Mairies communes du Pays de Fouesnant --phpcd5 ll5
Chateau & seignerie de Fouesnant xb1n
1. auraient été rompus ou altérés. Les prétendants seront appelés prônalement pour y
comparaître si bon leur semble. Le 20
juillet suivant, le Procureur du Roi, le recteur Leroy, Babin, greffier civil et Jean
Nédélec, avocat, se réunirent en l'église de
Locamand. Le seigneur et la dame de
Keramprat, ainsi que les R.P. recteur et
procureur du Collège de Quimper les y
attendaient. .
Le recteur Leroy semble avoir
guidé la visite. On s'arrête d'abord devant
une vitre à présent de verre blanc, où l'on
voyait autrefois un écusson portant les
armes de la défunte mère de la dame de
Keramprat qui sont "d'azur avec une croix
pattée d'argent". En cas de contestation, le
seigneur de Keramprat se propose d'en
donner la preuve, mais le R.P. recteur et le
recteur Leroy en ont convenu, et reconnu
que cet écusson existait bien autrefois.
Sous la voûte proche de l'autel de
Saint Michel se dresse une tombe élevée de
10 pieds de long et de haut 2 pieds 1/2, sur
laquelle un écusson en bosse porte deux
têtes de léopard ; de l'autre côté, un
écusson également en bosse porte un
oiseau posé sur une branche, les deux
écussons séparés par une croix
On s'arrête longuement devant la
maîtresse vitre du pignon septentrional,
composé de son ancienne "gravure" : on y
voit au sommet un parti de France et de
Bretagne, mais surtout en différents endroits les armes de Chef du Bois qui sont
"d'azur avec trois têtes de léopard", parfois
surmontées d'un haume ancien. Dans un
mi-parti, on trouve au premier les trois
têtes de léopard" au second d'or avec une
fleur de lys d'azur, soutenu par un léopard
d'or. Parfois le second est d'or à la croix
pattée d'azur chargé de cinq rosettes
d'argent, ou coupé d'or et d'azur.
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2. Un autre écusson figure un premier chargé
d'un quintefeuille d'argent et un second de
trois croissants de gueules, deux et un.
La maîtresse vitre comporte aussi la
représentation de différents personnages
religieux dont Saint Amand "tenant en sa
main senestre une poignée de flèches et
portant sur son estomac un aigle exployé à
deux têtes de sable ...II y a encore une
priante habillée à l'antique, avec une
chaîne d'or, et au bas de sa robe un parti,
au premier d'azur avec trois têtes de
léopard et au second de gueules avec trois
mâcles d'argent ..."
Au milieu du marchepied se voit
une tombe chargée de deux écussons, l'un
avec les trois têtes de léopard, l'autre les
trois mâcles.
Joignant l'autel, du côté de
l'Évangile, se trouve une tombe élevée de 9
pieds 1/2 de long et trois pieds de haut, sur
laquelle paraît un chevalier armé de toutes
pièces, ayant sur la tête un cimier soutenu
par deux anges et à ses pieds un lion
terrassé; la dite tombe chargée d'un
écriteau en lettres gothiques que nous
n'avons pu déchiffrer tant l'écriture en est
ancienne. Au-dessus de la tête du dit chevalier est un ornement en pierre de taille
portant un écartelé en relief, au premier et
dernier chargé des trois têtes de léopard, au
second et troisième d'une fleur de lys. Au
milieu du flanc de la dite tombe, du côté du
maître-autel, il y a un écusson parti, au
premier aux armes de Chef du Bois et au
second de la croix pattée, le dit parti
supporté par deux léopards. Aux deux
bouts de ce flanc paraissent deux anges :
l'un porte deux écussons mi-parti au premier de trois têtes de léopard et au second
un croissant avec une hache d'arme ; l'autre
est aussi parti, au premier des trois têtes de
léopard, et au second de trois mâcles.
L'autre ange, à l'autre bout de la tombe,
porte un écusson vide. De l'autre côté de la
tombe, un écusson vide timbré et surmonté
d'un haume à l'antique, posé de profil,
ayant pour cimier la tête d'un léopard et
soutenu par deux autres léopards ; au
surplus à l'autre bout du dit côté est un
ange tenant un écusson vide, et au bas un
autre ange soutenant deux écussons: le
premier porte les armes de Chef d u Bois et
un I ion rampant ; l' autre parti, les mêmes
armes avec au second un croissant et une
hache d'arme et trois coquilles. Au bas et
au bout de la dite tombe se voit un écartelé:
au premier et au dernier les trois têtes de
léopard, au second et troisième une fleur
de lys; il est surmonté d'un haume posé de
profil ayant pour cimier un léopard
paraissant soutenir le dit écartelé.
Cette précision dans la description
de la tombe indique bien qu'il s'agit de la
sépulture d'une famille importante, sans
doute celle des seigneurs de Chef du Bois.
Nous verrons plus loin que Ducrest de
Villeneuve nous a aussi laissé la
description d'une pierre tombale à
Locamand. Mais il n'a pu observer aucun
écusson, aussi ses conclusions ne correspondent pas à celles que l'on pourrait
attendre des détails indiqués ci-dessus.
S'agit-il d'une autre tombe ? Il serait
pourtant étonnant qu'il n'en soit pas fait
mention dans le relevé si détaillé établi par
la commission.
Poursuivant leur visite, ils notent
que l'arcade au-dessus de la dite tombe
ainsi que les piliers qui la soutiennent
portent de nombreux écussons chargés des
armes de Chef du Bois et leurs alliances:
soit un croissant de gueules surmonté d'une
hache d'arme, parfois accompagné de trois
coquilles d'or, soit une croix pattée
d'argent.
Au pignon occidental de l'église se
voient deux tombes jointes ayant 15 pieds
de long, 3 de haut et 3 de large, avec
plusieurs écussons portant touarmes de
Chef du Bois; le cimier de l'un d'eux
représente une tête de griffon, supporté par
deux griffons.
Dans un autre, les griffons sont
remplacés par des léopards. Au-dessus de
ces tombes, dans le vitrail, encore de
nombreux écussons aux armes de Chef du
Bois, ainsi que sur les différentes arcades
où ils sont gravés en bosse.
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3. Pour terminer, on fit remarquer que la
croix dressée au milieu du bourg portait
autrefois quatre écussons en bosse avec les
armes de Chef du Bois et alliances,
"laquelle étant tombée par l’impétuosité
des vents", on l'a rebâtie sans y avoir t'ait
mettre les écussons ; il est promis au sieur
de Keramprat de les faire rétablir, avec le
consentement des Pères Jésuites.
Il semble que la commission se soit
essentiellement intéressée à relever les
écussons aux armes de Chef du Bois. La
famille Provost (ou Prévost) qui tenait déjà
Chef du Bois en 1426 est dignement
représentée, ce qui laisserait à penser que
la construction de l'église date de cette
époque. Les familles qui se sont ensuite
succédées en ces lieux sont absentes, ou
peu représentées.
mousquetaires de Louis XIII et Louis XIV.
Sur le devant de cette cotte, au-dessous des
mains croisées sur la poitrine on distingue
un ornement fort en relief qu’il ne nous a
pas été possible de caractériser. Les
manches de la cotte tombent jusqu’au
coude, laissant à partir de là les bras
apparents. Ceux-ci sont couverts de
brassards à coudes articulés et les mains
sont munies de gantelets garnissant une
partie de l'avant-bras, comme on commence à les porter au XVl ème siècle. Les
cuisses sont couvertes de cuissards, les
jambes de genouillères articulées et de
grèves.
La tombe de Locamand
Nous rapportons ici la description
de cette pierre tombale que Ducrest de
Villeneuve avait minutieusement étudiée
au début de notre siècle :
"II y avait, dans l'ancien jardin du
Prieuré de Locamand, un tombeau qui,
après la démolition de la chapelle, y avait
été incomplètement réédifié par son
propriétaire. Mr du Chatellier l'obtint et le
fit transporter à Kernuz, il y a une quarantaine d'années.
Sur la pierre tombale est couché un
personnage à la figure rasée et aux
chevaux longs très bouclés. La tête repose
sur un voile ou coussin tenu par deux
petits anges nus et à genoux. Le corps est
recouvert d'une cotte ou casaque comme
celle
que
portaient
encore
les
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4. Les pieds manquent, tout le bas de la
statue ayant été brisé. Le personnage porte
une épée collée le long de la jambe
gauche. Tout le long du corps, à droite,
puis sous le bras, est un long bâton qui fait
aussitôt penser à une crosse, car il est
exactement placé comme le sont les
crosses des évêques ou des abbés. Ici, ce
ne peut être une crosse, mais quoi alors ?
Le motif qui le surmontait étant brisé, il est
difficile de s'en rendre compte. De face, au
point A du dessin ci-joint, on ne voit qu'une
brisure, comme si c'était la naissance de la
crosse même. De profil, au même point, on
croit voir le début d'une croix dont les bras
auraient été perpendiculaires à la dalle du
tombeau. II est possible que ce soit tout
simplement une hallebarde que le
personnage, dont nous voyons ici la figure
mutilée, portait peut-être dans un service
spécial, comme celui de la porte du Roi,
auquel il pouvait être attaché, étant donné
la cotte qu'il porte. II faudrait retrouver
quelle fut la vie d'Isaac du Plessis de
Kergario, qualifié d'écuyer, "cavalier
faisant profession des armes ", dans les
anciens titres du Prieuré. II fut Prieur
commandataire de 1610 à 1618, époque de
sa mort. Étant mort Prieur, sans doute
dans le pays puisqu'il appartient à la
Maison du Plessis-Nizon, il aurait pu être
enterré dans sa chapelle de Locamand.
C'est le seul personnage qui nous paraisse
convenir à cette tombe en raison de sa
double qualité de guerrier et de Prieur. II
est très certain en effet que nous sommes
en présence d'un personnage ayant vécu
au commencement du XVII ème siècle, les
cheveux en font foi. Or le prédécesseur
d'Isaac du Plessis à Locamand avait été
Philippe de Rincquier, Conseiller du Roi
au Présidial de Quimper, qui fut titulaire
de 1571 à 1610. Ce n'est pas lui qui aurait
pu porter ce harnois militaire. Le
successeur d'Isaac du Plessis en 1618 fut
Messire Denis Simon de Marquemont,
archevêque de Lyon. sur la demande
duquel le Prieuré fut réuni auCollège des
Jésuites de Quimper. Ce n'est pas lui non
plus qu'on al Irait figuré en pareil habit, et
il n y a aucune possibilité à l'inhumation
d'un archevêque de Lyon au Prieuré de
Locamand dont il se démit de son vivant.
Revenons au bâton que porte sous
son bras droit le personnage. La
hallebarde me laisse des doutes. Ne seraitil pas possible que ce bâton fût un signe de
sa dignité de Prieur ? Mr de La Rogerie a
bien voulu nous dire qu'il savait qu 'à une
certaine époque et dans certains pays, les
Prieurs portèrent un bâton plus ou moins
analogue à ceux que nous avons vus nousmêmes portés autrefois par les grands
chantres des cathédrales comme marque
de leur dignité. Nous avons fait de ce côté
quelques recherches qui nous ont confirmé
que certains Prieurs portaient un bâton dit
prioral dans les cérémonies et le faisaient
graver sur leurs sceaux.
En résumé, nous croyons que ce
tombeau est bien celui d 'Isaac du Plessis
de Kergario qui fut tout à la fois guerrier
et Prieur commandataire de Locamand.
Mais nous serions heureux que quelqu'un
de nos confrères ou un lecteur de cette
simple note puisse nous fournir de plus
amples détails sur la vie, les titres et les
fonctions du personnage, ainsi que des
arguments pour établir la certitude du
bâton prioral qui nous paraît d'ores et déjà
probable en raison de la forme même du
bâton".
E. du Crest de Villeneuve
La pierre tombale, selon Mr Du
Crest, a été transportée à Kemuz en 1860.
Il s'avère d'après les dires de riverains, que
deux autres tombes étaient encore visibles
dans le petit cimetière au début du siècle,
et une troisième dans les ruines de l'église
en 1956 : toutes ont disparu.
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5. On ne saura sans doute jamais laquelle correspondait à la description détaillée du
relevé de 1766. La commission avait noté
certains détails que l'on ne retrouve pas sur
la pierre tombale de Kernuz, et qui auraient
permis d'identifier le chevalier. L'ornement
en pierre de taille placé au-dessus de la tête
et portant un écartelé en relief : ainsi que
l'écriteau en lettres gothiques "qu'il n'a pas
été possible de lire tant l'écriture en est
ancienne" n’apparaissent pas dans la pierre
tombale de Kemuz. Auraient-ils été brisés
ou martelés ? Si une autre pierre tombale
avec un chevalier avait existé dans l'église,
la commission qui a fait si minutieusement
son travail n'aurait pas manqué de la signaler et sans doute de la décrire. Tout
porte à croire qu'il s'agit d'une seule et
même pierre tombale. Le chevalier
représente-t-il un prieur ou un seigneur de
Chef du Bois '? L'énigme reste entière.
"Lors de la suppression de l'ordre des
Jésuites, le bruit se répandit parmi les
badauds que les religieux, avant de se
disperser, avaient enfoui le trésor de leur
Collège de Quimper au fond des caves du
manoir prieural de Locamand.
Le trésor de Locamand
Il se devait qu'une légende
accompagnât le départ des moines et la
ruine du Prieuré. Longtemps on se persuada, à Locamand, qu'un baril d'or avait été
caché dans l'un des sept puits du petit du
petit bourg. A plusieurs reprises, on
entreprit des recherches pour d'abord
localiser ces sept puits ; on fit venir des
sourciers, des radiesthésistes, et on réussit
a en retrouver six que l'on fouilla, mais,
aucun trésor n 'y était caché. Restait le
septième, qui à l'évidence devait abriter le
baril d'or. Il demeura et demeure toujours
introuvable : avis aux chercheurs de
trésors…
Le Guennec nous a rapporté une
autre version aux conséquences assez
inattendues.
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6. Trente ans plus tard, loin d'être, oubliée,
l'affaire avait pris des développements
mirifiques. Il paraissait probable que le
citoyen Mazé, homme de loi, acquéreur des
bâtiments de l’ancien Prieuré vendus
révolutionnairement, caressât l'espoir d’y
faire de merveilleuses trouvailles et de
s'enrichir facilement al/ prix de quelques
coups de pioche. Découvrit-il certaines
choses ? L'administration départementale
n'en douta plus lorsque, le 24 février 1796,
elle reçut du citoyen Kerdisien l'étonnante
lettre qui suit :
"Citoyens,
Je vous annonce qu'il y a chez moi
une fille domestique qui déclare et offre de
prouver, conjointement avec une autre
fille, qu'ayant été chargée par le citoyen
Mazé, de Locamand, chez qui elle servait il
y a quelques mois, de creuser dans la cave
de sa maison pour l’écoulement des eaux,
elle a découvert en terre une porte.
Étonnée, elle a appelé le citoyen Mazé et
sa camarade. Ouverture a été faite: il s'est
découvert un caveau qui contenait vingt
barriques. Mazé en défonça une qui s'est
trouvée pleine d'argent. Les filles
observèrent que toutes les autres l'étaient
aussi. Mazé dit que ce n'était rien, et que le
lendemain on ramasserait l'argent, en leur
promettant leur part. Il se trouva en outre
dans l'un des murs une grande armoire où
étaient des papiers et une grande quantité
de vaisselle d'argent.
Je prie l’Administration de prendre dans
sa sagesse les mesures les plus urgentes
pour faire raison à la France de cette
découverte. "
L'histoire, on en conviendra, était
très intéressante, et les administrateurs du
Département, aussitôt réunis pour en
délibérer, décidèrent d'envoyer d'urgence
deux d'entre eux les citoyens Pénigan et
Le Goazré, chargés de s’assurer d'abord
de la matérialité des faits, puis de faire
rendre gorge au trop discret inventeur du
trésor.
L' honnête citoyen Mazé dut plonger dans
un abîme de stupéfaction quand il vit
arriver chez lui le lendemain, les deux
commissaires escortés de Marie Frameur,
son ancienne servante et sa dénonciatrice,
et qu'il lui fut enjoint de partager avec la
République le trésor dont il s'était
indûment attribué la totalité.
Ce trésor, il est à peine besoin de le
dire, n'existait que dans la cervelle de
Marie Frameur, demi hallucinée, prise au
piège de ses propres imaginations, ou
menteuse éhontée tirant
parti d'une
vieille légende pour tracasser son exmaître et lui attirer des ennuis. Sommée de
désigner la partie de la cave ou se trouvait
le Caveau mystérieux, elle désignaun
endroit près de l'entrée. Trois hommes
appelés à cette effet creusèrent le sol
jusqu'auroc, à deux pieds et demi de
profondeur sans rien rencontrer qui ressemblât ni à une porte secrète, ni à un
réduit quelconque. Il était alors trois
heures du matin et les administrateurs,
furieux de leur nuit blanche, encore plus
furieux de leur déconvenue, voulurent
obliger Marie Frameur à passer à l'aveu
qu'elle leur avait menti. Mais l'étrange fille
ne se démonta pas pour autant. Elle
répliqua avec calme qu'il était désormais
inutile de fouiller, qu'il était bien vrai qu'il
existait un caveau dans cette partie, et que
puisqu'il n'existait plus il fallait qu'il eût
été comblé, et qu'elle ne répondait pas de
ce changement, ni des frais de descente
qu'elle n'avait pas sollicitée. Complètement
édifiés par cette réponse, Fénigan et le
Goasré firent combler la fosse et
rentrèrent bredouille à Quimper.
En Bretagne, les légendes ont la vie
dure. Je serais bien étonné si l'idée de
découvrir et de s'approprier les richesses
des Jésuites ne hantait pas encore
quelques esprits aux alentours de
Locamand.
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7. L'aimable propriétaire du lieu ne m’a-t-il
pas lui-même laissé entendre que cette
histoire ne le laissait pas entièrement
incrédule ? Souhaitons donc qu'un beau
jour l'argent monnayé et l'argenterie
entrevus en rêve par Marie Frameur
réapparaissent à la lumière et que le bourg
de Locamand, si mélancolique, si mort
aujourd'hui dans le délabrement de ses
vétustes logis, de ses murs d'enclos
festonnés de verdure, ou la grande arcade
gothique d'entrée du Prieuré n 'ouvre plus
que sur une chétive ferme, près d'un
menhir ombragé de ramures vénérables,
en reçoive un joyux et fécond renouveau,
pour le plus grand profit de ses habitants
et pur le triomphe final des gens à foi
robuste. "
La paroisse de Locamand a disparu
à la Révolution. A ce moment, elle
comptait près de 500 habitants: population
comparable à celles de Perguet (488),
Pleuven (457), Clohars (480), Gouesnac'h
(464). Le petit bourg avait une certaine
activité, avec notaire, greffier, sergents et
plusieurs artisans.
En 1792, la plus grande partie de la
commune fut rattachée à celle de
Fouesnant. Un petit secteur au nord échut à
Saint-Yvi, et un autre au nord-est à
Beuzec-Conq. Depuis 1873, la partie
devenue fouesnantaise fut attribuée à la
commune de La Forêt dont la création
venait d'être décidée. (Carte ci-après).
Plusieurs notables de Fouesnant y
ont demeuré, entre autres Nicou, qui fut
maire de Fouesnant; Cormier, le premier
maire de La Forêt; les familles de Kermel,
de Silguy au Mesmeur, Le Guisquet de
Kerantorest, du Beaudiez et Potier de
Courcy ….
Lanfily : gros village sous la ligence de Locamand. Manoir daté de 1617. La
réformation de 1680 ne mentionne aucun manoir à Lanfily. On peut se demander si ce
bâtiment ne proviendrait pas de Trévidiern tout proche dont le manoir semble avoir disparu
vers la fin du XII ème siècle
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9. LEXIQUE
Nous avons publié dans notre numéro spécial "Seigneuries Fouesnantaises" un lexique
des termes habituellement rencontrés dans les aveux, concernant en particulier les droits
féodaux et les diverses mesures d'Ancien Régime. Nos lecteurs peuvent s'y reporter. Nous ne
retenons donc ici que certaines expressions ou mots "nouveaux".
Amict : Linge bénit couvrant le cou et les épaules du prêtre célébrant la messe.
Aubaines: Droit par lequel l'héritage d'un étranger revient au souverain, et par extension au
seigneur possesseur d'un fief.
Coz Castel: Aujourd'hui Parc ar Hastel. L'adjectif coz, "vieux", placé devant le nom,
s'applique à des ruines, voire à un site qui n'existait déjà plus que dans la mémoire collective.
On ne s'explique pas comment cette terre de la paroisse de Fouesnant a pu revenir au Prieuré.
Un professeur passionné d'histoire du Moyen-Âge, Patrick Kenévez, pense que c'est en ce lieu
que s'élevait le "castel" des seigneurs de Fouesnant. .
Droits curiaux : L'adjectif "curial" s'applique à ce qui concerne une cure, celle-ci désignant
la direction spirituelle d'une paroisse, exercée par son desservant ou curé.
Écobue (ou écobuage) : Consiste à arracher d'un terrain les herbes qui le recouvrent, à les
brûler avec la couche superficielle de terre; ainsi le terrain est débarrassé des mauvaises
herbes tandis que les cendres servent d'engrais.
Fener : Faire la fenaison.
Forbans: droits perçus à l'occasion d'un "formariage", c'est-à-dire du mariage d'un serf hors
du territoire du fief ou avec une personne n'appartenant pas à la même catégorie sociale
Fuye : Colombier, mais de construction légère et dépourvu de fondations.
Logement et étape (droit de...) : Obligation faite aux habitants d'une ville ou village d'assurer
à une troupe de militaires "le vivre et le couvert". Ce droit bénéficie aux troupes régulières;
quant aux irréguliers", ils se servaient à leur convenance...
Moissons jaunes: Le mot "moissons" est pris ici au sens large de récoltes; les moissons
jaunes sont celles de céréales.
Pipe: Mesure de capacité valant en moyenne un muid et demi. Le muid valant 300 litres, la
pipe en vaut donc 450.
Le PRÉVOST, seigneur de Chef-du-Bois et de
Kerdavy , paroisse de Locamand.
"D'azur à trois têtes de léopard d'or."
La branche de Chef-du-Bois fondue dans du
DRESNAY, puis dans BRAGELONGNE et
JACOBIN.
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