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Société
des
Écrivains
de
Vendée
Société
des
Écrivains
de
Vendée
amis
de
l’Historial
de
la
Vendée
amis
de
l’Historial
de
la
Vendée
n° 35
n° 35
décembre
décembre 202
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LireenVendée
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ÉchosMusées
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Des auteurs
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Des Tas de livres
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Des éditeurs, des pages
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et des pages pour quelques €
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et...
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découvrez les activités
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des Amis et du Musée
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de l’HISTORIAL de la Vendée
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Lisez ces livres, ils témoignent de la vitalité et de
Lisez ces livres, ils témoignent de la vitalité et de
l’imagination de nos auteurs vendéens et de l’attrait
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de la Vendée dans la littérature d’aujourd’hui.
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Des Critiques Avides Sinon Avisés
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HISTOIRES
JEUNESSE
TÉMOIGNAGE
AVENTURES
CONTES
VOYAGES
...
2
MÉMOIRE
Le président fondateur
delaSociétédesÉcrivainsdeVendée
adapte « La mieux-aimée »
d’André Mallard
 
« La mieux-aimée »  fut réalisé (en
16 mm) par André Mallard (1918-2013)
en 1960 et obtint le Prix du cinéma ama-
teur. Sur un scénario de l’écrivain vendéen
JosephRouilléquiadaptaundesesromans,
ce long-métrage en costumes d’époque
évoque les légendaires personnages de
Charette et de la comtesse Adélaïde de
La Rochefoucauld à l’heure de la révolte
vendéenne en 1793, qui sonna pour eux à
La Garnache
Joseph Rouillé
Ce film fut joué par de nombreux acteurs de la troupe
challandaise des Amis du théâtre, Pierre Croizé inter-
prétant non sans brio Charette, Nicole Bonnin-Croizé
la mieux-aimée. Autres comédiens : Augustin Traineau
(qui joue Thomazeau), Claude Mercier, Marie-France
Piveteau, Christian Piveteau (étonnant dans le rôle du
misérable Guérineau), Lili Rabiller, le Docteur Dorion,
Raymond Charrier aussi, journaliste à La Résistance de
l’Ouest…
Ce film dit « amateur » vaut par ses cadrages. Il fut
tourné en Vendée, Apremont (à l’Audardière et au châ-
teau), Saint-Gilles, Fontenay-le-Comte (place Belliard et
le pont des Sardines) et Challans, notamment au château
de la Vérie et dans l’auberge Louis XIII, rue Carnot. Sans
oublier le château du Bois-Chevalier, près de Legé.
André Mallard (domicilié à Pissotte) ne fit pas beau-
coup d’autres incursions dans le cinéma. Avant La mieux-
aimée, il avait réalisé Vendée 1793,  pour le compte de
l’association du Souvenir vendéen. Et il participera au
tournage de Dieu a choisi Paris, réalisé par Gilbert Prou-
teau, autre Vendéen.
Enfin, dernière précision d’importance : ce film en
16 mm n’existait qu’en copie unique. Usé par de nom-
breuses projections  (images rayées, son parasité…), l’an-
cien patron du cinéma challandais Le Club, Jean-Claude
Mauvoisin, a sauvé ce film en le numérisant, quasiment
image par image, au début de ce XXIe
siècle. Un travail
titanesque pour un vrai rajeunissement de  La mieux-
aimée. 
				PhilG
3
Envie de lire…
Depuis bientôt deux ans, nous avons tous connu l’inquiétude et supporté
les contraintes entraînées par la lutte contre le Covid. Toute la vie culturelle
en a subi les inconvénients et, bien sûr, tout le monde du livre. L’édition, les
librairies, les salons et manifestations littéraires ont connu des temps d’arrêt,
parfois irrémédiables.
Aujourd’hui, malgré les incertitudes, l’espoir renaît. Nous avons pu enfin
nous réunir et rencontrer nos lecteurs, impatients de nous retrouver. « Lire en
Vendée - Echos Musée » a joué son rôle de lien et de fil conducteur à travers
les livres des auteurs vendéens. Nous avons pu, au printemps dernier, réaliser
et publier un numéro très fourni de notre revue qui est d’ailleurs, aujourd’hui,
épuisé.
Si les écrivains vendéens n’ont pas été très inspirés par le Covid - et c’est
peut-être mieux ainsi - ils ont par contre beaucoup écrit et publié, comme vous
le découvrirez dans ce numéro que nous avons souhaité sortir et diffuser avant
la fin de l’année. Vous y trouverez des idées de cadeaux qui donneront l’envie
de lire à vos proches et à vos amis.
Nous avons du renoncer à l’habituelle remise de nos Prix des Écrivains
et à la sympathique rencontre qui l’accompagne. Elle a cependant eu lieu, en
tout petit comité, et nous a permis, avec nos partenaires, le Conseil départe-
mental et le Crédit Mutuel Océan, de récompenser Dominique Durand pour
son roman « Effacé », et Christophe Dubois pour son « Histoire des Ardennais
en Vendée ». Deux livres qui soulignent, chacun à leur façon, notre mission et
notre service: le choix de l’écriture et de la Vendée.
Nous retrouvons cette année l’ambiance conviviale et amicale de cette
journée avec la réception organisée, début décembre, à l’Hôtel du Départe-
ment. Six ouvrages, fort différents, ont retenu l’attention du jury dont les
décisions sont toujours très attendues.
À l’initiative de Pierre Deberdt, nous avons lancé un concours de nou-
velles pour lequel il est toujours possible de concourir. Nous espérons ainsi
susciter et faire découvrir de nouveaux talents qui viendront, n’en doutons
pas, apporter leur pierre à ce que nous construisons ensemble pour le livre et
pour la Vendée.
Je vous souhaite de parcourir avec bonheur les pages de ce nouveau numé-
ro de « Lire en Vendée » et de faire découvrir nos auteurs et nos livres, nourris
de leur talent et de notre Vendée.
Je vous souhaite surtout, ainsi qu’à tous ceux que vous aimez, une très
bonne année et une insatiable envie de lire.
			Gilles Bély
			 Président de la Société des écrivains de Vendée
La Société des
Écrivains de Vendée
rend hommage
à son fondateur
La Société des Écrivains de
Vendée tient désormais son as-
semblée générale annuelle sur
les "lieux" des grands auteurs
vendéens. Mercredi 13 octobre,
c'était au casino de Saint-Gilles-
Croix-de-de-Vie, à l'occasion du
centième anniversaire de la nais-
sance de Joseph Rouillé, qui fut,
avec Jean Huguet, le fondateur
de la Société, en 1977.
Son fils, Bertrand Rouillé, a
retracé la vie et l'œuvre de son
père, qui présida la Société de
1977 à 2000. Joseph Rouillé a
écrit de nombreux ouvrages ins-
pirés par la Vendée et son histoire.
" La Mieux aimée, amazone de
Charette ", a été adaptée au ciné-
ma en 1984, par André Mallard,
avec le concours de la troupe des
comédiens de Challans. Ce film
a été projeté dans l'après-midi
aux membres de la SEV.
François Blanchet, le maire
de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, a
indiqué que la municipalité sou-
haitait donner le nom de Joseph
Rouillé à un lieu ou un bâtiment
pour honorer sa mémoire.
La Société des Écrivains de
Vendé réunit plus de 120 auteurs,
, de naissance ou d'adoption, que
notre département inspire.
Sa revue " Lire en Vendée ",
gratuite et disponible dans les li-
brairies et espaces culturels, pré-
sente leurs productions.
Elle décerne chaque année
deux Prix qui, traditionnelle-
ment, sont remis aux lauréats à
l'Hôtel du département en fin
d'année. Les Prix 2020 ont ré-
compensé Dominique Durand
pour son roman " Effacé " (Ella)
et Christophe Dubois pour " Les
réfugiés des Ardennes en Vendée,
1940 " (Centre vendéen de re-
cherches historiques).
La SEV vient de lancer un
concours de nouvelles, ouvert à
tous, dont on trouvera le règle-
ment sur son site.
4
Émile Baumann
(1860-1941)
Un ange noir
sur La Roche-sur-Yon
Pour redécouvrir l'écrivain Émile
Baumann, rien ne vaut cet autre écri-
vain qu'est Michel Gautier et sa Mé-
moire populaire des Vendéens (Geste
Éditions), Prix des écrivains de Ven-
dée en 2006.
Dans cet ouvrage de référence,
Gautier consacre deux chapitres
à Baumann, cet « ange noir » de la
littérature, ce « Léon Bloy en moins
anar », dont un de ses chefs-d'oeuvre
est La fosse aux lions, dont l'action se
situe intégralement en Vendée.
Ange noir, Baumann ?
Au Bourg-sous-la-Roche, l'école
publique porta longtemps son nom,
celle de la rue où elle était située,
la rue Émile-Baumann... Jusqu'à
ce qu'en 2000, sous la pression des
parents d'élèves, l'école Baumann
devienne l'école Marcel-Pagnol.
Dame, rappelle Gautier, ces parents
avaient découvert que le sieur Bau-
Disparus il y a 80 ans,
en 1941 :
Émile Baumann
et le Dr
Baudouin
mann, professeur de français au lycée de La Roche, était « un monar-
chiste, un catholique exigeant et un traditionaliste convaincu ». Et ce n'est
pas tout : il fut aussi antidreyfusard, anti-franc-maçon, parmi les tout
premiers abonnés de la revue de l'Action française et eut le temps de se
réjouir, en 1941, peu avant sa mort (le 24 novembre 1941, à Vernègues,
dans les Bouches-du-Rhône), d'un retour vers l'ordre ancien : « À défaut
d'un roy, on a un maréchal !... Et un gouvernement capable de réparer 150
ans d'aberrations ! » Si la messe n'est pas dite…
Une sombre intrigue
Cet agrégé de lettres n'était pas Vendéen. Né à Lyon (le 24 septembre
1868), il fut nommé professeur de seconde au lycée de La Roche-sur-Yon
en 1901. Un poste pour réprouvés de la IIIe République. Par ses idées
antilaïques, Émile Baumann a déjà reçu un blâme du ministre de l'Éduca-
tion, a été balloté à Roanne, Nice, Alger, Mâcon... À La Roche-sur-Yon, il
restera six ans. Il n'est pas encore un auteur naturaliste à succès, un « Zola
mystique » paraissant chez Grasset, rangé parmi « les plus fameux écrivains
5
Marcel Baudouin
(1860-1941)
Le docteur décrypta la coutume
du maraîchinage
Le maraîchinage fut une coutume im-
portante et spécifique du pays challandais. Au début du XXe siècle, le
Docteur Baudouin l'a immortalisé par un ouvrage qui fut réédité à plu-
sieurs reprises. Un homme original et généreux, qui fut aussi maire répu-
blicain de la Barre-de-Monts.
Cet ouvrage (Le Maraîchinage, tel est son titre) fut emblématique
(et le reste) sur cette pratique. Sorti en 1903, il remporta un tel succès
qu'il fut réédité trois fois, en 1905, 1906 et 1916, ainsi qu'à deux autres
reprises vers la fin du XXe
siècle. Pourtant, à l'origine, il n'était que destiné
aux abonnés d'une gazette médicale.
Pratique d'approche
Un succès
que le contenu
explique, succès
« rare en méde-
cine », ironisait
gentiment le natif
de la commune
portuaire de
Croix-de-Vie (15
novembre 1860)
mais qu'il expli-
quait par « l'im-
prévu du sujet ».
Fils de chirur-
gien, fervent répu-
blicain, maire de la commune de la Barre-de-Monts (1896-1898), Marcel
Baudouin donne effectivement la description ethnique d'une pratique
sexuelle d'approche, tradition ancienne d'avant mariage, aux allures de
faux libertinage, qui ne manquait pas d'être « délicieusement idyllique et
d'une exquise naïveté », poursuivait le docteur qui était aussi historien,
passionné d'archéologie, photographe et ethnologue. « Cette coutume,
extrêmement curieuse, a de vraies caractéristiques ethnographiques ».
Coutume où les filles désireuses de se trouver un mari attendaient, avec un
parapluie à la sortie des Vêpres, marquaient leur accord (ou non) quand
le garçon saisissait le haut du manche de parapluie, la fille acceptant alors
de causer avec le prétendant en s'éloignant tous deux à l'abri du parapluie
grand ouvert...
Marcel Baudouin détaillait notamment l'échange de très longs bai-
sers sous le parapluie, baisers qui sont « intrabuccaux ». C'est-à-dire de
bouche-à-bouche, avec introduction de la langue ! Ce que, scientifique-
ment, le docteur nommait « le cataglottisme », qu'il définissait comme
« un raffinement de la langue ».
Michel Gautier, dans un de ses ouvrages (Amours d'autrefois, Geste),
rappelait que cette forme de libertinage de campagne était aussi pratiquée
dans le bocage, pourtant plus scrupuleux question mœurs. Pratique que
les Bocains nommaient « migaillage ».
de la Renaissance catholique », puisque
L'immolé est publié en 1908 et La fosse
aux lions en 1911. Pour résumer cette
Fosse : un comte tue son petit-fils sur
sa propriété, pendant le déroulement
d'une cérémonie de mission pastorale.
L'intrigue développée est sombre,
hantée par la folie, meurtrière ; et les
fils s'y nouent à Nesmy, Aubigny, Les
Sables-d'Olonne, l'Île d'Yeu et La
Roche-sur-Yon, plus précisément au
Bourg-sous-La-Roche, alors commune.
« Casernement géométrique de bu-
reaucrates ». Dans ce mélodrame ha-
bité par la hantise de l'enfer, le comte
est obsédé sexuel et alcoolique. Une
chambrière souffre des mêmes affres.
Ils termineront tous deux enfermés à
« l'asile de la Grimaudière », comme
on disait alors. L'hôpital psychiatrique
(désormais centre hospitalier spécialisé
Mazurelle) est largement mis en scène,
avec le fameux docteur Cullère. Tout
comme le château des Rochettes, ce lo-
gis situé sur la route de La Ferrière, et
la ferme des Coûts, sur la route de Lu-
çon, disparue en 1970, lieu désormais
occupé par une carrière et l'entreprise
Vendée-Béton.
Mais si Baumann aime la Vendée
et les Vendéens, il déteste, en revanche,
La Roche-sur-Yon. Dans ce roman, il
décrit le chef-lieu comme « un caser-
nement géométrique de bureaucrates,
sorte de défi qu'infligea le caporalisme
césarien à la Vendée libre, dont les voies
alignées au cordeau se coupent autour
du Napoléon raide, commandant du
centre de la place les quatre points de
l'étendue... »
La charge est lourde. Mais elle est
signée Baumann, qui remettra ça dans
ses mémoires qu'il publiera, en reve-
nant longuement sur son séjour ven-
déen, évoquant La Roche-sur-Yon et sa
« géométrie despotique, résultant d'un
culte irraisonné de l'antiquité gréco-ro-
maine ».
		 Philippe Gilbert
MÉMOIRE
6
pendant pas polémique. Mais il donna un tel retentis-
sement au maraîchinage que certains Parisiens y virent
un paradis, une sorte d’Éden, ce qui ne fut pas sans
créer des déconvenues pour ceux qui s'y aventurèrent.
Le docteur, qui avait un côté savant fou, fut in-
finiment curieux des coutumes et de l'histoire de la
Vendée. Missionné par le ministère de l'Instruction
publique et des Beaux-Arts (aujourd'hui le ministère
de la culture) pour ses recherches sur les mégalithes de
Vendée, Baudouin engagea ses deniers pour tenter de
les préserver. Ce, en achetant les terrains où se situaient
ces menhirs et autres dolmens, parcourant la campagne
en charrette pour passer les sites au peigne fin, détecter
ce que beaucoup appelaient des « grosses pierres ». Sans
lui, des dizaines de monuments préhistoriques auraient
disparu.
C'est que l'homme était aussi avant-gardiste avec
cette démarche de conservation du patrimoine ! De
plus, il fondera à Saint-Gilles l'office de tourisme et
sera auteur d'ouvrages comme L'industrie de la sardine
en Vendée. En 1935, il découvre une pierre de 300 kg
portant un médaillon « atlantidien ». Il développera
alors la théorie que l'Atlantide, ce continent perdu, se
trouvait sur les bords de la côte atlantique.
Son buste, signé Martel, sur sa tombe à St-
Gilles
Apparemment excentrique, voire farfelu, le doc-
teur était aussi un homme riche (il avait hérité de la
fortune de ses parents) et pourtant généreux qui, pour
permettre aux plus pauvres de se soigner, ne faisait pas
payer les consultations. Côté politique, républicain
anticlérical proche du Parti Radical, il se présentera à
deux reprises, et sans succès, aux élections législatives,
en 1906 et en 1910. Quant à la mairie de la Barre-de-
Monts, s'il est maire deux ans durant, ce n'est dû qu'à
des circonstances, notamment pour remplacer le maire
Narcisse Jodet, élu en mai 1896 mais qui décède un
mois plus tard. Le Docteur lui succède le 13 septembre
1896 mais, trop souvent à Paris à l'époque, il rend son
tablier deux ans plus tard.
Pourquoi d'ailleurs ce Gillocrucien est-il élu sur
cette commune ? Parce que sa mère en était originaire,
parce que ses grands-parents habitaient le château
de Beaumanoir situé sur le territoire de la Barre-de-
Monts, y venant régulièrement en vacances durant son
enfance, jusqu'à l'obtention de son doctorat. Pour la
petite histoire, précisons aussi que son grand-père pa-
ternel fut maire de Croix-de-Vie. Il fut aussi l'ami des
sculpteurs Jan et Joël Martel, qui lui firent un buste à
sa mort le 25 janvier 1941, buste situé sur sa tombe
dans le cimetière de Saint-Gilles où il repose. Outre ce
buste, est posé à côté de sa tombe un... menhir ! Ve-
nant d'un champ sur la commune de Saint-Hilaire-de-
Riez, il avait été détruit et renversé, probablement en
décembre 1913, alors que le bon docteur venait juste
d'en obtenir son classement.
					PhilG
Mais les Bocains furent plus discrets que les Maraî-
chins. Ceux-ci subirent une répression sévère de l’Église,
parfois même des autorités civiles, comme à Challans,
mais aussi à Sallertaine. Mais tout dépendait du curé de
la paroisse, ou du maire, moins sévères à Soullans mais
aussi à Bois-de-Céné. Cette pratique permettait aussi
d'éviter le pire déshonneur d'alors : mère célibataire !
Un homme généreux
Pour revenir à l'ouvrage du médecin hygiéniste Bau-
douin, si le vocabulaire est scientifique, le ton n'est ce-
7
dans des journaux politiques de
province ou de Paris, comme
« Le Phare de la Loire », colla-
borant également à la Revue du
Bas-Poitou, et appartenant à
plusieurs associations comme la
Société des auteurs dramatiques,
la Société des poètes français et la
Société des auteurs et des gens de
Lettres. Il mourut à Challans, un
peu oublié en février 1940.
La bohème littéraire
de Montmartre
L’œuvre d’Auguste Barrau
est intéressante par le témoi-
gnage qu’elle apporte sur la bo-
hème littéraire de Montmartre
qu’il décrit dans son récit de
1887 « La vie artiste ». Il rédigea
plusieurs récits de voyage comme
« L’Île aux Moines », ou « Chez
nous », mais aussi « Au Pays Ma-
raichin. Contes et fantaisies »,
« Flacons d’histoires odeurs assorties » et une comédie en
prose « L’épicier malgré lui ». Il publia également le roman
« L’abbé Marc de Maunys » et le récit « M. Jacques Du-
rand, officier d’Académie, mœurs bourgeoises d’une petite
ville » où son esprit décadent prend plaisir à la satire des
institutions du mariage et de la religion. Enfin, L’écrivain
contribua aux recherches ethnographiques vendéennes,
recueillant notamment quelques chansons du Marais
Breton et publiant des « Éphémérides Challandaises ».
Avant tout un poète
Son recueil le plus célèbre « Fleurs d’enfer », paru en
1884, illustré d’une eau-forte d’un autre vendéen installé
à Paris, Henri Boutet, présente des textes au réalisme
soutenu, augmenté par l’usage d’une ponctuation abon-
dante et répétée, et un certain goût de la névrose qui est
la marque de son appartenance aux Décadents. Son col-
lègue challandais Jehan de la Chesnaye disait du poète
qu’il était un « éclectique qui manie le matérialisme brutal ». La
couleur propre de la poésie de Barrau, portée à sa tonalité
maximale dans « La chanson des vers », véritable écho de
« La charogne » du maître Baudelaire.
O ma lectrice névrosée,
Ne flaire jamais ce bouquet
Qui provoquerait ta nausée
Ou te donnerait le hoquet
Auguste Barrau fut une voix tout à fait originale de
la poésie vendéenne, en même temps qu’un reflet d’une
époque, celle de la bohème parisienne.
Il mourut à Challans en février 1941.
				Alain Perrocheau
MÉMOIRE
Auguste Barrau
Journaliste
et poète décadent
Auguste Barrau est né
à Challans en juillet 1856.
Sa prime jeunesse et ses
études sont mal connues,
mais on sait qu’il se re-
trouva à Paris, plus préci-
sément à Montmartre, au-
tour de ses vingt ans. Il y fréquenta les milieux bohèmes,
les tavernes et le boulevard de Montmartre de ce dernier
quart du XIXe siècle. Il appartint durant ce temps aux
sociétés bachiques et plus particulièrement aux Hydro-
pathes (« ceux que l’eau rend malades ») entre 1878 et
1881, ce club littéraire fondé par Émile Goudeau (Ça
ne s’invente pas !) où l’on clamait son aversion de l’eau
mais où l’on déclamait ses vers en célébrant dignement la
littérature et la poésie, lors de réunion régulières dans un
bistrot du Quartier Latin.
Le club des Hydropathes
Le club publia également une revue, pas moins de
trente-deux numéros en à peine deux ans. Nul doute
qu’Auguste Barrau trouva place dans cette pittoresque
confrérie, y côtoyant des Paul Arène, François Coppée,
Charles Cros, Jules Laforgue, Maurice Rollinat, Georges
Rodenbach ou Jean Richepin. On dit quelque part que
physiquement, il avait quelque ressemblance avec Alfred
de Musset qui fut le dandy et le grand poète que l’on
sait. Peut-être cette ressemblance traça-t-elle le chemin
de Barrau dans ce milieu inattendu. Il resta en tout cas
toujours fidèle à ce mouvement, puisqu’il participa au
cinquantième anniversaire du club en 1928, alors qu’il
n’avait plus rien de l’étudiant de ses débuts.
Revenu en Vendée à Challans
Il fréquenta ensuite beaucoup la Bretagne, rame-
nant de l’une et de l’autre de nombreux et avisés ré-
cits de voyage. Il continua une vie d’écrivain, de critique
littéraire et de journaliste, auprès de « Démocratie Vendéenne »,
par exemple, et fut aussi correspondant de « La Revue
de Paris et de Champagne ». Il publia surtout des articles
8
Henri Caillemer
Politique romancier
Qui aujourd'hui en
Vendée connaît Charles
Mauban ?
Il est vrai que Mauban était
son pseudonyme d'écrivain
et que sous ce nom, il publia
quatre romans chez Grasset et Gallimard
Le premier intitulé " Les feux du matin " parut chez
Grasset et fut présenté dans la NRF (Nouvelle revue fran-
çaise), en même temps que le livre d'Henri de Monther-
lant " Pitié pour les femmes ", celui de l'Américain Henry
Miller " Black spring " et le témoignage d'André Gide
" Retour de l'URSS " qui agita tant
le monde littéraire et politique de
l'époque. Mauban publia ensuite " Le
beaunavire" en 1936, et"Lepaindeslarmes
" en 1938, obtenant pour ce dernier
ouvrage le Prix Louis-Paul Miller de
l'Académie Française l'année suivante.
Enfin, " Le chemin du silence " (au titre
prédestiné ?) paru en 1947 chez Albin-
Michel fut son dernier roman.
Sa bibliographie compte aussi un
autre ouvrage énigmatique intitulé "
Condition de la Poésie ", paru chez "
Les Cahiers de combat " en 1939 et
la traduction du curieux roman humo-
ristique de l'anglo-américain PG Wo-
dehouse, intitulé " Pigs have wings " et
publiée en France sous le titre " Le plus
beau cochon du monde ".
Si Charles Mauban n'a guère laissé
de traces dans la littérature vendéenne,
c'est sans doute parce que l'homme
n'est venu en Vendée qu'après la Se-
conde guerre mondiale, ayant pu-
blié trois de ses quatre romans avant
la guerre. Il était né en 1907 Henri
Caillemer, fils de Robert Caillemer, qui fut professeur de
Droit dans les facultés de Grenoble (où naquit Henri),
Aix-en-Provence et Paris. Par sa mère, Henri Caillemer
avait des racines poitevines dans une famille de juristes,
ce qui lui valut d'hériter du château de Choisy, sur la
commune du Givre, où il s'installera après la Libération.
Solides études universitaires
en Droit et Sciences politiques
Il s'intéressa tôt à l'écriture et à la politique. Il ré-
digea plusieurs textes et articles dans de prestigieuses
revues de l'époque, au début de la seconde moitié du
XXe
siècle et collabora ainsi à " La revue des deux mondes ", " La
revue du siècle ", la Revue du XXe
siècle" et " La nou-
velle revue française " qui avait salué son premier ro-
man, ainsi qu'à l'hebdomadaire d'extrême droite
" Rivarol ".
Ses idées penchaient vers ce bord comme tant d'in-
tellectuels et de politiques entre les deux guerres. Et c'est
sous le Régime de Vichy qu'on trouve ses premières
mentions en politique. Dès 1940, il est Délégué régional
à la Jeunesse du Lyonnais puis il exerce diverses fonctions
dans l'administration centrale chargée de la jeunesse, et
devient en 1942 directeur du Secrétariat général à la Jeu-
nesse, chargé de la zone sud. Il collabore alors à la revue
" Idées ", créée en novembre 1941.
Décoré de l’ordre de la Francisque, chevalier de la
légion d’honneur, Croix de guerre 1939-1945, Médaille
des évadés...
Député de la Vendée
C'est l'époque où il vit au Givre, commune dont
il deviendra maire quelques années plus tard, le restant
de 1953 à 1981, puis conseiller général du canton des
Moutiers-les-Mauxfaits, à deux reprises entre (1956-
1960 et 1975-1981). Il retrouva des fonctions au niveau
national. Elu député de la 2e
circonscription de la Ven-
dée, 1l fut nommé membre du Sénat de la Communauté
(Communauté des états africains nouvellement indépen-
dants qui souhaitent garder des relations particulières avec
la France).
Il participa également à la création du Rassemble-
ment pour l'Algérie Française en 1959, puis à celle du
Front national pour l'Algérie Française l'année suivante
et vota non aux référendums de 1961 sur l'autodéter-
mination de l'Algérie et de 1962
sur l'approbation des Accords
d’Évian qui donnait l'indépen-
dance à l'Algérie. Ce qui, peut-
être lui valut cette même année
d'être battu aux Élections législa-
tives par Marcel Bousseau.
Cependant, il obtint l'année
suivante un poste de conseiller
culturel auprès de l'Ambassade
de France, d'abord en Afghanis-
tan, puis en Norvège, et enfin
à Chypre, poste qu'il occupera jusqu'en 1973. C'est ce
poste qui nous vaudra son dernier livre " Islam blanc sur
le toit du monde " publié en 1969 par la Société continen-
tale d'éditions modernes illustrées. Un livre important sur
l'Afghanistan avant les pires décennies de son histoire,
qui durent encore aujourd'hui.
Henri Caillemer-Charles Mauban mourut en 1981 à
La Roche-sur-Yon.
				Alain Perrocheau
9
Entretien avec
Pierre Mauger,
résistant,
prisonnier,
déporté à 17 ans
Un moment hors du temps
Un temps très éloigné - des souvenirs qui datent de
quatre-vingts ans - et pourtant si proche, d'une étonnante
actualité. L'homme qui parle a quatre-vingt-dix-huit
ans. Il a vécu l'enfer des camps de la mort, à Mauthau-
sen, quand il en avait vingt. Il a raconté, pendant plus de
deux heures.
Dans la grande maison blanche qui surplombe les
marais de l'Île-d'Olonne. Jean Rousseau, l'ami qui l'a
convaincu, avec François Blanchet, le maire de Saint-
Gilles-Croix-de-Vie, de raconter, est là auprès de lui….À
peine a-t-il besoin de relancer Pierre Mauger. Les souve-
nirs sont intacts. Nous les retrouverons mot pour mot
dans le livre qui vient de paraître aux éditions du CVRH.
C'est une page d'histoire. Mais pour Pierre Mauger, un
destin normal, où tout semble couler de source, où rien
ne paraît extraordinaire…
Tout commence le 17 juin 1940
Depuis Londres, De Gaulle n'a pas encore parlé. À
la radio, Pierre Mauger entend le discours de Pétain. Il
annonce qu'il faut cesser le combat et qu'il demande un
armistice.
" Alors, tout explose, je me suis effondré et je me dis:
ce n'est pas possible ". Le 11 novembre, il participe à un
rassemblement de lycéens et d'étudiants devant le Mo-
nument aux morts de Nantes qui se termine à la Kom-
mandantur. Relâché, Pierre Mauger n'a plus qu'un désir :
s'engager dans la Résistance et gagner l'Angleterre.
Après moult péripéties, dont un séjour en prison en
Espagne, des relations familiales lui font rencontrer le
colonel Rémy, le fondateur du réseau Confrérie Notre-
Dame. " Je ne peux pas vous envoyer en Angleterre, mais
si vous le voulez, vous pourriez travailler à mes côtés. C'est
dangereux. Vous pourriez être arrêté, fusillé. Vous seriez
d'accord ? Je réponds : pas de problème. Et mes parents
acquiescent."
Tout ce qui arrive ensuite est dans ce livre-inter-
view
" J'ai eu un destin, ou plutôt j'ai été l'instrument du
destin " reconnaît Pierre Mauger. Mais en même temps, tout
RENCONTRES
Pierre
Mauger
lui paraît aujourd'hui simple et normal. " Les parents, le
scoutisme, l'engagement étaient là très tôt. Puis, il se passe
quelque chose qui vous dépasse. Et hop ! "
" Pas une seconde, j'ai eu conscience du danger. Je ne
réfléchissais pas, je passais partout, invisible en remplissant
mes missions auprès des agents ".
Plus tard, à Mauthausen, la mort était partout. Il
faut s'adapter, serrer les dents, survivre aux mauvais trai-
tements, au travail forcé dans les carrières de Gusen, au
froid glacial, aux coups, à une tuberculose dont il n'ap-
prendra que bien plus tard l'existence... Quarante-cinq
coups de fil électrique, un jour.
Puis, fin 1943 ou début 1944, il est atteint par le
typhus. " Je suis en train de mourir, dans un état de tran-
quillité absolue. Je sais que j'en ai pour un quart d'heure, et
j'attends avec une curiosité intense, tranquillement, ce que
va être ce passage et la lumière qui va arriver tout de suite
derrière… ". Au dernier moment, le chirurgien du block
va lui sauver la vie. Cela s'appelle l'inconscience, la foi,
la sérénité comme vous voudrez. Ou alors la Providence,
comme disait sa grand-mère.
Printemps 1945
Les déportés ont appris le Débarquement, l'avancée
des Alliés. Un premier colis de la Croix-Rouge arrive le
28 avril. Mais ce n'est que le 5 mai que les Américains
libèrent le camp. Le 19 mai, depuis l'aéroport de Linz,
c'est le départ pour Paris, la gare du Nord et le Lutetia,
le grand hôtel réquisitionné pour l'accueil des déportés.
Pierre Mauger pèse trente-deux kilos…
En 1958, il retournera à Mauthausen. Il n'y avait
plus rien, sauf la porte, les miradors et deux blocks. Si,
des monuments partout : " toute l'Europe était à Mauthau-
sen ".
À la fin du livre, Pierre Mauger résume sa vie " un
peu particulière. Je n'ai jamais fait ce que j'ai voulu faire.
Je n'ai jamais pensé à être agent secret. Je voulais me battre,
défendre le pays. Nous ne sommes que des exécutants… Cer-
tains font face aux événements et certains baissent les bras et
ne font rien. "
En 1945, à sa délivrance, Pierre Mauger a vingt-deux
ans. Après, il y aurait tant de choses à dire : le vécu du
militant gaulliste, le maire des Sables, le député. Un jour,
peut-être… Il nous raccompagne jusqu'à la porte et se
tourne vers Jean Rousseau :
" Dis donc, Jean, quand est-ce que tu m'emmènes man-
ger des anguilles ? "
						
		 Gilles Bély et Yves Viollier
Jean Rousseau, François Blanchet
Jean Rousseau, François Blanchet
Pierre Mauger, 17 ans en 1940
Pierre Mauger, 17 ans en 1940
CVRH, 158 p. 13 €
CVRH, 158 p. 13 €
10
tout. Les livres que l’on referme le
sourire aux lèvres, avec une admi-
ration énorme pour La résilience
des héros. En cela, le courant « Feel
Good » m’inspire beaucoup.
Peux-tu nous dire comment se déroule
une journée d’écriture pour toi ? Le
temps que tu y passes ?
Ma journée entièrement dédiée
à l’écriture est le vendredi. J’ai besoin
de grandes plages horaires pour me
plonger dans mon histoire. Un peu comme ces quatre
heures passées sur les bancs de l’école pour remplir les fa-
meuses doubles-pages de dissertation. Mais comme une
fois par semaine, ce n’est pas suffisant pour rester connec-
tée à l’univers du texte, j’organise le reste du temps diffé-
remment : j’effectue mes recherches en soirée ou le week-
end, je note deux ou trois idées n’importe quand. Et puis
j’ai la particularité d’écrire mon texte deux fois, chapitre
après chapitre. D’abord en écriture automatique, c’est-à-
dire que c’est le fond qui m’importe et non la forme. Je
laisse jaillir mes pensées sur mon carnet, sans me soucier
des mots que j’emploie. Peu importe si c’est bien écrit
ou non, tout doit sortir. Lorsque j’ai une heure devant
moi au cours de la semaine, je peux m’y mettre. C’est la
réécriture, reformuler mon écrit en version presque « fi-
nale », qui me demande davantage de concentration. J’ai
besoin d’être dans ma bulle, sans aucun bruit autour de
moi.
Quels conseils (écriture et recherche éditoriale) donnerais-
tu à celles et ceux qui souhaiteraient se lancer dans l’aven-
ture éditoriale ?
Oser. Ne pas se poser de questions, faire le grand saut
dans le vide. Un texte, ça prend du temps, on y met tout
son cœur, ses tripes, son âme. On pourrait le recommen-
cer dix fois, vingt fois, cinquante fois. À un moment, il
faut savoir lui lâcher la main, et le laisser vivre sa vie. Il
ne servira à rien dans un tiroir. Alors il faut se faire ce
cadeau. Ça fait peur, c’est un peu comme se mettre à nu
devant une salle comble. Mais ça en vaut la peine.
Pour moi, c’est l’autoédition chez Librinova qui a
fonctionné. Je pense qu’aujourd’hui, les maisons d’édi-
tion reçoivent tellement de manuscrits, qu’il faut se faire
connaître soi-même. Montrer qu’on est là, et que nos
textes méritent de rencontrer leur public.
As-tu de nouveaux projets ?
Je finalise mon troisième roman à paraître chez
Fleuve Éditions au printemps 2022. J’ai hâte de vivre ces
instants où ceux de la maison s’emparent à leur tour du
fruit de mon imagination, tous nos échanges et le travail
qui vont s’ensuivre, les corrections, la couverture, le pitch
etc… !							
			Marie-France Bertaud
Delphine Giraud
Jeune auteure vendéenne
Delphine Giraud est une
toute jeune auteure du Sud-
Vendée, avec déjà un beau
parcours éditorial. Son expérience est intéres-
sante à partager pour tous ceux qui souhai-
tent se lancer dans l’écriture et se posent des
questions sur la recherche d’un éditeur.
Ton premier roman « Six ans à t’at-
tendre », édité via la plateforme « Li-
brinova », a été repéré par les Édi-
tions Fleuve. Peux-tu nous expliquer
ce parcours ?
Je ne connaissais pas les plate-
formes d’autoédition ; une maison
d’édition classique a refusé mon
premier texte en m’orientant sur-
Librinova. Je me suis renseignée.
Ce n’est pas évident au départ, on
ne veut pas envoyer son bébé n’importe où. Librinova,
en plus des services d’autoédition, propose un tremplin
vers l’édition, avec les services d’un agent littéraire. Cela
m’a séduit : le voulais intégrer une maison d’édition et les
librairies de France.
Je me souviens encore de ce jour, en mai 2019, où
Andrea, l’agent littéraire de Librinova, m’a appelée pour
me dire que Florian Lafani, des Éditions Fleuve, voulait
éditer Six ans à t’attendre. Je n’y croyais pas !
Comment es-tu venue à l’écriture ? Est-ce que tu écrivais
déjà lorsque tu étais plus jeune, au collège ou au lycée ?
J’écris depuis que je suis en âge de le faire. À l’école
primaire, quand on étudiait les Fables de La Fontaine,
j’inventais les miennes. Dommage, je ne les ai pas gar-
dées. Quand plus tard il fallait rédiger des dissertations
en français ou des devoirs de philosophie, j’adorais ça. Je
noircissais des doubles-pages entières. Par contre, je n’ai
jamais été une grande adepte du journal intime. Comme
quoi, ce que j’écrivais ne pouvait pas rester pour moi.
Quels sont les auteurs qui t’ont influencée ? Et quels sont les
courants littéraires dans lesquels tu te reconnais ?
Adolescente, j’aimais les histoires qui me faisaient
peur, comme les Stephen King. Jeune adulte, je m’inté-
ressais plutôt aux grandes sagas, telles que Les Oiseaux se
cachent pour mourir, Autant en emporte le vent etc… Ce
que j’écris aujourd’hui est pourtant bien différent.
À présent, je lis surtout du contemporain. J’évite ce
qui risque de m’empêcher de dormir ! J’apprécie particu-
lièrement les histoires où les protagonistes sont malme-
nés par la vie, mais où l’espoir perdure envers et contre
Fleuve Éditions
janvier 2021
11
Michel Adrien
Michel Adrien
Préface de
Préface de
Jean-Luc Van Den Heede
Jean-Luc Van Den Heede
La victoire climatique
La victoire climatique
L’Étrave, 18 €
L’Étrave, 18 €
Écologiste comme chacun,
conscient que la Terre ne peut pas
tout offrir à notre avidité consom-
matrice d’homme du XXIe
siècle, je
vous l’avoue, j’ai été surpris par le
contenu de cet ouvrage,
Michel Adrien, chef d’entreprises maritimes recon-
nues pour ses analyses pertinentes au sujet de la pêche en
mer, s’est attaqué à un thème d’actualité brûlant. Tout le
monde ne peut pas accepter des parcs éoliens à la porte
de sa maison, ce que nous pouvons comprendre. Il est
difficile de voir son cadre de vie se modifier pour très
longtemps et de perdre ses repères visuels ancestraux.
L’auteur nous propose un dossier où il passe en re-
vue les causes de nos inquiétudes face à la raréfaction
des ressources fossiles et à l’émission de gaz carbone dû à
nos activités diverses qui, en une certaine mesure, parti-
cipent au réchauffement de la planète. Il nous embarque
(n’oublions pas, c’est un ancien marin) à découvrir les
immenses moyens possibles pour freiner la catastrophe
annoncée. Il est évident qu’il nous manquera des sources
d’énergie pour continuer à vivre comme aujourd’hui
dans notre bien-être matériel actuel. Nous savons qu’il
existe le vent, le soleil, ces forces venant d’ailleurs, puis
nous découvrons l’hydrogène et l’ammoniac dont les
chercheurs poursuivent leurs expérimentations dans ce
domaine.
Michel Adrien, après avoir listé tous les facteurs
polluants (bateaux, voitures, avions, chauffage, etc.),
démontre « avec détermination et confiance », comme
il est écrit sur la quatrième de couverture, je rajouterai
même « avec netteté » son optimisme dans un avenir qui
reléguera nos soucis écologiques de maintenant pour un
lendemain qui remportera la Victoire Climatique.
			 René Moniot Beaumont
En décembre 2019 la Société des Écrivains de Ven-
dée remettait son prix annuel à Michel Adrien pour son
autobiographie "L'appel du large" et "Encore plus loin"
le tome 2. Deux ouvrages qui avaient charmé le jury et
trouvé un large public puisque les ventes se sont envolées
et dépassent aujourd’hui les 10 000 exemplaires.
Retour sur
Retour sur Michel Adrien
Michel Adrien
Marin, écrivain, essayiste
Marin, écrivain, essayiste
10 000 exemplaires pour ses livres !
Une aventure qui commence lors d'un dîner fa-
milial
Laurent, le petit-fils de Michel a demandé "-Papy,
le plus bel héritage que tu pourrais nous faire, à nous
tes petits-enfants, serait de nous écrire ton histoire !"
Voilà, pari tenu. L'auteur dans ces deux ouvrages nous
relate avec talent, tendresse et humour, de quelle façon
on passe de l'extrême pauvreté à un empire. Pour attache
l'île de Noirmoutier, berceau de la famille où dans les an-
nées 1939/45 c'était un peu le moyen âge et où les gens
vivaient de si peu, sans être pour autant malheureux. Un
récit délicieux qui plonge le lecteur dans le parcours aty-
pique de ce petit pêcheur Noirmoutrin de onze ans qui
sillonnera les mers dont l'Océan atlantique tropical.
Émerveillé, il découvrira une faune intacte, d'une
intensité incroyable où grouille une vie halieutique foi-
sonnante au large des côtes de l'Afrique de l'Ouest, et
jusqu'alors jamais exploitée ! Dans ces ouvrages qui se
lisent comme des romans, il y a des passages magni-
fiques sur les paysages et, un regard sur les humains à une
époque où les habitants de ces régions étaient considérés
comme des sauvages. L'auteur décrit avec subtilité à quel
point une passion commune, en l'occurrence la pêche,
peut gommer toutes les différences !
Michel Adrien, avec son talent d'écrivain, ne nous
épargne rien, les amours, les succès et les déboires, dans
ce parcours d'une vie d'homme bien remplie.
Assurément un succès bien mérité.
				Eveline Thomer
12
Un peu par hasard, j'ai poussé la porte d'une li-
brairie dont l'enseigne affichait un nom mystérieux  :
« Aux Bouquins frappés ». Cet établissement est situé 47,
rue Jacques-Cœur, à la Roche sur Yon. Vous pouvez le
constater sur les photos, l'intérieur ressemble à s'y mé-
prendre à une librairie normale. Et pourtant....
Intrigué, j'ai posé quelques questions à la
personne de l'accueil. Elle m'a tout expli-
qué :
Ce lieu est nouveau. Je ne le connaissais pas. Depuis com-
bien de temps êtes-vous ici ?
Nous fêterons nos un an en décembre 2021. Vous ve-
nez d'entrer dans notre
librairie associative. Elle
émane de l’Association
des Paralysés de France,
France handicap, asso-
ciation qui a pour but de défendre les droits et d’accom-
pagner les personnes en situation de handicap ainsi que
leurs proches au quotidien. Une de nos missions est de
mettre en place des actions et des activités en Vendée,
(mais aussi sur tout le territoire national), afin de déve-
lopper le lien social entre adhérents, bénévoles, usagers…
C’est notamment pour cette raison que la bouquinerie
solidaire « Aux Bouquins Frappés » a vu le jour.
Mais alors, dites-moi ce qui a motivé une telle action.
Face à une demande grandissante de livres d’occasion,
dans une démarche éco-citoyenne en faveur de la planète
et pour lutter contre la surconsommation, l’équipe de la
Délégation de Vendée a décidé d’organiser à deux reprises
une collecte de livres dans le cadre d’une foire annuelle.
Au total, plus de 10 000 livres ont été donnés par des
particuliers, des entreprises, des collectivités. Les éditions
2018 et 2019 ont permis de réaliser des bénéfices non-
négligeables. Durant ces manifestations, de nombreux
clients ont exprimé le souhait de voir ces événements se
pérenniser . Certains désiraient devenir bénévole si une
librairie venait à ouvrir. C’est ainsi que le projet de la
bouquinerie « Aux bouquins frappés » est né.
Pouvez-vous m'expliquer votre fonctionnement ?
Nous fonctionnons à l’aide des dons de particuliers,
entreprises, collectivités, établissements publics, écoles.
L’équipe de bénévoles reçoit l’ensemble des livres gra-
cieusement déposés et s’occupe de les trier : seuls les livres
en très bon état sont mis en vente dans le local. Nous
classons les ouvrages par catégorie littéraire : romans, po-
liciers, bandes dessinées, science-fiction, jeunesse… Les
bénévoles peuvent ensuite prendre le temps d’accueillir
et de conseiller le public tous les après-midi de la semaine
et le samedi toute la journée.
Ainsi, pour prendre un exemple, si je débarrasse les étagères
de mes grands-parents, je peux vous apporter un carton
d'ouvrages ?
Tout à fait. Vous serez le bienvenu.
Je vois que vos prix de vente sont modestes. Dites-m'en plus.
La bouquinerie étant solidaire, le prix des livres est
fixé entre 1 € et 8 € maximum. La Délégation de Vendée
tient à ce qu’Aux Bouquins Frappés puisse permettre d’ac-
céder plus facilement à la lecture, et de façon plus géné-
rale, à la culture. Il nous faut des rentrées d'argent parce
que, dans leur grande majorité, des bénéfices financent
des actions locales auprès des personnes en situation de
handicap, et puisque les petits ruisseaux font les grandes
rivières...
J'ajoute que notre li-
brairie serait ravie de vous
accueillir comme nouveau
client ou bénévole ! N'hé-
sitez pas !
				Pierre Deberdt
Contacts
Tél : 06 71 73 31 88
mail : aux.bouquins.frappes85@gmail.com
blog : dd85/apf.asso.fr/auxbouquinsfrappes/
La librairie
« Aux Bouquins frappés »
13
Adeline Da Cruz, Aurélie Viollier
Adeline Da Cruz, Aurélie Viollier
Notre classe libérée
Notre classe libérée
Alba Capella, 120 p., 21,90 €
Alba Capella, 120 p., 21,90 €
Cet ouvrage porte en sous-titre " Une journée
avec  Aurélie et Adeline ". De façon concrète, il relate
effectivement le quotidien vécu en maternelle par deux
professeurs des écoles à La Genétouze (Vendée). Mais
bien plus qu'une journée, c'est le fruit de dix ans de re-
cherches pédagogiques et éducatives qui est, ici, mis en
lumière. Après respectivement 10 et 5 ans de routine,
Aurélie Viollier-Perrot et Adeline Da Cruz commen-
çaient à s'ennuyer dans leurs classes et aspiraient à un
renouveau. Leurs élèves, certains en difficultés, d'autres
passifs ou hyperactifs, les ont aussi poussées vers d'autres
méthodes pédagogiques. Elles ont alors décloisonné des
salles, échafaudé des îlots, fusionné leurs 2 classes, redes-
siné les contours d'un tableau blanc... Tout cela, petit à
petit, au fil d’incessantes observations, de recherches bi-
bliographiques, de formations en neurosciences et sur la
trace d'illustres pionniers de l'Éducation Nouvelle (Pia-
get, Montessori, Freinet).
Au bout du compte, une classe  libérée : autono-
mie des élèves, apprentissage par le jeu et la manipula-
tion,  respect  du rythme de chaque enfant, entraide et
émulation,  bienveillance. Un lieu où chacun  apprend,
s'épanouit dans un cadre créatif et joyeux, guidé par des
enseignantes passionnées. Belle récompense exprimée
par les parents : " J'ai vu mon petit garçon évoluer dans
un climat bienveillant, serein et confiant. Son implication
et sa motivation étaient fortes ". " Notre enfant est heu-
reux d'aller à l'école. Il cultive sa curiosité, son goût d'ap-
prendre et évolue à son rythme ".
La lecture de " Notre classe libérée " remplit de bon-
heur, donne envie de retourner  à l'école.  Cet ouvrage
illustré ne s'adresse pas seulement aux enseignants inté-
ressés par des pratiques alternatives mais aussi aux pa-
rents soucieux d'une éducation basée sur le respect du
rythme de l'enfant et de leur autonomie et à toutes les
personnes  curieuses de découvrir d’autres façons créa-
tives et fécondes.
Seule critique : le refus de m'inscrire pour la pro-
chaine rentrée. Bien que transposable à d'autres niveaux,
cette classe libérée est réservée aux élèves de maternelle !
				Gilbert Métivier
« Heureux d’aller à l’école »
PRIX de la Nouvelle
Société des Écrivains de Vendée
Notre organisons cette année un concours de nou-
velles ouvert à toutes et à tous. Oui vraiment, tout le
monde peut participer. Il suffit simplement de tremper
sa plus belle plume dans l’encre de l’imaginaire et de res-
pecter quelques consignes : autour de 3000 mots, une
phrase imposée à glisser habilement dans le texte, une
date butoir impérative pour l’envoi de son chef-d’œuvre,
et le tour est joué.
Où trouver le règlement et le bulletin de participa-
tion ?
Sur notre site internet : ecrivains-vendee.fr
À vos claviers et à bientôt pour la remise des prix.
Qui sait !
Luçon, PRIX
du premier roman
La mairie de Luçon (Dominique Bonnin, avec
Jean Philippe Charrier, Stéphanie Le Goff )organise un
concours du premier roman et met en place une master-
class pour soutenir les candidats.
« Les deux conditions sont de n’avoir jamais (ou peu)
publié et qu’il y ait un lien avec « Luçon »
Vous pouvez nous rejoindre jusqu’à la fin de l’année.
Le roman choisi sera édité chez Ella Éditions et tous les
participants se verront offrir 20 exemplaires de leur ro-
man.
Un samedi par mois, les candidats, actuellement 7, se
retrouvent à la maison Dumaine pour un programme va-
rié. Le matin, technique, outils et astuces pour démarrer,
camper ses personnages, développer son roman avec Jean
Philippe Charrier, Eveline Thomer (auteure de 22 ro-
mans et deux pièces de théâtre), et Corinne Girard qui a
publié un premier roman, (suite à une Masterclass), chez
Geste. Les après-midi tournent autour du patrimoine lu-
çonnais riche en histoire, en art et... en surprises.
Pour s’imprégner de l’âme de Luçon, visites de la li-
brairie indépendante Arcadie, du quartier Bourgneuf, du
quartier du Port, du cimetière et de ses 50 chapelles, du
jardin Dumaine, du château d’eau, de la cathédrale, du
marché de Noël à Luçon, mais aussi des après-midi avec
un éditeur, avec un écrivain, etc...
La remise des prix est prévue à l’automne 2022.
Contact Jean Philippe Charrier mairie de Luçon : pre-
mier.roman@lucon.fr
14
PRIX des Écrivains de Vendée 2020
Dominique Durand
et Christophe Dubois
lauréats
Dominique Durand
Prix des Écrivains
de Vendée 2020
Dominique Durand avait
été nominé deux fois dans la
sélection des Prix des Ecrivains
de Vendée. C'était déjà la re-
connaissance d'un talent au-
jourd'hui distingué. Son roman
" Effacé ", publié chez Ella, il-
lustre son intérêt pour le monde moderne, ses mystères,
ses complots, sa technologie redoutable. Son écriture in-
cisive sert une intrigue stupéfiante: Martin se voit littéra-
lement effacé de la société par une secte perverse qui en-
tend asservir le monde et qui abolit son existence même.
Christophe Dubois
Prix des Écrivains de Vendée - Crédit Mutuel
Océan
Il y a 80 ans, en mai 1940,
fuyant l'avancée de l'armée alle-
mande, 80 000 Ardennais se re-
plient, dans les pires conditions,
en Vendée, le département qui
les accueille selon le plan éta-
bli par les autorités. Chaque
commune ardennaise a donc sa
commune d'accueil en Vendée.
Christophe Dubois restitue ce
moment tragique à l'aide de do-
cuments et de témoignages dans
ce livre paru au CVRH. Un livre précieux pour l'Histoire
des deux départements, alors que la mémoire s'effiloche,
malgré les liens nombreux et vivaces qui se sont tissés au
fil des années.
Trois autres livres nominés
" Le chagrin de Marie " d'Odile
Berthomeau (Geste)
Un récit romancé autour
du destin tragique d'une jeune
fille du Bocage vendéen qu'un
amour impossible conduit
inexorablement à la maladie
mentale. Pendant l'Occupa-
tion, elle sera internée de force à
l'Hôpital de la Grimaudière, où
elle mourra de faim comme des
dizaines d'autres malades. Leur
mémoire est aujourd'hui hono-
rée dans l'enceinte de l'hôpital.
" Le Mystère Gilles de Rais "
d'Elie Durel (Le Petit Pavé)
Elie Durel propose une ap-
proche psychologique de Gilles
de Rais et de ses relations avec
Jeanne d'Arc dont il fut l'un des
plus proches et plus vaillants
lieutenants. Il avance que la per-
versité du seigneur de Tiffauges
rejoint la pureté de Jeanne dans
un accomplissement qui va sau-
ver le royaume de France.
" Prisonniers des ombres ", de
Gaëlle Charrier-Bretagne (Ella)
Une sorte de roman-feuille-
ton dont l'intrigue s'organise au-
tour de deux personnages, Hélène
et Elie, très proches l'un de l'autre
malgré leur différence d'âge. Elle
repose sur les prémonitions qu'ils
perçoivent et plonge dans les
catastrophes et les angoisses de
notre le 11 septembre, les attentats terroristes, le drame
du Queen Mary 2. Un suspense angoissant.
					GB
Les impératifs sanitaires ont im-
pacté la délibération du jury et la
remise des Prix des Écrivains de
Vendée 2020. Le jury a finalement pu se
réunir. La proclamation et la remise des
Prix ont eu lieu, en comité très restreint,
le 17 mars, à l'Hôtel du Département, au
cours d'une conférence de presse.
15
Jean Rousseau
Jean Rousseau
François Blanchet
François Blanchet
Pierre Mauger
Pierre Mauger
17 ans en 1940
17 ans en 1940
CVRH, 158 p. 13 €
CVRH, 158 p. 13 €
Pierre Mauger raconte sa guerre à ses deux amis qui l'interrogent. Pas de littérature,
ni d'envolées lyriques ou tragiques, les propos bruts. À 17 ans, il a décidé de continuer le
combat. Il est devenu l'agent de liaison du colonel Rémy.
Arrêté en 1942, ce sera la prison de Fresnes, la torture, puis la « succursale de l'enfer »,
le camp de Mauthausen. Pierre Mauger n'omet rien de ces années de jeunesse terribles
mais, et c'est la force de ce livre, il se cantonne aux faits, sans haine ni règlement de
comptes. Il dit. Il a survécu. Il ne se prend pas pour un héros. Il a fait ce qu'il devait faire.
Et son témoignage y prend une force terrible. (Centre vendéen de recherches historiques)
				 							
								Yves Viollier
Les Prix 2021
de la Société des Écrivains
de Vendée
sont remis le 7 décembre
au Conseil départemental
de la Vendée
PRIX des Écrivains de Vendée 2021
Gwenaël BULTEAU
Gwenaël BULTEAU
La république des faibles
La république des faibles
La Manufacture des livres, 365 p., 19, 90 €
La Manufacture des livres, 365 p., 19, 90 €
Dès les premières lignes, le lecteur est au parfum. Le roman est policier et noir, bien
noir. Policier certainement, car le commissaire Jules Soubielle est fermement décidé à ne
pas capituler devant le mystère de la disparition d'un enfant. Noir parce que le lecteur
arpente les ruelles mal éclairées de la Croix Rousse, dans le Lyon de la fin du 19° siècle,
noir aussi comme les desseins qui agitent les tueurs d'enfants, noir encore à l'image des
anti-dreyfusards acharnés et les politicards de tout poil, noir comme les nippes des men-
diants et les sarraus des ouvriers qui hantent les quartiers populaires de la cité.
Pourtant, très vite, le sordide passe au second plan. Il laisse la place à un intérêt his-
torique documenté, à une qualité d'écriture et de verbe remarquable, à une construction
astucieuse qui relance le suspense à chaque page.
Pour un coup d'essai, (un premier roman), Gwenaël Bulteau réalise ici une perfor-
mance qu'il convient de saluer.
								Pierre Deberdt
La rédaction de la revue et le jury
des Prix des Écrivains de Vendée ont
souhaité reprendre leur rythme de
croisière avec la parution de la revue
en décembre le jour de la remise des
Prix au Conseil Départemental.
Ils sont heureux de vous présen-
ter ici le résultat du vote :
Prix des Écrivains de Vendée
Prix des Écrivains de Vendée
Crédit Mutuel Océan
16
Bernard Thibaud
Bernard Thibaud
Les brumes de Locardic
Les brumes de Locardic
Ella, 310 p., 19 €
Ella, 310 p., 19 €
Bernard Thibaud signe avec ici un premier ro-
man très attachant. Ce n’est pas « coup de foudre
à Nothing Hill » mais à Montmartre. Bien ficelée,
cette histoire sentimentale ne sombre pas dans la
mièvrerie pour raconter les déboires amoureux de
Simon, célibataire de 43 ans, raide dingue pour la
première fois de sa vie d’une jeune artiste peintre.
Des faubourgs de Montmartre jusqu’à la lande bretonne, terre de lé-
gendes, en passant par le Liban. Une jolie écriture, simple et fluide, avec
des personnages que l’on a plaisir à suivre, un récit qui tient en haleine.
Un roman que je recommande. Je serai ravie de découvrir le prochain.
				Marie-France Bertaud
Magnus Latro
Magnus Latro
Varcolac
Books on demand, 282 p., 13 €
Books on demand, 282 p., 13 €
Un thriller qui vous irritera peut-être, l’au-
Un thriller qui vous irritera peut-être, l’au-
teur fait peur mais n’a pas peur de dire les choses.
teur fait peur mais n’a pas peur de dire les choses.
Magnus Latro, Ludovic Robet est Vendéen. Cela se
Magnus Latro, Ludovic Robet est Vendéen. Cela se
lit très fort et s’apprécie même si ce n’est pas a priori
lit très fort et s’apprécie même si ce n’est pas a priori
la tendance politiquement et socialement correcte.
la tendance politiquement et socialement correcte.
«
« La fabrique des bâtards
La fabrique des bâtards », son premier roman,
», son premier roman,
déjà très marqué et audacieux, dénonce les dérives
déjà très marqué et audacieux, dénonce les dérives
actuelles et leurs conséquences : un monde chaotique, anarchique, ins-
actuelles et leurs conséquences : un monde chaotique, anarchique, ins-
table, explosif, terroriste. Irréel mais bien d’actualité. L’homme-loup des
table, explosif, terroriste. Irréel mais bien d’actualité. L’homme-loup des
landes, «
landes, «Varcolac
Varcolac » , est de la même veine.
» , est de la même veine.
							
							JR
JR
Virginie
Virginie
Barreteau
Barreteau
Ceux des marais
Ceux des marais
Inculte, 200 p.,
Inculte, 200 p.,
14,90 €
14,90 €
Les habitants
des marais survi-
vent au gré de l'eau
montante et des
tempêtes, une eau terrifiante qui s'infiltre
dans les bourrines jusqu'aux cuisses, sans
pudeur, même les jours de deuil.
L'écriture est maîtrisée, belle et crue,
poétique, parfois comme un couplet
d'une chanson de Brel :
" Elle, aux doigts nerveux qui n'arrê-
tent pas de se recoiffer tout le temps, avec
de minuscules gestes compulsifs comme des
pattes de chats qui rebondissent, avec le
bruit des ongles sur son crâne, Elle assise sur
ses os et presque chauve et blanche surtout,
presque jaune comme la pièce ici, comme le
plâtre et la chaux, ou le talc un peu vieilli,
humide, c'est la mère qui se tient dans
l'angle. "
L'histoire est belle, mosaïque d'un
quotidien difficile dans les brumes et
l'humidité. Dans les années 1960, le
docteur sillonne les eaux limoneuses du
marais sur sa plate à la rencontre d'une
population miséreuse et isolée, réduite
à quelques poignées de familles ; il fait
office de vigie autant que de guérisseur,
accoucheur, psychologue. Passionné de
photographie, il a l'étrange manie de
faire poser ses patients pour lui, comme
s'il cherchait à ausculter à la fois l'inté-
rieur et l'extérieur des êtres. Il est le té-
moin de leur vie intime, le gardien de
leur mémoire et le révélateur des troubles
qui circulent entre les corps.
La disparition mystérieuse de Pacot
perturbe le cours immuable de ce micro-
cosme !
Un roman en clair-obscur où perce
une lumière discrète et obstinée, à l'image
de l'éclat du flash photographique qui ré-
vèle la fragilité et l'archaïque entêtement
des existences humaines.
		 Eveline Thomer
Florence Regourd
Florence Regourd
Marie-AugustineGaboriaud
Une Vendéenne dans la Commune de Paris
VdL, 127., 1€
Uune biographie romancée où l’imagina-
tion de l’auteur, Florence Regourd, se mêle à des
faits véridiques étayés par un excellent travail
d’historien(ne).
18 mars 1871 : Soulèvement du peuple de Pa-
ris. Première journée de la Commune. Les Prussiens sont encore aux
portes de la capitale et le gouvernement de Thiers veut désarmer la Garde
nationale. Aux parisiens se sont joints des provinciaux comme Marie-
Augustine Gaboriaud, lingère venue d’Ardelay près des Herbiers, et son
mari Jules Chiffon, un tailleur de Pierre de la Côte d’Or. Deux mois plus
tard, l’insurrection de la Commune de Paris s’écroule dans la répression
de la Semaine sanglante. Marie-Augustine vit les événements sur les bar-
ricades. Elle est emprisonnée aux Chantiers de Versailles, condamnée et
déportée en Nouvelle-Calédonie. Louise Michel la cite à ses côtés dans
ses souvenirs. Malgré l’amnistie, un destin tragique s’est acharné sur Ma-
rie-Augustine et son mari.
			 		 J. Bernard
Les autres nominés
pour les Prix de la Société des Écrivains de Vendéee
17
Refuge
de Grasla
PRIX
Charette 2021
Montaigu
Je vous aiderai à vivre, vous m’aiderez à mourir,
Nathalie Saint-Cricq (L’Observatoire)
L’amitié amoureuse entre Georges Clemenceau et
Marguerite Baldensperger, de quarante ans sa cadette.
Relisant les 668 lettres que le Tigre adressa à son amie,
elle recompose cette extraordinaire aventure sentimen-
tale et littéraire qui illumina les dernières années du Père
la Victoire.
Doucement renaît le jour, Delphine Giraud
(Fleuve-éditions)
Pourquoi les parents de Mat, un petit garçon té-
traplégique ont-ils si longtemps caché son existence ?
Connie, la fleuriste de Vouvant, découvre jour après jour
le destin tragique de son petit frère et s’efforce d’en per-
cer les mystères.
Ces autres lieux qui ont fait la France, François
Guillaume Lorrain ( Fayard)
Voyage à travers notre pays, en passant par des lieux,
parfois très méconnus, qui ont pourtant fait son histoire.
Que s’y est-il passé de si important, comment sont-ils
aujourd’hui? Ainsi en va-t-il des chemins sanglants de la
Virée de Galerne, de Nantes, ville catholique et négrière,
ou encore de Bordeaux, trois fois capitale de la France.
Le mystère Richelieu, Philippe Le Guillou
(Robert Laffont).
Ébloui par le célèbre portrait de Richelieu, peint par
Philippe de Champaigne, l’auteur livre, de tableau en
tableau, le portrait de cet homme énigmatique et redou-
table qui fut évêque de Luçon. Un homme d’ombre et
de lumière, de complots et de coups d’éclat, une grande
figure de l’Histoire de France, un prélat de campagne
devenu le principal ministre de Louis XIII.
Vendée 93, Thierry Lehideux (Pays et Terroirs)
Qui étaient vraiment les parents de Victor Hugo,
son père, le général Victor Hugo, et sa mère, Sophie Tré-
buchet ? Mon père, vieux soldat et ma mère vendéenne,
comme l’écrit l’immense écrivain ? Pas vraiment. Thierry
Lehideux corrige le portrait du massacreur révolution-
naire dont Victor Hugo absout sans vergogne les crimes.
Il décrit aussi l’insurrection bretonne contemporaine des
guerres de Vendée.
Printemps du livre
de Montaigu
Il va rouvrir ses portes
les 1, 2 et 3 avril 2022,
pousser les murs
et investir le centre-ville !
C'est Antoine Chéreau, prési-
dent de la communauté de com-
munes qui le dit : « En 2019, lors
de sa dernière édition, le Printemps
du livre était arrivé à saturation ».
Quelque 45000 visiteurs, 250 au-
teurs, le contexte sanitaire oblige,
il fallait faire quelque chose. Désor-
mais, la ville s'offrira comme une
scène ouverte aux auteurs et à leurs
œuvres.
«  Nous avons l'ambition que le
Printemps devienne un véritable fes-
tival du livre, toujours plus littéraire,
accessible et populaire. »
Lieux de rencontres diversifiés,
conférences, spectacles, rencontres,
performances, place de la Mairie,
médiathèque Calliopé, parc des Ro-
chettes, théâtre Thalie...
Les visiteurs pourront voguer
d'un univers à un autre, un service
de navettes gratuites sera mis en
place. Les commerçants du centre
ville seront aussi de la partie. Toute
la ville célébrera le livre.
Rendez-vous au prochain Prin-
temps, pour la fête !
		 Yves Viollier
18
Napoléon en scène
au théâtre du Pont-Morineau
Bonaparte étant revenu d’Egypte,
il est passé à La Roche-sur-Yon en
toute intimité !
Dans le cadre des animations yonnaises
prévues par la municipalité du chef-lieu autour
du bicentenaire de la mort de Napoléon, la salle
du Pont-Morineau était pleine le dimanche 31
octobre.
À l'affiche : Pourvu que ça dure !
Cette pièce d'une heure est signée Joël Bon-
nemaison. Et si le fond historique est vrai (la ve-
nue de Napoléon à La Roche-sur-Yon en 1808),
le reste est avant tout une comédie qui prête à
rire des bons mots et de la mise en situation de
l'empereur (joué par Bruno Cardou). Une co-
médie ironique, déjantée même, mise en scène
par Jean-Marc Dubranna, qui y joue aussi, avec
sa troupe de Sainte-Pazanne, soit 11 comédiens
sur scène, dont Alain Gemehl (Fouché), Mi-
chèle Bonnemaison (Letizia), Marc Lambrechts
(l'espion Gilbert de Mallièvre)...
À la fin du spectacle, Joël Bonnemaison a
été chaudement salué par le public et par toute
la troupe.
				PhilG
Les Tréteaux de l’Automne
Festival de théâtre amateur
de La Tranche sur mer
“ Vous avez dit amateur ”
Après une année d’interruption, “ Les Tréteaux de l’Automne
” ont “ refleuri ” si l’on peut dire – s’agissant de cette saison.
Treize spectacles dans la semaine, avec toujours l’éclectisme de
bon aloi exigé pour les organisateurs, au nombre desquels on re-
trouve le créateur des Tréteaux, Joël Bonnemaison, et son équipe.
Cette année 2021 Michallik, Buard, Roger-Lacan, Lindsay,
Harris, et le magnifique Tchekhov, étaient présents. À côté d’eux,
les très méritants auteurs indépendants et bien sûr amateurs,
comme il ied à cette manifestation, qui ont pu voir leurs œuvres
jouées sur les planches des “ Floralies ”, le palais des délices pour
les amoureux du théâtre en Vendée.
Le public lui aussi était en rendez-vous de ce Festival amateur,
qui proposait, ce mois de novembre un programme de haute te-
nue. Public fidèle qui ne cachait pas cette année encore, une réelle
satisfaction pour ce rendez-vous sur les planches des “ FLoralies ”
planches de l’Automne qui complètent bien les planches à voiles
de l’été.
Treize ans déjà
Treize ans déjà, que dans les locaux du Pavillon de l’Aunis,
naissait le Festival et en même temps que le concours, de théâtre
amateur de la Tranche sur mer.
C’était en l’an 2008 ! Une nouvelle équipe municipale, un
maire audacieux, un projet culturel...
“ Et si on réunissait des amoureux du théâtre, qui présenteraient
au public des œuvres connues, et des œuvres inédites. Tous les genres de
la spécialité, toutes les fantaisies, tous les talents...
Les Modernes, les Anciens, les Classiques, les Nouveaux. Il faut
de tout pour faire un monde... Il faut de tout pour réunir un vrai
spectacle de théâtre amateur ? ”
Et çà a marché !
Treize années plus tard, même s’il n’y a plus le pot final et
convivial au bar des Floralies l’empathie, voire l’enthousiasme du
public n’a pas faibli, le moins du monde. Ni non plus le plaisir re-
nouvelé des troupes à jouer et rejouer chaque année à La Tranche
sur mer
19
THÉÂTRE
Gagnants du festival de
théâtre de La Tranche 2021
avec nominés
Prix de la tulipe d'or
Pochette surprise – la troupe
Mezzoreilles Les Sables d'Olonne
Landru ou la femme au foyer– Cie Grains de
Sel de l'Île d’Olonne
Les gens biens – la troupe Mi-Sèvre Mi-Rai-
sin de Rezé
Intras Muros – Cie Théâtre de Clisson
Prix du meilleur comédien
Gildas Bodin dans La Porte à côté Cie Les Baltimbanques de Clisson
Maxime Charbonneau dans Demande en Mariage pour la troupe À tour de rôle
Notre Dame des Landes
Jean Paul Hamel dans Landru pour Cie Grains de Sel de l'Île d’Olonne
Alain Gemehl dans Intra Muros du Théâtre de Clisson
Pascal Bénizeau dans le rôle de Romain pour Pochette surprise La troupe
Mezzoreilles Les Sables d'Olonne
Prix de la meilleure comédienne
Claire Brandet dans le rôle de l'avocate de la défense dans Landru ou
la femme au foyer pour la Compagnie Grains de sel de l'Île d’Olonne
Sarah Delanoë dans La Règle de 3 pour la Compagnie Sable et Sel de la Bernerie
Solène Ameur dans La Demande en mariage pour la troupe À tour de rôle Notre
Dame des Landes
Béatrice Lebrun dans le rôle d'Elle dans La porte à Côté pour la Cie
Les Baltim-
banques Clisson
Prix de la mise en scène
Thyna Valais et Lucas le Floch dans Rouge pour 1 R 2 Jeu St Herblain
Jean Marc Dubrana pour Demande en mariage compagnie À Tour de Rôle de
Notre Dame des Landes
Emmanuel Tudeau dans Intra Muros pour le théâtre de Clisson
Danielle Maxent dans Sec et Sans glace pour les Amateurs du Gestuaire à St
Herblain
Delphine Lamand et Danièle Rialland dans plus loin que loin troupe C'est à
dire de Rezé
Prix du Meilleur texte ou adaptation
Karl Brocyoire pour Qui va là – troupe Chantier de Chaillé sous les Ormeaux
Jean Audouin pour Espaces troupe Sentimensonges de Nantes
adaptation des Glaciers grondants pour Sec et Sans glace compagnie Les Ama-
teurs du Gestuaire
Prix des meilleurs costumes
Demande en mariage – la troupe À tour de Rôle Notre Dame des
Landes
Sec et sans glace – Les Amateurs du Gestuaire de St Herblain
Qui va là – troupe Chantier de Chaillé sous les Ormeaux
Landru – Compagnie Grains de Sel L'Île d’Olonne
Au total, plus de 150 pièces ont
été proposées au parterre. Jamais deux
fois la même. C’est toute une antho-
logie du théâtre que “Les Tréteaux de
l’Automne” ont offert aux passionnés
du genre, devenus des fidèles du côté
Cour et du Côté Jardin.
De quelques Joyaux
On ne peut passer sous silence
quelques joyaux interprétés lors de ce
cru 2021 “ Sec et sans glace ” c’est du sé-
rieux... un genre ” Le sérieux ” comme
un autre. Cette comédie aborde l’ac-
tualité brûlante du dérèglement clima-
tique et la réaction intime de chacun
avec la nature.
“ La Porte à côté” c’est moins “
sérieux ” c’est plus actuel de Fabrice
Roger-Lacan. Elle est psy. Lui vend des
Yaourts. Ils sont voisins de palier, Ils se
détestent cordialement, et vont adorer
se détester. Comme des millions de cé-
libataires perdus dans la ville, ils explo-
rent furtivement les sites de rencontre
à la recherche de l’amour.
“ Landru ou la Femme au foyer ”
Déjantée... l’histoire d’un procès qui fit
grand bruit, au début du 20ème siècle.
Celui d’un tueur en série, avec onze
victimes, (uniquement des dames) qui
brûlèrent après avoir été assassinées,
dans le foyer d’une cuisinière.
“ Demande en mariage ” du ta-
lentueux Anton Tchekhov, et en cos-
tumes. Cette rencontre entre une mère,
sa fille et le soupirant, est un bijou de
drôlerie qui entraîne le spectateur dans
un tourbillon de ridicules, démasqués
impitoyablement par Tchekhov et
aussi vrais aujourd’hui qu’à l’époque.
On ne saurait les citer tous !
70 comédiens cette année, à se lâ-
cher face à une salle avide de les écou-
ter, et la complicité était palpable entre
les “ debouts ” sur les planches, et les
“ assis ” dans la salle.
À la vérité, tous en scène, pour
frapper les trois coups des “ Tréteaux
de l’Automne ” et du théâtre amateur.
			M. H.
20
DIEU A CHOISI
BELMONDO
Mort à l’âge de 88 ans
en septembre 2021,
Jean-Paul Belmondo n’avait pas de lien
avec la Vendée si ce n’est le film
« Dieu a choisi Paris », que réalisa
le natif de Nesmy, Gilbert Prouteau
Non, Bébel n’a jamais tourné en Vendée, ni peut-
être même jamais mis les pieds. Mais il a bien accordé
une semaine de tournage au metteur en scène vendéen.
En 1966. Dans un film de longue haleine constitué de
très nombreuses archives relatant Paris durant la première
moitié du XXe
siècle, quand elle était capitale culturelle
du monde. Des images d’archives dans lesquelles sont
mélangées des images de fiction. Un procédé qu’a en
quelque sorte inventé Prouteau (avec son premier long
métrage « La vie passionnée de Clemenceau » en 1953)
même s’il estimait qu’on « n’invente rien ! Mais on réin-
vente »…
Grâce à Paul, son père, en 1966, Belmondo
est déjà célèbre
Tourner avec Prouteau ne l’intéresse abso-
lument pas
Oui, mais il y a son père, le sculpteur Paul Belmon-
do, avec lequel Gilbert Prouteau est très pote. Et c’est
Paul qui dira à son fils : « Jean-Paul, tu ne peux pas refu-
ser de rendre ce service à mon ami ! »
CINÉMA
 Bébel et Prouteau
Bébel obéira à ce père qu’il aimait tant. Pour la petite
histoire, le sculpteur Paul Belmondo est celui qui refit
la tête de Clemenceau sur la statue de Sainte-Hermine,
qu’avait décapité l’occupant allemand. Paul fit aussi l’ob-
jet d’une exposition au Conseil Général de la Vendée voi-
là deux ou trois décennies. Et désormais, un musée porte
son nom à Boulogne-Billancourt, grâce à Jean-Paul.
Revenons à « Dieu a choisi Paris ». Une semaine de
tournage pour un cachet dérisoire. « Mais une prise suffi-
sait », racontait Prouteau. Et l’ambiance sur le plateau de
tournage ? « La grosse déconnade ! Dans cette discipline
où je me suis pourtant illustré, Jean-Paul était plus fort
que moi. C’était aussi sa façon de se concentrer »…
Film maudit puis miraculé
Très long à monter, «  Dieu a choisi Paris  », long-
métrage de 90 mn ne sort qu’en 1969. Une avant-pre-
mière est orchestrée en présence d’André Malraux, qui se
montre enthousiaste.
Puis c’est le drame, juste avant sa sortie officielle : les
laboratoires LTC  brûlent. Le film aussi. Plus rien. « J’ai
bu du pastis pur durant trois mois ! » narrait Prouteau.
Puis c’est le miracle en 1986, 17 ans plus tard. Une
résurrection, même : on a retrouvé deux bobines du film
en déménageant la cinémathèque de Montréal, au Qué-
21
bec. Incroyable. Le film est diffusé au Centre Pompidou, puis dans toute
la France, à la télévision... Tandis qu’à la fin des années 1990, quant on
prépare une commercialisation de dix DVD avec Bébel à l’affiche, celui-
ci impose « Dieu a choisi Paris » dans la sélection.
Aussi, quand les médias locaux ont réagi à cette « info de proxi-
mité » (Nov FM, Télé Sèvre-et-Maine, RCF Vendée), ils pouvaient évi-
demment titrer : Dieu a choisi Bébel !
					Philippe Gilbert
22
Cerizay,
nid d’histoire et de culture
Le salon du livre de Cerizay, au domaine de la
Roche les 11 et 12 septembre dernier chez nos amis
des Deux-Sèvres, était orchestré par l’association His-
toire et Culture en Bocage. Une troisième édition après
le château de la Durbelière en 2019, et le château de la
Flocellière en 2020. Un demi-millier de personnes s’est
déplacé sur ces deux jours ensoleillés. « Nous sommes un
peu déçus, nous attendions plus de monde », constatait
Armand Bérard, une des chevilles ouvrières de l’associa-
tion organisatrice. Mais le temps qui incitait à filer vers
l'océan et le passe sanitaire ont probablement contribué
à une certaine désaffection.
N'empêche, ceux qui sont venus n'ont pas eu à le re-
gretter tant l'ambiance était coole et sereine, avec diverses
animations, ateliers, débats, remises de prix, bénévoles
sympas et rigolards...
Guérin-Simonnaud
Prix La Rochejaquelein
Outre le Prix Gilbert-Prouteau, a été remis durant
cette manifestation le Prix La Rochejaquelein. Un Prix
remporté par une charentaise, Monique Guérin-Simon-
naud, 67 ans, pour son ouvrage
Jacquette Blanchard, meunière
au Pin (1731-1804), paru chez
Pays et Terroirs.
Ou l’histoire de la vie d’une
femme courageuse, qui luttera
toute sa vie contre l’adversité,
un des-
tin semé
d ’ e m -
bûches, jusqu’aux Guerres de
Vendée... Ouvrage paru en 2019.
Depuis, Monique Guérin-Simon-
naud a publié (en 2021), Théo-
tiste Bremond, grand-mère du
Pin (1790-1871), toujours aux
éditions pays et Terroirs. Cette au-
teure a toujours considéré le bo-
cage bressuirais comme sa seconde
patrie.			
Viollier et Boisumeau
lauréats
du Prix Gilbert Prouteau
Le dimanche 12 septembre 2021, au salon du livre
de CERIZAY, a été remis le prix Gilbert-Prouteau, créé
en 2015, trois ans après la mort (à 95 ans) de cet artiste
(écrivain, metteur en scène, poète surtout, également
sportif de haut-niveau...)
Les conditions pour recevoir cette récompense sont
toujours les mêmes : avoir connu Prouteau, avoir lu un
de ses livres et vu un de ses films. Cerise sur le gâteau :
le(s) récipiendaire(s) ne sait pas qu'il va le recevoir.
Yves Viollier et Claude Boisumeau (natif de Ceri-
zay!) se sont fait surprendre et l'ont reçu pour cette année
2021, succédant au palmarès à Régine Albert (en 2020 à
Grasla). L'un et l'autre se connaissent bien, ils ont mis en
marche le Printemps du livre à Montaigu.
Pas rien ! Yves Viollier a profité de ce moment pour
rappeler « l’immense bonhomme » que fut le natif de
Nesmy : « à Paris, on a longtemps vu Prouteau comme
celui qui allait devenir le génie littéraire de la seconde
moitié du XXe
siècle. Et puis,
il s’est dispersé. Gilbert était
un surdoué encombré par ses
facilités ».
Ce qui le résume bien !
Pour rester avec ce surdoué,
une rue porte désormais son nom
à Saint-Martin-des-Tilleuls, dans
le haut-bocage
				
		PhilG
Aux côtés d’Armand Bérard , Claude Boisumeau, Yves Viollier,
Monique Guérin-Simoneau (Prix La Rochejaquelein 2021)
Débat très animé
sur les Guerres de Vendée,
animé par
Sébastien BAUGEAUD
(au milieu)
ET ENCORE !
23
Hommage à la FM, ce quadra...
Les radios FM ont eu 40 ans cette année
2021
La première est Radio-Vendée,
sous l'impulsion des frères Frimaudeau, en octobre
1981, née dans dans un grenier des Halles de la Roche-
sur-Yon. Suivront Alouette FM en novembre 1981, Ra-
dio 102 aux Sables d'Olonne, RCL toujours aux Sables
en 1982, Platine 95 à Aizenay, Radio-Pictons dans une
modeste pièce du « château » du Langon...
Quarante ans plus tard
le paysage s'est modifié, certaines ont disparu,
d'autres sont nées, sur la FM, mais aussi sur le web,
comme Dig-Radio, à Saint-Georges-de-Montaigu. Et
puis, il y a RCF, dont l'implantation vendéenne est située
au diocèse, rue Joffre, à la Roche-sur-Yon.
De Pictons à RCF
Ghyslaine Loriou y est depuis 1995, alors que RCF
s'appelle encore Parabole Vendée. Animatrice salariée.
Originaire des Moutiers-sur-Lay, Ghyslaine a mis le pied
à l'étrier à Luçon, dans la station Radio-Pictons. Elle est
recrutée comme emploi solidaire (TUC) en 1988, y suit
un stage d'animation, passera derrière les manettes. Mais
en 1989, elle change d'orientation, avec un emploi plus
conséquent, auxiliaire à l’hôpital Mazurelle, puis secré-
taire chez un vétérinaire... Jusqu'à ce que le démon de la
FM dont elle avait été inoculée ne la rattrape.
Elle occupera plusieurs créneaux, dont les matinales.
« Il faut se lever de bonne heure mais j'aimais bien ».
Animatrice, cela veut aussi dire qu'elle est à la technique,
derrière les manettes. « C'est un métier ! », sourit-elle.
Cette année, elle était le plus souvent sur le créneau
11h-12h30 ; ainsi que le 18h10-20h30, sans oublier de
préparer la programmation du lendemain. Des évolu-
tions, elle en aura vu, « de la cassette à la bande coupée,
du mini-disk au montage sur ordinateur. Et ce n'est pas
fini ».
Ainsi, la liaison numérique sera obligatoire en 2023...
N'empêche, pour Ghyslaine, « la FM reste d'actua-
lité. Il faut garder une dynamique de proximité. C'est
vital ». Elle ajoute même qu'il « faut la cultiver ! »
NOV FM, des retours motivants
À Saint-Gervais, soit à une encablure de Challans, en
plein pays maraîchin, sur le 93.1, la radio locale du nord
ouest Vendée (Nov) a fait son bonhomme de chemin de-
puis sa création en 2004. Avec Arnaud Guittot et Em-
manuelle Mezerette aux manettes à l’heure des matinales.
Tout est millimétré par « le conducteur », comme ils
l’appellent, un automate qui gère la succession de la mu-
sique, la pub, le bulletin météo, l’info nationale envoyée
par l’AFP-audio… Et la locale, le cheval de bataille de
toute radio de proximité qui se respecte. Les voix sont
claires, toniques, limpides. Les deux salariés échangent
du tac-au-tac... « Nous formons un duo complice », lâ-
chent-ils entre deux courtes pauses. « On travaille vite,
c’est indispensable ».
Tandis que le troisième homme, Thierry David,
prend le relais pour le reste de la matinée et en fin d’après-
midi. Comme Ghyslaine Loriou à RCF.
Il arrive aussi que Nov FM transporte ses studios !
Elle se décentralise, notamment sur la fameuse foire des
Minées en septembre à Challans. Au début de l'été, elle
s'est même déménagée sur un bateau, en baie de Bour-
gneuf et sous le pont de Noirmoutier, pour recevoir ses
invités à l'occasion des 40 ans de la FM. « Plus que ja-
mais, notre assise territoriale du nord-ouest Vendée est
forte et nous avons beaucoup de retours. Les auditeurs
nous le rendent bien. C'est très motivant », assure Em-
manuelle.
Associative, de catégorie 1, la radio a désormais pour
président Adrien Giraudet. Le financement ? La moitié
grâce aux communautés de communes du nord-ouest
vendéen. Ce financement supporte également une aide
du FSER (fond de soutien à l’expression radiophonique)
et 20 % de pub, pas plus en catégorie 1.
Tandis que Thierry David, qui a connu naguère
Gilles Joly, pronostiqueur hippique à Radio-Pictons,
aime le citer : « il disait que la FM, et la radio en général,
est un livre audio ».
					PhilG
Ghyslaine Loriou aux manettes à RCF
Thierry David, Arnaud Guittot et Emmanuelle Mezerette,
le trio de choc de Nov FM.
24
Le Rallye du Patrimoine nous avait promenés l’an-
née dernière sur les rives du Lay à l’Assemblée des deux
Lay puis à la Chevillonnière.
Cette année, c’était la région de Montaigu, égale-
ment propice à des étapes riches en activités diverses.
J’espère que les responsables de la réserve ornitho-
logique des Boucheries aux Landes Genusson nous par-
donneront d’y avoir organisé un « Tir aux pigeons ».
Ce n’était pas une provocation et nous les remercions
encore même si nous avons finalement caché nos cara-
bines derrière un bosquet protecteur.
Le pavillon des dames
à Montaigu
La Lande
L’ Échasserie
La Boucherie
La Raslière
La Gestière
Rallye du patrimoine 2021 autour de
Montaigu
La Fortécuyère
25
Adhésion à l’association, 15 €
Vendée Historial
allée Paul Bazin
85170 Les Lucs sur Boulogne
amisvendee-historial.com
contact@amisvendee-historial.com
ÉchosMusées
ÉchosMusées
amis de l’Historial de la Vendée
amis de l’Historial de la Vendée
Ces derniers mois n’ont pas été favorables au rassem-
blement ni aux sorties.
Les adhérents de Vendée Historial ont tout de même
tenu leur assemblée estivale et leur assemblée générale,.
visité les expositions de l’Historial et pu se retrouver lors
des rallyes du patrimoine et, en octobre dernier, à Jard.
Ils ont pu aider le Musée pour de petites acquisi-
tions, des affiches pour l’exposition Patrimoine, et aider
à recevoir les dessinateurs de BD lors de leur venue cet
automne, les 23 et 24 octobre.
Adhérents en cavale...
Affiche, La mort de Barra
Naissance d’un nouveau festival :
L’Histoire, à travers la BD
Autour d’une dizaine d’auteurs, dessins en live, spec-
tacle, animations, échanges, ateliers, dédicaces, avec une
soirée étoilée sur le thème de la BD le samedi à 19 h. En
partenariat avec la Mystérieuse Librairie Nantaise.
Cendrier Fleury-Michon
26
Pierre Gilbert et
les Lefèbvre d’Herbomez
nous invitent à Jard :
L’église
Le Lieu Dieu
Le logis Sainte-Anne,
présentation
de coiffes miniatures
vendéennes
27
EXPOSITION
« Sur les traces des Gaulois
et des Romains en Vendée »
Exposition présentée à l’Historial de la Vendée du 20 novembre
2021 au 20 février 2022
L’exposition « Sur les traces des Gaulois et des Romains en Vendée », présentée
par le Département de la Vendée du 20 novembre au 20 février 2022 à l’Historial
de la Vendée, décortique les idées reçues sur les Gaulois et les Romains et dévoile
comment nos connaissances sur l’occupation de la Vendée antique ont considéra-
blement évolué ces dernières années grâce aux nouvelles méthodes et aux récentes
découvertes des archéologues.
Entre actualité de la recherche archéologique et relecture des découvertes an-
ciennes, l’exposition propose une synthèse de plus d’un siècle de recherches archéo-
logiques dans le département. Les fouilles menées depuis plus de 30 ans par l’Insti-
tut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) et le Département
Restitution du four des Clouzeaux et de la chaîne
opératoire de la fabrique de tuiles
Dessin : O.-M. Nadel, 2020
28
de la Vendée, ainsi que l’étude des collections conservées au sein du dépôt
archéologique départemental de l’Historial apportent un éclairage nouveau
sur les hommes et les femmes qui peuplaient la Vendée durant l’Antiquité.
Une exposition accessible et sensible
À travers une scénographie inédite, l’exposition offre la possibilité de
découvrir de manière originale toutes les facettes de la vie quotidienne de
nos ancêtres. Des objets exceptionnels mis au jour depuis plus d’un siècle
dans le département sont réunis pour la première fois accompagnés de col-
lections provenant de nombreux prêteurs dont plusieurs grandes institutions
nationales (BNF, Musée d’Orsay…). Des espaces familles sont spécialement
conçus pour que les visiteurs puissent expérimenter les gestes de l’Antiquité
(ouverture d’une serrure antique, toiture antique) et des archéologues (céra-
mo-puzzle, observation au microscope). Des reconstitutions virtuelles, des
illustrations archéologiques et de nombreux médias permettent également
au public une découverte vivante et animée de l’exposition. Des animations
pour adultes et enfants sont également proposées par le Département de la
Vendée, pour faire découvrir de manière ludique et originale toute la richesse
du patrimoine archéologique.
Conçu par la Conservation des Musées et des Expositions du Départe-
ment de la Vendée, l’exposition a pu voir le jour grâce au partenariat réalisé
avec l’Institut natio­
nal de recherches archéologiques préventives (Inrap),
l’Université de Nantes et le Service régional de l’ar­
chéologie des Pays de
la Loire (SRA). La présentation inédite au public des découvertes récentes
Gourde en fer et bronze
Le Bernard, Troussepoil,
puits II
Fouille F. Baudry, 1860-1864
H. (avec anse) 19,5 cm, l. 13 cm
Ier - IIIe s. apr. J.-C.
© Patrick Durandet
29
tout comme la synthèse des connaissances accumulées
depuis plus d’un siècle sont le résultat d’un long travail
de recherches et d’études menées par les nombreux cher-
cheurs et spécialistes qui ont collaboré à la réalisation de
ce projet unique.
			Karine VIEILLE
			 Chef de projets d’expositions
			 Action Culturelle /
			Secteur Programmation,
			 Conception des Expositions
Un catalogue d’exposition richement illustré
Pour compléter l’exposition « Sur les traces des Gau-
lois et des Romains en Vendée », un catalogue publié par
le Département de la Vendée dresse un bilan de la re-
cherche archéologique sur le département, du VIe s. av.
J.-C. au VIe s. apr. J.-C.
La multiplication du nombre d’opérations archéo-
logiques, liées aux travaux d’aménagement, ont en effet
considérablement enrichi la carte archéologique et nos
connaissances du territoire ces 30 dernières années. De
nombreuses découvertes, encore inédites, sont ainsi pré-
sentées dans cet ouvrage de 256 pages richement illustré.
L’ouvrage s’organise autour d’articles généraux et de
focus sur un objet, un site ou une expertise. Des pho-
tographies des objets archéologiques présentés dans l’ex-
position illustrent le propos de chaque article, ainsi que
les dessins de Marc-Olivier Nadel qui évoquent certains
des sites archéologiques étudiés dans le département. Des
plans et des clichés de fouilles laissent également entre-
voir la réalité de la recherche archéologique.
Issus de différentes institutions (Inrap, Universités,
CNRS, DRAC, collectivités territoriales…), les auteurs,
qui sont tous des acteurs de l’archéologie et du patri-
moine de la région, ont rédigé des articles à destination à
la fois du grand public, comme des chercheurs.
En vente à la boutique de l’Historial et en librairie.
Edition Libel - ISBN : 978-2-917659-99-1 - 25 €.
Sculpture gauloise de tête de cheval en pierre
Montaigu-Vendée, Boufféré, La Limouzinière 2
Fouille P. Vialet, Inrap, 2019
H. 19,5 cm, l. 8 cm, p. 14 cm
Second âge du Fer
Collections Historial de la Vendée
© Patrick Durandet
30
Divers hébreux
Divers hébreux
Bernard Grasset
Bernard Grasset
Rachel
Sur les rives de Tibériade
poèmes épars
suivis de lettres et articles
Arfuyen, 184 p., 17 €
Arfuyen, 184 p., 17 €
Rachel
Rachel
Sur les rives de Tibériade
Sur les rives de Tibériade
(traduction de Bernard Grasset)
(traduction de Bernard Grasset)
Arfuyen, 185 p., 17€
Arfuyen, 185 p., 17€
	 Cet ouvrage rassemble des poèmes épars et
	 Cet ouvrage rassemble des poèmes épars et
des lettres de poétesse Rachel (1890-1931), considérée
des lettres de poétesse Rachel (1890-1931), considérée
comme la fondatrice de la littérature hébraïque moderne.
comme la fondatrice de la littérature hébraïque moderne.
Ils sont présentés et traduits par Bernard Grasset qui es-
Ils sont présentés et traduits par Bernard Grasset qui es-
time ainsi «avoir traduit d’elle tout ce qui devait l’être».
time ainsi «avoir traduit d’elle tout ce qui devait l’être».
Ces paysages autour des rives du lac de Tibériade
Ces paysages autour des rives du lac de Tibériade
sont aussi des voyages intérieurs alors qu’apparaissent les
sont aussi des voyages intérieurs alors qu’apparaissent les
premiers signes de la maladie qui devait emporter Ra-
premiers signes de la maladie qui devait emporter Ra-
chel. Elle y décrit, entre autres, la vie des pionniers qui
chel. Elle y décrit, entre autres, la vie des pionniers qui
vont fonder l’état d’Israël. «Je me souviens, nous plan-
vont fonder l’état d’Israël. «Je me souviens, nous plan-
tions des eucalyptus au milieu des marais, à l’endroit où
tions des eucalyptus au milieu des marais, à l’endroit où
le Jourdain se sépare de Tibériade pour s’élancer vers le
le Jourdain se sépare de Tibériade pour s’élancer vers le
sud».
sud».
Certains poèmes rappellent des souvenirs heureux :
Certains poèmes rappellent des souvenirs heureux :
«Te souviens-tu? Un printemps, un matin,
«Te souviens-tu? Un printemps, un matin,
Au pied du Carmel - notre jardin,
Au pied du Carmel - notre jardin,
Et face à lui - le bleu de la mer.»
Et face à lui - le bleu de la mer.»
						GB
						GB
Jigmé Thrinlé Gyatso
Jigmé Thrinlé Gyatso
Les roses de Landevieille et
Les roses de Landevieille et
autres horizons
autres horizons
L’Astronome
L’Astronome
À étapes régulières, Jigmé
Thrinlé Gyatso poète et moine
bouddhiste installé à Landevieille,
nous revient avec son fascicule pe-
tit format à glisser dans la poche.
L'objet semble anodin, mais pro-
pose, n'importe où parce que qu'il
est facile de l'emporter, la magie d'ouvrir un chemin vers
la méditation et le sens de la vie. Son dernier opus célèbre
les roses. Mais rien n'est suranné dans ces évocations. Le
poète y cultive son jardin et nous aide à cultiver le nôtre.
Il raconte l'enseignement du confinement et nous invite
à " Habiter l'essentiel ".
Libérer l'esprit
Comme s'ouvre un lotus
Et s'émanciper des tourments insensés
				Alain Perrocheau
POÉSIES
Edith Picard Aurengo
Edith Picard Aurengo
Frère en quarantaine
Frère en quarantaine
Armand Brière, 210 p., 16 €
Armand Brière, 210 p., 16 €
C'est sans doute, l'un des rares
livres, peut-être le seul, que les
confinements successifs ont inspiré
aux auteurs Vendéens.
" Depuis midi, prisonnière dans
ma maison… Rien, le silence tout au
long du jour ", écrit Edith Picard-
Aurengo, deux-sèvrienne de naissance et aujourd'hui
installée en sud-Vendée. Pour autant, elle n'est pas res-
tée inactive et a profité de cette solitude imposée pour
écrire le récit d'une autre quarantaine, celle de son frère
Louis-Marie, resté inconsolable à la mort du père, et qui
mourra à 48 ans ,après une vie de misères.
Edith Picard Aurengo trouve dans la poésie des apai-
sements à ses colères et à sa douleur. Une plume sensible
et alerte qui, malgré tout, appelle à chanter la vie.
					GB
Charles d'Estève
Charles d'Estève
Sourires en miettes
Sourires en miettes
Les introuvables
Les introuvables
Charles d'Estève
est poète souvent de
courts recueils d'une
présentation impec-
cable.
Le temps est venu
pour lui de nous proposer un gros volume de plus de
deux cents pages qui nous proposent ses poèmes de jeu-
nesse. Les curiosités du jeune homme, ses aspirations qui
dérivent en interrogations, ses expériences et tâtonne-
ments nous invitent à aller vers l'autre, à découvrir les
bonheurs et les fragilités, les inquiétudes et les certitudes.
Comme s'il tentait de répondre à cette question sempi-
ternelle : doit-on être poète pour être homme, doit-on
être homme pour être poète ? Que de moments sensibles
ou inspirés pour tenter d'y répondre !
Mon ombre et moi-même
Jouons à ricochets
Pile ou face
Rêve ou réalité
Que dit la rivière ?
Que dit la rivière ?
					AP
31
Christiane Bricou
Christiane Bricou
Et l'aquarelle devint
Et l'aquarelle devint
poésie
poésie
Inspir, 106 p., 25 €
Inspir, 106 p., 25 €
Juste quelques mots
" justes " face à de magni-
fiques aquarelles.
	 " Pourquoi "
	 Pourquoi ces couleurs-là
	 Cette immensité là
	 Ces chemins là...
	 Pour arriver à toi.
L’auteur à forgé son univers artistique à la croisée des
chemins, entre mer, montagne et campagne. Elle nous
invite dans ce recueil à parcourir ses couleurs aquarelles et
ses mots parfumés. Un monde tout en nuances, émaillé
d'un peu de poésie, et de douces couleurs.
							
					ET
Véronique Hornec
Véronique Hornec
Lettres à
Lettres à
VDL, 60 p., 10 €
VDL, 60 p., 10 €
Sourire en cascade de fous rires
Pleurer à déclencher un torrent
Chante petit marin au milieu de l’océan
Envole tes notes au-dessus du mât
Écrire quand on n’a rien à dire
Lire un livre sans page
Marcher en apesanteur sur les vagues
Dormir sur un nuage de rêve..
Des pensées douces, moins douces, des instants de
vie, un recueil de réflexions intimes. Certaines vous par-
leront. Comme " Femme violentée " ou " Le clan des mé-
chants " ou " Jolie danseuse " ou " Phrases juste pour le
plaisir ".
				Eveline Thomer
NOS
SÉLECTIONS
Yorgos Thémelys
Yorgos Thémelys
Bernard Grasset
Bernard Grasset
Ars Poetica
Poèmes bibliques
Ressouvenance, 188 p., 21,99 €
Ressouvenance, 188 p., 21,99 €
Les deux derniers recueils de
Yorgos Thèmelis (1900-1976), pa-
rus peu avant sa mort, dénoncent
le règne du profit qui rend notre
monde inhumain. Bernard Grasset
les a traduits et les présente. " La
poésie de Y. Thèmelis mêle à des accents de tragédie grecque
un moderne lyrisme ", souligne-t-il. Elle dialogue avec des
versets bibliques, habitée d'une puissante quête de lu-
mière et accueille l'espérance en sa secrète maison, loin
de notre univers mercantile.
					GB
Didier Giroud-Piffoz
Didier Giroud-Piffoz
Fragment des Cris
VDL, 130 p., 12 €
VDL, 130 p., 12 €
Depuis plus d'un demi-siècle,
Depuis plus d'un demi-siècle,
la poésie est présente dans la vie et
la poésie est présente dans la vie et
dans l'écriture de Didier Giroud-
dans l'écriture de Didier Giroud-
Piffoz. Sous des formes très diverses :
Piffoz. Sous des formes très diverses :
recueils, des plaquettes rares, des
recueils, des plaquettes rares, des
petits tirages, des ouvrages confi-
petits tirages, des ouvrages confi-
dentiels, des haikus aussi. Parfois
dentiels, des haikus aussi. Parfois
épuisés, parfois même sans lecteur. Il a eu la bonne idée
épuisés, parfois même sans lecteur. Il a eu la bonne idée
de donner une nouvelle vie à " ces fragments d'écrits ".
de donner une nouvelle vie à " ces fragments d'écrits ".
Le souhait de l'écrivain: que ces poèmes, parfois écrits
Le souhait de l'écrivain: que ces poèmes, parfois écrits
voici un demi-siècle, trouvent aujourd'hui le regard du
voici un demi-siècle, trouvent aujourd'hui le regard du
lecteur et sa sensibilité du partage.
lecteur et sa sensibilité du partage.
					
					
Edmond Bocquier
Edmond Bocquier
Fleurs d’âme
Le Jarosset,
Le Jarosset,
Edmond Bocquier (1881-
1948) est bien connu du monde
des naturalistes. Son œuvre litté-
raire beaucoup moins.
Au bout d’un travail de re-
cherche long et minutieux, le na-
turaliste Jean Vimpère a retrouvé
une trentaine de poèmes et une
nouvelle..
et un roman inédit : L’Iloise,
une étrange intrigue qui se déroule
sur l’île d’Yeu lors d’une tempête
d’équinoxe en 1774.
Au Jarosset, les poésies no-
mades explorent aussi le temps.
Bon voyage parmi les mots et les
histoires d’autrefois.
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Lire en vendée n° 35

  • 1. Société des Écrivains de Vendée Société des Écrivains de Vendée amis de l’Historial de la Vendée amis de l’Historial de la Vendée n° 35 n° 35 décembre décembre 202 2021 1 LireenVendée LireenVendée ÉchosMusées ÉchosMusées Des auteurs Des auteurs Des Tas de livres Des Tas de livres Des éditeurs, des pages Des éditeurs, des pages et des pages pour quelques € et des pages pour quelques € et... et... découvrez les activités découvrez les activités des Amis et du Musée des Amis et du Musée de l’HISTORIAL de la Vendée de l’HISTORIAL de la Vendée Lisez ces livres, ils témoignent de la vitalité et de Lisez ces livres, ils témoignent de la vitalité et de l’imagination de nos auteurs vendéens et de l’attrait l’imagination de nos auteurs vendéens et de l’attrait de la Vendée dans la littérature d’aujourd’hui. de la Vendée dans la littérature d’aujourd’hui. DCASA DCASA Des Critiques Avides Sinon Avisés Des Critiques Avides Sinon Avisés NOS SÉLECTIONS MÉMOIRE THÉATRE ROMANS RÉGIONALISME POLARS ESSAIS GÉNÉALOGIE REVUES NOUVELLES EXPOSITIONS CINÉMA L’HISTORIAL RENCONTRES PRIX POÉSIES SORTIES HISTOIRES JEUNESSE TÉMOIGNAGE AVENTURES CONTES VOYAGES ...
  • 2. 2 MÉMOIRE Le président fondateur delaSociétédesÉcrivainsdeVendée adapte « La mieux-aimée » d’André Mallard   « La mieux-aimée »  fut réalisé (en 16 mm) par André Mallard (1918-2013) en 1960 et obtint le Prix du cinéma ama- teur. Sur un scénario de l’écrivain vendéen JosephRouilléquiadaptaundesesromans, ce long-métrage en costumes d’époque évoque les légendaires personnages de Charette et de la comtesse Adélaïde de La Rochefoucauld à l’heure de la révolte vendéenne en 1793, qui sonna pour eux à La Garnache Joseph Rouillé Ce film fut joué par de nombreux acteurs de la troupe challandaise des Amis du théâtre, Pierre Croizé inter- prétant non sans brio Charette, Nicole Bonnin-Croizé la mieux-aimée. Autres comédiens : Augustin Traineau (qui joue Thomazeau), Claude Mercier, Marie-France Piveteau, Christian Piveteau (étonnant dans le rôle du misérable Guérineau), Lili Rabiller, le Docteur Dorion, Raymond Charrier aussi, journaliste à La Résistance de l’Ouest… Ce film dit « amateur » vaut par ses cadrages. Il fut tourné en Vendée, Apremont (à l’Audardière et au châ- teau), Saint-Gilles, Fontenay-le-Comte (place Belliard et le pont des Sardines) et Challans, notamment au château de la Vérie et dans l’auberge Louis XIII, rue Carnot. Sans oublier le château du Bois-Chevalier, près de Legé. André Mallard (domicilié à Pissotte) ne fit pas beau- coup d’autres incursions dans le cinéma. Avant La mieux- aimée, il avait réalisé Vendée 1793,  pour le compte de l’association du Souvenir vendéen. Et il participera au tournage de Dieu a choisi Paris, réalisé par Gilbert Prou- teau, autre Vendéen. Enfin, dernière précision d’importance : ce film en 16 mm n’existait qu’en copie unique. Usé par de nom- breuses projections  (images rayées, son parasité…), l’an- cien patron du cinéma challandais Le Club, Jean-Claude Mauvoisin, a sauvé ce film en le numérisant, quasiment image par image, au début de ce XXIe siècle. Un travail titanesque pour un vrai rajeunissement de  La mieux- aimée.  PhilG
  • 3. 3 Envie de lire… Depuis bientôt deux ans, nous avons tous connu l’inquiétude et supporté les contraintes entraînées par la lutte contre le Covid. Toute la vie culturelle en a subi les inconvénients et, bien sûr, tout le monde du livre. L’édition, les librairies, les salons et manifestations littéraires ont connu des temps d’arrêt, parfois irrémédiables. Aujourd’hui, malgré les incertitudes, l’espoir renaît. Nous avons pu enfin nous réunir et rencontrer nos lecteurs, impatients de nous retrouver. « Lire en Vendée - Echos Musée » a joué son rôle de lien et de fil conducteur à travers les livres des auteurs vendéens. Nous avons pu, au printemps dernier, réaliser et publier un numéro très fourni de notre revue qui est d’ailleurs, aujourd’hui, épuisé. Si les écrivains vendéens n’ont pas été très inspirés par le Covid - et c’est peut-être mieux ainsi - ils ont par contre beaucoup écrit et publié, comme vous le découvrirez dans ce numéro que nous avons souhaité sortir et diffuser avant la fin de l’année. Vous y trouverez des idées de cadeaux qui donneront l’envie de lire à vos proches et à vos amis. Nous avons du renoncer à l’habituelle remise de nos Prix des Écrivains et à la sympathique rencontre qui l’accompagne. Elle a cependant eu lieu, en tout petit comité, et nous a permis, avec nos partenaires, le Conseil départe- mental et le Crédit Mutuel Océan, de récompenser Dominique Durand pour son roman « Effacé », et Christophe Dubois pour son « Histoire des Ardennais en Vendée ». Deux livres qui soulignent, chacun à leur façon, notre mission et notre service: le choix de l’écriture et de la Vendée. Nous retrouvons cette année l’ambiance conviviale et amicale de cette journée avec la réception organisée, début décembre, à l’Hôtel du Départe- ment. Six ouvrages, fort différents, ont retenu l’attention du jury dont les décisions sont toujours très attendues. À l’initiative de Pierre Deberdt, nous avons lancé un concours de nou- velles pour lequel il est toujours possible de concourir. Nous espérons ainsi susciter et faire découvrir de nouveaux talents qui viendront, n’en doutons pas, apporter leur pierre à ce que nous construisons ensemble pour le livre et pour la Vendée. Je vous souhaite de parcourir avec bonheur les pages de ce nouveau numé- ro de « Lire en Vendée » et de faire découvrir nos auteurs et nos livres, nourris de leur talent et de notre Vendée. Je vous souhaite surtout, ainsi qu’à tous ceux que vous aimez, une très bonne année et une insatiable envie de lire. Gilles Bély Président de la Société des écrivains de Vendée La Société des Écrivains de Vendée rend hommage à son fondateur La Société des Écrivains de Vendée tient désormais son as- semblée générale annuelle sur les "lieux" des grands auteurs vendéens. Mercredi 13 octobre, c'était au casino de Saint-Gilles- Croix-de-de-Vie, à l'occasion du centième anniversaire de la nais- sance de Joseph Rouillé, qui fut, avec Jean Huguet, le fondateur de la Société, en 1977. Son fils, Bertrand Rouillé, a retracé la vie et l'œuvre de son père, qui présida la Société de 1977 à 2000. Joseph Rouillé a écrit de nombreux ouvrages ins- pirés par la Vendée et son histoire. " La Mieux aimée, amazone de Charette ", a été adaptée au ciné- ma en 1984, par André Mallard, avec le concours de la troupe des comédiens de Challans. Ce film a été projeté dans l'après-midi aux membres de la SEV. François Blanchet, le maire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, a indiqué que la municipalité sou- haitait donner le nom de Joseph Rouillé à un lieu ou un bâtiment pour honorer sa mémoire. La Société des Écrivains de Vendé réunit plus de 120 auteurs, , de naissance ou d'adoption, que notre département inspire. Sa revue " Lire en Vendée ", gratuite et disponible dans les li- brairies et espaces culturels, pré- sente leurs productions. Elle décerne chaque année deux Prix qui, traditionnelle- ment, sont remis aux lauréats à l'Hôtel du département en fin d'année. Les Prix 2020 ont ré- compensé Dominique Durand pour son roman " Effacé " (Ella) et Christophe Dubois pour " Les réfugiés des Ardennes en Vendée, 1940 " (Centre vendéen de re- cherches historiques). La SEV vient de lancer un concours de nouvelles, ouvert à tous, dont on trouvera le règle- ment sur son site.
  • 4. 4 Émile Baumann (1860-1941) Un ange noir sur La Roche-sur-Yon Pour redécouvrir l'écrivain Émile Baumann, rien ne vaut cet autre écri- vain qu'est Michel Gautier et sa Mé- moire populaire des Vendéens (Geste Éditions), Prix des écrivains de Ven- dée en 2006. Dans cet ouvrage de référence, Gautier consacre deux chapitres à Baumann, cet « ange noir » de la littérature, ce « Léon Bloy en moins anar », dont un de ses chefs-d'oeuvre est La fosse aux lions, dont l'action se situe intégralement en Vendée. Ange noir, Baumann ? Au Bourg-sous-la-Roche, l'école publique porta longtemps son nom, celle de la rue où elle était située, la rue Émile-Baumann... Jusqu'à ce qu'en 2000, sous la pression des parents d'élèves, l'école Baumann devienne l'école Marcel-Pagnol. Dame, rappelle Gautier, ces parents avaient découvert que le sieur Bau- Disparus il y a 80 ans, en 1941 : Émile Baumann et le Dr Baudouin mann, professeur de français au lycée de La Roche, était « un monar- chiste, un catholique exigeant et un traditionaliste convaincu ». Et ce n'est pas tout : il fut aussi antidreyfusard, anti-franc-maçon, parmi les tout premiers abonnés de la revue de l'Action française et eut le temps de se réjouir, en 1941, peu avant sa mort (le 24 novembre 1941, à Vernègues, dans les Bouches-du-Rhône), d'un retour vers l'ordre ancien : « À défaut d'un roy, on a un maréchal !... Et un gouvernement capable de réparer 150 ans d'aberrations ! » Si la messe n'est pas dite… Une sombre intrigue Cet agrégé de lettres n'était pas Vendéen. Né à Lyon (le 24 septembre 1868), il fut nommé professeur de seconde au lycée de La Roche-sur-Yon en 1901. Un poste pour réprouvés de la IIIe République. Par ses idées antilaïques, Émile Baumann a déjà reçu un blâme du ministre de l'Éduca- tion, a été balloté à Roanne, Nice, Alger, Mâcon... À La Roche-sur-Yon, il restera six ans. Il n'est pas encore un auteur naturaliste à succès, un « Zola mystique » paraissant chez Grasset, rangé parmi « les plus fameux écrivains
  • 5. 5 Marcel Baudouin (1860-1941) Le docteur décrypta la coutume du maraîchinage Le maraîchinage fut une coutume im- portante et spécifique du pays challandais. Au début du XXe siècle, le Docteur Baudouin l'a immortalisé par un ouvrage qui fut réédité à plu- sieurs reprises. Un homme original et généreux, qui fut aussi maire répu- blicain de la Barre-de-Monts. Cet ouvrage (Le Maraîchinage, tel est son titre) fut emblématique (et le reste) sur cette pratique. Sorti en 1903, il remporta un tel succès qu'il fut réédité trois fois, en 1905, 1906 et 1916, ainsi qu'à deux autres reprises vers la fin du XXe siècle. Pourtant, à l'origine, il n'était que destiné aux abonnés d'une gazette médicale. Pratique d'approche Un succès que le contenu explique, succès « rare en méde- cine », ironisait gentiment le natif de la commune portuaire de Croix-de-Vie (15 novembre 1860) mais qu'il expli- quait par « l'im- prévu du sujet ». Fils de chirur- gien, fervent répu- blicain, maire de la commune de la Barre-de-Monts (1896-1898), Marcel Baudouin donne effectivement la description ethnique d'une pratique sexuelle d'approche, tradition ancienne d'avant mariage, aux allures de faux libertinage, qui ne manquait pas d'être « délicieusement idyllique et d'une exquise naïveté », poursuivait le docteur qui était aussi historien, passionné d'archéologie, photographe et ethnologue. « Cette coutume, extrêmement curieuse, a de vraies caractéristiques ethnographiques ». Coutume où les filles désireuses de se trouver un mari attendaient, avec un parapluie à la sortie des Vêpres, marquaient leur accord (ou non) quand le garçon saisissait le haut du manche de parapluie, la fille acceptant alors de causer avec le prétendant en s'éloignant tous deux à l'abri du parapluie grand ouvert... Marcel Baudouin détaillait notamment l'échange de très longs bai- sers sous le parapluie, baisers qui sont « intrabuccaux ». C'est-à-dire de bouche-à-bouche, avec introduction de la langue ! Ce que, scientifique- ment, le docteur nommait « le cataglottisme », qu'il définissait comme « un raffinement de la langue ». Michel Gautier, dans un de ses ouvrages (Amours d'autrefois, Geste), rappelait que cette forme de libertinage de campagne était aussi pratiquée dans le bocage, pourtant plus scrupuleux question mœurs. Pratique que les Bocains nommaient « migaillage ». de la Renaissance catholique », puisque L'immolé est publié en 1908 et La fosse aux lions en 1911. Pour résumer cette Fosse : un comte tue son petit-fils sur sa propriété, pendant le déroulement d'une cérémonie de mission pastorale. L'intrigue développée est sombre, hantée par la folie, meurtrière ; et les fils s'y nouent à Nesmy, Aubigny, Les Sables-d'Olonne, l'Île d'Yeu et La Roche-sur-Yon, plus précisément au Bourg-sous-La-Roche, alors commune. « Casernement géométrique de bu- reaucrates ». Dans ce mélodrame ha- bité par la hantise de l'enfer, le comte est obsédé sexuel et alcoolique. Une chambrière souffre des mêmes affres. Ils termineront tous deux enfermés à « l'asile de la Grimaudière », comme on disait alors. L'hôpital psychiatrique (désormais centre hospitalier spécialisé Mazurelle) est largement mis en scène, avec le fameux docteur Cullère. Tout comme le château des Rochettes, ce lo- gis situé sur la route de La Ferrière, et la ferme des Coûts, sur la route de Lu- çon, disparue en 1970, lieu désormais occupé par une carrière et l'entreprise Vendée-Béton. Mais si Baumann aime la Vendée et les Vendéens, il déteste, en revanche, La Roche-sur-Yon. Dans ce roman, il décrit le chef-lieu comme « un caser- nement géométrique de bureaucrates, sorte de défi qu'infligea le caporalisme césarien à la Vendée libre, dont les voies alignées au cordeau se coupent autour du Napoléon raide, commandant du centre de la place les quatre points de l'étendue... » La charge est lourde. Mais elle est signée Baumann, qui remettra ça dans ses mémoires qu'il publiera, en reve- nant longuement sur son séjour ven- déen, évoquant La Roche-sur-Yon et sa « géométrie despotique, résultant d'un culte irraisonné de l'antiquité gréco-ro- maine ». Philippe Gilbert MÉMOIRE
  • 6. 6 pendant pas polémique. Mais il donna un tel retentis- sement au maraîchinage que certains Parisiens y virent un paradis, une sorte d’Éden, ce qui ne fut pas sans créer des déconvenues pour ceux qui s'y aventurèrent. Le docteur, qui avait un côté savant fou, fut in- finiment curieux des coutumes et de l'histoire de la Vendée. Missionné par le ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts (aujourd'hui le ministère de la culture) pour ses recherches sur les mégalithes de Vendée, Baudouin engagea ses deniers pour tenter de les préserver. Ce, en achetant les terrains où se situaient ces menhirs et autres dolmens, parcourant la campagne en charrette pour passer les sites au peigne fin, détecter ce que beaucoup appelaient des « grosses pierres ». Sans lui, des dizaines de monuments préhistoriques auraient disparu. C'est que l'homme était aussi avant-gardiste avec cette démarche de conservation du patrimoine ! De plus, il fondera à Saint-Gilles l'office de tourisme et sera auteur d'ouvrages comme L'industrie de la sardine en Vendée. En 1935, il découvre une pierre de 300 kg portant un médaillon « atlantidien ». Il développera alors la théorie que l'Atlantide, ce continent perdu, se trouvait sur les bords de la côte atlantique. Son buste, signé Martel, sur sa tombe à St- Gilles Apparemment excentrique, voire farfelu, le doc- teur était aussi un homme riche (il avait hérité de la fortune de ses parents) et pourtant généreux qui, pour permettre aux plus pauvres de se soigner, ne faisait pas payer les consultations. Côté politique, républicain anticlérical proche du Parti Radical, il se présentera à deux reprises, et sans succès, aux élections législatives, en 1906 et en 1910. Quant à la mairie de la Barre-de- Monts, s'il est maire deux ans durant, ce n'est dû qu'à des circonstances, notamment pour remplacer le maire Narcisse Jodet, élu en mai 1896 mais qui décède un mois plus tard. Le Docteur lui succède le 13 septembre 1896 mais, trop souvent à Paris à l'époque, il rend son tablier deux ans plus tard. Pourquoi d'ailleurs ce Gillocrucien est-il élu sur cette commune ? Parce que sa mère en était originaire, parce que ses grands-parents habitaient le château de Beaumanoir situé sur le territoire de la Barre-de- Monts, y venant régulièrement en vacances durant son enfance, jusqu'à l'obtention de son doctorat. Pour la petite histoire, précisons aussi que son grand-père pa- ternel fut maire de Croix-de-Vie. Il fut aussi l'ami des sculpteurs Jan et Joël Martel, qui lui firent un buste à sa mort le 25 janvier 1941, buste situé sur sa tombe dans le cimetière de Saint-Gilles où il repose. Outre ce buste, est posé à côté de sa tombe un... menhir ! Ve- nant d'un champ sur la commune de Saint-Hilaire-de- Riez, il avait été détruit et renversé, probablement en décembre 1913, alors que le bon docteur venait juste d'en obtenir son classement. PhilG Mais les Bocains furent plus discrets que les Maraî- chins. Ceux-ci subirent une répression sévère de l’Église, parfois même des autorités civiles, comme à Challans, mais aussi à Sallertaine. Mais tout dépendait du curé de la paroisse, ou du maire, moins sévères à Soullans mais aussi à Bois-de-Céné. Cette pratique permettait aussi d'éviter le pire déshonneur d'alors : mère célibataire ! Un homme généreux Pour revenir à l'ouvrage du médecin hygiéniste Bau- douin, si le vocabulaire est scientifique, le ton n'est ce-
  • 7. 7 dans des journaux politiques de province ou de Paris, comme « Le Phare de la Loire », colla- borant également à la Revue du Bas-Poitou, et appartenant à plusieurs associations comme la Société des auteurs dramatiques, la Société des poètes français et la Société des auteurs et des gens de Lettres. Il mourut à Challans, un peu oublié en février 1940. La bohème littéraire de Montmartre L’œuvre d’Auguste Barrau est intéressante par le témoi- gnage qu’elle apporte sur la bo- hème littéraire de Montmartre qu’il décrit dans son récit de 1887 « La vie artiste ». Il rédigea plusieurs récits de voyage comme « L’Île aux Moines », ou « Chez nous », mais aussi « Au Pays Ma- raichin. Contes et fantaisies », « Flacons d’histoires odeurs assorties » et une comédie en prose « L’épicier malgré lui ». Il publia également le roman « L’abbé Marc de Maunys » et le récit « M. Jacques Du- rand, officier d’Académie, mœurs bourgeoises d’une petite ville » où son esprit décadent prend plaisir à la satire des institutions du mariage et de la religion. Enfin, L’écrivain contribua aux recherches ethnographiques vendéennes, recueillant notamment quelques chansons du Marais Breton et publiant des « Éphémérides Challandaises ». Avant tout un poète Son recueil le plus célèbre « Fleurs d’enfer », paru en 1884, illustré d’une eau-forte d’un autre vendéen installé à Paris, Henri Boutet, présente des textes au réalisme soutenu, augmenté par l’usage d’une ponctuation abon- dante et répétée, et un certain goût de la névrose qui est la marque de son appartenance aux Décadents. Son col- lègue challandais Jehan de la Chesnaye disait du poète qu’il était un « éclectique qui manie le matérialisme brutal ». La couleur propre de la poésie de Barrau, portée à sa tonalité maximale dans « La chanson des vers », véritable écho de « La charogne » du maître Baudelaire. O ma lectrice névrosée, Ne flaire jamais ce bouquet Qui provoquerait ta nausée Ou te donnerait le hoquet Auguste Barrau fut une voix tout à fait originale de la poésie vendéenne, en même temps qu’un reflet d’une époque, celle de la bohème parisienne. Il mourut à Challans en février 1941. Alain Perrocheau MÉMOIRE Auguste Barrau Journaliste et poète décadent Auguste Barrau est né à Challans en juillet 1856. Sa prime jeunesse et ses études sont mal connues, mais on sait qu’il se re- trouva à Paris, plus préci- sément à Montmartre, au- tour de ses vingt ans. Il y fréquenta les milieux bohèmes, les tavernes et le boulevard de Montmartre de ce dernier quart du XIXe siècle. Il appartint durant ce temps aux sociétés bachiques et plus particulièrement aux Hydro- pathes (« ceux que l’eau rend malades ») entre 1878 et 1881, ce club littéraire fondé par Émile Goudeau (Ça ne s’invente pas !) où l’on clamait son aversion de l’eau mais où l’on déclamait ses vers en célébrant dignement la littérature et la poésie, lors de réunion régulières dans un bistrot du Quartier Latin. Le club des Hydropathes Le club publia également une revue, pas moins de trente-deux numéros en à peine deux ans. Nul doute qu’Auguste Barrau trouva place dans cette pittoresque confrérie, y côtoyant des Paul Arène, François Coppée, Charles Cros, Jules Laforgue, Maurice Rollinat, Georges Rodenbach ou Jean Richepin. On dit quelque part que physiquement, il avait quelque ressemblance avec Alfred de Musset qui fut le dandy et le grand poète que l’on sait. Peut-être cette ressemblance traça-t-elle le chemin de Barrau dans ce milieu inattendu. Il resta en tout cas toujours fidèle à ce mouvement, puisqu’il participa au cinquantième anniversaire du club en 1928, alors qu’il n’avait plus rien de l’étudiant de ses débuts. Revenu en Vendée à Challans Il fréquenta ensuite beaucoup la Bretagne, rame- nant de l’une et de l’autre de nombreux et avisés ré- cits de voyage. Il continua une vie d’écrivain, de critique littéraire et de journaliste, auprès de « Démocratie Vendéenne », par exemple, et fut aussi correspondant de « La Revue de Paris et de Champagne ». Il publia surtout des articles
  • 8. 8 Henri Caillemer Politique romancier Qui aujourd'hui en Vendée connaît Charles Mauban ? Il est vrai que Mauban était son pseudonyme d'écrivain et que sous ce nom, il publia quatre romans chez Grasset et Gallimard Le premier intitulé " Les feux du matin " parut chez Grasset et fut présenté dans la NRF (Nouvelle revue fran- çaise), en même temps que le livre d'Henri de Monther- lant " Pitié pour les femmes ", celui de l'Américain Henry Miller " Black spring " et le témoignage d'André Gide " Retour de l'URSS " qui agita tant le monde littéraire et politique de l'époque. Mauban publia ensuite " Le beaunavire" en 1936, et"Lepaindeslarmes " en 1938, obtenant pour ce dernier ouvrage le Prix Louis-Paul Miller de l'Académie Française l'année suivante. Enfin, " Le chemin du silence " (au titre prédestiné ?) paru en 1947 chez Albin- Michel fut son dernier roman. Sa bibliographie compte aussi un autre ouvrage énigmatique intitulé " Condition de la Poésie ", paru chez " Les Cahiers de combat " en 1939 et la traduction du curieux roman humo- ristique de l'anglo-américain PG Wo- dehouse, intitulé " Pigs have wings " et publiée en France sous le titre " Le plus beau cochon du monde ". Si Charles Mauban n'a guère laissé de traces dans la littérature vendéenne, c'est sans doute parce que l'homme n'est venu en Vendée qu'après la Se- conde guerre mondiale, ayant pu- blié trois de ses quatre romans avant la guerre. Il était né en 1907 Henri Caillemer, fils de Robert Caillemer, qui fut professeur de Droit dans les facultés de Grenoble (où naquit Henri), Aix-en-Provence et Paris. Par sa mère, Henri Caillemer avait des racines poitevines dans une famille de juristes, ce qui lui valut d'hériter du château de Choisy, sur la commune du Givre, où il s'installera après la Libération. Solides études universitaires en Droit et Sciences politiques Il s'intéressa tôt à l'écriture et à la politique. Il ré- digea plusieurs textes et articles dans de prestigieuses revues de l'époque, au début de la seconde moitié du XXe siècle et collabora ainsi à " La revue des deux mondes ", " La revue du siècle ", la Revue du XXe siècle" et " La nou- velle revue française " qui avait salué son premier ro- man, ainsi qu'à l'hebdomadaire d'extrême droite " Rivarol ". Ses idées penchaient vers ce bord comme tant d'in- tellectuels et de politiques entre les deux guerres. Et c'est sous le Régime de Vichy qu'on trouve ses premières mentions en politique. Dès 1940, il est Délégué régional à la Jeunesse du Lyonnais puis il exerce diverses fonctions dans l'administration centrale chargée de la jeunesse, et devient en 1942 directeur du Secrétariat général à la Jeu- nesse, chargé de la zone sud. Il collabore alors à la revue " Idées ", créée en novembre 1941. Décoré de l’ordre de la Francisque, chevalier de la légion d’honneur, Croix de guerre 1939-1945, Médaille des évadés... Député de la Vendée C'est l'époque où il vit au Givre, commune dont il deviendra maire quelques années plus tard, le restant de 1953 à 1981, puis conseiller général du canton des Moutiers-les-Mauxfaits, à deux reprises entre (1956- 1960 et 1975-1981). Il retrouva des fonctions au niveau national. Elu député de la 2e circonscription de la Ven- dée, 1l fut nommé membre du Sénat de la Communauté (Communauté des états africains nouvellement indépen- dants qui souhaitent garder des relations particulières avec la France). Il participa également à la création du Rassemble- ment pour l'Algérie Française en 1959, puis à celle du Front national pour l'Algérie Française l'année suivante et vota non aux référendums de 1961 sur l'autodéter- mination de l'Algérie et de 1962 sur l'approbation des Accords d’Évian qui donnait l'indépen- dance à l'Algérie. Ce qui, peut- être lui valut cette même année d'être battu aux Élections législa- tives par Marcel Bousseau. Cependant, il obtint l'année suivante un poste de conseiller culturel auprès de l'Ambassade de France, d'abord en Afghanis- tan, puis en Norvège, et enfin à Chypre, poste qu'il occupera jusqu'en 1973. C'est ce poste qui nous vaudra son dernier livre " Islam blanc sur le toit du monde " publié en 1969 par la Société continen- tale d'éditions modernes illustrées. Un livre important sur l'Afghanistan avant les pires décennies de son histoire, qui durent encore aujourd'hui. Henri Caillemer-Charles Mauban mourut en 1981 à La Roche-sur-Yon. Alain Perrocheau
  • 9. 9 Entretien avec Pierre Mauger, résistant, prisonnier, déporté à 17 ans Un moment hors du temps Un temps très éloigné - des souvenirs qui datent de quatre-vingts ans - et pourtant si proche, d'une étonnante actualité. L'homme qui parle a quatre-vingt-dix-huit ans. Il a vécu l'enfer des camps de la mort, à Mauthau- sen, quand il en avait vingt. Il a raconté, pendant plus de deux heures. Dans la grande maison blanche qui surplombe les marais de l'Île-d'Olonne. Jean Rousseau, l'ami qui l'a convaincu, avec François Blanchet, le maire de Saint- Gilles-Croix-de-Vie, de raconter, est là auprès de lui….À peine a-t-il besoin de relancer Pierre Mauger. Les souve- nirs sont intacts. Nous les retrouverons mot pour mot dans le livre qui vient de paraître aux éditions du CVRH. C'est une page d'histoire. Mais pour Pierre Mauger, un destin normal, où tout semble couler de source, où rien ne paraît extraordinaire… Tout commence le 17 juin 1940 Depuis Londres, De Gaulle n'a pas encore parlé. À la radio, Pierre Mauger entend le discours de Pétain. Il annonce qu'il faut cesser le combat et qu'il demande un armistice. " Alors, tout explose, je me suis effondré et je me dis: ce n'est pas possible ". Le 11 novembre, il participe à un rassemblement de lycéens et d'étudiants devant le Mo- nument aux morts de Nantes qui se termine à la Kom- mandantur. Relâché, Pierre Mauger n'a plus qu'un désir : s'engager dans la Résistance et gagner l'Angleterre. Après moult péripéties, dont un séjour en prison en Espagne, des relations familiales lui font rencontrer le colonel Rémy, le fondateur du réseau Confrérie Notre- Dame. " Je ne peux pas vous envoyer en Angleterre, mais si vous le voulez, vous pourriez travailler à mes côtés. C'est dangereux. Vous pourriez être arrêté, fusillé. Vous seriez d'accord ? Je réponds : pas de problème. Et mes parents acquiescent." Tout ce qui arrive ensuite est dans ce livre-inter- view " J'ai eu un destin, ou plutôt j'ai été l'instrument du destin " reconnaît Pierre Mauger. Mais en même temps, tout RENCONTRES Pierre Mauger lui paraît aujourd'hui simple et normal. " Les parents, le scoutisme, l'engagement étaient là très tôt. Puis, il se passe quelque chose qui vous dépasse. Et hop ! " " Pas une seconde, j'ai eu conscience du danger. Je ne réfléchissais pas, je passais partout, invisible en remplissant mes missions auprès des agents ". Plus tard, à Mauthausen, la mort était partout. Il faut s'adapter, serrer les dents, survivre aux mauvais trai- tements, au travail forcé dans les carrières de Gusen, au froid glacial, aux coups, à une tuberculose dont il n'ap- prendra que bien plus tard l'existence... Quarante-cinq coups de fil électrique, un jour. Puis, fin 1943 ou début 1944, il est atteint par le typhus. " Je suis en train de mourir, dans un état de tran- quillité absolue. Je sais que j'en ai pour un quart d'heure, et j'attends avec une curiosité intense, tranquillement, ce que va être ce passage et la lumière qui va arriver tout de suite derrière… ". Au dernier moment, le chirurgien du block va lui sauver la vie. Cela s'appelle l'inconscience, la foi, la sérénité comme vous voudrez. Ou alors la Providence, comme disait sa grand-mère. Printemps 1945 Les déportés ont appris le Débarquement, l'avancée des Alliés. Un premier colis de la Croix-Rouge arrive le 28 avril. Mais ce n'est que le 5 mai que les Américains libèrent le camp. Le 19 mai, depuis l'aéroport de Linz, c'est le départ pour Paris, la gare du Nord et le Lutetia, le grand hôtel réquisitionné pour l'accueil des déportés. Pierre Mauger pèse trente-deux kilos… En 1958, il retournera à Mauthausen. Il n'y avait plus rien, sauf la porte, les miradors et deux blocks. Si, des monuments partout : " toute l'Europe était à Mauthau- sen ". À la fin du livre, Pierre Mauger résume sa vie " un peu particulière. Je n'ai jamais fait ce que j'ai voulu faire. Je n'ai jamais pensé à être agent secret. Je voulais me battre, défendre le pays. Nous ne sommes que des exécutants… Cer- tains font face aux événements et certains baissent les bras et ne font rien. " En 1945, à sa délivrance, Pierre Mauger a vingt-deux ans. Après, il y aurait tant de choses à dire : le vécu du militant gaulliste, le maire des Sables, le député. Un jour, peut-être… Il nous raccompagne jusqu'à la porte et se tourne vers Jean Rousseau : " Dis donc, Jean, quand est-ce que tu m'emmènes man- ger des anguilles ? " Gilles Bély et Yves Viollier Jean Rousseau, François Blanchet Jean Rousseau, François Blanchet Pierre Mauger, 17 ans en 1940 Pierre Mauger, 17 ans en 1940 CVRH, 158 p. 13 € CVRH, 158 p. 13 €
  • 10. 10 tout. Les livres que l’on referme le sourire aux lèvres, avec une admi- ration énorme pour La résilience des héros. En cela, le courant « Feel Good » m’inspire beaucoup. Peux-tu nous dire comment se déroule une journée d’écriture pour toi ? Le temps que tu y passes ? Ma journée entièrement dédiée à l’écriture est le vendredi. J’ai besoin de grandes plages horaires pour me plonger dans mon histoire. Un peu comme ces quatre heures passées sur les bancs de l’école pour remplir les fa- meuses doubles-pages de dissertation. Mais comme une fois par semaine, ce n’est pas suffisant pour rester connec- tée à l’univers du texte, j’organise le reste du temps diffé- remment : j’effectue mes recherches en soirée ou le week- end, je note deux ou trois idées n’importe quand. Et puis j’ai la particularité d’écrire mon texte deux fois, chapitre après chapitre. D’abord en écriture automatique, c’est-à- dire que c’est le fond qui m’importe et non la forme. Je laisse jaillir mes pensées sur mon carnet, sans me soucier des mots que j’emploie. Peu importe si c’est bien écrit ou non, tout doit sortir. Lorsque j’ai une heure devant moi au cours de la semaine, je peux m’y mettre. C’est la réécriture, reformuler mon écrit en version presque « fi- nale », qui me demande davantage de concentration. J’ai besoin d’être dans ma bulle, sans aucun bruit autour de moi. Quels conseils (écriture et recherche éditoriale) donnerais- tu à celles et ceux qui souhaiteraient se lancer dans l’aven- ture éditoriale ? Oser. Ne pas se poser de questions, faire le grand saut dans le vide. Un texte, ça prend du temps, on y met tout son cœur, ses tripes, son âme. On pourrait le recommen- cer dix fois, vingt fois, cinquante fois. À un moment, il faut savoir lui lâcher la main, et le laisser vivre sa vie. Il ne servira à rien dans un tiroir. Alors il faut se faire ce cadeau. Ça fait peur, c’est un peu comme se mettre à nu devant une salle comble. Mais ça en vaut la peine. Pour moi, c’est l’autoédition chez Librinova qui a fonctionné. Je pense qu’aujourd’hui, les maisons d’édi- tion reçoivent tellement de manuscrits, qu’il faut se faire connaître soi-même. Montrer qu’on est là, et que nos textes méritent de rencontrer leur public. As-tu de nouveaux projets ? Je finalise mon troisième roman à paraître chez Fleuve Éditions au printemps 2022. J’ai hâte de vivre ces instants où ceux de la maison s’emparent à leur tour du fruit de mon imagination, tous nos échanges et le travail qui vont s’ensuivre, les corrections, la couverture, le pitch etc… ! Marie-France Bertaud Delphine Giraud Jeune auteure vendéenne Delphine Giraud est une toute jeune auteure du Sud- Vendée, avec déjà un beau parcours éditorial. Son expérience est intéres- sante à partager pour tous ceux qui souhai- tent se lancer dans l’écriture et se posent des questions sur la recherche d’un éditeur. Ton premier roman « Six ans à t’at- tendre », édité via la plateforme « Li- brinova », a été repéré par les Édi- tions Fleuve. Peux-tu nous expliquer ce parcours ? Je ne connaissais pas les plate- formes d’autoédition ; une maison d’édition classique a refusé mon premier texte en m’orientant sur- Librinova. Je me suis renseignée. Ce n’est pas évident au départ, on ne veut pas envoyer son bébé n’importe où. Librinova, en plus des services d’autoédition, propose un tremplin vers l’édition, avec les services d’un agent littéraire. Cela m’a séduit : le voulais intégrer une maison d’édition et les librairies de France. Je me souviens encore de ce jour, en mai 2019, où Andrea, l’agent littéraire de Librinova, m’a appelée pour me dire que Florian Lafani, des Éditions Fleuve, voulait éditer Six ans à t’attendre. Je n’y croyais pas ! Comment es-tu venue à l’écriture ? Est-ce que tu écrivais déjà lorsque tu étais plus jeune, au collège ou au lycée ? J’écris depuis que je suis en âge de le faire. À l’école primaire, quand on étudiait les Fables de La Fontaine, j’inventais les miennes. Dommage, je ne les ai pas gar- dées. Quand plus tard il fallait rédiger des dissertations en français ou des devoirs de philosophie, j’adorais ça. Je noircissais des doubles-pages entières. Par contre, je n’ai jamais été une grande adepte du journal intime. Comme quoi, ce que j’écrivais ne pouvait pas rester pour moi. Quels sont les auteurs qui t’ont influencée ? Et quels sont les courants littéraires dans lesquels tu te reconnais ? Adolescente, j’aimais les histoires qui me faisaient peur, comme les Stephen King. Jeune adulte, je m’inté- ressais plutôt aux grandes sagas, telles que Les Oiseaux se cachent pour mourir, Autant en emporte le vent etc… Ce que j’écris aujourd’hui est pourtant bien différent. À présent, je lis surtout du contemporain. J’évite ce qui risque de m’empêcher de dormir ! J’apprécie particu- lièrement les histoires où les protagonistes sont malme- nés par la vie, mais où l’espoir perdure envers et contre Fleuve Éditions janvier 2021
  • 11. 11 Michel Adrien Michel Adrien Préface de Préface de Jean-Luc Van Den Heede Jean-Luc Van Den Heede La victoire climatique La victoire climatique L’Étrave, 18 € L’Étrave, 18 € Écologiste comme chacun, conscient que la Terre ne peut pas tout offrir à notre avidité consom- matrice d’homme du XXIe siècle, je vous l’avoue, j’ai été surpris par le contenu de cet ouvrage, Michel Adrien, chef d’entreprises maritimes recon- nues pour ses analyses pertinentes au sujet de la pêche en mer, s’est attaqué à un thème d’actualité brûlant. Tout le monde ne peut pas accepter des parcs éoliens à la porte de sa maison, ce que nous pouvons comprendre. Il est difficile de voir son cadre de vie se modifier pour très longtemps et de perdre ses repères visuels ancestraux. L’auteur nous propose un dossier où il passe en re- vue les causes de nos inquiétudes face à la raréfaction des ressources fossiles et à l’émission de gaz carbone dû à nos activités diverses qui, en une certaine mesure, parti- cipent au réchauffement de la planète. Il nous embarque (n’oublions pas, c’est un ancien marin) à découvrir les immenses moyens possibles pour freiner la catastrophe annoncée. Il est évident qu’il nous manquera des sources d’énergie pour continuer à vivre comme aujourd’hui dans notre bien-être matériel actuel. Nous savons qu’il existe le vent, le soleil, ces forces venant d’ailleurs, puis nous découvrons l’hydrogène et l’ammoniac dont les chercheurs poursuivent leurs expérimentations dans ce domaine. Michel Adrien, après avoir listé tous les facteurs polluants (bateaux, voitures, avions, chauffage, etc.), démontre « avec détermination et confiance », comme il est écrit sur la quatrième de couverture, je rajouterai même « avec netteté » son optimisme dans un avenir qui reléguera nos soucis écologiques de maintenant pour un lendemain qui remportera la Victoire Climatique. René Moniot Beaumont En décembre 2019 la Société des Écrivains de Ven- dée remettait son prix annuel à Michel Adrien pour son autobiographie "L'appel du large" et "Encore plus loin" le tome 2. Deux ouvrages qui avaient charmé le jury et trouvé un large public puisque les ventes se sont envolées et dépassent aujourd’hui les 10 000 exemplaires. Retour sur Retour sur Michel Adrien Michel Adrien Marin, écrivain, essayiste Marin, écrivain, essayiste 10 000 exemplaires pour ses livres ! Une aventure qui commence lors d'un dîner fa- milial Laurent, le petit-fils de Michel a demandé "-Papy, le plus bel héritage que tu pourrais nous faire, à nous tes petits-enfants, serait de nous écrire ton histoire !" Voilà, pari tenu. L'auteur dans ces deux ouvrages nous relate avec talent, tendresse et humour, de quelle façon on passe de l'extrême pauvreté à un empire. Pour attache l'île de Noirmoutier, berceau de la famille où dans les an- nées 1939/45 c'était un peu le moyen âge et où les gens vivaient de si peu, sans être pour autant malheureux. Un récit délicieux qui plonge le lecteur dans le parcours aty- pique de ce petit pêcheur Noirmoutrin de onze ans qui sillonnera les mers dont l'Océan atlantique tropical. Émerveillé, il découvrira une faune intacte, d'une intensité incroyable où grouille une vie halieutique foi- sonnante au large des côtes de l'Afrique de l'Ouest, et jusqu'alors jamais exploitée ! Dans ces ouvrages qui se lisent comme des romans, il y a des passages magni- fiques sur les paysages et, un regard sur les humains à une époque où les habitants de ces régions étaient considérés comme des sauvages. L'auteur décrit avec subtilité à quel point une passion commune, en l'occurrence la pêche, peut gommer toutes les différences ! Michel Adrien, avec son talent d'écrivain, ne nous épargne rien, les amours, les succès et les déboires, dans ce parcours d'une vie d'homme bien remplie. Assurément un succès bien mérité. Eveline Thomer
  • 12. 12 Un peu par hasard, j'ai poussé la porte d'une li- brairie dont l'enseigne affichait un nom mystérieux  : « Aux Bouquins frappés ». Cet établissement est situé 47, rue Jacques-Cœur, à la Roche sur Yon. Vous pouvez le constater sur les photos, l'intérieur ressemble à s'y mé- prendre à une librairie normale. Et pourtant.... Intrigué, j'ai posé quelques questions à la personne de l'accueil. Elle m'a tout expli- qué : Ce lieu est nouveau. Je ne le connaissais pas. Depuis com- bien de temps êtes-vous ici ? Nous fêterons nos un an en décembre 2021. Vous ve- nez d'entrer dans notre librairie associative. Elle émane de l’Association des Paralysés de France, France handicap, asso- ciation qui a pour but de défendre les droits et d’accom- pagner les personnes en situation de handicap ainsi que leurs proches au quotidien. Une de nos missions est de mettre en place des actions et des activités en Vendée, (mais aussi sur tout le territoire national), afin de déve- lopper le lien social entre adhérents, bénévoles, usagers… C’est notamment pour cette raison que la bouquinerie solidaire « Aux Bouquins Frappés » a vu le jour. Mais alors, dites-moi ce qui a motivé une telle action. Face à une demande grandissante de livres d’occasion, dans une démarche éco-citoyenne en faveur de la planète et pour lutter contre la surconsommation, l’équipe de la Délégation de Vendée a décidé d’organiser à deux reprises une collecte de livres dans le cadre d’une foire annuelle. Au total, plus de 10 000 livres ont été donnés par des particuliers, des entreprises, des collectivités. Les éditions 2018 et 2019 ont permis de réaliser des bénéfices non- négligeables. Durant ces manifestations, de nombreux clients ont exprimé le souhait de voir ces événements se pérenniser . Certains désiraient devenir bénévole si une librairie venait à ouvrir. C’est ainsi que le projet de la bouquinerie « Aux bouquins frappés » est né. Pouvez-vous m'expliquer votre fonctionnement ? Nous fonctionnons à l’aide des dons de particuliers, entreprises, collectivités, établissements publics, écoles. L’équipe de bénévoles reçoit l’ensemble des livres gra- cieusement déposés et s’occupe de les trier : seuls les livres en très bon état sont mis en vente dans le local. Nous classons les ouvrages par catégorie littéraire : romans, po- liciers, bandes dessinées, science-fiction, jeunesse… Les bénévoles peuvent ensuite prendre le temps d’accueillir et de conseiller le public tous les après-midi de la semaine et le samedi toute la journée. Ainsi, pour prendre un exemple, si je débarrasse les étagères de mes grands-parents, je peux vous apporter un carton d'ouvrages ? Tout à fait. Vous serez le bienvenu. Je vois que vos prix de vente sont modestes. Dites-m'en plus. La bouquinerie étant solidaire, le prix des livres est fixé entre 1 € et 8 € maximum. La Délégation de Vendée tient à ce qu’Aux Bouquins Frappés puisse permettre d’ac- céder plus facilement à la lecture, et de façon plus géné- rale, à la culture. Il nous faut des rentrées d'argent parce que, dans leur grande majorité, des bénéfices financent des actions locales auprès des personnes en situation de handicap, et puisque les petits ruisseaux font les grandes rivières... J'ajoute que notre li- brairie serait ravie de vous accueillir comme nouveau client ou bénévole ! N'hé- sitez pas ! Pierre Deberdt Contacts Tél : 06 71 73 31 88 mail : aux.bouquins.frappes85@gmail.com blog : dd85/apf.asso.fr/auxbouquinsfrappes/ La librairie « Aux Bouquins frappés »
  • 13. 13 Adeline Da Cruz, Aurélie Viollier Adeline Da Cruz, Aurélie Viollier Notre classe libérée Notre classe libérée Alba Capella, 120 p., 21,90 € Alba Capella, 120 p., 21,90 € Cet ouvrage porte en sous-titre " Une journée avec  Aurélie et Adeline ". De façon concrète, il relate effectivement le quotidien vécu en maternelle par deux professeurs des écoles à La Genétouze (Vendée). Mais bien plus qu'une journée, c'est le fruit de dix ans de re- cherches pédagogiques et éducatives qui est, ici, mis en lumière. Après respectivement 10 et 5 ans de routine, Aurélie Viollier-Perrot et Adeline Da Cruz commen- çaient à s'ennuyer dans leurs classes et aspiraient à un renouveau. Leurs élèves, certains en difficultés, d'autres passifs ou hyperactifs, les ont aussi poussées vers d'autres méthodes pédagogiques. Elles ont alors décloisonné des salles, échafaudé des îlots, fusionné leurs 2 classes, redes- siné les contours d'un tableau blanc... Tout cela, petit à petit, au fil d’incessantes observations, de recherches bi- bliographiques, de formations en neurosciences et sur la trace d'illustres pionniers de l'Éducation Nouvelle (Pia- get, Montessori, Freinet). Au bout du compte, une classe  libérée : autono- mie des élèves, apprentissage par le jeu et la manipula- tion,  respect  du rythme de chaque enfant, entraide et émulation,  bienveillance. Un lieu où chacun  apprend, s'épanouit dans un cadre créatif et joyeux, guidé par des enseignantes passionnées. Belle récompense exprimée par les parents : " J'ai vu mon petit garçon évoluer dans un climat bienveillant, serein et confiant. Son implication et sa motivation étaient fortes ". " Notre enfant est heu- reux d'aller à l'école. Il cultive sa curiosité, son goût d'ap- prendre et évolue à son rythme ". La lecture de " Notre classe libérée " remplit de bon- heur, donne envie de retourner  à l'école.  Cet ouvrage illustré ne s'adresse pas seulement aux enseignants inté- ressés par des pratiques alternatives mais aussi aux pa- rents soucieux d'une éducation basée sur le respect du rythme de l'enfant et de leur autonomie et à toutes les personnes  curieuses de découvrir d’autres façons créa- tives et fécondes. Seule critique : le refus de m'inscrire pour la pro- chaine rentrée. Bien que transposable à d'autres niveaux, cette classe libérée est réservée aux élèves de maternelle ! Gilbert Métivier « Heureux d’aller à l’école » PRIX de la Nouvelle Société des Écrivains de Vendée Notre organisons cette année un concours de nou- velles ouvert à toutes et à tous. Oui vraiment, tout le monde peut participer. Il suffit simplement de tremper sa plus belle plume dans l’encre de l’imaginaire et de res- pecter quelques consignes : autour de 3000 mots, une phrase imposée à glisser habilement dans le texte, une date butoir impérative pour l’envoi de son chef-d’œuvre, et le tour est joué. Où trouver le règlement et le bulletin de participa- tion ? Sur notre site internet : ecrivains-vendee.fr À vos claviers et à bientôt pour la remise des prix. Qui sait ! Luçon, PRIX du premier roman La mairie de Luçon (Dominique Bonnin, avec Jean Philippe Charrier, Stéphanie Le Goff )organise un concours du premier roman et met en place une master- class pour soutenir les candidats. « Les deux conditions sont de n’avoir jamais (ou peu) publié et qu’il y ait un lien avec « Luçon » Vous pouvez nous rejoindre jusqu’à la fin de l’année. Le roman choisi sera édité chez Ella Éditions et tous les participants se verront offrir 20 exemplaires de leur ro- man. Un samedi par mois, les candidats, actuellement 7, se retrouvent à la maison Dumaine pour un programme va- rié. Le matin, technique, outils et astuces pour démarrer, camper ses personnages, développer son roman avec Jean Philippe Charrier, Eveline Thomer (auteure de 22 ro- mans et deux pièces de théâtre), et Corinne Girard qui a publié un premier roman, (suite à une Masterclass), chez Geste. Les après-midi tournent autour du patrimoine lu- çonnais riche en histoire, en art et... en surprises. Pour s’imprégner de l’âme de Luçon, visites de la li- brairie indépendante Arcadie, du quartier Bourgneuf, du quartier du Port, du cimetière et de ses 50 chapelles, du jardin Dumaine, du château d’eau, de la cathédrale, du marché de Noël à Luçon, mais aussi des après-midi avec un éditeur, avec un écrivain, etc... La remise des prix est prévue à l’automne 2022. Contact Jean Philippe Charrier mairie de Luçon : pre- mier.roman@lucon.fr
  • 14. 14 PRIX des Écrivains de Vendée 2020 Dominique Durand et Christophe Dubois lauréats Dominique Durand Prix des Écrivains de Vendée 2020 Dominique Durand avait été nominé deux fois dans la sélection des Prix des Ecrivains de Vendée. C'était déjà la re- connaissance d'un talent au- jourd'hui distingué. Son roman " Effacé ", publié chez Ella, il- lustre son intérêt pour le monde moderne, ses mystères, ses complots, sa technologie redoutable. Son écriture in- cisive sert une intrigue stupéfiante: Martin se voit littéra- lement effacé de la société par une secte perverse qui en- tend asservir le monde et qui abolit son existence même. Christophe Dubois Prix des Écrivains de Vendée - Crédit Mutuel Océan Il y a 80 ans, en mai 1940, fuyant l'avancée de l'armée alle- mande, 80 000 Ardennais se re- plient, dans les pires conditions, en Vendée, le département qui les accueille selon le plan éta- bli par les autorités. Chaque commune ardennaise a donc sa commune d'accueil en Vendée. Christophe Dubois restitue ce moment tragique à l'aide de do- cuments et de témoignages dans ce livre paru au CVRH. Un livre précieux pour l'Histoire des deux départements, alors que la mémoire s'effiloche, malgré les liens nombreux et vivaces qui se sont tissés au fil des années. Trois autres livres nominés " Le chagrin de Marie " d'Odile Berthomeau (Geste) Un récit romancé autour du destin tragique d'une jeune fille du Bocage vendéen qu'un amour impossible conduit inexorablement à la maladie mentale. Pendant l'Occupa- tion, elle sera internée de force à l'Hôpital de la Grimaudière, où elle mourra de faim comme des dizaines d'autres malades. Leur mémoire est aujourd'hui hono- rée dans l'enceinte de l'hôpital. " Le Mystère Gilles de Rais " d'Elie Durel (Le Petit Pavé) Elie Durel propose une ap- proche psychologique de Gilles de Rais et de ses relations avec Jeanne d'Arc dont il fut l'un des plus proches et plus vaillants lieutenants. Il avance que la per- versité du seigneur de Tiffauges rejoint la pureté de Jeanne dans un accomplissement qui va sau- ver le royaume de France. " Prisonniers des ombres ", de Gaëlle Charrier-Bretagne (Ella) Une sorte de roman-feuille- ton dont l'intrigue s'organise au- tour de deux personnages, Hélène et Elie, très proches l'un de l'autre malgré leur différence d'âge. Elle repose sur les prémonitions qu'ils perçoivent et plonge dans les catastrophes et les angoisses de notre le 11 septembre, les attentats terroristes, le drame du Queen Mary 2. Un suspense angoissant. GB Les impératifs sanitaires ont im- pacté la délibération du jury et la remise des Prix des Écrivains de Vendée 2020. Le jury a finalement pu se réunir. La proclamation et la remise des Prix ont eu lieu, en comité très restreint, le 17 mars, à l'Hôtel du Département, au cours d'une conférence de presse.
  • 15. 15 Jean Rousseau Jean Rousseau François Blanchet François Blanchet Pierre Mauger Pierre Mauger 17 ans en 1940 17 ans en 1940 CVRH, 158 p. 13 € CVRH, 158 p. 13 € Pierre Mauger raconte sa guerre à ses deux amis qui l'interrogent. Pas de littérature, ni d'envolées lyriques ou tragiques, les propos bruts. À 17 ans, il a décidé de continuer le combat. Il est devenu l'agent de liaison du colonel Rémy. Arrêté en 1942, ce sera la prison de Fresnes, la torture, puis la « succursale de l'enfer », le camp de Mauthausen. Pierre Mauger n'omet rien de ces années de jeunesse terribles mais, et c'est la force de ce livre, il se cantonne aux faits, sans haine ni règlement de comptes. Il dit. Il a survécu. Il ne se prend pas pour un héros. Il a fait ce qu'il devait faire. Et son témoignage y prend une force terrible. (Centre vendéen de recherches historiques) Yves Viollier Les Prix 2021 de la Société des Écrivains de Vendée sont remis le 7 décembre au Conseil départemental de la Vendée PRIX des Écrivains de Vendée 2021 Gwenaël BULTEAU Gwenaël BULTEAU La république des faibles La république des faibles La Manufacture des livres, 365 p., 19, 90 € La Manufacture des livres, 365 p., 19, 90 € Dès les premières lignes, le lecteur est au parfum. Le roman est policier et noir, bien noir. Policier certainement, car le commissaire Jules Soubielle est fermement décidé à ne pas capituler devant le mystère de la disparition d'un enfant. Noir parce que le lecteur arpente les ruelles mal éclairées de la Croix Rousse, dans le Lyon de la fin du 19° siècle, noir aussi comme les desseins qui agitent les tueurs d'enfants, noir encore à l'image des anti-dreyfusards acharnés et les politicards de tout poil, noir comme les nippes des men- diants et les sarraus des ouvriers qui hantent les quartiers populaires de la cité. Pourtant, très vite, le sordide passe au second plan. Il laisse la place à un intérêt his- torique documenté, à une qualité d'écriture et de verbe remarquable, à une construction astucieuse qui relance le suspense à chaque page. Pour un coup d'essai, (un premier roman), Gwenaël Bulteau réalise ici une perfor- mance qu'il convient de saluer. Pierre Deberdt La rédaction de la revue et le jury des Prix des Écrivains de Vendée ont souhaité reprendre leur rythme de croisière avec la parution de la revue en décembre le jour de la remise des Prix au Conseil Départemental. Ils sont heureux de vous présen- ter ici le résultat du vote : Prix des Écrivains de Vendée Prix des Écrivains de Vendée Crédit Mutuel Océan
  • 16. 16 Bernard Thibaud Bernard Thibaud Les brumes de Locardic Les brumes de Locardic Ella, 310 p., 19 € Ella, 310 p., 19 € Bernard Thibaud signe avec ici un premier ro- man très attachant. Ce n’est pas « coup de foudre à Nothing Hill » mais à Montmartre. Bien ficelée, cette histoire sentimentale ne sombre pas dans la mièvrerie pour raconter les déboires amoureux de Simon, célibataire de 43 ans, raide dingue pour la première fois de sa vie d’une jeune artiste peintre. Des faubourgs de Montmartre jusqu’à la lande bretonne, terre de lé- gendes, en passant par le Liban. Une jolie écriture, simple et fluide, avec des personnages que l’on a plaisir à suivre, un récit qui tient en haleine. Un roman que je recommande. Je serai ravie de découvrir le prochain. Marie-France Bertaud Magnus Latro Magnus Latro Varcolac Books on demand, 282 p., 13 € Books on demand, 282 p., 13 € Un thriller qui vous irritera peut-être, l’au- Un thriller qui vous irritera peut-être, l’au- teur fait peur mais n’a pas peur de dire les choses. teur fait peur mais n’a pas peur de dire les choses. Magnus Latro, Ludovic Robet est Vendéen. Cela se Magnus Latro, Ludovic Robet est Vendéen. Cela se lit très fort et s’apprécie même si ce n’est pas a priori lit très fort et s’apprécie même si ce n’est pas a priori la tendance politiquement et socialement correcte. la tendance politiquement et socialement correcte. « « La fabrique des bâtards La fabrique des bâtards », son premier roman, », son premier roman, déjà très marqué et audacieux, dénonce les dérives déjà très marqué et audacieux, dénonce les dérives actuelles et leurs conséquences : un monde chaotique, anarchique, ins- actuelles et leurs conséquences : un monde chaotique, anarchique, ins- table, explosif, terroriste. Irréel mais bien d’actualité. L’homme-loup des table, explosif, terroriste. Irréel mais bien d’actualité. L’homme-loup des landes, « landes, «Varcolac Varcolac » , est de la même veine. » , est de la même veine. JR JR Virginie Virginie Barreteau Barreteau Ceux des marais Ceux des marais Inculte, 200 p., Inculte, 200 p., 14,90 € 14,90 € Les habitants des marais survi- vent au gré de l'eau montante et des tempêtes, une eau terrifiante qui s'infiltre dans les bourrines jusqu'aux cuisses, sans pudeur, même les jours de deuil. L'écriture est maîtrisée, belle et crue, poétique, parfois comme un couplet d'une chanson de Brel : " Elle, aux doigts nerveux qui n'arrê- tent pas de se recoiffer tout le temps, avec de minuscules gestes compulsifs comme des pattes de chats qui rebondissent, avec le bruit des ongles sur son crâne, Elle assise sur ses os et presque chauve et blanche surtout, presque jaune comme la pièce ici, comme le plâtre et la chaux, ou le talc un peu vieilli, humide, c'est la mère qui se tient dans l'angle. " L'histoire est belle, mosaïque d'un quotidien difficile dans les brumes et l'humidité. Dans les années 1960, le docteur sillonne les eaux limoneuses du marais sur sa plate à la rencontre d'une population miséreuse et isolée, réduite à quelques poignées de familles ; il fait office de vigie autant que de guérisseur, accoucheur, psychologue. Passionné de photographie, il a l'étrange manie de faire poser ses patients pour lui, comme s'il cherchait à ausculter à la fois l'inté- rieur et l'extérieur des êtres. Il est le té- moin de leur vie intime, le gardien de leur mémoire et le révélateur des troubles qui circulent entre les corps. La disparition mystérieuse de Pacot perturbe le cours immuable de ce micro- cosme ! Un roman en clair-obscur où perce une lumière discrète et obstinée, à l'image de l'éclat du flash photographique qui ré- vèle la fragilité et l'archaïque entêtement des existences humaines. Eveline Thomer Florence Regourd Florence Regourd Marie-AugustineGaboriaud Une Vendéenne dans la Commune de Paris VdL, 127., 1€ Uune biographie romancée où l’imagina- tion de l’auteur, Florence Regourd, se mêle à des faits véridiques étayés par un excellent travail d’historien(ne). 18 mars 1871 : Soulèvement du peuple de Pa- ris. Première journée de la Commune. Les Prussiens sont encore aux portes de la capitale et le gouvernement de Thiers veut désarmer la Garde nationale. Aux parisiens se sont joints des provinciaux comme Marie- Augustine Gaboriaud, lingère venue d’Ardelay près des Herbiers, et son mari Jules Chiffon, un tailleur de Pierre de la Côte d’Or. Deux mois plus tard, l’insurrection de la Commune de Paris s’écroule dans la répression de la Semaine sanglante. Marie-Augustine vit les événements sur les bar- ricades. Elle est emprisonnée aux Chantiers de Versailles, condamnée et déportée en Nouvelle-Calédonie. Louise Michel la cite à ses côtés dans ses souvenirs. Malgré l’amnistie, un destin tragique s’est acharné sur Ma- rie-Augustine et son mari. J. Bernard Les autres nominés pour les Prix de la Société des Écrivains de Vendéee
  • 17. 17 Refuge de Grasla PRIX Charette 2021 Montaigu Je vous aiderai à vivre, vous m’aiderez à mourir, Nathalie Saint-Cricq (L’Observatoire) L’amitié amoureuse entre Georges Clemenceau et Marguerite Baldensperger, de quarante ans sa cadette. Relisant les 668 lettres que le Tigre adressa à son amie, elle recompose cette extraordinaire aventure sentimen- tale et littéraire qui illumina les dernières années du Père la Victoire. Doucement renaît le jour, Delphine Giraud (Fleuve-éditions) Pourquoi les parents de Mat, un petit garçon té- traplégique ont-ils si longtemps caché son existence ? Connie, la fleuriste de Vouvant, découvre jour après jour le destin tragique de son petit frère et s’efforce d’en per- cer les mystères. Ces autres lieux qui ont fait la France, François Guillaume Lorrain ( Fayard) Voyage à travers notre pays, en passant par des lieux, parfois très méconnus, qui ont pourtant fait son histoire. Que s’y est-il passé de si important, comment sont-ils aujourd’hui? Ainsi en va-t-il des chemins sanglants de la Virée de Galerne, de Nantes, ville catholique et négrière, ou encore de Bordeaux, trois fois capitale de la France. Le mystère Richelieu, Philippe Le Guillou (Robert Laffont). Ébloui par le célèbre portrait de Richelieu, peint par Philippe de Champaigne, l’auteur livre, de tableau en tableau, le portrait de cet homme énigmatique et redou- table qui fut évêque de Luçon. Un homme d’ombre et de lumière, de complots et de coups d’éclat, une grande figure de l’Histoire de France, un prélat de campagne devenu le principal ministre de Louis XIII. Vendée 93, Thierry Lehideux (Pays et Terroirs) Qui étaient vraiment les parents de Victor Hugo, son père, le général Victor Hugo, et sa mère, Sophie Tré- buchet ? Mon père, vieux soldat et ma mère vendéenne, comme l’écrit l’immense écrivain ? Pas vraiment. Thierry Lehideux corrige le portrait du massacreur révolution- naire dont Victor Hugo absout sans vergogne les crimes. Il décrit aussi l’insurrection bretonne contemporaine des guerres de Vendée. Printemps du livre de Montaigu Il va rouvrir ses portes les 1, 2 et 3 avril 2022, pousser les murs et investir le centre-ville ! C'est Antoine Chéreau, prési- dent de la communauté de com- munes qui le dit : « En 2019, lors de sa dernière édition, le Printemps du livre était arrivé à saturation ». Quelque 45000 visiteurs, 250 au- teurs, le contexte sanitaire oblige, il fallait faire quelque chose. Désor- mais, la ville s'offrira comme une scène ouverte aux auteurs et à leurs œuvres. «  Nous avons l'ambition que le Printemps devienne un véritable fes- tival du livre, toujours plus littéraire, accessible et populaire. » Lieux de rencontres diversifiés, conférences, spectacles, rencontres, performances, place de la Mairie, médiathèque Calliopé, parc des Ro- chettes, théâtre Thalie... Les visiteurs pourront voguer d'un univers à un autre, un service de navettes gratuites sera mis en place. Les commerçants du centre ville seront aussi de la partie. Toute la ville célébrera le livre. Rendez-vous au prochain Prin- temps, pour la fête ! Yves Viollier
  • 18. 18 Napoléon en scène au théâtre du Pont-Morineau Bonaparte étant revenu d’Egypte, il est passé à La Roche-sur-Yon en toute intimité ! Dans le cadre des animations yonnaises prévues par la municipalité du chef-lieu autour du bicentenaire de la mort de Napoléon, la salle du Pont-Morineau était pleine le dimanche 31 octobre. À l'affiche : Pourvu que ça dure ! Cette pièce d'une heure est signée Joël Bon- nemaison. Et si le fond historique est vrai (la ve- nue de Napoléon à La Roche-sur-Yon en 1808), le reste est avant tout une comédie qui prête à rire des bons mots et de la mise en situation de l'empereur (joué par Bruno Cardou). Une co- médie ironique, déjantée même, mise en scène par Jean-Marc Dubranna, qui y joue aussi, avec sa troupe de Sainte-Pazanne, soit 11 comédiens sur scène, dont Alain Gemehl (Fouché), Mi- chèle Bonnemaison (Letizia), Marc Lambrechts (l'espion Gilbert de Mallièvre)... À la fin du spectacle, Joël Bonnemaison a été chaudement salué par le public et par toute la troupe. PhilG Les Tréteaux de l’Automne Festival de théâtre amateur de La Tranche sur mer “ Vous avez dit amateur ” Après une année d’interruption, “ Les Tréteaux de l’Automne ” ont “ refleuri ” si l’on peut dire – s’agissant de cette saison. Treize spectacles dans la semaine, avec toujours l’éclectisme de bon aloi exigé pour les organisateurs, au nombre desquels on re- trouve le créateur des Tréteaux, Joël Bonnemaison, et son équipe. Cette année 2021 Michallik, Buard, Roger-Lacan, Lindsay, Harris, et le magnifique Tchekhov, étaient présents. À côté d’eux, les très méritants auteurs indépendants et bien sûr amateurs, comme il ied à cette manifestation, qui ont pu voir leurs œuvres jouées sur les planches des “ Floralies ”, le palais des délices pour les amoureux du théâtre en Vendée. Le public lui aussi était en rendez-vous de ce Festival amateur, qui proposait, ce mois de novembre un programme de haute te- nue. Public fidèle qui ne cachait pas cette année encore, une réelle satisfaction pour ce rendez-vous sur les planches des “ FLoralies ” planches de l’Automne qui complètent bien les planches à voiles de l’été. Treize ans déjà Treize ans déjà, que dans les locaux du Pavillon de l’Aunis, naissait le Festival et en même temps que le concours, de théâtre amateur de la Tranche sur mer. C’était en l’an 2008 ! Une nouvelle équipe municipale, un maire audacieux, un projet culturel... “ Et si on réunissait des amoureux du théâtre, qui présenteraient au public des œuvres connues, et des œuvres inédites. Tous les genres de la spécialité, toutes les fantaisies, tous les talents... Les Modernes, les Anciens, les Classiques, les Nouveaux. Il faut de tout pour faire un monde... Il faut de tout pour réunir un vrai spectacle de théâtre amateur ? ” Et çà a marché ! Treize années plus tard, même s’il n’y a plus le pot final et convivial au bar des Floralies l’empathie, voire l’enthousiasme du public n’a pas faibli, le moins du monde. Ni non plus le plaisir re- nouvelé des troupes à jouer et rejouer chaque année à La Tranche sur mer
  • 19. 19 THÉÂTRE Gagnants du festival de théâtre de La Tranche 2021 avec nominés Prix de la tulipe d'or Pochette surprise – la troupe Mezzoreilles Les Sables d'Olonne Landru ou la femme au foyer– Cie Grains de Sel de l'Île d’Olonne Les gens biens – la troupe Mi-Sèvre Mi-Rai- sin de Rezé Intras Muros – Cie Théâtre de Clisson Prix du meilleur comédien Gildas Bodin dans La Porte à côté Cie Les Baltimbanques de Clisson Maxime Charbonneau dans Demande en Mariage pour la troupe À tour de rôle Notre Dame des Landes Jean Paul Hamel dans Landru pour Cie Grains de Sel de l'Île d’Olonne Alain Gemehl dans Intra Muros du Théâtre de Clisson Pascal Bénizeau dans le rôle de Romain pour Pochette surprise La troupe Mezzoreilles Les Sables d'Olonne Prix de la meilleure comédienne Claire Brandet dans le rôle de l'avocate de la défense dans Landru ou la femme au foyer pour la Compagnie Grains de sel de l'Île d’Olonne Sarah Delanoë dans La Règle de 3 pour la Compagnie Sable et Sel de la Bernerie Solène Ameur dans La Demande en mariage pour la troupe À tour de rôle Notre Dame des Landes Béatrice Lebrun dans le rôle d'Elle dans La porte à Côté pour la Cie Les Baltim- banques Clisson Prix de la mise en scène Thyna Valais et Lucas le Floch dans Rouge pour 1 R 2 Jeu St Herblain Jean Marc Dubrana pour Demande en mariage compagnie À Tour de Rôle de Notre Dame des Landes Emmanuel Tudeau dans Intra Muros pour le théâtre de Clisson Danielle Maxent dans Sec et Sans glace pour les Amateurs du Gestuaire à St Herblain Delphine Lamand et Danièle Rialland dans plus loin que loin troupe C'est à dire de Rezé Prix du Meilleur texte ou adaptation Karl Brocyoire pour Qui va là – troupe Chantier de Chaillé sous les Ormeaux Jean Audouin pour Espaces troupe Sentimensonges de Nantes adaptation des Glaciers grondants pour Sec et Sans glace compagnie Les Ama- teurs du Gestuaire Prix des meilleurs costumes Demande en mariage – la troupe À tour de Rôle Notre Dame des Landes Sec et sans glace – Les Amateurs du Gestuaire de St Herblain Qui va là – troupe Chantier de Chaillé sous les Ormeaux Landru – Compagnie Grains de Sel L'Île d’Olonne Au total, plus de 150 pièces ont été proposées au parterre. Jamais deux fois la même. C’est toute une antho- logie du théâtre que “Les Tréteaux de l’Automne” ont offert aux passionnés du genre, devenus des fidèles du côté Cour et du Côté Jardin. De quelques Joyaux On ne peut passer sous silence quelques joyaux interprétés lors de ce cru 2021 “ Sec et sans glace ” c’est du sé- rieux... un genre ” Le sérieux ” comme un autre. Cette comédie aborde l’ac- tualité brûlante du dérèglement clima- tique et la réaction intime de chacun avec la nature. “ La Porte à côté” c’est moins “ sérieux ” c’est plus actuel de Fabrice Roger-Lacan. Elle est psy. Lui vend des Yaourts. Ils sont voisins de palier, Ils se détestent cordialement, et vont adorer se détester. Comme des millions de cé- libataires perdus dans la ville, ils explo- rent furtivement les sites de rencontre à la recherche de l’amour. “ Landru ou la Femme au foyer ” Déjantée... l’histoire d’un procès qui fit grand bruit, au début du 20ème siècle. Celui d’un tueur en série, avec onze victimes, (uniquement des dames) qui brûlèrent après avoir été assassinées, dans le foyer d’une cuisinière. “ Demande en mariage ” du ta- lentueux Anton Tchekhov, et en cos- tumes. Cette rencontre entre une mère, sa fille et le soupirant, est un bijou de drôlerie qui entraîne le spectateur dans un tourbillon de ridicules, démasqués impitoyablement par Tchekhov et aussi vrais aujourd’hui qu’à l’époque. On ne saurait les citer tous ! 70 comédiens cette année, à se lâ- cher face à une salle avide de les écou- ter, et la complicité était palpable entre les “ debouts ” sur les planches, et les “ assis ” dans la salle. À la vérité, tous en scène, pour frapper les trois coups des “ Tréteaux de l’Automne ” et du théâtre amateur. M. H.
  • 20. 20 DIEU A CHOISI BELMONDO Mort à l’âge de 88 ans en septembre 2021, Jean-Paul Belmondo n’avait pas de lien avec la Vendée si ce n’est le film « Dieu a choisi Paris », que réalisa le natif de Nesmy, Gilbert Prouteau Non, Bébel n’a jamais tourné en Vendée, ni peut- être même jamais mis les pieds. Mais il a bien accordé une semaine de tournage au metteur en scène vendéen. En 1966. Dans un film de longue haleine constitué de très nombreuses archives relatant Paris durant la première moitié du XXe siècle, quand elle était capitale culturelle du monde. Des images d’archives dans lesquelles sont mélangées des images de fiction. Un procédé qu’a en quelque sorte inventé Prouteau (avec son premier long métrage « La vie passionnée de Clemenceau » en 1953) même s’il estimait qu’on « n’invente rien ! Mais on réin- vente »… Grâce à Paul, son père, en 1966, Belmondo est déjà célèbre Tourner avec Prouteau ne l’intéresse abso- lument pas Oui, mais il y a son père, le sculpteur Paul Belmon- do, avec lequel Gilbert Prouteau est très pote. Et c’est Paul qui dira à son fils : « Jean-Paul, tu ne peux pas refu- ser de rendre ce service à mon ami ! » CINÉMA  Bébel et Prouteau Bébel obéira à ce père qu’il aimait tant. Pour la petite histoire, le sculpteur Paul Belmondo est celui qui refit la tête de Clemenceau sur la statue de Sainte-Hermine, qu’avait décapité l’occupant allemand. Paul fit aussi l’ob- jet d’une exposition au Conseil Général de la Vendée voi- là deux ou trois décennies. Et désormais, un musée porte son nom à Boulogne-Billancourt, grâce à Jean-Paul. Revenons à « Dieu a choisi Paris ». Une semaine de tournage pour un cachet dérisoire. « Mais une prise suffi- sait », racontait Prouteau. Et l’ambiance sur le plateau de tournage ? « La grosse déconnade ! Dans cette discipline où je me suis pourtant illustré, Jean-Paul était plus fort que moi. C’était aussi sa façon de se concentrer »… Film maudit puis miraculé Très long à monter, «  Dieu a choisi Paris  », long- métrage de 90 mn ne sort qu’en 1969. Une avant-pre- mière est orchestrée en présence d’André Malraux, qui se montre enthousiaste. Puis c’est le drame, juste avant sa sortie officielle : les laboratoires LTC  brûlent. Le film aussi. Plus rien. « J’ai bu du pastis pur durant trois mois ! » narrait Prouteau. Puis c’est le miracle en 1986, 17 ans plus tard. Une résurrection, même : on a retrouvé deux bobines du film en déménageant la cinémathèque de Montréal, au Qué-
  • 21. 21 bec. Incroyable. Le film est diffusé au Centre Pompidou, puis dans toute la France, à la télévision... Tandis qu’à la fin des années 1990, quant on prépare une commercialisation de dix DVD avec Bébel à l’affiche, celui- ci impose « Dieu a choisi Paris » dans la sélection. Aussi, quand les médias locaux ont réagi à cette « info de proxi- mité » (Nov FM, Télé Sèvre-et-Maine, RCF Vendée), ils pouvaient évi- demment titrer : Dieu a choisi Bébel ! Philippe Gilbert
  • 22. 22 Cerizay, nid d’histoire et de culture Le salon du livre de Cerizay, au domaine de la Roche les 11 et 12 septembre dernier chez nos amis des Deux-Sèvres, était orchestré par l’association His- toire et Culture en Bocage. Une troisième édition après le château de la Durbelière en 2019, et le château de la Flocellière en 2020. Un demi-millier de personnes s’est déplacé sur ces deux jours ensoleillés. « Nous sommes un peu déçus, nous attendions plus de monde », constatait Armand Bérard, une des chevilles ouvrières de l’associa- tion organisatrice. Mais le temps qui incitait à filer vers l'océan et le passe sanitaire ont probablement contribué à une certaine désaffection. N'empêche, ceux qui sont venus n'ont pas eu à le re- gretter tant l'ambiance était coole et sereine, avec diverses animations, ateliers, débats, remises de prix, bénévoles sympas et rigolards... Guérin-Simonnaud Prix La Rochejaquelein Outre le Prix Gilbert-Prouteau, a été remis durant cette manifestation le Prix La Rochejaquelein. Un Prix remporté par une charentaise, Monique Guérin-Simon- naud, 67 ans, pour son ouvrage Jacquette Blanchard, meunière au Pin (1731-1804), paru chez Pays et Terroirs. Ou l’histoire de la vie d’une femme courageuse, qui luttera toute sa vie contre l’adversité, un des- tin semé d ’ e m - bûches, jusqu’aux Guerres de Vendée... Ouvrage paru en 2019. Depuis, Monique Guérin-Simon- naud a publié (en 2021), Théo- tiste Bremond, grand-mère du Pin (1790-1871), toujours aux éditions pays et Terroirs. Cette au- teure a toujours considéré le bo- cage bressuirais comme sa seconde patrie. Viollier et Boisumeau lauréats du Prix Gilbert Prouteau Le dimanche 12 septembre 2021, au salon du livre de CERIZAY, a été remis le prix Gilbert-Prouteau, créé en 2015, trois ans après la mort (à 95 ans) de cet artiste (écrivain, metteur en scène, poète surtout, également sportif de haut-niveau...) Les conditions pour recevoir cette récompense sont toujours les mêmes : avoir connu Prouteau, avoir lu un de ses livres et vu un de ses films. Cerise sur le gâteau : le(s) récipiendaire(s) ne sait pas qu'il va le recevoir. Yves Viollier et Claude Boisumeau (natif de Ceri- zay!) se sont fait surprendre et l'ont reçu pour cette année 2021, succédant au palmarès à Régine Albert (en 2020 à Grasla). L'un et l'autre se connaissent bien, ils ont mis en marche le Printemps du livre à Montaigu. Pas rien ! Yves Viollier a profité de ce moment pour rappeler « l’immense bonhomme » que fut le natif de Nesmy : « à Paris, on a longtemps vu Prouteau comme celui qui allait devenir le génie littéraire de la seconde moitié du XXe siècle. Et puis, il s’est dispersé. Gilbert était un surdoué encombré par ses facilités ». Ce qui le résume bien ! Pour rester avec ce surdoué, une rue porte désormais son nom à Saint-Martin-des-Tilleuls, dans le haut-bocage PhilG Aux côtés d’Armand Bérard , Claude Boisumeau, Yves Viollier, Monique Guérin-Simoneau (Prix La Rochejaquelein 2021) Débat très animé sur les Guerres de Vendée, animé par Sébastien BAUGEAUD (au milieu) ET ENCORE !
  • 23. 23 Hommage à la FM, ce quadra... Les radios FM ont eu 40 ans cette année 2021 La première est Radio-Vendée, sous l'impulsion des frères Frimaudeau, en octobre 1981, née dans dans un grenier des Halles de la Roche- sur-Yon. Suivront Alouette FM en novembre 1981, Ra- dio 102 aux Sables d'Olonne, RCL toujours aux Sables en 1982, Platine 95 à Aizenay, Radio-Pictons dans une modeste pièce du « château » du Langon... Quarante ans plus tard le paysage s'est modifié, certaines ont disparu, d'autres sont nées, sur la FM, mais aussi sur le web, comme Dig-Radio, à Saint-Georges-de-Montaigu. Et puis, il y a RCF, dont l'implantation vendéenne est située au diocèse, rue Joffre, à la Roche-sur-Yon. De Pictons à RCF Ghyslaine Loriou y est depuis 1995, alors que RCF s'appelle encore Parabole Vendée. Animatrice salariée. Originaire des Moutiers-sur-Lay, Ghyslaine a mis le pied à l'étrier à Luçon, dans la station Radio-Pictons. Elle est recrutée comme emploi solidaire (TUC) en 1988, y suit un stage d'animation, passera derrière les manettes. Mais en 1989, elle change d'orientation, avec un emploi plus conséquent, auxiliaire à l’hôpital Mazurelle, puis secré- taire chez un vétérinaire... Jusqu'à ce que le démon de la FM dont elle avait été inoculée ne la rattrape. Elle occupera plusieurs créneaux, dont les matinales. « Il faut se lever de bonne heure mais j'aimais bien ». Animatrice, cela veut aussi dire qu'elle est à la technique, derrière les manettes. « C'est un métier ! », sourit-elle. Cette année, elle était le plus souvent sur le créneau 11h-12h30 ; ainsi que le 18h10-20h30, sans oublier de préparer la programmation du lendemain. Des évolu- tions, elle en aura vu, « de la cassette à la bande coupée, du mini-disk au montage sur ordinateur. Et ce n'est pas fini ». Ainsi, la liaison numérique sera obligatoire en 2023... N'empêche, pour Ghyslaine, « la FM reste d'actua- lité. Il faut garder une dynamique de proximité. C'est vital ». Elle ajoute même qu'il « faut la cultiver ! » NOV FM, des retours motivants À Saint-Gervais, soit à une encablure de Challans, en plein pays maraîchin, sur le 93.1, la radio locale du nord ouest Vendée (Nov) a fait son bonhomme de chemin de- puis sa création en 2004. Avec Arnaud Guittot et Em- manuelle Mezerette aux manettes à l’heure des matinales. Tout est millimétré par « le conducteur », comme ils l’appellent, un automate qui gère la succession de la mu- sique, la pub, le bulletin météo, l’info nationale envoyée par l’AFP-audio… Et la locale, le cheval de bataille de toute radio de proximité qui se respecte. Les voix sont claires, toniques, limpides. Les deux salariés échangent du tac-au-tac... « Nous formons un duo complice », lâ- chent-ils entre deux courtes pauses. « On travaille vite, c’est indispensable ». Tandis que le troisième homme, Thierry David, prend le relais pour le reste de la matinée et en fin d’après- midi. Comme Ghyslaine Loriou à RCF. Il arrive aussi que Nov FM transporte ses studios ! Elle se décentralise, notamment sur la fameuse foire des Minées en septembre à Challans. Au début de l'été, elle s'est même déménagée sur un bateau, en baie de Bour- gneuf et sous le pont de Noirmoutier, pour recevoir ses invités à l'occasion des 40 ans de la FM. « Plus que ja- mais, notre assise territoriale du nord-ouest Vendée est forte et nous avons beaucoup de retours. Les auditeurs nous le rendent bien. C'est très motivant », assure Em- manuelle. Associative, de catégorie 1, la radio a désormais pour président Adrien Giraudet. Le financement ? La moitié grâce aux communautés de communes du nord-ouest vendéen. Ce financement supporte également une aide du FSER (fond de soutien à l’expression radiophonique) et 20 % de pub, pas plus en catégorie 1. Tandis que Thierry David, qui a connu naguère Gilles Joly, pronostiqueur hippique à Radio-Pictons, aime le citer : « il disait que la FM, et la radio en général, est un livre audio ». PhilG Ghyslaine Loriou aux manettes à RCF Thierry David, Arnaud Guittot et Emmanuelle Mezerette, le trio de choc de Nov FM.
  • 24. 24 Le Rallye du Patrimoine nous avait promenés l’an- née dernière sur les rives du Lay à l’Assemblée des deux Lay puis à la Chevillonnière. Cette année, c’était la région de Montaigu, égale- ment propice à des étapes riches en activités diverses. J’espère que les responsables de la réserve ornitho- logique des Boucheries aux Landes Genusson nous par- donneront d’y avoir organisé un « Tir aux pigeons ». Ce n’était pas une provocation et nous les remercions encore même si nous avons finalement caché nos cara- bines derrière un bosquet protecteur. Le pavillon des dames à Montaigu La Lande L’ Échasserie La Boucherie La Raslière La Gestière Rallye du patrimoine 2021 autour de Montaigu La Fortécuyère
  • 25. 25 Adhésion à l’association, 15 € Vendée Historial allée Paul Bazin 85170 Les Lucs sur Boulogne amisvendee-historial.com contact@amisvendee-historial.com ÉchosMusées ÉchosMusées amis de l’Historial de la Vendée amis de l’Historial de la Vendée Ces derniers mois n’ont pas été favorables au rassem- blement ni aux sorties. Les adhérents de Vendée Historial ont tout de même tenu leur assemblée estivale et leur assemblée générale,. visité les expositions de l’Historial et pu se retrouver lors des rallyes du patrimoine et, en octobre dernier, à Jard. Ils ont pu aider le Musée pour de petites acquisi- tions, des affiches pour l’exposition Patrimoine, et aider à recevoir les dessinateurs de BD lors de leur venue cet automne, les 23 et 24 octobre. Adhérents en cavale... Affiche, La mort de Barra Naissance d’un nouveau festival : L’Histoire, à travers la BD Autour d’une dizaine d’auteurs, dessins en live, spec- tacle, animations, échanges, ateliers, dédicaces, avec une soirée étoilée sur le thème de la BD le samedi à 19 h. En partenariat avec la Mystérieuse Librairie Nantaise. Cendrier Fleury-Michon
  • 26. 26 Pierre Gilbert et les Lefèbvre d’Herbomez nous invitent à Jard : L’église Le Lieu Dieu Le logis Sainte-Anne, présentation de coiffes miniatures vendéennes
  • 27. 27 EXPOSITION « Sur les traces des Gaulois et des Romains en Vendée » Exposition présentée à l’Historial de la Vendée du 20 novembre 2021 au 20 février 2022 L’exposition « Sur les traces des Gaulois et des Romains en Vendée », présentée par le Département de la Vendée du 20 novembre au 20 février 2022 à l’Historial de la Vendée, décortique les idées reçues sur les Gaulois et les Romains et dévoile comment nos connaissances sur l’occupation de la Vendée antique ont considéra- blement évolué ces dernières années grâce aux nouvelles méthodes et aux récentes découvertes des archéologues. Entre actualité de la recherche archéologique et relecture des découvertes an- ciennes, l’exposition propose une synthèse de plus d’un siècle de recherches archéo- logiques dans le département. Les fouilles menées depuis plus de 30 ans par l’Insti- tut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) et le Département Restitution du four des Clouzeaux et de la chaîne opératoire de la fabrique de tuiles Dessin : O.-M. Nadel, 2020
  • 28. 28 de la Vendée, ainsi que l’étude des collections conservées au sein du dépôt archéologique départemental de l’Historial apportent un éclairage nouveau sur les hommes et les femmes qui peuplaient la Vendée durant l’Antiquité. Une exposition accessible et sensible À travers une scénographie inédite, l’exposition offre la possibilité de découvrir de manière originale toutes les facettes de la vie quotidienne de nos ancêtres. Des objets exceptionnels mis au jour depuis plus d’un siècle dans le département sont réunis pour la première fois accompagnés de col- lections provenant de nombreux prêteurs dont plusieurs grandes institutions nationales (BNF, Musée d’Orsay…). Des espaces familles sont spécialement conçus pour que les visiteurs puissent expérimenter les gestes de l’Antiquité (ouverture d’une serrure antique, toiture antique) et des archéologues (céra- mo-puzzle, observation au microscope). Des reconstitutions virtuelles, des illustrations archéologiques et de nombreux médias permettent également au public une découverte vivante et animée de l’exposition. Des animations pour adultes et enfants sont également proposées par le Département de la Vendée, pour faire découvrir de manière ludique et originale toute la richesse du patrimoine archéologique. Conçu par la Conservation des Musées et des Expositions du Départe- ment de la Vendée, l’exposition a pu voir le jour grâce au partenariat réalisé avec l’Institut natio­ nal de recherches archéologiques préventives (Inrap), l’Université de Nantes et le Service régional de l’ar­ chéologie des Pays de la Loire (SRA). La présentation inédite au public des découvertes récentes Gourde en fer et bronze Le Bernard, Troussepoil, puits II Fouille F. Baudry, 1860-1864 H. (avec anse) 19,5 cm, l. 13 cm Ier - IIIe s. apr. J.-C. © Patrick Durandet
  • 29. 29 tout comme la synthèse des connaissances accumulées depuis plus d’un siècle sont le résultat d’un long travail de recherches et d’études menées par les nombreux cher- cheurs et spécialistes qui ont collaboré à la réalisation de ce projet unique. Karine VIEILLE Chef de projets d’expositions Action Culturelle / Secteur Programmation, Conception des Expositions Un catalogue d’exposition richement illustré Pour compléter l’exposition « Sur les traces des Gau- lois et des Romains en Vendée », un catalogue publié par le Département de la Vendée dresse un bilan de la re- cherche archéologique sur le département, du VIe s. av. J.-C. au VIe s. apr. J.-C. La multiplication du nombre d’opérations archéo- logiques, liées aux travaux d’aménagement, ont en effet considérablement enrichi la carte archéologique et nos connaissances du territoire ces 30 dernières années. De nombreuses découvertes, encore inédites, sont ainsi pré- sentées dans cet ouvrage de 256 pages richement illustré. L’ouvrage s’organise autour d’articles généraux et de focus sur un objet, un site ou une expertise. Des pho- tographies des objets archéologiques présentés dans l’ex- position illustrent le propos de chaque article, ainsi que les dessins de Marc-Olivier Nadel qui évoquent certains des sites archéologiques étudiés dans le département. Des plans et des clichés de fouilles laissent également entre- voir la réalité de la recherche archéologique. Issus de différentes institutions (Inrap, Universités, CNRS, DRAC, collectivités territoriales…), les auteurs, qui sont tous des acteurs de l’archéologie et du patri- moine de la région, ont rédigé des articles à destination à la fois du grand public, comme des chercheurs. En vente à la boutique de l’Historial et en librairie. Edition Libel - ISBN : 978-2-917659-99-1 - 25 €. Sculpture gauloise de tête de cheval en pierre Montaigu-Vendée, Boufféré, La Limouzinière 2 Fouille P. Vialet, Inrap, 2019 H. 19,5 cm, l. 8 cm, p. 14 cm Second âge du Fer Collections Historial de la Vendée © Patrick Durandet
  • 30. 30 Divers hébreux Divers hébreux Bernard Grasset Bernard Grasset Rachel Sur les rives de Tibériade poèmes épars suivis de lettres et articles Arfuyen, 184 p., 17 € Arfuyen, 184 p., 17 € Rachel Rachel Sur les rives de Tibériade Sur les rives de Tibériade (traduction de Bernard Grasset) (traduction de Bernard Grasset) Arfuyen, 185 p., 17€ Arfuyen, 185 p., 17€ Cet ouvrage rassemble des poèmes épars et Cet ouvrage rassemble des poèmes épars et des lettres de poétesse Rachel (1890-1931), considérée des lettres de poétesse Rachel (1890-1931), considérée comme la fondatrice de la littérature hébraïque moderne. comme la fondatrice de la littérature hébraïque moderne. Ils sont présentés et traduits par Bernard Grasset qui es- Ils sont présentés et traduits par Bernard Grasset qui es- time ainsi «avoir traduit d’elle tout ce qui devait l’être». time ainsi «avoir traduit d’elle tout ce qui devait l’être». Ces paysages autour des rives du lac de Tibériade Ces paysages autour des rives du lac de Tibériade sont aussi des voyages intérieurs alors qu’apparaissent les sont aussi des voyages intérieurs alors qu’apparaissent les premiers signes de la maladie qui devait emporter Ra- premiers signes de la maladie qui devait emporter Ra- chel. Elle y décrit, entre autres, la vie des pionniers qui chel. Elle y décrit, entre autres, la vie des pionniers qui vont fonder l’état d’Israël. «Je me souviens, nous plan- vont fonder l’état d’Israël. «Je me souviens, nous plan- tions des eucalyptus au milieu des marais, à l’endroit où tions des eucalyptus au milieu des marais, à l’endroit où le Jourdain se sépare de Tibériade pour s’élancer vers le le Jourdain se sépare de Tibériade pour s’élancer vers le sud». sud». Certains poèmes rappellent des souvenirs heureux : Certains poèmes rappellent des souvenirs heureux : «Te souviens-tu? Un printemps, un matin, «Te souviens-tu? Un printemps, un matin, Au pied du Carmel - notre jardin, Au pied du Carmel - notre jardin, Et face à lui - le bleu de la mer.» Et face à lui - le bleu de la mer.» GB GB Jigmé Thrinlé Gyatso Jigmé Thrinlé Gyatso Les roses de Landevieille et Les roses de Landevieille et autres horizons autres horizons L’Astronome L’Astronome À étapes régulières, Jigmé Thrinlé Gyatso poète et moine bouddhiste installé à Landevieille, nous revient avec son fascicule pe- tit format à glisser dans la poche. L'objet semble anodin, mais pro- pose, n'importe où parce que qu'il est facile de l'emporter, la magie d'ouvrir un chemin vers la méditation et le sens de la vie. Son dernier opus célèbre les roses. Mais rien n'est suranné dans ces évocations. Le poète y cultive son jardin et nous aide à cultiver le nôtre. Il raconte l'enseignement du confinement et nous invite à " Habiter l'essentiel ". Libérer l'esprit Comme s'ouvre un lotus Et s'émanciper des tourments insensés Alain Perrocheau POÉSIES Edith Picard Aurengo Edith Picard Aurengo Frère en quarantaine Frère en quarantaine Armand Brière, 210 p., 16 € Armand Brière, 210 p., 16 € C'est sans doute, l'un des rares livres, peut-être le seul, que les confinements successifs ont inspiré aux auteurs Vendéens. " Depuis midi, prisonnière dans ma maison… Rien, le silence tout au long du jour ", écrit Edith Picard- Aurengo, deux-sèvrienne de naissance et aujourd'hui installée en sud-Vendée. Pour autant, elle n'est pas res- tée inactive et a profité de cette solitude imposée pour écrire le récit d'une autre quarantaine, celle de son frère Louis-Marie, resté inconsolable à la mort du père, et qui mourra à 48 ans ,après une vie de misères. Edith Picard Aurengo trouve dans la poésie des apai- sements à ses colères et à sa douleur. Une plume sensible et alerte qui, malgré tout, appelle à chanter la vie. GB Charles d'Estève Charles d'Estève Sourires en miettes Sourires en miettes Les introuvables Les introuvables Charles d'Estève est poète souvent de courts recueils d'une présentation impec- cable. Le temps est venu pour lui de nous proposer un gros volume de plus de deux cents pages qui nous proposent ses poèmes de jeu- nesse. Les curiosités du jeune homme, ses aspirations qui dérivent en interrogations, ses expériences et tâtonne- ments nous invitent à aller vers l'autre, à découvrir les bonheurs et les fragilités, les inquiétudes et les certitudes. Comme s'il tentait de répondre à cette question sempi- ternelle : doit-on être poète pour être homme, doit-on être homme pour être poète ? Que de moments sensibles ou inspirés pour tenter d'y répondre ! Mon ombre et moi-même Jouons à ricochets Pile ou face Rêve ou réalité Que dit la rivière ? Que dit la rivière ? AP
  • 31. 31 Christiane Bricou Christiane Bricou Et l'aquarelle devint Et l'aquarelle devint poésie poésie Inspir, 106 p., 25 € Inspir, 106 p., 25 € Juste quelques mots " justes " face à de magni- fiques aquarelles. " Pourquoi " Pourquoi ces couleurs-là Cette immensité là Ces chemins là... Pour arriver à toi. L’auteur à forgé son univers artistique à la croisée des chemins, entre mer, montagne et campagne. Elle nous invite dans ce recueil à parcourir ses couleurs aquarelles et ses mots parfumés. Un monde tout en nuances, émaillé d'un peu de poésie, et de douces couleurs. ET Véronique Hornec Véronique Hornec Lettres à Lettres à VDL, 60 p., 10 € VDL, 60 p., 10 € Sourire en cascade de fous rires Pleurer à déclencher un torrent Chante petit marin au milieu de l’océan Envole tes notes au-dessus du mât Écrire quand on n’a rien à dire Lire un livre sans page Marcher en apesanteur sur les vagues Dormir sur un nuage de rêve.. Des pensées douces, moins douces, des instants de vie, un recueil de réflexions intimes. Certaines vous par- leront. Comme " Femme violentée " ou " Le clan des mé- chants " ou " Jolie danseuse " ou " Phrases juste pour le plaisir ". Eveline Thomer NOS SÉLECTIONS Yorgos Thémelys Yorgos Thémelys Bernard Grasset Bernard Grasset Ars Poetica Poèmes bibliques Ressouvenance, 188 p., 21,99 € Ressouvenance, 188 p., 21,99 € Les deux derniers recueils de Yorgos Thèmelis (1900-1976), pa- rus peu avant sa mort, dénoncent le règne du profit qui rend notre monde inhumain. Bernard Grasset les a traduits et les présente. " La poésie de Y. Thèmelis mêle à des accents de tragédie grecque un moderne lyrisme ", souligne-t-il. Elle dialogue avec des versets bibliques, habitée d'une puissante quête de lu- mière et accueille l'espérance en sa secrète maison, loin de notre univers mercantile. GB Didier Giroud-Piffoz Didier Giroud-Piffoz Fragment des Cris VDL, 130 p., 12 € VDL, 130 p., 12 € Depuis plus d'un demi-siècle, Depuis plus d'un demi-siècle, la poésie est présente dans la vie et la poésie est présente dans la vie et dans l'écriture de Didier Giroud- dans l'écriture de Didier Giroud- Piffoz. Sous des formes très diverses : Piffoz. Sous des formes très diverses : recueils, des plaquettes rares, des recueils, des plaquettes rares, des petits tirages, des ouvrages confi- petits tirages, des ouvrages confi- dentiels, des haikus aussi. Parfois dentiels, des haikus aussi. Parfois épuisés, parfois même sans lecteur. Il a eu la bonne idée épuisés, parfois même sans lecteur. Il a eu la bonne idée de donner une nouvelle vie à " ces fragments d'écrits ". de donner une nouvelle vie à " ces fragments d'écrits ". Le souhait de l'écrivain: que ces poèmes, parfois écrits Le souhait de l'écrivain: que ces poèmes, parfois écrits voici un demi-siècle, trouvent aujourd'hui le regard du voici un demi-siècle, trouvent aujourd'hui le regard du lecteur et sa sensibilité du partage. lecteur et sa sensibilité du partage. Edmond Bocquier Edmond Bocquier Fleurs d’âme Le Jarosset, Le Jarosset, Edmond Bocquier (1881- 1948) est bien connu du monde des naturalistes. Son œuvre litté- raire beaucoup moins. Au bout d’un travail de re- cherche long et minutieux, le na- turaliste Jean Vimpère a retrouvé une trentaine de poèmes et une nouvelle.. et un roman inédit : L’Iloise, une étrange intrigue qui se déroule sur l’île d’Yeu lors d’une tempête d’équinoxe en 1774. Au Jarosset, les poésies no- mades explorent aussi le temps. Bon voyage parmi les mots et les histoires d’autrefois.