montage - Cie Anna Fayard - Toulouse (31) Spectacle de danse contemporaine 2011 : – Capta􀆟 on / Montage - Cie Le Phun Théâtre - Tournefeuille (31) Spectacle en rue Père Courage – Capta􀆟 on / Montage - Association Chercheurs d’autres - Toulouse (31) La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 43
  • 44. – Spectacle de danse d’une classe de 1ère du Lycée Berthelot - Toulouse (31) – Encadrement forma􀆟 on technique - Association ADER - Maripasoula (Guyane - 97) Jeunes amérindiens Wayana de Guyane Française - Maripasoula (Guyane – 97) – Repérage documentaire «L’enfant du mythe et du rêve» - Guyane Française Écriture et réalisation : NicolasPradal et Pierre Selvini Production «Les films du Sud» – Photographe / vendeur - Photon - Cénac (24) – Capta􀆟 on / Montage - Cie Les Chiennes Na􀆟 onales - Le Faget (31) – Atelier vidéo avec une classe de BEP sur le thème de l’adolescence au Lycée agricole – Assistant réalisateur - Fiction «Lambda» de Pierre Selvini - Corse 2010 : – Réalisation d’un pré-film test pour le documentaire «L’enfant du mythe et du rêve» - Guyane Française Écriture et réalisation : Nicolas Pradal et Pierre Selvini Production «Les films du Sud» – Photographe / vendeur - Photon - Cénac (24) – Rencontre / Repérage documentaire «L’enfant du mythe et du rêve» - Guyane Française Écriture et réalisa􀆟 on : Nicolas Pradal et Pierre Selvini Produc􀆟 on «Les films du Sud» 2009 – 2010 : Écriture / Recherches documentaire «L’enfant du mythe et du rêve» - Guyane Française 2009 : – Montage film de fin d’étude «Les rêves et la loi» Documentaire sur les Aborigènes d’Australie – Photographe / vendeur - Photon - Cénac (24) – Réalisa􀆟 on film de fin d’étude «Les rêves et la loi» - Australie Documentaire sur les Aborigènes d’Asutralie – Réalisation / Montage - CNRS - Toulouse (31) Film éducatif sur le Pic du Midi 2006 : – Animateur atelier audiovisuel - Le Mont Joyeux - Tence (43) Enfants âgés de 10 à 14 ans 2005 : – Animateur atelier audiovisuel - Le Mont Joyeux - Tence (43) Enfants âgés de 10 à 14 ans CENTRES D’INTÉRÊTS Cinéma; lecture, musique, guitare flamenca, ethnologie, philosophie, voyages, sports, randonnée, peinture. Vice président de l’Association Chercheurs d’autres (échanges culturels internationnaux). La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 44
  • 45. Pierre SELVINI 25 rue des petits hôtels Permis A et B – Mobilité internationale 75010 Paris 28 ans Tel : 06 16 91 50 85 Nationalité française Mail : pierre.selvini@gmail.com REALISATEUR / ASSISTANT PROD FORMATION 2006/2009: M2 Audiovisuel Spécialité Son / École Supérieure de l'AudioVisuel de Toulouse (31) 2005/2006: L3 Électronique, Électrotechnique et Automatisme / L1 Musicologie / Université de Montpellier (34) 2003/2005: Classes Préparatoires aux Grandes Écoles, Filière PCSI / PSI / Lycée Joffre de Montpellier (34) 2002/2003: Baccalauréat scientifique, mention Bien / Lycée Paul Vincensini Bastia (2B) EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLES Réalisation: Année 2011: – LM documentaire/fiction Wayana (préparation repérage), production «les films du sud» 1er assistant réalisateur, 1 mois, Guyane – CM fiction « Caresse d'Âmes » 9', production « 1000 visages » 1er assistant réalisateur, 3 semaines, Paris Année 2010: – CM documentaire « Enfants entre terre et mer » 20', production « Les films du Sud » Réalisateur, film de préparation à un LM, 2 mois, Amazonie Guyane Française Année 2009: – CM fiction expérimentale « Lambda » 30', autoproduction Réalisateur, 2 ans, film de fin d'étude, Toulouse et Corse Année 2008: – CMs fiction « La plus grande Pente » 15' et « Lope et Irene » 19', autoproduction 1er assistant réalisateur, 2 mois, HauteGaronne La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 45
  • 46. Réa, image, son: Année 2010: – Atelier audiovisuel à destination de la jeunesse Wayana, « ADER » Maripasoula Guyane Intervenant, traducteur, 1 mois – Dispositif « Héritage Expérience », production Dédale et Cité Internationale Universitaire de Paris Créateur de contenu, indexation de média, 3 mois, stage – Film de présentation du festival « Zoom Arrière » 10', Cinémathèque de Toulouse Réalisation, prise de vue et mixage, 3 mois, stage Année 2008: – CM documentaire « La Nuit des Chercheurs » 2x4', production CNRS Réalisation, prises de vue, montage et mixage, 1 mois, stage, Toulouse – MM documentaire « Derrière la fumée » 49', production Usine Tembec Saint Gaudens Réalisation, prise de son, 4 mois, stage, SaintGaudens (31) Ingénieur son: Année 2012: – Emission culinaire « QooQ », production « Sycomore » Ingénieur son, Record et mixage, version anglaise – Pub « Bouille de doudou » 2x40'', production « HappyTrout » Chef opérateur son, montage Sounddesign, mixage – CM « Maman » 25', production « HappyTrout » Chef opérateur son, montage sounddesign mixage – One Man Show « Shirley Souagnon à la Cigale» 100', production « Jive Squad Entertainment » Ingénieur son, montage/mixage son – Spot pub département de l'Aube, production « Shoot the Boss » Chef opérateur son, prise de son – Sujet Quiz « Le News Show », production « ADLTV » Chef opérateur son, prise de son – BookTrailer « Traum » 2', production « HappyTrout » Ingénieur son, montage/mixage son, Sounddesign/Musique – « Shirley Souagnon au théâtre de dix heures» 65', production « Jive Squad Entertainment » ingénieur son, montage/mixage son – Emission pilote « Planete Qwartz » 26', production « Qwartz » – Ingénieur son, montage/mixage son Année 2011: – BookTrailer « Oussama » 2', production « HappyTrout » Ingénieur son, montage/mixage son, Sounddesign – LM fiction « Les voix immobiles » 100', production « HappyTrout » Ingénieur son, montage et mixage, – CM fiction « Le petit Prince » 20', production « WelkinLights » Chef opérateur son, prise de son et mixage, Année 2010: – « Rencontre du public de Maggie Cheung », festival Zoom Arrière Cinémathèque Toulouse Régisseur son, 1 semaine, UGC Toulouse, stage – CM fiction « Quand tu reviendras » 25', autoproduction Ingénieur son, Doublage, Toulouse – Spectacle « Coulisse » 52', Cie Sacekripa, La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 46
  • 47. Ingenieur son, Montage et mixage, Toulouse – CM fiction « D'encre et de poussière » 24', autoproduction Chef opérateur son, prise de son et mixage, Année 2009: – Enregistrement studio « MKZ » (groupe) 10 titres, autoproduction Ingénieur son, enregistrement et mixage, Avignon Année 2008: – CM fiction « Étoiles Errantes » 17', autoproduction Chef opérateur son, prise de son et mixage – Enregistrements musique studio « Raymond », (groupe) 5 titres, autoproduction assistant, enregistrement et mixage – CM fiction « Motus » 12', autoproduction Chef opérateur son, prise de son, 2 semaines, stage INFORMATIQUE, LANGUE Informatique: PostProd : Protools / Cubase / FinalCut / Premiere Pro / Photoshop / Compressor / DVD Studio pro Général : OS: Windows Mac Ubuntu / Développement (Notion) / Réseau (Notion) Bureautique : Pack office, CMS Anglais Courant La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 47
  • 48. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 48
  • 49. LES FILMS DU SUD PRODUCTIONS AUDIOVISUELLES 1995-2013 Aussi consultable et téléchargeable sur : www.apiamp.com FILMS EN COURS « Transit » de Philippe LIGNIERES Documentaire de création. 52'. Vidéo. 2012 Une coproduction Les Films du Sud / Télé Bocal – TLT Avec le soutien du CNC, de la région Midi Pyrénées Résumé: Une ville : Sète, son port, et le ferry « Le Marrakech », qui relie la France au Maroc. Des quais, des rues, un immense bateau, et la mer. Des portraits de migrants, Français, Marocains, Italiens, Espagnols, Algériens… Une « Babel » réduite à un territoire à la fois circonscrit, Sète, et ouvert sur la Méditerranée. Voyageurs, marins, habitants de la ville témoignent à quai et sur le bateau. Des histoires de vie, de racines, de mémoire, d’immigration. « Le temps des châtaignes » de Jean SAMOUILLAN Documentaire de création. 52'. Vidéo. 2012 Une coproduction Les Films du Sud/TLT Avec le soutien du CNC, de la région Midi Pyrénées Résumé : Ce documentaire sera tourné en Ariège, dans le Volvestre, et traitera de la reprise des châtaigneraies par les néo-ruraux, alors que ces espaces furent pour la plupart abandonnés lors de l'exode rural par les agriculteurs locaux. Cette revitalisation s'opère aujourd'hui sur des bases communautaires et écologiques, et s'appuie paradoxalement sur certaines valeurs qui furent celle de la société traditionnelle paysanne en déclin dans les années 1960 et qui renaissent aujourd'hui. FILMS EN PROJET « La jeunesse du fleuve » de Nicolas PRADAL Documentaire de création. 52'. Vidéo. 2012/13 Une coproduction Les Films du Sud / Image Plus / TLT Aide à l’écriture et au développement de la Région Midi-Pyrénées. Résumé: Dans un petit village situé en Guyane française, de jeunes amérindiens vivent en conciliant leur culture ancestrale et un certain modèle occidental. À travers le quotidien de quelques enfants et une réflexion construite avec les anciens, nous essayerons de comprendre comment est-il possible pour ces jeunes de construire un avenir en prenant en compte les différentes voies qui s’ouvrent à eux. « Passeurs de mémoire » auteur Marie-Hélène ROQUES, réalisation Isabelle MILLÉ. Documentaire de création. 52'. Vidéo. 2012/2013 Une coproduction Les Films du Sud/TLT Aide au développement de la Région Midi-Pyrénées. Résumé: Par delà le temps, les passeurs de mémoire sont là pour écouter la voix des déportés, des exilés, des anciens appelés d’Algérie, les voix meurtries tentées par le silence. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 49
  • 50. « Tiroirs-caisses, tontines et solidarité » de Gilbert KELNER Documentaire de création. 52'. Vidéo. 2012/13 Une production Les Films du Sud. Aide à l’écriture de la Région Midi-Pyrénées. Résumé: Il s’agit, dans une banlieue de Dakar au Sénégal, qui vit quasiment an autarcie, de saisir comment fonctionne l’économie informelle dans le réseau d’une famille ordinaire africaine, d’une centaine d’individus. De quelle manière l’argent se dépense, s’échange, se place. « Mes parents sont gais ! » de Johanna TURPEAU & Alice BARBA Documentaire de création. 52'. Vidéo. 2012/13 Une coproduction Les Films du Sud / France TV Résumé: Les familles homoparentales sont là, elles existent, et des nouvelles cellules familiales émergent tous les jours. La vraie question aujourd’hui n’est pas d’être pour ou contre. Si nous pouvions simplement réfléchir à la façon dont la société peut les accueillir et les intégrer. « Le dernier maître de marionnettes » de Christian PASSUELLO Documentaire de création. 52’. Vidéo. 2013. Une production Les Films du Sud Résumé : Yeung Faï, incarne la cinquième et dernière génération d’une grande dynastie de marionnettistes chinois. Nous dresserons un portrait de cet artiste au parcours tourmenté, qui, au prix de multiples épreuves, a su affirmer sa détermination, sa ténacité et sa singularité. Il réside aujourd'hui en France, à Charleville-Mézières, capitale de la marionnette, et c'est là qu'il doit renouveler régulièrement sa carte de séjour au titre de "réfugié culturel". Très impliqué avec l'École Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette de Charleville-Mézières, il enseigne et accompagne les étudiants de la 9ème promotion jusqu'à leur spectacle de fin d'études. FILMS RÉALISÉS « Le royaume de Nadia » de Isabelle MILLÉ Documentaire de création. 52'. Vidéo. 2012 Une coproduction Les Films du Sud-TLT. Avec le soutien du CNC et de la Région Midi-Pyrénées Résumé : Nadia, une Française handicapée de naissance, habite au Maroc. De Lannemezan à Marrakech, elle a enfin trouvé le pays où elle se sent chez elle. Ce nouveau départ dans une culture si différente ne fut possible qu’avec la rencontre de vrais amis marocains. Son handicap, loin de l’affaiblir, devient la force qui lui permet de vivre plus intensément. Sélection : Festival Résistances 2012. « René Gouzenne, fragments de vie » de Emmanuelle SCHIES Documentaire de création. 52’. 2011 Une coproduction Les Films du Sud-TLT. Aide au développement et à la production de la Région Midi-Pyrénées Avec le soutien du CNC, et de la Procirep et l’Angoa, du Département du Gers Résumé: A travers l'itinéraire de René Gouzenne, comédien toulousain, fondateur de la Cave Poésie à Toulouse, il s'agira de revisiter notre histoire théâtrale depuis les années 1945 à aujourd'hui. Dans sa dimension régionale, comme nationale, avec sa participation au TNP de Jean Vilar et l’émergence du festival d'Avignon qu’il a beaucoup fréquenté. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 50
  • 51. « Les quatre saisons du chemin de fer de Provence » de Christian PASSUELLO Documentaire de création. 52’. Vidéo. 2011 Une coproduction Les Films du Sud – France Télévisions (Pôle Méditerranée)-TLP. Avec le soutien du CNC, du département des Alpes-Maritimes et du département des Alpes de Haute-Provence. Résumé : Le train des Pignes relie la ville de Nice à Digne, dans les Alpes-de-Haute- Provence. Par son histoire et les paysages somptueux qu'elle traverse, cette ligne ferroviaire est à la fois une curiosité pour les visiteurs et une voie de communication indispensable aux habitants du Haut Pays. Trait d'union entre la Méditerranée et les Alpes, indissociable de la croissance économique et touristique de la région, ce train doit cependant son existence actuelle à la mobilisation des élus locaux et des résidents des vallées qu'il dessert. Diffusion : 07 mai 2011 « Au nom du Père, de tous, du ciel » de Marie V. BRINCARD Documentaire de création. 52'. Vidéo. 2010. Visa n° 128919. Aide à l’écriture et au développement de la Région Midi-Pyrénées Une coproduction Les Films du Sud – RFO. Distributeur M for Média. Diffusion : 04/04/2010 sur RFO. 26/11/2011 sur TV5 (Afrique). Avec le soutien du CNC, de la région Midi-Pyrénées, de la Procirep et l’Angoa Résumé: Au Rwanda, en plein génocide, quelques Hutus ont sauvé des Tutsis du massacre. Ces « Justes » ont œuvré par idéal, par amitié, par humanité, par religion, s’opposant à la folie ambiante. Certains ont payé de leur vie cet acte héroïque. Aujourd’hui, ils peinent à être reconnus, en plein processus de réconciliation, leur place reste à trouver. Sélection : Cinéma du Réel, Paris, 2010. Doc Outlook 2010, Nyon (Suisse). Festival Résistances 2010. Etats généraux du Documentaire, Lussas 2010. Festival « Lumières d’Afrique » Besançon 2010 Prix spécial du jury. Festival « Aux écrans du réel » Le Mans 2010, Prix du Long. Festival du film d'éducation d'Evreux 2010. Festival Corsicadoc 2010. Sélection documentaire sur Grand Ecran 2011. Fipatel Biarritz 2011. Mention spéciale du jury à « Quintessence » Festival International du Film de Ouidah, Bénin. 26eme Black International Cinéma Berlin, Germany & Usa 2011.Doc Lisboa 2011. « Les gens de la mer » de François BERNADI Documentaire de création. 26. Vidéo. 2010. Une coproduction Les Films du Sud / France Télévisions. Distribution M for Média. Résumé: Ce film dresse le portrait de gens dont la vie est liée à la mer, plus particulièrement de quelques pêcheurs professionnels en Méditerranée, sur la Côte Vermeille. Leur avenir est incertain, car la Méditerranée connaît chaque année une diminution de ses ressources halieutiques. Comment affrontent-ils ce déclin ? Diffusion 18/06/2011 sur France 3 Sud, 09/09/2011 sur France 3 Limousin Poitou- Charentes. « Vade Retro Spermato » de Philippe LIGNIERES Documentaire de création. 58'. Vidéo. 2010. Visa n° 130727. Aide à l’écriture Région Languedoc-Roussillon, Avec le soutien du CNC et de la région Midi Pyrénées Une coproduction Les Films du Sud – Télé Bocal. Distributeur M for Média. Résumé : A la fin des années 1970, dans plusieurs villes de France, des hommes réagissent aux questions soulevées par le féminisme quant au rôle respectif des sexes dans la société, dans la famille, dans le couple. Constitués en groupe de paroles, ils en viennent à s’interroger sur la contraception masculine. Au delà de cette réflexion, ces hommes ont connu là une expérience unique de liberté de parole par rapport à eux mêmes, brisant le silence spécifique de leur genre sur la La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 51
  • 52. sexualité, contribuant ainsi à changer leur rapport aux femmes et aux autres hommes. Une découverte en paroles et en acte de la question de l’autonomie, et une remise en cause des rapports de pouvoir, de domination et d’agressivité. Sélection : Festival Résistances 2010. Festival Résistances et Alternatives Paris 2011. Bobines Rebelles Paris 2011. ImagéSanté 2012, Liège Belgique. Rencontre Internationale de l’Anarchisme, Saint-Imier, Suisse, 2012. Diffusion : 29 septembre 2010 Télé Bocal. Cinéma Utopia 04/04 et 09/06/2011. « Juin 40, la bataille oubliée » de Fred DAUDIER & Thierry MARIA Documentaire de création. 52’. Vidéo. 2010. Distributeur M for Média. Une coproduction Les Films du Sud – Arcanae - France 3 Méditerranée Avec le soutien du CNC et du département des Alpes-Maritimes Résumé : Ce film retrace les événements de juin 1940 sur la frontière franco- italienne. Alors que l'armistice était sur le point d'être signée avec les allemands, Mussolini engageait son pays dans une bataille incertaine contre l'armée des Alpes. Diffusion : 12 juin 2010 « Le potier des villes et le potier des champs » de Philippe LIGNIERES Documentaire de création. 60’. Vidéo. 2009 Une production Les Films du Sud Avec le soutien des Ateliers d’Art de France. « Garibaldi , made in Nissa » de Christian PASSUELLO Documentaire de création. 52'. Vidéo. 2008 Une coproduction Les Films du Sud -Télé Locale Provence Avec le soutien du CNC, de la région PACA, du département des Alpes Maritimes. Diffusion : 13 décembre 2008 « Flash black, un conte d’été malien » de Patrick LE GALL Documentaire de création. 52’. Vidéo. 2008 Une coproduction Les Films du Sud/France 3 P.I.C. / RFO. Avec l’aide de l’ORTM (Mali). Diffusion sur RFO le 15/12/2008, à l’ORTM (Mali) le 15/04/2009. sur France 3 Ile de France : 15/05/2010 Avec le soutien du CNC et de l’ACSE Sélection :Cimade/Mois du Doc Toulouse 2010. « Tous ensemble au collège ! » de Isabelle MILLÉ Documentaire de création en 5 parties, destiné à une édition DVD. 28’. 2008 Une production Les Films du Sud / Esperluette Résumé : Portraits de la vie au collège d’enfants porteurs de handicap. 2 séquences acquises pour diffusion par France 5 / Curiosphère TV Sélection : Festival Image Santé, Liège (Belgique), Mention Spéciale. « Les voix du stade » de Hélène MORSLY Documentaire de création. 52’. Vidéo. 2007 Une coproduction Les Films du Sud/TLT Avec le soutien de la Région Midi-Pyrénées et Languedoc Roussillon, et du CNC. Diffusion le 12/05/2008 et le 20/01/2010 sur TLT. Sélection : Mois du Doc, Montpellier 2012 « Remember Spain, Spanish Refugee Aid » d’Isabelle MILLÉ Auteurs Isabelle MILLÉ et Patricia SALIC Documentaire de création. 52’. Vidéo. 2006 La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 52
  • 53. Une Coproduction Les Films du Sud./France 3 Sud Avec le soutien de Région Midi-Pyrénées / CNC / PROCIREP-ANGOA / Média Développement. Diffusion le 02/12/2006 sur France 3 Sud, diffusion été 2007 sur France 3. Sélection : Festival Résistances 2007. Festival Mémorimage, Reus, Espagne 2007. Festival Mujeres en direccion, Cuenca (Espagne) 2007. Festival Echos d’ici et d’ailleurs 2008. Mois du doc, Valence 2008. Mois du Doc Biarritz 2009, 10eme Festival Attac Bruxelles 2009. Marchés : Médimed 2007, Sitges (Espagne), Docs for sale 2007, Amsterdam (Hollande), Vidéothèque Sheffield (UK) 2007. Fipatel 2008. « Jacques Bertin, le chant d’un homme » de Philippe LIGNIERES et Hélène MORSLY Auteur : Philippe LIGNIERES Documentaire de création. 52’. Vidéo. 2006 Une coproduction Les Films du Sud / TV Rennes / TV 10. Distribution M for Média. Partenaire : Région Midi-Pyrénées / Région Pays de la Loire / FAM Diffusion le 23 juin 2006 sur TV 10, et à le16/11/2006 sur TV Rennes. Sélection : Festival Chansons de paroles, Barjac 2006. Mois du doc., Toulouse 2008. « Les Passeurs de Joutes » de Hélène MORSLY Auteurs : Philippe LIGNIERES, Hélène MORSLY Documentaire de création. 52'. 2006. Une coproduction Les Films du Sud / TLT Partenaire : CNC / Région Languedoc Roussillon Diffusion le 2 juillet 2006 sur TLT. Sélection : Mois du Doc, Montpellier 2012 " Plaine de vies " de Patrick LE GALL Documentaire de création. 52'. Vidéo. 2005. Une coproduction Les Films du Sud / France 3 Ile de France / Public Sénat Partenaire : CNC / Public Sénat / SEM / Plaine Commune Diffusions le 03/12/05 et le 10/02/2007 sur France 3 Paris – Ile de France et le 14/11/05 sur Public Sénat, en 2007 sur RFO. Sélection : Festival International du film sur l’Environnement, Paris 2006. Mois du Doc, Toulouse 2012. « Une communauté Emmaüs, Je est un autre » de Laurent THIVOLLE Documentaire de création. 52’. 2005. Une coproduction Les Films du Sud / France 3 Sud / France 3 Partenaire : CNC / FASILD Diffusion le 26/11/05 sur France 3 Sud et le 29/11/05 sur France 3, KTO TV le 26/01/07, CFI fin 2007. Sélection : Festival première œuvre Le Mans, 2005. Festival Résistances, 2006. Festival Le réel en vue Thionville 2006. « Tous les enfants sont différents » de Isabelle MILLÉ Documentaire de création. 52’. 2005 Une coproduction Les Films du Sud / TLT Partenaire : CNC Diffusion : le 27/03/2005 sur TLT. Sélection : Festival Vidéo Psy Lorquin 2005. « La piscine » de Philippe LIGNIERES Court-Métrage de fiction. 6’30’’. 35 mm. 2004. visa n° 105731 Une production Les Films du Sud. La jeunesse du fleuve : mémoire et rêve wayana 53