"The self-evidencing reason of Love..."
Quod hodie non aliud quam suisona ratio amoris instaurabit, quia lapsi sunt (Em. Swedenborg, Canons of the New Church, 1769, n°1... Divine Love and Wisdom, 1763, n°1).
Aujourd'hui, il n'y a que l'Amour métaphysique, et la Raison dialectique qui lui est propre, qui soit en mesure de restaurer, ou de réinstaurer l'Eglise (de par l'irrésistibilité de son évidence même), car l'Ame de l'homme, et sa nature, ont déchu... /
Par delà deux siècles et demi de crise française et européenne, Armée de Marie (2015), et théologie de Swedenborg (1769), s'appellent et se répondent en une même signification (Ap.12 : 14).
[... "Charité", et "Foi", ont perdu leur connotation "Métaphysique", pour devenir "ecclésiastique"...
... "Bien" (bienveillance, miséricorde), et "Vrai" (vérité, doctrine), ont perdu leur connotation Métaphysique, pour devenir "morale"... ont perdu leur Réalité substantielle, pour devenir objectivation, nécessité et contrainte...]
Triomphe de l'Eglise... sur l'hérésie de l'Abbé OEGGER, vicaire de la Cathédr...
Raoul-AUCLAIR-Préface-à-VIE-d'AMOUR-1979
1.
2. 1
PREFACE
L'immense somme de Vie d'Amour, dont quinze volumes
sont écrits, constitue un témoignage mystique d'une grande
nouveauté dans l'Eglise. Aussi bien, Dieu dispensant ses
grâces, mais aussi renouvelant ses exigences, les a-t-il sans
(cesse variées selon l'opportunit.é des temps. Et q~c
) nierait ~ue. notre temps.ne soit.le e!.u.s den~, le PlIs M
Î e)}.1ÛtQrÔmalre, le plus tra,glgllem~iit,.gr..a':ldlQse~~nt /. ,
t Wistojre ga~ la mémoire? Seuls l'accoutumance et le
manque de recul nous empêchent d'en mesurer l'affreuse
. dimension. Nulle époque n'est allée aussi loin dans le crime et
l'iniquité, nulle ne fut à ce point sous l'emprise du Prince de ce
monde; il fallait bien, eu égard à de tels dangers, que le Ciel
intervînt avec une force toute particulière. Et l'on constàteen
effet, en maints domaines ou quartiers de la vie spirituelle,
surnaturelle ou mystique, combien notre époque est riche de
ces hommes et de ces femmes en qui paraissent avoir été
l poussées à l'extrême des vertus et des grâces qui furent celles
des plus grands saints de jadis. La conspiration du silence 0!1
, le poison de la médisance ne suppriment point poûr autant
raide mdispensable qu'ils apportent à l'Eglise. Et quand
donc le Corps_IDystigue, aujourd'hui si déprimé et presque
exsangue, eut-il jamais un si pressant besoin, dans l'économie
surnaturelle de la Communiotides saints, de l'apport des
mérites si chèrement acquis par les confesseurs de la foi et les
héros du sacrifice?
Pour prendre un exemple, connu de tous, et dans le seul
aspect de la Compassion, si propre à ce temps de la Passion
du Corps mystique - car, là où passa la Tête, en Jésus,
passeront aussi les membres, en l'Eglise - vit-on, dans les
siècles passés, "compatissant" plus parfait qu~ Padre Pio'.
3. - -
VIE D'AMOUR10
Et ce prêtre - ce premier prêtre configuré - n'est pas le
seul qui se soit offert à souffrir de la sorte en ces jours de la
nécessité des souffrances consenties. Quand le voile des
ténèbres se déchirera, quand ce qui est caché sera révélé et que
ce qui est tenu secret sera proclamé, c'est alors que l'on verra
combien de saints contemporains ont soutenu l'édifice du
monde et l'ont retenu de s'écrouler.
Mais, en même temps qu'une sorte de perfection dans ce
qui était déjà si élevé en tant de saints, notre époque si
particulière offre des manières de sainteté qui hii sont propres
et tout à fait adaptées au maintien de son' é<Lu!libr:~_gl.rna.1yx.el.
J'oserais presque dire que l'un des aspects de cette forme
nouvelle de sanctification réside dans la banalité. Non plus
(ou si peu désormais) de ces vies îiïâ:cérées dans les cloîtres, de
ces retraites préservées contre les murs desquelles venait
battre et mourir l'assaut du monde, mais l'engagement, mais
l'enfouissement dans le tumulte d'une multitude qui ne
wnnaît plus Dieu et souvent le mauairEt qui, bien sûr, ne
pourra que haïr et honnir celui - ou celle - qui porte le
témoignage de Dieu dans l'uni~.r~elle négation ou, pire, la
perfide déris~on. Pardonnera-t-on à qui donne l'exemple de la
rigueur au sein du laxisme et celui du sacrifice où prévaut
l'hédonisme? Ici et là seront des puissants pour dénoncer qui
dénonce et imposer silence à Dieu qui, n'étant plus écouté là
où il parle d'ordinaire, cherche des âmes dociles à qui parler;
mais, surtout, prêtes à s'immoler dans l'urgente et impérieuse
nécessité de la Co-Réc,!emption. -
Donc, la banalité, l'un des aspects de la sanctification
propre à notre- temps. L'ordinaire et le quotidien, une vie
enfouie dans la vie des autr:es, engagée mais non pas
assimilée, différente, bien que rien, extérieurement, ne la
d~stingue. oute~ois, les "autres",)nstinctiv~ment, discernent
-l'mtru.s et 1assalllent, comme d'un corps etranger dans un
1orgamsme.
l
Vie d'Amour, c'estcela: une vie comme sont toutes les vies:
al!:Q.é9rs...kunêm.es misères; mais au-dedans, quelle lumière
et, surtout, guel Illystè:e!
Car ~e s'agit pas seulement d'une vie sainte, cellule de
pureté dans le corps corrompu de la société - et ce n'est pas
si rare, après tout -, il s'agit d'un mystère.
4. 11PREFACE
Comme le fait est assez constant chez les êtres dont Dieu
fait élection afin de leur confier un jour une mission, Marie
Paule, dès son enfance, fut l'objet de gr_âc_es surnatufëITés.
L'Ame de- tel~fants est assez simple pour recevoir
simplement ce que Dieu donne générèUsement et jouir tout
naturellement de ~n quoi ils ne disc~rnent nulle faveur
surnaturelle.
Vie d'Amour commence donc par une effusion de l'Amour.
de Dieu. Mais Dieu allait vite montrer à la jeune fille,
devenue jeune épouse, que l'amour en retour qu'il exige des
âmes privilégiées est celui dont, Fils de l'homme, il aima les
hommes: le sacrifice, la souffrance et la mort. Enfin, la
configur~i~ dans_Iê- contradjf!iQ-!! ~ la dgl~on, ainsi que
fut Jisus, "§jgne de contradiction" (Lc-.J, 34) et "obiet de
1dérislOn" (Mt !J.., 29).
Ah! que Jésus ~~t-Si9-ll-C_ 0Ldinaire! Même si, parfo~ il
consentait à quelque action extraordinaire, comme une
gueris0n.-Qli'irétaïf dO.BU!.etrt au re&Md de la Synagog!le, et
que les scribes et les docteurs le considéraient de haut!
Voilà donc la vie configurée qui va être imposée - mais
i~pôSée pa~ce q~a~,Svanêêaccepté~ ~ à cell~ qui, sera à la --,
fOlS contralgSe( çi~ vIvre> (t.....!!:!.cr~ cs:tte VI~ d ~ur. - 1 ''''
lL'avertissemenUl!i en fl!,t donné très tôt,L dans l'effusion des
grâces de l'adolescence. Plus tard, à l'heure la plus noire de la
dérélietwn, ~dr~~'écrire.lui sera cette fois intimé par
l'Eglise, en l'autorité d'un prêtre, son Directeur spirituel.
( Pourquoi cette exigence et pareille contrainte? Mais, parce
J que cette "Vie" sera un J'our(Îe Témoig~g~,--- . _ , /
1 Le Témoignage, c'est la fin, el.la...fin seulement, qui le
révélera. Tout alors Qrendra..-!i0n ( sen~ . vérit'.Ù'le ~
dimension reellë."Timposera sa nécessité '"etdécom:.rira sa
signfflS!ioIJ.,.- .---- ---"
/' * * *
La grandeur de cette "Vie" ~st f<2,nction d,Ë la grande_ur d~sî
te!Pl2S-.:. ,Ç~~Q.nl,-DQuÙekavoIls"- d~s ~rnp.s uni~es; et ~e(f ."')
"Vi," a quelque choseTd'unique. La prodigi(:u_se et ternble j
~~e.ll.LQe notre te1];ps nous est voilée, parce que ss,uÏëla
umière prophéti~apourrait~er,alors que nos âmfs
sOht entrées dans~ ténèbres de l'ap_Qstasie ou englouties
5.
6.
7. --
14 VIE D'AMOUR
Peut-être pensera-t-on que le pire est bien atténué, qu'il
n'est plus qu'une simple formalité, quand a été montré le but
et que l'on a été confirmé dans l'assurance de la victoire?
A.!' vrai, sj s.Qn âme.sM12crieur@jt éclair~ si Marie-Paule
"savait" comme "savait" Marie en son coeur de lumière
son Coeur Immaculé -, par-contre, en so~ pauvre EÉlbie
cQeu~.!!1ain, elle souffrait, délaissé~_~deson âme
sensible et, de surcroît torturée en son corps de chair par les
maladies de toutes sortes dont il était accablé.
Les expériences surnaturelles ne sont pas un adjuvant à la
facilité de vivre. Les sentiments, notre capacité de Jouir et de
souffrir, c'est en notre simple et coutumjère natuse qu'il nous
les faut éprouver.
* * *
Mais alors, qu'étaient-ce donc tous~s avert!ssem~ntse~.à
quoi servaient-ils?~
Ils étaient, précisément, la prédestination de ce mystèr'è)
dont j'ai parlé. Plus tard, quand s'accomplirà ce qu'ils
annoncent, ils scelleront l'événement du sceau de Dieu. Et l'on
c0ll!.prend ce~te iE.io.llcti.o~ devo.!!__!9JIt dire et t<2'!!.i<m.r~,- 1;,
(~~li~atiQn qui venait ajouter sa contrainte aux mille 1~
incommodités d'une existence crucifiée.
Ah! non pas, en ce sacrifice accepté, quelque héroïque et
,/ /" grandiose action, laquelle consommerait en une fois la
totalité de l'épreuve; mais un abandon de tous les instants à la
volonté crucifia.ote du Configurateur. Ainsi donc crevait être,
--, jour après jour, tc~itS)cette Vie d'Amour, qui est comme une
analyse, étendue a toute une existence, et comme distillée
goutte à goutte, de 1é!.,..Çg.m-Passion, telle qu'elle fut, et
totalement, consentie dans le Coeur Douloureux de la Vierge
Marie, Médiatrice et Co-Rédemptrice.
La longueur de ces pages - quinze volumes! - c'est cela:
la patience d'une longue Compassion et la traversée d'une
interminable nuit. Car ~ëtil MUS faut y insister - les
.A visions, les prophéties, les commandements et les conseils, et
les extases, ces caresses de l'Amour, toutes ces lumières qui
éblouissent l'âme supérieure, n'éclairent pas la route ordinaire
1 d'une vie ordinaire où il fallait à Marie-Paule avancer sans
autre secours que celui de la foi.
8. 15PREFACE
En cette nuit ordinaire d'une vie ordinaire - et dont la
seule chose extraordinarreetaitroplnlâtreté et l'excès des
maux - les avertissements proQM!!@es éclairaient si peu le
chemin que, consignés puis oUbliés, venant à s'accomplir, et
les choses arrivant si simp..lement et si naturellement, que
Marie-Paule, dans le moment même, neoiscerii'âitPas dans
'l. - l'événement l'annonce qui en fut faite.
Voilà, certes, qui peut paraître obscur. A quoi donc lui
servait-il d'avoir été avertie? Un exemple, parmi cent autres,
10 - suffira pour éclairer mon propos, restituer à l'avertissement
sa réelle utilité et sa seule nécessité: celle d'êtreslgnecrau
thentlclté.
V:A~! "X-J _ * * *
C'étaitǧ 1977, en jUlll: Au mois d'avril de cette même
année, Marie-Paulè~ reçu du ciel l'indication que la
Milice du Christ - ce vieil Ordre chevaleresque plus de sept
fois centenaire et dont Marie est la Dame - devait être
introduite au Canada et liée à l'Armée de Marie. Ainsi fut fait
sur l'heure. En mai, quelque deux cents membres de l'Armée
de Marie s'étaient déjà engagés dans la Milice du Christ. Il fut
donc convenu de la tenu_e d'une réception solennelle qui se
_ tiendrait le 5 juin, en<Gglise Saint-Pie X de ~é~
B- La réception, fidèle à de vieux usages, s'opère de la sorte:
Au cours d'une messe, avant le canon, le Grand Maître (ou
celui à qui ce dernier a délégué son pouvoir) s'assied devant
l'autel et, au terme des diverses phases de la cérémonie, reçoit
l'hommage du postulant, devenu novice.
Cet hommage consiste en l'accolade, embrassade
traditionnelle, identique à celle des prêtres à l'autel, le réci
piendaire étant alors à_genoux devant celui qui vient de le
rec~Milice du Christ ayant toujours été un Ordre dè"
,/pnère, les femmes y étaient admises. Sainte Catherine de
_Sienne fut l'une d'elles. - - -----
'-.
Il Y avait donc ce jour-là, à Québec, ql!atr~:yiI}g1-quatre
postulants etllQstulantes. Eu égard à ce grand nombre, et
compte tenu du temps que prend la remise et la vêture du
manteau à chacun,' inlitspontanément convenu que-M;.rie'::::
/1 (Paule~ la première qui entra dans la Milice du Christ,
~evrait l'hommage des f@l!!}es et leur donnerait l'accolade,
9. VIE D'AMOUR16
tandis que l'Officier, venu de France et représentant le Grand
2. Maître, recevrait, lui, de chacun des ho.mmes, le témoignage
leur obédience; Elle et lui s'assirent donc au bas de l'autel,
en mnt du banc de communion. Et l'on vit cette longue et
double file qui prenait toute l'allée centrale de l'église
s'avancer lentement vers le choeur.
Or, tous ces hommes et ces femmes, en tant que chevaliers
de l'Armée de Marie, en portaient la livrée: une aube. Puis,
ayant revêtu celle du Christ, avec le manteau de l'Ordre,
ayant donné et reçu le baiser de paix, une illlag<;Jut remise à
chacun des novices: celle de la Dame de tOl!§)es Peuples. Car
c'est Elle qui "avait ainsi voulu l'union de ses deux légions
fidèles.
IIl-·---Cest alors, mais bien après, que l'~'ap~~utque venait
( de se réaliser ce qui avait été montré à Marie-Paule sept ans
plus tôt, le 14 juin 1970, vision consignée dans le chapitre 3~
du Volume V de Vie d'Amour: __ - -
~'Un jour il y aura une réception officielle et solennelle. Je
"vois", avec l'oeil de l'âme, une vaste chapelle. Une
cérémonie s'y déroule. De nombreux ..!:<:;.li~x, vêtus~e
blanc" s'approchent lentement et pieusement, afin de
rëcevoir de l'humble Marie, ce baiser traditionnel, tandis
que je remets une image à chacun. Sa robe blanche donne
l'impression d'être une ~ube. Marie est assise dans le bas
choeur et le religieux s'agenouille pour recevoir ce baiser.
L'assistance est nombreuse; c'est le silence monacal."
Il n'est ici de détail qui n'ait sa confirmation.
( Cette "vaste" chapelle ne peut être qu'une église. Quant aux
) "religieux", mais les membres de Militia Christi sont des
' religieux, puisque membres d'un "Ordre Religieux et
lMilitaire", et dès leur admission soumis à des obligations de
religion, pouvant un jour aller jusqu'à l'observance de voeux
propres à cet Ordre.
Or, presque simultanément à la demande par le ciel de la
fondation de la Milice du Christ au Canada, il y eut celle de
vêtir...ck...b!~c, par le port de l'aube, les hommes et les femmes,
fils et filles de Marie, engagés dans son Armée.
Enfin, po..!!!..mDntrer, en ce seul exemple, cQ!!Ù2ien~t
Rro!:ident~el prédestiné, dépassant, et de loin, ce que
10.
11.
12.
13. '2'."'"
,1111
AS
J"1 i
Marie-Paule reçut le commandemen(d'écrire sa vie, elle
/'écrivi};; L'ordre lui est donné d'en co~m:n;er La pu'?!i.ç.a
tÎf!.n. et Vie d'Amour paraît. Or, rien de ce quifut un jour
écrit n'a été retranché du livre, quand bien même œ!ail1es
choses soient pour lors Î!!E}!JJ.p"réhensibles.
JI semble bien que la vie de Marie-Paule ait été à certains
égards svmbolique et que, par exemple, à travers ses
enfants, aient été figurées certaines phases du destin
ultérieur de l'Eglise. C'est ainsi, en cet exemple. que ce qui
fut prédit pour eux, et qui était humainement impossible.
reste encore enveloppé d'un voile.
Peut-être aussi s'étonnera-t-on que certains, qui furent
qppelés à collaborer à l'oeuvre, s'en soient ensuite détachés.
Tel est le mystère de la liberté de l'homme et de- la
constance dans la mission. Judas était un apôtre comme les
autres, jusqu'au jour où, pris de doute. il se détourna de
Jésus et le trahit.
( Donc, ce qui est écrit, et qui devait être écrit, demeure
~ écrit et rien de ce qui pourrait paraître une ombre ou
t susciter un doute n'a été supprimé lors de la publication.
1111
R. A.
!1:lfl
14. ACHEV~ D'IMPRIMER LE Il F~VRIER 1979
SUR LES PRESSES DE
L'IMPRIMERIE LA RENAISSANCE INe.
QU~BEC. CANADA.
GIP 3T2
Dépot légal: 2. trimestre 1979