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Mercredi 4 septembre 2013
Ouest-France
Monde/France 3
La France en bref
Syrie : le débat français suspendu au vote américain
Les parlementaires débattent, aujourd’hui, de l’opportunité d’une intervention
militaire. Un vote pourrait avoir lieu, mais plus tard.
À la veille du débat parlementaire
sur la Syrie, François Hollande a
réaffirmé, hier, sa détermination à
combattre le régime de Bachar al-
Assad. Détermination qui s’est en-
core « renforcée » à la lecture de
l’interview du président syrien dans
Le Figaro, a-t-il expliqué lors d’une
conférence de presse commune
avec le président allemand Joa-
chim Gauck, en visite officielle en
France.
« L’Europe doit aussi
se réunir sur le sujet »
La France n’agira pas seule, a redit
François Hollande. Dans l’hypothèse
d’un refus du congrès américain, il
travaillera à la création d’une coali-
tion internationale incluant l’Union
européenne. « C’est l’Europe qui
doit aussi se réunir sur ce dossier,
elle le fera, chacun avec sa res-
ponsabilité, la France assumera la
sienne », a martelé le chef de l’État.
Il a évoqué une « rencontre à
Saint-Pétersbourg entre Euro-
péens », en marge du G20 qui
doit se tenir jeudi et vendredi. Ainsi
que la réunion « des ministres des
Affaires étrangères » de l’UE prévue
samedi à Vilnius. « Je m’adresserai
aux Français quand j’aurai en main
tous les éléments », a-t-il ajouté.
Jean-Marc Ayrault prendra la pa-
role, aujourd’hui, à 16 h, à l’Assem-
blée nationale. Le ministre des Af-
faires étrangères, Laurent Fabius,
interviendra au même moment de-
vant le Sénat. Le débat se poursui-
vra avec les chefs de groupe. Sans
vote. Mais celui-ci pourrait interve-
nir un peu plus tard.
Rien n’oblige le chef de l’État à
solliciter formellement l’autorisation
du Parlement. C’est le sens de l’ar-
ticle 35 de la Constitution : « Le gou-
vernement informe le Parlement
de sa décision de faire intervenir
les forces armées à l’étranger, au
plus tard trois jours après le début
de l’intervention. Cette informa-
tion peut donner lieu à un débat
qui n’est suivi d’aucun vote. »
Cette procédure souple a été
imaginée pour permettre au prési-
dent de la République, chef des ar-
mées, de répondre à l’urgence. Or,
la décision de Barack Obama de
consulter son Congrès avant toute
intervention a desserré le calen-
drier. Du coup, la question du vote
n’est plus écartée.
Le vote n’est pas « tabou »
« Ce n’est pas un sujet tabou pour
François Hollande », a expliqué,
hier matin, le ministre des relations
avec le Parlement, Alain Vidalies.
« Nous n’en sommes pas encore
là », a indiqué le Président, hier.
L’opposition a fini par l’admettre.
« Un vote mercredi à l’issue du
débat n’a pas de sens parce qu’il
n’y a pas de frappe », a noté Chris-
tian Jacob, patron des députés
UMP, à l’issue d’une réunion de son
groupe.
En revanche, l’opposition récla-
mera un vote si François Hollande
décide une intervention en dehors
du cadre de l’Onu. L’UMP a ainsi
dégagé un compromis entre ceux
qui exigeaient un vote, comme la
Droite populaire, menaçant même
de boycotter la séance, et ceux qui
estimaient, à l’instar du président du
parti, Jean-François Copé, qu’une
telle revendication allait à l’encontre
de l’esprit de la Ve République.
Non
Bruno Retailleau.
Sénateur UMP de la Vendée.
« “Terribles sont les points faibles
de la force”, écrivait le poète Stanis-
law Jerzy Lec. Le premier point faible
d’une intervention en Syrie, c’est le
droit. Vouloir contourner l’Onu est
une erreur. D’abord parce qu’on ne
déclenche pas une action de guerre
sans certitude absolue : rien ne doit
être décidé avant les conclusions
des inspecteurs. Ensuite parce que
le gouvernement doit laisser toutes
ses chances à la négociation, no-
tamment avec la Russie à l’occasion
du G20 à Saint-Pétersbourg.
« Le second point faible, c’est l’ef-
ficacité. Les “frappes punitives” des
Américains en 1998, au Soudan, en
Afghanistan puis en Irak n’ont em-
pêché ni le développement d’al-Qai-
da ni le déclenchement de la troi-
sième guerre du Golfe. Ajouter des
armes aux armes ne constitue pas,
en soi, une
solution ef-
ficace. Pire,
ce choix
peut être contre-productif, en propa-
geant la violence.
« Enfin, le troisième point faible,
c’est l’avenir. L’avenir d’une région
où, sans stratégie pour “le jour
d’après”, tout peut basculer. L’ave-
nir de minorités comme les chré-
tiens d’Orient qui vivent un véritable
calvaire, comme l’illustre l’assassi-
nat, en juin dernier, du père Fran-
çois Mourad en Syrie. Aujourd’hui,
ils s’élèvent contre une opération qui
ne ferait que renforcer la violence dji-
hadiste à leur encontre. La France,
qui entretient
avec eux des
liens étroits
et anciens, a
une responsabilité particulière à leur
égard.
« “Il est toujours plus facile de
faire la guerre que de faire la paix”,
disait le Vendéen Clemenceau. La
France doit agir, mais en restant fi-
dèle à elle-même et à ceux qui es-
pèrent en elle. »
FranckDubray
Gad : Prestor s’engage dans le plan de continuation
La coopérative Prestor, actionnaire
minoritaire du groupe charcutier Gad
SAS, réagit aux propos de Chris-
tophe Peter, directeur général de l’en-
treprise (Ouest-France d’hier). Elle
rappelle « son attachement, depuis
le début de la procédure de redres-
sement judiciaire, à une solution de
continuité la plus équilibrée possible.
Prestor assumera ses responsabi-
lités face aux difficultés du groupe
Gad comme elle l’a toujours fait ».
La coopérative s’engage à fournir à
l’entreprise « via un approvisionne-
ment en direct et via le Marché du
porc breton, un nombre de porcs lar-
gement suffisant pour faire face aux
demandes du groupe Gad. Toutes
les conditions sont donc réunies
pour que le projet avance ». La coo-
pérative Prestor rappelle en revanche
« qu’elle n’est nullement associée
aux discussions portant sur l’endet-
tement et la dette fournisseurs et so-
ciale. Ces points-là sont vitaux pour
l’avenir de l’entreprise ».
Le 27 juin, les salariés de Gad étaient chez Prestor pour demander son soutien.
BéatriceLeGrand
L’exode d’un tiers des Syriens
Un nouveau réfugié toutes les 15
secondes. Le nombre de Syriens
réfugiés à l’étranger a pratiquement
décuplé en un an. Il dépasse désor-
mais les deux millions, selon le Haut-
commissariat des Nations unies pour
les réfugiés (HCR). En outre, l’Onu
évalue à 4,25 millions le nombre de
Syriens déplacés par la guerre dans
leur propre pays. Sur une population
totale de 20 millions d’habitants, un
Syrien sur trois a donc été contraint
de fuir sa région et un sur deux a be-
soin d’une aide. Des ministres d’Irak,
de Jordanie, de Turquie et du Liban,
pays limitrophes de la Syrie qui reçoi-
vent l’essentiel des réfugiés, sont ré-
unis avec le HCR ce mercredi à Ge-
nève pour tenter d’obtenir une aide
humanitaire internationale plus im-
portante, surtout en cas de frappes
occidentales contre le régime.
Test israélien inopportun. Émoi,
hier matin, lorsque la Russie a an-
noncé avoir détecté deux tirs de
missiles balistiques dans l’est de la
Méditerranée. Chute de certaines
Bourses (dont Paris), coup de chaud
sur le prix du pétrole… En fait, il ne
s’agissait que d’un test israélien vi-
sant à éprouver le système antimis-
siles Arrow III.
Des opinions divisées. Une minori-
té d’Américains (29 % selon un son-
dage, 36 % selon un autre) sont favo-
rables à des frappes aériennes amé-
ricaines contre la Syrie. Ceux qui s’y
opposent (48 % et 59 %) redoutent
notamment des représailles contre
les États-Unis et leurs alliés. L’idée
d’armer les rebelles est également
impopulaire (70 % contre). En France,
74 % des personnes interrogées sou-
haitent un vote au Parlement avant
une éventuelle intervention, selon un
sondage CSA pour BFMTV.
John Boehner soutient Oba-
ma. Le président républicain de la
Chambre des représentants sou-
tient la demande de Barack Obama
d’une intervention militaire en Syrie.
Hier, il a exhorté ses collègues à en
faire de même.
Un Syrien sur trois a été contraint de
fuir sa région.
EPA
Une intervention militaire doit-elle être décidée ?
Oui
Gwenegan Bui.
Député PS du Finistère.
« La guerre en Syrie est d’une vio-
lence folle. Plus de 110 000 morts en
trois ans, soit plus qu’en dix ans de
guerre en ex-Yougoslavie, deux mil-
lions de déplacés, plus d’un million
de réfugiés… Sur place, des rebelles
affrontent les armées de Bachar al-
Assad, alliées aux milices du Hez-
bollah et à de nombreux soldats ira-
niens. Sans que la communauté in-
ternationale ne bouge.
« À cela s’ajoute maintenant l’hor-
reur de l’arme chimique. Pas une fois,
mais déjà trois fois. À chaque fois, l’in-
tensité des bombardements chimi-
ques augmente. L’arme chimique tue
civils et militaires, enfants et vieillards
sans distinction. L’arme chimique
est une horreur, que nous, Français,
avons bannie, ainsi que la commu-
nauté internationale dès 1925 puis en
ratifiant une convention internationale
en 1997.
« Il n’y a que
sept pays qui
ont refusé de
la signer, la Syrie en fait partie. Hé-
las pendant ce temps, le Conseil de
sécurité de l’Onu reste paralysé. Les
règles internationales sont soumises
au droit de veto de la Chine et de la
Russie, cette dernière, alliée de la Sy-
rie, lui vend des armes et lui loue une
base navale. Devons-nous fermer
les yeux sur le massacre de civils à
cause de la realpolitik de Poutine ?
« C’est donc une coalition interna-
tionale qui doit se bâtir pour faire res-
pecter cette interdiction des armes
chimiques. Il est temps de montrer au
régime syrien,
que l’on ne
peut pas tout
faire. Sinon
quelle sera la prochaine étape en Sy-
rie ? L’horreur doit s’arrêter. Il n’est pas
question de destituer Bachar al-As-
sad, ni d’intervenir avec des troupes
au sol. C’est au peuple syrien de choi-
sir son avenir. Mais c’est un coup de
semonce suffisamment fort qui doit
être envoyé. »
Ouest-France
« »Vouloir contourner l’Onu
est une erreur« »Une coalition internationale
doit se bâtir
Débat sur la défiscalisation des heures sup’
Le gouvernement va-t-il revenir par-
tiellement sur la fin de l’exonéra-
tion fiscale des heures supplémen-
taires ? Selon Europe 1, le ministère
des Finances aurait mis à l’étude
ce projet proposé par le député PS
Thierry Mandon. Et l’Élysée ne s’y
opposerait plus. Une piste de fran-
chise d’heures supplémentaires ex-
ceptionnelles et faiblement rému-
nérées serait à l’étude. Sauf que le
président du groupe PS à l’Assem-
blée nationale, Bruno Le Roux, a as-
suré, hier, qu’il n’en était pas ques-
tion. François Hollande avait mis fin
à la mesure de Nicolas Sarkozy qui
exonérait fiscalement ces heures.
Une mesure très coûteuse pour les
comptes publics, avec un effet né-
gatif sur les emplois, mais qui offrait
aussi du pouvoir d’achat aux sala-
riés modestes.
Carlos Ghosn accroît son emprise sur Renault
Il ne remplacera pas l’ancien numé-
ro deux, Carlos Tavares, évincé pour
avoir clamé ses ambitions. Le PDG
de Renault, Carlos Ghosn, va créer
deux nouvelles directions, l’une dé-
léguée à la compétitivité et l’autre à
la performance pour reprendre les
fonctions de Carlos Tavares. Elles
viendront compléter les directions
existantes aux ressources humaines,
à la finance et à la présidence. Cette
nouvelle organisation, soumise lun-
di au conseil d’administration, sera
présentée le 9 septembre en comité
central d’entreprise.
Affaire Hermès : LVMH ne fera pas appel
LVMH a annoncé, hier, qu’il renon-
çait à faire appel de la condamna-
tion record de 8 millions d’euros
que lui avaient infligée les autorités
boursières pour être entré masqué
au capital de son concurrent Her-
mès. Le numéro un mondial du luxe
a expliqué que, même s’il estimait
avoir des motifs pour interjeter ap-
pel, il préférait ne pas le faire dans
l’intérêt de ses actionnaires et pour
ne pas « entraver la saine gestion de
(sa) participation » dans Hermès.
L’OCDE revoit sa prévision de croissance en hausse
L’Organisation de coopération et
de développement économique
(OCDE) a revu à la hausse sa prévi-
sion de croissance pour la France.
Elle table désormais sur un rebond
de 0,3 % du produit intérieur brut
cette année. À la fin du printemps,
l’OCDE envisageait davantage un
recul de 0,3 % du PIB français en
2013. La nouvelle prévision dé-
passe même l’hypothèse du gou-
vernement qui reste à 0,1 % de
croissance cette année.
Pays de la Loire : Auxiette passera le relais à Clergeau
Il le confirme : il ne repartira pas pour
un nouveau mandat au conseil régio-
nal des Pays de la Loire en 2015. Jac-
ques Auxiette verrait bien son pre-
mier vice-président, Christophe Cler-
geau, prendre le manche à son tour
« si les militants socialistes et les élec-
teurs en décident ». Âgé de 45 ans,
adhérent de longue date au PS,
Christophe Clergeau est conseiller
régional depuis 2004. Ce diplômé
en économie, histoire et sciences po-
litiques a démarré sa carrière à Radio
France international comme chargé
de développement. Il est passé en-
suite par le ministère de l’Agriculture
et de la Pêche, dans les cabinets de
Louis Le Pensec et Jean Glavany, et
est chargé d’enseignement à l’univer-
sité de Nantes.
Retraites : les jeunes craignent de trinquer
L’allongement de la durée de cotisa-
tion est une « double peine pour les
jeunes » qui risquent de devoir partir
avec des retraites incomplètes » se-
lon le collectif « La retraite une affaire
de jeunes » qui rassemble dix-sept
organisations dont l’Unef, la Joc… Le
collectif redoute que les jeunes soient
« les premiers perdants de la réforme
des retraites » et a appelé, hier, à la
mobilisation le 10 septembre contre
cette réforme.
Rebond du crédit consommation en juillet
Le crédit à la consommation en
France a rebondi en juillet après un
mois de juin morose, profitant no-
tamment d’un effet du calendrier
avec davantage de jours ouvrables
qu’en juillet 2012. L’Association
française des sociétés financières
a publié des chiffres en hausse
de 2,4 % pour juillet, par rapport
au même mois l’année passée, à
3,20 milliards d’euros. Un repli de
7 % avait été enregistré en juin.

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  • 1. Mercredi 4 septembre 2013 Ouest-France Monde/France 3 La France en bref Syrie : le débat français suspendu au vote américain Les parlementaires débattent, aujourd’hui, de l’opportunité d’une intervention militaire. Un vote pourrait avoir lieu, mais plus tard. À la veille du débat parlementaire sur la Syrie, François Hollande a réaffirmé, hier, sa détermination à combattre le régime de Bachar al- Assad. Détermination qui s’est en- core « renforcée » à la lecture de l’interview du président syrien dans Le Figaro, a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse commune avec le président allemand Joa- chim Gauck, en visite officielle en France. « L’Europe doit aussi se réunir sur le sujet » La France n’agira pas seule, a redit François Hollande. Dans l’hypothèse d’un refus du congrès américain, il travaillera à la création d’une coali- tion internationale incluant l’Union européenne. « C’est l’Europe qui doit aussi se réunir sur ce dossier, elle le fera, chacun avec sa res- ponsabilité, la France assumera la sienne », a martelé le chef de l’État. Il a évoqué une « rencontre à Saint-Pétersbourg entre Euro- péens », en marge du G20 qui doit se tenir jeudi et vendredi. Ainsi que la réunion « des ministres des Affaires étrangères » de l’UE prévue samedi à Vilnius. « Je m’adresserai aux Français quand j’aurai en main tous les éléments », a-t-il ajouté. Jean-Marc Ayrault prendra la pa- role, aujourd’hui, à 16 h, à l’Assem- blée nationale. Le ministre des Af- faires étrangères, Laurent Fabius, interviendra au même moment de- vant le Sénat. Le débat se poursui- vra avec les chefs de groupe. Sans vote. Mais celui-ci pourrait interve- nir un peu plus tard. Rien n’oblige le chef de l’État à solliciter formellement l’autorisation du Parlement. C’est le sens de l’ar- ticle 35 de la Constitution : « Le gou- vernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l’étranger, au plus tard trois jours après le début de l’intervention. Cette informa- tion peut donner lieu à un débat qui n’est suivi d’aucun vote. » Cette procédure souple a été imaginée pour permettre au prési- dent de la République, chef des ar- mées, de répondre à l’urgence. Or, la décision de Barack Obama de consulter son Congrès avant toute intervention a desserré le calen- drier. Du coup, la question du vote n’est plus écartée. Le vote n’est pas « tabou » « Ce n’est pas un sujet tabou pour François Hollande », a expliqué, hier matin, le ministre des relations avec le Parlement, Alain Vidalies. « Nous n’en sommes pas encore là », a indiqué le Président, hier. L’opposition a fini par l’admettre. « Un vote mercredi à l’issue du débat n’a pas de sens parce qu’il n’y a pas de frappe », a noté Chris- tian Jacob, patron des députés UMP, à l’issue d’une réunion de son groupe. En revanche, l’opposition récla- mera un vote si François Hollande décide une intervention en dehors du cadre de l’Onu. L’UMP a ainsi dégagé un compromis entre ceux qui exigeaient un vote, comme la Droite populaire, menaçant même de boycotter la séance, et ceux qui estimaient, à l’instar du président du parti, Jean-François Copé, qu’une telle revendication allait à l’encontre de l’esprit de la Ve République. Non Bruno Retailleau. Sénateur UMP de la Vendée. « “Terribles sont les points faibles de la force”, écrivait le poète Stanis- law Jerzy Lec. Le premier point faible d’une intervention en Syrie, c’est le droit. Vouloir contourner l’Onu est une erreur. D’abord parce qu’on ne déclenche pas une action de guerre sans certitude absolue : rien ne doit être décidé avant les conclusions des inspecteurs. Ensuite parce que le gouvernement doit laisser toutes ses chances à la négociation, no- tamment avec la Russie à l’occasion du G20 à Saint-Pétersbourg. « Le second point faible, c’est l’ef- ficacité. Les “frappes punitives” des Américains en 1998, au Soudan, en Afghanistan puis en Irak n’ont em- pêché ni le développement d’al-Qai- da ni le déclenchement de la troi- sième guerre du Golfe. Ajouter des armes aux armes ne constitue pas, en soi, une solution ef- ficace. Pire, ce choix peut être contre-productif, en propa- geant la violence. « Enfin, le troisième point faible, c’est l’avenir. L’avenir d’une région où, sans stratégie pour “le jour d’après”, tout peut basculer. L’ave- nir de minorités comme les chré- tiens d’Orient qui vivent un véritable calvaire, comme l’illustre l’assassi- nat, en juin dernier, du père Fran- çois Mourad en Syrie. Aujourd’hui, ils s’élèvent contre une opération qui ne ferait que renforcer la violence dji- hadiste à leur encontre. La France, qui entretient avec eux des liens étroits et anciens, a une responsabilité particulière à leur égard. « “Il est toujours plus facile de faire la guerre que de faire la paix”, disait le Vendéen Clemenceau. La France doit agir, mais en restant fi- dèle à elle-même et à ceux qui es- pèrent en elle. » FranckDubray Gad : Prestor s’engage dans le plan de continuation La coopérative Prestor, actionnaire minoritaire du groupe charcutier Gad SAS, réagit aux propos de Chris- tophe Peter, directeur général de l’en- treprise (Ouest-France d’hier). Elle rappelle « son attachement, depuis le début de la procédure de redres- sement judiciaire, à une solution de continuité la plus équilibrée possible. Prestor assumera ses responsabi- lités face aux difficultés du groupe Gad comme elle l’a toujours fait ». La coopérative s’engage à fournir à l’entreprise « via un approvisionne- ment en direct et via le Marché du porc breton, un nombre de porcs lar- gement suffisant pour faire face aux demandes du groupe Gad. Toutes les conditions sont donc réunies pour que le projet avance ». La coo- pérative Prestor rappelle en revanche « qu’elle n’est nullement associée aux discussions portant sur l’endet- tement et la dette fournisseurs et so- ciale. Ces points-là sont vitaux pour l’avenir de l’entreprise ». Le 27 juin, les salariés de Gad étaient chez Prestor pour demander son soutien. BéatriceLeGrand L’exode d’un tiers des Syriens Un nouveau réfugié toutes les 15 secondes. Le nombre de Syriens réfugiés à l’étranger a pratiquement décuplé en un an. Il dépasse désor- mais les deux millions, selon le Haut- commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). En outre, l’Onu évalue à 4,25 millions le nombre de Syriens déplacés par la guerre dans leur propre pays. Sur une population totale de 20 millions d’habitants, un Syrien sur trois a donc été contraint de fuir sa région et un sur deux a be- soin d’une aide. Des ministres d’Irak, de Jordanie, de Turquie et du Liban, pays limitrophes de la Syrie qui reçoi- vent l’essentiel des réfugiés, sont ré- unis avec le HCR ce mercredi à Ge- nève pour tenter d’obtenir une aide humanitaire internationale plus im- portante, surtout en cas de frappes occidentales contre le régime. Test israélien inopportun. Émoi, hier matin, lorsque la Russie a an- noncé avoir détecté deux tirs de missiles balistiques dans l’est de la Méditerranée. Chute de certaines Bourses (dont Paris), coup de chaud sur le prix du pétrole… En fait, il ne s’agissait que d’un test israélien vi- sant à éprouver le système antimis- siles Arrow III. Des opinions divisées. Une minori- té d’Américains (29 % selon un son- dage, 36 % selon un autre) sont favo- rables à des frappes aériennes amé- ricaines contre la Syrie. Ceux qui s’y opposent (48 % et 59 %) redoutent notamment des représailles contre les États-Unis et leurs alliés. L’idée d’armer les rebelles est également impopulaire (70 % contre). En France, 74 % des personnes interrogées sou- haitent un vote au Parlement avant une éventuelle intervention, selon un sondage CSA pour BFMTV. John Boehner soutient Oba- ma. Le président républicain de la Chambre des représentants sou- tient la demande de Barack Obama d’une intervention militaire en Syrie. Hier, il a exhorté ses collègues à en faire de même. Un Syrien sur trois a été contraint de fuir sa région. EPA Une intervention militaire doit-elle être décidée ? Oui Gwenegan Bui. Député PS du Finistère. « La guerre en Syrie est d’une vio- lence folle. Plus de 110 000 morts en trois ans, soit plus qu’en dix ans de guerre en ex-Yougoslavie, deux mil- lions de déplacés, plus d’un million de réfugiés… Sur place, des rebelles affrontent les armées de Bachar al- Assad, alliées aux milices du Hez- bollah et à de nombreux soldats ira- niens. Sans que la communauté in- ternationale ne bouge. « À cela s’ajoute maintenant l’hor- reur de l’arme chimique. Pas une fois, mais déjà trois fois. À chaque fois, l’in- tensité des bombardements chimi- ques augmente. L’arme chimique tue civils et militaires, enfants et vieillards sans distinction. L’arme chimique est une horreur, que nous, Français, avons bannie, ainsi que la commu- nauté internationale dès 1925 puis en ratifiant une convention internationale en 1997. « Il n’y a que sept pays qui ont refusé de la signer, la Syrie en fait partie. Hé- las pendant ce temps, le Conseil de sécurité de l’Onu reste paralysé. Les règles internationales sont soumises au droit de veto de la Chine et de la Russie, cette dernière, alliée de la Sy- rie, lui vend des armes et lui loue une base navale. Devons-nous fermer les yeux sur le massacre de civils à cause de la realpolitik de Poutine ? « C’est donc une coalition interna- tionale qui doit se bâtir pour faire res- pecter cette interdiction des armes chimiques. Il est temps de montrer au régime syrien, que l’on ne peut pas tout faire. Sinon quelle sera la prochaine étape en Sy- rie ? L’horreur doit s’arrêter. Il n’est pas question de destituer Bachar al-As- sad, ni d’intervenir avec des troupes au sol. C’est au peuple syrien de choi- sir son avenir. Mais c’est un coup de semonce suffisamment fort qui doit être envoyé. » Ouest-France « »Vouloir contourner l’Onu est une erreur« »Une coalition internationale doit se bâtir Débat sur la défiscalisation des heures sup’ Le gouvernement va-t-il revenir par- tiellement sur la fin de l’exonéra- tion fiscale des heures supplémen- taires ? Selon Europe 1, le ministère des Finances aurait mis à l’étude ce projet proposé par le député PS Thierry Mandon. Et l’Élysée ne s’y opposerait plus. Une piste de fran- chise d’heures supplémentaires ex- ceptionnelles et faiblement rému- nérées serait à l’étude. Sauf que le président du groupe PS à l’Assem- blée nationale, Bruno Le Roux, a as- suré, hier, qu’il n’en était pas ques- tion. François Hollande avait mis fin à la mesure de Nicolas Sarkozy qui exonérait fiscalement ces heures. Une mesure très coûteuse pour les comptes publics, avec un effet né- gatif sur les emplois, mais qui offrait aussi du pouvoir d’achat aux sala- riés modestes. Carlos Ghosn accroît son emprise sur Renault Il ne remplacera pas l’ancien numé- ro deux, Carlos Tavares, évincé pour avoir clamé ses ambitions. Le PDG de Renault, Carlos Ghosn, va créer deux nouvelles directions, l’une dé- léguée à la compétitivité et l’autre à la performance pour reprendre les fonctions de Carlos Tavares. Elles viendront compléter les directions existantes aux ressources humaines, à la finance et à la présidence. Cette nouvelle organisation, soumise lun- di au conseil d’administration, sera présentée le 9 septembre en comité central d’entreprise. Affaire Hermès : LVMH ne fera pas appel LVMH a annoncé, hier, qu’il renon- çait à faire appel de la condamna- tion record de 8 millions d’euros que lui avaient infligée les autorités boursières pour être entré masqué au capital de son concurrent Her- mès. Le numéro un mondial du luxe a expliqué que, même s’il estimait avoir des motifs pour interjeter ap- pel, il préférait ne pas le faire dans l’intérêt de ses actionnaires et pour ne pas « entraver la saine gestion de (sa) participation » dans Hermès. L’OCDE revoit sa prévision de croissance en hausse L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a revu à la hausse sa prévi- sion de croissance pour la France. Elle table désormais sur un rebond de 0,3 % du produit intérieur brut cette année. À la fin du printemps, l’OCDE envisageait davantage un recul de 0,3 % du PIB français en 2013. La nouvelle prévision dé- passe même l’hypothèse du gou- vernement qui reste à 0,1 % de croissance cette année. Pays de la Loire : Auxiette passera le relais à Clergeau Il le confirme : il ne repartira pas pour un nouveau mandat au conseil régio- nal des Pays de la Loire en 2015. Jac- ques Auxiette verrait bien son pre- mier vice-président, Christophe Cler- geau, prendre le manche à son tour « si les militants socialistes et les élec- teurs en décident ». Âgé de 45 ans, adhérent de longue date au PS, Christophe Clergeau est conseiller régional depuis 2004. Ce diplômé en économie, histoire et sciences po- litiques a démarré sa carrière à Radio France international comme chargé de développement. Il est passé en- suite par le ministère de l’Agriculture et de la Pêche, dans les cabinets de Louis Le Pensec et Jean Glavany, et est chargé d’enseignement à l’univer- sité de Nantes. Retraites : les jeunes craignent de trinquer L’allongement de la durée de cotisa- tion est une « double peine pour les jeunes » qui risquent de devoir partir avec des retraites incomplètes » se- lon le collectif « La retraite une affaire de jeunes » qui rassemble dix-sept organisations dont l’Unef, la Joc… Le collectif redoute que les jeunes soient « les premiers perdants de la réforme des retraites » et a appelé, hier, à la mobilisation le 10 septembre contre cette réforme. Rebond du crédit consommation en juillet Le crédit à la consommation en France a rebondi en juillet après un mois de juin morose, profitant no- tamment d’un effet du calendrier avec davantage de jours ouvrables qu’en juillet 2012. L’Association française des sociétés financières a publié des chiffres en hausse de 2,4 % pour juillet, par rapport au même mois l’année passée, à 3,20 milliards d’euros. Un repli de 7 % avait été enregistré en juin.