Transmission du BK chez l'homme et dans la collectivité
1. Dr. S. KERFAH
Médecin résidente en pneumo-
phtisiologie EHUOran
Plan de la question
I. Intérêt de la question :
II. Condition de la transmission :
A) Source d’infection :
B) Sources de contamination:
1- Contamination interhumaine directe :
2- Contamination indirecte :
III. Contagiosité :
IV. Facteurs modifiant l'histoire naturelle de la TBC et sa transmission :
A) Facteurs augmentant le risque d'infection: promiscuité :
B) Facteurs augmentant le passage de l'infection à la maladie:
C) Facteurs diminuant le risque d'infection: prévention :
V. Evolution de la maladie et du cycle de la transmission :
Transmission du BK chez l’homme et
dans la collectivité
Objectifs pédagogiques :
- Les gouttelettes de Pflugge.
- Contagion interhumaine.
- Promiscuité.
- Les cracheurs de BK pérennisent la
maladie.
- Caverne : 108 BAAR.
- Dépistage et TRT immédiat.
2. I. Intérêt de la question :
La connaissance de la transmission du BK, permet d’assurer les objectifs prioritaires du programme
national de la lutte antituberculeuse qui sont: le dépistage, le traitement et la surveillance.
II. Condition de la transmission :
A) Source d'infection:
Le BK est un bacille non tellurique ayant pour réservoir essentiel les malades atteints de TBC pulmonaire.
En effet, les cavernes pulmonaires sont riches en bacilles (108 bacilles pour une caverne d'environ 2 cm).
Physiopathologie de l’infection tuberculeuse :
Pénétration du BK dans l’organisme d’un sujet naïf ⇒ pas de réaction tissulaire immédiate.
Multiplication in situ durant 15-20 jours = chancre d'inoculation (lésion exsudative inflammatoire non
spécifique).
BK phagocytés par les macrophages qui ne peuvent pas les détruire ⇒ migration vers les ganglions
(ADP satellite), puis par voie hématogène (⇒ localisations secondaires).
Complexe primaire tuberculeux = chancre + ADP.
À 3 semaines : réaction immunitaire cellulaire ⇒ arrête la diffusion bacillaire (follicule de Koester =
lymphocytes, cellules épithéloïdes, cellules géantes, nécrose caséeuse).
Protection non absolue :
90% des PI restent asymptomatique, et quelques BK restent quiescents.
10% des PI sont patentes (clinique + Rx) ⇒ traitement.
Réactivation des bacilles quiescents = TBC post-primaire (TBC maladie).
Le diagnostic de certitude est simple car les bacilles très nombreux dans leurs expectorations sont retrouvés
à l'examen microscopique direct d'un frottis de cette expectoration, ces malades sont dits à "frottis positifs".
B) Sources de contamination
1- Contamination interhumaine directe :
Le bacille de Koch est transmis par voie aérienne, via des gouttelettes « de Pflugge », contenant les bactéries
et expectorées par la toux des malades. L’inhalation d’un petit nombre de gouttelettes contaminées suffit à
infecter un individu.
2 facteurs essentiels déterminent le risque de transmission du bacille de la tuberculose à un sujet sain:
La concentration des gouttelettes infectantes en suspension dans l'air « gouttelettes de Pflugge »,
Et la durée pendant laquelle le sujet respire cet air contaminé.
Une personne tuberculeuse non traitée peut infecter de 10 à 15 personnes en moyenne chaque année.
2- Contamination indirecte :
Par des produits souillés, difficile à préciser (vaisselle, linge…) ou par ingestion du lait bovin (concerne le
Mycobacterium bovis).
3. III. Contagiosité :
La localisation pulmonaire parenchymateuse est contagieuse.
Les formes extra-pulmonaires ne sont pas contagieuses.
Par défaut, sans notion de sujet contact, début de la contagiosité : 2 mois avant le début de la toux ou 3 mois
avant le diagnostic.
Après le début du traitement : forte réduction de la contagiosité dès les 2 à 3 premières semaines. La
prudence doit être de règle lorsque l’on suspecte une tuberculose à bacilles résistants, ou quand des sujets
contacts vulnérables sont exposés.
La tuberculose est une maladie à déclaration obligatoire.
IV. Facteurs modifiant l'histoire naturelle de la TBC et sa transmission :
A) Facteurs augmentantle risque d'infection: promiscuité :
Ce sont les facteurs qui augmentent l'intensité de transmission secondaire à la promiscuité dans les lieux
souvent mal ventilés.
Ce type de promiscuité se retrouve dans des groupes de population les plus défavorisés: familles démunies
vivant dans un habitat surpeuplé, prisonniers,….
B) Facteurs augmentantle passage de l'infection à la maladie:
Ce sont tous les facteurs susceptibles de diminuer les moyens de défense de l'organisme: malnutrition liée à
la pauvreté, affections entraînant une immunodéficience (HIV, diabète, corticoïdes ou immunosuppresseurs..).
C) Facteurs diminuant le risque d'infection: prévention :
Ce sont les facteurs qui permettent d'interrompre la chaîne de transmission:
La détection et le traitement du plus grand nombre de cas à frottis positifs existant dans une collectivité est
le facteur essentiel, car il permet "d'assécher" le réservoir du germe.
Amélioration de l'habitat (réduction de la promiscuité, aération et ensoleillement) et de la nutrition.
Vaccination BCG des sujets jeunes non infectés et la chimio prophylaxie individuelle des sujets exposés à
un risque particulier.
V. Evolution de la maladie et du cycle de la transmission :
L'évolution la TP en dehors du toute traitement explique la perpétuation de la maladie:
30 % des malades guérissent spontanément grâce aux mécanismes de défense de l'organisme,
50 % décèdent dans les cinq ans,
20 % continuent à excréter des BK et constituent de nouvelles sources de contamination pendant
plusieurs années avant de décéder.
Les malades atteints de TEP vont soit décéder, soit guérir spontanément, souvent aux prix d'importantes
séquelles parfois invalidantes.
Le dépistage et la chimiothérapie spécifique antituberculeuse permettent de casser le cycle de transmission.