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THEME INTRODUCTIF
LE RAPPORT DES SOCIETES A LEUR PASSE
Question :
Les mémoires : lecture historique
Etude de cas :
L’historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France
Introduction :
Pour l’historien Pierre Nora, « l’histoire rassemble, la mémoire divise ».
En effet, l’historien est un scientifique (sciences humaines) qui étudie le passé et écrit le passé en
respectant des méthodes propres à son métier (analyse critique des sources). A partir de sources diverses,
l’historien produit une interprétation des évènements la plus objective possible.
En revanche, la mémoire est un rapport plus subjectif au passé, d’un individu ou d’un groupe d’individus,
qui procède par une sélection d’évènements. La mémoire résulte souvent d’un rapport affectif ou
douloureux au passé.
Histoire et mémoires peuvent donc se rencontrer, se compléter (historien au regard distancié/témoin
ayant vécu un évènement) mais aussi s’opposer voire même se confronter (notions clés p 20), notamment
au sujet de périodes sensibles dont les témoins sont toujours vivants (guerre d’Algérie, Seconde Guerre
mondiale, Shoah…)
Comme le montre le succès de la série télévisée « Un village français » diffusée depuis 2009, la Seconde
Guerre mondiale est un souvenir douloureux qui continue d’affecter et de diviser la population française.
Cette période est particulièrement concernée par la concurrence des mémoires qui s’exprime à l’occasion
de polémiques au cours desquelles les historiens se posent en arbitre. Ces derniers doivent mettre à
distance le rapport affectif des mémoires et corriger les tentatives de réécriture de l’histoire en fonction
des intérêts de chacun.
Aujourd’hui, la question des mémoires devient même un sujet d’étude pour des historiens qui ont
l’ambition d’en faire l’histoire. En effet, les mémoires de la Seconde Guerre mondiale sont multiples et se
sont développées en fonction de contextes bien particuliers.
Nous nous demanderons ainsi
Comment les mémoires de la Seconde Guerre mondiale ont-elles évolué depuis 1945 et quel
regard les historiens portent-ils sur celles-ci ?
I. La mémoire résistante (1944-années 1970).
1) Le « mythe résistancialiste » (cf Henry Rousso)
En 1945, les Français sont profondément divisés. Après la défaite de 1940, le maréchal Pétain collabore
avec l’occupant nazi et met en place le régime de Vichy. La plupart des Français subissent l’occupation
(zone libre occupée en novembre 1942), tandis que d’autres collaborent activement (environ 55 000) ou
entrent dans la Résistance (environ 200 000).
A la Libération, une période d’épuration commence :
- Spontanée et sauvage dans un 1re temps (doc 1 p 24) : il s’agit d’aller débusquer les « collabos » =>
exécutions sommaires et publique, tontes de femmes accusées de relations avec des Allemands…
- Légale ensuite avec les procès des collaborateurs (Pétain condamné à mort puis amnistié, Pierre
Laval exécuté en 1945…)
Afin de réconcilier les Français, le général de Gaulle choisit de faire de Vichy et de la collaboration une
parenthèse. Pour le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), « la République n’a pas
cessé d’exister » (ordonnance du 9 août 1944) et Vichy est « nul et non avenu ».
L’idée est de faire oublier la défaite de 1940, la division des Français, et de montrer que la République et
l’unité nationale sont restaurées, notamment vis-à-vis des Alliés, dans la perspective de redonner à la
France son rang d’avant-guerre.
Pour De Gaulle, la France s’est incarnée toute entière dans la Résistance.
Pour réconcilier les Français et faire oublier leur engagement vichyste, des lois d’amnistie sont votées en
1946, 47, 51 et 53 (doc 2 p 24).
Les communistes (PCF 1er parti de France en 1945) entretiennent également ce mythe résistancialiste en
passant sous silence le pacte germano-soviétique signé en 1939 entre l’URSS et l’Allemagne nazie (doc 3 p
25).
2) La politisation des mémoires
Le général de Gaulle valorise une France majoritairement résistante et combattante. Les crimes de Vichy
et des collaborateurs sont tus (en particulier la participation de l’administration française à la déportation
des Juifs de France). Construction d’une mémoire officielle en 1958 (retour de De Gaulle) qui exalte une
France unie dans le combat contre le nazisme (par opposition aux difficultés rencontrées en pleine guerre
d’Algérie). On transfère les cendres de Jean Moulin au Panthéon en 1964 (doc 4 p 25), on crée le concours
national de la Résistance, on baptise de nombreuses rues et établissements publics du nom de résistants…
Dans Le Syndrome de Vichy publié en 1987, l’historien Henry Rousso parle de « mythe résistancialiste »
pour évoquer le mythe entretenu par les Gaullistes et les Communistes selon lequel les Français auraient
unanimement résisté contre l’occupant, ainsi que pour désigner les difficultés de la société française à
aborder objectivement la question de l’Occupation et de la collaboration (doc 1 p 28).
Avec le début de la guerre froide, les communistes se démarquent de la mémoire gaulliste unificatrice en
affirmant être le parti des « 75 000 fusillés » (chiffe exagéré) et avoir joué un rôle central dans la
Résistance.
Certains historiens, comme Robert Aron dans son Histoire de Vichy publiée en 1954, cherchent à
réhabiliter le maréchal Pétain en affirmant qu’il a mené un double-jeu vis-à-vis des Allemands pour
protéger les Français (doc 5 p 25). Dans son Histoire de Vichy, qui sera un ouvrage de référence jusqu’aux
années 70, il évoque la « thèse du glaive et du bouclier » (De Gaulle étant le glaive devant amener la
Libération et Pétain le bouclier qui cherchait à protéger les Français).
3) Les mémoires refoulées
La nécessité de la réconciliation et l’héroïsation de la mémoire résistance par la mémoire gaulliste
officielle marginalise d’autres mémoires qui choisissent souvent le silence faute d’être entendues :
- Juifs et tziganes : les témoignages des rescapés ne suscitent pas beaucoup d’attention (doc 1 p 22
et 5 p 23). Peu d’intérêt pour la compréhension du système concentrationnaire nazi et la spécificité
des centres de mise à mort (ex : le film Nuit et brouillard d’Alain Resnais en 1956 ne fait pas la
distinction entre les camps et n’insiste pas sur le caractère « racial » de la déportation ; le mot
« juif » n’est prononcé qu’une fois. Le film est d’ailleurs censuré pour estomper la responsabilité de
l’Etat français)
- Soldats vaincus en 1940/prisonniers de guerre
- Réquisitionnés du STO (Service du travail obligatoire)
- « Malgré-nous » (Alsaciens et mosellans incorporés de force dans l’armée allemande)
II. La mémoire face à l’Histoire
1) Le régime de Vichy et la collaboration.
La fin des années 60/début des années 70 est favorable à un réexamen critique de la période : déclin du
gaullisme et du PCF (donc de l’héroïsation de la Résistance), influence de l’esprit contestataire de mai 68,
arrivée à l’âge adulte des générations d’après-guerre (les acteurs de la période ne mobilisent plus la
parole).
1969 (sorti en 1971 ») : Documentaire Le chagrin et la pitié de Marcel Ophüls montre la vie à Clermont-
Ferrand sous l’Occupation. On y voit des Français fortement pétainistes surtout occupés à pallier les
manques du quotidien. Il montre que les Résistants étaient très minoritaires => remise en cause du mythe
résistancialiste. Malgré son succès en salles, le film est interdit de diffusion à la télévision jusqu’en 1981.
Le président de l’ORTF affirme qu’il « détruit des mythes dont les Français ont encore besoin ».
En 1973, l’historien américain Robert Paxton publie La France de Vichy (doc 6 p 26). C’est un livre majeur
qui renouvelle radicalement l’historiographie (Etude de la façon dont les historiens « fabriquent »
l’histoire : dans quel contexte, avec quelles méthodes, dans quel but…) de la Seconde Guerre mondiale et
notamment la vision du régime de Vichy en mettant à jour l’importance de la collaboration et les liens
étroits entre le régime du maréchal Pétain et l’Allemagne nazie. La « thèse du glaive et du bouclier » ne
tient plus… Robert Paxton interroge la responsabilité collective des Français dans la collaboration. Les
Français n’ont pas été nombreux à résister…
2) L’émergence de la mémoire de la Shoah
En 1961, le procès d’Adolf Eichmann (responsable SS de la Solution finale) en Israël libère la parole des
survivants de la Shoah qui s’érigent en groupes mémoriels (doc 2 p 29).
Dans les années 70, le développement du négationnisme (ex : Louis Darquier de Pellepoix, ancien
Commissaire général aux questions juives du régime de Vichy déclare en 1978 « à Auschwitz on a gazé les
poux ») encourage les témoignages et le travail de mémoire sur la Shoah.
En 1985 sort le film Shoah de Claude Lanzmann (près de 10h de film) constitué de témoignages de
rescapés et de bourreaux. Le film a un impact considérable tant il permet de comprendre le
fonctionnement de la déportation et de la mise à mort des Juifs d’Europe (doc 2 p 22).
Plusieurs procès médiatisés permettent à la mémoire de la Shoah de s’affirmer, notamment celui de Klaus
Barbie en 1987 (docs 1 p 21 et 7 p 26), chef de la Gestapo de Lyon et tortionnaire de Jean Moulin,
condamné pour crimes contre l’humanité (1ère fois en France).
3) Procès et polémiques
L’action de Serge Klarsfeld conduit à d’autres procès pour crimes contre l’humanité impliquant cette fois-ci
des responsables français de Vichy.
- Procès Paul Touvier (en 1994) => doc 1 p 21. Ancien chef de la Milice de Lyon, il est le seul français
condamné pour crimes contre l’humanité.
- Maurice Papon (en 1997-1998). Ancien haut fonctionnaire de Vichy, accusé d’avoir organisé la
déportation de 1700 juifs. Condamné pour complicité de crimes contre l’humanité.
Des historiens (Robert Paxton, René Rémond, François Bedarida…) participent à ces procès en tant
qu’« experts », ce qui provoque un débat dans la profession.
Par ailleurs, en 1994 parait Une jeunesse française du journaliste Pierre Péan qui révèle le passé vichyste
du président François Mitterrand (fonctionnaire décoré de la francisque) et ses relations tardives avec
René Bousquet (secrétaire général de la police de Vichy et organisateur de la rafle du Vel’d’Hiv en juillet
1942).
Par ailleurs, on apprend qu’il continue à fleurir tous les ans la tombe du maréchal Pétain…
III. Depuis 1990, le temps du « devoir de mémoire »
1) L’historien et les lois mémorielles
« Devoir de mémoire » : expression dérivée de « Lieux de mémoire » (Pierre Nora).
Depuis le début des années 90, le Parlement a voté un certain nombre de lois mémorielles (loi Gayssot en
1990, loi Taubira sur l’esclavage…)
La loi Gayssot (1990) sanctionne toute expression du négationnisme et contestation de crimes contre
l’humanité => condamnation de l’historien négationniste Robert Faurisson en 1991…
La multiplication des lois mémorielles engendre une inquiétude et un débat chez les historiens qui
évoquent le danger qu’elles aboutissent à l’établissement d’une histoire officielle dictée par le politique.
(En 2005, suite à un projet de loi portant sur « la reconnaissance des aspects positifs de la colonisation », un
grand nombre des plus grands historiens français, à l’initiative de Pierre Nora, signent une pétition
« Liberté pour l’Histoire » dans laquelle ils dénoncent que « dans un Etat libre, il n’appartient ni au
Parlement ni à l’autorité judiciaire de définir la vérité historique »).
Ce que dénoncent les historiens, c’est le danger d’une instrumentalisation de l’histoire par le politique en
fonction de ses intérêts présents.
2) La responsabilité de l’Etat
Le 16 juillet 1992, François Mitterrand est le 1er chef d’Etat à assister à la commémoration de la rafle du Vel
d’Hiv. Toutefois, il n’accepte pas d’admettre la responsabilité de la France dans la déportation des juifs ni
que la France fasse acte de repentance à propos des crimes de Vichy (« La France n’est pas responsable. La
France n’a pas d’excuses à donner, ni la République. A aucun moment je ne l’accepterai », 10 oct 1994).
Peu de temps après son élection, lors de la commémoration de la rafle du Vel d’Hiv le 16 juillet 1995, le
président Jacques Chirac reconnait officiellement en 1995 la responsabilité de la France dans la
déportation des Juifs. (doc 8 p 26). C’est un tournant majeur.
 Rupture avec la mémoire officielle depuis De Gaulle qui faisait de Vichy une parenthèse. La France
est collectivement responsable.
 La mémoire de la Shoah est incluse dans la mémoire officielle : Les Justes sont honorés au
Panthéon, indemnisation des familles juives spoliées, inauguration du Mémorial de la Shoah à Paris
(2005)
3) Un devoir de mémoire apaisé ?
Responsabilité de l’Etat français n’est pas remise en cause par les présidents Sarkozy et Hollande.
Expression « Devoir de mémoire » s’est imposée, notamment avec l’institution de Journées de
commémoration (journée nationale de la Résistance à partir de 2013, doc 10 p 27).
De nouvelles mémoires, oubliées ou « honteuses » continuent d’émerger en revendiquant un statut de
victimes :
 Le génocide perpétré contre les Tziganes (doc 5 p 23) a été longtemps oublié en raison de la
marginalisation subie par ce peuple jusqu’à aujourd’hui. Les Tziganes n’ont toujours pas de journée
de commémoration…
 Les « Malgré-Nous » ont dû attendre 2010 pour être officiellement reconnus comme victimes du
nazisme.
 Enfants « nés de l’ennemi » (de couples franco-allemands pendant la guerre).
Cependant, le devoir de mémoire est toujours porteur de tensions et de polémiques : en 2007, le président
Sarkozy est accusé par le Comité de vigilance face aux usages publics de l'histoire d’instrumentaliser
l’histoire en demandant que soit lue dans les lycées la dernière lettre du résistant communiste Guy
Môquet.
Conclusion :
L’histoire et la mémoire obéissent à des objectifs différents. Les crispations mémorielles autour de la
Seconde Guerre mondiale sont encore très nombreuses, bien qu’en cours d’apaisement en raison de la
disparition des témoins directs.
La reconnaissance de l’Etat français de son rôle durant la Seconde Guerre mondiale ouvre la possibilité
d’inclure de multiples mémoires dans la mémoire officielle (Shoah, Tziganes…)
Cependant, cette quête de reconnaissance par des groupes mémoriels ayant une vision des évènements et
des objectifs différents peut aboutir à une « concurrence des mémoires » et soulever des problèmes
identitaires dans une société crispée.
Dans ce contexte, le rôle des historiens est triple :
- Etudier les mémoires (contexte d’apparition, revendications mémorielles…)
- Garantir une histoire objective en s’opposant à toute tentative de récupération par un groupe
mémoriel ou par le pouvoir politique visant à établir une histoire « sous influence », partiale et
partisane.
- Lutter contre le négationnisme et la contestation de crimes contre l’humanité.

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  • 1. THEME INTRODUCTIF LE RAPPORT DES SOCIETES A LEUR PASSE Question : Les mémoires : lecture historique Etude de cas : L’historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France Introduction : Pour l’historien Pierre Nora, « l’histoire rassemble, la mémoire divise ». En effet, l’historien est un scientifique (sciences humaines) qui étudie le passé et écrit le passé en respectant des méthodes propres à son métier (analyse critique des sources). A partir de sources diverses, l’historien produit une interprétation des évènements la plus objective possible. En revanche, la mémoire est un rapport plus subjectif au passé, d’un individu ou d’un groupe d’individus, qui procède par une sélection d’évènements. La mémoire résulte souvent d’un rapport affectif ou douloureux au passé. Histoire et mémoires peuvent donc se rencontrer, se compléter (historien au regard distancié/témoin ayant vécu un évènement) mais aussi s’opposer voire même se confronter (notions clés p 20), notamment au sujet de périodes sensibles dont les témoins sont toujours vivants (guerre d’Algérie, Seconde Guerre mondiale, Shoah…) Comme le montre le succès de la série télévisée « Un village français » diffusée depuis 2009, la Seconde Guerre mondiale est un souvenir douloureux qui continue d’affecter et de diviser la population française. Cette période est particulièrement concernée par la concurrence des mémoires qui s’exprime à l’occasion de polémiques au cours desquelles les historiens se posent en arbitre. Ces derniers doivent mettre à distance le rapport affectif des mémoires et corriger les tentatives de réécriture de l’histoire en fonction des intérêts de chacun. Aujourd’hui, la question des mémoires devient même un sujet d’étude pour des historiens qui ont l’ambition d’en faire l’histoire. En effet, les mémoires de la Seconde Guerre mondiale sont multiples et se sont développées en fonction de contextes bien particuliers. Nous nous demanderons ainsi Comment les mémoires de la Seconde Guerre mondiale ont-elles évolué depuis 1945 et quel regard les historiens portent-ils sur celles-ci ?
  • 2. I. La mémoire résistante (1944-années 1970). 1) Le « mythe résistancialiste » (cf Henry Rousso) En 1945, les Français sont profondément divisés. Après la défaite de 1940, le maréchal Pétain collabore avec l’occupant nazi et met en place le régime de Vichy. La plupart des Français subissent l’occupation (zone libre occupée en novembre 1942), tandis que d’autres collaborent activement (environ 55 000) ou entrent dans la Résistance (environ 200 000). A la Libération, une période d’épuration commence : - Spontanée et sauvage dans un 1re temps (doc 1 p 24) : il s’agit d’aller débusquer les « collabos » => exécutions sommaires et publique, tontes de femmes accusées de relations avec des Allemands… - Légale ensuite avec les procès des collaborateurs (Pétain condamné à mort puis amnistié, Pierre Laval exécuté en 1945…) Afin de réconcilier les Français, le général de Gaulle choisit de faire de Vichy et de la collaboration une parenthèse. Pour le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), « la République n’a pas cessé d’exister » (ordonnance du 9 août 1944) et Vichy est « nul et non avenu ». L’idée est de faire oublier la défaite de 1940, la division des Français, et de montrer que la République et l’unité nationale sont restaurées, notamment vis-à-vis des Alliés, dans la perspective de redonner à la France son rang d’avant-guerre. Pour De Gaulle, la France s’est incarnée toute entière dans la Résistance. Pour réconcilier les Français et faire oublier leur engagement vichyste, des lois d’amnistie sont votées en 1946, 47, 51 et 53 (doc 2 p 24). Les communistes (PCF 1er parti de France en 1945) entretiennent également ce mythe résistancialiste en passant sous silence le pacte germano-soviétique signé en 1939 entre l’URSS et l’Allemagne nazie (doc 3 p 25). 2) La politisation des mémoires Le général de Gaulle valorise une France majoritairement résistante et combattante. Les crimes de Vichy et des collaborateurs sont tus (en particulier la participation de l’administration française à la déportation des Juifs de France). Construction d’une mémoire officielle en 1958 (retour de De Gaulle) qui exalte une France unie dans le combat contre le nazisme (par opposition aux difficultés rencontrées en pleine guerre d’Algérie). On transfère les cendres de Jean Moulin au Panthéon en 1964 (doc 4 p 25), on crée le concours national de la Résistance, on baptise de nombreuses rues et établissements publics du nom de résistants… Dans Le Syndrome de Vichy publié en 1987, l’historien Henry Rousso parle de « mythe résistancialiste » pour évoquer le mythe entretenu par les Gaullistes et les Communistes selon lequel les Français auraient unanimement résisté contre l’occupant, ainsi que pour désigner les difficultés de la société française à aborder objectivement la question de l’Occupation et de la collaboration (doc 1 p 28). Avec le début de la guerre froide, les communistes se démarquent de la mémoire gaulliste unificatrice en affirmant être le parti des « 75 000 fusillés » (chiffe exagéré) et avoir joué un rôle central dans la Résistance.
  • 3. Certains historiens, comme Robert Aron dans son Histoire de Vichy publiée en 1954, cherchent à réhabiliter le maréchal Pétain en affirmant qu’il a mené un double-jeu vis-à-vis des Allemands pour protéger les Français (doc 5 p 25). Dans son Histoire de Vichy, qui sera un ouvrage de référence jusqu’aux années 70, il évoque la « thèse du glaive et du bouclier » (De Gaulle étant le glaive devant amener la Libération et Pétain le bouclier qui cherchait à protéger les Français). 3) Les mémoires refoulées La nécessité de la réconciliation et l’héroïsation de la mémoire résistance par la mémoire gaulliste officielle marginalise d’autres mémoires qui choisissent souvent le silence faute d’être entendues : - Juifs et tziganes : les témoignages des rescapés ne suscitent pas beaucoup d’attention (doc 1 p 22 et 5 p 23). Peu d’intérêt pour la compréhension du système concentrationnaire nazi et la spécificité des centres de mise à mort (ex : le film Nuit et brouillard d’Alain Resnais en 1956 ne fait pas la distinction entre les camps et n’insiste pas sur le caractère « racial » de la déportation ; le mot « juif » n’est prononcé qu’une fois. Le film est d’ailleurs censuré pour estomper la responsabilité de l’Etat français) - Soldats vaincus en 1940/prisonniers de guerre - Réquisitionnés du STO (Service du travail obligatoire) - « Malgré-nous » (Alsaciens et mosellans incorporés de force dans l’armée allemande) II. La mémoire face à l’Histoire 1) Le régime de Vichy et la collaboration. La fin des années 60/début des années 70 est favorable à un réexamen critique de la période : déclin du gaullisme et du PCF (donc de l’héroïsation de la Résistance), influence de l’esprit contestataire de mai 68, arrivée à l’âge adulte des générations d’après-guerre (les acteurs de la période ne mobilisent plus la parole). 1969 (sorti en 1971 ») : Documentaire Le chagrin et la pitié de Marcel Ophüls montre la vie à Clermont- Ferrand sous l’Occupation. On y voit des Français fortement pétainistes surtout occupés à pallier les manques du quotidien. Il montre que les Résistants étaient très minoritaires => remise en cause du mythe résistancialiste. Malgré son succès en salles, le film est interdit de diffusion à la télévision jusqu’en 1981. Le président de l’ORTF affirme qu’il « détruit des mythes dont les Français ont encore besoin ». En 1973, l’historien américain Robert Paxton publie La France de Vichy (doc 6 p 26). C’est un livre majeur qui renouvelle radicalement l’historiographie (Etude de la façon dont les historiens « fabriquent » l’histoire : dans quel contexte, avec quelles méthodes, dans quel but…) de la Seconde Guerre mondiale et notamment la vision du régime de Vichy en mettant à jour l’importance de la collaboration et les liens étroits entre le régime du maréchal Pétain et l’Allemagne nazie. La « thèse du glaive et du bouclier » ne tient plus… Robert Paxton interroge la responsabilité collective des Français dans la collaboration. Les Français n’ont pas été nombreux à résister… 2) L’émergence de la mémoire de la Shoah En 1961, le procès d’Adolf Eichmann (responsable SS de la Solution finale) en Israël libère la parole des survivants de la Shoah qui s’érigent en groupes mémoriels (doc 2 p 29).
  • 4. Dans les années 70, le développement du négationnisme (ex : Louis Darquier de Pellepoix, ancien Commissaire général aux questions juives du régime de Vichy déclare en 1978 « à Auschwitz on a gazé les poux ») encourage les témoignages et le travail de mémoire sur la Shoah. En 1985 sort le film Shoah de Claude Lanzmann (près de 10h de film) constitué de témoignages de rescapés et de bourreaux. Le film a un impact considérable tant il permet de comprendre le fonctionnement de la déportation et de la mise à mort des Juifs d’Europe (doc 2 p 22). Plusieurs procès médiatisés permettent à la mémoire de la Shoah de s’affirmer, notamment celui de Klaus Barbie en 1987 (docs 1 p 21 et 7 p 26), chef de la Gestapo de Lyon et tortionnaire de Jean Moulin, condamné pour crimes contre l’humanité (1ère fois en France). 3) Procès et polémiques L’action de Serge Klarsfeld conduit à d’autres procès pour crimes contre l’humanité impliquant cette fois-ci des responsables français de Vichy. - Procès Paul Touvier (en 1994) => doc 1 p 21. Ancien chef de la Milice de Lyon, il est le seul français condamné pour crimes contre l’humanité. - Maurice Papon (en 1997-1998). Ancien haut fonctionnaire de Vichy, accusé d’avoir organisé la déportation de 1700 juifs. Condamné pour complicité de crimes contre l’humanité. Des historiens (Robert Paxton, René Rémond, François Bedarida…) participent à ces procès en tant qu’« experts », ce qui provoque un débat dans la profession. Par ailleurs, en 1994 parait Une jeunesse française du journaliste Pierre Péan qui révèle le passé vichyste du président François Mitterrand (fonctionnaire décoré de la francisque) et ses relations tardives avec René Bousquet (secrétaire général de la police de Vichy et organisateur de la rafle du Vel’d’Hiv en juillet 1942). Par ailleurs, on apprend qu’il continue à fleurir tous les ans la tombe du maréchal Pétain… III. Depuis 1990, le temps du « devoir de mémoire » 1) L’historien et les lois mémorielles « Devoir de mémoire » : expression dérivée de « Lieux de mémoire » (Pierre Nora). Depuis le début des années 90, le Parlement a voté un certain nombre de lois mémorielles (loi Gayssot en 1990, loi Taubira sur l’esclavage…) La loi Gayssot (1990) sanctionne toute expression du négationnisme et contestation de crimes contre l’humanité => condamnation de l’historien négationniste Robert Faurisson en 1991… La multiplication des lois mémorielles engendre une inquiétude et un débat chez les historiens qui évoquent le danger qu’elles aboutissent à l’établissement d’une histoire officielle dictée par le politique. (En 2005, suite à un projet de loi portant sur « la reconnaissance des aspects positifs de la colonisation », un grand nombre des plus grands historiens français, à l’initiative de Pierre Nora, signent une pétition « Liberté pour l’Histoire » dans laquelle ils dénoncent que « dans un Etat libre, il n’appartient ni au Parlement ni à l’autorité judiciaire de définir la vérité historique »). Ce que dénoncent les historiens, c’est le danger d’une instrumentalisation de l’histoire par le politique en fonction de ses intérêts présents.
  • 5. 2) La responsabilité de l’Etat Le 16 juillet 1992, François Mitterrand est le 1er chef d’Etat à assister à la commémoration de la rafle du Vel d’Hiv. Toutefois, il n’accepte pas d’admettre la responsabilité de la France dans la déportation des juifs ni que la France fasse acte de repentance à propos des crimes de Vichy (« La France n’est pas responsable. La France n’a pas d’excuses à donner, ni la République. A aucun moment je ne l’accepterai », 10 oct 1994). Peu de temps après son élection, lors de la commémoration de la rafle du Vel d’Hiv le 16 juillet 1995, le président Jacques Chirac reconnait officiellement en 1995 la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs. (doc 8 p 26). C’est un tournant majeur.  Rupture avec la mémoire officielle depuis De Gaulle qui faisait de Vichy une parenthèse. La France est collectivement responsable.  La mémoire de la Shoah est incluse dans la mémoire officielle : Les Justes sont honorés au Panthéon, indemnisation des familles juives spoliées, inauguration du Mémorial de la Shoah à Paris (2005) 3) Un devoir de mémoire apaisé ? Responsabilité de l’Etat français n’est pas remise en cause par les présidents Sarkozy et Hollande. Expression « Devoir de mémoire » s’est imposée, notamment avec l’institution de Journées de commémoration (journée nationale de la Résistance à partir de 2013, doc 10 p 27). De nouvelles mémoires, oubliées ou « honteuses » continuent d’émerger en revendiquant un statut de victimes :  Le génocide perpétré contre les Tziganes (doc 5 p 23) a été longtemps oublié en raison de la marginalisation subie par ce peuple jusqu’à aujourd’hui. Les Tziganes n’ont toujours pas de journée de commémoration…  Les « Malgré-Nous » ont dû attendre 2010 pour être officiellement reconnus comme victimes du nazisme.  Enfants « nés de l’ennemi » (de couples franco-allemands pendant la guerre). Cependant, le devoir de mémoire est toujours porteur de tensions et de polémiques : en 2007, le président Sarkozy est accusé par le Comité de vigilance face aux usages publics de l'histoire d’instrumentaliser l’histoire en demandant que soit lue dans les lycées la dernière lettre du résistant communiste Guy Môquet. Conclusion : L’histoire et la mémoire obéissent à des objectifs différents. Les crispations mémorielles autour de la Seconde Guerre mondiale sont encore très nombreuses, bien qu’en cours d’apaisement en raison de la disparition des témoins directs. La reconnaissance de l’Etat français de son rôle durant la Seconde Guerre mondiale ouvre la possibilité d’inclure de multiples mémoires dans la mémoire officielle (Shoah, Tziganes…) Cependant, cette quête de reconnaissance par des groupes mémoriels ayant une vision des évènements et des objectifs différents peut aboutir à une « concurrence des mémoires » et soulever des problèmes identitaires dans une société crispée. Dans ce contexte, le rôle des historiens est triple : - Etudier les mémoires (contexte d’apparition, revendications mémorielles…)
  • 6. - Garantir une histoire objective en s’opposant à toute tentative de récupération par un groupe mémoriel ou par le pouvoir politique visant à établir une histoire « sous influence », partiale et partisane. - Lutter contre le négationnisme et la contestation de crimes contre l’humanité.