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                                  lW'DARBOY                                                                           ~      ....
                                                                                                                             ,~"
                    ARCHEVÊQUE                        DE    PARIS                                                 .    ~    ;.':.to.
                                                                                                                       . , ...
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                             ŒUVRES                                                                                          ..
                                             DE



.SAINT DENYS                                                                                                                 .,


                    L'ARÉOPAGITE                                                                                           .
                                 TRADUITES DU GREC

         PRÉCÉDÉES D'UNE                              INTRODUCTION
                 ou L'OX DISCUTE L'AUTIlENTICIT~           DE, CE'3 LIVRES

lIT OU   1.'0:-l E:l;POSE   LA    DOCTRIXE   QU'ILS. RENPERlIE11T,       ET L'INPLUENCE

                       QU'ILS ONT EXERCÉE AU MOYEN            'Ma



                             REPRODUCTIOK

                    de J'édition originale de i845


                                  ~                                          __ rI "L·-rl~
                                                                                       . . .- ':)
                                                                                               }




                                      PARIS
     TYPOGRAPHIE AUGUSTINIENNE
                       6,    RUE       FRANÇOX:S                1"
                                        i892

                                     iÏNQTlrUT
                                      c.~rij01IQUE
                                       , ~~';PARlS
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                                                                                                            :i-




                                      Mon Révérend Pèl'e,




                               Pm' vol?'e let/re vous me padez des œUV1'es de saint Denys
. ?
)
   ,..                      l'Aréopagite qu'on ne trouve plus nulle P.a.rt. Vous me dites
·'1,                        que vous pourriez peut-être, si.je vous en donnais l'autorisation,
    l                       pousser à faire cette ~dition. Je~eux b'ien, mon révérend Père,
-1 ' :                      vous autoriser à faire ce que voüi voudrez. C'est mon bien-aimé.
'l                          frère qui en a fait les frais; je c?'ois que la propriété éta-it
                            à ilti, car aucul'? des l?'aités qu'il avait entre les mains ne dit
                            un mot des œuvres de sa'int Denys l'Aréopagite. Je vous laisse
                            toute latitude, car je Sli:ïS ,bien. aise ~e ,vou~ .ét-:e. agl'éable.
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              .'   .             Fayl-Billot, 6 mm's 1887,



                               Au T. R. P.    PICARD,     supérieur général des Augustins de
                            l'Assomption.




                                                  ._"-",~,-",,,"'."':._"""".'   ..-'.


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   _.::)0,.




                    INTRODUCTION



   li faut que les livres, comme les hommes, justifient de leur
origine. Lorsqu'ils ne sauraient nommer leur père, l'opinion
publique les accueille avec une sorte d'humeur hostile; et
l'obscurité et le mystère, si puissants ordinairement à exciter
là curiosité, ne font ici que décourager la confiance. Une
 réprobation anticipée fait à ces enfants perdus des destinées
ingrates; et la flétrissure qui ne les avait atteints cependant que
par voie de solidarité, disparait à peine parmi le prestige et daris
l'éclat de leur réelle et propre gloire. Cette loi est empreinte de-
pensées hautement morales, et il ne faut pas l'abolir; mais on
doit l'appliquer avec discrétion et réserve, de peur d'être injuste.
Après tout, le bâtard de Dunois vaiait bien un autre homme; et
quand même l'Iliade nëVleIidrait pas d'Homère, comme le disent
en effet quelques critiques d'outre-Rhin, ce n'en serait pas moins
un beau poème•." . '                                         .
. Ces remarques sont parfaitement applicables aux livres dont
on· ~ffre' ici la traduction.' On Jes" connait peu;' ori lès étudie
encore moîns. Qui a entendu parler de s~int Denys l'Aréopà6ite
                                                                t




                                                                                            -.
              ~   .....   .
                          "~,,_   ..            ..:-~_.-......-.-----~
                                                                 ..;..~
                                                                          ... '   ~   . -'..;-
.,f'··
                    Il	                     I:s'TRODuc'nON

                  comme d'un philoso he distin"ué et d'un thé 10 ien sublime?]
                  Je ne SaiS même pas sion vous ardonnerait d'invoquer Son
                  au on comme antique et vénérable, quoiqu'il soit certaine.
                  ment impossible d'assigner il cet êcrivain une date moins reculée
                  que le quatrième siècle.
                     Eh bien, quel est le principe de cette défaveur? Est-ce la
                  faiblesse ou le peu d'importance des écrits eux-mêmes? Mais
                 'la philosophie n'a. rilln produit d'jlussi élexé et d'aussi ~r,. 1
                  l'antiquité ecclésiastique n'li. guère d'ouvrages pllis remarguables.
         _~	 ~'est-ce .ras plutôt le dou:t~'on éleY!!...mr leur authenticité? Je
                 le pense assurément. Faut-il donc admettre que ces œuvres
                  soient apocr)'phes? Il est beaucoup plus facile de faire voir
                  qu'elles ne le sont pas. Alors pourquoi les flétrir, à raison de
                  leur supposition qui est moins certaine, et non pas les honorer
               J à cause de leur authenticité qui est plus probabl~? Ensuite pour­
                  quoi cet anathème préventif ne reculait-il pas devant la valeur
                  intrinsèque et le mérite réÙ-4-es livres dont il s'agit? C'est

                 .iqurs                              ~ortelle;
                  qu'en ~tière d'honn~1!!: et. de )i.g!ti!!l~é,_un soupçon est tou­
              JI1 chpse grav!,1, souy.ent chose                      et puis encore c'est
                  précisément un de ces cas d'injustice dont j'ai parlé plus haut.
                     Ainsi deux questions se présentent: les ouvrages attribués' __
                  à saint Den)'s l'Aréopagite sont-ils véritablement de lui? puis
                  quelle utilité et quelle portée faut-il leur reconnaître?
                     D'abord J'opinion que ces livres sont apocryphes, opinion mise
         __:)) à la mode ar des ommes d'un catholicisme douteux,.~
                  amicalemerlt saluée .par le protestantisme en fou e., est-elle la
                  mieux fondée en raison? Nous sommes loin de le penser. Il ne
        _ ~ ~(	 suffit pas d~ q~e!gues sophismes acerbes, ni 3~..p.~.Èel
                  esprit, pour s~ dispenser d'un examen approfondi, ou pour




          ~
                  renare une décision sans appel.. D'ailleurs, quand même on
        .=-       éb~a?.!~ra.~t no. s preuv.es, il. resterait encor,e à fon]}rT'opi~ion
                  op~e; nous_n~I.~~~eron~...E.~_à nos adversai~esle moil d'ese
          -       livrer avec intempéraJ!..illtÀ~tou1eJl les négations imaginables,
                  tandi~ que nous serons d,ans l'obligation ,de. tout établir positTve·
            ) Ir ment..C'est pourquoi,ncms demandonll l~ révision d'un procè,
",.
'.'.
                     .       '                                                    -----1­
                                                                                      .~




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                           .. ,

         (~.                                                          .3
               l~TRODUCTIO;';                                         111




                                                                                       ".;
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                                                                            . . . . . ~ .. j
IV                          INTRODUCTION


                      AHTICLE PREMIER

       OU L'ON DISCUTE L'AUTHENTICITÉ DES LIVRES ATTRIBUÉS
                    A. SAINT DENYS L'ARÉOPAGITE'


     On doit estimer que saint Denys l'Aréopagite est l'auteur des
  livres connus sous son nom.
     On désigne avec précision l'origine d'un grand nombre de
   monuments littéraires; tandis qu'on n'est pas encore fixé, si tant
  est qu'on doive jamais l'être, sur la véritable origine de quelques
  autres. Il y a donc des signes qui décèlent l'âge et le créateur
  des œuvres de l'esprit, et des principes qui règlent la critique
   dans l'appréciation de ces marques diverses et dans l'application
   qu'il s'agit d'en faire. En un mot, il y Il. une législation d'après
   laquelle se constate cette parternité intellectuelle;· autrement,
   on pourrait dire avec impunité que les poèmes d'Homère
   furent écrits par un de nos contemporains, et que les dialogues
   de l'orateur nous sont venus des Chinois; autrement encore, on
 ( ne pourrait, touchant les .questions de ce genre, ni entrer dans
   le doute, ni acquérir la certitude.··'                        ,
      Il existe donc de!! caractères distinctifs auxquels on peut
   reconnaître l'origine d'un ouvrage, soit que nous les trouvions
   empreints en lui-même, soit que des témoins nous les présen-
   tent. Car tout livre rappelle nécessairement une épo'que, un
   style, un ordre d'idées qui sont comIIie ses titres de' naissance;
• et presque toujours 'aussi il est cIté, applaudi, ou combattu par
   les coqtemporains, ou par les générations po~térieures. .
      Mais ces indications i~~~~.~9u~:.9..~~.'5tri!!.~es ne sont pas
   toutes également significatives. Elles se présentent parfois comme
  faits" matériels, et alors on essaye moins volontiers de les
   co~ parfois commejaits ?mo~ux, et alors il est plus facile
   peut-être de les plier au caprice des interprétations diverses.
                                                       ,




                         "                       . J _ " : " - ..   J'.
I~TRODUCTIO:'i	                        v

  Encore faut-il a vouer !l~ .. dans l'une ~t )'autre espèce, ~

  n'âUeint~s, pour~s3a~, il!!"JJl~Re Qlgr.!Lde certitude:

  la critique ne répand pas une égale lumière sur t6us les points

  de son vaste domaine; il Y a, comme dans le monde phy':

  sique, les ténèbres" ép~sses, la clarté ~oute..!!se et la splellik-ur JJ <:= ­
                                                                        3

  ébloy,issante.                                       ' '

     Quand donc, en vertu de règles communément avouées, on,

  Il'applique à discerner les-.E~euves d'authenticité et les preuves

  d~pposition de quelque 'écrit, il' arrive, ~n qU'elles 

  s'imposent ù l'intelligence et 'ù la bonne foi, de sorte qu'on ne 4 l

  peut les rejeter sans cesser d'être raisonnable et loyal; ~i~ïl

  qu!!~,s 2..01licite!1~ l'adhésion avec plus ou moins de force,~

  tellement qu'on peut les rejeter sans absurdité, mais non pas J

 ,sans témérité: ,- - - - - ---- ­
     Il était bon de raJ?peler ces principes, dans une matière où il
  s'agit d'apprécier le si~~_~e et les~c!~es des temps anciens,
  les négations et les affirmations quelquefois passionnées des)
  partis, et no_us vouJo,!!s plutôt fourni!:..~!! l_e~!.~.r)e~ éléments
  d'une solution, que .pr,oposer notre opinion d'une manière                              -'
  tranchante, li nous semble donc téméraire de nier l'authen ­
  ticité des œuvres de saint Denys, et nous croyons qu'on en
  conVIendra, SI l'on veut examiner les preuves, soit iutrinsè<I!!l'ls,""
  soit e~es;que nous rassemblons ici.

                    § t··, -    PREUVES iNTRINSÈQUES


       Comment un livre peut-il attester lui-même qu'il est l'œuvre

 ' de tel auteur? C'est sans doute par les choses qu'il renferme;

(	 par le caractère des doctrines, Pilr.Jit,..Ç"Q!ÙLUJ'---s~.ér.allLd~le;
   par la nature 'des faits consignés, Ensuite quand est-ce que cette
   attestation d'un livre doit être réputée valable? Sans doute
( encore quand, il ne, présente aucUJle cQ.g,tradiction'soit avec lui­ 

   même,soi'Lavec,a'autres monuments,du témps. Donc,'un écrit

   l.e....!.oit pas: être reje~é comme apocryphe, lorsque: ,", ";,' "J

       ~. Il existe une parraite.!nalos.i~,~ntr~s doctrine~ d~ rauteuf (-=-.       #.,J




                                                                                               ...il
                                                                                                • ')1
                                                                                                   ,1
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                                                 ...
VI	                             I~T1Ü)DUCTlON

                        ~    ( prétendu et les doctrines qu'il dut profes~er        yans le 'siècle où on
                                ~ce et dans la position qu'on lui fait; lorsque:                  0




                       ~ .: 2° Le style, aussi bien que' le fond des .choses, rap"pelle J!~
                                études et la Eofession d'ailleurs conl1.ue~ du 'personnage; lorsque:
                                   3° L'écrivain signale la part qu'il a prise à des événements
                                contemporains, et qu'il cite les hommes de son époque et les
                           ')	 relations qui l'aÙathaienl à eu"x:telleme~ que ces indications
                                sont en conformité parfaite 'avec ce que l'histoirè nous apprend
                                 delui ; lorsque-:                   ­
                                   4,0 En attribuant l'écrit à quelque faussaire, on tombe dans des.
 1                               difficultés réellement insolubles, dans des impossibilités morales.
 l-                                Ces indices suffisent, parce que, en droit, les adversaires ne

 I
 1
                              ( sauraientênimaginer d'autres, et parce que, en fait leurs observa­
                              tions se ramènent à ces quatre chefs. Ces ind.ices...r~ ~~nt
                    --::3:> a.L~oins un haut degré de probabilité à u~lon: autrement,
                            J
                                 en droit, il faudrait abolir cette partie de la critique qui consiste
 !                               à juger de l'authenticité d'un livre par les caractères qu'il
 ·1-                           présente, et._~!l_f.att, ~!E~~s au~~_n.}i::~I!.]..!!!'.ait ~~~~~~!es
 i:
'!
                          ) JJ intrinsèques d'authenticité.                               .
                                    C'est our uoi il reste à conclure ue notr Aréo anite ùt
                                                                                                      0   •       00




  i                               :auteur des ouvrages qu on UI attribue. En effet:                           0




'r.	                                iO)Il existe une parfaite analogie entre les doctrines exposées
                                       es livres, et les doctrines que dut professer saint Denys.
 J                                  D'abord, membre de l'Aréopage, comme le suppose son nom,
                               r et comme l'atteste positivement saint Luc (i), Denys ne dut pas
  !.
                                re..s~r é~anger à la p~_ilosophie. cë tribunàr;-'aont il ét~it
                                                         0




                                 président, au rapport de Michel Syngel (2), ne se composait que
                                 d'hommes versés dans la science des lois et de la religion, ~t
                                 c~ables d'apprécier les différents délits contre les citoyens; la
                                 patrie et les die'!x (3). C'est là que Socrate plaida la cause de-ra

                                   (1)	 Act. Apgst., cap. 17, 34.' - (2) llichael Svnge.; encoin~ .. in
                                 S. Dionys. - (3) Valer. Max., lib. 11, cap. 6; D~th. advers. Aristoc.;
      1:                         ~
                                 lU Anachar~ seu de gymnasiil.
                                                                      - . oral.
                                                                                .
                                                                                            ,
                                                                                            .
                                                                                              ...........
                                 Cicero, lib. l, ad Â1Uc. Epist. 11; lsocrat., . areopagiticâ; Lucian.,

      1..
 '1:·


  r·, .
   .
      L·­
1'-:· . ,.  ---';:;------::::::::------­
                0                       ••
")­
                                 I~TlWDUC'~IQS                              VII
                                                  '1'
  philosophie (i); c'est là que fut amené à son tour saint Paul; .
  prédicateur d'une philosophie nouvelle (2): A la vérité, on
  pou~ait di~e que l'Aréopage, en ceUe double circonstance, n'a
  pas f!lit honneur à ses lumières; mais il n'en serait pas moins
  évidllnt que les doctrines philosophiques devaient comparaître
  de'ant ce sénat pour y êtré di~utéeset ju~~~s. Au ~eStê~'cette
  Objection, si c'en est une, ne nous atteindrait' pas, puisque
  Q.enys, S1!bju6ué par_la .PJ,!,~Sj).m!t. p.arSl~~I'Apôtr~, pr~.!a la 
  jus~~ssé-1de_ ~oJl ~ns phi!~sop!t.ïque, aussi bien ~~ s~c.9rrespQ.nr /.
  dance1..à la grAce. De plus, au premier siècle de l'ère chrétienne,
  c;~e dlÎtë'mps de Ci~on (3), et comme plus tard du temps                             's
  de saint Basile et de saint Grégoire (4), Athènes était le sal!.ctu,!irEj
l( de l'éloquence.!-~ de.l!!.J2.hilosophie.           .                  .
    'TotiCIé monde sait la passion du peuple athénien pour le

   beau langage, et que ces Grecs dégénérés, qui trouvaient trop 

   pesante l'épée des vainqueurs de Marathon et de Salamille~

   Il'avaient.pl~guère d'auÊ'eQccupatio~CLue de dire et d'en~

   tendre quelque chose de neuC(5). Or, conçoit-on que, seul, l'Athé· )

   nien Denys ne se'soit pas laissé emporter par le tourbillon de .

   la curiOSité générale? Conçoit-on que les nombreux auditeurs qui

   tour à tour inondaient le Portique, le Lycée;I'ACa-démle, ne

   l'aient jamais entraîné dans .leurs flots? Qiiând Romëët l'Asie

   abor.dai~nt au Pyrée, en demandant le chemin .des é.coles, Denys,

 (
personnage disti~gu.tLpar ses richesses, sa naissance étfes
   qualités dë-~l?!!-_e~rit(6l, ne céda I;oin~ àIa tentatil?.n d'étudier

   ce que venaient admirer et apprendre les maitres du monde?

   Voilà çe qu'on ne saurait admettre-:-Ce ne sont ici que des COll"

   jectures, dira-t-on. Il est vrai; aussi je ne leur suppose pas ce

   caractère de force invincible, par lequel des fait~ nettement

   établ~s ,déterminent en nous une pleine conviction:-Oui, ce. ne



       Œ ~o, in Apologiû Socratis. ~ (2) Act. Agost., cap. il, t9• ....;:.
     (3) De Orat., lib.. l, no 4. - (4) ~g. Naz., Cuneb. oral. in ~I:;

     no i5, seqq. - (5) -,-"'ct. Apost., cap. n, 2! ..- (6) Menrea Grrec:,.- ad

     3 octob.; Vita Dionys. ; ~h., li.b. II.           .





                                                                                   ,'_....... _.
l'm                              INTRODUCTIO!'1


r                   .    _~
                                    sont que des conjectures; mais je sens que la bonne 'foi,
                               f -}'impartialité du lecteur les accueillera comme }§gilimes et
                               1 valables        dans l'espèce. D'ailleurs elles se trouvent justifiées et
                                     puissamment confirmées par les ménologes des Grecs (i), par
                                    l'autorité de Siméon Métaphraste (2), de ltlichel Syngel (3), des
                                     historiens Nicéphore (4), Suidas (5) et Eusèbe de Césarée (6), et

                        -~     II   de saint Grégoire de Nazian~): témo~Q~?~!mese~nti<.!ues,
                                     que l.~ ~ostérité préfèr~a .s~n~_go..ut.e....ll.,UX..!t~gg.tio~~rdives et
                                    .alraJ)lfii.Jres de queIques cnllques protestants.
                                     Ensuite,converli à la fofPar sainfpàùl, le philosophe deVint)
                                     théologien éminent. Il reçut la vérité chrétienne av~e
                            -:') p!§_ni~ude syr.l!-bondlljlte, dont sa science philosophique et surtout
                                    sa fidéli~ à. l'appel di.Yin le rendaient capable. Effectivement
                                     cette intelligence, qui avait demandé vainement la réalité et la
                                     vie à de faux systèmes, ne dut-elle pas saisir fortement les
                                     enseignements substantiels et pratiques de l'Apôtre? Ce cœur; ~
                                     qui jusqu'àlors n'avait gUère pu aimer que les ténèbres, n't;l.!!1­
                                     brassa-t-il pas la lumière avec un indicible transp?rt? Quel ne)
i­                                  fut pas le tressaillement de cette âme; lorsque, enveloppéedans J
f                                    le f!!et de la parole évangélique, elle se vit t~e du courani,
:1                      _0>         fangeux' des opinions païennes, et amenée au Stand jo.iI~è.
f                                J( pure et" sainte doctrine? Après la stupeur où le plongea nécesl .
~'                                   sairement une transformation si subite et si intime, le premiel'"
                                     sentiment qui toucha l'âme du néophyte, ne fut-ce pas un
                               J
                          :'.::>     s~timent de re~onnaissance et de dévouement sans b~es Eojir
                                   la vérité connue? Qui doute des succès d'un homme étudiant
                                     sous l'empireëi'u~ conviction miraculeusement formée, avec
 ",

                                      , (i) MCnœa Grœcor., apud, Co'l'dI', Citil.ta; oper~ Dionys., t. II." ­

                                    (2) Vita Dionysii. - (il) Encomium' sancti DionJsii. ....:. (4) Ubisupra. .:....:
                                    (5) Dionysius Areopagita, vil' eloquentissimus, ad proranœ doctrinie
                                    Castigium provectus, in patrio Grœcarlim' disciplinarum studio
                                    pI'œcellebat cujuslibet sectœ peritissimus...- (6} Dionysius Areopagita:
                                    prœ,stabilis olim philosophus claret. -' (7) Or runeb. in Bas. Mag"
                                    no U. seqq.                  '~,~_ _ ,.'"        "               '
                                                               .    -"'~..........-----



                                                                       INSTrTUT ~
                                                                    1'" A. TVi~');i    "..'..,. rn;oi
                                                                    ~~.It.                      ,;~~,

                                                                   1 D _,
                                                                                 ."    .''C;.T
                                                                          't·   û', "".:,',         ,(
                                                                   _....,1;.,    l.),~~ "           11
                                                                           ._~~       .....:-    .~.,




       r.:; '.":­
I:HRODUCTlON                                        IX

        toule la   fécondité~_I!_esprit cultivé et                    mûr, et avec toute' la
       ch~d'üïi i!I!"!Q..Ilt:'JI.uiJ;9mm. e!':ce ? De plus, comme l'insinuent"
      1ses biographes (i), saint DenY~!3~o21_~e~~..que le seigneur
      Jlpr~et aux chrétiens de-COtïS'I~ te_m~s (2), ce qui échut si large-­
                                                                                                 J
c


~       ment aux chrétiens des premiers sIècles, les souffrances et la
       f persécution;   il lui fallut briser les liens d'amitié, de famille, de
        rëi1gion;ël ces déchirements ne s'opèrent que parmi les raille­
        ries, les reproches et la douleur. Mais à cha ue humiliation de                          J1
        noyoe_espri.t, corre~ond un rayon delumière Ivme; caque C:=­
        froIssement de notre cœur, une étmcelle de chanté; à c~e
        de nos larmes, une gloire. Il est d~nc permis de. penser à ceux
        qui ont la foi, que Dieu changea les tribulations de notre saint
        en des trésors de science sacrée. Enhn, salllt Denys lut m'ITié                .<j~ 1
        à Ta doctrine chrétienne par le sublime Apôtre dont il élait ( . ­

                                                                                                       ~
        devenuluc.onql1ête : c'est ce ~~me lui-même (3) ; c'est ce
        qu'attestent unanimement les diverses autorités déjà citées, les <:
     (( ménologes, les biographes, les. historiens ecclésiastiques. Si donc
                                                                                        J     1  J
        1'011 se rappelle que saint Paul, au rapport de l'antiquité, prenait
        sur ses auditeurs un magique ascendant: si l'on se rappelle la-
        haute théologie dont il a confié le secret à ses épîtres, on avouera
        que le disciple d'un tel maHre dut faire des progrès rapides, et,
        pour employer un mot de saint Ckrysostome (4-), què"'le ~'E'­
        r~~son de ceJ.J!igll} dut ~~dre v~ les ch~~s di Yines u'i.!Dagni. 1
        flqu~essor.(·Aussi est-il dit qu'il se di§tingua par sa scie_nc~il..!!-lant,
        que Ear sa vertu, et qu'il fut choisi pour évêqu~ villel                      _
        n~~e: Dionysius COl'inthiomm Episcopus... indicat qUOmOdO) c­
        Dionysius Al'eopagUa ab apostolo Paulo ad (Idem, secundùm ea qUiIJ )
        in actis sunt scripta, conversus, primus Atheniensis parœciiIJ episco­
        palum suscepit (5) •
        . Philosophe~dis~ngué, pieux et savant évêque, appelé àjustifier

                                                   _.           -- -
        les dogmes du christianisme devant les nombreux.sectateurs ­ de

                                                   -              ----;-

        , .(l) Âpud   i. Ha.loi~, éap. Ill.   -       (2)   J~n .•    l5, 20•.   -CLWinrr~ d~ <~
 . N'"
        On'. nominibus, ca.p. 2, 3, , et 1. - (4) De Saeerd" lib. IV.":" (5)

        ~uleb., Hist. Eeel., lib. IV, 23: et lib. Ill, cap. 5: cr. am; Hist. Ecel~

      ~          -.                       -.                      .

    N~.     '                            '1":




                                                   "




                                                                                             ~P2:-~~
,....x                                      l~TIIODUC'Î'IO~

                        Platon, d'Aristote et de Zénon, saint Denys aborda sans doute
                        re~--lùs hautes quesii;~;Ui tourmentaient la hilosophie et
         tJ~ -=9 leur onna une so utlOn scientifique. La direction Jusque-là
                        imprimée à son génie et l'empire des circonstances le jetaient
                        nécessairement dans cette voie. Si donc il a laissé quelques
                        écrits, on devra y trouver le doùble caractère que revêtirent ses
                        enSeiinements, letconc~tions d.u philosophe @)1a~~u
                      ( théologien. Or il suffit de lire quelques-unes des pages qui suivent, ,
                         pour se ~onvaincre que l'auteur de ces œuvres était ~gal~l!!.ent
                         fa~~né aux spéculations philosophjques,~ersé dans la science'L
                         de.,.!!-x:~is!Pn. Il dis~ert~ a vec justess~et profondeur ~r_les
                         plus incompré~ensibl~s attributs de Dieu. La création, l'origine
        ~~         ~ èt la nature du mal sont admirablement expliquées. La hjéI~chie
                               ,        rr
       ~ . r1} ~ " 1 des esprits'cjles~s est présen~ée comme un rellet de la Trinité,
                         et cO]!!Ine le type 4l;l notr~, ~gJise terrestre. Les sacrements,
       )MI D
                ," 1
                 '.
                         canaux de la gràû, nous tran'smettent la charité, Ileîve--dë~f~u
                         quljailli~ du~ne _de l'Éternel, traverse tous Tes ordres des
                         ~hoses créées, et remonte à sa 'source, eIJ!porta~_v~r!.k.~ill­
                         cipe tous les c91u.!'!L<Lu~a J2l!.~4,~s. le clleste incen~ie, Les mondes
                         naturel et surnatùrel sont décrits; leur dill'érence établi'é,1'èüfS
                                        Il
                         rapports constatés; et, emporlêe sur les atles de la foi, la raison
                      l de e                 nchit d'un vol tran lUe et assuré des ré ions
                                        I
                      l' que ~ul re"ard n'a .amais clJ,ntem es fi en trem an. u sur­
                       , plus, des 'hommes qui portent un beau nom ans a science et la
                          religion ont donné à saint n~_s un brevet authentique de philo­
                                        J
                          sopl!ie et de thé_ologie. Nul ciuvrape de l'antiquité eccMslastiëîue .
                        , ne -fut si fréquemmèrit traduit ou c,ommenté que les écrits de 
                        "notre Xrêopagde. S~-Eri~e en offrit une 'Version latme aux
                          t:'rançais du temps de Charles-le-Chauve. Le moyen âge en fit ses
       N~            ) déliëes,' èt Hs ,con. 'rent l'estime d'es' plùsrenom!Dis cteurs,
           '~ 1 I.!upues de Samt-Vlc!pr, AIÈ~r - ,e~ ran,                      exan re de' H~lès,.
               -          saint Thomas. Marsile Fiein, que la renaissance appelait l'âme)}
                               ,.
                  ~'I'd~~1 enrichit de,no~~is.~t~',p'li!~lêurs,_dis~e
                    _ sàil~Js. Enfin B~et leur emprunte'J;Jarfeis ces puissantes
                  • . idées, par lesquelles son génie élargit et iI1~m:Î1i'e ·1~s·queStions.


                                                                                   11,      (-;<..;   "'.::    1.)
                                                                                                              o.."4J'   ~~
                                         ?lltt'l'       c.. r t";,.      .--.ll.
                                    L    ~.L,'3 t~):.    J...»...l...,
.. "    .• ~'.1_. -', .... '
A,r
                               INTRODUCTlO~                             Xl


       Puisqu'il a été prouvé d'un côté que saint Denys l'Aréopagite
/:1 l~ru,t l"ersé da,n,'s la science de l~ilosophie et du hristianisme,
~ et que .d'autre part, s~es rappellent à la fois I~~ehè:,(
       et le docteur lde l'!t~lise, on doit condure qu'ils ont ce signe.
       iDt~iDsêqu; d'authenticité que nous avons indiqué en premier.'
       lieu. n est uai, la con~or#ri~e'que il~us venons. de signlller7G.. ~
       n'établit pas une pa:fmte cer~ltude. Mals,~~uestlOn ne co~-            o<e..
       p()rtant poi~t une demonstratIon mat~ématIque, on ne sau~alt            ~          ,
   (
       l'exiger de nous; tout ce qu'on peut attendre, c'est que notre      )'" h~ ~0.
       opinion soit marquée au coin de la vraisemblance et même de         ê<.~ e.),' ~
  (	 la probabilité. Or, nous croyons que le lecteur la jugera telle..      --'­
       Ensuite, quoiqu'un faussaire donne sans doute à ses œuvres un

       semblant de légitimité;il ne faut pourtant pas traiter une œuvreJ~

       comme supposée, par cela seul qu'elle a infiniment l'air d'être

       authentique;~Si vous trouviez une charmante toile, au coloris

       gracieux, aux lignes harmonieuses et pures, où une Vierge

       serrât contre son cœur de. mère un enfant qui sourit comme
       un Dieu, ne feriez-vous pas acte de raison et de science, en·

                                                                             1

       nommant Raphaël d'Urbin, lors même qu~on vous dirait que le

       nom du peintre n'a été peut-être inscrit au bas de la merveille

       que par une main frauduleuse?

          Chacun pourra maintenant apprécier la valeur des objections 
       présentées par les,     v~rsaires, relativement au point que nous-  t .
       venons d'établir. 'rasmè"}ecourt aux expédients pour faire voir       ~~
       que saint Ilenys n'était pas membre de l'Aréopage. Le même'
       grasme e(Laurent Va~essay,ent de railler agréablement ceux
       qui croiraient qUe~è'auvre Aréopagite pouvait être autre.
     ,chose qu'un idiot. culte jure sa foi de calviniste qu'il n'y a pas
       l'o:bre de tMologie ans les œmTes de notre écrivain, a~u _                 fJt'l
     , qlJ,.!l ose parler des, .an€ie~ plus explicitement que les autres ( ­
       doctears de l'Egli~~ Erifin~,une nuée de critiques plus ou m6ins,
       obscurs, ' .      ";.'          ,               ._

          " . r- " Et vet~rèm in limo ranœ cecin~re' querelam,      ':

   (
       trouvent •	plaisant qu'il cite- des témoi"na"es dont il n'y' a pas
             •                                   0  0
     "vestige 8.lIIeurs; l,""
"a.....   ~;~ ~
                          1e<--t:        ~   v" 1..»   rI' ~<..e.s   ,.....ft   ~~      v6~t;.'
                     1
                         XlI                             INTlODUCTION

     -'--­
       ~             .  , Un mot de réponse il chacun de ces aristarques,
                           Selon ~ le mot de saint Luc, &pEOitocy(rtl~, signifierait
              DOnon point membre de l'Aréopage, mais bien citoyen du quartier de
                                                                                        ',


              • <l

                    1q'iîi
                        Mars, &plO~ 1tciyo~. Vraiment on était en droit d'attendre d'Érasme
                        autre chose que cette lourde espièglerie, Le spirituel littérate'ur
                             recevait de tous les monarques de son temps des pe'nsions
                        ou des éloges, et que la gravité papale daigna honorer souvent
                        d'un sourire de félicitation, n'aurait pas dû abuser de sa répu­
                        tation, ou, si l'on Ilime mieuX, de- sa science~lléniste, pour
                        iffiilginerun ar umentqui a le double malheur d'être une fausseté
                        et de sen Ir a pé agogle. a ord le mot 'Irliyo~ des recs n'est
                                                   air
                        pts et ne peut être synonyme du pagus OÜ vicus des Latins;
                        les meilleurs lexicographes assignent aux deux mots une étymo­
                        logie, une quantité et une signJficatiQn di~rerites-(i).-D·ailleurs,

                    !   la rue qu'habitait le néophyte Denys importe peu il l'édification
                        des fidèles, et il est probable que saint Luc ne tint ni il savoir,
                        ni à dire une semblable particularité. Enfin le contexte du récit
                        des Actes (chap. XVIl)aPP..ell.e.u!1.~.. i!!!~.!l~rétation; et de
                        fait, il n'y a aucun père,~~J.'§;lis~ni ~~ commentateur <{ui
           --)
                     Il n'ait pensé que l'expression~ritiglée_ désigne un membre de
            __:::» l'A~age. O~, nous' aimons mieux suiyr.e_JaJ.çg~l~im~~~sê
       fJ'] --::. 1des écrivains catholiques que ce batave indécis dont on n'a 'pu
            =~ JI constater précisément la physionomie religieuse,
       ~                   Érasme et r;aurent l.ya!!.e, s~im~~x conte~o!,ain,
                        affirmentque, touta:reopagite qu'on le suppose, saint Denys ne
                        connaissait nullementla philosophie. Sans doute on pouvait
                        faire partie de l'Aréopage, on peut même s'appeler Laurent Valle
;.                  ( sans être éminent philosophe. Mais il faut avouer aussi que le
                    , titre§aréop,agite n:~mpl~g_~.P..ll:.s ~éci-~~iremenU'idiotisme.
                        L.·Antiquit~tou.~ entière adm~~of~.Ë~; c~n. ,dit què ri:D
                        ~lest.1!Jqs -constant, ferme.,.e.t séYè«....q~opagej et ailretîrs,
1"-"
                   ,[ que tAré.Qpage eslla pro,vidence.. t!'Athènes, comme Dieu est la,
                        providence de l'univ.ers: Negare hune lIïundum irov'iden;,id "égi,
                          -       .
                                 ----         -.                .....                '.      .

                           (t) Robert: Stephan., thesaur. ling. lat. verbo Areopag., ' : .
..,    i-~                        VI....G~~ ~ S

                                                                                       .,

                                      INTlODUCTION                                    XIIl

   idem est ac si quis dicat Athenas sille Areopagitis "egï consilio (i).
   Si donc des conject ures grandem ent probables faisaient conclure .
   que ~rés~aent de ce tr~_~a:l ~~é laissa quelques écrits

   emprelDts es d?ctrlDes ph~l?sophi~ues de son te~ps, faudra!t­
   il
  ( crier de suite a la SupposItion, et IDvoquer son titre de magis­

   trat comme une fin de non-rec evoir? Cela'ne semble pas logique;

   et même après le~ critique s de la renaissance, on peut ~.p s 

   absurdi té que samt Denys ne ~1~J_pas étr~nlier à l~ilülo~phle. J

~ _~.-!."inistre....p1:ote~tant ~s'est livré à des recherc
J multipliées, je ne dis pas consciencieuses, sur la question hes .  qui
   nous occupe. Or il a découv ert
           Labor iinprobus Olunia L....
        que saint P~ul, déclara nt ineffables les choses qu'il avait ~ntre- )

        vues (2), voulait .pi1~is~m.eïlt- parler .de la' hiérarch ie céleste,

        dont saint Denys trahit le secret dans ses livres, Ce_Sculletavait

        une lat:ge manière d'Interp réter les tc..!'ll,.l!X:~s. Il a déèOiiVert que 1
                                                                                      j:.c./A~
        saint. Irénée Breres. lib. II ca • LV) condamne comme IDsensés





                                                                                               

      , t.ous ces istoriens du royaum e des anges. Ni à l'endroi t cité par
        Jefldèle dépOSitaire de la foi réformée, ni même ailleurs, le
    (   saint évêque des Gaules ne dit rien de semblable à ce qu'on lui
        fait dire. Pour être imparti al, j'avoue rai que saint Irénée flétrit
        de son blâme et réfute ~ion qui admetta it deux dieux, et les
        V~iens qui faisaien t de la divinité je ne sais quel
                                                                       monstr ueux
        assemblage de trente .Éones, de noms et de proprié tés di verse~;
     ~ ce qui prouve clairem ent, comme chacun voit, qu'un papiste 'du
    (~ pren;liex;,.siècle ne pouvait rien nous a~prendre touchan t les
     . esprits. Au fond, ScuUet lie manqua it pas de sens commun
        réforme ni dis cnse d'a' outer foi aux tradi tions, peut. dispen&er (-
                                                                               pur,s
                                                                                       :..a)
    tf  llU même titre de citer. exactem ent es t mOlgnag
                                                                     es écrits. fi a
                                                                                        Il (J
        décQùTert enfin, ce qui pour cette fois est véritable, que ~t
        Aultustin éprouve quelque, embarr as il définir cette que,stiQn de
                 . '.                  . . .                                   ..
                                       .                                      "   ..
         .. (t) Lib. l, ad Atlie. Epist. 2; de Nat. Deor., Iib~   n,   nO 40. - (2) Il;
         Cor., 12, ".   ...:.. :.          .        . _. '.(,      .
1".
Ik.•
                      Il-t
                       XIV                            I~HOD.lJc:1.10~
 ,.'
  .
                     la hiérar.ch.ie ~~élique (f), et que saint Grégoire (2) et saint
                      Uewi!rd (3) ne cherchent point àcIasser, d'après la doctrine de
                  f  saint Denys,les rangs de l'armée céleste~ Un catliolique con­
  .N!] 01>0
           v ..
           Q
               =èl  cIuerait de là que l'enseigneuient des docteurs en cette rencontre
                     ne se présente pas comme fondant un dogme de foi; c'est
                     effectivement ce qui ressort de leurs écrits, et ce qu'on pp,ut
                     constater en interrogeant les théologiens, Petau par exemple (4).
                . MaiS le pasteur calviniste trouve que, tou;I;s Péres ayant usé
     ·N CI    .~ J de ~tte libe~Jé d'QI!ini.QJ.I:~Église laissetouchal!!.l~ e0.i nts
                     non .décidés, saint Denys dut être excepté de la loi universelle,
                     et ne put dire son sentiment. C'esfjuste encore une foiS :pour­
                     quoi ~ultey qui mutile les écrits des Pères, et explique les
                 1  saintes fë1fres_au bénéfice ~e ses préjugés, serait-fI tenu de res­
                     pecter la logique?                      .
                        Enfin on a voulu ériger en preuves intrinsèques de supposition
                     les extraits que notre auteur emprunte à saint narth~lemi et aux
                     personnages Hiérothée et Justus, et la diversité d'opinions qu'il
                     attribue à quelques-ùns· de ses contemporains touchant un
                     même texte ou un m·ème fait. Car, d'une part, qui est-ce qui a
 ~ ~
                     entendu parler des IÏ'res de saint Barthélemi, de Hiérothée et
                     de Justus? Et de l'autre, comment croire qu'on ait pu se ·livrer;
                     dès les temps apostoliques, à une telle variété d'interprétations?
                     Mais d'abord est-ce qu'on ne peut pas, est-ce qu'on ne doit pas
  J              )  admettre· que n~a'~ÏÏS perdu ïofiilt:~~ule-demonu­
                     ~ents de rantiquité_ch..r!~ienne? Plusieurs Pères et plusieurs
                     théologiens, qui ont traité les questions d'herméneutique sacrée,
                  ~ n'flvouent;'ils pas que certains écrits, même in§.p.irés, ont disparu
                 J'l saris laisserJ;lw~~ (5)? Serait·il donc si étonnant que, chez des
                     hommes ,en grande partie illettrés, à une époJIY.!LQJU1.J!'.y-avait
                      W   derâres et difficiles moyen.Lfueproduire les œuyr~s litté:
 ~   ...                     ....   :


                             (t) Eit.Q..~i~d Laurent., cap, 58. -    (2) Hornil. 34, in Emng. ..;..
                      (a) .Sermo t9, in cantiq. - (4) De Angelis. -      (5) Athanas. Synopsis. ­
                      C1irYs05t.,h. 9 ili:11a:tf.,:et lilibi. - lkllarm.,î ~v., lib. IV. -
                      ..........           .         ---­
                      Serar., in Prolog. Dib!. - Bonfrer., Prolog. in Script., cap; 6. . .-.
                                                                         '
I~
                                                     IHnODUCTIO~          XV


       raires, parmi les Alarmes et le5~1&ultés d'une vie incess~~-
       rient agitée, on ait fini par ne l'lus entendre parler d'un livre de
     [ Iherollïéeou de Justus, et d'une épître de saint Barthélemi? Ou
       bien muIez-vous dire que les générations antérieures doivent à
       celles qui les sui vront, le catalogue et l'aualys~ des productions
       que, de plein bTé ou forcément, elles laissent aller à l'oubli'!
       Ensuite n'est-il pas certain qu'on peut trouver plusie.urs raisons
       J'un même rite; qu'un même texte et un même fait sont passibles
    ( d'interprétations multiples? Les dons de l'·Esprit-Saint ne sont-
       ils pas infiniment variés, soit dans leurs espèces, soit ,?ans leurs
       degrés d'intensité? ~e lit-on pas dans saint Paul qu~ les élans
     i spontanés d'une âme pieuse doi vent être accueillis, quand ils con-
       tribuent à l'édification des fidèles"( i)? Donc, dans les limites de


    l
       l'orthodoxie et. de la piété, le pre~ siècle,_comme celui-ci,
       ~eux <t!!e .çelu!::ci, a_J~~_pré_sentër diver~~s _e~pl~lI.tï'ons
        des mèmell choses. Et puisque ce fait est pos.sible, les livres qui
        a~ent qu'il s'est un jour accompli, et que plusieurs
        hommes ont trouvé dans un même événement plus d'une 'instruc-) ,
        tion cachée, ne méritent pas pour cette seule raison d'être
        dépouillés de leur réputation d'authenticité.                       ..
            Évidemment, les apparences jusqu'ici sont pour nous; et il
        semble difficile de nier que notre proposition n'ait été prouvée
              nt au premier chef. Venons au second..
           ~Le style des écrits que nous examinons, aussi bien que le
        fond des choses, r~P..lielle les études e.LJa....)w.siJion d'ailleurs
        Cl..Q!!!lue.s...de-sainlILe.Il ys.               ..
          ; Le style, forme sensible de l'idée, porte l'empreinte du carac-
         ~e personnel, et des études antérieuresOë l'Iiomme-qûi parle
         ou qui écrit;.il le façonne à la ressemblance; et, si j'osais le
         dire,. à la taille des pensées qu'il e.xprime et revêt; il subit l'in-
      . nUence de l'école et du temps auxquels un auteur appartient.
        . C~ à ~us les peuplès, à toutes les époques~~<:>us les_.!l~s,
          l)·écho.!.LI1.!l~_uM. 6gale. part dans le_P!1trimome de Iuéri!§/ni
         • ", •. :••• :1. ) •. ,.'                       ".     ;..   .

•   '~':, ••'(~'• • . l'A . :1 • •,
        " .' '1 """~., . , .              . • '. .
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                                                                                      ~r.
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                                                                                  ": '.~
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                                          1
                                           hl.                      INTRODUCTION

                                        lHle égale justesse de sentiment dans l'appréciation du beau, ni
                                        un égal génie pour le reproduire. Chaque siècle, chaque homme
                                     ( a sa physionomie littéraire. Cette diversité prodigieuse semble-'
                                        rait, au premier coup d'œil, rendre parfaitement arbitraire le:
                                        classement chronologique d'un livre, d'après les seules données
                                        que fournissent ~e, et, comme on dit en peinture, !.e-l9ire
                                        d'un auteur. Toutefois, si l'on observe que les phases subies par
                                         un même idiome sont en général bien tranchées, et qu'il est
                                         réellement impossible qu'une génération s'applique d'une part
                                        à .renier ses idées, ses sentiments, son caractère propres, et de
                                        l'autre, à dérober aux générations antérieures le secret de leur
                                         littérature, et à ne çréer que des pastiches; on avouera que la

                                     l
                                        ~o~!De artistique d'un monul!lent littéraire est l1n~ asse:t s.ûx:e
                                        indication de sa date, et qu'un ouvrage porte, dans le style
                                        don t il eseécrit, comme un extrait de naissance.
                                            Or, dans l'espèce, et en appliquant ces remarques aux livres
                                         dont nous recherchons l'origine, quel sera le résultat probable
                                         de nos investigations? Arriverons-nous à conclure qu'ils sont
         HG                 rQ')        authentiques? Je le pense parce que lUQrme littéraire qu'ils
                        J    _~ JI affectent est précisém~.elle que pouvait pren.dre l'ouvnge
                                        ..cQ!!l.P..Q.§.~ .P1U:..ll!.lLhUosophe converti du ~remier siècle. Effecti­
                                                       •
                                        vement, et sous ce point de vue partlcülier, quelle idée laisse
                                        dans l'esprit l~-!ec~ure d~~aint D~s? EJait-il possTbiëd'~~i~e
                                     ( ainsi à l'origine du christianisme? Double question qu'on peut
                                         rés-;;udre par les considérations suivantes.
                             Nt:,    ) En lisant ces livres, on y r.eco.nnatt sans peine le p!!'i~sop!!.e
                                    . acco~.~~..!l.tJ•..!a E.el!.s!~Ju:é.~ienne le!lormul~J!!!..P.lato~~me J
                                                                                                                  Il
,   "


                                     )J
                                         a~:ue; le néop~~ ~~2.r.ant ~~~!:.l!<!.uire l~~ntiment religieux
                             1-10
"                                        donUI est ob_s_~dé; le docteur des temps primitifs se ~t
                               Nt) ) d~ns lesentr~~es j'U!!~ 1!.I!~ inhabi!!-en~~:LLeXR!i.I!I~s,
                                        idées no~es, c~ enfi? l'écrivain d'un s~èille où}~~ût_~:étai!
                               ri'J  II pas sans pureté, ~l la hltérature sans glOire.'                       . . ~
                                            Ainsi, qu'on parcoure, par exemplé, retraité des noms divins{
                                     '" où les .questions discutées déjà par les anc.iens trouvaient natu­
                                         rellement leur place,~ et appelaient une solution philosophique,:



         ---.

    ~,




    -      '­
''!:'




                                                                        1.').
                              INTRODUCTIO~                              XVII


   n'est-il pas vrai que l~~t~~~ies pla!~~ciennes y apparais~t}J Ni?

   ramenées à l'orthodoxie, et sous le vêtement.JllLla..r-eligi.<lll...D.®­

   ~elle,-lellement que, comme on ava~ Platon, que_ c'ét!!it )

   Moise parla'!.U;!.ec, on po..urr<ü t dire de saint Denys ~ue c'est J

   Plat~parlanJ._ç@:~Ë~n? Même on doit tenir compte de cette

   obsenation, si l'on veut comprendre parfaitement la doctrine

   de notre auteur: c'est ce qu'insinuent Nicolas dÛl!.sa, saint

   ~s (i) et ~rsile Ficin (2). Et il Y a plus: cet air de famille1
   est si prononcé, qu'on Il. voulu en faire contre saint Denyue '           '!J
                                                                                   .1
   texte d'un rl!Eroche, soit pour l'accuser de paganisme, soit pour

   contestef l'authenticité que nous défendons, Or, il ~~ pas )

   étonnant que saint Denys eût été platonicien. Celui que les paièïïs l

   eux-mêmeSiiQj;}maient, pour l'élévation et la pureté de sa doc­
" trine, le dieu des philosophes (3), a bien pu entralner et ravir
  'I~mes_<tu'une sa~~_et..!1ne ~~~nat~!!.es, préll~t )
   ilu.shristianisme. Les anciens Pères ont Signalera-glorieuse
 ) analogie qui rél:pproche en quelques points la doctrine de Platon )
   de celle de l'Evangile (4), et .~'!Part de 1l01L~rs sont)
   passés de récole du premier à la sainte discipline du "~d (5). )J ~
   On peut facilement croire' que-l'âiéopagite Denys a parcouru )
   les mêmes phases. Au moins c'est une manière très naturelle
   (i) Ad cap. 5 de Divin. nom. lect. l,"          "
   (2) ln argum. ad lib. de Divin nomin.                                 .
  1(3) Quem enim omnibus locis divinum, quem        sapientissimum, quem"

  sanctissimum, quem Homerum philosophorum appellat (PanœtiIl8) ,

  ~I., lib. i; lib. IV. - Epist. 15", ~ic. - Deum philosophorum

   Platonem. Plato ilIe deus noster. Idem, ad...Allic., lib. IV. Epist. t!i,

   et alibi.                                         "

   . ('l ~b, lib. 1 et II, contra Gent... L~eil combattent les phi­

   losophes anciens, et Platon reçoit sa part d'un blâme mérité. Touterois

   le platonWne leur est moins odieux que les autres sectes, et, sans lui'

'1 raire aucun.emprunt, iule nomment avec éloge l le considérant c0l!!me
  D.9(sorte d'gM)' préparatoire 8U çhristianisU1~. C'est en ce sens qu'il.
  raut COqlprendre le sentiment du P. BilWs.

  , (5) Saint Jùstin, Clément Alex., Origène, Tertullien, Arnobe, Lactanee


      -
  saint Augustlii; et d'autres enéore;"        -           -       ­
(                                     I(

,.,                                       XVIII                    I~TRODUCTlO~



f'                           '"='>   JI d'e.xpliquer la tournure platonicienne .de ses conceptions, et rien
                                        absolument ne rend cette interprétation improbable ou illégitime.
(                                       Il y a donc ici plutôt un préjugé en notre faveur qu'une arme
                                         contre nous .
(                                         . Qu'on lise ensuite, si l'oll veut, les passages où saint Denys
                                         traite des écritures, des apôtres, de nos mystères, de Dieu et de
(                                       ses attributs. La pompe, l'énergie, la répétition des mots, décèlent
                                     1 évidemment ~_!~':..!lui essaye ~e_,~?~Il~r~~~~~à des­
                                     1 P~?S~~~_q!!! la rempl~~ent, à des sentimell!.s quLdébord~.!!Len
                                         elle: à !ttl.aç~~<l!L~es prêtres que chante la poésie, et qui,
f
                                     )~
    1                                  . tQ~~hés_pa.r le so~fQe divin, terribles, l'œil en feu, s'agitaient,
(                                        s'exprimaient d'une étrange sorte, comme pour s'affranchir
                                         enfin de cette douce et indomptable possession,
1:
                                                         •••..• Magnum si pcctore possit
                                                         Excussisse Deum;                .                     j
                                          OU, si l'on ~ime. mi~ux, ~ la fa~on de tous !es hommes qu'eIlYahit
                                      )I une noble msplratlOn, un samt enthousiasme. Or, n'est-ce pas.
                                  - làëé qu'orlpouvalt-;cèqu'ori dë;Rit-rètrouver dans ce néophyte?
                                     Ramené de laE!!ilosQP..hIe au christianisme, sa conscienct:
                                     tr~sai~n§_ dQuie_so!!~ le. !lotde ces s~ntiments dont l'âme
                              =--> 1 e?-Uo1!iQ.!;lrs inonQée, à la suit~-.<!.~.E!"and~~lenn~ls    ,~~n-
                                    g,ements q_~i boul~versent l'ex~!:ncè j~sg1!e dan_s~s profonde~urs
,,( '.                              1intimes, et creusent un aùtre lit' à la pensée et aux affections.



                                      ~
1
                                     Vivemimt-remUé' iLI!..voulli. ~prim~~Je; j.oies~i ne~v~~r.}~s
                                     paroles !i~es et, hype!~pllques; sa phrase a pris une, all~re .de
r-
l'
    ,        ~ •.   r
                                     dithyrambe, et srs fortes convictions éclatent en superlat,ifs
                                      1
                                     mulliplié" C.lui qui ul"'it 1. ,.I.u, d.                 "li'
                                                                                        ob,,,,atioo. ,'",

                                      
                                      q~Urait jamais eu le c~r saisi pi!r une de_ ces émotio~
                              ~) p~§~s, qui ont besoin ae parler une autre langue que celle
                                     de la vie matérielle et posiÜve. Ainsi s'explique naturellement
                                     ~n des caractères les, PI.Us frappants .dU. style de sàint Denr
                                     1                                                                   s,
             "" ,~
                                     1
                                     l'enthousiasme et le ton pindarique.       .    -.    '.      .      .
                                      :""On remarquera égalemep.t -des locutions i.u~ue-Iàj.l!.l.l.sit.~~s,
                                      par lesquelles le docteur chrétien s'efforce d'e rendre l~ subli­
        ,~
             ,.
             ...

.1.'


         --
        r'-~~'


        "t _
      ''j

            .
      .~ :""

                        ".




     :"
     .'
    '
                                                                       ..... --:-'-   -~-;-
11
                           I~THODUCTIŒ'. .                       XIX

  mité'des enseignements évangéliques. La langue grecque se prê­
  tait, il e~t vrai, à de semblables compositions de mots; mais
  celles qu'adopte généralement saint Denys n'avaient pas été
 consacrées par l'usage. Aussi ~~~~ieurs éditeurs de ses œuvr~s 
  lui ont rendu le service d'y joindre un lexique s~.§l~; eGes
  pariiphrastes_e~c_ommentateurs   on~~!iqué.et r,elevé.l'utilit.~ de )
 son néologisfl.le; et tout le monde applaudira a la Justesse de
.leur pensée. Chrétien, et emporté par la foi vers des régions que
 le génie de son idiome natal n'avait ni explorées, ni décrites,
 saint Den_~vit contraint de to~menter non pas la syntaxe,
 dont les règles fondamentales, toujours larges comme l'esprit
 humain, comportent des formules assez variées pour l'expression
 de toutes les pensées et de tous les sentiments, mais bien ~ )
  Y~cabulaire, ~ont les terme~ n'~aieI!t pas é~é_ <:réés pour les
 réalités de l'ordre surnaturel. Si donc notre auteur recourt à de
 nombre~~ës inno~t~e langage, si; par la combinaison et 
 l'agencement de radicaux m1lltiple.§.Jlp~d~~~esJIlots_i!!j'Jllites
 et e~phatig~s, c'est dans le louable dessein de ne rester que
 le moins possible au-dessous de la vérité, et de sa propre con vic,
 tion. Et il est infiniment regrettable que les idiomes modernes,
 tous formés sous l'influence du christianisme, n'aient pas donné
 des lettres de naturalité à certaines manières de dire exception­
 nelles dont la théologie aurait besoin, et qu'ainsi nous soyous
 obli~s d'user de la liberté qu'a prise l'écrivain grec, et de faire; 1
 à son imitation, les barbarismeuuivants : supl'à:divin, supl'Ii­
 ~, tr~~.lu!!!ineu:J:, sur-essent~l, et d'autr~ncore. Comme
 chacun peut en juger,notre' opinion rend assez heureusement
 compte de ces étranget~~ de style que présentent parfois les
 œunes de saint Denys. . . - .              .'
   • Enfin' la lecture même rapide des livres' dont il. s'agit, con-,
 vaincra que lafaçon d'écrire de l'auteur mérite à plusi~urs,           l
 ~8~s_!nt.r~._l!Pplaudie,quoiqu'on puisse bien ne' pas-la. ,
 Dommer absolument iI1'éprochable. Parmi quelques taches ,qui
 lIqnt comme le pl!-chet de l'époque, brillent des beautés noIIi~
 breU8$S, .q~e n~aurait ' désavouées le' iiècle de. Périclès•.·,Et
                  1    .
                         pas.             .                ,
r   l'~~­
                                                             '-~--"""1


                                         xx                      INTRODUCTION:
f'                                  pourquoi nierait-on' qu'il en pût être ainsi? A..!!.!.~~,p~?j~s
                                     p~çons saint Denys, Athènes n'était pas totalemen!.. ~Jshéritée
                                 )  de_~g~t déli~at et pur que plusieurs langues ont honoré en
                                  IUi consacrant un nom propre; elle donnait encore des .leç.ons

~
                                     d'éloquence aux grands hommes de tous les pays. Or, d'ou Vient
             .                       que notre écrivain ne les aurait pas entendues, comprises et
                                 [ pratiquées? Ensuite il lui fut p'ossible de....llil~er garis les idées
l-'
                                     
                                    l.ç!lréti~~.n~une notion d,u bea,u littéraire, plus correcte ct plus

il,                                  splendide qu~,-~~~~u.vait P~ton. On conçoit dès lors com­
                                     ment son style n'est pas sallL-lll.~lte. D'autre part, le caractère
                                   ' particulier et les forces de so.ngenie, la dire.ction antér.:..
                                                                                                  . euremellt

t·                                   imprimée à ses études, l'influence inévitable du goût con!~o­
                                  ( rain ont ~ l'ëInpêcher de ,!.éaliser a~c un -.~eur Ilarfait
                                      lJ.déa! q!l)! avait peut.:êtr~e~trevu. On conçoit dès lors aussi
                                      comment son' style n'est pas sanS2BIQÇhe. Donc sous ce point
                                      de ,'ue, comme sous tous les autres, notre opinion soutient
                                      l'examen de 'la critique; et il est au moins permis de la réputer
                                       vraisemblable:'" à moins toutefois qu'on ne veuille dire qu'en 
~.                                    diminuant de deux cents ans l'antiquité de ces livres, on leur
                                      trouverait encore la physionomie que nous leur voyons.' Car

l'  '"
                                       plusieurs monuments de récole néo-platonicienne sont à peu
                                       près de même style: ce qu'il est facile de constater par la lec­
                                       ture des œuvres de ~lotin, de Proclus et des fragments qui nous
                                       restent d'Hérennius. Mais cette'obJéctioD, quelque force qu'on



                                     l
    l'
                               _:> lui suppose, ~ouve simplement qu'à envisager sO!l~un ce~tain
                                       rapport liLforme littéraire des écrits de saint Denys, on serait
                                       obligé de leur assigner une date flottante, qui se fixe à quel point
                                       l'on veut d'une période de trois siècles. A. coup~ûr, il ne suit
                           rJ ~ 1 pas de là q,u'ils n'aient pu être composés .Pl!r qg~que (~ont~m­
    }                                  P()Ea.in des !.~~tres : c'est pourtant ce qll'il faudrait établir.
                                       D'ailleurs, quel livr.e a P.l!-.!'u Je premièr, celui des Noms divins
                         ~   _;) Ij ou cel1,li des Erinéa~es'fPlotin apu copl.er le n.ai saint Del1!s;
     ,.                                 comme un faux saint Denys a pu copier Plotm. Or, poUr' la
                                        solution ~e ce, doute~, doit-on: croire JJ0.~l!e, ancienne qy.i
                     ,   '              affirme gué Œ.roclus .emprunta à notr~ ttuteur' se~, 'pens,ées: et

            .....




             .",         ~'"
1
                             INTRODUCTiON                               XXI

   mtme ses,parQ.!es (i), OU l~ critique moderne qui présume que)~
   c~ki a peut-être fait des emprunts à celui-là? Le lecteur Nf]
 f
 jllf:era lui-même. J'observerai seulement que, dans la seconde
   opinion même, nos livres ne seraient pas dépouillés de CJlllil X
   note intrinsèque d'authenticit( gue présent'::..!e .,!tyle : voilidJJ
   tout ce qu'ilnous suffit de conclure pour le présent.
       Mais ne serait-ce point une preuve· de supposition que
.~ l:o..bscurité" et~ _~nificen~, d~ux caractères si m~ués du,
   s!m de saint D~ys/etque ne présentent millement les autres
   écrits de nos premiers docteurs, et en particulier des apôtres?
   En effet, rien 'de' simple«fet de...t~rent comme la pensée et
   la diction,d'Her~, de saint Ignace, de saint Polycarpe. or,~ne 1)
   doit.on pas rapporter à des époques diverses des œuvres de si 1
   dil'erse apparen'ce! ~              , , _                     ' ',
       D'abord en ce qui concerne l'obscurité alléguée, la remarque
   qu'on nous oppose est fondée sur une ignorance totale de
   l'antiquité, soit profane, soit ecclésiastique. Tout le monde sait    tJ
                                                                         ù
   avec quelle réserve la philosophie païenne distribuait ses oracles;
   et qu'elle professait deux doctrines, l'une exotérique à l'usage
   de la foule, l'autre ésotérique, réservée aux disciples d'élite._
   Clément_lfAlexaRdri~ rapporte que le pythagoricien Hipparque,              1
    accusé et convaincu d'avoir trahi le secret du maitre, fut exclu
   de~le, et qu'on lui érigea une colonne funèbre comme à un
   homme mort. Chacun a rencontré, au moins une fois, dans ses
   lectures les logogriphes que Platon adressait à son royal adepte.
    Aristote dit qu'on doit revêtir d'ornements et rendre ainsi plus '
    accessibles au vulgaire les choses qu'il lui importe de savoir" J
    ~ais l{.u'il faut dissimuler sous des locutions mystérieuses J~ 
    çhoses .gu'il ne lui est pas permis 'Jde connaître. Tels furent du )
    reste l'aveu et l'usage des poètes et des piiIïosophes.
     . L'~R~ise. a pratiqu~ dans les prem.ier~ siècles cette même
   dIsclphn!", du secret. C'était" conforme aux exempl:s et aux:, '1
    enseignements du Seigneurj car il s'exprimait en ,figures, et en. '
                                                      "   ,


         -
     (1) Pachymeres in proœmio ad opera sancti Dionysii.. '




                                                 1            •   C   =C:i"1;-   :::::;U2?.z.~"-   =< tooç;;oe
1
.1
JI                       2,
                                                      l~TltODlJCTIO:
il	
"                        xxu	

                           paraboles (i), et il recommandait formellement à ses disciples
                           une sage discrétion (2). Aussi les premiers apologi~~!L.A.u
                           christianisme, Tertullien (3), Origène (4), Athénagore (5),.
                          s11int Justin (6), Clément d'Alexandrie (7), n'ont pas cru devoir
                           faire, à la nécessité de venger la religion, le sacrifice du silence
               [)
                           prescrit, ni décourager la calomnie par-la divulgation positive
                           des saints mystères? Il )' a plus: les paste~esPëïiPles, dans
               "           I~rs instructions aux catéchumènes, respectaient les limites
                         ,posées par la tradition; et'è,e..JJ!Lllor~e d]n.t~rdi!l.j~urles
                           vérités les_plu.s_a~~stes de l'Evan..si!e, ne se levait qu'en faveur

              n     l      des initiés, comme nous l'apprennent' saint Ambroise (8),
                  D ( saint Cyrille de Jérusalem (9), saint Basile (fO), saint Grégoire de
                  o	       Nazianze (ft), saint Jean Chrysostome (12), et saint Augustin (13).
                              Et en cela, la philosophie, et surtout l'J~glise, avaient de
                           "raves raisons, qui subsistent en tout état de choses, et qu'on
                        1pourrait se rappeler utilement plus d'une fois dans la vie. !!.
                       ) y J!.~ls .JlSPl'i!LCLUiJll<g;Jlhèment ce qu'ils ne comprennent pas;
                   1- lJi1 y a tels cœurs qui ne battent jamais que pour ce qui est
                           ignoble; il )' a-tels sims que vëüsfuilè'STIre quanovouslëïïr
                    JI     parlë-;: le langage d'~~~cti~ ardenteeCprofonde. C'est ce.
                         . qu'observent et développent les auteurs cités plus haut. C~e
                           que compri t saint Denys, élève à la fois de la philosophie et du
                      ( christianisme. rI pratiqua sans doute.le commandement qu'il
                      .	
                           fait ·:à Timothée (f4), et pOUl" employer' son langage ou plutôt
                           cehii de la Bible, il se garda d~ jeter aux pieds des pourceaux'
                      ( la beauté des perles spirituelles. Il dut d0!1~ s.9.n8er.~muler
         ))   -':::, sa Bensée, surtout dans un écrit que des circonstances qu'il était
                           permis d'appréhen-der, amèneraient sous les yeux des païens.        ,
                           (1) iIlatth., cap. 13 et 14, et 15 el 21. - ~larc., cap. 3 el 13. - Luc.,
                        cap. 8 et 12, et 14 el 18. - (2) ~1allh., 1, 6. - (3) Apologet., no 1. ~
                    (
     ,                  (4) Contl'à Celsum, lib. VI. - (5) Legatio pro chl'islianis. - (6) 1 et 2'
                     . Apologia. - (1) 5lroll1at., lib .. I. - (8) De MJ'steriis, et alibi. - (9) Cale ­
     t                  ches, 6-. - (10) De spirilu sando. - (H) Oralio 35· el 42•. - (12) Ho- .
                        mil. 18, in-2 ad Cor. - (13) In Joan., Trac. 2, et alibi. - (14) Eccl. hie­

     ~                  l'arch., cag. !.
23
                           l:'>THODOCTIü:"                         XXIII


il s'enveloppa d'u.!!~rité E.rémé~e, laissant au voile assez               t
                                                                       ~ ,J'fS
de transpare.W:LP...QllL1:Mification des inte!!iflences fidèles, et)l ( -
a;;ëz d'épaisseur pour que les profanes ne pussent devenir
indiscrets. C'est pourquoi ses livres rappellent en certains
endroits ces passages énigmatiques des a!1cie~s philosophes qu~
n'imitaient pas indistinctement tous les h~me~ au banquet de
leur doctrine, el cèSreflgieux discours de nos' docteurs, où la
 y~omme si elle craignait.Je regard irrespectueux d'un
e~pril mal préparé, se réfugie avec ses splendeurs dans une
 sorte de ténébreux !'anctuaire.
    Loin donc qu'il y ait une preuve de supposition dans !.è~e
 obscurité mystérieuse, on doit y voir au contraire une manifeste r (
 P~!!~~_.de )laut_~tiqu~é, la discipiinect"u secreiu):ant existé '
 dans l'Eglise dès le principe, et même les raisons de la pratiquer
 étant beaucoup plus fortes pour les premiers siècles que pour '
                                                                           )1
 les temps postérieurs.
    On ne peut non plus rien inférer contre nous de la magnifi-
 cence du st}'le qu'emploie saint Denys. Quand même son élo-
 qucnce serait ornée avec'èe luxe asiatique "que lui reprochent les )

 --
 protestants Illyricus et Scûïtëf,quëS'ensuivrait-il'? Qll'un auteur
 des lemps apostoliques a manqué de goùt :. conclusion qui, dans
 l'espèce, est parfaitement insignifiante, et laisse intacte la ques-
 tion de l'authcnticité. Mais reprenons. Le blâme d'Illyricus et de
 Scultel est-il fondé? Non pas précisément. C'est du moins ce qu'ont
  pensé plusieurs hommes renommés dans l'empire des lettres:
  ~int Grégoire de :'a7.iall7.e dit que sainl Denys écrivit de belles
  elsuMimes pages (i). Pholius le nomme grand dans son style
  comme dans ses pensée~t si la délicatesse attique du protes-
  tantisme répugne au sentiment de littérateurs et de philologues
  que la renaissance n'a point nourris de la pureté de son lait,
  nous po~vons. citer C~ (3), Pic de la' )Iirandble, et de

   1) Cilé par Lanssel; Disput. apolog. de sancto Dionys. -(2) Cilé par
 }ioEI Alexandre, Hist. Eccles:, Sœculo il>.
   (3) f'ingil voces novas, et composi'tiones format inusitatas mirificàs;
XXIV                        INTRODUCTION

Il Marsile Ficin       (f), qui louent les œuvres et admirent le style dé
J~ saint     Denys.
          Ensuite de quelque épithète qu'on veuille honorer ou flétrir
       sa façon de s'exprimer, J'a!!.~henticité de ces livres ne s'y trouve
       aucunement intéressée. Un écrivain était-il dispense d"obéir à
       son genië particulier, parce qu'il existait au temps des apôtres,
       ou qu'il voulait traiter des questions de théologie? L'inspiration
       divine n'abolit pas le caractère des hommes qu'elle     a    touchés,
       et, sousÏe souffle-d'ëli. haùt, ilsformênt un concert et ne rendent
       pas un même son. Isaïe, élevé à la cour des rois, n'écrit pas
       comme le pâtre Amos, ni le discirl~ du pharisien Gamaliel
 (
       comme le pubTIëaiiïMatthieu. A plus forte raison pourra-t-il se
       trouver dëSdillérences entre des contemporains qui ne suivent
       que l'impulsion de leur goût naturel: Bossuet ne parle pas
       comme Fénelon; qu'y a-t-il d'étonnant que saint Denys ne parle
       pas comme Hermas?                                --­
          Ainsi, l'élévation, ou même, s'il y avait lieu d'employer ce
. mot, l'enflure du style de saint Denys, n'autorise pas la conclu­
       sion exagérée que nos adversaires médi taient d'en tirer.
        ,Au teste, il y a bien quelque étrange logiqu e à dire Qu'un

                   eCpl~ïiJ.ae-ma~nîficelice.-r:es
 ) livre ne remonte pas au temps des apôtres, parce que le style
     1 en estûE:.sur                                 p rotéslants trouvent­
       ilSdëncsi faciles à lire les Epîtres de saint Paul aux Romains et
  } aux Hébreux, si dénué de grandeur l'Évangile de saint 1ean, si
       simple et si claire l'Apocalypse? Cependant saint Pie~ce
  l'JI q~.J.~n ne compren<!-~s sans ,p~, fe:"ecrr,l's-ùe son frère
       l'Apôtre des nations (2);les CeI!U:,1Upr:ëinqalscours que s&1!

  et quœ unD verbo aut altero wei poterant, difTundit in plures voces
  admodùm sonoras et magnificas,atque congestis multis vcrbis obscurat
  sermonem. Cité par Lanssel, ubi supra.
    (1) Dionysius noster exultat passim, etrundit œnigmata, eoneinit
  dithyrambos. Itaque quam arduum est pl'ofundos ejus sensus intelli~
  gentiâ peiletrare, tam difficiles miras verborum eompositiones ae quasi
  eharaclerem imitari, ae latinis prœsertim verbis exprimere. (hi Opera
  saneti Di~nysii,) - (2) II Epist., 3, t6.                        -­
r

                                                                              ..
                                                                            :;. ;
                                  INTRODUCTIO~	                             ·xxv

      Augus~in_1.~9~~_1l~ssés_ne sel1!.bl~.~E..a~. .!o.l!~.;-à_~~~_~...i.~~!i~.es à

      ceuxqui veulent pénétrer les oracles de samt Jean; et des)'

       h'~;me; d~ foi et<rintellige~lë'ëon~tla?orielli;~inent commenté '1

      l'A..E.0calypse, sans s.e flatter d e~ arOir ~Ie~ alle.mt le sens exact.
      ~ais aussi pourquoI ces catholiques n avalent-Ils pas confiance
      en l'esprit propre?
 -        Enfin des critiques ont vçmlu voir une trace de supposition
r
. -n	 dans les expressions -;:,).r~, eniant, que saint Denys adresse à
~-~	 Timothée, son collègue dans le sacerdo<?e, et v7C6.-;-::x~~ par
,	    laquelle il désignê'la persollnali~!l_Djeu:Or, le premier terme
      semble déplacé dans le cas présent: car ce n'est pas ainsi qu'un
      én1que appelle un évêque; le second n'avait pas encore reçu,
      par suite q,'une longue et àP.~~_coDt~rse, sa signification défi-)
      nitÏl'e; ct pourtant, à la manière nette et résolue dont parle
      notre auteur, on pourrait croire qu'il écrivit après la querelle
      terminée,
         Mais quant au premier chef, il est difficile d'estimer jusqu'à

      quel point celle expression 'ltOCr, pouvait paraître singulière sous

      la plume de saint Den)·s. D'abord il était plus âgé que Timothée:

      car une de ~s le~~~~, dont l'~_iq~!!.<l.~~~perdu, ~~~s.3~~_x!_:tait
      au teml'.~_ de Ch~~le:-l_~~~lluve~ et que nous p~ssé~ons e.n p~rtie  c=
      d~ns la tra~~ctlon ae Scot-Erlgène, IE.ll.:gue g~~ a:~l: •.~·~~-I
      clOq ans il. 1 epoque du crucifiement de Jésus-C1lrist. Ce fait peut J
                                                                                              .,
                                                                                             Nr;>



      sè'vérifIër'- d'une aufiê-façon-:"on-ïü -dans les Actes (1) qu'en                 '7
      sorl.llnt d'Athènes, saint Paul vint à Corinthe où il trouva Aquila
      et l'riscille qui fuyaient de nome devant l'édit de l'empereur
      Claude. Or, cet édit, d'après le témoignage de Paul Orose, qui 
      c:tc ~o8epb, a~ait ét.é. ~orté l'an de J:..:Ç_~.! (2); e~_~int .De. nys.)l     c<==-­
      Il était converh il la fOI ou celte année mème ou la suivante,'                ..
       )lnli'lïn 'avàii pu de,~ffiir ~"iilbrë -düï;rë~i;'ib~-Mïdë s'an

      p~ys •. qu'en passant par 1~_~har&:._9).!.c_honte,comme le pres ­ 

                                                ..•.
                                                :.;:::_~.:.              ._--­
      crivaient les lois athéniennes (3). Denys était ,. donc ho'mme fail

                                                             ,.- _.- -_. __

       (t) ClIp. t7 et t8. - (2) lIist., lib.- VII. cap. 6, - (3) Plutarch. iu

     Solon. - Item, in Periel.                .:.
3 T


                   ,
                   XXVI	                        I:'iTHüDUCnü:'i

            quand saint Paul le rencontra dans l'aréopage: aussi les aute!!!,s
           esümen,_Lqu'il~_'i!).t .chréti.e.n Vers l'âge dë ~ns, softfan de
       ) J.-C .. 52 : ce qui en eITet lui donnerait vingI=quatre ou vingt-cinq
            ans à l'époque de la mort du Sauveur. Or, en l'an 64, saint Paul
            écrivait à Timothée ces paroles : Nemo adolescentiam· tuam
            contemnat (:1). DQ..Il1:_quan.<lIiU1Qthée_~tait jeune homme encorej
       (
            sai.!1t DenIs a.vait .~~~ins ciE.quante-ci~g_ans.
               Or, cette supériorité d'âge pouvait-elle lui permettre l'expres­
            sion qu'on lui reproche ?En cas d'affirmative, l'objection qu'on
            voulait nous faire est. nulle.; en cas de négative, on aurait prouvé
            qu'il ne s'es~ pas tenu dans les strictes limites de la bienséance
            alors reçue. Mais comme unlivre ne doit pas être nommé authen­
            tique, par cela seul que les lois de la politesse y sont observées,
        (   de même il ne peut être réputé apocryphe, par cela seul qu'elles
            y seraient enfreintes..                                    .            .
               Ensuite est-il vrai que le terme critiqué impliquât toujours
       ( l'idée de protection et de supériorité que nous y attachons
      - '1. ~ujol:1rd'hui ? :Xous ne le croyons pas: car >- dans la primili..ve
            Eg~s;., . ~~L....... __ ~!~.:.étiens étaient ae.,pelés enfan~s, à raison de
                             les
         }j
         " l'ingen!1ité et de la douce.ur de leurs mœurs; et pour la même
  .           ( l'DISon,
                     îeQVêguëse(les autres ministres de l'autel recevaient
     ~	 I~Jitre d~enfaQts sacrés: ~o:nb; lzpèt.Lëp;être Clément d'AIëXan­
            drie dit à tous les fidèles et conséquemment aux évêques: 0
             enfants, notre maître estsemblabl.e à Dieu son. Père (2)! Etc'est
         ( ainsi que parle le Seigneur lui-même; car il demand~ue nous
            soyons des enfants(3),           etilnomme enfants sesji~ljû.~~J;Mr.i!!.J?)1
            Or, pourqïi.O'iSiifnt Denys aurait-il méconnu ou dédaigné ce
            ID'ofond et pieux langage? ' . .                                .          .
~             ~iw.liëi.i,-I'apparition dl{~7t6G~O'SJtans les œuvres
..Y        de saint Denys. semble au premier coup d'œil créer pour notre
            opinion une difficulté d'autant plus ·grave, qu'elle' se recommande
            de l'érudition d'un homme;distingué, leJ:. .Nm:!n. Il s'est plu à

                    (i) 1 Epist. ad Tirnoth., 4, i2...... (2) Predag., lib. l, cap. 2. - (3) S.
                   Luc., iS, n. - (4) Joan., 2i, 5.'



...~J1tJd ...S L           .
        ",   ...

       Jf.~
                                                                                  '-.
.(1
                                  i~TRO))lJCTIO~                            :tXVII

    rélayer 'de citations nombreuses; et, du 'haut de ces textes amon-
     cel{~s, €!....§..9.JlsJr'Lpmte.ction d'un nom glorieux, I.:..CÙljection a r..qjr
    de hraver toute critique ultériel!!'e (i), Cependant il est permis
     dê discuter lës ralsonsâilégiié-es par le savant Qratorien.Il est ~
     hie~ai HU·ùJ1P.og:ue ~~us plaçons saint Den~ l'expre,ssion)
     dont il ~'a;!it n'avait pas e~3~ç~jL§.ull'rag~JL,.l'Efilise
     e,lItière une sorte de consécration; il est vrai aussi qu'elle ne fut )
     ;;;TèiilleiIemënt âècreditée et n'entra dans le langage technique
     Je la théologie qu'en' conséquence du concile d'Alexandrie,
                                                                                     J
     célébré en 362 par les soins de saint Athanase. Né~ins ce
     n~pas_ILq,l-':"~paraîtp..9!!.r:.l.lLprem!1_~ois; et, pour ~re <-
     pas d'un fréquent usage chez les auteurs ecclésiastiques, elle ne
     laissait pas d'ètre connue et employée. Car le concile de :'icée,
     sans vouloir alors fixer définitivement le sens de ce terme, s'en
     était 'servi pour dé'signer la~ers2.nnalité, comme le démontre
     ~ailit Basile (2). Quelque, temps aüparavant, le prédécesseur
     d'Athanase, Alexandre, adressait à l'évêque de Constantinople,
     SOli homonyme, une lettre qui nous a été conservée par Théo-
     'doret, et où il emploie le même mot pour exprimer la mt~me
   1 pensée que notre auteur (3). De plus, dès l'an ~60, saint ~ys

   1d'Alexandri~,~~ ég~Lel!!e_I!..L quJl..Y..L ~n Dieu plus~s

    by',postases.(4). On pourrait ajouter que ce mot d'hypostases se
~ Il trouve dll~'(E'lylaire grec_de l'éJ.lî.!rUl!~ Hébreux, X:;Pa.x't-rI ?
   l't''i)~ ':'1rO~,::i~tw" que la Vulgate rend, il est vrai, par 'subs-
     lance (5), I!!ais q~e des anciens trJl.d.Yis.aienLpar.:...personne (6).
          ll'n~lleurs, il ~en admettre que q~elgu''!.!!......~~~!~i!.J..e
        remler de ce terme, et lui donna la valeur qui lui est restée.
                                                                                     1/<;0-   /J']

     I)o~rquoi "eut-on ~u~ le phi!os!:>.p!le Dens_s...n'ait p.u.l.e connaître        <_     -.f'j
     eU.e.mploS_lll: aussI bien que tout autre, même avàilt tout autre? J
     Appa.remment ~s ~~lre~avaient exactement ie ~y;;tè~'un
                                    ~-..----.-              ._--:----
       (I) De Ordi~at., part. II, cap. ,6, - (2fE'pi~t: 125, apud collect. select.
    J>atrum, t. XL VI. - (3) Ad Ale:t: Cr. apud collect. Patrum, t. xvnr: _
    (') APlld collect, concilior. Labbœi. LI. - (5) Epist. ad Hrebr., cap. l,
    3. - (6)~, Epist. 38, apud collee!.. Patrum, t. XLV.
4~
                        XXI'1I1	                    I:TIODUCTlO~

                              Dieu en trois personnes; apparemment encore, ils l'ont fidële­
                              ment transmlSàîëUrs disciples: pourquoi ceux-ci, à leur tour,
                              n'auraient-ils pas exprimé al'ec justesse ce qui leur avait été
                           (
                              expliqué avec précision, ce qu'ils croyaient avec amour? Et
                   '1
            -==> parce qu~~ain~p~E!Js ne tint réellementy.uc'!~.9Jllp!ed'I.!ne
trfj         -            . p-2lémique qui n'était pas née, comment peut-op. lui faire un
            _ »  ~PEoëh-ëd;éméÜrë en toute tranquTImrd'â~e une expressîon
                           I~ do.nU.e_s.e.n~".n:était point coIilisté?
                                 Au reste, je ne voudrais pas dire, dans toute la rigueur du mot, ~
                              que les écrits de saint Denys nous soient venus sans la plus
                              légère altération. D'abord, et indépendamment de toute mauvaise
                              foi, ~-!e reprojuct~n de~JivJ:'es à ce~te ~p~q!.l~ r~ndait
               .   r
                   1          mor~k~ iné_vitables ~Ilelq~~s ?missl?~_o~ chaIlgements:
  ;J, --'). 'ainSi, Corderius, un des meilleurs éditeurs de saint Denys, a
                              signalé (~~ntu:...arlé!.nJ~5_eQviJ'.on dslllsÈs di~~1!121~res
                              diJIér.enls._q.u'iLaYaiLso.us.. ~~eux. Ensuite, le sentiment de
                              notre auteur commandait le respect, soit ù raison de son anti­
                              quité présumée, soit à cause de l'élévation de ses doctrines :·...la
                ;.~1) ./ fraude étai! donc_~ile."Une obscuri~~J~~O.fon.de._.<J.   ..vait. envelop'pé 
                              s.~uYr_e§..dèsIQrigine ~JA.frn!!dJL~ta.~!-![Q!l~_JIl.çi}eJ;ll~l1!.~.~é ­
                                                                                                  cu
                              table. On conçoit donc que, dans l'intérêt de l'erreur, ou même .
                              de la vérité, des homme.!?.aÜmt..Jlu méditer la falsification de
     ;../,     ---:.:;> J(	 ç_~o.!!.uments, et y faire réeIle;;~;t queiquëScoUllêsTnle"r ­
                              polations.
                         (       Mais, iode ce que la chose est possible, on ne doit pas se
                              hf/ter de conclure qu'elle existe; et 2°, d'une altération. partielle
                              à une supposition totale, il y a tout un monde qu'on ne renverse
                         ( pas d'un trait de plume, C'est pourquoi iI~lli!LP.rouvé~t
                              J?~n~ettoIlspa~, qu'on ne pujsse faîre_!~n:!2nte!:..j~u·ù
           -''':> ) sjillLJ)~ny.s_J)nJtodllctioI) dU_ffi.o.L4y,.postase dans le la!lgage
                           1 théologique.
                                 Ainsi, et pour résumer ce qui a été dit sur le style de saint
                              Denys, ni les expressions qu'on allègue, ni quelques traits d'un
                              goîit plus ou moins pur, ne détruisent les induction.s légitimes
                                ue nous il."-.QIl.sJondée.Jl surJ!l caractère g~ae ~ll rnQ,!!:iè!"ll




 ~~;::"':'~~;:;:.~.-:-
~9
                             ['iTHODUCTIO:"                       CX~IX)
                                                                    -------­
 ~re;         et, de la sorte, une probabilité nouvelle confirme notre
 !'entiment.
     30 L'auleur rappelle ~.-par..LSIlÙl...&.P_r..i,s_e,3~,,~,!lS évén~!p&ntg 
  co.u..l:,çmporains;i1:::-0te)~s.}.!~~.!!1.e~~e_So!L~_o_gue et les relations  iJ  ,fI?
 qui l'attachaient"à eux, tellement que ces ind~c~tions sont "en j" c==::             -
 conformité parfaite avec ce que nous savons d ailleurs de samt ,
  Denys l'Aréopagite.
    Ainsi il se nomme disciple, d.e_ ~?-!n~. P.aul (i): ce' qui est faci­ )
 lement admissible, d'après ce qu'on lit dans les Actes des
 Apôtres (2). Il 0È.~~r!~!_~,~t:::i} (3), l'éclipse de soleil qui eut lien )
 à la mort du Sauveur: phénomène miraculeux dont nous c::­
 lroü~;;;ilsTàÏlreû-Vëdilnsles Évangiles (4), dans Phlégon, cité par             -   N']
  Eu~èbe (5), dans Eusèbe lui-même (6), et dans l'historien Thallus, .:..-.
 cité par Jules Africain Pl. Il assist~ au trépas de la Vi.~E~_ Marie <....­
 llyeC Pierre, Jacques, frère du Seigneur, et Hiérolhée, son maître
 après saint Paul (8): ce qu'aucun fait ni aucun témoignage ne
 contredit. Il mentionne l'hospitalité qU]..tro.Y.Y.~. ~.~~..c.ffi!lS (9), I} C
 le m~e q!!i"~.s.L~~_p.~.!..X~~~!O). Il rappelle que ll.mothée)J
 rerut avec lui les leçons de saint Paul (1i)1; et que c'est à la )
 prière de c.!!t,!mi_qu'il composa les deu;Jtv_r~s .de ta hLtké!rcfiIe
 eccŒ~jasÙqu~des........!!()~~_ divi~s' ïT2). Or, le premier fait a
 quelque rapport ayec ce que le.!.!~s inspirés nous apprennent
 de Timothée; et, e~..s..~, le second est parfaitement croyable. Il
 éc~it     disc~~~~~~~.
          au                          exilé_ dans Pathmos (i 3), ,Tite') )'        ~)'J Ii~
                                                                                        Il
 étt.!~_~ de saint Paul ln), à.Polycarpe, évêque de Smyrne (i~à 1
"'~' dont il est question'Qarlsplüsieurs endroits des saintes
 lettres (i6), tous personnages évidemment contemporains. Les


    (Il ~~ ~~t"in.. ~ml!l..:.~2. -: (2) Act., cap. i7 et i8. -:..ill..fuiliL ~ ~
                                                                               1
 1, ad lolycarp. - (4) ~Ialth., 21, 4;>. - Marc., i5, 23. - Luc., 23, 44. c::- . '?
 - (5) Chrono ad ann. Domini 33. - (6) Ibidem. _ (1) Julii Arric,               A,'J
 chronog.-":(8)De-D!viI!,_~~m.t.~ 2:-- (9) Epist., 3,6. - (iOflI, '
 ad TImotb., 4, i3. ~ (i i) D_e Divin. nOq)".J....ç~4. - {i2) Ibid., cap. 2. _
 (i3) Eplst., iD. _(14) Epist.,.9. ;.... (i5) Epist., 1. _ (i6) Aç.!.:, Apost.,
 t~9_d.!.~nn.           , .. ; '; . '           '        .
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Georges darboy-introduction-aux-oeuvres-de-saint-denys-areopagite-1845-1992-photocopies-annotees

  • 1. "·~;-;:·:~{~'::7:',.( ~:;:;::,~" :" ,ry".~~ ., " ,-' ~~. ,~}~~ ·,'-:'~i lW'DARBOY ~ .... ,~" ARCHEVÊQUE DE PARIS . ~ ;.':.to. . , ... .' :, :~:. ŒUVRES .. DE .SAINT DENYS ., L'ARÉOPAGITE . TRADUITES DU GREC PRÉCÉDÉES D'UNE INTRODUCTION ou L'OX DISCUTE L'AUTIlENTICIT~ DE, CE'3 LIVRES lIT OU 1.'0:-l E:l;POSE LA DOCTRIXE QU'ILS. RENPERlIE11T, ET L'INPLUENCE QU'ILS ONT EXERCÉE AU MOYEN 'Ma REPRODUCTIOK de J'édition originale de i845 ~ __ rI "L·-rl~ . . .- ':) } PARIS TYPOGRAPHIE AUGUSTINIENNE 6, RUE FRANÇOX:S 1" i892 iÏNQTlrUT c.~rij01IQUE , ~~';PARlS ........ __~__-",- .b_~,=-_--,-:~---:=:::.:::..:.=-.::::::::::.;.:..~:;_:-~-_:.:~.::..-=-~
  • 2. !'-::.':. '''.; -:~ .: ~, ~""'.. ~ :i- Mon Révérend Pèl'e, Pm' vol?'e let/re vous me padez des œUV1'es de saint Denys . ? ) ,.. l'Aréopagite qu'on ne trouve plus nulle P.a.rt. Vous me dites ·'1, que vous pourriez peut-être, si.je vous en donnais l'autorisation, l pousser à faire cette ~dition. Je~eux b'ien, mon révérend Père, -1 ' : vous autoriser à faire ce que voüi voudrez. C'est mon bien-aimé. 'l frère qui en a fait les frais; je c?'ois que la propriété éta-it à ilti, car aucul'? des l?'aités qu'il avait entre les mains ne dit un mot des œuvres de sa'int Denys l'Aréopagite. Je vous laisse toute latitude, car je Sli:ïS ,bien. aise ~e ,vou~ .ét-:e. agl'éable. .:1 '. .' ·, '. t JUSTINE DARBOY • . .f: .' .' . Fayl-Billot, 6 mm's 1887, Au T. R. P. PICARD, supérieur général des Augustins de l'Assomption. ._"-",~,-",,,"'."':._"""".' ..-'. >i.<~~llK <1 " .. ~ ~ :-... . ..' .. .. ,.~-------- ,
  • 3. ! . ~.' . • j 1~ ""~ ::i : , ! ',1 ... 1 -. 1 ~ "., " .... .1';"" t:: '-', ! .. : 1 ,', .. . - -: ;. .- '. ~ ) .~) (,' 1) ~ ... J ~ ",J J :u .', ".: j ! 1 i 1 " .' 1 1 .. h ," .. n ri •. ,o. 1 . '.1'+' '., _.J
  • 4. '1' _.::)0,. INTRODUCTION li faut que les livres, comme les hommes, justifient de leur origine. Lorsqu'ils ne sauraient nommer leur père, l'opinion publique les accueille avec une sorte d'humeur hostile; et l'obscurité et le mystère, si puissants ordinairement à exciter là curiosité, ne font ici que décourager la confiance. Une réprobation anticipée fait à ces enfants perdus des destinées ingrates; et la flétrissure qui ne les avait atteints cependant que par voie de solidarité, disparait à peine parmi le prestige et daris l'éclat de leur réelle et propre gloire. Cette loi est empreinte de- pensées hautement morales, et il ne faut pas l'abolir; mais on doit l'appliquer avec discrétion et réserve, de peur d'être injuste. Après tout, le bâtard de Dunois vaiait bien un autre homme; et quand même l'Iliade nëVleIidrait pas d'Homère, comme le disent en effet quelques critiques d'outre-Rhin, ce n'en serait pas moins un beau poème•." . ' . . Ces remarques sont parfaitement applicables aux livres dont on· ~ffre' ici la traduction.' On Jes" connait peu;' ori lès étudie encore moîns. Qui a entendu parler de s~int Denys l'Aréopà6ite t -. ~ ..... . "~,,_ .. ..:-~_.-......-.-----~ ..;..~ ... ' ~ . -'..;-
  • 5. .,f'·· Il I:s'TRODuc'nON comme d'un philoso he distin"ué et d'un thé 10 ien sublime?] Je ne SaiS même pas sion vous ardonnerait d'invoquer Son au on comme antique et vénérable, quoiqu'il soit certaine. ment impossible d'assigner il cet êcrivain une date moins reculée que le quatrième siècle. Eh bien, quel est le principe de cette défaveur? Est-ce la faiblesse ou le peu d'importance des écrits eux-mêmes? Mais 'la philosophie n'a. rilln produit d'jlussi élexé et d'aussi ~r,. 1 l'antiquité ecclésiastique n'li. guère d'ouvrages pllis remarguables. _~ ~'est-ce .ras plutôt le dou:t~'on éleY!!...mr leur authenticité? Je le pense assurément. Faut-il donc admettre que ces œuvres soient apocr)'phes? Il est beaucoup plus facile de faire voir qu'elles ne le sont pas. Alors pourquoi les flétrir, à raison de leur supposition qui est moins certaine, et non pas les honorer J à cause de leur authenticité qui est plus probabl~? Ensuite pour­ quoi cet anathème préventif ne reculait-il pas devant la valeur intrinsèque et le mérite réÙ-4-es livres dont il s'agit? C'est .iqurs ~ortelle; qu'en ~tière d'honn~1!!: et. de )i.g!ti!!l~é,_un soupçon est tou­ JI1 chpse grav!,1, souy.ent chose et puis encore c'est précisément un de ces cas d'injustice dont j'ai parlé plus haut. Ainsi deux questions se présentent: les ouvrages attribués' __ à saint Den)'s l'Aréopagite sont-ils véritablement de lui? puis quelle utilité et quelle portée faut-il leur reconnaître? D'abord J'opinion que ces livres sont apocryphes, opinion mise __:)) à la mode ar des ommes d'un catholicisme douteux,.~ amicalemerlt saluée .par le protestantisme en fou e., est-elle la mieux fondée en raison? Nous sommes loin de le penser. Il ne _ ~ ~( suffit pas d~ q~e!gues sophismes acerbes, ni 3~..p.~.Èel esprit, pour s~ dispenser d'un examen approfondi, ou pour ~ renare une décision sans appel.. D'ailleurs, quand même on .=- éb~a?.!~ra.~t no. s preuv.es, il. resterait encor,e à fon]}rT'opi~ion op~e; nous_n~I.~~~eron~...E.~_à nos adversai~esle moil d'ese - livrer avec intempéraJ!..illtÀ~tou1eJl les négations imaginables, tandi~ que nous serons d,ans l'obligation ,de. tout établir positTve· ) Ir ment..C'est pourquoi,ncms demandonll l~ révision d'un procè, ",. '.'. . ' -----1­ .~ . -:-------- ----~--~~----
  • 6. '.. :.. :)<~~~.i :,.;r: .!" 't· . .... ~~ ,. .. , (~. .3 l~TRODUCTIO;'; 111 ".; ".;' v l': '" .'~ ~ .J . . . . . ~ .. j
  • 7. IV INTRODUCTION AHTICLE PREMIER OU L'ON DISCUTE L'AUTHENTICITÉ DES LIVRES ATTRIBUÉS A. SAINT DENYS L'ARÉOPAGITE' On doit estimer que saint Denys l'Aréopagite est l'auteur des livres connus sous son nom. On désigne avec précision l'origine d'un grand nombre de monuments littéraires; tandis qu'on n'est pas encore fixé, si tant est qu'on doive jamais l'être, sur la véritable origine de quelques autres. Il y a donc des signes qui décèlent l'âge et le créateur des œuvres de l'esprit, et des principes qui règlent la critique dans l'appréciation de ces marques diverses et dans l'application qu'il s'agit d'en faire. En un mot, il y Il. une législation d'après laquelle se constate cette parternité intellectuelle;· autrement, on pourrait dire avec impunité que les poèmes d'Homère furent écrits par un de nos contemporains, et que les dialogues de l'orateur nous sont venus des Chinois; autrement encore, on ( ne pourrait, touchant les .questions de ce genre, ni entrer dans le doute, ni acquérir la certitude.··' , Il existe donc de!! caractères distinctifs auxquels on peut reconnaître l'origine d'un ouvrage, soit que nous les trouvions empreints en lui-même, soit que des témoins nous les présen- tent. Car tout livre rappelle nécessairement une épo'que, un style, un ordre d'idées qui sont comIIie ses titres de' naissance; • et presque toujours 'aussi il est cIté, applaudi, ou combattu par les coqtemporains, ou par les générations po~térieures. . Mais ces indications i~~~~.~9u~:.9..~~.'5tri!!.~es ne sont pas toutes également significatives. Elles se présentent parfois comme faits" matériels, et alors on essaye moins volontiers de les co~ parfois commejaits ?mo~ux, et alors il est plus facile peut-être de les plier au caprice des interprétations diverses. , " . J _ " : " - .. J'.
  • 8. I~TRODUCTIO:'i v Encore faut-il a vouer !l~ .. dans l'une ~t )'autre espèce, ~ n'âUeint~s, pour~s3a~, il!!"JJl~Re Qlgr.!Lde certitude: la critique ne répand pas une égale lumière sur t6us les points de son vaste domaine; il Y a, comme dans le monde phy': sique, les ténèbres" ép~sses, la clarté ~oute..!!se et la splellik-ur JJ <:= ­ 3 ébloy,issante. ' ' Quand donc, en vertu de règles communément avouées, on, Il'applique à discerner les-.E~euves d'authenticité et les preuves d~pposition de quelque 'écrit, il' arrive, ~n qU'elles s'imposent ù l'intelligence et 'ù la bonne foi, de sorte qu'on ne 4 l peut les rejeter sans cesser d'être raisonnable et loyal; ~i~ïl qu!!~,s 2..01licite!1~ l'adhésion avec plus ou moins de force,~ tellement qu'on peut les rejeter sans absurdité, mais non pas J ,sans témérité: ,- - - - - ---- ­ Il était bon de raJ?peler ces principes, dans une matière où il s'agit d'apprécier le si~~_~e et les~c!~es des temps anciens, les négations et les affirmations quelquefois passionnées des) partis, et no_us vouJo,!!s plutôt fourni!:..~!! l_e~!.~.r)e~ éléments d'une solution, que .pr,oposer notre opinion d'une manière -' tranchante, li nous semble donc téméraire de nier l'authen ­ ticité des œuvres de saint Denys, et nous croyons qu'on en conVIendra, SI l'on veut examiner les preuves, soit iutrinsè<I!!l'ls,"" soit e~es;que nous rassemblons ici. § t··, - PREUVES iNTRINSÈQUES Comment un livre peut-il attester lui-même qu'il est l'œuvre ' de tel auteur? C'est sans doute par les choses qu'il renferme; ( par le caractère des doctrines, Pilr.Jit,..Ç"Q!ÙLUJ'---s~.ér.allLd~le; par la nature 'des faits consignés, Ensuite quand est-ce que cette attestation d'un livre doit être réputée valable? Sans doute ( encore quand, il ne, présente aucUJle cQ.g,tradiction'soit avec lui­ même,soi'Lavec,a'autres monuments,du témps. Donc,'un écrit l.e....!.oit pas: être reje~é comme apocryphe, lorsque: ,", ";,' "J ~. Il existe une parraite.!nalos.i~,~ntr~s doctrine~ d~ rauteuf (-=-. #.,J ...il • ')1 ,1 ~I ...
  • 9. VI I~T1Ü)DUCTlON ~ ( prétendu et les doctrines qu'il dut profes~er yans le 'siècle où on ~ce et dans la position qu'on lui fait; lorsque: 0 ~ .: 2° Le style, aussi bien que' le fond des .choses, rap"pelle J!~ études et la Eofession d'ailleurs conl1.ue~ du 'personnage; lorsque: 3° L'écrivain signale la part qu'il a prise à des événements contemporains, et qu'il cite les hommes de son époque et les ') relations qui l'aÙathaienl à eu"x:telleme~ que ces indications sont en conformité parfaite 'avec ce que l'histoirè nous apprend delui ; lorsque-: ­ 4,0 En attribuant l'écrit à quelque faussaire, on tombe dans des. 1 difficultés réellement insolubles, dans des impossibilités morales. l- Ces indices suffisent, parce que, en droit, les adversaires ne I 1 ( sauraientênimaginer d'autres, et parce que, en fait leurs observa­ tions se ramènent à ces quatre chefs. Ces ind.ices...r~ ~~nt --::3:> a.L~oins un haut degré de probabilité à u~lon: autrement, J en droit, il faudrait abolir cette partie de la critique qui consiste ! à juger de l'authenticité d'un livre par les caractères qu'il ·1- présente, et._~!l_f.att, ~!E~~s au~~_n.}i::~I!.]..!!!'.ait ~~~~~~!es i: '! ) JJ intrinsèques d'authenticité. . C'est our uoi il reste à conclure ue notr Aréo anite ùt 0 • 00 i :auteur des ouvrages qu on UI attribue. En effet: 0 'r. iO)Il existe une parfaite analogie entre les doctrines exposées es livres, et les doctrines que dut professer saint Denys. J D'abord, membre de l'Aréopage, comme le suppose son nom, r et comme l'atteste positivement saint Luc (i), Denys ne dut pas !. re..s~r é~anger à la p~_ilosophie. cë tribunàr;-'aont il ét~it 0 président, au rapport de Michel Syngel (2), ne se composait que d'hommes versés dans la science des lois et de la religion, ~t c~ables d'apprécier les différents délits contre les citoyens; la patrie et les die'!x (3). C'est là que Socrate plaida la cause de-ra (1) Act. Apgst., cap. 17, 34.' - (2) llichael Svnge.; encoin~ .. in S. Dionys. - (3) Valer. Max., lib. 11, cap. 6; D~th. advers. Aristoc.; 1: ~ lU Anachar~ seu de gymnasiil. - . oral. . , . ........... Cicero, lib. l, ad Â1Uc. Epist. 11; lsocrat., . areopagiticâ; Lucian., 1.. '1:· r·, . . L·­ 1'-:· . ,. ---';:;------::::::::------­ 0 ••
  • 10. ")­ I~TlWDUC'~IQS VII '1' philosophie (i); c'est là que fut amené à son tour saint Paul; . prédicateur d'une philosophie nouvelle (2): A la vérité, on pou~ait di~e que l'Aréopage, en ceUe double circonstance, n'a pas f!lit honneur à ses lumières; mais il n'en serait pas moins évidllnt que les doctrines philosophiques devaient comparaître de'ant ce sénat pour y êtré di~utéeset ju~~~s. Au ~eStê~'cette Objection, si c'en est une, ne nous atteindrait' pas, puisque Q.enys, S1!bju6ué par_la .PJ,!,~Sj).m!t. p.arSl~~I'Apôtr~, pr~.!a la jus~~ssé-1de_ ~oJl ~ns phi!~sop!t.ïque, aussi bien ~~ s~c.9rrespQ.nr /. dance1..à la grAce. De plus, au premier siècle de l'ère chrétienne, c;~e dlÎtë'mps de Ci~on (3), et comme plus tard du temps 's de saint Basile et de saint Grégoire (4), Athènes était le sal!.ctu,!irEj l( de l'éloquence.!-~ de.l!!.J2.hilosophie. . . 'TotiCIé monde sait la passion du peuple athénien pour le beau langage, et que ces Grecs dégénérés, qui trouvaient trop pesante l'épée des vainqueurs de Marathon et de Salamille~ Il'avaient.pl~guère d'auÊ'eQccupatio~CLue de dire et d'en~ tendre quelque chose de neuC(5). Or, conçoit-on que, seul, l'Athé· ) nien Denys ne se'soit pas laissé emporter par le tourbillon de . la curiOSité générale? Conçoit-on que les nombreux auditeurs qui tour à tour inondaient le Portique, le Lycée;I'ACa-démle, ne l'aient jamais entraîné dans .leurs flots? Qiiând Romëët l'Asie abor.dai~nt au Pyrée, en demandant le chemin .des é.coles, Denys, ( personnage disti~gu.tLpar ses richesses, sa naissance étfes qualités dë-~l?!!-_e~rit(6l, ne céda I;oin~ àIa tentatil?.n d'étudier ce que venaient admirer et apprendre les maitres du monde? Voilà çe qu'on ne saurait admettre-:-Ce ne sont ici que des COll" jectures, dira-t-on. Il est vrai; aussi je ne leur suppose pas ce caractère de force invincible, par lequel des fait~ nettement établ~s ,déterminent en nous une pleine conviction:-Oui, ce. ne Œ ~o, in Apologiû Socratis. ~ (2) Act. Agost., cap. il, t9• ....;:. (3) De Orat., lib.. l, no 4. - (4) ~g. Naz., Cuneb. oral. in ~I:; no i5, seqq. - (5) -,-"'ct. Apost., cap. n, 2! ..- (6) Menrea Grrec:,.- ad 3 octob.; Vita Dionys. ; ~h., li.b. II. . ,'_....... _.
  • 11. l'm INTRODUCTIO!'1 r . _~ sont que des conjectures; mais je sens que la bonne 'foi, f -}'impartialité du lecteur les accueillera comme }§gilimes et 1 valables dans l'espèce. D'ailleurs elles se trouvent justifiées et puissamment confirmées par les ménologes des Grecs (i), par l'autorité de Siméon Métaphraste (2), de ltlichel Syngel (3), des historiens Nicéphore (4), Suidas (5) et Eusèbe de Césarée (6), et -~ II de saint Grégoire de Nazian~): témo~Q~?~!mese~nti<.!ues, que l.~ ~ostérité préfèr~a .s~n~_go..ut.e....ll.,UX..!t~gg.tio~~rdives et .alraJ)lfii.Jres de queIques cnllques protestants. Ensuite,converli à la fofPar sainfpàùl, le philosophe deVint) théologien éminent. Il reçut la vérité chrétienne av~e -:') p!§_ni~ude syr.l!-bondlljlte, dont sa science philosophique et surtout sa fidéli~ à. l'appel di.Yin le rendaient capable. Effectivement cette intelligence, qui avait demandé vainement la réalité et la vie à de faux systèmes, ne dut-elle pas saisir fortement les enseignements substantiels et pratiques de l'Apôtre? Ce cœur; ~ qui jusqu'àlors n'avait gUère pu aimer que les ténèbres, n't;l.!!1­ brassa-t-il pas la lumière avec un indicible transp?rt? Quel ne) i­ fut pas le tressaillement de cette âme; lorsque, enveloppéedans J f le f!!et de la parole évangélique, elle se vit t~e du courani, :1 _0> fangeux' des opinions païennes, et amenée au Stand jo.iI~è. f J( pure et" sainte doctrine? Après la stupeur où le plongea nécesl . ~' sairement une transformation si subite et si intime, le premiel'" sentiment qui toucha l'âme du néophyte, ne fut-ce pas un J :'.::> s~timent de re~onnaissance et de dévouement sans b~es Eojir la vérité connue? Qui doute des succès d'un homme étudiant sous l'empireëi'u~ conviction miraculeusement formée, avec ", , (i) MCnœa Grœcor., apud, Co'l'dI', Citil.ta; oper~ Dionys., t. II." ­ (2) Vita Dionysii. - (il) Encomium' sancti DionJsii. ....:. (4) Ubisupra. .:....: (5) Dionysius Areopagita, vil' eloquentissimus, ad proranœ doctrinie Castigium provectus, in patrio Grœcarlim' disciplinarum studio pI'œcellebat cujuslibet sectœ peritissimus...- (6} Dionysius Areopagita: prœ,stabilis olim philosophus claret. -' (7) Or runeb. in Bas. Mag" no U. seqq. '~,~_ _ ,.'" " ' . -"'~..........----- INSTrTUT ~ 1'" A. TVi~');i "..'..,. rn;oi ~~.It. ,;~~, 1 D _, ." .''C;.T 't· û', "".:,', ,( _....,1;., l.),~~ " 11 ._~~ .....:- .~., r.:; '.":­
  • 12. I:HRODUCTlON IX toule la fécondité~_I!_esprit cultivé et mûr, et avec toute' la ch~d'üïi i!I!"!Q..Ilt:'JI.uiJ;9mm. e!':ce ? De plus, comme l'insinuent" 1ses biographes (i), saint DenY~!3~o21_~e~~..que le seigneur Jlpr~et aux chrétiens de-COtïS'I~ te_m~s (2), ce qui échut si large-­ J c ~ ment aux chrétiens des premiers sIècles, les souffrances et la f persécution; il lui fallut briser les liens d'amitié, de famille, de rëi1gion;ël ces déchirements ne s'opèrent que parmi les raille­ ries, les reproches et la douleur. Mais à cha ue humiliation de J1 noyoe_espri.t, corre~ond un rayon delumière Ivme; caque C:=­ froIssement de notre cœur, une étmcelle de chanté; à c~e de nos larmes, une gloire. Il est d~nc permis de. penser à ceux qui ont la foi, que Dieu changea les tribulations de notre saint en des trésors de science sacrée. Enhn, salllt Denys lut m'ITié .<j~ 1 à Ta doctrine chrétienne par le sublime Apôtre dont il élait ( . ­ ~ devenuluc.onql1ête : c'est ce ~~me lui-même (3) ; c'est ce qu'attestent unanimement les diverses autorités déjà citées, les <: (( ménologes, les biographes, les. historiens ecclésiastiques. Si donc J 1 J 1'011 se rappelle que saint Paul, au rapport de l'antiquité, prenait sur ses auditeurs un magique ascendant: si l'on se rappelle la- haute théologie dont il a confié le secret à ses épîtres, on avouera que le disciple d'un tel maHre dut faire des progrès rapides, et, pour employer un mot de saint Ckrysostome (4-), què"'le ~'E'­ r~~son de ceJ.J!igll} dut ~~dre v~ les ch~~s di Yines u'i.!Dagni. 1 flqu~essor.(·Aussi est-il dit qu'il se di§tingua par sa scie_nc~il..!!-lant, que Ear sa vertu, et qu'il fut choisi pour évêqu~ villel _ n~~e: Dionysius COl'inthiomm Episcopus... indicat qUOmOdO) c­ Dionysius Al'eopagUa ab apostolo Paulo ad (Idem, secundùm ea qUiIJ ) in actis sunt scripta, conversus, primus Atheniensis parœciiIJ episco­ palum suscepit (5) • . Philosophe~dis~ngué, pieux et savant évêque, appelé àjustifier _. -- - les dogmes du christianisme devant les nombreux.sectateurs ­ de - ----;- , .(l) Âpud i. Ha.loi~, éap. Ill. - (2) J~n .• l5, 20•. -CLWinrr~ d~ <~ . N'" On'. nominibus, ca.p. 2, 3, , et 1. - (4) De Saeerd" lib. IV.":" (5) ~uleb., Hist. Eeel., lib. IV, 23: et lib. Ill, cap. 5: cr. am; Hist. Ecel~ ~ -. -. . N~. ' '1": " ~P2:-~~
  • 13. ,....x l~TIIODUC'Î'IO~ Platon, d'Aristote et de Zénon, saint Denys aborda sans doute re~--lùs hautes quesii;~;Ui tourmentaient la hilosophie et tJ~ -=9 leur onna une so utlOn scientifique. La direction Jusque-là imprimée à son génie et l'empire des circonstances le jetaient nécessairement dans cette voie. Si donc il a laissé quelques écrits, on devra y trouver le doùble caractère que revêtirent ses enSeiinements, letconc~tions d.u philosophe @)1a~~u ( théologien. Or il suffit de lire quelques-unes des pages qui suivent, , pour se ~onvaincre que l'auteur de ces œuvres était ~gal~l!!.ent fa~~né aux spéculations philosophjques,~ersé dans la science'L de.,.!!-x:~is!Pn. Il dis~ert~ a vec justess~et profondeur ~r_les plus incompré~ensibl~s attributs de Dieu. La création, l'origine ~~ ~ èt la nature du mal sont admirablement expliquées. La hjéI~chie , rr ~ . r1} ~ " 1 des esprits'cjles~s est présen~ée comme un rellet de la Trinité, et cO]!!Ine le type 4l;l notr~, ~gJise terrestre. Les sacrements, )MI D ," 1 '. canaux de la gràû, nous tran'smettent la charité, Ileîve--dë~f~u quljailli~ du~ne _de l'Éternel, traverse tous Tes ordres des ~hoses créées, et remonte à sa 'source, eIJ!porta~_v~r!.k.~ill­ cipe tous les c91u.!'!L<Lu~a J2l!.~4,~s. le clleste incen~ie, Les mondes naturel et surnatùrel sont décrits; leur dill'érence établi'é,1'èüfS Il rapports constatés; et, emporlêe sur les atles de la foi, la raison l de e nchit d'un vol tran lUe et assuré des ré ions I l' que ~ul re"ard n'a .amais clJ,ntem es fi en trem an. u sur­ , plus, des 'hommes qui portent un beau nom ans a science et la religion ont donné à saint n~_s un brevet authentique de philo­ J sopl!ie et de thé_ologie. Nul ciuvrape de l'antiquité eccMslastiëîue . , ne -fut si fréquemmèrit traduit ou c,ommenté que les écrits de "notre Xrêopagde. S~-Eri~e en offrit une 'Version latme aux t:'rançais du temps de Charles-le-Chauve. Le moyen âge en fit ses N~ ) déliëes,' èt Hs ,con. 'rent l'estime d'es' plùsrenom!Dis cteurs, '~ 1 I.!upues de Samt-Vlc!pr, AIÈ~r - ,e~ ran, exan re de' H~lès,. - saint Thomas. Marsile Fiein, que la renaissance appelait l'âme)} ,. ~'I'd~~1 enrichit de,no~~is.~t~',p'li!~lêurs,_dis~e _ sàil~Js. Enfin B~et leur emprunte'J;Jarfeis ces puissantes • . idées, par lesquelles son génie élargit et iI1~m:Î1i'e ·1~s·queStions. 11, (-;<..; "'.:: 1.) o.."4J' ~~ ?lltt'l' c.. r t";,. .--.ll. L ~.L,'3 t~):. J...»...l..., .. " .• ~'.1_. -', .... '
  • 14. A,r INTRODUCTlO~ Xl Puisqu'il a été prouvé d'un côté que saint Denys l'Aréopagite /:1 l~ru,t l"ersé da,n,'s la science de l~ilosophie et du hristianisme, ~ et que .d'autre part, s~es rappellent à la fois I~~ehè:,( et le docteur lde l'!t~lise, on doit condure qu'ils ont ce signe. iDt~iDsêqu; d'authenticité que nous avons indiqué en premier.' lieu. n est uai, la con~or#ri~e'que il~us venons. de signlller7G.. ~ n'établit pas une pa:fmte cer~ltude. Mals,~~uestlOn ne co~- o<e.. p()rtant poi~t une demonstratIon mat~ématIque, on ne sau~alt ~ , ( l'exiger de nous; tout ce qu'on peut attendre, c'est que notre )'" h~ ~0. opinion soit marquée au coin de la vraisemblance et même de ê<.~ e.),' ~ ( la probabilité. Or, nous croyons que le lecteur la jugera telle.. --'­ Ensuite, quoiqu'un faussaire donne sans doute à ses œuvres un semblant de légitimité;il ne faut pourtant pas traiter une œuvreJ~ comme supposée, par cela seul qu'elle a infiniment l'air d'être authentique;~Si vous trouviez une charmante toile, au coloris gracieux, aux lignes harmonieuses et pures, où une Vierge serrât contre son cœur de. mère un enfant qui sourit comme un Dieu, ne feriez-vous pas acte de raison et de science, en· 1 nommant Raphaël d'Urbin, lors même qu~on vous dirait que le nom du peintre n'a été peut-être inscrit au bas de la merveille que par une main frauduleuse? Chacun pourra maintenant apprécier la valeur des objections présentées par les, v~rsaires, relativement au point que nous- t . venons d'établir. 'rasmè"}ecourt aux expédients pour faire voir ~~ que saint Ilenys n'était pas membre de l'Aréopage. Le même' grasme e(Laurent Va~essay,ent de railler agréablement ceux qui croiraient qUe~è'auvre Aréopagite pouvait être autre. ,chose qu'un idiot. culte jure sa foi de calviniste qu'il n'y a pas l'o:bre de tMologie ans les œmTes de notre écrivain, a~u _ fJt'l , qlJ,.!l ose parler des, .an€ie~ plus explicitement que les autres ( ­ doctears de l'Egli~~ Erifin~,une nuée de critiques plus ou m6ins, obscurs, ' . ";.' , ._ " . r- " Et vet~rèm in limo ranœ cecin~re' querelam, ': ( trouvent • plaisant qu'il cite- des témoi"na"es dont il n'y' a pas • 0 0 "vestige 8.lIIeurs; l,""
  • 15. "a..... ~;~ ~ 1e<--t: ~ v" 1..» rI' ~<..e.s ,.....ft ~~ v6~t;.' 1 XlI INTlODUCTION -'--­ ~ . , Un mot de réponse il chacun de ces aristarques, Selon ~ le mot de saint Luc, &pEOitocy(rtl~, signifierait DOnon point membre de l'Aréopage, mais bien citoyen du quartier de ', • <l 1q'iîi Mars, &plO~ 1tciyo~. Vraiment on était en droit d'attendre d'Érasme autre chose que cette lourde espièglerie, Le spirituel littérate'ur recevait de tous les monarques de son temps des pe'nsions ou des éloges, et que la gravité papale daigna honorer souvent d'un sourire de félicitation, n'aurait pas dû abuser de sa répu­ tation, ou, si l'on Ilime mieuX, de- sa science~lléniste, pour iffiilginerun ar umentqui a le double malheur d'être une fausseté et de sen Ir a pé agogle. a ord le mot 'Irliyo~ des recs n'est air pts et ne peut être synonyme du pagus OÜ vicus des Latins; les meilleurs lexicographes assignent aux deux mots une étymo­ logie, une quantité et une signJficatiQn di~rerites-(i).-D·ailleurs, ! la rue qu'habitait le néophyte Denys importe peu il l'édification des fidèles, et il est probable que saint Luc ne tint ni il savoir, ni à dire une semblable particularité. Enfin le contexte du récit des Actes (chap. XVIl)aPP..ell.e.u!1.~.. i!!!~.!l~rétation; et de fait, il n'y a aucun père,~~J.'§;lis~ni ~~ commentateur <{ui --) Il n'ait pensé que l'expression~ritiglée_ désigne un membre de __:::» l'A~age. O~, nous' aimons mieux suiyr.e_JaJ.çg~l~im~~~sê fJ'] --::. 1des écrivains catholiques que ce batave indécis dont on n'a 'pu =~ JI constater précisément la physionomie religieuse, ~ Érasme et r;aurent l.ya!!.e, s~im~~x conte~o!,ain, affirmentque, touta:reopagite qu'on le suppose, saint Denys ne connaissait nullementla philosophie. Sans doute on pouvait faire partie de l'Aréopage, on peut même s'appeler Laurent Valle ;. ( sans être éminent philosophe. Mais il faut avouer aussi que le , titre§aréop,agite n:~mpl~g_~.P..ll:.s ~éci-~~iremenU'idiotisme. L.·Antiquit~tou.~ entière adm~~of~.Ë~; c~n. ,dit què ri:D ~lest.1!Jqs -constant, ferme.,.e.t séYè«....q~opagej et ailretîrs, 1"-" ,[ que tAré.Qpage eslla pro,vidence.. t!'Athènes, comme Dieu est la, providence de l'univ.ers: Negare hune lIïundum irov'iden;,id "égi, - . ---- -. ..... '. . (t) Robert: Stephan., thesaur. ling. lat. verbo Areopag., ' : .
  • 16. .., i-~ VI....G~~ ~ S ., INTlODUCTION XIIl idem est ac si quis dicat Athenas sille Areopagitis "egï consilio (i). Si donc des conject ures grandem ent probables faisaient conclure . que ~rés~aent de ce tr~_~a:l ~~é laissa quelques écrits emprelDts es d?ctrlDes ph~l?sophi~ues de son te~ps, faudra!t­ il ( crier de suite a la SupposItion, et IDvoquer son titre de magis­ trat comme une fin de non-rec evoir? Cela'ne semble pas logique; et même après le~ critique s de la renaissance, on peut ~.p s absurdi té que samt Denys ne ~1~J_pas étr~nlier à l~ilülo~phle. J ~ _~.-!."inistre....p1:ote~tant ~s'est livré à des recherc J multipliées, je ne dis pas consciencieuses, sur la question hes . qui nous occupe. Or il a découv ert Labor iinprobus Olunia L.... que saint P~ul, déclara nt ineffables les choses qu'il avait ~ntre- ) vues (2), voulait .pi1~is~m.eïlt- parler .de la' hiérarch ie céleste, dont saint Denys trahit le secret dans ses livres, Ce_Sculletavait une lat:ge manière d'Interp réter les tc..!'ll,.l!X:~s. Il a déèOiiVert que 1 j:.c./A~ saint. Irénée Breres. lib. II ca • LV) condamne comme IDsensés , t.ous ces istoriens du royaum e des anges. Ni à l'endroi t cité par Jefldèle dépOSitaire de la foi réformée, ni même ailleurs, le ( saint évêque des Gaules ne dit rien de semblable à ce qu'on lui fait dire. Pour être imparti al, j'avoue rai que saint Irénée flétrit de son blâme et réfute ~ion qui admetta it deux dieux, et les V~iens qui faisaien t de la divinité je ne sais quel monstr ueux assemblage de trente .Éones, de noms et de proprié tés di verse~; ~ ce qui prouve clairem ent, comme chacun voit, qu'un papiste 'du (~ pren;liex;,.siècle ne pouvait rien nous a~prendre touchan t les . esprits. Au fond, ScuUet lie manqua it pas de sens commun réforme ni dis cnse d'a' outer foi aux tradi tions, peut. dispen&er (- pur,s :..a) tf llU même titre de citer. exactem ent es t mOlgnag es écrits. fi a Il (J décQùTert enfin, ce qui pour cette fois est véritable, que ~t Aultustin éprouve quelque, embarr as il définir cette que,stiQn de . '. . . . .. . " .. .. (t) Lib. l, ad Atlie. Epist. 2; de Nat. Deor., Iib~ n, nO 40. - (2) Il; Cor., 12, ". ...:.. :. . . _. '.(, .
  • 17. 1". Ik.• Il-t XIV I~HOD.lJc:1.10~ ,.' . la hiérar.ch.ie ~~élique (f), et que saint Grégoire (2) et saint Uewi!rd (3) ne cherchent point àcIasser, d'après la doctrine de f saint Denys,les rangs de l'armée céleste~ Un catliolique con­ .N!] 01>0 v .. Q =èl cIuerait de là que l'enseigneuient des docteurs en cette rencontre ne se présente pas comme fondant un dogme de foi; c'est effectivement ce qui ressort de leurs écrits, et ce qu'on pp,ut constater en interrogeant les théologiens, Petau par exemple (4). . MaiS le pasteur calviniste trouve que, tou;I;s Péres ayant usé ·N CI .~ J de ~tte libe~Jé d'QI!ini.QJ.I:~Église laissetouchal!!.l~ e0.i nts non .décidés, saint Denys dut être excepté de la loi universelle, et ne put dire son sentiment. C'esfjuste encore une foiS :pour­ quoi ~ultey qui mutile les écrits des Pères, et explique les 1 saintes fë1fres_au bénéfice ~e ses préjugés, serait-fI tenu de res­ pecter la logique? . Enfin on a voulu ériger en preuves intrinsèques de supposition les extraits que notre auteur emprunte à saint narth~lemi et aux personnages Hiérothée et Justus, et la diversité d'opinions qu'il attribue à quelques-ùns· de ses contemporains touchant un même texte ou un m·ème fait. Car, d'une part, qui est-ce qui a ~ ~ entendu parler des IÏ'res de saint Barthélemi, de Hiérothée et de Justus? Et de l'autre, comment croire qu'on ait pu se ·livrer; dès les temps apostoliques, à une telle variété d'interprétations? Mais d'abord est-ce qu'on ne peut pas, est-ce qu'on ne doit pas J ) admettre· que n~a'~ÏÏS perdu ïofiilt:~~ule-demonu­ ~ents de rantiquité_ch..r!~ienne? Plusieurs Pères et plusieurs théologiens, qui ont traité les questions d'herméneutique sacrée, ~ n'flvouent;'ils pas que certains écrits, même in§.p.irés, ont disparu J'l saris laisserJ;lw~~ (5)? Serait·il donc si étonnant que, chez des hommes ,en grande partie illettrés, à une époJIY.!LQJU1.J!'.y-avait W derâres et difficiles moyen.Lfueproduire les œuyr~s litté: ~ ... .... : (t) Eit.Q..~i~d Laurent., cap, 58. - (2) Hornil. 34, in Emng. ..;.. (a) .Sermo t9, in cantiq. - (4) De Angelis. - (5) Athanas. Synopsis. ­ C1irYs05t.,h. 9 ili:11a:tf.,:et lilibi. - lkllarm.,î ~v., lib. IV. - .......... . ---­ Serar., in Prolog. Dib!. - Bonfrer., Prolog. in Script., cap; 6. . .-. '
  • 18. I~ IHnODUCTIO~ XV raires, parmi les Alarmes et le5~1&ultés d'une vie incess~~- rient agitée, on ait fini par ne l'lus entendre parler d'un livre de [ Iherollïéeou de Justus, et d'une épître de saint Barthélemi? Ou bien muIez-vous dire que les générations antérieures doivent à celles qui les sui vront, le catalogue et l'aualys~ des productions que, de plein bTé ou forcément, elles laissent aller à l'oubli'! Ensuite n'est-il pas certain qu'on peut trouver plusie.urs raisons J'un même rite; qu'un même texte et un même fait sont passibles ( d'interprétations multiples? Les dons de l'·Esprit-Saint ne sont- ils pas infiniment variés, soit dans leurs espèces, soit ,?ans leurs degrés d'intensité? ~e lit-on pas dans saint Paul qu~ les élans i spontanés d'une âme pieuse doi vent être accueillis, quand ils con- tribuent à l'édification des fidèles"( i)? Donc, dans les limites de l l'orthodoxie et. de la piété, le pre~ siècle,_comme celui-ci, ~eux <t!!e .çelu!::ci, a_J~~_pré_sentër diver~~s _e~pl~lI.tï'ons des mèmell choses. Et puisque ce fait est pos.sible, les livres qui a~ent qu'il s'est un jour accompli, et que plusieurs hommes ont trouvé dans un même événement plus d'une 'instruc-) , tion cachée, ne méritent pas pour cette seule raison d'être dépouillés de leur réputation d'authenticité. .. Évidemment, les apparences jusqu'ici sont pour nous; et il semble difficile de nier que notre proposition n'ait été prouvée nt au premier chef. Venons au second.. ~Le style des écrits que nous examinons, aussi bien que le fond des choses, r~P..lielle les études e.LJa....)w.siJion d'ailleurs Cl..Q!!!lue.s...de-sainlILe.Il ys. .. ; Le style, forme sensible de l'idée, porte l'empreinte du carac- ~e personnel, et des études antérieuresOë l'Iiomme-qûi parle ou qui écrit;.il le façonne à la ressemblance; et, si j'osais le dire,. à la taille des pensées qu'il e.xprime et revêt; il subit l'in- . nUence de l'école et du temps auxquels un auteur appartient. . C~ à ~us les peuplès, à toutes les époques~~<:>us les_.!l~s, l)·écho.!.LI1.!l~_uM. 6gale. part dans le_P!1trimome de Iuéri!§/ni • ", •. :••• :1. ) •. ,.' ". ;.. . • '~':, ••'(~'• • . l'A . :1 • •, " .' '1 """~., . , . . • '. . 1 .. :. • 1 ~r. .' . '1 . ": '.~
  • 19. ,'-'­ 1 hl. INTRODUCTION lHle égale justesse de sentiment dans l'appréciation du beau, ni un égal génie pour le reproduire. Chaque siècle, chaque homme ( a sa physionomie littéraire. Cette diversité prodigieuse semble-' rait, au premier coup d'œil, rendre parfaitement arbitraire le: classement chronologique d'un livre, d'après les seules données que fournissent ~e, et, comme on dit en peinture, !.e-l9ire d'un auteur. Toutefois, si l'on observe que les phases subies par un même idiome sont en général bien tranchées, et qu'il est réellement impossible qu'une génération s'applique d'une part à .renier ses idées, ses sentiments, son caractère propres, et de l'autre, à dérober aux générations antérieures le secret de leur littérature, et à ne çréer que des pastiches; on avouera que la l ~o~!De artistique d'un monul!lent littéraire est l1n~ asse:t s.ûx:e indication de sa date, et qu'un ouvrage porte, dans le style don t il eseécrit, comme un extrait de naissance. Or, dans l'espèce, et en appliquant ces remarques aux livres dont nous recherchons l'origine, quel sera le résultat probable de nos investigations? Arriverons-nous à conclure qu'ils sont HG rQ') authentiques? Je le pense parce que lUQrme littéraire qu'ils J _~ JI affectent est précisém~.elle que pouvait pren.dre l'ouvnge ..cQ!!l.P..Q.§.~ .P1U:..ll!.lLhUosophe converti du ~remier siècle. Effecti­ • vement, et sous ce point de vue partlcülier, quelle idée laisse dans l'esprit l~-!ec~ure d~~aint D~s? EJait-il possTbiëd'~~i~e ( ainsi à l'origine du christianisme? Double question qu'on peut rés-;;udre par les considérations suivantes. Nt:, ) En lisant ces livres, on y r.eco.nnatt sans peine le p!!'i~sop!!.e . acco~.~~..!l.tJ•..!a E.el!.s!~Ju:é.~ienne le!lormul~J!!!..P.lato~~me J Il , " )J a~:ue; le néop~~ ~~2.r.ant ~~~!:.l!<!.uire l~~ntiment religieux 1-10 " donUI est ob_s_~dé; le docteur des temps primitifs se ~t Nt) ) d~ns lesentr~~es j'U!!~ 1!.I!~ inhabi!!-en~~:LLeXR!i.I!I~s, idées no~es, c~ enfi? l'écrivain d'un s~èille où}~~ût_~:étai! ri'J II pas sans pureté, ~l la hltérature sans glOire.' . . ~ Ainsi, qu'on parcoure, par exemplé, retraité des noms divins{ '" où les .questions discutées déjà par les anc.iens trouvaient natu­ rellement leur place,~ et appelaient une solution philosophique,: ---. ~, - '­
  • 20. ''!:' 1.'). INTRODUCTIO~ XVII n'est-il pas vrai que l~~t~~~ies pla!~~ciennes y apparais~t}J Ni? ramenées à l'orthodoxie, et sous le vêtement.JllLla..r-eligi.<lll...D.®­ ~elle,-lellement que, comme on ava~ Platon, que_ c'ét!!it ) Moise parla'!.U;!.ec, on po..urr<ü t dire de saint Denys ~ue c'est J Plat~parlanJ._ç@:~Ë~n? Même on doit tenir compte de cette obsenation, si l'on veut comprendre parfaitement la doctrine de notre auteur: c'est ce qu'insinuent Nicolas dÛl!.sa, saint ~s (i) et ~rsile Ficin (2). Et il Y a plus: cet air de famille1 est si prononcé, qu'on Il. voulu en faire contre saint Denyue ' '!J .1 texte d'un rl!Eroche, soit pour l'accuser de paganisme, soit pour contestef l'authenticité que nous défendons, Or, il ~~ pas ) étonnant que saint Denys eût été platonicien. Celui que les paièïïs l eux-mêmeSiiQj;}maient, pour l'élévation et la pureté de sa doc­ " trine, le dieu des philosophes (3), a bien pu entralner et ravir 'I~mes_<tu'une sa~~_et..!1ne ~~~nat~!!.es, préll~t ) ilu.shristianisme. Les anciens Pères ont Signalera-glorieuse ) analogie qui rél:pproche en quelques points la doctrine de Platon ) de celle de l'Evangile (4), et .~'!Part de 1l01L~rs sont) passés de récole du premier à la sainte discipline du "~d (5). )J ~ On peut facilement croire' que-l'âiéopagite Denys a parcouru ) les mêmes phases. Au moins c'est une manière très naturelle (i) Ad cap. 5 de Divin. nom. lect. l," " (2) ln argum. ad lib. de Divin nomin. . 1(3) Quem enim omnibus locis divinum, quem sapientissimum, quem" sanctissimum, quem Homerum philosophorum appellat (PanœtiIl8) , ~I., lib. i; lib. IV. - Epist. 15", ~ic. - Deum philosophorum Platonem. Plato ilIe deus noster. Idem, ad...Allic., lib. IV. Epist. t!i, et alibi. " . ('l ~b, lib. 1 et II, contra Gent... L~eil combattent les phi­ losophes anciens, et Platon reçoit sa part d'un blâme mérité. Touterois le platonWne leur est moins odieux que les autres sectes, et, sans lui' '1 raire aucun.emprunt, iule nomment avec éloge l le considérant c0l!!me D.9(sorte d'gM)' préparatoire 8U çhristianisU1~. C'est en ce sens qu'il. raut COqlprendre le sentiment du P. BilWs. , (5) Saint Jùstin, Clément Alex., Origène, Tertullien, Arnobe, Lactanee - saint Augustlii; et d'autres enéore;" - - ­
  • 21. ( I( ,., XVIII I~TRODUCTlO~ f' '"='> JI d'e.xpliquer la tournure platonicienne .de ses conceptions, et rien absolument ne rend cette interprétation improbable ou illégitime. ( Il y a donc ici plutôt un préjugé en notre faveur qu'une arme contre nous . ( . Qu'on lise ensuite, si l'oll veut, les passages où saint Denys traite des écritures, des apôtres, de nos mystères, de Dieu et de ( ses attributs. La pompe, l'énergie, la répétition des mots, décèlent 1 évidemment ~_!~':..!lui essaye ~e_,~?~Il~r~~~~~à des­ 1 P~?S~~~_q!!! la rempl~~ent, à des sentimell!.s quLdébord~.!!Len elle: à !ttl.aç~~<l!L~es prêtres que chante la poésie, et qui, f )~ 1 . tQ~~hés_pa.r le so~fQe divin, terribles, l'œil en feu, s'agitaient, ( s'exprimaient d'une étrange sorte, comme pour s'affranchir enfin de cette douce et indomptable possession, 1: •••..• Magnum si pcctore possit Excussisse Deum; . j OU, si l'on ~ime. mi~ux, ~ la fa~on de tous !es hommes qu'eIlYahit )I une noble msplratlOn, un samt enthousiasme. Or, n'est-ce pas. - làëé qu'orlpouvalt-;cèqu'ori dë;Rit-rètrouver dans ce néophyte? Ramené de laE!!ilosQP..hIe au christianisme, sa conscienct: tr~sai~n§_ dQuie_so!!~ le. !lotde ces s~ntiments dont l'âme =--> 1 e?-Uo1!iQ.!;lrs inonQée, à la suit~-.<!.~.E!"and~~lenn~ls ,~~n- g,ements q_~i boul~versent l'ex~!:ncè j~sg1!e dan_s~s profonde~urs ,,( '. 1intimes, et creusent un aùtre lit' à la pensée et aux affections. ~ 1 Vivemimt-remUé' iLI!..voulli. ~prim~~Je; j.oies~i ne~v~~r.}~s paroles !i~es et, hype!~pllques; sa phrase a pris une, all~re .de r- l' , ~ •. r dithyrambe, et srs fortes convictions éclatent en superlat,ifs 1 mulliplié" C.lui qui ul"'it 1. ,.I.u, d. "li' ob,,,,atioo. ,'", q~Urait jamais eu le c~r saisi pi!r une de_ ces émotio~ ~) p~§~s, qui ont besoin ae parler une autre langue que celle de la vie matérielle et posiÜve. Ainsi s'explique naturellement ~n des caractères les, PI.Us frappants .dU. style de sàint Denr 1 s, "" ,~ 1 l'enthousiasme et le ton pindarique. . -. '. . . :""On remarquera égalemep.t -des locutions i.u~ue-Iàj.l!.l.l.sit.~~s, par lesquelles le docteur chrétien s'efforce d'e rendre l~ subli­ ,~ ,. ... .1.' -- r'-~~' "t _ ''j . .~ :"" ". :" .' ' ..... --:-'- -~-;-
  • 22. 11 I~THODUCTIŒ'. . XIX mité'des enseignements évangéliques. La langue grecque se prê­ tait, il e~t vrai, à de semblables compositions de mots; mais celles qu'adopte généralement saint Denys n'avaient pas été consacrées par l'usage. Aussi ~~~~ieurs éditeurs de ses œuvr~s lui ont rendu le service d'y joindre un lexique s~.§l~; eGes pariiphrastes_e~c_ommentateurs on~~!iqué.et r,elevé.l'utilit.~ de ) son néologisfl.le; et tout le monde applaudira a la Justesse de .leur pensée. Chrétien, et emporté par la foi vers des régions que le génie de son idiome natal n'avait ni explorées, ni décrites, saint Den_~vit contraint de to~menter non pas la syntaxe, dont les règles fondamentales, toujours larges comme l'esprit humain, comportent des formules assez variées pour l'expression de toutes les pensées et de tous les sentiments, mais bien ~ ) Y~cabulaire, ~ont les terme~ n'~aieI!t pas é~é_ <:réés pour les réalités de l'ordre surnaturel. Si donc notre auteur recourt à de nombre~~ës inno~t~e langage, si; par la combinaison et l'agencement de radicaux m1lltiple.§.Jlp~d~~~esJIlots_i!!j'Jllites et e~phatig~s, c'est dans le louable dessein de ne rester que le moins possible au-dessous de la vérité, et de sa propre con vic, tion. Et il est infiniment regrettable que les idiomes modernes, tous formés sous l'influence du christianisme, n'aient pas donné des lettres de naturalité à certaines manières de dire exception­ nelles dont la théologie aurait besoin, et qu'ainsi nous soyous obli~s d'user de la liberté qu'a prise l'écrivain grec, et de faire; 1 à son imitation, les barbarismeuuivants : supl'à:divin, supl'Ii­ ~, tr~~.lu!!!ineu:J:, sur-essent~l, et d'autr~ncore. Comme chacun peut en juger,notre' opinion rend assez heureusement compte de ces étranget~~ de style que présentent parfois les œunes de saint Denys. . . - . .' • Enfin' la lecture même rapide des livres' dont il. s'agit, con-, vaincra que lafaçon d'écrire de l'auteur mérite à plusi~urs, l ~8~s_!nt.r~._l!Pplaudie,quoiqu'on puisse bien ne' pas-la. , Dommer absolument iI1'éprochable. Parmi quelques taches ,qui lIqnt comme le pl!-chet de l'époque, brillent des beautés noIIi~ breU8$S, .q~e n~aurait ' désavouées le' iiècle de. Périclès•.·,Et 1 . pas. . ,
  • 23. r l'~~­ '-~--"""1 xx INTRODUCTION: f' pourquoi nierait-on' qu'il en pût être ainsi? A..!!.!.~~,p~?j~s p~çons saint Denys, Athènes n'était pas totalemen!.. ~Jshéritée ) de_~g~t déli~at et pur que plusieurs langues ont honoré en IUi consacrant un nom propre; elle donnait encore des .leç.ons ~ d'éloquence aux grands hommes de tous les pays. Or, d'ou Vient . que notre écrivain ne les aurait pas entendues, comprises et [ pratiquées? Ensuite il lui fut p'ossible de....llil~er garis les idées l-' l.ç!lréti~~.n~une notion d,u bea,u littéraire, plus correcte ct plus il, splendide qu~,-~~~~u.vait P~ton. On conçoit dès lors com­ ment son style n'est pas sallL-lll.~lte. D'autre part, le caractère ' particulier et les forces de so.ngenie, la dire.ction antér.:.. . euremellt t· imprimée à ses études, l'influence inévitable du goût con!~o­ ( rain ont ~ l'ëInpêcher de ,!.éaliser a~c un -.~eur Ilarfait lJ.déa! q!l)! avait peut.:êtr~e~trevu. On conçoit dès lors aussi comment son' style n'est pas sanS2BIQÇhe. Donc sous ce point de ,'ue, comme sous tous les autres, notre opinion soutient l'examen de 'la critique; et il est au moins permis de la réputer vraisemblable:'" à moins toutefois qu'on ne veuille dire qu'en ~. diminuant de deux cents ans l'antiquité de ces livres, on leur trouverait encore la physionomie que nous leur voyons.' Car l' '" plusieurs monuments de récole néo-platonicienne sont à peu près de même style: ce qu'il est facile de constater par la lec­ ture des œuvres de ~lotin, de Proclus et des fragments qui nous restent d'Hérennius. Mais cette'obJéctioD, quelque force qu'on l l' _:> lui suppose, ~ouve simplement qu'à envisager sO!l~un ce~tain rapport liLforme littéraire des écrits de saint Denys, on serait obligé de leur assigner une date flottante, qui se fixe à quel point l'on veut d'une période de trois siècles. A. coup~ûr, il ne suit rJ ~ 1 pas de là q,u'ils n'aient pu être composés .Pl!r qg~que (~ont~m­ } P()Ea.in des !.~~tres : c'est pourtant ce qll'il faudrait établir. D'ailleurs, quel livr.e a P.l!-.!'u Je premièr, celui des Noms divins ~ _;) Ij ou cel1,li des Erinéa~es'fPlotin apu copl.er le n.ai saint Del1!s; ,. comme un faux saint Denys a pu copier Plotm. Or, poUr' la solution ~e ce, doute~, doit-on: croire JJ0.~l!e, ancienne qy.i , ' affirme gué Œ.roclus .emprunta à notr~ ttuteur' se~, 'pens,ées: et ..... .", ~'"
  • 24. 1 INTRODUCTiON XXI mtme ses,parQ.!es (i), OU l~ critique moderne qui présume que)~ c~ki a peut-être fait des emprunts à celui-là? Le lecteur Nf] f jllf:era lui-même. J'observerai seulement que, dans la seconde opinion même, nos livres ne seraient pas dépouillés de CJlllil X note intrinsèque d'authenticit( gue présent'::..!e .,!tyle : voilidJJ tout ce qu'ilnous suffit de conclure pour le présent. Mais ne serait-ce point une preuve· de supposition que .~ l:o..bscurité" et~ _~nificen~, d~ux caractères si m~ués du, s!m de saint D~ys/etque ne présentent millement les autres écrits de nos premiers docteurs, et en particulier des apôtres? En effet, rien 'de' simple«fet de...t~rent comme la pensée et la diction,d'Her~, de saint Ignace, de saint Polycarpe. or,~ne 1) doit.on pas rapporter à des époques diverses des œuvres de si 1 dil'erse apparen'ce! ~ , , _ ' ', D'abord en ce qui concerne l'obscurité alléguée, la remarque qu'on nous oppose est fondée sur une ignorance totale de l'antiquité, soit profane, soit ecclésiastique. Tout le monde sait tJ ù avec quelle réserve la philosophie païenne distribuait ses oracles; et qu'elle professait deux doctrines, l'une exotérique à l'usage de la foule, l'autre ésotérique, réservée aux disciples d'élite._ Clément_lfAlexaRdri~ rapporte que le pythagoricien Hipparque, 1 accusé et convaincu d'avoir trahi le secret du maitre, fut exclu de~le, et qu'on lui érigea une colonne funèbre comme à un homme mort. Chacun a rencontré, au moins une fois, dans ses lectures les logogriphes que Platon adressait à son royal adepte. Aristote dit qu'on doit revêtir d'ornements et rendre ainsi plus ' accessibles au vulgaire les choses qu'il lui importe de savoir" J ~ais l{.u'il faut dissimuler sous des locutions mystérieuses J~ çhoses .gu'il ne lui est pas permis 'Jde connaître. Tels furent du ) reste l'aveu et l'usage des poètes et des piiIïosophes. . L'~R~ise. a pratiqu~ dans les prem.ier~ siècles cette même dIsclphn!", du secret. C'était" conforme aux exempl:s et aux:, '1 enseignements du Seigneurj car il s'exprimait en ,figures, et en. ' " , - (1) Pachymeres in proœmio ad opera sancti Dionysii.. ' 1 • C =C:i"1;- :::::;U2?.z.~"- =< tooç;;oe
  • 25. 1 .1 JI 2, l~TltODlJCTIO: il " xxu paraboles (i), et il recommandait formellement à ses disciples une sage discrétion (2). Aussi les premiers apologi~~!L.A.u christianisme, Tertullien (3), Origène (4), Athénagore (5),. s11int Justin (6), Clément d'Alexandrie (7), n'ont pas cru devoir faire, à la nécessité de venger la religion, le sacrifice du silence [) prescrit, ni décourager la calomnie par-la divulgation positive des saints mystères? Il )' a plus: les paste~esPëïiPles, dans " I~rs instructions aux catéchumènes, respectaient les limites ,posées par la tradition; et'è,e..JJ!Lllor~e d]n.t~rdi!l.j~urles vérités les_plu.s_a~~stes de l'Evan..si!e, ne se levait qu'en faveur n l des initiés, comme nous l'apprennent' saint Ambroise (8), D ( saint Cyrille de Jérusalem (9), saint Basile (fO), saint Grégoire de o Nazianze (ft), saint Jean Chrysostome (12), et saint Augustin (13). Et en cela, la philosophie, et surtout l'J~glise, avaient de "raves raisons, qui subsistent en tout état de choses, et qu'on 1pourrait se rappeler utilement plus d'une fois dans la vie. !!. ) y J!.~ls .JlSPl'i!LCLUiJll<g;Jlhèment ce qu'ils ne comprennent pas; 1- lJi1 y a tels cœurs qui ne battent jamais que pour ce qui est ignoble; il )' a-tels sims que vëüsfuilè'STIre quanovouslëïïr JI parlë-;: le langage d'~~~cti~ ardenteeCprofonde. C'est ce. . qu'observent et développent les auteurs cités plus haut. C~e que compri t saint Denys, élève à la fois de la philosophie et du ( christianisme. rI pratiqua sans doute.le commandement qu'il . fait ·:à Timothée (f4), et pOUl" employer' son langage ou plutôt cehii de la Bible, il se garda d~ jeter aux pieds des pourceaux' ( la beauté des perles spirituelles. Il dut d0!1~ s.9.n8er.~muler )) -':::, sa Bensée, surtout dans un écrit que des circonstances qu'il était permis d'appréhen-der, amèneraient sous les yeux des païens. , (1) iIlatth., cap. 13 et 14, et 15 el 21. - ~larc., cap. 3 el 13. - Luc., cap. 8 et 12, et 14 el 18. - (2) ~1allh., 1, 6. - (3) Apologet., no 1. ~ ( , (4) Contl'à Celsum, lib. VI. - (5) Legatio pro chl'islianis. - (6) 1 et 2' . Apologia. - (1) 5lroll1at., lib .. I. - (8) De MJ'steriis, et alibi. - (9) Cale ­ t ches, 6-. - (10) De spirilu sando. - (H) Oralio 35· el 42•. - (12) Ho- . mil. 18, in-2 ad Cor. - (13) In Joan., Trac. 2, et alibi. - (14) Eccl. hie­ ~ l'arch., cag. !.
  • 26. 23 l:'>THODOCTIü:" XXIII il s'enveloppa d'u.!!~rité E.rémé~e, laissant au voile assez t ~ ,J'fS de transpare.W:LP...QllL1:Mification des inte!!iflences fidèles, et)l ( - a;;ëz d'épaisseur pour que les profanes ne pussent devenir indiscrets. C'est pourquoi ses livres rappellent en certains endroits ces passages énigmatiques des a!1cie~s philosophes qu~ n'imitaient pas indistinctement tous les h~me~ au banquet de leur doctrine, el cèSreflgieux discours de nos' docteurs, où la y~omme si elle craignait.Je regard irrespectueux d'un e~pril mal préparé, se réfugie avec ses splendeurs dans une sorte de ténébreux !'anctuaire. Loin donc qu'il y ait une preuve de supposition dans !.è~e obscurité mystérieuse, on doit y voir au contraire une manifeste r ( P~!!~~_.de )laut_~tiqu~é, la discipiinect"u secreiu):ant existé ' dans l'Eglise dès le principe, et même les raisons de la pratiquer étant beaucoup plus fortes pour les premiers siècles que pour ' )1 les temps postérieurs. On ne peut non plus rien inférer contre nous de la magnifi- cence du st}'le qu'emploie saint Denys. Quand même son élo- qucnce serait ornée avec'èe luxe asiatique "que lui reprochent les ) -- protestants Illyricus et Scûïtëf,quëS'ensuivrait-il'? Qll'un auteur des lemps apostoliques a manqué de goùt :. conclusion qui, dans l'espèce, est parfaitement insignifiante, et laisse intacte la ques- tion de l'authcnticité. Mais reprenons. Le blâme d'Illyricus et de Scultel est-il fondé? Non pas précisément. C'est du moins ce qu'ont pensé plusieurs hommes renommés dans l'empire des lettres: ~int Grégoire de :'a7.iall7.e dit que sainl Denys écrivit de belles elsuMimes pages (i). Pholius le nomme grand dans son style comme dans ses pensée~t si la délicatesse attique du protes- tantisme répugne au sentiment de littérateurs et de philologues que la renaissance n'a point nourris de la pureté de son lait, nous po~vons. citer C~ (3), Pic de la' )Iirandble, et de 1) Cilé par Lanssel; Disput. apolog. de sancto Dionys. -(2) Cilé par }ioEI Alexandre, Hist. Eccles:, Sœculo il>. (3) f'ingil voces novas, et composi'tiones format inusitatas mirificàs;
  • 27. XXIV INTRODUCTION Il Marsile Ficin (f), qui louent les œuvres et admirent le style dé J~ saint Denys. Ensuite de quelque épithète qu'on veuille honorer ou flétrir sa façon de s'exprimer, J'a!!.~henticité de ces livres ne s'y trouve aucunement intéressée. Un écrivain était-il dispense d"obéir à son genië particulier, parce qu'il existait au temps des apôtres, ou qu'il voulait traiter des questions de théologie? L'inspiration divine n'abolit pas le caractère des hommes qu'elle a touchés, et, sousÏe souffle-d'ëli. haùt, ilsformênt un concert et ne rendent pas un même son. Isaïe, élevé à la cour des rois, n'écrit pas comme le pâtre Amos, ni le discirl~ du pharisien Gamaliel ( comme le pubTIëaiiïMatthieu. A plus forte raison pourra-t-il se trouver dëSdillérences entre des contemporains qui ne suivent que l'impulsion de leur goût naturel: Bossuet ne parle pas comme Fénelon; qu'y a-t-il d'étonnant que saint Denys ne parle pas comme Hermas? --­ Ainsi, l'élévation, ou même, s'il y avait lieu d'employer ce . mot, l'enflure du style de saint Denys, n'autorise pas la conclu­ sion exagérée que nos adversaires médi taient d'en tirer. ,Au teste, il y a bien quelque étrange logiqu e à dire Qu'un eCpl~ïiJ.ae-ma~nîficelice.-r:es ) livre ne remonte pas au temps des apôtres, parce que le style 1 en estûE:.sur p rotéslants trouvent­ ilSdëncsi faciles à lire les Epîtres de saint Paul aux Romains et } aux Hébreux, si dénué de grandeur l'Évangile de saint 1ean, si simple et si claire l'Apocalypse? Cependant saint Pie~ce l'JI q~.J.~n ne compren<!-~s sans ,p~, fe:"ecrr,l's-ùe son frère l'Apôtre des nations (2);les CeI!U:,1Upr:ëinqalscours que s&1! et quœ unD verbo aut altero wei poterant, difTundit in plures voces admodùm sonoras et magnificas,atque congestis multis vcrbis obscurat sermonem. Cité par Lanssel, ubi supra. (1) Dionysius noster exultat passim, etrundit œnigmata, eoneinit dithyrambos. Itaque quam arduum est pl'ofundos ejus sensus intelli~ gentiâ peiletrare, tam difficiles miras verborum eompositiones ae quasi eharaclerem imitari, ae latinis prœsertim verbis exprimere. (hi Opera saneti Di~nysii,) - (2) II Epist., 3, t6. -­
  • 28. r .. :;. ; INTRODUCTIO~ ·xxv Augus~in_1.~9~~_1l~ssés_ne sel1!.bl~.~E..a~. .!o.l!~.;-à_~~~_~...i.~~!i~.es à ceuxqui veulent pénétrer les oracles de samt Jean; et des)' h'~;me; d~ foi et<rintellige~lë'ëon~tla?orielli;~inent commenté '1 l'A..E.0calypse, sans s.e flatter d e~ arOir ~Ie~ alle.mt le sens exact. ~ais aussi pourquoI ces catholiques n avalent-Ils pas confiance en l'esprit propre? - Enfin des critiques ont vçmlu voir une trace de supposition r . -n dans les expressions -;:,).r~, eniant, que saint Denys adresse à ~-~ Timothée, son collègue dans le sacerdo<?e, et v7C6.-;-::x~~ par , laquelle il désignê'la persollnali~!l_Djeu:Or, le premier terme semble déplacé dans le cas présent: car ce n'est pas ainsi qu'un én1que appelle un évêque; le second n'avait pas encore reçu, par suite q,'une longue et àP.~~_coDt~rse, sa signification défi-) nitÏl'e; ct pourtant, à la manière nette et résolue dont parle notre auteur, on pourrait croire qu'il écrivit après la querelle terminée, Mais quant au premier chef, il est difficile d'estimer jusqu'à quel point celle expression 'ltOCr, pouvait paraître singulière sous la plume de saint Den)·s. D'abord il était plus âgé que Timothée: car une de ~s le~~~~, dont l'~_iq~!!.<l.~~~perdu, ~~~s.3~~_x!_:tait au teml'.~_ de Ch~~le:-l_~~~lluve~ et que nous p~ssé~ons e.n p~rtie c= d~ns la tra~~ctlon ae Scot-Erlgène, IE.ll.:gue g~~ a:~l: •.~·~~-I clOq ans il. 1 epoque du crucifiement de Jésus-C1lrist. Ce fait peut J ., Nr;> sè'vérifIër'- d'une aufiê-façon-:"on-ïü -dans les Actes (1) qu'en '7 sorl.llnt d'Athènes, saint Paul vint à Corinthe où il trouva Aquila et l'riscille qui fuyaient de nome devant l'édit de l'empereur Claude. Or, cet édit, d'après le témoignage de Paul Orose, qui c:tc ~o8epb, a~ait ét.é. ~orté l'an de J:..:Ç_~.! (2); e~_~int .De. nys.)l c<==-­ Il était converh il la fOI ou celte année mème ou la suivante,' .. )lnli'lïn 'avàii pu de,~ffiir ~"iilbrë -düï;rë~i;'ib~-Mïdë s'an p~ys •. qu'en passant par 1~_~har&:._9).!.c_honte,comme le pres ­ ..•. :.;:::_~.:. ._--­ crivaient les lois athéniennes (3). Denys était ,. donc ho'mme fail ,.- _.- -_. __ (t) ClIp. t7 et t8. - (2) lIist., lib.- VII. cap. 6, - (3) Plutarch. iu Solon. - Item, in Periel. .:.
  • 29. 3 T , XXVI I:'iTHüDUCnü:'i quand saint Paul le rencontra dans l'aréopage: aussi les aute!!!,s esümen,_Lqu'il~_'i!).t .chréti.e.n Vers l'âge dë ~ns, softfan de ) J.-C .. 52 : ce qui en eITet lui donnerait vingI=quatre ou vingt-cinq ans à l'époque de la mort du Sauveur. Or, en l'an 64, saint Paul écrivait à Timothée ces paroles : Nemo adolescentiam· tuam contemnat (:1). DQ..Il1:_quan.<lIiU1Qthée_~tait jeune homme encorej ( sai.!1t DenIs a.vait .~~~ins ciE.quante-ci~g_ans. Or, cette supériorité d'âge pouvait-elle lui permettre l'expres­ sion qu'on lui reproche ?En cas d'affirmative, l'objection qu'on voulait nous faire est. nulle.; en cas de négative, on aurait prouvé qu'il ne s'es~ pas tenu dans les strictes limites de la bienséance alors reçue. Mais comme unlivre ne doit pas être nommé authen­ tique, par cela seul que les lois de la politesse y sont observées, ( de même il ne peut être réputé apocryphe, par cela seul qu'elles y seraient enfreintes.. . . Ensuite est-il vrai que le terme critiqué impliquât toujours ( l'idée de protection et de supériorité que nous y attachons - '1. ~ujol:1rd'hui ? :Xous ne le croyons pas: car >- dans la primili..ve Eg~s;., . ~~L....... __ ~!~.:.étiens étaient ae.,pelés enfan~s, à raison de les }j " l'ingen!1ité et de la douce.ur de leurs mœurs; et pour la même . ( l'DISon, îeQVêguëse(les autres ministres de l'autel recevaient ~ I~Jitre d~enfaQts sacrés: ~o:nb; lzpèt.Lëp;être Clément d'AIëXan­ drie dit à tous les fidèles et conséquemment aux évêques: 0 enfants, notre maître estsemblabl.e à Dieu son. Père (2)! Etc'est ( ainsi que parle le Seigneur lui-même; car il demand~ue nous soyons des enfants(3), etilnomme enfants sesji~ljû.~~J;Mr.i!!.J?)1 Or, pourqïi.O'iSiifnt Denys aurait-il méconnu ou dédaigné ce ID'ofond et pieux langage? ' . . . . ~ ~iw.liëi.i,-I'apparition dl{~7t6G~O'SJtans les œuvres ..Y de saint Denys. semble au premier coup d'œil créer pour notre opinion une difficulté d'autant plus ·grave, qu'elle' se recommande de l'érudition d'un homme;distingué, leJ:. .Nm:!n. Il s'est plu à (i) 1 Epist. ad Tirnoth., 4, i2...... (2) Predag., lib. l, cap. 2. - (3) S. Luc., iS, n. - (4) Joan., 2i, 5.' ...~J1tJd ...S L . ", ... Jf.~ '-.
  • 30. .(1 i~TRO))lJCTIO~ :tXVII rélayer 'de citations nombreuses; et, du 'haut de ces textes amon- cel{~s, €!....§..9.JlsJr'Lpmte.ction d'un nom glorieux, I.:..CÙljection a r..qjr de hraver toute critique ultériel!!'e (i), Cependant il est permis dê discuter lës ralsonsâilégiié-es par le savant Qratorien.Il est ~ hie~ai HU·ùJ1P.og:ue ~~us plaçons saint Den~ l'expre,ssion) dont il ~'a;!it n'avait pas e~3~ç~jL§.ull'rag~JL,.l'Efilise e,lItière une sorte de consécration; il est vrai aussi qu'elle ne fut ) ;;;TèiilleiIemënt âècreditée et n'entra dans le langage technique Je la théologie qu'en' conséquence du concile d'Alexandrie, J célébré en 362 par les soins de saint Athanase. Né~ins ce n~pas_ILq,l-':"~paraîtp..9!!.r:.l.lLprem!1_~ois; et, pour ~re <- pas d'un fréquent usage chez les auteurs ecclésiastiques, elle ne laissait pas d'ètre connue et employée. Car le concile de :'icée, sans vouloir alors fixer définitivement le sens de ce terme, s'en était 'servi pour dé'signer la~ers2.nnalité, comme le démontre ~ailit Basile (2). Quelque, temps aüparavant, le prédécesseur d'Athanase, Alexandre, adressait à l'évêque de Constantinople, SOli homonyme, une lettre qui nous a été conservée par Théo- 'doret, et où il emploie le même mot pour exprimer la mt~me 1 pensée que notre auteur (3). De plus, dès l'an ~60, saint ~ys 1d'Alexandri~,~~ ég~Lel!!e_I!..L quJl..Y..L ~n Dieu plus~s by',postases.(4). On pourrait ajouter que ce mot d'hypostases se ~ Il trouve dll~'(E'lylaire grec_de l'éJ.lî.!rUl!~ Hébreux, X:;Pa.x't-rI ? l't''i)~ ':'1rO~,::i~tw" que la Vulgate rend, il est vrai, par 'subs- lance (5), I!!ais q~e des anciens trJl.d.Yis.aienLpar.:...personne (6). ll'n~lleurs, il ~en admettre que q~elgu''!.!!......~~~!~i!.J..e remler de ce terme, et lui donna la valeur qui lui est restée. 1/<;0- /J'] I)o~rquoi "eut-on ~u~ le phi!os!:>.p!le Dens_s...n'ait p.u.l.e connaître <_ -.f'j eU.e.mploS_lll: aussI bien que tout autre, même avàilt tout autre? J Appa.remment ~s ~~lre~avaient exactement ie ~y;;tè~'un ~-..----.- ._--:---- (I) De Ordi~at., part. II, cap. ,6, - (2fE'pi~t: 125, apud collect. select. J>atrum, t. XL VI. - (3) Ad Ale:t: Cr. apud collect. Patrum, t. xvnr: _ (') APlld collect, concilior. Labbœi. LI. - (5) Epist. ad Hrebr., cap. l, 3. - (6)~, Epist. 38, apud collee!.. Patrum, t. XLV.
  • 31. 4~ XXI'1I1 I:TIODUCTlO~ Dieu en trois personnes; apparemment encore, ils l'ont fidële­ ment transmlSàîëUrs disciples: pourquoi ceux-ci, à leur tour, n'auraient-ils pas exprimé al'ec justesse ce qui leur avait été ( expliqué avec précision, ce qu'ils croyaient avec amour? Et '1 -==> parce qu~~ain~p~E!Js ne tint réellementy.uc'!~.9Jllp!ed'I.!ne trfj - . p-2lémique qui n'était pas née, comment peut-op. lui faire un _ » ~PEoëh-ëd;éméÜrë en toute tranquTImrd'â~e une expressîon I~ do.nU.e_s.e.n~".n:était point coIilisté? Au reste, je ne voudrais pas dire, dans toute la rigueur du mot, ~ que les écrits de saint Denys nous soient venus sans la plus légère altération. D'abord, et indépendamment de toute mauvaise foi, ~-!e reprojuct~n de~JivJ:'es à ce~te ~p~q!.l~ r~ndait . r 1 mor~k~ iné_vitables ~Ilelq~~s ?missl?~_o~ chaIlgements: ;J, --'). 'ainSi, Corderius, un des meilleurs éditeurs de saint Denys, a signalé (~~ntu:...arlé!.nJ~5_eQviJ'.on dslllsÈs di~~1!121~res diJIér.enls._q.u'iLaYaiLso.us.. ~~eux. Ensuite, le sentiment de notre auteur commandait le respect, soit ù raison de son anti­ quité présumée, soit à cause de l'élévation de ses doctrines :·...la ;.~1) ./ fraude étai! donc_~ile."Une obscuri~~J~~O.fon.de._.<J. ..vait. envelop'pé s.~uYr_e§..dèsIQrigine ~JA.frn!!dJL~ta.~!-![Q!l~_JIl.çi}eJ;ll~l1!.~.~é ­ cu table. On conçoit donc que, dans l'intérêt de l'erreur, ou même . de la vérité, des homme.!?.aÜmt..Jlu méditer la falsification de ;../, ---:.:;> J( ç_~o.!!.uments, et y faire réeIle;;~;t queiquëScoUllêsTnle"r ­ polations. ( Mais, iode ce que la chose est possible, on ne doit pas se hf/ter de conclure qu'elle existe; et 2°, d'une altération. partielle à une supposition totale, il y a tout un monde qu'on ne renverse ( pas d'un trait de plume, C'est pourquoi iI~lli!LP.rouvé~t J?~n~ettoIlspa~, qu'on ne pujsse faîre_!~n:!2nte!:..j~u·ù -''':> ) sjillLJ)~ny.s_J)nJtodllctioI) dU_ffi.o.L4y,.postase dans le la!lgage 1 théologique. Ainsi, et pour résumer ce qui a été dit sur le style de saint Denys, ni les expressions qu'on allègue, ni quelques traits d'un goîit plus ou moins pur, ne détruisent les induction.s légitimes ue nous il."-.QIl.sJondée.Jl surJ!l caractère g~ae ~ll rnQ,!!:iè!"ll ~~;::"':'~~;:;:.~.-:-
  • 32. ~9 ['iTHODUCTIO:" CX~IX) -------­ ~re; et, de la sorte, une probabilité nouvelle confirme notre !'entiment. 30 L'auleur rappelle ~.-par..LSIlÙl...&.P_r..i,s_e,3~,,~,!lS évén~!p&ntg co.u..l:,çmporains;i1:::-0te)~s.}.!~~.!!1.e~~e_So!L~_o_gue et les relations iJ ,fI? qui l'attachaient"à eux, tellement que ces ind~c~tions sont "en j" c==:: - conformité parfaite avec ce que nous savons d ailleurs de samt , Denys l'Aréopagite. Ainsi il se nomme disciple, d.e_ ~?-!n~. P.aul (i): ce' qui est faci­ ) lement admissible, d'après ce qu'on lit dans les Actes des Apôtres (2). Il 0È.~~r!~!_~,~t:::i} (3), l'éclipse de soleil qui eut lien ) à la mort du Sauveur: phénomène miraculeux dont nous c::­ lroü~;;;ilsTàÏlreû-Vëdilnsles Évangiles (4), dans Phlégon, cité par - N'] Eu~èbe (5), dans Eusèbe lui-même (6), et dans l'historien Thallus, .:..-. cité par Jules Africain Pl. Il assist~ au trépas de la Vi.~E~_ Marie <....­ llyeC Pierre, Jacques, frère du Seigneur, et Hiérolhée, son maître après saint Paul (8): ce qu'aucun fait ni aucun témoignage ne contredit. Il mentionne l'hospitalité qU]..tro.Y.Y.~. ~.~~..c.ffi!lS (9), I} C le m~e q!!i"~.s.L~~_p.~.!..X~~~!O). Il rappelle que ll.mothée)J rerut avec lui les leçons de saint Paul (1i)1; et que c'est à la ) prière de c.!!t,!mi_qu'il composa les deu;Jtv_r~s .de ta hLtké!rcfiIe eccŒ~jasÙqu~des........!!()~~_ divi~s' ïT2). Or, le premier fait a quelque rapport ayec ce que le.!.!~s inspirés nous apprennent de Timothée; et, e~..s..~, le second est parfaitement croyable. Il éc~it disc~~~~~~~. au exilé_ dans Pathmos (i 3), ,Tite') )' ~)'J Ii~ Il étt.!~_~ de saint Paul ln), à.Polycarpe, évêque de Smyrne (i~à 1 "'~' dont il est question'Qarlsplüsieurs endroits des saintes lettres (i6), tous personnages évidemment contemporains. Les (Il ~~ ~~t"in.. ~ml!l..:.~2. -: (2) Act., cap. i7 et i8. -:..ill..fuiliL ~ ~ 1 1, ad lolycarp. - (4) ~Ialth., 21, 4;>. - Marc., i5, 23. - Luc., 23, 44. c::- . '? - (5) Chrono ad ann. Domini 33. - (6) Ibidem. _ (1) Julii Arric, A,'J chronog.-":(8)De-D!viI!,_~~m.t.~ 2:-- (9) Epist., 3,6. - (iOflI, ' ad TImotb., 4, i3. ~ (i i) D_e Divin. nOq)".J....ç~4. - {i2) Ibid., cap. 2. _ (i3) Eplst., iD. _(14) Epist.,.9. ;.... (i5) Epist., 1. _ (i6) Aç.!.:, Apost., t~9_d.!.~nn. , .. ; '; . ' ' .