6ème Concours Régional Multimédia de Lublin. Diaporama de Weronika SZLACHETKA...
Les traboules de lyon
1. LES TRABOULES DE LYON
Le mot « traboule » est un mot typiquement lyonnais. Amable Audin, historien archéologue,
décompose le mot traboule en « trans-ambulare » qui signifie littéralement « passer à travers » d'où
le verbe trabouler et le nom qui en découle, « traboule ».
Par ailleurs, pour René Dejean, graphiste et
professeur, ce nom « évoque un trajet
raccourci et une idée de débrouillardise dans
la connaissance des lieux. On peut donc
s'entendre pour définir la traboule comme
une voie réservée aux piétons, souvent
étroite, débutant par un couloir d'entrée et
traversant un ou plusieurs bâtiments (et/ou
une ou plusieurs cours) pour relier une rue à
une autre ». Elle peut également relier un
niveau à l'autre, le relief lyonnais s'y prêtant.
Une traboule peut être horizontale quand elle
se traduit par une succession d'allées et de
cours, ou verticale quand elle attaque les
volées d'escaliers qui rattrapent les dénivelés.
Si la traboule est une spécificité lyonnaise au même titre que Guignol ou que certaines spécialités
culinaires, Lyon n'en a pas le total monopole. Certaines villes françaises en possèdent également
même si leur dénomination n'est pas toujours la même.
Ainsi, on trouve des "traboules" à Saint-Etienne, des "allées" à Chambéry, des "traverses" à
Villefranche-sur-Saône et à Marseille, des "trages" ou "traiges" à Besançon ou encore des "cours" à
Nantes et à Troyes.
Il faut également signaler que certaines villes européennes comme Prague, Londres ou Salzbourg
(liste non exhaustive).
L’histoire des traboules
Les traboules représentent l'un des aspects les plus originaux de l'architecture et de l'identité de
Lyon. On pense que les premières traboules ont été construites au IVème siècle, lorsque les habitants
de Lugdunum manquant d'eau sont descendus s'installer dans la "ville basse" au bord de la Saône au
pied de la colline de Fourvière. Les traboules servaient alors à rejoindre rapidement la Saône.
Plus tard, lorsque des puits d'eau potable furent creusés dans les cours intérieures, l'accès à la rivière
devint accessoire. Mais, selon René Dejean (auteur du livre « Traboules de Lyon-l'histoire secrète
d'une ville »), le puits commun, lieu de rencontre privilégié a, « contribué grandement à conférer leur
2. importance aux premières traboules ». Plus tard, le modèle du patio romain, avec ses galeries et le
puits dans la cour, sera souvent copié lors des nombreuses constructions de la Renaissance.
A la Croix-Rousse, les traboules sont issues de la construction des immeubles de canuts. Elles
permettaient (et permettent toujours) de gagner la Presqu'île en ligne droite. En 1862 l'ouverture de
la Ficelle, premier funiculaire du monde, a permis de monter sans effort les pentes. Mais à la Croix
Rousse, si on monte avec la Ficelle, on descend par les traboules.
Certaines traboules ont aussi joué un rôle essentiel lors de l'occupation allemande pour abriter une
Résistance clandestine. Les résistants ont utilisé ce réseau de passages couverts entre les immeubles
permettant de passer d'un rue à l'autre où la gestapo était sûre de se perdre. Elles servaient aussi de
dépôt de colis.
Dans son ouvrage "Traboules de Lyon", René Dejean a répertorié 315 traboules dans le Vieux Lyon, à
la Croix-Rousse et dans la Presqu'île. On peut penser qu'il en existe près de 400 dans Lyon.
Malheureusement, un bon nombre d'entre elles est aujourd'hui inaccessible au public car fermées.