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Port de Sète - La Marseillaise du 27 juillet 2017
- 1. 2 La Marseillaise / jeudi 27 juillet 2017
Port de Sète
Jean-ClaudeGayssotpré-
sidedepuislemoisdemars
l’établissementpublicré-
gionalduPortSèteSudde
France.Aumoisdemaider-
nier,l’ancienministredes
transportsetlevice-prési-
dentdelarégionOccitanie
ontdévoiléDidierCodor-
niouontdévoiléleursprio-
ritéspourl’infrastructure
portuaireparvenueàmi-
chemindesonplanstraté-
gique2015-2020.
Vous arrivez à la présidence du
Port de Sète-Frontignan à mi-
parcours du plan stratégique
2015-2020. Où en êtes-vous de la
stratégie de développement ?
J’arrive au port de Sète à mi-par-
cours du plan stratégique 2015-2020.
Ce plan est la feuille de route fixée
par l’autorité portuaire, la Région et
l’établissement public régional Port
de Sète Sud de France. Depuis que
la Région est propriétaire, une nou-
velle jeunesse a été donnée. Je disais
lorsque j’ai été élu à la présidence en
remplacement de Marc Chevalier,
que j’avais de la chance de prendre
cette responsabilité avec un port en
bonne forme, dans une dynamique
deprogrès.
La stratégie se résume simple-
ment : croissance durable des trois
ports, commerce, pêche, plaisance.
Avec le directeur général Olivier
Carmes, avec l’équipe de direction
et les 85 salariés de l’EPR, nous vou-
lons réussir ce développement har-
monieux. 130 millions d’euros d’in-
vestissementsrestentàréaliser.C’est
l’additionde40millionsdelaRégion,
de 20 millions de l’EPR, et de 70 mil-
lions des entreprises privées. Il est
d’ailleurs intéressant de noter que
sur les 500 millions qui auront été in-
vestis à l’issue du plan stratégique,
la moitié aura été financée par la Ré-
gion et le port et l’autre moitié par le
privé.
Quelles vont être vos priorités,
vos objectifs ?
Ma priorité est de réussir le plan
stratégique.Celasignifiepourleport
de commerce d’atteindre les 4,6 mil-
lions de tonnes de marchandises par
an contre 3,7, plus de 250 000 passa-
gers. Pour la plaisance, nous avons
l’objectif d’atteindre les 1 000 an-
neaux contre 750 aujourd’hui. Nous
allons construire une nouvelle ca-
pitainerie pour la plaisance, et nous
engageons le développement du
yachting pour accueillir des yachts
de luxe. Que ce soit la pêche, le com-
merce ou la plaisance, je veux que
noustenionstoutelagamme.
Pour la pêche, je veux une atten-
tion particulière. Sète est le premier
port de pêche français de la Méditer-
ranée. Nous allons développer une
aire de carénage avec l’objectif d’un
gros et puissant élévateur et d’un
autre plus petit de 20 tonnes. Je sou-
haite avec la présidente Carole Del-
ga, faire de Sète un élément majeur
delalogistiqueportuairedelarégion
Occitanie. Des Pyrénées au Rhône,
notre région dispose d’une façade
maritimeexceptionnelle.
Notre réflexion porte sur la plus
grandeefficacitédesgrandsportsré-
gionaux directement propriété de la
Région dont Port La Nouvelle, et les
autres décentralisés, Port Vendres
et Port Laudun-L’Ardoise. Nous vou-
lons travailler à une synergie nou-
velle entre tous nos ports. Avec un
parlement de la mer dont est respon-
sable de vice-président de la Région
Didier Codorniou,, avec le plan litto-
ral 21, le chantier est considérable.
L’objectif : efficacité durable, où
croissance, développement et créa-
tiond’emploisseconjuguentavecles
batailles essentielles pour l’environ-
nementetlatransitionénergétique.
De nouveaux opérateurs tels
Ekol et GNV apportent une
vocation internationale au port
de Sète. Est-il dans vos intentions
de poursuivre la politique
d’internationalisation du Port
de Sète ?
Effectivement de nouveaux opé-
rateurs sont arrivés et nous sommes
déterminés à poursuivre l’interna-
tionalisationduport.Unportestune
porte d’entrée et une porte de sortie.
Riendecequinourritlereplisursoi,
la construction de murs, n’est com-
patible avec l’esprit d’ouverture, de
partage, de solidarité et d’humani-
té nécessaires pour l’activité d’un
port. J’arrive de Dubaï pour la signa-
ture d’une convention de 3 ans avec
le groupe P&O spécialisé dans le tra-
fic de conteneurs. Nous venons aus-
sidesigneravecConhexapourl’utili-
sation de notre hangar frigo. D’autre
part, avec la chambre de commerce
etlegouvernement,jetravailleaudé-
veloppement des relations commer-
cialesavecl’Algérie,leMaroc,lesBa-
léares, la Turquie notamment. Par
ailleurs, nous sommes le premier
port européen pour l’exportation de
bovinsvivantsverslespaysdelaMé-
diterranéeetnouscontinueronsàdé-
veloppercetteactivité.
Nos ambitions, c’est déjà du
concret, nous allons construire une
nouvelle gare maritime pour plus de
50 millions d’euros. Je suis récem-
ment allé à Paris pour régler avec BP
le problème du du sealine, ce flexible
avec lequel les pétroliers déchar-
gent leur cargaison sans accoster et
qui pose un problème de sécurité en-
vironnementale. Les travaux vont
être financés à plus de 90% par l’en-
treprise, pour élargir la surface des
quais, les bateaux viendront accos-
ter pour alimenter les cuves. Sachez
qu’il n’est pas un domaine où je ne
m’efforcedetravaillerharmonieuse-
ment avec les représentants des pro-
fessionnels et des salariés, pour que
tous soient partie prenante des avan-
cées économiques, environnemen-
talesetsociales.
La pêche a toujours été un volet
important de l’activité portuaire.
A l’image des autres résultats
enregistrés par le port elle a
progressé en 2016. Quels sont
vos projets dans un système de
quotas qui n’est pas toujours
favorable aux pêcheurs sétois ?
Sète est le premier port de pêche
de la Méditerranée comme je le di-
saistoutàl’heure.Nousnousbattons
pourquetous,despetitsmétiers,aux
chalutiers et aux thoniers, mais aus-
sipourquelesconchyliculteursetos-
tréiculteurs, gagnent eux aussi dans
un contexte européen et national
pas toujours favorable. Les pêcheurs
sontl’âmesingulièreduportdeSète-
Frontignan. Leuraveniresttropsou-
vent chargé d’incertitudes. Nous en-
registrons des progrès concernant
la criée avec une reprise du tonnage
en 2016, 3 bateaux supplémentaires
en 2015, 3 de plus en 2016, et cette pro-
gression se poursuit. Nous attirons
des navires d’autres quartiers, nous
commercialisonsdesparcellesdispo-
niblessurlazoned’activitésdeFron-
tignan,etnousavonscommejel’aidit
l’objectif d’un véritable site de répa-
rationnavale.
Vous avez été sollicité par
Carole Delga pour présider
l’établissement public au
regard de vos compétences et
de votre expertise du monde
des transports. Etes-vous un
président heureux de revenir aux
affaires publiques ?
Franchement, même si j’ai été
ministre de l’équipement, des trans-
ports, du logement, aller dans la ges-
tion concrète d’un port comme celui
deSète,avecsadiversité,sonhistoire,
son potentiel, c’est enthousiasmant.
Je suis entouré d’une équipe déter-
minée, j’ai le soutien du Conseil Ré-
gional et de son vice-président Jean-
Luc Gibelin qui se bât pour l’inter-
modalité mer, fer, route, fluvial avec
lecanalduRhôneàSète.
On ne peut se contenter, tel un
navire, de rester sur l’erre, il faut
convaincre, interpeller le nouveau
gouvernement et l’Europe pour que
les ports décentralisés ne soient pas
abandonnés, pour que des concur-
rences aveugles ne freinent pas le dé-
veloppement de nos propres ports,
pour que des projets innovants sor-
tent.Pourquenousréussissionsavec
l’appui du gouvernement une formi-
dablenouvelleéditionen2018del’Es-
cale à Sète avec l’Hermione pour la-
quelle ont attend entre 300 000 et 400
000 visiteurs. Quand on agit pour du
mieux et du plus, il y a de quoi être
confiant.
Sete- Frontignan
EntretienavecPierre
Bouldoire,mairedeFronti-
gnan.
La Région Occitanie poursuit
son plan stratégique sur le Port
de Sète-Frontignan. Quel en sera
l’impact pour la commune?
De nombreuses infrastructures
portuaires se trouvent sur le terri-
toire communal, dont la Zone Indus-
trielle Fluviomaritime/ ZIFMar, ap-
pelée à s’agrandir avec de nouveaux
entrepôts de stockage pour les mé-
tiers de la pêche et la construction
de l’appontement de BP-GDH. Dans
le cadre du projet de plateforme in-
termodale, le canal du Rhône, égale-
mentsurleterritoiredeFrontignan,
va voir son gabarit augmenter. Ces
nouveaux équipements et les autres
investissements majeurs program-
més sur le port de commerce vont
générer environ 600 emplois directs
supplémentaires, de nombreux em-
plois indirects. Ils positionnent le
port de Sète-Frontignan sur les fi-
lières innovantes et durables de
l’économie de la mer. Autant dire
que l’impact sera significatif pour
les habitants de Frontignan comme
de l’ensemble du bassin de Thau,
avec notamment de réelles perspec-
tivesd’avenirpourlesjeunes.
Parmi les projets prévus, celui
d’une restructuration complète
du terminal pétrolier. Quel en
est l’enjeu pour la ville ?
Il s’inscrit dans la suite logique
du travail que mènent élus et tech-
niciens de la Ville depuis plusieurs
années auprès de BP-GDH pour
plus de sécurité, pour les habitants
comme pour l’environnement de
notre territoire. La connexion en
mer actuelle, en très mauvais état
et dont l’usage a régulièrement été
interrompu par le préfet ces der-
nières années, va être remplacée
par une canalisation terrestre.
Hier, nous avons obtenu la réduc-
tion du périmètre de danger au-
tour du site de stockage BP-GDH,
Demain, c’est le risque de pollu-
tion maritime qui sera réduit. Les
enjeux sont économiques et indus-
triels, mais ils sont aussi environ-
nementaux, pour nous, nos côtes,
nos produits, comme pour toute la
mer Méditerranée, et tous ceux qui
viventsursesrives.
Quels sont les principaux projets
de développement urbain ou
économique liés aux activités
maritimes ou au domaine public
maritime ?
Les cicatrices des industries du
20esiècles’effacentauprofitdepro-
jets urbains respectueux de notre
cadre de vie. Déconstructions, dé-
pollutions, requalifications… Les
friches laissent peu à peu place aux
équipements et à l’habitat. Sur le
territoirefrontignanaisenbordure
de l’étang de Thau, le site Lafarge,
désaffecté depuis la réalisation
d’équipements plus performants et
durables sur la zone portuaire, est
en cours de déconstruction. D’ici
une dizaine d’années, il accueille-
ra un palais des sports, un parc de
promenade, des entreprises et des
services. Nous y travaillons avec
l’agglo et l’établissement public
foncier.AvenuedelaMéditerranée,
face à la digue ZIFMar, la Ville va
aménager un site de plus de 4 hec-
tares. Au nord, en zone inondable,
des aménagements paysagers vont
permettre une meilleure protec-
tion des habitants et la valorisation
denospaysageslagunaires.Ausud,
ce sont des services innovants pour
la logistique portuaire qui vont
s’installer.
On voit bien, à travers tous ces
exemples, que ces investissements
vontdanslebonsens.Celuid’undé-
veloppement durable, qui s’appuie
sur nos spécificités et l’innovation
pour créer de l’emploi, tout en pre-
nantmieuxencomptelesquestions
de risques et de sécurité, la qualité
et le cadre de vie des habitants du
territoire.
NOM EDITION
« Créer de l’emploi, prendre en compte
la qualité et le cadre de vie »
Jean-Claude Gayssot : « ma priorité est
de réussir le plan stratégique »
Jean-ClaudeGayssotàlaprési-
denceduportdeSètedepuisle
moisdemars.©DR