1. FORUM BLANC 2015 ...
... Ou le transmédia de l'optimisme !
Par Fanny COUTUREAU,
Animatrice du Pôle
Médias & Numérique
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@Medias_Num
Médias et Numérique
2. 1
TABLE DES MATIERES
KEYNOTES ET TABLES RONDES :
NARRATION INTERACTIVE APRES L'EXCITATION : OU EST L'ENVIE ? OU EST L'ARGENT ?.................................4
TENDANCES, DEFIS ET OPPORTUNITES DES MEDIAS NUMERIQUES ...............................................................7
TABLE RONDE : DISTRIBUTION NUMERIQUE .....................................................................................................9
TABLE RONDE : COMMENT PEUT-ON ETRE PRODUCTEUR TRANSMEDIA ? ..................................................10
LA QUALITE HBO A TRAVERS SA STRATEGIE TRANSMEDIA ...........................................................................11
STORYCODE : POUR UN ECOSYSTEME TRANSMEDIA....................................................................................12
GAMIFICATION ET ENRICHISSEMENT DES CONTENUS TV..............................................................................13
UNITY POUR LES PRODUCTIONS TRANSMEDIAS............................................................................................15
UN STUDIO TRANSMEDIA : SMALL BANG........................................................................................................16
ETUDES DE CAS :
'DO NOT TRACK' ..............................................................................................................................................18
'EASY COMING OUT'........................................................................................................................................19
'FORT MCMONEY'............................................................................................................................................20
'SOUNDHUNTERS' ...........................................................................................................................................21
'LUNE'...............................................................................................................................................................22
'WHO ARE THE CHAMPIONS?' 'REFUGEE REPUBLIC' ..................................................................................23
'TOONYOU: MY DREAM JOBS'.........................................................................................................................24
'THE REWARD TALES OF ALETHRION'..........................................................................................................25
3. 2
"L’imagination est sans limite et on a
les moyens de réaliser nos envies...
Il faut garder un esprit
positif."
Catalina BRICENO
5. 4
NARRATION INTERACTIVE, APRES L'EXCITATION :
OU EST L'ENVIE ? OU EST L'ARGENT ?
Michel REILHAC
Architecte narratif,
designer d'expérience
Narration interactive : la remontée vers la lumière ?
En mars 2000, éclatement de la bulle internet. De nouvelles
techniques sont apparues et beaucoup d'entreprises se
sont montées sur des paris fous. Tout cela était lié à
l'engouement et l'excitation que l'on ressent généralement
face à ce qui est nouveau. Mais trop d'excitation amène
presque indubitablement à une phase de déception, puis le
retour à quelque chose de plus calme, plus profond et qui
est amené à perdurer dans le temps. Pour la narration
interactive c'est la même chose. Il n'y a pas si longtemps
c'était nouveau, et beaucoup de gens se sont emballés sur
le sujet car on a toujours besoin de vivre de nouvelles
expériences.
Aujourd'hui la narration interactive est actuellement dans
une phase déceptive de perception négative dans le milieu
du cinéma. Mais cela paraît tout à fait normal, comme une
phase à traverser avec un rebond à la clé car ce n'est pas
quelque chose de superficiel comme une mode. Ce rebond
est donc en cours de gestation.
Toutes les innovations sont soumises au même cycle :
Expérimentation (innovation) > Adaptation > Adoption
A noter : La valeur commerciale du service ne tient pas
compte de la phase d'excitation ou de désillusion.
"General Hype Cycle for technology" Source : Wikipedia
7. 6
Cas du transmedia (narration interactive)
aujourd'hui et au niveau mondial :
Courbe de Gartner "Hype cycle". Source Wikipedia.
Les attentes exagérées de la part des médias et
commanditaires n'ont pas été satisfaites. Les chaines de TV
ont sauté sur l'occasion, mais ont été déçues car
globalement elles attendaient une augmentation de la
fréquentation de leur site web, ce qui n'a pas été le cas.
La résistance naturelle au changement de la part des
institutions en place est une force d'inertie importante.
L'engouement participatif du public ne s'est pas déclenché
par magie et il fut difficile à provoquer de manière massive
car la charge émotionnelle est difficile à déclencher. Le
public n'est pas spontanément participatif. Mais c'était
exactement la même chose il y a 100 ans avec le cinéma et
son nouveau langage qu'il a fallu s'approprier.
De plus, la migration des annonceurs vers le web pousse la
télévision à muter malgré elle vers l'interactivité.
Une TV ne se définit plus par le meuble présent dans le
salon mais par les contenus qu'elle propose sur tous types
de supports, bien qu'elle voit surtout dans le transmedia un
outil marketing, et pas comme quelque chose de natif à ses
programmes.
D'autres médias que la TV s'approprient le transmédia
(sophistication croissante des productions notamment par
la presse).
Les productions de films sont cependant en retard sur le
sujet. Il faut qu'elles apprennent à diversifier les plateformes
et commanditaires.
Le cinéma pense ne pas en avoir besoin car leur modèle
économique fonctionne plutôt bien. En France, le cinéma
est dans une bulle, avec l'Allemagne et la Scandinavie,
car les pouvoirs publics sont des soutiens de poids, ce
qui permet de se sentir protégé. Le cinéma va devoir
affronter une révolution, mais le cinéma indépendant va
devoir être le premier à devoir l'affronter ... par nécessité car
son modèle économique est fragilisé par le fait qu'il est très
largement consommé hors des salles de cinéma.
Les producteurs et réalisateurs vont devoir s'interroger
sur comment sortir de cette impasse ? Le cinéma
indépendant va faire évoluer le secteur car il a besoin de
se réinventer.
Le mot d'ordre : rester optimiste car
des initiatives utilisant des techniques
interactives commencent à voir le jour.
QUELQUES EXEMPLES :
> Presse écrite : projet killing kennedy
http://kennedyandoswald.com./#!/premiere-screen.
> Restauration de l'atelier du peintre Courbet par le
Musée quai d'orsay : http://fr.ulule.com/courbet/
> Marques : Chok (coca cola) :
https://www.youtube.com/watch?v=VgxsTEBTdEo
> Publicité : British Airways avec la campagne #look
up
https://www.youtube.com/watch?v=GtJx_pZjvzc
> Jeux : assassin's creed
> Réalité virtuelle : http://polarsea360.arte.tv/fr/
> Vie réelle : "The dancing traffic light",
augmentation de 81% l'attente aux passages
piétons
8. 7
TENDANCES, DEFIS ET OPPORTUNITES :
L'EVOLUTION DES INDUSTRIES TELEVISUELLES
ET MEDIAS NUMERIQUES
Catalina BRICEÑO
Directrice veille
stratégique
FONDS DES MEDIAS
DU CANADA (FMC) /
CANADA MEDIA FUND
(CMF)
Le Fonds des médias du Canada (FMC) favorise,
développe, finance et promeut la production de
contenus canadiens et d’applications pour toutes les
plateformes audiovisuelles. www.cmf-fmc.ca
Leur blog de veille et d’analyse des médias et des
technologies numériques : http://trends.cmf-fmc.ca/fr/
Présentation du rapport des tendances
(décembre 2014) :
http://trends.cmf-fmc.ca/media/uploads/reports/rapport-
sur-les-tendances-2015.pdf
1) Toujours connectés : hyperconnectivité et
innovation techno
Concentration des points d'accès et du vaste réseau de
sources et distribution. Le paradoxe de ce marché : les
technologies, services et contenus médias augmentent
beaucoup plus rapidement que la capacité de
consommation et d'absorption des informations. La
capacité d'attention et de concentration des utilisateurs
n'est plus que de 8s (2013) contre 12s (2000). D'où une
volonté de prendre une pause des réseaux sociaux
(concerne 61% des utilisateurs USA de Facebook), plus par
fatigue (21%) que par manque d'intérêt (10%). En parallèle,
les réseaux sociaux sont en train de se substituer aux
moteurs de recherche, "le contenu viendra à moi s'il est
suffisamment important ou populaire, je ne vais pas faire
une recherche aléatoire".
2) Convergence des écrans : nouveaux usages
La télévision est en train de devenir un média sur demande
(télévision partout, tout le temps, sur tous les supports). Aux
USA, les abonnés à Internet y sont maintenant plus
nombreux que les abonnés à la télévision par câble. "On
peut dorénavant qualifier officiellement les câblodistributeurs
américains de fournisseurs de services Internet offrant
également (mais de moins en moins) des services de
télévision."
Sommes nous pour autant
face à la mort de la TV ?
Non, plutôt à la convergence
entre la télévision et le web
car il n'y a pas de diminution
de temps passé derrière la
TV.
3) Transmédia : effacement des frontières entre
les médias
Aux États-Unis, l’industrie des jeux vidéos a enregistré des
revenus de 21,5 milliards de dollars en 2013, dépassant
ainsi les revenus de l’industrie de la musique et approchant
ceux du cinéma. En 2013, 71 millions de personnes ont
regardé des jeux vidéos en ligne.
Si l’industrie du jeu transforme le divertissement depuis
maintenant plusieurs années, le fait de regarder d’autres
gens jouer en ligne et l’émergence corollaire des sports
électroniques (tournois et matchs en ligne) pourraient
accélérer la croissance du secteur et surtout concurrencer
sérieusement la télé pour ce qui est du temps consacré au
visionnement de contenu.
QUELQUES CHIFFRES :
90% des données mondiales ont été générées
au cours des 2 dernières années.
La surabondance d'information est la 6e
cause de stress aux Etats-Unis et le citoyen
américain moyen consomme 34GO de
données par jour.
66% des usagers de téléphones intelligents
aux Etats-Unis téléchargent zéro application
par mois et la moitié des applications perdent
la moitié de leurs usagers fréquents après 3
mois. De +, 90% des usagers refusent de
payer pour une application.
9. 8
4) La force du nombre : le nouveau rôle de
l'auditoire
Pew Die Pie compte plus de 32 millions d’abonnés à sa
chaîne principale, ce qui en fait le YouTuber le plus
populaire à ce jour. Cette célébrité du numérique gagne 4
millions de dollars par année grâce aux publicités sur sa
chaîne et à des ententes de commandite. Il doit sa célébrité
à des vidéos qui présentent ses commentaires et réactions
personnelles pendant qu’il joue à des jeux vidéo.
Les créateurs nouveau genre (on parle de "maker
movement") sont autodidactes, maitrisent les outils de
monétisation, auto production, auto diffusion ... Ces
nouvelles personnalités, réinventent les règles de la
popularité/célébrité. Leur popularité vient du fait qu’ils sont
authentiques et entretiennent un dialogue constant avec
leurs fans par l’entremise des réseaux sociaux. À une
certaine époque, le contenu publié sur les plateformes vidéo
était assimilé à de l'amateurisme, mais aujourd'hui ce n'est
plus le cas et les marques à la recherche de nouvelles
plateformes publicitaires en tirent déjà profit.
5) Monétisation : l'émergence de l'économie
numérique
Il y a 19 fois plus de fans sur les jeux vidéos sur youtube
que de vidéos mise en ligne par des éditeurs de jeux. Qui
doit payer pour ces contenus ? Les admirateurs des
youtubers (accès aux contenus) ou les marques (visibilité
qu'elles ont via les youtubers) ?
On parle aujourd'hui de désintermédiation dans la
génération de revenus : les fans sont incités à verser des
"dons" directement aux créateurs de projets au moyen d’un
"financement participatif par abonnement". Les fans
peuvent soutenir leurs créateurs préférés et deviennent ainsi
leurs commanditaires. Vimeo offre depuis sept. 2012 un
système de financement par les fans appelé Tip Jar. En
sept. 2014, YouTube a annoncé son propre outil de
financement par les fans.
6) David contre Goliath : Polarisation entre géants
et agiles
Ce qui ressort de cette intense évolution numérique est
l’établissement de nouveaux liens entre des géants de la
technologie et du Web, d’une part, et les principaux
groupes de médias traditionnels d’autre part, dont
l’industrie est fortement perturbée.
Hégémonie des grandes entreprises du web (Google,
Yahoo, Twitter). Polarisation du web (gros noms, grandes
franchises) vs autoproducteurs qui produisent beaucoup de
contenus. "Gros vs agiles".
La chaîne de valeur est en train de muter :
Adaptation de la "Smiling curve", le nouvel équilibre dans la chaîne de
valeur
Le gros de la valeur est crée aux extrémités de la chaine
: création contenus et marques + plateformes &
services.
EN CONCLUSION :
On a plus de choix, plus d'accès, moins d'attention et une
américanisation des goût, ainsi qu'une homogénéisation
des contenus dus au monopole de gros joueurs.
L'époque de l'expérimentation touche à
sa fin, il va falloir choisir son
positionnement ...
10. 9
TABLE RONDE : DISTRIBUTION NUMERIQUE
Vincent
DONDAINE
Cofondateur,
directeur
général
Bulkypix
Gilles
FREISSINIER
Directeur du
développement
numérique
Arte
Il existe différents modèles de distribution pour
développer la création et la créativité sur toutes les
plateformes et que ce soit découvert par le public.
Les homepages ne sont plus forcément un passage
obligé pour les utilisateurs, il devient donc plus
compliqué de donner de la visibilité à un projet
contrairement à la TV où suivant la plage horaire on peut
impacter l'audience.
Pour distribuer les contenus, un des leviers est
l'utilisation des réseaux sociaux.
Il est aussi possible de mettre en place des partenariats
en ligne avec d'autres médias.
EXEMPLE :
Fort mc money a nécessité, pour le développement
de son audience, un partenariat presse avec
Süddeutsche (20% de l'audience), Globe and mail,
Le monde. Les sites sont spécialisés, ciblés exprès
par rapport au contenu du projet, le contenu
proposé est pertinent donc l'audience est là. C'est
une stratégie efficace car on est dans le qualitatif.
Emission sur culture geek (bits) partenariat avec le
journal culturegeek.
Do not track partenariat avec Globe and mail
A NOTER :
90% de l'audience du programme Blow up sur Arte est
faite sur Youtube et DailyMotion.
Cela suppose d'accepter que les programmes soient
visibles sur d'autres sites mais c'est l'assurance de
toucher une audience plus large et plus impliquée.
Pour l'accessibilité des programmes à n'importe quel
moment, la TV a le replay. Le web est diffusé en continu
et par une réactivation intelligente des contenus lorsque
l'actualité s'y prête on peut donner une seconde vie aux
contenus.
Pour Vincent Dondaine, on est dans une phase
d'explosion pour les éditeurs de jeux vidéos. On a
l'impression que les productions sont aseptisées, pour
être adaptées au plus grand nombre. Faire du free to
play est inaccessible pour les petits producteurs. Il faut
savoir que sur Android seulement 1,8% des
développeurs vivent de leurs productions. Il faut donc
défendre le modèle payant pour pouvoir maintenir une
différence par l'innovation, les qualités artistiques, la
narration etc et ne pas aller dans de l'aseptisé.
Une alternative : s'adresser à des niches de manière à
fédérer plus facilement une communauté.
Selon Apple : 10 000 nouvelles app sortiraient par
semaine. Il faut pouvoir se retrouver là dedans. Or les
retombées presse c'est seulement 1 à 3% des ventes.
Sur Steam, les gens n'achètent plus que lors de soldes.
Il faut continuer à maintenir une valeur : les consoles
continuent à marcher avec des jeux qui se vendent
chers, car les contenus restent qualitatifs.
Sur les jeux mobiles la valeur a été détruite. C'est donc
très dur de faire venir les utilisateurs et de les garder ou
de les faire payer. On est parfois obligé de passer par la
pub).
Mais ... "L'appétence pour des contenus de
qualité est toujours là"
11. 10
TABLE RONDE : COMMENT PEUT-ON ETRE PRODUCTEUR TRANSMEDIA ?
Comment peut-on aujourd'hui être producteur transmédia ?
N’y a-t-il pas une sorte de paradoxe à ce qu’un secteur qui, dans ses modalités de création et de fabrication comme de
distribution et de consommation, constitue une rupture sensible, se trouve le plus souvent soumis aux conditions
traditionnelles de la production, telles que majoritairement définies par les chaînes de télévision historiques et les cadres
réglementaires hérités ?
QUELQUES TEMOIGNAGES :
Nicolas
BLIES
Cofondateur,
producteur
a_BAHN
On réduit trop souvent le transmedia au web alors que le transmedia c'est autant
d'opportunités, de guichets, de potentiels qu'il y a de supports.
"Il faut s'ouvrir davantage vers les coproduction européenne et rester optimiste !"
C'est un métier de passionnés et d'explorateurs. La difficulté pour les studios indépendants
est qu'il faut vivre des budgets de production des projets (peu de recettes d'exploitation car
pas de modèle éco). Mais l'avantage c'est qu'il y a une meilleure distribution de la créativité
entre toutes les personnes participant au projet et qu'avec le numérique on fait aujourd'hui
à 4 ce qu'on faisait avant à 10. L'inconvénient c'est que le web est stigmatisé comme ayant
tué la valeur du marché, c'est le "refuge des petits budgets". De plus, il y a une offre
tellement pléthorique qu'il faut arriver à exister dans tout ca. Or beaucoup de projets ne
contiennent pas de ligne pour des actions marketing d'ampleur (le CNC ne finance pas ce
type de dépenses), hormis un peu de viralité sur les réseaux sociaux. On a souvent attendu
que les contenus attirent d'eux mêmes, sans réels moyens de promotion. "La visibilité à
un coût et elle s'achète".
Pour générer une valeur il faut d'abord générer un auditoire large. C'est notre
responsabilité de faire des œuvres attractives et de trouver un modèle pour les
monétiser. Au Canada, une partie de la solution est d'aider à la diffusion et pas
seulement à la production. Il faut trouver un modèle économique pour que nos œuvres
aient une valeur. Le jeu vidéo rafle tout car il a un(plusieurs) modèle(s) économique(s).
Pourquoi ne pas créer un label de référence pour donner une légitimité aux œuvres de
qualité et faire le tri avec des vidéos du type le chat qui tourne sur un ventilo ..
On est à un moment où on est obligé de se réinventer. Le cinéma est un modèle hyper
régulé qui marche plutôt bien et qui n'a pas forcément l'envie de changer. Le numérique est
arrivé par le piratage, il est vu comme un mode de dévalorisation des œuvres. L'exclusivité
du film lui fait du mal car soit on l'oublie, soit on le pirate. On a mis beaucoup de temps
pour faire comprendre aux chaînes que le web pouvait être un outil inouï de diffusion
car le numérique casse la perception du temps et de l'espace. Il faut utiliser la
diffusion pour produire de la valeur : la promotion est aussi importante que la
production, pour que les œuvres soient vues. On est trop resté sur fabriquons en
fonction des modes de financements que l'on a, alors qu'il vaudrait mieux fabriquer de
la manière que l'on souhaite que les œuvres soient vues.
C'est très dur de trouver une grosse audience pour un projet web ou Transmedia car
ils se retrouvent noyés dans la masse.
Pierre
CATTAN
Producteur
transmédia,
fondateur
Small Bang
Philippe
LAMARRE
Président,
producteur
Toxa
Florence
GASTAUD
Déléguée
générale
Société civile
des Auteurs
Réal. Prod.
(ARP)
Yaniv
WOLF
Producteur
interactif
Submarine,
Submarine
Channel
12. 11
LA QUALITE HBO A TRAVERS SA STRATEGIE TRANSMEDIA
Mélanie BOURDAA
Maître de conférences
en sciences de
l'information et de la
communication
Université Bordeaux
Montaigne
HBO a la réputation d’offrir des programmes de qualité
à ses abonnés, et son fameux slogan "It's not TV. It's
HBO" marque l’introduction de la complexité narrative.
Un contexte de mutation :
Technologiques : intégration des nouvelles
technologies dans les stratégies de production
(NBC 360 a mis en place pour la série Heroes,
un webcomics, un jeu et des sites Internet pour
certains personnages)
Narratives : narration complexe et sérialité.
Mouvement autour de la notion de quality TV
avec une stratégie de sérialité et d'engagement
des publics (cliffhanger par ex)
Participatives : Phénomène de fans, intelligence
collective et engagement
Typologie d'activités de fans :
Création de lien social : Cosplay
Médiation : live tweeting (pour recréer un
pseudo visionnage en commun via des
hashtags). Il existe aujourd'hui des hashtags
officiels et des non-officiels, créés par les fans
que seuls ceux qui sont vraiment impliqués
connaissent
Intelligence collective : fansubbing (sous-titrage
par les fans).
Création : de memes : ex du wiki lostpedia
(8000 + articles) ou #theredwedding pour Game
Of Thrones. NB : Tumblr est l'outil ultime du fan
Activisme : ils vont se servir de ce que ce dit
dans la série pour agir pour de "grandes
causes". Ex : #hungerisnotagame pour récolter
des fonds pour lutter contre la famine en Afrique
Définitions du Transmédia Storytelling :
Côté production : "Processus dans lequel les éléments
d'une fiction sont dispersés sur diverses plateformes
médiatiques dans le but de créer une expérience de
divertissement coordonnée et unifiée" (Jenkins, 2006).
L'idée étant de créer un univers global et cohérent.
Entretien de M. Bourdaa avec H. Jenkins
Côté réception : L'expérience du "Deep Media" (Rose,
2011) : recentrage sur les fans et les publics experts.
Pour Mélanie Bourdaa (2013) :
"La stratégie de narration augmentée s'appuie sur un
contenu central fort pour ensuite déployer des
extensions narratives complémentaires sur diverses
plateformes médiatiques, numériques ou non".
Etude de cas : Game of Thrones
Explication en vidéo de l'expérience sensorielle de la
saison 1 de GoT
Objectif : rendre tangible un univers qui ne l'est pas.
Exemple de stratégie : tirer partie du fan advertising en
s'appuyant sur les fans pour faire la communication de
la série entre les saisons. Ex : création d'un générateur
de bannières personnalisables (slogan et blason) incitant
les fans à les diffuser sur le web.
Etude de cas : true blood
Il s'agit de favoriser l'immersion des publics via la mise
en place d'un préquel multiplateforme. L'idée étant de
laisser entendre que les vampires sont déjà parmi nous.
2 camps se distinguent : les pro et les contre avec pour
chacun des représentants politiques.
Explication en vidéo du storytelling de True Blood
Pour aller + loin :
Entretien avec Mike MONELLO, directeur artistique de
Campfire http://fandoms.hypotheses.org/23
13. 12
STORYCODE : POUR UN ECOSYSTEME TRANSMEDIA
Nadia BERG
Cofondatrice
Storycode France
Benjamin HOGUET
Cofondateur
Storycode France
Né à New York en 2011, présent sur cinq continents et
comprenant plusieurs sections en France, Storycode
constitue désormais un réseau global regroupant des
milliers de professionnels de la création, la production et
la diffusion de projets innovants et transmédias.
Sa vocation ? Regrouper la communauté et les
métiers du transmédia (au sens large, la définition
importe peu, le but étant de se concentrer sur la notion
d'innovation et de faire circuler les savoir) et créer un
espace de dialogue commun sur les problématiques
rencontrées par l'ensemble des acteurs pour
décloisonner les secteurs.
L'équipe :
La communauté se réunit régulièrement lors de
conférences et workshops. Ces événements permettent
à tous de mieux comprendre les problématiques
auxquelles sont confrontés les acteurs du transmédia et
d'ouvrir la voie à la création d'un écosystème viable,
fonctionnel et efficace. Storycode s'inscrit dans un esprit
"Open Source" avec des conférences accessibles à tous
et dans une dynamique de mutualisation des ressources
et de collaboration.
Résultats :
En 2 ans : 13 conférences, 1105 inscrits, 54 projets
présentés, 1,5 conférence par inscrit, 82 inscrits en
moyenne, 28.7% de nouveaux à chaque conférence
Fort McMoney, Génération Quoi, Cut ...
En 2 ans : 6 workshops, 172 inscrits, 20+ mentors et
jurés, 37 projets développés, 35.6 participants en
moyenne.
La méthode : Elle s'améliore à chaque workshop. Il
s'agit de développer des canevas (adaptables en Open
Source) pour concevoir son histoire transmedia,
optimiser ses processus de production et budgets.
L'écosystème (en structuration) : des professionnels
des médias, de la pub ou du marketing, des étudiants,
des webdesigners, des réalisateurs, des professionnels
de la production, du web, des créatifs, des graphistes....
Parmi les projets en réflexion : devenir une
association professionnelle, mettre en place un think
tank et une boite à outils
Pour aller + loin :
Article du Blog Documentaire sur Storycode
Pitchs Vidéos de Storycode Grand-Ouest
Boîte à outils Storycode Grand Est
14. 13
GAMIFICATION ET ENRICHISSEMENT DES CONTENUS TV
Nicolas
MERCOUROFF
Président fondateur
TiVine
Technologies
Laurent
FONNET
Directeur
associé
AuRC Conseil
Présentation de TiVine Technologies,
l'application de télévision augmentée #1 en
France :
Que faisons-nous devant la tv ?
On passe 3h40 par jour devant le petit écran et 77%
d'entre nous on un 2nd écran à proximité
Quel besoin ?
Choisir, s'informer et se divertir face au petit écran
Quelles attentes des téléspectateurs lorsqu'ils sont
devant la TV ?
Le programme m'intéresse : je veux communiquer
avec les autres spectateurs via les réseaux sociaux
et avoir des infos sur ce que je regarde
Le programme m'ennuie : je me pose des questions
du style quels sont les autres films dans lesquels cet
acteur a joué ? ou je regarde sur les réseaux sociaux
ce que pensent mes amis du programme
Le programme est mauvais : je recherche ce qu'il y
a d'autre à voir ou ce que mes amis recommandent
sur les réseaux sociaux
Comment fonctionne TiVine ?
La technologie repose sur un agrégateur et un analyseur
sémantique de contenus live de toutes les chaînes TV
de manière à pousser l'information la plus pertinente et
enrichie au téléspectateur en live
Quand les gens utilisent-ils l'application ?
Sur un film pour avoir des informations
complémentaires
Sur des événements live (JT, sport, talkshow, jeux
TV ...)
Qui utilise l'application ?
Des plus jeunes ... (pour mettre une alerte sur des
sujets qui les intéresse)
... Aux plus âgés : "ils surfent très vite sur les
contenus, se promènent à l'intérieur de pages, se
dispersent et se passionnent / picorage de
contenus ou d'images. L'info TV devient interactive,
vivante".
Ex : jeux TF1 le midi.
Une question sur
Tony Parker. Sur le
second écran
apparaît des infos
complémentaires sur
Tony Parker et du
click to buy en
adapté.
Le business Model ?
Publicité ou vente de contenus à des tiers
L'intérêt ?
La social Tv (live tweet...) reste encore assez marginale
car beaucoup de spectateurs restent passifs.
L'utilisateur n'a pas à aller chercher les infos, elles
viennent à lui.
Présentation de Laurent FONNET, ex-Dir.
délégué du Pôle TV du groupe NRJ,
actuellement Dir. associé d'AuRC Conseil :
Selon l'étude AuRC-IMCA sur la TV connectée (S1-
2013), la TV connectée est :
multisupport : il ne faut pas entendre que le
téléviseur, mais tout ce que l'on peut faire sur
n'importe quel support. La TV n'est qu'un des
écrans mais c'est le seul écran collectif
multiservices : évolution de la notion de
programme TV à Expérience audiovisuelle +
ATAWAD. On est connecté avant, pendant et
après un programme pour vivre des
expériences
un plus et ne vient pas à la place de la TV, car il
y a encore beaucoup d'utilisateurs qui aiment
rester passifs.
Les réseaux sociaux et l'enrichissement des
contenus permettent de fédérer l'audience
autour de la TV linéaire.
15. 14
Spécificité NRJ12 :
Public coeur de cible 11-24 ans et par capillarité
les femmes de 25 à 34 ans.
Public très connecté, smartphone et ordinateur
En 2013, 2ème chaîne en Social TV (13 M
tweets)
Constat : Le public sera d'autant + présent "en direct"
devant le téléviseur qu'il est "connecté" (voire accroc) en
permanence à cette "expérience audiovisuelle" via tous
les supports. Le digital désormais doit accompagner les
publics tout au long de la journée.
Conseil : ne jamais proposer un nouveau programme ou
une nouvelle saison sans un dispositif digital associé.
Le digital = une question de statut et d'image moderne
Case Studies :
Les Anges de la Téléréalité 6 en Australie :
Défi majeur : faire mieux que la saison 5 avec le
phénomène Nabilla. Il faut toujours innover pour que le
public ne soit pas déçu.
Dispositif "Best Social Time" pour retrouver les moments
qui ont été le + commenté sur les réseaux sociaux.
Résultats : Audience moyenne de 935K tlsp (pour 85
épisodes) ; 21 épisodes > 1M tlsp ; 7.4 M de tweets ;
Leader national sur les 15-24 ans avec une PdA de
37.3% ; 4ème en nbr de tweets derrière 2 matchs de
l'équipe de France et un match de Roland Garros.
Les people passent le Bac :
14 people parmi les plus actifs sur les réseaux sociaux
ont été choisis pour participer à l'émission. L'idée étant
qu'ils communiquent à leurs listes de fans le fait qu'ils
seront présents dans l'émission.
Résultats : 720 Ktlsp et 3.3% de PdA ; 8000 twittos,
17000 tweets et 4000 utilisateurs quotidiens du jeu en
web app. C'est un résultat assez faible.
Friends Trip : qui sera le meilleur ami ?
Objectif : surfer sur la tendance globe-trotter de la
génération Y et sur la social TV.
Dispositif digital inédit sur NRJ12 : des contenus
exclusifs à débloquer en fonction de son implication
dans l'aventure des candidats + rôle des spectateurs
dans l'aventure (cashprize augmente en fonction du
nombre de tweets) + portraits des Teams en
compétition sur le site avec bio, photos, parcours,
classement en temps réel de la popularité de chaque
équipe + replay de tous les épisodes.
Résultats : PdA 16.4% sur les 15-24 ans, leader TNT et
2ème chaine nationale ; audience moyenne : 300 Ktlsp
pour 45 épisodes ; 2 M de tweets.
Enseignements à tirer :
Personne ne sait ce qui marche
Il faut toujours rester dans le marketing de
l'offre, dans la proposition et ...
... apprendre en marchant
Une offre digitale est
indispensable mais pas du tout
suffisante (ex : Rising Star, Face à la Bande,
Friends Trip), l'essentiel reste d'avoir un bon
concept de départ, une bonne
histoire à raconter. Si le programme
n'est pas "bon", une dose de digital ne va pas
changer la donne. Le digital ne coûte pas cher,
mais ce n'est pas ce qui rapporte.
Le nombre d'utilisateurs reste limité au regard
du nombre de téléspectateurs (ex : Miss France
2015, NRJ Music Awards 2015), beaucoup
préfèrent rester passifs
Sur le plan de l'organisation des services pour une
chaîne : 2 services différents (programme TV et digital)
n'est pas cohérent avec l'objectif d'une expérience
multiplateforme intégrale initiale mais un seul
interlocuteur risque de détourner les équipes du
principal (l'intérêt du téléspectateur) pour le nouveau
(mais qui n'est pas accessoire)
Aujourd'hui, la TV doit jouer un rôle qu'elle
n'est peut-être pas prête à jouer. On a besoin
de chaîne qui vont vraiment tenter de nouvelles
expériences.
16. 15
UNITY POUR LES PRODUCTIONS TRANSMEDIAS
Mathieu
MULLER
Ingénieur de terrain
Unity Technologies
Initialement positionné sur le développement de jeux
multiplateformes (consoles, PC, tablettes/mobiles), Unity
met progressivement la création de contenus à la portée
du plus grand nombre.
À travers cette présentation nous avons pu découvrir
comment Unity peut sous-tendre un large pan des
développements transmédias : gestion du son, de la
vidéo, de l'animation, des interactions utilisateurs et des
plateformes cibles
"Faire un bon jeu c'est plus difficile que de faire
une bonne techno"
Quelques chiffres à propos de Unity :
3.3 millions d'utilisateurs enregistrés
639K d'utilisateurs actifs / mois
communauté de 600 000 développeurs et 6 à 7
milliards d'applications depuis sa création
15 millions de jeux créés par mois
Unity Technologies révolutionne l'industrie du jeu avec
Unity, la plate-forme de développement pour créer des
jeux 3D et interactifs et des expériences 2D comme des
simulations de formation et des visualisations médicales
et architecturales, à travers de multiples platesformes.
Quelques références :
Monument Valley Game :
http://www.monumentvalleygame.com/
BirdLab : jeu de science participative
d'observation des oiseaux. http://birdlab.semi-
k.net/
Device 6 projet mêlant littérature, son,
illustration et interaction.
http://simogo.com/work/device-6/
Voir quelques trailers :
https://www.youtube.com/playlist?list=PLDE83
B6C26F7F4CA2
Conclusion :
Concentrez vous sur votre Talent,
Unity s'occupe du reste !
17. 16
UN STUDIO TRANSMEDIA : SMALL BANG
Pierre
CATTAN
Producteur
transmédia,
fondateur
Small Bang
Depuis 2012, Small Bang crée des expériences
multiplateformes qui relient les mondes physique et
numérique.
De la science participative de BirdLab aux "cinewalks"
de Cinemacity, en passant par la fresque physique de
Phallaina et les Open Bidouille Camp, Pierre Cattan et
ses équipes explorent les nouvelles formes de narration
spacialisée.
Small Bang se définit volontiers comme un orchestre
interactif, un laboratoire des innovations culturelles et
citoyennes qui place l’expérience humaine au cœur du
parcours digital. Revenir au réel, redécouvrir le territoire
grâce au numérique.
La révolution digitale doit nous permettre de
réinventer un peu le monde.
Tous les projets de Small Bang sont en ligne
pour être accessibles au plus grand nombre :
Pour MediapartLive : travail sur l'audience de
Mediapart, afin de la transformer en publics. Les
live de Mediapart sont des outils citoyens
Pour L'émission dessinée, il s'agit d'une web-
émission trimestrielle qui réunit de nombreux
dessinateurs et journalistes autour de batailles
de dessin, de débats et d'entretiens. Chaine
Youtube :
https://www.youtube.com/channel/UC2_ClnQFl
Jzawulby4Gx_GA
Projet Bird Lab : quand le digital fait le lien entre
les naturophiles et technophobes
Teaser Bird Lab : http://vimeo.com/112922532
Le but ? Faire des applications qui permettent aux
utilisateurs de reconnecter avec le monde
Pour aller + loin :
Découvrez l'espace de coworking
SuperBelleville, dédié aux projets d'écriture
innovante :
https://www.facebook.com/SuperBelleville
Tumblr de Small Bang :
http://smallbanglab.tumblr.com/
En tant qu'héritiers des valeurs des hackers et de l'open
source, nous sommes corsaires.
"On est ce que l'on produit."
19. 18
ÉTUDE DE CAS : 'DO NOT TRACK'
Margaux
MISSIKA
Productrice
Upian
La collecte de données personnelles en ligne et le
ciblage des internautes nourrissent une gigantesque
économie dont nous sommes le produit. La série de
documentaire interactif et participative Do not Track
explore l'univers du tracking, de l'économie du web et
des transformations sociales qu'elle engendre. Elle est
réalisée par Brett Gaylor.
Do not Track est un programme qui parle de la
personnalisation des données et qui est personnalisé
(tous les utilisateurs ne voient pas la même chose au
même moment). Ce programme permet notamment de
découvrir par l'expérience comment les données sont
utilisées.
L'idée : utiliser les outils du tracking pour expliquer
comment agissent les trackers.
7 épisodes de 5 à 10 minutes (pour la saison 1) seront
disponibles à partir de mars 2015 sur les sujets tels que
: les cookies, l'open data, les réseaux sociaux ...
Do Not Track permet de restituer la parole en temps réel
et proposera donc des espaces de conversation ainsi
qu'un espace pour pouvoir informer les utilisateurs de ce
qui se dit dans les médias sur les différents sujets.
L'objectif de ce projet est de montrer ce qu'il se passe
"sous le web" et de mêler l'implication du public et la
technologie du web (conversation en temps réelle).
On pourra notamment acquérir des compétences sur le
sujet du tracking grâce à un survival guide.
Le défi : Faire face à la complexité entre envie
d’innovation, technique et l’envie de parler au plus grand
nombre.
Les épisodes seront localisés avec un nouveau
personnage correspondant aux spécificités culturelles
de chaque pays car la notion de vie privée et de
données personnelles est ... culturelle !
Un documentaire interactif est plus cher qu'un
documentaire linéaire, il nécessite souvent des
coproductions internationales. Or il n'y a pas de cadre
qui régisse la coproduction internationale dans les
nouveaux médias, ce qui constitue un réel enjeu pour le
développement du secteur.
Upian fonctionne sur une économie d’entreprise et non
sur une rentabilité pour chaque projet. La société
fonctionne même si chaque projet n'est pas rentable. La
rentabilité financière n'est pas forcément l'objectif
premier car Upian travaille beaucoup avec les pouvoirs
publics. Upian fait du sur mesure en termes de code et
recherche l'adaptation au projet avant tout.
APPEL A CONTRIBUTIONS :
Envoyez vos rituels du matin en gif sur
http://donottrack-doc.com/en/participate
20. 19
ETUDE DE CAS : 'EASY COMING OUT'
Méline
ENGERBEAU
Productrice
transmédia
Once Upon
Gilles
FREISSINIER
Directeur du
développement
numérique
Arte
Manon
HARSIGNY
Chargée de
production,
Once Upon
Teaser : https://www.youtube.com/watch?v=iqtkq-HWIRs
"Easy Coming Out Le Coming
out facile" est une expérience
documentaire interactive qui
concerne tout le monde, parce
que le coming out est un
moment de communication qui
dépasse le schéma homo/hétéro
et nous implique tous ! "Il n'y a
pas un sujet gay, mais un sujet
de société qui touche l'intimité de
chacun"
Le webprogramme :
Développement : Juin 2012 - Juillet 2013
Production : Septembre 2013 - Juin 2014
Diffusion : Juin 2014 - Juin 2017
Budget total : 285 000 €
Coproduction Arte/Once Upon, avec le soutien du CNC, Région
Aquitaine et Têtu Yagg
Le programme :
Un faux programme de coaching en ligne inspiré des méthodes
américaines pour interpeler et faire sourire + des saynètes de
théâtre pour exprimer l'intimité du moment + un volet
journalistique pour documenter le sujet
Communication :
Arte parle du programme sur son site web, magazine, réseaux
sociaux, relations presse et partenaires au lancement puis selon
l'actualité (liée ou non à l'antenne)
Once Upon fait parler les créateurs et le programme sur des
réseaux sociaux dédiés (supports de veille et informations sur le
sujet, not. tumblr) et une campagne de pubs sous la marque
"Manuel le Coac'h"
Quelques enseignements :
Difficulté à gérer du double sens dans le dispositif interactif :
écrire et faire comprendre. Il faut éviter de multiplier les
registres ... satire + information ça marche et c'est suffisant
Ne pas minimiser le travail de communication et d'animation
sur les réseaux (en temps et en budget) et y réfléchir la
conception du projet pour être plus efficace
Il y a un public jeune et "pop" pour du webdoc qui casse les
codes
Conseils :
Il est très important de suivre et analyser les statistiques afin
d'optimiser la communication, la navigation, les productions (ex :
logiciel Radarly). On se rend compte que lorsque l'on lance un
projet sur le web on est obligé de l'événementialiser
Pour ce cas précis, le CNC a accepté d'intégrer au budget
l'achats d'espaces publicitaires car ils étaient définis dans la
ligne éditoriale en amont et avaient pour objectif d'amener des
contenus qualitatifs
21. 20
ÉTUDE DE CAS : 'FORT MCMONEY'
Philippe
LAMARRE
Producteur
Toxa
Teaser : https://www.youtube.com/watch?v=Cwd8PoLt3y4
Fort McMoney est une plongé documentaire,
interactive et ludique dans Fort McMurray, ville passee
en dix ans de quelques dizaines de milliers d’habitants a
plus de 100 000, et où l'on extrait chaque jour plus d’un
million et demi de barils de petrole. Entre les partisans
de l’or noir et ses opposants, la tension est forte. Il en va
de milliards de dollars, d’independance energetique,
d’ecologie et d’enjeux sociaux.
Après Prison Valley, David Dufresne reprend le thème de
la ville-champignon industrielle pour conjuguer cinéma
documentaire et jeu vidéo.
L'objectif est double : explorer de nouvelles formes de
narration et impliquer le public dans un débat sur des
questions énergétiques majeures.
Fort McMoney c'est : 2 ans d'enquête ; 55 interviews ;
60 jours de tournage dans le froid ; 8 heures de contenu
; le tout en 3 langues
Arborescence de Fort McMoney, du contenu étalé sur 3 semaines
Les partenariats médias : Radio Canada ; Globe & Mail ;
Le monde ; Süddeutsche ; NZZ ; Rue 89
Le rôle des partenaires médias :
Couverture média du sujet (et non du projet)
Intégration du projet sur leur plateforme
Participation des médias comme "super-joueur"
Utilisation par nos maitres de jeu d'articles
Nos bons coups :
Un désir franc de réinventer la forme
Une richesse et une profondeur de contenu
Des partenariats médias sur plusieurs territoires
donnant + d'impact et de retentissement
Une liberté créativité et éditoriale complète
Les moins bons :
Tourner et ensuite scénariser l'expérience
Trop de contenu, c'est comme pas assez, les
joueurs ont été découragés
Des équipes peu préparées à un tel marathon
Un délai de livraison qui nous a forcé à
escamoter les phases de test
La mesure de succès essentielle est constituée autour
de la participation des gens : 22000 hardcore gamers
pour 7000 commentaires, un succès !
Pour aller + loin :
Présentation du jeu documentaire
Retour d'expérience des joueurs
22. 21
ÉTUDE DE CAS : 'SOUNDHUNTERS'
Nicolas
BLIES
Cofondateur,
producteur
a_BAHN
En abordant les langues et les sons du monde comme
un vecteur d’identité et un matériau brut pour les
créateurs de musique, SOUNDHUNTERS, œuvre
transmédia participative, propose une photographie
sonore de notre environnement et transfigure
l'échantillonnage en une empreinte culturelle et humaine.
L'idée est de rendre accessible à tous une approche
musicienne et sensible du monde, d'éveiller le public à la
dimension sonore, à la mixité urbaine et aux emprunts
culturels. Soundhunters est un projet transmédia sur le
détournement le recyclage de notre environnement
sonore. Il est constitué et d'un documentaire interactif,
d'un documentaire TV et d'une application
mobile/tablette. Produire un album de musiques créées
par les internautes (et nos artistes) sera l'enjeu conclusif
de cette expérience transmédia.
Les sons bruts de notre quotidien ont un contexte
et portent en eux une histoire, celle que se propose
de raconter Soundhunters autour d'un
documentaire de création de 52" et diffusé sur
Arte. Soundhunters est un documentaire musical
de création qui révèle la vie des musiciens qui ont
décidé d' utiliser les sons du monde comme leur
principale source de son.
Ils chassent les paysages urbains et naturels à la
recherche de sons. Le monde lui-même est leur
instrument de musique. En utilisant les objets du
quotidien et enregistrement des sons familiers qui
nous entourent, ils transforment notre
environnement quotidien en une création musicale
originale. Le nom qu'ils ont choisi pour eux-mêmes
: les chasseurs de sons.
Il est ensuite possible de continuer l'aventure sur un site
dédié.
“Every sound is music”
Sur le site web on trouve des samples réalisés pendant
le tournage, on peut les télécharger et l’utilisateur est
invité à jouer avec.
L'essence du parcours Soundhunters :
23. 22
ÉTUDE DE CAS : 'LUNE'
Chloé
JARRY
Productrice
nouveaux médias
Camera Lucida
À l'origine du projet Lune, le désir du réalisateur François
de Riberolles d'exposer, sous la forme d'une fresque de
90 minutes, les influences de notre unique satellite sur la
naissance et le développement de la vie sur Terre, qu'il
s'agisse de la nature en général ou de l'homme en
particulier. Ce long format propose donc de retracer, en
un seul récit mêlant science, histoire et imaginaire, près
de quatre milliards d'années d'évolution, en montrant
pourquoi et comment le destin de notre planète est
intimement lié à celui de la Lune.
Le défi : Proposer, à l'occasion d'un événement réel et
rare (une éclipse solaire), un objet documentaire qui
permette d'aborder la thématique à travers différentes
plateformes, chronologies et méthodes de narration.
Lune, c'est un tournage sur un an à chaque pleine lune
sur 5 continents pour raconter l'histoire du couple Terre-
Lune.
90 minutes ne suffisant pas à "tout" raconter, 2
documentaires de 52 minutes ont été réalisés sur la
base de témoignages de spécialistes. En croisant
science et imaginaire, le premier volet traite de
l’évolution du regard de l’homme sur la Lune (de la
préhistoire jusqu’à la révolution copernicienne) ; le
second, de l’avancée des connaissances sur la Lune à
l’aventure humaine et spatiale liée à ces découvertes (de
Copernic à aujourd’hui et demain). Diffusion les 18 et 20
mars. Une application de calendrier lunaire sera aussi
créée pour pouvoir se reconnecter à la Lune selon le
calendrier lunaire. Elle présentera 12 événements sur
l'année qui donnent accès à des extraits du film.
Les 13, 14 et 15 mars un événement en partenariat avec
la Cité des sciences aura lieu : destination lune. Des
intervenants ont été choisis, à l’instar de Claudie
Haigneré, pour leur expertise et leur qualité de passeur,
qu’ils soient scientifiques, auteurs ou artistes, ils sont
considérés comme des "conteurs de Lune". Chacun
raconte, à travers son expérience, son rapport et ses
connaissances liées à l’astre lunaire.
Le 20 mars 2015 se produira un événement rarissime,
une éclipse solaire qui plongera, dans la matinée, une
partie de l’Europe dans l’obscurité, et qui sera visible
depuis la France à 80 %. À cette occasion, PLANÈTE+
diffusera le documentaire Lune, la face cachée de la
Terre. Ce 90 minutes fait vivre un conte magique
mettant en images quatre milliards d’années d’évolution
où la réalité se mêle au mythe. Le film est découpé en
chapitres aux traitements différents qui racontent une
seule histoire… celle d’une Terre qui n’aurait pas pu
vivre sans la Lune. Diffusion les 16 et 20 mars.
24. 23
ÉTUDES DE CAS : 'WHO ARE THE CHAMPIONS?' 'REFUGEE REPUBLIC'
Yaniv WOLF
Producteur
interactif
Submarine,
Submarine
Channel
Teaser : https://www.youtube.com/watch?v=adz_rxMjX7U
Submarine Channel, créée en 2000, est basée à
Amsterdam et LA. Sa vocation ? Explorer les nouvelles
technologies du digital pour raconter des histoires de
manière différente. Cette société produit des web-
documentaires, des animations interactives ainsi que
des jeux narratifs en ligne.
Who Are the Champions?, en cours de production, est
un webdocumentaire sur les riverains des stades de
football ayant accueilli les trois dernières coupes du
monde (Brésil, Allemagne, Afrique du Sud). Il vise à
montrer l'impact d'un événement aussi important sur les
gens vivant près du stade. L'objectif était de laisser les
gens raconter eux-mêmes le réel impact d'une coupe
du monde dans leur vie de tous les jours. Deux défis
pour l'auteur : dénicher les histoires les plus éloquentes
et utiliser Google Street View au lieu de filmer.
Site web du projet :
http://whoarethechampions.submarinechannel.com/
Tout juste achevé, Refugee Republic est un webdoc sur
le camp de réfugiés de Domiz (Irak). L'artiste Jan
Rothuizen, le journaliste Martijn van Tol et le
photographe Dirk-Jan Visser en brossent le quotidien.
L'idée était de montrer comment un camp de réfugiés
peut devenir une ville au bout de 17 ans. On peut
notamment y trouver un magasin de robe de mariées et
un espace de divertissement. Des techniques anciennes
(dessin, sons, images, films) sont alors utilisées au
service d'une expérimentation interactive.
Pour ce documentaire interactif, le défi était de combiner
les différents supports et, sur place, de se faire oublier
pour mieux montrer la vie du camp.
Teaser : https://www.youtube.com/watch?v=9mClM-ywlcs
Site web du projet :
http://refugeerepublic.submarinechannel.com
25. 24
ÉTUDE DE CAS : 'TOONYOU: MY DREAM JOBS'
Alexandre
TOURET
Fondateur, en
charge du
contenu et des
ventes
Contentinuum
Teaser : https://www.youtube.com/watch?v=wh80vk9_UXs
L'histoire : Un enfant, dans son sommeil, va découvrir
140 métiers. Chaque jour au petit déjeuner, il nous
raconte le rêve qu'il a fait, d'un métier jamais ordinaire et
dont les représentants oniriques n'étaient autres que...
ses propres parents !
My Dream Job est une série customizable (avec le
visage des parents et de l'enfant) à destination des
jeunes enfants.
Elle comporte 140 épisodes de 3 minutes (en Anglais,
Français et Allemand) disponibles en Catch up TV. Le
cœur de cible est les 2-6 ans qui ont des parents
connectés. La série existera dans deux versions, l'une
basée sur des personnages aux faciès récurrents, l'autre
sur les photos des spectateurs de l’épisode.
Quelques donnés :
Comportement des parents :
74% des parents ont téléchargé une application
pour leur enfant
53% des parents aux USA utilisent la tablette ou
le smartphone pour calmer leurs enfants
Que cherchent-ils ?
88% des parents recherchent des
applications éducatives
60% des enfants regardent ou lisent des
histoires sur un smartphone ou une tablette
En Amérique du Nord, + de 60% des parents
ont plus de 5 applications dédiées à leur enfant
sur leur smartphone ou tablette.
Quel modèle choisir ?
21% des pères âgés de 18 à 35 ans dépensent
300$ pour divertir leur famille
Mais 88% des applications pour enfants sont
acquises gratuitement
D'où le fait que ToonYou se base sur le modèle du
Freemium (contenu gratuit au départ et services
additionnels payants comme des goodies)
L'idée de départ :
Divertir intelligemment. 90% des enfants voient leur
parents comme des superhéros, (intérêt de la
personnification des personnages)
80% des enfants souhaitent passer plus de temps avec
leurs parents (et pourquoi pas au travers d'une
application éducative). Cette application aura pour
objectif de renforcer la proximité parent-enfant et de
répondre au besoin de réassurance de l'enfant. Une
collaboration avec des pédopsychiatres a été mise en
place pour coller au mieux à la cible.
Evolutions prévues :
D'autres modèles de famille que la famille nucléaire
traditionnelle verront le jour (voir aussi pour personnaliser
cheveux et autres détails)
26. 25
ÉTUDE DE CAS : 'THE REWARD TALES OF ALETHRION'
Charlotte DE LA
GOURNERIE
Productrice
Sun Creature Studio
Teaser : https://www.youtube.com/watch?v=Mbj9t-qq_qQ
Bo Juhl NIELSEN
Producteur créatif
Sun Creature Studio
Mikkel ELKJAER
MAINZ
Réalisateur
Sun Creature Studio
The Reward est un projet très fantasy pour les “kidults”,
les grands enfants. Un épisode pilote de 18 minutes
ainsi qu'une plateforme web sortiront mi-février 2015.
Par la suite seront produits les autres épisodes de la
web-série (6 épisodes en projet), un comic, un jeu PC,
du merchandising... Pour ce projet a été mise en place
une campagne de financement Kickstarter ayant permis
de récolter près de 150 000 $ pour le premier épisode
et la page web. Une nouvelle campagne de financement
participatif est prévue. Les créateurs sont actuellement à
la recherche de diffuseurs numériques, d'investisseurs,
de partenaires financiers éditeurs de jeux vidéo ou de
livres.
Voir le projet sur Kickstarter :
https://www.kickstarter.com/projects/1862188728/the-
reward-tales-of-alethrion
Blog The Reward : http://therewardfilm.blogspot.fr/
Le point de départ : "Let's do what we will never
be able to do after school".
Pour animer la campagne de crowdfunding The Reward
a organisé des concours de dessins, entretenu un fil
Reddit... L'échange et le partage avec la communauté
est au cœur de la création narrative et graphique du
projet. De plus, The Reward s’est ouvert au sponsoring
en intégrant des logos et des personnages de marques
dans l’animation, un alternative aux financements
publics. The Reward cultive la cross promotion : ils se
sont entraidés avec un autre projet qui était
simultanément sur Kickstarter.
Problématique d’une campagne de
crowdfunding :
Les récompenses “matérielles” peuvent être lourdes à
réaliser...Sur les réseaux du projet The Reward l’équipe
interagit constamment avec le public, comme à l’époque
de leur crowdfunding, car réussir une campagne de ce
type crée énormément d'attente et augmente la
pression sur les porteurs de projet.
L'avenir ? Produire davantage d'épisodes et de
contenus. Profiter de leur sortie pour convaincre de
nouveaux fans de participer financièrement. Structurer
l'offre commerciale. Trouver de nouveaux partenaires
pour élargir l'horizon du projet.
LES CLES DU SUCCES DU TRANSMEDIA :
27. Le mot de la fin :
"Aucune technologie, quelle qu'elle soit,
ne peut remplacer la qualité de l'idée de
départ".
G. STUCCHI
Le Forum Blanc c'est deux jours et demi d'information, de
formation, de réflexion et d'échanges entre professionnels sur
les nouveaux supports de diffusion : comment appréhender les
nouveaux usages qui en découlent et quelles spécificités pour
les contenus à produire ?
Les interventions sont basées sur les retours d'expériences,
les savoir-faire et les témoignages d'experts internationaux.
Le Forum Blanc est ouvert aux dirigeants, directeurs de studio,
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