1. Dr. KERFAH S.
Plan de la question
I. Définition :
II. Physiologie:
III. Présentation du matériel :
IV. Principe de fonctionnement :
V. Positionnement :
VI. Résultats :
VII. Indications :
VIII. Limites de la mesure :
Oxymétrie
2. I. Définition :
L'oxymétrie colorimétrique ou oxymétrie de pouls ou saturation pulsée en oxygène (SpO2) est
un examen non invasif d'oxymétrie permettant de quantifier la saturation en oxygène de
l'hémoglobine au niveau des capillaires sanguins.
SaO2 = HbO2/Hb totale
L'appareil de mesure s'appelle oxymètre ou un saturomètre de pouls. Les deux variables biométriques
mesurées sont la SpO2 et la fréquence cardiaque.
La SpO2, saturation pulsée en oxygène, est très proche de la SaO2, saturation artérielle en oxygène.
II. Physiologie :
On définit le taux de saturation de l'oxygène dans le sang par le rapport suivant :
Sp O2 = C HbO2 / C Hb
où
SpO2 est le taux de saturation de l'oxygène dans le sang ;
C HbO2 est la concentration en oxyhémoglobine dans le sang ;
C Hb est la concentration totale d'hémoglobine dans le sang.
Pour un patient non-fumeur, cette concentration totale est la somme de la concentration en
oxyhémoglobine et en désoxyhémoglobine.
Les hématies ou globules rouges sont composées d'environ 33 % d'hémoglobine.
Chaque molécule d'Hb porte quatre atomes de fer qui peuvent chacun se lier à une molécule d'O2.
Lorsque l'oxygène se lie au fer, le globule rouge se charge en oxygène et prend une couleur rouge vif.
L'hémoglobine est dite oxygénée. On l'appelle l'oxyhémoglobine.
Lorsque l'oxygène est distribué aux tissus, le globule rouge se décharge en oxygène. L'hémoglobine est
alors désoxygénée. On l'appelle désoxyhémoglobine.
Le sang artériel, qui provient du cœur, est riche en oxyhémoglobine. En revanche, le sang veineux, qui
part des tissus pour aller vers le cœur, est riche en désoxyhémoglobine.
III. Présentation du matériel :
L’appareil se compose de deux parties :
— le moniteur, qui est un boîtier indépendant ou intégré dans un autre appareillage, permet le réglage
de la mesure et de ses limites d’alarmes et affiche la courbe de pléthysmographie (onde pulsatile) ;
— le capteur, qui a le plus souvent la forme d’une pince ou d’un doigtier.
L’appareil se compose d'une source et d'un détecteur lumineux ainsi que d'un micro-contrôleur.
La source lumineuse émet dans deux longueurs d'onde. Pour cela, deux diodes électroluminescentes
(LED) sont utilisées : l'une émettant dans le rouge et l'autre émettant dans l'infrarouge . Le récepteur
est une photodiode qui reçoit les deux signaux issus des deux LED.
Émetteur et récepteur sont placés dans un système opaque à la lumière pour éviter toute perturbation
par l'environnement extérieur.
3. IV. Principe de fonctionnement :
L’oxymètre de pouls, ou saturomètres ou moniteurs de SpO2, utilise le principe d'absorbance de la
lumière par un milieu pour déterminer le taux de saturation en oxygène.
L'oxyhémoglobine absorbe peu la lumière rouge mais ne laisse pas passer les infrarouges.
Le désoxyhémoglobine absorbe peu les infrarouges et ne laisse pas passer la lumière rouge.
Pour connaitre les concentrations CHbO2 et CHb il suffit donc d'envoyer deux rayons lumineux de
longueurs d'onde différentes à travers la peau et d'analyser la lumière résultante.
V. Positionnement :
L’oxymètre est le plus souvent appliqué à un doigt (de main ou de pied) ou au lobe de l'oreille.
Chez le nouveau-né, le système est placé préférentiellement au niveau du membre supérieur droit, ceci
afin de ne pas être perturbé par un shunt secondaire à une persistance du canal artériel.
VI. Résultats:
La saturation est exprimée en pourcentage. Elle vaut entre 90 et 100 % chez le sujet normal, mais
baisse sensiblement chez le fumeur. Elle dépendra surtout de l'état clinique général du patient.
Une SpO2 à 98 % signifie que chaque globule rouge est chargé à 98 % d'oxyhémoglobine et de 2 % de
désoxyhémoglobine et non pas que 98 % des globules rouges sont chargés en oxygène.
Ainsi, un saturomètre bien positionné permet d'avoir en temps réel de la fréquence cardiaque.
VII. Indications :
L’oxymètre de pouls est utilisé dans de nombreuses circonstances, entre autre :
Chez patients nécessitant une surveillance continue.
En anesthésie et en salle de surveillance post-interventionelle ; il permet la détection précoce des
hypoxémies, bien avant l’apparition d’une cyanose.
En médecine d’urgence, en particulier en préhospitalier et interhospitalier ;
En réanimation, en particulier pour les patients ventilés ou susceptibles de l’être.
VIII. Limites de la mesure :
A) Limites liées à la nécessité de percevoir un signal pulsatile :
L’oxymètre de pouls ne fonctionne pas en cas d’arrêt circulatoire ou de patient sous circulation extra-
corporelle.
Il fonctionne mal ou pas du tout dans toutes les situations où le sang circule mal là où est placé le
capteur : HTA, bas débit sanguin, vasoconstriction (hypothermie, utilisation de vasoconstricteurs).
B) Utilisation de colorants :
L’injection de bleu de méthylène ou de carmin indigo abaissent faussement la valeur donnée par
l’oxymètre de pouls de façon temporaire. Le vernis à ongle, le henné et les néons puissants peuvent
fausser la mesure.
L’hyperbilirubinémie en revanche est sans effet sur la mesure de la SpO2.
C) Présence d’une hémoglobine anormale :
La méthémoglobinémie.
L’Intoxication par le monoxyde de carbone (CO) : l’oxymètre de pouls ne fait pas la différence
entre l’Hb combinée à l’oxygène (HbO2) et celle combinée au CO (HbCO). La saturation est
faussement élevée.