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Réchauffement
climatique
Recueil de
Maryam RAHOU
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I. L'effet de serre
I.1. L'effet de serre en 10 questions
I.2. Les effets du réchauffement climatique : L'humanité s'en remettra-t-elle ?
I.3. Les causes de l'effet de serre: les gaz à effet de serre
I.4. Journée mondiale de la protection de la couche d'ozone
I.5. Conférence mondiale sur le climat à Genève, 3 mois avant Copenhague
I.6. Réchauffement climatique, montagnes et glaciers
I.7. Un hacker met en péril le sommet de Copenhague
I.8. Journée mondiale de l'environnement
II. Lutter contre les émissions de carbone
II.1. Crédits carbone : compenser ses émissions
II.2. Des villes plus écolo
II.3. La taxe carbone en 10 questions
III. La fin du pétrole ?
III.1. Pétrole : une hausse inéluctable
III.2. Industrie, habitat, chimie : quels substituts au pétrole ?
III.3. Transports : l'après pétrole
III.4. Une vie sans pétrole
IV. Zoom sur les transports écologiques
Comment rouler plus propre ?
IV. 1. Polluants automobiles et santé
IV.2. Les Français prêts à rouler propre
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IV.3. Réduire les émissions de polluants
IV.4. La voiture hybride
IV.5. Les véhicules électriques
Les biocarburants : solution ou problème ?
IV.6. Ce qu'il faut savoir sur le E85
IV.7. Le boom des biocarburants
IV.8. Des voitures vraiment plus écolo ?
IV.9. Les biocarburants vont-ils nous affamer ?
Des transports plus propres
IV.10. Semaine de la mobilité et de la sécurité routière pour Bouger autrement
IV.11. Trouver de nouveaux modes de déplacement
IV.12. Véhicule électrique : où en est-on ?
IV.13. Partager sa voiture : covoiturage et auto-partage
IV.14. Des motos vraiment moins polluantes ?
Vive le Vélo !
IV.15. Vélo : comment s'organiser ?
IV.16. La ville est plus belle à vélo
IV.17. Le vélo à assistance électrique
V. Réduire son empreinte écologique
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L’effet de serre est le principal responsable du réchauffement climatique. Pour lutter contre ce
phénomène qui menace la planète mais aussi l’homme, il n’y a pas de secret : il faut réduire nos
émissions de carbone. L’un des premiers gestes à faire, c’est de repenser les transports et la voiture.
Zoom sur les meilleurs moyens d’agir pour préserver le climat.
I. L'effet de serre
Longtemps controversé, le réchauffement climatique ne fait aujourd’hui plus aucun doute. Et les
causes sont aujourd’hui clairement identifiées, notamment la production de gaz à effet de serre. Les
conséquences de ces quelques degrés de plus pourraient se révéler catastrophiques pour
l’environnement mais aussi pour l’humanité.
I.1. L'effet de serre en 10 questions
L’effet de serre est un phénomène naturel de réchauffement qui permet de maintenir une température
moyenne de la terre à 15°C. A l’origine de cette manifestation, on trouve les gaz à effet de serre. Mais
leur émission en excès par les activités humaines favorise le réchauffement climatique. Doctissimo
répond à toutes vos questions sur ce phénomène.
1 - Qu’est-ce que l’effet de serre ?
La moitié de l’énergie solaire pénètre dans l’atmosphère et parvient au sol. Elle réchauffe ainsi la Terre et se
transforme en rayons infrarouges renvoyés vers l’espace. Mais comme une serre, certains gaz présents dans
l’atmosphère empêchent une partie de ces rayons de repartir. Ainsi piégés, ils contribuent à réchauffer
l’atmosphère. Sans cet effet de serre, la température de la Terre serait de Ŕ 18°C et peu d’eau serait à l’état
liquide. Cet effet naturel est donc bénéfique et permet d’avoir une température moyenne de 15°C.
2 - Quels sont les gaz participant à l’effet de serre ?
Les gaz participant à l’effet de serre sont principalement la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone, le méthane,
l’oxyde nitreux et l’ozone. Les gaz à effet de serre industriels incluent les hydrofluorocarbones ou CFC, les
hydrocarbures perfluorés ou PFC et les hexafluorures de soufre ou SF6 ; ces gaz sont également responsables
de l’attaque de la couche d’ozone.
Ce sont les 6 gaz visés par le protocole de Kyoto. Chacun de ces gaz possède un pouvoir de réchauffement
global (ou PRG) comparé au dioxyde de carbone et une durée de séjour dans l’atmosphère.
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Durée de séjour et pouvoir de réchauffement global des gaz à effet de serre
Gaz à effet de serre Formule chimique PRG durée de séjour (en année)
Dioxyde de carbone CO2 1 200 (variable)
Méthane CH4 22 12,2±3
Protoxyde d'azote N2O 310 120
Dichlorodifluorométhane (CFC-12) CCl2F2 6 200-7 100 102
Chlorodifluorométhane (HCFC-22) CHClF2 1300-1400 12,1
Tétrafluorure de carbone CF4 6 500 50 000
Hexafluorure de soufre SF6 6 500 3 200
3 -En quoi l’homme participe-t-il à cet accroissement ?
Les principaux gaz à effet de serre sont d’origine naturelle et peu abondants. Mais à cause de l’activité
humaine, la concentration atmosphérique de certains d’entre eux a augmenté sensiblement, principalement
l’ozone (O3), le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4).
Depuis 1750, le taux de CO2 dans l'atmosphère a augmenté de 30%, celui de CH4 de 145%. Mais les effets
combinés de tous les gaz à effet de serre équivaut à une augmentation de 50% de CO2 depuis cette même
période.
Aujourd’hui et après diverses tergiversations, il existe un consensus sur l’impact de l’activité humaine sur
l’évolution du climat. Le groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat (GIEC) a rendu
un nouveau rapport en 2001 qui estime que « Des preuves plus récentes et plus concluantes permettent de
dire que la majeure partie du réchauffement observé au cours des cinquante dernières années est due aux
activités humaines ».
4 - Quels sont les effets de l’augmentation des gaz à effet de serre ?
Selon le rapport du groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat (GIEC), la terre s’est
réchauffée de 0,6°C au cours du XXe siècle. Durant la même période, on a assisté à une montée moyenne du
niveau des océans de 1 à 2 mm chaque année. Découvrez ci-dessous quelques-uns des changements observés
au cours du XXe siècle observé par le GIEC ainsi que le degré de preuve pour chacune des observations.
Changements atmosphériques, climatiques et biophysiques de la planète au cours du XXe siècle
Température moyenne
mondiale à la surface
Augmentation de 0,6±0,2 °C au cours du XXe siècle ; réchauffement plus important des
zones terrestres que des océans (très probable)
Température à la surface
dans l’hémisphère Nord
Augmentation au cours du XXe siècle plus importante qu’au cours de tout autre siècle du
dernier millénaire ; années 1990 : décennie la plus chaude du millénaire (probable).
Fourchette de
températures diurnes à la
surface
Diminution entre 1950 et 2000 sur les zones terrestres ; augmentation deux fois plus rapide
des températures minimales nocturnes que des températures maximales diurnes (probable).
Jours chauds/indices de
chaleur
Augmentation (probable)
Jours froids/de gel Diminution pour la quasi-totalité des zones terrestres au cours du XXe siècle (très
probable).
Précipitations
continentales
Augmentation de 5 à 10% au cours du XXe siècle dans l’hémisphère Nord (très probable),
mais diminution sur certaines régions (Afrique du Nord et occidentale et certaines parties de
la Méditerranée, par exemple).
Fortes précipitations Augmentation aux latitudes nord moyennes et supérieures (probable).
Fréquence et intensité
des sécheresses
Absence accrue de précipitations en été et augmentation de la sécheresse associée dans
quelques zones (probable). Dans certaines régions, telles que certaines parties de l’Asie et
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de l’Afrique, on a observé une augmentation de la fréquence et de l’intensité de la
sécheresse au cours des dernières décennies.
Niveau moyen de la mer
à l’échelle mondiale
Augmentation à un taux annuel moyen de 1 à 2 mm au cours du XXe siècle.
Superficie et épaisseur
de la glace marine
arctique
Diminution de 40% de l’épaisseur au cours des récentes décennies, de la fin de l’été au
début de l’automne (probable) et diminution de la superficie de 10 à 15% depuis les années
1950, au printemps et en été.
Glaciers non polaires Régression étendue au cours du XXe siècle.
Couverture neigeuse Diminution de 10% de la superficie, observée depuis la mise en œuvre d’observations
mondiales par satellites au cours des 1960 (très probable).
Reproduction, floraison
et migration
Floraison plus précoce, retour plus précoce des oiseaux, dates de saison de reproduction
plus précoces et apparition plus précoce des insectes dans l’hémisphère Nord.
Espèces végétales et
animales
Déplacement vers les pôles et en altitude dans le cas des plantes, insectes, oiseaux et
poissons.
5 - Est-on sûr que la planète est en train de se réchauffer ?
Oui, la planète se réchauffe; la température a augmenté de 0,6°C au cours du dernier siècle. Selon le rapport
du GIEC publié en janvier 2001, intitulé « Changement climatique 2001 : impacts, adaptation et vulnérabilité
», le réchauffement de la planète pourrait atteindre 1,4°C à 5,8°C au cours du siècle à venir.
6 - Existe-t-il un lien entre effet de serre et trou de l’ozone ?
Il convient tout d’abord de distinguer l’ozone dans la stratosphère et l’ozone dans la basse atmosphère. Dans
le premier cas (à 20 km d’altitude), il sert à filtrer les rayonnements ultraviolets nocifs pour la vie. Depuis
plusieurs dizaines d’années, un trou dans la couche d’ozone a été observé à la verticale des pôles. Malgré des
mesures visant à réduire les émissions des chlorofluorocarbures (CFC), des hydrofluorocarbures (HCFC), le
trou d’ozone stratosphérique a atteint fin septembre 2006 une superficie record au-dessus de l’Antarctique
avec 28 millions de km2
. Selon les scientifiques, son rétablissement ne devrait pas avoir lieu avant 2049.
L’ozone dans la basse atmosphère contribue à augmenter l’effet de serre, ce qui pourrait se traduire par un
refroidissement de la stratosphère avec d’un côté une diminution de la destruction naturelle de l’ozone et de
l’autre un excès de nuages glacés polaires, contribuant à sa destruction. Pour l’heure, on ne sait pas lequel de
ces phénomènes prédominera.
7 - Comment prévoir les effets d’un tel réchauffement ?
Toutes les analyses confirment l'effet notable des activités humaines sur ces variations climatiques mais il
demeure encore de nombreuses incertitudes sur les conséquences qui peuvent s’ensuivrent. Pour répondre à
ces questions, les climatologues utilisent des outils de modélisation et se basant en partie sur les évaluations
des climats passés.
Globalement, le réchauffement pourrait atteindre 1,4 à 5,8°C d’ici 2100 et dans le même temps, la mer
pourrait monter de 9 à 90 cm. Ces phénomènes entraîneraient un bouleversement des cycles hydrologiques
entraînant alors des sécheresses plus fréquentes, des inondations plus sévères et une augmentation des
précipitations. L’équilibre des espèces, forêts, durées d’enneigement, agriculture, inondation des espaces
côtiers, disparition des coraux, multiplication des cyclones sont quelques-unes des conséquences possibles.
8 - Quels sont les dangers liés au réchauffement climatique ?
Là-encore, les hypothèses sont nombreuses et comprennent encore des incertitudes. Néanmoins, on peut
supposer que les principales victimes de ces changements seront les pays moins développés et les
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écosystèmes les plus vulnérables. Les bouleversements climatiques (en particulier les sécheresses) feront
chuter les productions agricoles des zones arides entraînant des risques de famine. En outre, l’augmentation
du niveau de la mer devrait entraîner la disparition complète de zones côtières, d’îles, d’archipels… De plus,
les accidents climatiques (cyclones, inondations, crues, orages…) seraient en augmentation.
Seules les régions froides pourraient voir un effet bénéfique, pour le reste du monde, l’effet sur la santé
humaine serait dramatique avec notamment des périodes de canicules plus longues dans les villes avec une
augmentation des maladies cardiovasculaires, une augmentation des zones où les insectes tropicaux pourrait
transmettre des maladies infectieuses jusqu’alors confinées aux basses latitudes.
9 - Qu’est ce que le protocole de Kyoto ?
Signé en 1997, le protocole de Kyoto a fixé des objectifs chiffrés en termes de réduction des émissions des
gaz à effet de serre pour lutter contre le réchauffement climatique. Les pays industrialisés devront ramener en
deçà des niveaux de 1990 leurs émissions combinées des six principaux gaz à effet de serre, exprimées en
équivalent CO2 d’après leur PRG, durant la période 2008-2012.
A l'heure actuelle, 4 pays industrialisés n’ont pas ratifié le Protocole de Kyoto : l’Australie, les Etats-Unis, le
Liechtenstein et Monaco. L’Australie et les Etats-Unis ont indiqué qu’ils n’avaient pas l’intention de le faire.
Ils comptent pourtant à eux deux pour plus d’un tiers des gaz à effet de serre du monde industrialisé…
10 - Qu’est-ce que le marché du carbone ?
Chaque pays signataire du protocole de Kyoto doit respecter une limite d’émissions de CO2. Mais au lieu
d’imposer ces limites, les responsables ont estimé que certains pays iront au-delà des objectifs alors que
d’autres auront du mal à les atteindre. Pour cela, ils ont créé un « marché du carbone » qui permet aux pays
bons élèves de vendre des crédits de carbone aux pays ayant dépassé leurs objectifs d’émissions.
L'UE a lancé officiellement le 1er
janvier 2005 le premier marché international des droits d'émission, une
bourse destinée à permettre aux entreprises des 25 états-membres de vendre et acheter des droits d'émettre du
CO2 et cinq autres gaz à effet de serre. Ce marché du carbone européen regroupe ainsi plus de 12 000
entreprises représentant plus de 2 milliards de tonnes de CO2.
Effet pervers de cette logique marchande, si certains pays économisent beaucoup d’émissions de CO2, le coût
du quota de CO2 chute et les industries préfèrent acheter des quotas de CO2 plutôt que d’investir dans des
technologies émettant moins de gaz à effet de serre.
David Bême
I.2. Les effets du réchauffement climatique : L'humanité s'en remettra-t-elle ?
Le réchauffement climatique est aujourd'hui une réalité incontestable. Si ses effets sont encore sujets à
caution, certaines conséquences de la montée de la température sont incontestables. C'est tout
l'écosystème qui s'en remettra difficilement, mais aussi et surtout, l'humanité.
Jacques Chirac le disait en 2005 à Johannesburg : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Car le
réchauffement climatique a déjà commencé et ses conséquences, même si elles restent incertaines, auront des
effets plus que dramatiques pour la population mondiale.
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Des conséquences néfastes pour l'humanité
La Terre a déjà vécu bien pire dans son histoire, mais l'humanité risque, elle, d'en ressortir très meurtrie. Le
réchauffement global provoque en premier lieu une modification des climats qui, à terme, augmentera le
nombre de réfugiés climatiques. Certaines populations des îles du Vanuatu et de Papouasie, craignant la mon
-tée des eaux, commencent déjà à fuir.
La température moyenne en constante augmentation se traduit aussi par une baisse générale des rendements
agricoles, et des dommages graves sur certaines cultures dus à la baisse d'approvisionnement en eau douce.
Les destinations touristiques changeront selon la douceur du climat. Car les vagues de chaleur qui ont eu déjà
lieu en France, aux EtatsUnis ainsi qu'en Inde deviendront monnaie courante, provoquant une consommation
d'électricité explosive due à la climatisation, alors qu'elle diminuera en hiver.
Ces hivers seront plus doux, connaissant plus de précipitations et de jours de grand froid malgré tout. Des
pluies qui profiteraient aux espèces porteuses de maladies comme les moustiques, apportant en France des
maladies disparues comme la dengue, ou tropicales, comme le paludisme. Mais la plus grande crainte vient
des catastrophes naturelles. Des cyclones plus violents, des inondations, glissements de terrain, avalanches,
coulées de boue et feux de forêt : la moitié de l'humanité, au moins, pourrait subir les conséquences néfastes
du réchauffement climatique.
Une planète chamboulée
Au niveau planétaire, la montée des océans est déjà une réalité. Si la mer n'a augmenté en moyenne que de
quelques centimètres au vingtième siècle, elle pourrait s'élever de 18 à 59 cm d'ici 2100 à cause de la fonte
des glaces, selon les experts du GIEC. Principale conséquence : la disparition de nombreuses zones côtières,
certaines très habitées. La côte sud des Etats-Unis, les Pays-Bas, la baie de Shanghaie seraient les premières
touchées. Mais surtout, l’écosystème devrait s’adapter en toute vitesse pour survivre.
La moitié des espèces animales et végétales pourrait disparaître d'ici à 2050, selon une étude publiée par la
revue Nature en 2004. La cause est simple : menacés de disparition, les glaciers, les récifs coralliens et les
atolls, les mangroves, les forêts boréales et tropicales verraient la faune et la flore qui en dépendent le danger
arriver à toute allure. La grande barrière de corail, longue de 2000 km, disparaîtrait totalement dans 50 ans.
Quelques surprises imprévisibles
Ce que le réchauffement climatique porte en lui de plus alarmant reste sujet à caution. Les experts du GIC
parlent des petites bombes à retardement aux conséquences redoutables. 1ère
bombe : le permafrost, le sol
gelé de Sibérie, du Canada, déjà victime du réchauffement. S'il vient à disparaître totalement, la faune locale
ne s'en remettrait pas et le méthane piégé dans la glace pourrait atteindre l'atmosphère. Ce gaz à effet de serre
23 fois plus réchauffant que le CO² provoquerait un emballement immédiat du thermomètre.
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Autre danger : le ralentissement de la circulation des océans, déjà observé par les scientifiques. L'absorption
de CO² par la mer diminuerait et l'écosystème marin serait gravement atteint. Sans courants océaniques, le
taux d'acidification de la mer augmente constamment, ce qui pourrait provoquer la disparition du Gulf
Stream. Une disparition dont on ne sait pas si elle amènerait une nouvelle ère glaciaire en Europe. Face à des
risques difficilement quantifiables, une seule certitude : la Terre s'en remettra. Pour l'humanité, tout reste
sujet à caution.
Faris Sanhaji
I.3. Les causes de l'effet de serre: les gaz à effet de serre
Principale cause du réchauffement climatique, l'effet de serre est un phénomène naturel amplifié par
les activités humaines. Régulateurs de la température terrestre, les gaz à effet de serre deviennent un
danger menaçant l'écosystème planétaire. En tête, le gaz carbonique, conséquence d'un mode de vie
insoutenable pour la Terre. Etat des lieux.
S'il est un phénomène naturel nécessaire à la survie de l'humanité, c'est l'effet de serre. Sans cet équilibre
précaire entre rayons du soleil retenus par l'atmosphère et rayons infrarouges émis par la Terre, notre planète
aurait une température moyenne de -18°. Aujourd'hui sous les bienfaits d'une température clémente,
l'humanité se rend-elle compte qu'elle détruit, par ce même effet de serre, ce qui lui permet de se perpétuer ?
Un phénomène naturel...
Fonctionnant comme un régulateur du climat, l'effet de serre intervient naturellement pour emprisonner une
partie des rayons du soleil dans l'atmosphère. Ceux-ci sont absorbés par la Terre, qui émet en retour des
rayons infrarouges, dont certains s'échappent dans l'espace, tandis que la plupart restent liés à l'atmosphère.
Ce phénomène connaît des cycles depuis des centaines de milliers d'années, mais la température moyenne de
la planète reste identique. Si la Terre se réchauffe ou se refroidit, l'effet de serre régule les écarts. Par un
moyen, toujours le même : les gaz à effet de serre.
Le premier, le plus naturel : la vapeur d'eau. Celle-ci, si elle se retrouve en trop grande quantité dans
l'atmosphère, est immédiatement éliminée par d'autres phénomènes, en premier lieu les précipitations. La
vapeur est donc le premier gaz à effet de serre, mais aussi le moins pérenne.
...Qui tourne au surnaturel
A cette vapeur d'eau s'ajoutent d'autres gaz à effet de serre que les activités humaines ont, depuis le début de
l'ère industrielle, fortement contribué à augmenter. Le dioxyde de carbone en tête. Rejeté par nos poumons,
nos voitures et nos usines, le CO² est devenu en quelques décennies le principal gaz à effet de serre.
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Les rejets de ce gaz dus à la combustion de combustibles fossibles (transports et production d'électricité en
tête) ont été multipliés par soixante depuis 1880. 1100 milliards de tonnes de CO² ont été rejetés dans
l'atmosphère jusqu'à aujourd'hui. Pire : les océans et les forêts, unique voie naturelle de réduction du dioxyde
de carbone dans l'atmosphère, sont victimes de pollution pour l'un et de déforestation massive pour l'autre.
Naturellement peu abondants, d'autres gaz beaucoup plus nocifs ont fait une entrée en matière fracassante. Le
méthane (CH4) s'est accru de 145% dans l'atmosphère. Provenant de l'élevage, des rizières irriguées, de la
consommation d'énergies fossiles et de la multiplication des déchets, il est tout aussi nocif que l'oxyde
nitreux, ou gaz hilarant, conséquence de la surproduction d'énergie et du recours de plus en plus courant à
l'agriculture extensive.
La cause principale du réchauffement climatique
Les derniers, et non les moindres : les CFC, ou gaz fluorés, utilisés auparavant dans les bombes aérosol et
servant toujours, aujourd'hui, aux produits réfrigérants, comme les climatiseurs et les réfrigérateurs. Ces gaz
très toxiques sont rares, notamment parce que la majorité d'entre eux a été interdite lors de la signature du
Protocole de Montréal, en 1987. Mais leur rôle dans la destruction de la couche d'ozone, et leur maintien
dans l'atmosphère après 50 000 ans d'existence pourraient en faire les gaz à effet de serre les plus dangereux.
Avec environ un siècle d'existence pour le gaz carbonique, le CO² est pourtant le gaz le plus nocif. Alors que
le méthane reste douze ans dans l'atmosphère; le CO² que nous produisons aujourd'hui y sera encore dans un
siècle. Si ce gaz continue autant à capter la chaleur de la Terre, la température moyenne de la planète pourrait
augmenter de 1 à 6° d'ici 2100. Sachant que le rejet de CO² dans l'atmosphère est dû aux transports et aux
industries, un changement radical de notre mode de vie est l'unique solution afin de vivre sans étouffer dans
cette grande serre naturelle qui nous entoure.
Faris Sanhaji
I.4. Journée mondiale de la protection de la couche d'ozone
Le 16 septembre, c'est la Journée internationale de la protection de la couche d'ozone. Cette date est la
date anniversaire de la signature du Protocole de Montréal, accord international qui visait à réduire,
et à terme, éliminer complètement les substances qui appauvrissent la couche d'ozone.
A l'époque, le fameux trou de la couche d'ozone, mis en évidence dans les années 1970, était une véritable
urgence écologique qui menaçait l'environnement. Signé le 16 septembre 1987, ce protocole a été signé, en
2009, par 191 pays. En 1994, l'Assemblée générale de l'ONU a proclamé le 16 septembre, Journée
internationale de la protection de la couche d'ozone (résolution 49/114 du 19 décembre).
Des résultats démontrés
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Les Etats ont été invités à consacrer cette journée spéciale à l'encouragement d'activités concrètes conformes
aux objectifs du Protocole de Montréal et de ses amendements. La couche d'ozone, fragile écran de gaz,
protège la Terre des rayons dangereux du soleil, préservant ainsi la vie sur notre planète... Par exemple,
l'appauvrissement de la couche d'ozone a pour effet d'intensifier le rayonnement ultraviolet et d'augmenter en
conséquence les risques de cancer de la peau par exemple. Grâce à ce protocole et aux efforts consentis par
les pays signataires, les résultats se sont soldés par une réduction de plus de 80% de la production et de la
consommation des substances appauvrissant la couche d'ozone.
Le protocole sur l'environnement le plus ratifié
D'une année sur l'autre, la superficie du trou varie considérablement. Par exemple, en 2000, 2001 et 2003, la
superficie du trou dans la couche d'ozone a atteint des valeurs rarement observées avant 2000. Mais en 2002,
la superficie s'est réduite à peau de chagrin, atteignant les petites valeurs observées depuis 1998. Puis en
2003, le trou prend de nouveau de l'ampleur pour finalement diminuer… Selon l'Organisation
Météorologique Mondiale ces « fluctuations aussi marquées sont dues aux variations interannuelles des
conditions météorologiques régnant dans la stratosphère et non à la quantité totale de substances
destructrices d'ozone dans cette couche de l'atmosphère. » (OMM, 2004).
Dans son communiqué, le Programme des nations unies pour l'environnement rappelle que cette Journée « a
pour but de célébrer le fait que la Convention de Vienne et le Protocole de Montréal soient les deux accords
multilatéraux sur l'environnement les plus largement ratifiés à ce jour. (…) En l'essence, le thème retenu
pour cette année a pour but d'inviter le monde entier à s'unir pour défendre une cause environnementale,
celle de la protection de la couche d'ozone ».
Yamina Saïdj, 09 septembre 2009
Sources
Notre planète-info
Communiqué de presse du Programme des nations unies pour l'environnement (PNUE)
Des sites pour aller plus loin
Le site consacré à l'ozone du PNUE
I.5. Conférence mondiale sur le climat à Genève, 3 mois avant Copenhague
Genève accueille du 31 août au 4 septembre la troisième Conférence mondiale sur le climat, en
présence du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon. 1500 experts et des responsables politiques de
150 Etats se réunissent pour aboutir à des mesures concrètes et décisives en matière d’adaptation au
climat, ce, à moins de 100 jours de la Conférence de Copenhague.
Cette 3ème
Conférence mondiale sur le climat (CMC-3) se tient sous l’égide de l’Organisation
météorologique mondiale. Durant une semaine, du 31 août au 4 septembre, scientifiques, décisionnaires et
responsables politiques travailleront de concert pour instaurer des stratégies concrètes d’adaptation à la
variabilité du climat et au changement climatique. Les décisions qui y seront prises auront un impact
fondamental sur la conférence de Copenhague de décembre 2009.
Mieux prévoir les catastrophes naturelles
Instaurer un Cadre mondial pour les services climatologiques est le principal objectif de cette conférence, qui
a lieu près de 20 ans après la dernière du même type (les précédentes datent de 1979 et 1990). Le climat, et
plus particulièrement les changements climatiques auxquels l’humanité doit faire face, ont des conséquences
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considérables dans bien des domaines : alimentation, eau, énergie, tourisme, transport, environnement…
Sans oublier les catastrophes naturelles, directement liées aux conditions météorologiques et qui, selon la
plupart des prévisions, ne feront qu’augmenter à mesure que la planète se réchauffe.
« Les phénomènes météorologiques extrêmes et l'évolution des conditions climatiques nous concernent tous
et se traduisent souvent par de lourdes pertes, voire par des catastrophes humanitaires », a souligné M.
Hans-Rudolf Merz, Président de la Confédération suisse, qui a ouvert la Conférence le 31 août. La troisième
Conférence mondiale sur le climat a pour objectif d'éviter ces catastrophes et de fournir aux pouvoirs publics
les informations et les moyens nécessaires Ŕ prévisions de précipitations cartes de risques, systèmes d'alerte
rapide, prévisions à longue échéance concernant l'environnement, etc. Les prévisions climatiques destinées
aux décideurs doivent être adaptées aux spécificités des secteurs correspondants telles que la sécurité
alimentaire, la gestion de l'eau, la santé et le tourisme.
Agir aujourd’hui pour le monde de demain
La physionomie du monde de demain dépend en grande partie du climat. Ban Ki-Moon, secrétaire général de
l’ONU, rappelle l’importance vitale de prendre rapidement des mesures pour freiner le réchauffement
climatique. De retour après une visite de l’Arctique, il déclare devant la CMC-3 que « nous avons le pied
collé sur l'accélérateur et nous fonçons vers l'abîme ». Le monde « ne peut pas se permettre un échec de la
Conférence de Copenhague de décembre prochain », a averti le secrétaire général des NU. Le prix à payer
serait lourd « pour la génération actuelle, pas seulement pour les générations futures », a-t-il mis en garde.
Le cas alarmant de l’Arctique
L’Arctique est une région du globe particulièrement sensible au réchauffement climatique. D’ailleurs, le
dernier rapport du Fonds mondial pour la nature sur l’évolution du climat en Arctique est pour le moins
alarmant. Un simple exemple suffit à démontrer de manière probante l’influence du réchauffement
climatique sur notre planète : selon ce rapport, en 2100, le niveau de la mer aura augmenté de 1 mètre,
inondant durablement des milliers de kilomètres de zones côtières, avec les conséquences que l’on peut
imaginer sur ces habitants qui représentent tout de même un quart de la population mondiale.
Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat datant de 2007 tablait sur une
augmentation du niveau de la mer d’ici 2100 à 0,6 mètres seulement. Ce rapport du Fonds mondial pour la
nature s’appuie sur les conclusions de climatologues qui font le point sur les connaissances les plus récentes
dont ils disposent sur le réchauffement climatique de l’Arctique. Et le constat n’est guère reluisant : cette
région polaire du globe se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète, provoquant la fonte des
glaciers qui libèrent le gaz carbonique qui y est enfoui, accentuant encore plus l’effet de serre et donc le
réchauffement climatique.
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C’est dire l’importance de cette conférence de Genève quant à l’élaboration d’un Cadre mondial pour
développer des instruments et des protocoles afin d’anticiper au mieux les retombées locales du
réchauffement climatique, notamment en Afrique et dans les pays en développement.
Copenhague, l’après-Kyoto
M. Ban Ki-Moon espère beaucoup de la conférence de Copenhague, rappelant lors de la CMC-3 que « nous
ne pouvons pas nous contenter de progrès limités. Nous avons besoin de progrès rapides. A New York,
j'attends des discussions sincères et constructives. J'attends que des ponts soient lancés. J'attends des
résultats importants ».
Les ONG fondent également leurs espoirs sur les décisions qui seront prises lors de ce sommet crucial.
Plusieurs d’entre elles (11 pour être précis, dont Greenpeace, WWF, Fondation Nicolas Hulot, Secours
catholique, etc.) se sont d’ailleurs réunies pour lancer une pétition sur Internet qui pour l’instant recueille pl-
us de 130 000 signatures.
En vue de la conférence de Copenhague, le Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE) a
également lancé une campagne sur Internet intitulée "Seal the deal" (scellons l’accord). Au niveau national,
le ministre de l’Ecologie, de l’Energie et du développement durable et de la Mer, Jean-Louis Borloo, a
récemment lancé un site internet pour sensibiliser les Français aux enjeux de la conférence de Copenhague.
Prochains rendez-vous en attendant Copenhague : conférence de l'ONU sur le climat (22 septembre), réunion
des chefs d'Etats du G20 (25 septembre), puis sessions de négociations la Convention-cadre des NU sur les
changements climatiques à Bangkok (28 septembre au 9 octobre), et enfin à Barcelone (2 au 6 novembre).
Yamina Saïdj, 4 septembre 2009
L’Organisation météorologique mondiale est l’institution spécialisée des Nations Unies qui fait autorité pour tout ce
qui concerne l’état et le comportement de l’atmosphère terrestre, son interaction avec les océans, le climat qui en est
issu et la répartition des ressources en eau qui en résulte.
Sources
Communiqué de presse du CMC, 31 août 2009
Rapport de synthèse 2007 sur le changement climatique, 2007. Disponible en ligne (en anglais)
Rapport du Giec, 2007
Des sites pour aller plus loin
Le site de la Conférences mondiale pour le climat
Résumé du rapport du WWF
Seal the Deal (site en anglais)
Présent à Copenhague pour l’avenir (site du ministère de l’Ecologie)
Pétition des ONG en vue de Copenhague 2009
I.6. Réchauffement climatique, montagnes et glaciers
Grandement médiatisée, la fonte des glaciers des deux pôles n’est pas l’unique conséquence du
réchauffement climatique. Les montagnes voient aussi leurs paysages se métamorphoser. Les
conséquences seront lourdes pour les populations et la biodiversité de ces régions.
Les cimes de nos montagnes se sont modifiées au cours du siècle dernier. L’une des causes est
l’augmentation de la température à la surface de la terre. Les prévisions des climatologues nous montrent à
quoi nous pouvons nous attendre…
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Les montagnes sacrées
L’horizon des 5 continents est habillé depuis des millénaires par la beauté des chaînes montagneuses : flancs
verdoyants, pentes rocailleuses, sommets de neige et de glace. Outre la splendeur de ces paysages, les
montagnes jouent un rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes. Elles regorgent d’une biodiversité adap-
tée à son environnement et donc quasi unique à chaque chaîne montagneuse à travers le globe.
D’ailleurs, près de la moitié de la biodiversité mondiale peuple ses flancs et ses forêts. La montagne est aussi
un puits de ressources pour sa population locale en fournissant une réserve d’eau douce. Cette eau, couvrant
la moitié des besoins mondiaux, est utilisée pour l’irrigation des terres et l’usage domestique, ainsi que pour
les industries et les centrales hydrauliques.
Les bouleversements liés au réchauffement climatique
Les conséquences de l’élévation générale des températures sur notre terre sont observables depuis déjà un
demi-siècle, comme la fonte du manteau neigeux dans les Alpes. Et ce n’est qu’un début, car les
climatologues prévoient d’autres bouleversements. Selon leurs simulations du climat, la plupart des glaciers
vont perdre de leur masse ou totalement disparaitre à long terme. Les manteaux neigeux auront tendance à se
rétracter vers le haut d’environ 150 mètres pour chaque augmentation d’un degré.
La perte des neiges sur les flancs montagneux entraînera le réchauffement de la montagne qui absorbera
davantage de rayonnements à sa surface. Les tombées de neige seront alors remplacées par la pluie. De plus,
les risques de chutes de roches ou d’écoulement de boue seront accrus par le dégagement des sols de la
masse neigeuse. Des inondations sévères pourraient noyer les terres habitées à cause de l’amplification des
précipitations et du dégel des neiges.
D’autres prévisions troublantes s’ajoutent. Les montagnes sont considérées comme des barrières pour le
vent. La population de chaque versant de la montagne s’est adaptée à son climat avec une agriculture
appropriée. Or, l’altération des cimes des montagnes pourrait modifier le couloir des vents. Dans ce cas,
certaines régions montagneuses seraient touchées par un dérèglement des précipitations conduisant à de
graves conséquences écologiques et économiques.
Réchauffement climatique : les prévisions mondiales
Selon la région dans le monde où se situe une montagne, son écosystème et ses reliefs diffèrent. Mais d’après
les prévisions des climatologues, aucune montagne ne sera épargnée :
 En Amérique du Sud, la cordillère des Andes, chaîne montagneuse mesurant près de 8 000 km de
long, offre un climat pluvieux au sud. Avec le réchauffement climatique, les précipitations
diminueraient et les températures augmenteraient dans cette région ;
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 Les fameuses Rocheuses, en Amérique du Nord, verront la fonte des glaces avancée dans la saison
printanière provoquant ainsi une élévation des températures au printemps et en été ;
 Dans la chaîne de l’Hindu Kuch-Himalaya en Asie, des pluies accentuées durant la mousson sont
à prévoir ;
 Quant aux neiges du Kilimandjaro sur le continent africain, elles pourraient disparaître d’ici 2033 ;
 Et dans les Alpes, un retrait des glaciers est attendu accompagné d’une réduction des précipitations
en été et d’une intensification en hiver.
Toutes ces prévisions peuvent encore changer. Elles peuvent s’avérer trop pessimistes… ou optimistes !
Stéphanie Toetsch, le 3 février 2010
Source : Rapport du GIEC – disponible en ligne The Guardian Ŕ 2févier 2010 (accessible en ligne) Glacier loss on
Kilimanjaro continues unabated Ŕ 2 novembre 2009 (abstract accessible en ligne)
I.7. Un hacker met en péril le sommet de Copenhague
Un hacker a mis en ligne un millier de mails confidentiels échangés entre les scientifiques anglais et
américains du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat. Les climato-sceptiques
assurent détenir les preuves que les scientifiques "pro-réchauffement climatique" nous mentent depuis
des années. Climategate ou stratégie visant à nuire au prochain sommet de Copenhague ?
La polémique agite toute la médiasphère anglo-saxonne. Grâce au travail de mystérieux hackers, les climato-
sceptiques détiendraient les preuves irréfutables que les scientifiques du Groupe intergouvernemental
d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) sont prêts à truquer les données et manipuler les chiffres, pour
étayer la thèse du réchauffement climatique. Faut-il y voir une action de sabotage pour empêcher la signature
d’un accord sur le climat lors du prochain Sommet de Copenhague ? D’une manière ou d’une autre, cette
affaire a de quoi donner du grain à moudre à Claude Allègre et consorts…
Une astuce ou une tricherie ?
Les scientifiques de l’unité de recherche climatique (CRU) travaillent sur le réchauffement climatique dans
le cadre du GIEC. Suite à l’œuvre d’un pirate informatique, 1 073 mails confidentiels échangés entre les
scientifiques travaillant pour le CRU à l'université d'East Anglia (Royaume-Uni) et leurs collègues
américains et d’autres documents ont été rendus publics.
Le CRU a confirmé vendredi 20 novembre 2009 que tous ces mails, mis en ligne mardi 17 novembre sur un
blog (Air vent), étaient bel et bien authentiques. La police britannique a lancé une enquête pour savoir qui est
à l’origine de ce vol. Ces mails volés et mis en ligne aussitôt étaient pour la plupart issus d’échanges entre
climatologues britanniques du CRU avec leurs collègues américains.
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Les climato-sceptiques se sont donc empressés de commenter les mails. Parmi eux, se trouve un mail envoyé
en 1999 par Phil Jones, directeur du CRU où l’on peut lire : « Je viens juste de terminer d’utiliser l’astuce
Nature (ndlr : revue scientifique renommée) de Mike (…) afin de masquer le déclin ». Et là, les
commentaires vont bon train, certains y voyant là la preuve irréfutable d’une fraude. Certains parlent même
de la plus grande affaire de fraude scientifique depuis Lyssenko (ndlr : Scientifique russe qui renia la généti-
que mendelienne).
Dans la version originale, M. Jones utilisait le mot "trick", qui, en français, peut se traduire aussi bien par
"astuce" que par "combine" (au sens tricher). Interrogé par Investigate Magazine sur ce fameux mail, il
répond qu’il est complètement faux de penser qu’il a truqué les données mais que l’astuce en question visait
à corriger des données. Quand on lui demande ce qu’il entendait par "masquer le déclin", il répond : « C’est
un mail qui date de 10 ans. Pouvez-vous vous souvenir du contexte exact de ce que vous avez écrit il y a 10
ans ? » Le CRU commente également cette phrase à l’origine du buzz : « Le mot “trick” renvoie à "une
bonne manière de traiter un problème », plutôt que « quelque chose de secret, et cela ne nous pose aucun
problème. ». C’est dit !
Un enjeu de taille
Le GIEC publie régulièrement des rapports au cours desquels il démontre, études et chiffres à l’appui,
l’impact de l’activité humaine sur le réchauffement climatique et donc, sur la nécessité de prendre des
mesures destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Autant dire que les travaux du GIEC ne pla-
isent pas à tout le monde... Parmi les mails mis en ligne par les pirates informatiques, on y découvre que les
scientifiques pro et anti (réchauffement climatique) se livrent une véritable guerre à coup de publications sci-
entifiques et autres méthodes d’analyse.
Les scientifiques qui adhèrent aux travaux du GIEC reprochent notamment aux autres d’user d’arguments
douteux pour remettre en cause les travaux sur le réchauffement climatique. Les sceptiques se voient
généralement accusés de nourrir une vieille rancune à l’égard de leur collègues, soient parce que leurs
travaux n’ont pas été publié dans une grande revue, soit parce que ces travaux sont démontés par la suite.
Dans un communiqué, le CRU précise qu’il « est important de se rappeler que la science ne marche pas
avec des gens qui sont polis tout le temps. (…) Aucun doute que des phrases seront sorties de leur contexte ».
Hasard ou réalité scientifique, cette affaire éclate alors même que le sommet de Copenhague, LE prochain
rendez-vous sur le climat, débutera dans deux semaines, du 7 au 18 décembre 2009. Dans la capitale danoise,
les dirigeants du monde entier vont devoir aboutir à de nouvelles mesures pour la réduction des émissions de
gaz à effet de serre après 2012, date de fin du protocole de Kyoto. Reste à voir si ce piratage sera à l’origine
d’un climategate ou s’il ne s’agit que d’un pétard mouillé qui ne fera qu’isoler un peu plus les climato-
sceptiques.
Emeline Dufour, 23 novembre 2009
Sources
The New York Times
Investigate magazine
Site du CRU
Des sites pour aller plus loin
Site du CRU (en maintenance, changement de serveur)
Interview de Phil Jones, dans Investigatemagazine (PDF en anglais)
Blog Air vent
Présent à Copenhague pour l’avenir (site du ministère de l’Ecologie)
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I.8. Journée mondiale de l'environnement
La journée mondiale de l'environnement est consacrée cette année à la lutte contre le réchauffement
climatique. Cet événement revêt un caractère particulier à quelques jours de la réunion de
Copenhague qui devrait voir les nations s'engager sur une réduction des émissions de CO2 (principal
contributeur à l'effet de serre).
Le thème de la Journée Mondiale de l'Environnement 2009 est "Votre planète a besoin de vous - Unis contre
le changement climatique". Un enjeu mondial qui implique l'action de tous.
Unis contre le réchauffement climatique
Le thème de la journée mondiale de l'environnement 2009 reflète l'urgence pour les nations de s'entendre sur
un nouvel accord lors de la réunion de Copenhague. La convention sur les changements climatiques
interviendra 180 jours plus tard, abordant également les liens avec la lutte contre la pauvreté et l'amélioration
de la gestion des forêts.
En préambule à cette réunion, le ministre de l'environnement Jean-Louis Borloo a ouvert, le 25 mai 2009, le
Forum des économies majeures, qui rassemble les principaux pays émetteurs de CO2. Le but est de dégager
un consensus avant de sommet de Copenhague.
Parallèlement, 11 ONG vertes et humanitaires ont lancé un appel sous forme de pétition au président
Sarkozy, pour l'inciter à prendre la tête du combat contre le changement climatique d'ici la conférence
mondiale de Copenhague en décembre. Selon Luc Lamprière, directeur d'Oxfam-France, « 98% des
catastrophes dites naturelles sont liées au climat : d'ici 2015, 375 millions de personnes pourraient en être
victimes ». « En 30 ans, le nombre de catastrophes naturelles a été multiplié par 4, et celui des victimes est
40 fois plus élevé dans les pays en développement que dans les pays développés » renchérit François Danel
d'ACF, en insistant sur les "effets déjà visibles" du réchauffement sur le terrain.
Pour Pascal Husting, directeur de Greenpeace France, chefs d'Etat et de gouvernement devront s'engager à
Copenhague, non seulement sur des objectifs de réduction mais aussi sur l'aide aux pays les plus vulnérables,
petites îles, Afrique et certaines régions d'Asie : « c'est un appel à la responsabilité politique: il ne faut pas
négocier avec le changement climatique, mais agir ».
La journée mondiale de l'environnement
La Journée Mondiale de l'Environnement a été établie par l'Assemblée Générale de l'ONU en 1972 pour
marquer l'ouverture de la conférence de Stockholm sur l'environnement humain. Une autre résolution,
adoptée par l'Assemblée Générale le même jour, a mené à la création du PNUE.
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Cette journée est commémorée le 5 juin dans une ville différente chaque année. Elle est un des principaux
véhicules par lesquels les Nations Unies stimulent la sensibilisation mondiale sur l'environnement et
renforcent l'attention et l'action politiques. L'objectif est de donner un visage humain aux problèmes
environnementaux; amener les peuples à devenir les agents actifs du développement durable et équitable ;
promouvoir la compréhension du fait que les communautés sont incontournables dans les changements
d'attitudes en ce qui concerne les problèmes environnementaux ; et défendre le partenariat qui assurera à
toutes les nations et les peuples d'apprécier un futur plus sûr et plus prospère.
En ce jour particulier, les chefs d'Etat, les premiers ministres et les ministres de l'environnement s'engagent à
protéger la terre pour renforcer la capacité des gouvernements à gérer l'environnement. C'est également
l'occasion de signer ou ratifier des conventions environnementales internationales.
« Le message de la Journée mondiale de l'environnement 2008 est que nous détenons tous la solution. Que
vous soyez un particulier, une organisation, une entreprise ou un gouvernement, vous pouvez faire beaucoup
pour réduire votre bilan carbone. Voilà un message que nous devons tous prendre à cœur » déclare Ban Ki-
moon, Secrétaire général des Nations Unis.
Luc Blanchot, le 26 mai 2009
Source : WWF - Greenpeace - la Fondation Nicolas Hulot - les Amis de la Terre - le Réseau Action Climat - Care - le
Secours catholique - la Fédération internationale des droits de l'Homme - Médecins du Monde - Oxfam - Action contre
la Faim (ACF)
II. Lutter contre les émissions de carbone
La principale cause du réchauffement climatique, c’est la libération par l’homme de dioxyde de
carbone, qui provoque le fameux effet de serre. Aujourd’hui, il est possible de lutter contre ces
émissions de carbone, tant pour les particuliers que pour les entreprises. Du crédit carbone aux gestes
quotidiens, tout ce qu’il faut savoir pour préserver l’environnement.
II.1. Crédits carbone : compenser ses émissions
Dans le sillage du protocole de Kyoto s’est imposé le principe d’une compensation des émissions de
CO2 par le financement de projets respectueux de l’environnement. Pour permettre à ce mécanisme de
fonctionner, la tonne de dioxyde de carbone fait l’objet d’une véritable cotation et les acteurs du
marché (Etats, entreprises) peuvent l’acheter ou la vendre au gré de leurs besoins…
L’apparition d’un marché du carbone et la possibilité de racheter ses droits à polluer sont l’une des
conséquences du protocole adopté à Kyoto en 1997. En effet, à cette occasion, les pays signataires se sont vu
allouer des objectifs de réduction de leurs émissions de CO2 d’ici 2012. Le chiffre varie selon les pays : 8%
en dessous de ses émissions de 1990 pour l’UE, 7% pour les Etats-Unis, 6% pour le Canada et le Japon…
Une répartition plus fine s’est ensuite opérée entre les pays signataires, puis, au sein de chacun de ceux-ci,
entre les industries les plus polluantes. Celles-ci se voient donc astreindre à respecter à leur tour une baisse
de leurs émissions de CO2. Dans le cas où elles n’y arriveraient pas, elles auraient à payer une amende de 40
€ par tonne de dioxyde de carbone. A l’inverse, si elles dépassent leurs objectifs, elles se voient attribuer des
crédits carbone qu’elles peuvent ensuite vendre à celles qui n’ont pas atteint leur quota réglementaire.
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Marché réglementé : un krach et ça repart
C’est principalement l’Union Européenne qui s’est engagée dans une politique volontariste en la matière. La
fixation de quotas réglementés pour les industries de l’électricité, du papier, du ciment et de la sidérurgie a
touché pas moins de 12 000 usines et permis l’organisation d’un marché des crédits carbone.
Une première période a été fixée de 2005 à 2007 pour tester le mécanisme. Au départ, les crédits carbones
ont rencontré un certain engouement, et la tonne de CO2 a atteint le cours record de 30 €. Par la suite,
malheureusement, les quotas fixés se sont révélés bien trop faciles à atteindre, et les entreprises n’ont pas eu
à dépenser leurs crédits carbones. Du coup, le cours s’est effondré jusqu’à ne plus valoir que 8 centimes
d’euro la tonne !
Pourtant, le marché du carbone continue d’attirer les investisseurs… pour la période 2008-2012. En effet, les
quotas fixés pour cette deuxième période ont été revus à la baisse, et la tonne de CO2 s’y négocie entre 19 et
21 €. De quoi offrir encore de sérieuses perspectives de croissance, quand on voit que les pays membres de
l’Union Européenne ont bien du mal à respecter leurs objectifs de diminution des gaz à effet de serre.
Un marché qui se mondialise
Aussi les échanges de crédits carbone continuent-t-il leur franche expansion : + 45% au premier semestre
2007 par rapport à celui de 2006, et un total de 15,8 milliards d’euros de transactions, pour un prix mondial
que les experts estiment à 13 € la tonne. L’Europe reste le principal moteur de ce marché, qu’elle a contribué
à stimuler en se fixant l’objectif d’une diminution de 20% des émissions à l’horizon 2020.
Sur le plan international, une même philosophie a inspiré la mise en place des projets MDP (Mécanisme de
Développement Propre) et MOC (Mise en Œuvre Conjointe). Les premiers s’adressent aux Etats et aux
industries des pays en voie de développement, les seconds aux pays industrialisés type Europe de l’Est.
Toujours selon le principe des crédits carbone, ils permettent de financer des actions de réduction des
émissions de GES.
Au total, les deux mécanismes ont permis de soutenir 854 projets distincts, pour 466 millions de tonnes
équivalent CO2 et un montant de 5,4 milliards de dollars. C’est ainsi, par exemple, que la municipalité de Sao
Paulo, au Brésil, a pu gagner 13 millions € en revendant les crédits carbone économisés grâce à une centrale
écologique qu’elle avait mis en place.
Le reste du marché est occupé par les opérations volontaires, c’est-à-dire celles ou les acteurs (entreprises ou
institutions) se fixent volontairement des objectifs de compensation pour lesquels ils cherchent des investiss-
eurs. Ce secteur est encore modeste puisque son volume d’affaires ne dépasse pas les 50 millions de dollars.
Mais il préfigure peut-être l’avenir, avec son réseau de marchés régionaux qui s’unifieraient pour former un
seul marché mondial.
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Après Chicago et Montréal, c’est aujourd’hui l’Australie qui lance sa propre bourse au carbone, don l’ouvert
ure est prévue pour 2011…D’autres, Al Gore en tête, envisagent déjà d’ouvrir les crédits carbone aux
particuliers. Mais tous restent suspendus à l’incertitude entourant la suite du protocole de Kyoto et l’après
2020, avec son cortège d’incertitudes sur l’attitude des Etats-Unis ou de la Chine notamment.
Bertrand Mauvy
II.2. Des villes plus écolo
La moitié des habitants de la planète se concentrent dans les villes, 75% dans les pays développés.
L'avenir de la planète se joue donc en grande partie dans la façon dont celles-ci évolueront… Il existe
bien des façons de concevoir une ville écologique/durable, comme le montrent les exemples existants...
50% des habitants de la planète vivent aujourd'hui dans des villes. En 2030, ils devraient être les deux tiers.
Or, la moitié de ces zones urbaines sont encore à construire. Un atout, dans la mesure où une ville conçue
comme un tout a davantage de chances de respecter les exigences écologiques. Mais aussi un défi en
perspective, car beaucoup de ces métropoles verront le jour dans les pays en voix de développement, qui
manquent trop souvent de moyens pour réaliser les investissements nécessaires.
Reste que le phénomène touche aussi les pays développés, malgré un taux d'urbanisation qui atteint déjà
75%. Bref, l'avenir du développement durable se joue en grande partie dans les villes. Un avenir qui reste
encore largement à inventer, malgré des expériences innovantes menées partout dans le monde...
Une ville encore à inventer
Qu'on les appelle villes durables, écologiques ou vertes, ces agglomérations possèdent toutes un point
commun : elles n'existent pas encore réellement. Ou plus exactement, aucune grande métropole au monde ne
respecte intégralement les critères du développement durable et de l'urbanisme écologique. Ces critères sont
principalement :
 Une faible consommation énergétique, voire un bilan énergétique neutre ou positif, qu'il s'agisse des
habitations ou des transports ; ainsi que la promotion des énergies renouvelables ;
 Une baisse de la consommation d'eau ;
 Le tri systématique des déchets et leur recyclage à grande échelle ;
 Une prise en compte de la biodiversité, visant à préserver ou restaurer celle-ci.
Par ailleurs, la ville durable doit répondre aux attentes de ses habitants en termes de santé, d'éducation et de
loisirs ou encore de mixité sociale. On le voit, le programme est vaste, voire utopique ! Pourtant, chacun peut
constater autour de lui que la tendance actuelle va plutôt vers l'application même partielle de ces objectifs.
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Une campagne européenne des villes durables, menée de 1994 à 2004, a ainsi permis de financer des projets
pilotes à Hanovre (Allemagne), Malmö (Suède) ou encore Barcelone (Espagne). Les habitations construites
dans le quartier du Kronsberg à Hanovre consomme ainsi deux fois moins que celles répondant en France à
la norme HQE, et servent aujourd'hui d'exemple à suivre dans le reste de la ville.
En France aussi, des quartiers passent progressivement au vert dans différentes villes et régions. On peut
citer à titre d'exemple la ZAC du Plateau des Capucins à Angers, celle de Bonne à Grenoble, le quartier Lyon
Confluence, celui de la Courroye à Rennes...
Des modèles pour demain
On le voit, s'il est difficile de parler de villes écologiques existantes, en revanche, les éco-quartiers fleurissent
aussi bien en France que chez nos voisins européens. Deux d'entre eux font aujourd'hui figure de modèle à
suivre - même si, bien sûr, chaque expérience d'urbanisme durable doit avant tout prendre en compte
l'environnement dans lequel elle prend place, et ne peut donc ressembler à une autre.
Le premier de ces quartiers est celui de Vauban à Fribourg, en Allemagne. Energie photovoltaïque,
habitations en bois, toits végétalisés, isolation renforcée, déplacements à vélo... Les 5 000 habitants de ce
quartier s'étendant sur 40 hectares ne s'étonnent plus que des visiteurs du monde entier viennent découvrir ce
qui pourrait bien ressembler à la cité idéale du futur. Au niveau de la ville, le maire a également promu
l'énergie solaire (créant au passage 15 000 emplois), développé un vaste réseau de tramways et multiplié les
espaces verts. Sans oublier la mise en place d'associations d'auto-partage par les citoyens...
L'implication des habitants dans un projet de ville durable est d'ailleurs essentielle. C'est aussi ce qui
explique le succès du quartier de BedZED, acronyme de « Beddington Zero Energy ». Ce quartier du sud de
Londres a été imaginé par un couple, biologiste et infirmière, aidés de l'architecte Bill Dunster. Aucune
consommation d'énergies fossiles, réduction de la consommation d'eau et du volume des déchets, mixité
sociale renforcée : cet îlot d'un peu plus de 80 habitations est aujourd'hui une réussite.
D'autres villes ont également cherché la voie d'une urbanisation durable avant même que le mot ne devienne
à la mode. Et pas seulement dans les pays développés : Curitiba, au Brésil, a mené un programme dans ce
sens pour ses 1,7 millions d'habitants. Réseau de bus permettant de réduire la pollution automobile, recyclage
des déchets, centres de santé, bibliothèques prenant en charge les enfants jusqu'à 21 h, centres de santé,
magasins à prix coûtant pour les nécessiteux... Un véritable miracle, comparé à la situation des autres
métropoles brésiliennes !
Encore plus ambitieux, le projet de la ville de Dongtan en Chine, qui devrait voir le jour pour l'exposition
universelle de Shangaï en 2010. Les travaux ont commencé en 2006 pour cette cité 100% écologique qui
devrait, à terme, héberger pas moins de 500 000 habitants. Ses concepteurs seraient paraît-il allé chercher
leur inspiration du côté de Beddington...
Bertrand Mauvy
II.3. La taxe carbone en 10 questions
Après des mois de gestation, le rapport sur la "taxe carbone" déchaîne les passions. Qui va payer ?
Combien cela va-t-il coûter ? En quoi cela peut-il être bénéfique ?... En attendant le "grand débat" au
Parlement, découvrez l’essentiel sur cette nouvelle taxe.
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1. A quoi sert une "taxe carbone" ?
La taxe carbone doit rendre plus couteuse l’utilisation des énergies fossiles. Cette proposition du Pacte
écologique de Nicolas Hulot reprise dans le Grenelle de l’environnement vise à changer les comportements
des acheteurs et des producteurs vers des produits moins émetteurs de gaz à effet de serre (responsable en
grande partie du réchauffement climatique). En résumé, la "taxe carbone" que propose le rapport Rocard vise
à rendre les énergies fossiles plus chères. Pour consommer autant de pétroles, gaz ou charbon, le
consommateur devra débourser plus d’argent.
Les promoteurs de ce système font le pari qu’avec cette taxe. Les Français chercheront à faire des économies
d’énergie et à changer leurs comportements. Concrètement, le gouvernement attend qu’ils limitent leurs
déplacements avec cette taxe, isolent mieux leur habitation ou encore qu’ils diminuent le thermostat de leur
chauffage. L’idée est bonne mais elle fait grincer les dents. D’ailleurs, pour éviter le terme de "taxe" pas très
vendeur, les auteurs du rapport ont préféré utiliser le sigle "CCE" pour "Contribution-Climat-Energie"…
2. Quels sont les produits concernés par la taxe carbone ?
La "taxe carbone" ou "Contribution-Climat-Energie" (CCE) ne devrait s’appliquer qu’aux seules énergies
fossiles. Il n’y aurait donc que le pétrole, le gaz et le charbon qui seraient concernés mais ce projet de loi
devrait toucher aussi bien les ménages que les entreprises. Le fait de prendre en compte "l’empreinte
carbone" de chaque produit a finalement été abandonnée.
3. Qui paiera cette taxe carbone ?
Les experts estiment indispensable que tout le monde participe à l’effort. Dans l’absolu, le gouvernement
souhaite qu’il n’y ait pas d’exonération ou de dérogation. Néanmoins, les ménages les plus modestes, voir
même certaines entreprises, pourraient bénéficier de dédommagement car les factures de pétrole, gaz et
charbon pourraient être trop élevées.
4. Quels sont les recettes attendues ?
La plupart des simulations réalisée par le groupe d’experts ont montré que cette taxe sur les énergies fossiles
pourrait s’élever à 32 € par tonne de CO2. Sur cette base, la taxe carbone pourrait rapporter entre 8 et
9 milliards d’euros par an à l’Etat (49% venant des entreprises, 51% des ménages).
5. Quel sera la facture pour les Français ?
La facture pourrait être salée pour les ménages. Cette taxe carbone devrait se traduire par une hausse des prix
à la pompe, mais aussi du prix du chauffage. Selon l’auteur du rapport, Michel Rocard, une hausse du prix du
chauffage au gaz « d’un petit 15% » est à envisager. Le prix du litre de carburant pourrait quant à lui
connaitre une augmentation « de 7 à 8 centimes, probablement un peu plus dans le cas du gasoil ».
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D’après ce rapport, la facture énergétique des ménages devrait s’alourdir de 78 à 344 €. Une telle différence
s’explique tout simplement par le fait que chaque famille a son propre schéma de consommation (actif ou
retraité, famille monoparentale ou non, ville ou campagne...).
Pour les entreprises, celles qui ne sont pas encore soumises au système des quotas de CO2 devraient être
concernées par la taxe carbone. Aucune estimation n’a pour le moment été fournie. Il est à noter toutefois
que cette hausse des dépenses au sein des sociétés pourrait avoir un effet pervers et se reporter sur les prix à
la consommation.
6. Qui profitera des compensations ?
Avec 8 milliards récoltés par la taxe carbone, le gouvernement a pris l’engagement de compenser le pouvoir
d’achat perdu dans la limite de 300 à 400 euros. Un geste devrait être fait en faveur de certains ménages dont
les déplacements sont importants, ainsi qu’envers des entreprises touchées par la crise.
7. Comment seront versées ces compensations ?
Rien n'a encore été décidé pour le moment. Cette question est d’ailleurs au cœur de toutes les attentions.
L'UFC-Que Choisir redoute un "hold-up fiscal" notamment si les prélèvements sont compensés par une
baisse de charges sociales pour les entreprises. En effet, les Français ne pourraient pas en profiter
intégralement.
A l’heure actuelle, l’hypothèse la plus probable est que cette compensation se traduise par des chèques pour
les particuliers et sous forme d’allègement des charges sociales patronales pour les entreprises. Cette
question épineuse sera au cœur des débats au Parlement à la rentrée prochaine.
8. La taxe carbone concerne-t-elle l’électricité ?
Pas pour le moment car la production d’électricité est déjà intégrée au mécanisme européen de marchés
d’émissions CO2 selon le conseil économique pour le développement durable. Malgré cette règlementation,
la commission Rocard suggère d’intégrer l’électricité dans la taxe carbone. En effet, selon l’un des ses
membre, Alain Grandjean, « il faudrait que l’électricité soit concernée par la taxe car le kilowattheure est
plus cher au moment des pointes de consommation lorsque nous faisons appel à des centrales à gaz ou au
charbon ».
9. Taxe carbone : Qui est pour ? Qui est contre ?
Les grands vainqueurs de ce projet sont incontestablement les associations écologiques dont la Fondation
Nicolas Hulot qui a initié le projet. De son coté, l’UMP soutient l’action du gouvernement, tout comme
Corinne Lepage, députée européenne et ancienne ministre de l’Environnement. Daniel Cohn-Bendit y voit
quant à lui « une mesure révolutionnaire ».
Face à cet enthousiasme, d’autres sont plus septiques, pour ne pas dire hostiles. Sur cette ligne, on retrouve
les grands syndicats (FO, CGT, CFDT), mais aussi les associations de défense des consommateurs, qui
s’inquiètent ouvertement des conséquences de la taxe carbone sur le pouvoir d’achat des consommateurs. Le
Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d’Olivier Besancenot juge quant à lui que le projet est trop inefficace
écologiquement et qu’il est beaucoup trop injuste socialement.
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10. Que va-t-il se passer maintenant ?
Le projet de la taxe carbone doit maintenant passer devant le Parlement. Dans cette optique, le premier
Ministre François Fillon a appelé à un "grand débat" à la rentrée. Un des objectifs du gouvernement serait de
faire passer rapidement cette mesure, idéalement dans le projet de loi de finance 2010 ; La "taxe carbone"
pourrait ainsi être appliquée dès le 1er
janvier prochain.
Pour la Fondation Nicolas Hulot, il est nécessaire que la France mette en place la CCE le plus rapidement
possible. La France a, rappelons-le, rendez-vous à Copenhague en décembre 2009 pour discuter au niveau
international de la suite à donner au Protocole de Kyoto.
Pierre-Yves Castagnac, le 6 août 2009
III. La fin du pétrole ?
Le pétrole est un élément essentiel de nos sociétés. Pourtant, les réserves ne sont pas infinies, les prix
fluctuent, et l'impact environnemental de cette énergie est très négatif. Résultat : il va falloir
apprendre à s'en passer. Quelle est la situation de l'or noir aujourd'hui ? Comment vivre sans ? Tour
d'horizon.
III.1. Pétrole : une hausse inéluctable
Depuis janvier 2002, le prix du pétrole ne cesse d'augmenter : dans l'intervalle, il été multiplié par 7,
doublant même depuis l'année dernière. Si la crise de fin 2008 a provoqué une baisse, il ne faut pas se
leurrer : l'augmentation du baril est un phénomène de fond, lié aux réserves existantes et à la conso-
mmation en hausse à l'échelle mondiale.
19,4 dollars le baril de brut... Le chiffre paraît surgi d'une époque lointaine. C'était pourtant le prix du pétrole
en janvier 2002. Depuis, l'emballement du marché est passé par là. Et la hausse ne cesse de s'accélérer. 55,25
$ en mars 2005, 96 $ en octobre 2007, la barre des 140 $ franchie début juillet 2008... S'il est revenu à 60
dollars avec la crise de l'automne 2008, la tendance ne va pas s'inverser pour autant.
D'après les experts, il s'agit d'une augmentation inéluctable, et qui est encore loin d'avoir atteint ses sommets.
Les futures, produits financiers se basant sur l'évolution à terme des matières premières, tablent ainsi sur un
baril à plus de 400 $ à l'horizon 2016 !
Comment en est-on arrivé là ? Quelles évolutions sont à prévoir pour les prochaines années ? Retour sur un
phénomène lourd de conséquences pour l'économie mondiale.
Des causes avant tout structurelles
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La hausse du prix du pétrole repose sur l'un des principes économiques de base : l'équilibre entre l'offre et la
demande. Si la seconde augmente sans que la première ne suive, les prix vont mécaniquement prendre de la
hauteur. C'est exactement ce qui est en train de se produire sur le marché des hydrocarbures.
Certes, les pays développés ont commencé à restreindre, timidement, leur consommation : - 3,5% entre avril
2007 et avril 2008 dans le cas des EU par exemple. Mais cette diminution pèse peu en comparaison de la
hausse des besoins des pays émergents qui ont augmenté de respectivement 7 et 9% en Chine et en Inde.
Or, parallèlement, l'offre a commencé à plafonner. Dans l'état actuel, seule l'Arabie Saoudite, parmi les pays
du Golfe, dispose d'une marge lui permettant d'accroître sa production. Résultat, les réserves disponibles
déclinent : elles sont aujourd'hui de 1 million de barils par jour, contre 25 dans les années 1980. Le tout sur
fond d'incertitude totale sur l'état réel des réserves totales : certains estiment que plus de la moitié de celles-ci
a déjà été consommée depuis 2007, d'autres assurent que ce chiffre ne sera pas atteint avant les années 2030.
Encore faut-il s'entendre sur ce qu'on entend exactement par "réserves" : il y a celles qui sont exploitables
dans l'état actuel des infrastructures, d'autres qui requièrent de lourds investissements technologiques,
comme par exemple les sables bitumineux du Canada.
Des évènements qui accentuent la tendance
A cette situation structurelle viennent s'ajouter divers évènements qui ne font qu'aggraver le phénomène. La
guerre en Irak, avec le sabotage des installations et les chutes de production qui en découlent, fut l'un de ses
facteurs. L'ouragan Katrina qui a frappé le sud des Etats-Unis en août 2005 contribua aussi à tendre le
marché, en frappant les installations pétrolières du Golfe du Mexique et en réduisant ainsi la capacité de
production des Etats-Unis, premier consommateur mondial.
Plus récemment, la baisse des marchés actions sur les bourses mondiales a entraîné un report des
investissements sur les matières premières, dont le pétrole. Parallèlement, l'essor de la production
d'agrocarburants a également entraîné ces marchés à la hausse. La baisse du dollar par rapport à l'euro
contribue à renchérir le prix du baril.
A la fois cause et conséquence de cette augmentation, les tensions géopolitiques se multiplient partout dans
le monde ces dernières années autour de l'or noir entre les EU et leurs alliés, l'Iran et le Venezuela, troubles
au Nigeria... La spéculation, souvent accusée de tous les maux, ne fait donc en partie qu'anticiper sur des
évolutions prévisibles. Les spécialistes lui imputent cependant entre 25 et 30% du prix actuel.
Une hausse inéluctable ?
Dans un premier temps, l'augmentation devrait très probablement se poursuivre. En effet, l'adaptation des
économies afin de réduire leur dépendance vis-à-vis du pétrole ne produira pas de résultats avant plusieurs
années, voire des décennies. De même du côté de l'offre, la recherche et l'exploitation de nouvelles réserves
représentent des investissements colossaux, qui ne se révèleront de toute façon rentables que si les prix se
maintiennent à un niveau suffisamment élevé.
Une hausse des subventions (dans les pays émergents) ou une diminution des taxes (pays développés)
pourraient contribuer à amortir les effets de cette hausse pour les consommateurs. Mais ce serait reculer pour
mieux sauter : l'augmentation des prix se fonde sur la diminution des réserves et à terme leur épuisement. La
solution la plus efficace consiste donc en une évolution de nos modes de vie. La civilisation du pétrole
touche à sa fin, reste à savoir ce qui la remplacera...
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III.2. Industrie, habitat, chimie : quels substituts au pétrole ?
Près de la moitié de la consommation de pétrole en France est imputable à d'autres secteurs que les
transports. Habitat, industrie, agriculture, pétrochimie vont aussi devoir s'adapter à l'épuisement
progressif de la ressource. Pour l'instant, les réponses techniques ne suffisent pas. Il va falloir sérieus-
ement change de comportement !
La consommation globale de pétrole, en 2007, a été de 70 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep).
Celles-ci ont d'abord été absorbées par les transports, à hauteur de 57% environ. Les autres secteurs
concernés sont, par ordre d'importance décroissante, les usages non énergétiques (pétrochimie, lubrifiants...)
et l'habitat (16% chacun), puis l'industrie (8%) et enfin l'agriculture (3%).
Cette consommation doit être réduite à la fois du fait de l'épuisement du pétrole, mais aussi pour éviter que le
réchauffement climatique ne prenne des proportions dramatiques. Dans ce but, il faudrait diviser nos
émissions de gaz à effet de serre (GES) par quatre !
Toutefois, les différents secteurs ne sont pas égaux en termes de possibilités de substitution. Certains en
possèdent dès à présent, comme l'habitat, l'industrie ou l'agriculture. En revanche, les solutions techniques ne
sont pas opérationnelles concernant les transports ou la pétrochimie. C'est pourquoi il est très important
d'agir sur les comportements et les modes de consommation, sans attendre l'aboutissement des recherches
actuelles.
Habitat, industrie : sobriété avant tout
Pour l'habitat et l'industrie, des solutions opérationnelles existent déjà. Elles sont connues : les énergies
renouvelables (solaire, éolien, biomasse, géothermie, hydraulique), le nucléaire, voire les autres types
d'hydrocarbures (charbon et gaz). Mais chacune pose des problèmes particuliers : les énergies renouvelables
ne suffiront pas à répondre aux besoins actuels, le nucléaire peut entraîner des conséquences extrêmement
graves en cas d'accident et la question du traitement des déchets n'est pas résolue... Enfin, le charbon et le
gaz naturel possèdent certes des réserves supérieures à celles du pétrole, mais qui ne sont pas inépuisables,
surtout si la demande se renforce.
Aussi la solution doit-elle être pour une large part cherchée du côté des « négawatts », c'est-à-dire de la
réduction de la consommation énergétique. Pour les usages domestiques, une meilleure isolation,
l'application des principes d'écoconstruction (orientation, toit végétalisé, haies d'arbres au nord...). L'habitat
groupé est à privilégier. De même pour l'industrie, ou devront être mises en place de véritables écosystèmes
au sein desquels les entreprises partagent leurs ressources et les recyclent les unes les autres.
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Chimie verte : des progrès à accomplir
Concernant maintenant la chimie verte, notons tout d'abord que le terme lui-même désigne en réalité une
chimie appliquant des principes de développement durable, dont le fait d'utiliser des plantes comme
ressource de base n'est qu'un aspect. Par extension, les deux sens ont tendance à se confondre.
En théorie, les végétaux peuvent se substituer au pétrole dans la majorité de ses applications actuelles. Or
leur utilisation pratique soulève un nombre de problèmes, commencant par le caractère limité de la ressource,
comme dans le cas des agro carburants qui ont provoqué une hausse du prix des produits alimentaires.
Il faut dire que les produits dérivés du pétrole sont partout autour de nous : plastiques, cosmétiques,
médicaments, lubrifiants... Le sucre, l'acide tartrique des fruits, le glycérol, sous-produits des agrocarburants,
font l'objet de recherches. Les résultats obtenus sont toutefois encore peu convaincants, comme dans le cas
des sacs en plastique végétal, qui cassent facilement. Les usages, le recyclage ont donc tout leur rôle à jouer.
Cela entraînera toutefois des transformations économiques et sociales profondes, qu'il va s'agir
d'accompagner.
Les transformations peuvent aussi s'accomplir progressivement, en reportant les efforts sur d'autres secteurs :
transports, habitat, urbanisme, etc., où les comportements entrent davantage en jeu.
III.3. Transports : l'après pétrole
Côté transports, l'avenir n'est plus au pétrole, pour cause de nuisances écologiques et d'épuisement des
réserves. Seulement les technologies alternatives sont encore loin d'avoir faites leurs preuves. Des
agrocarburants à l'hydrogène en passant par le solaire et l'air comprimé, petit tour d'horizon des
solutions envisagées pour la voiture, l'avion et le transport maritime...
Le pétrole représente 98% de la consommation d'énergie des transports, le reste étant principalement
constitué de l'électricité utilisée pour le rail. Il est donc urgent de réduire cette dépendance, pour des raisons à
la fois économiques (hausse durable de son prix) et écologiques (émissions de gaz à effet de serre). Certaines
solutions existent déjà, d'autres sont encore à l'étude. Une seule certitude : il n'existe pas de réponse unique,
mais plutôt une combinaison de plusieurs d'entre elles, qui devra s'accompagner d'une mutation profonde de
nos modes de déplacement.
Agrocarburants et gaz naturel
En matière d'automobile, il existe une alternative déjà éprouvée au pétrole : ce sont les agrocarburants, dont
certains pays font un usage massif comme par exemple le Brésil. Il en existe principalement de deux types,
ceux fabriqués à base d'huile (colza, palme, tournesol...) et ceux à base d'alcool, obtenus par la fermentation
de betterave, blé, canne à sucre, déchets végétaux, etc.
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Mais s'ils émettent jusqu'à 30% de gaz à effet de serre en moins que l'essence ou le diesel, ils n'en
comportent pas moins certains inconvénients environnementaux. D'une part, ils font concurrence à la
production alimentaire, provoquant une hausse des prix de celle-ci. D'autres nuisances tiennent plutôt à leur
mode d'exploitation intensif : appauvrissement des sols, épuisement des nappes phréatiques... Les carburants
de deuxième génération, élaborés à partir de pulpe de bois ou de microalgues, pourraient contribuer à mieux
respecter l'environnement. Mais ils n'en sont qu'au stade des recherches.
Autre substitut possible au pétrole, le gaz naturel. Celui-ci émet environ 25% de GES en moins par rapport
au pétrole, tout en étant disponible en plus grandes quantités. Néanmoins, il s'agit également d'une ressource
fossile, et comme telle limitée. De plus, le développement de son usage entraînerait une dépendance plus
grande vis-à-vis des pays producteurs.
Des véhicules électriques aux moteurs pneumatiques
Les véhicules hybrides et électriques constituent une alternative supplémentaire. Leurs émissions directes de
GES sont certes plus faibles que les automobiles classiques, voire nulles. Du point de vue des retombées
écologiques, tout dépend du mode de production de l'électricité employée. Par ailleurs, ils occasionnent
d'autres formes de pollution, notamment au niveau des batteries. Enfin, les voitures strictement électriques
posent des questions de performance et d'autonomie, celles-ci étant pour l'instant très inférieures à celles des
véhicules classiques.
Parmi les autres solutions envisagées, l'une des plus prometteuses concerne les véhicules roulant à
l'hydrogène, soit directement, soit grâce à des piles à combustible. Si certains modèles commencent à être
commercialisés, différents problèmes continuent néanmoins de se poser, et d'abord celui du coût : celui-ci
n'est pas compétitif pour le moment - mais pourrait le devenir prochainement du fait de l'amélioration des
technologies et du renchérissement des hydrocarbures. L'approvisionnement des véhicules, ainsi que les
sources de pollution indirectes, sont d'autres défis à résoudre.
Les voitures fonctionnant à l'énergie solaire ne dépassent pas, quant à elles, le stade du prototype. Un modèle
de Toyota Prius équipé de panneaux photovoltaïques pourrait toutefois être commercialisé à l'horizon 2009.
Le constructeur automobile indien Tata envisage de mettre en vente dans un délai analogue un véhicule
fonctionnant à l'air comprimé. Celui-ci possède un faible impact écologique, mais sa puissance et son
autonomie sont réduites d'autant.
Les autres modes de transport : avion, bateau
Quand au transport aérien, les recherches de solution de substitution au kérosène sont beaucoup moins
avancées. Les agrocarburants de première génération ne sont pas adaptés. Par ailleurs, il existe quelques
recherches dans le domaine de l'hydrogène ou du solaire, mais celles-ci en sont à leurs balbutiements. Une
façon de contourner le problème pourrait être de relancer l'utilisation des dirigeables, fonctionnant à
l'hydrogène, à l'hélium voire à l'air chaud. Les performances et la rentabilité de ces engins toutefois très
controversées. De plus, les cycles de recherche (et d'applications commerciales !) sont très longue dans le
domaine aéronautiques.
En ce qui concerne le transport maritime, quelques initiatives tentent de rendre leur vocation commerciale
aux bateaux à voile. C'est ainsi que l'entreprise CMTV a ouvert une ligne transportant du vin à destination de
l'Irlande et de l'Europe du Nord. Une pratique encore confidentielle, mais qui pourrait se développer en
fonction de la hausse du prix du pétrole, des incitations législatives et de l'adhésion des consommateurs du
fait de son impact écologique quasi-nul...
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III.4. Une vie sans pétrole
La fin du pétrole commence déjà à se profiler. Or l'or noir est omniprésent dans nos sociétés, des
transports à l'industrie en passant par les produits de la pétrochimie, notamment le plastique. Il va
pourtant falloir apprendre à s'en passer. Mais à quoi ressemblerait une société sans pétrole ?
Notre civilisation est avant tout celle du pétrole. Celui-ci constitue le premier secteur économique mondial, il
est présent partout autour de nous, que ce soit dans les transports, l'industrie ou les produits chimiques dont il
fournit la matière première, des plastiques aux pesticides agricoles. La raréfaction des ressources et
l'augmentation des prix qui en résulte vont pourtant considérablement changer la donne : il va falloir
s'habituer à vivre sans pétrole, ou tout du moins, dans un premier temps, en restreindre sérieusement l'usage.
Un défi qui implique à la fois une transformation en profondeur de nos comportements, et une révolution
technologique qui n'en est encore qu'à ses balbutiements...
Transports : moins vite, moins loin
Lorsqu'on parle de pétrole, le premier usage qui vient à l'esprit est celui des transports. Pour l'automobile,
aucune des solutions de substitution envisagées jusque là ne permet d'obtenir des résultats comparables. Soit
pour des raisons de prix (pile à combustible alimentée en hydrogène), soit pour des motifs écologiques :
même en y consacrant toutes les surfaces agricoles de la planète, les agrocarburants ne suffiraient pas à
répondre aux besoins actuels. Il va donc falloir réduire les distances parcourues, et opter pour de nouveaux
modes de déplacement. Du vélo pour les courtes distances, au train pour les plus longs trajets...
Cette révolution va entraîner celle de l'urbanisme. Les villes vont devoir être repensées pour favoriser la
proximité : fini l'étalement urbain et ses métropoles tentaculaires. En contrepartie, on respirera mieux ! Le
télétravail est sans doute également appelé à se développer.
Autre victime toute désignée du déclin des hydrocarbures, le transport longue distance, qu'il soit aérien ou
maritime. Du fait de l'augmentation des prix du carburant, la délocalisation de la production industrielle ou
agricole va cesser d'être rentable.
Aujourd'hui, la plupart des produits que nous consommons effectuent en effet un circuit complexe avant
d'atterrir dans notre caddie. Idem pour le tourisme : seuls les plus fortunés pourront continuer d'aller chercher
le beau temps à l'autre bout du monde. Pour les autres, la redécouverte de nos régions est à l'ordre du jour...
Industrie et habitat : plus d'efficacité
Deux autres secteurs se révèlent particulièrement gourmands en pétrole : l'industrie et l'habitat. Les
combustibles produits à partir de l'or noir sont en effet employés dans de nombreux domaines, des
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cimenteries aux verreries en passant par la production d'électricité. Celle-ci est permet à son tour de chauffer
les bâtiments, qu'ils soient collectifs ou appartiennent à de simples particuliers.
Pour l'ensemble de ces usages, le principal mot d'ordre est celui d'une meilleure efficacité énergétique. Afin
d'optimiser celle-ci, deux directions sont envisageables : réduire les pertes, favoriser l'autosuffisance. Une
meilleure isolation des bâtiments, une rationalisation des processus de production contribueront à la
première. La recherche aura aussi son mot à dire. Par exemple, des procédés de réfrigération magnétique sont
actuellement à l'étude en ce qui concerne la chaîne du froid. Une innovation qui permettrait en même temps
de mieux respecter l'environnement !
L'autosuffisance représente un programme encore plus ambitieux : il s'agit de produire ses propres ressources
à partir d'énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse...). Avec pour ultime horizon un bilan énergétique
négatif, c'est-à-dire la capacité à produire davantage d'énergie qu'on n'en consomme.
Produits dérivés : vers la chimie verte ?
Dernier usage du pétrole, mais non des moindres, tous les produits issus de la pétrochimie : plastiques,
isolants, caoutchoucs synthétiques, solvants (encres, peintures, colles), détergents, pesticides...Dans ce
domaine, l'avenir appartient en grande partie à la chimie verte. Celle-ci ne doit pas être confondue avec la
chimie végétale, qui travaille uniquement à partir de plantes.
La chimie verte peut aussi employer d'autres matériaux, avec un double objectif d'efficacité (utiliser moins
d'atomes, obtenir un meilleur rendement énergétique) et de respect de l'environnement (procédés moins
nocifs, analyse en temps réel des pollutions émises...). La chimie végétale entre donc dans ce processus, mais
non exclusivement. L'exemple le plus fameux est celui des sacs en plastique fabriqués à partir de maïs. Seul
problème, les cultures risquent d'empiéter sur celles destinées à la satisfaction des besoins alimentaires. Une
société sans pétrole requerra aussi d'arbitrer entre différents choix...
IV. Zoom sur les transports écologiques
Pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, la question des transports est incontournable.
Mais difficile aujourd’hui de trouver des alternatives simples à la voiture. Les biocarburants sont-ils
une solution ? Comment rouler plus propre ? Quels sont les moyens de transport verts ? Comment
prendre son vélo plus souvent ? Tous les conseils pour se déplacer sans polluer.
Comment rouler plus propre ?
L’automobile est une véritable source de polluants, de gaz à effet de serre. Pourtant, il est possible de réduire
les émissions nocives pour rouler un peu plus propre. Comment faire en pratique ? Découvrez nos conseils.
IV. 1. Polluants automobiles et santé
Intuitivement, on comprend que respirer des gaz d’échappement ne doit pas améliorer sa santé. Mais
que savez-vous réellement des polluants automobiles ? Quels sont leurs effets sur la santé ?… Toutes
les réponses avec Doctissimo.
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Malgré l’amélioration des véhicules plus propres et plus économes, les voitures constituent la principale
source de pollution atmosphérique. Un phénomène qui n’est pas sans conséquence pour notre santé.
Les polluants automobiles et leurs effets
Principal source de pollution atmosphérique en milieu urbain, les voitures émettent différentes substances.
Nous vous présentons ci-dessous les principales ainsi que leurs effets sur la santé.
Polluants secondaires Impacts sanitaires
Particules A court terme
Les plus grosses sont retenues par les voies aériennes supérieures. Les
plus fines peuvent pénétrer profondément dans les poumons et
transporter des composés toxiques. Elles augmentent le risque
d’infections respiratoires aiguës chez l’enfant et renforcent des
sensibilités allergiques ou des pathologies préexistantes. Une grande
partie de cette pollution vient des moteurs diesels.
A long terme
Mortalité, morbidité respiratoire et cardiovasculaire, cancers.
SO2 Sulfates A court terme
Ce gaz irritant peut entraîner des crises chez les asthmatiques,
augmenter les symptômes respiratoires aigus chez l'adulte et l'enfant :
gène respiratoire, accès de toux ou crises d'asthme.
A long terme
Mortalité, morbidité respiratoire et cardiovasculaire
NOx Nitrates A court terme
Le dioxyde d’azote est un gaz irritant capable pénétrer profondément
dans les poumons. Il altère l’activité respiratoire et augmente les crises
chez les asthmatiques. Chez les plus jeunes, il favorise des infections
microbiennes des bronches.
A long terme
Morbidité respiratoire, irritation des yeux. Acidification,
eutrophisation.
O3 Ozone A court terme
L’ozone est un gaz agressif, fortement irritant pour les muqueuses
oculaires et respiratoires. Il pénètre aisément jusqu'aux voies
respiratoires les plus fines. Il peut ainsi entraîner des irritations du nez,
des yeux et de la gorge, des altérations de la fonction pulmonaire, des
essoufflements et une toux. Il exacerbe les crises d’asthme.
A long terme
Mortalité, morbidité respiratoire, irritation des yeux.
Composés
organiques
volatiles (COV)
Peu d’effets directs aux concentrations ambiantes exceptés les HAP
Hydrocarbures
aromatique
polycyclique
(HAP)
Cancers.
CO A court terme
A fortes doses, le monoxyde de carbone est un toxique cardio-
respiratoire souvent mortel. A faibles doses, il diminue la capacité
d’oxygénation du cerveau, du coeur et des muscles. Sa nocivité est
particulièrement importante chez les insuffisants coronariens et les
foetus.
A long terme
Mortalité, morbidité cardiovasculaire.
Dioxines Cancers.
As, Cd, Cr, Ni Cancers.
Hg, Pb Morbidité neurotoxique
Source : Ifen et DRASS
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Effet global de la pollution atmosphérique
Il est difficile d’isoler l’action d’un seul polluant mais également les conséquences de la seule pollution
automobile des autres sources de pollution. L’Organisation Mondiale de la Santé estime que « trois millions
de personnes meurent chaque année sous l'effet de la pollution atmosphérique, soit 5% des 55 millions de
décès annuels dans le monde. Vu la marge d'incertitude des estimations, le nombre réel des décès annuels
pourrait se situer entre 1,4 et 6 millions ».
A l’échelon national, une récente étude impliquant neuf des plus grandes villes de France (Bordeaux, Le
Havre, Lille, Lyon, Marseille, Rouen, Strasbourg, Toulouse et Paris) a donné des résultats qui donnent froid
dans le dos. Sur un total de 11 millions d’habitants, l’étude de l’institut national de veille sanitaire (InVS)
publiée en 2002 a permis de mesurer, à l’échelle de la population, les relations entre les indicateurs de
pollution atmosphérique et des indicateurs de santé.
Résultat : « Pour l’ensemble des neuf villes, le nombre annuel de décès anticipés attribuables à des niveaux
de pollution atmosphérique supérieurs à 10 µg/m3
est de 2 786 pour la mortalité totale, 1 097 pour la
mortalité cardiovasculaire et 316 pour la mortalité respiratoire ». Selon les chercheurs, les polluants les plus
nocifs sont l’ozone (O3) et le dioxyde d’azote (NO2), ainsi que les particules fines.
L’Agence Française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) a estimé en 2004 l’impact
sur la santé d’une exposition chronique aux particules fines présentes dans l’air dans 76 agglomérations
françaises (soit environ 15 millions de personnes âgées de 30 ans ou plus).
Pour l’année 2002 et selon les hypothèses de risque retenues, 600 à 1 100 décès par cancer du poumon (6% à
11% de la mortalité par cancer du poumon) et 3 000 à 5 000 décès par maladie cardiorespiratoire (5% à 7%
de la mortalité de cette nature) seraient attribuables à cette exposition chronique. Un total de 6 000 à 9 000
décès, toutes causes confondues, pourrait également lui être attribué (soit 3% à 5% de la mortalité totale pour
la population concernée).
Même si le risque individuel reste faible, la grande quantité de personnes exposées et l’absence de seuil
d’innocuité font donc de la pollution atmosphérique un problème majeur de santé publique.
David Bême
Sources
Programme de surveillance - Air et Santé - 9 villes, surveillance des effets sur la santé liés à la pollution atmosphérique
en milieu urbain - Phase II - Institut national de veille sanitaire, Ministère de l’écologie et du développement durable
Afsset. Impact sanitaire de la pollution atmosphérique urbaine. Rapports 1 et 2. Juin 2004
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IV.2. Les Français prêts à rouler propre
Quelle est l’attitude des Français face à la pollution automobile ? Victime ou responsable, nos
compatriotes prennent de plus en plus conscience de ce phénomène. Une récente enquête semble
témoigner d’une réelle volonté de changement de leurs comportements.
Direct Assurance publie les résultats de la seconde édition de son étude nationale sur "Les Français face à la
pollution automobile", réalisée par l’IFOP du 4 au 7 septembre 2006. Cette étude témoigne de nouvelles
attentes de la part des conducteurs.
Les Français veulent des voitures vertes
Bannir la voiture pour respecter l’environnement ? Non, les Français ne sont pas encore prêts à franchir le
pas. La voiture et les deux roues motorisées constituent toujours le moyen de transport privilégié au
détriment des transports en commun, puisque seuls 17% des Français utilisent ces derniers pour se rendre sur
leur lieu de travail, bien qu’ils déclarent à 48% disposer de transports en commun à proximité pour s’y
rendre. Plus de 60% estiment que l’existence de plus de transports en commun les amènerait à moins utiliser
leur voiture... Etrange paradoxe que l’on retrouve dans leur prise de conscience de la pollution automobile.
En 2006, 53% déclarent en souffrir contre 46% en 2004. Plus encore, alors qu’ils n’étaient que 30% à
considérer qu’ils polluaient en 2004, ils sont désormais 40% à le reconnaître.
Rouler sans changer leurs habitudes mais en polluant moins, tel est l’idéal exprimé par les conducteurs. Ils
sont en effet 89% à se dire prêts à acheter un véhicule roulant au biocarburant et 81% à être intéressés par les
véhicules hybrides (essence/électricité). Parmi ces mêmes conducteurs, 88%, contre 74% en 2004, seraient
prêts à recourir aux carburants alternatifs pour leur véhicule actuel. Et 57%, + 12 points par rapport à 2004,
seraient prêts à le faire même si le prix de ces carburants excédait de plus de 10% celui des carburants
aujourd’hui disponibles.
Rouler "vert" : oui à 89% !
Les deux tiers des Français (66%) pensent que l’initiative la plus efficace pour diminuer la pollution passe
par le développement des biocarburants (+ 14% depuis 2004), ou, à 55% (+12%), par celui de la voiture
électrique ou hybride. Ils sont aussi 60% à souhaiter des réductions fiscales sur les biocarburants pour
accélérer le développement d’une "conduite verte". Une mesure à privilégier avant le développement des
transports en commun (44%, soit une baisse de 5 points) et loin devant le co-voiturage (9%), la circulation
alternée en agglomération (4%) ou les contrôles de vitesse (3% contre 13% en 2004).
Doctissimo.fr
Avril 2012 Page 34 sur 59
Les Français sont donc en attente de solutions pour rouler vert, et 54% estiment que la France est en retard en
matière de véhicules propres. En attendant que des mesures soient prises, ils sont 57% à déclarer toujours
respecter les limitations de vitesse en cas de pollution.
Dans l’idéal, 28% des Français déclarent rêver de se déplacer avec une voiture propre et 4% seulement
avouent rêver d’un 4x4… Par contre, ils sont une majorité à penser que les autres conducteurs rêveraient eux
de rouler en 4x4 (21%), dans une voiture sportive (18%), en monospace (18%), avec une berline (16%) et
14% seulement avec une voiture propre. En conclusion, les optimistes souligneront que les Français sont
prêts à s’impliquer en privilégiant les technologies propres tandis que les pessimistes regretteront qu’ils ne
soient pas prêts à changer leurs comportements…
Luc Blanchot
Source : Enquête réalisée par l’Ifop du 4 au 7 septembre 2006 auprès d’un échantillon national représentatif de 1 007
Français âgés de 18 ans et plus. Les interviews ont eu lieu par questionnaire on-line. La représentativité de l’échantillon
a été assurée selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de famille) après stratification par région.
IV.3. Réduire les émissions de polluants
La voiture est devenue indispensable pour plus de la moitié des Français, qui l'utilisent tous les jours.
Pourtant, tous savent qu'elle contribue en grande partie au rejet des gaz à effet de serre et au
réchauffement climatique. Le comportement du conducteur exemplaire permet simplement de réduire
son empreinte écologique.
Chaque année, le nombre de véhicules augmente et les distances parcourues s'allongent. Ce qui a provoqué
une augmentation des émissions de C0² de 19% depuis 1990. Le NO² ou protoxyde d'azote a également
augmenté de 173% à cause de la généralisation des pots catalytiques. Sans oublier les émissions de HFC, un
gaz à effet de serre beaucoup plus nocif que le carbone, dû à l'augmentation des véhicules climatisés.
Nous nuisons donc quotidiennement à l'environnement en prenant le volant. Si les constructeurs automobiles
sont responsables et se doivent de construire des voitures plus propres, les usagers doivent aussi prendre en
compte l'impact de leurs émissions de polluants et adopter un comportement exemplaire en conséquence.
Bien choisir son véhicule
Tout commence à l'achat. La quantité de CO² dégagée par un moteur est proportionnelle à sa consommation
de carburant. L'étiquette énergie permet de se faire une idée de la consommation et de la pollution de toute
voiture. Il faut évidemment vérifier que le véhicule dispose des dernières technologies protectrices de
l'environnement. Et si l'on ne peut se permettre d'acheter une voiture électrique, on peut se rabattre sur le
GPL, ou Gaz de pétrole liquéfié.
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Réchauffement climatique

  • 1. [Tapez un texte] [Tapez un texte] [Tapez un texte] Page 1 sur 59 Réchauffement climatique Recueil de Maryam RAHOU
  • 2. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 2 sur 59 I. L'effet de serre I.1. L'effet de serre en 10 questions I.2. Les effets du réchauffement climatique : L'humanité s'en remettra-t-elle ? I.3. Les causes de l'effet de serre: les gaz à effet de serre I.4. Journée mondiale de la protection de la couche d'ozone I.5. Conférence mondiale sur le climat à Genève, 3 mois avant Copenhague I.6. Réchauffement climatique, montagnes et glaciers I.7. Un hacker met en péril le sommet de Copenhague I.8. Journée mondiale de l'environnement II. Lutter contre les émissions de carbone II.1. Crédits carbone : compenser ses émissions II.2. Des villes plus écolo II.3. La taxe carbone en 10 questions III. La fin du pétrole ? III.1. Pétrole : une hausse inéluctable III.2. Industrie, habitat, chimie : quels substituts au pétrole ? III.3. Transports : l'après pétrole III.4. Une vie sans pétrole IV. Zoom sur les transports écologiques Comment rouler plus propre ? IV. 1. Polluants automobiles et santé IV.2. Les Français prêts à rouler propre
  • 3. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 3 sur 59 IV.3. Réduire les émissions de polluants IV.4. La voiture hybride IV.5. Les véhicules électriques Les biocarburants : solution ou problème ? IV.6. Ce qu'il faut savoir sur le E85 IV.7. Le boom des biocarburants IV.8. Des voitures vraiment plus écolo ? IV.9. Les biocarburants vont-ils nous affamer ? Des transports plus propres IV.10. Semaine de la mobilité et de la sécurité routière pour Bouger autrement IV.11. Trouver de nouveaux modes de déplacement IV.12. Véhicule électrique : où en est-on ? IV.13. Partager sa voiture : covoiturage et auto-partage IV.14. Des motos vraiment moins polluantes ? Vive le Vélo ! IV.15. Vélo : comment s'organiser ? IV.16. La ville est plus belle à vélo IV.17. Le vélo à assistance électrique V. Réduire son empreinte écologique
  • 4. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 4 sur 59 L’effet de serre est le principal responsable du réchauffement climatique. Pour lutter contre ce phénomène qui menace la planète mais aussi l’homme, il n’y a pas de secret : il faut réduire nos émissions de carbone. L’un des premiers gestes à faire, c’est de repenser les transports et la voiture. Zoom sur les meilleurs moyens d’agir pour préserver le climat. I. L'effet de serre Longtemps controversé, le réchauffement climatique ne fait aujourd’hui plus aucun doute. Et les causes sont aujourd’hui clairement identifiées, notamment la production de gaz à effet de serre. Les conséquences de ces quelques degrés de plus pourraient se révéler catastrophiques pour l’environnement mais aussi pour l’humanité. I.1. L'effet de serre en 10 questions L’effet de serre est un phénomène naturel de réchauffement qui permet de maintenir une température moyenne de la terre à 15°C. A l’origine de cette manifestation, on trouve les gaz à effet de serre. Mais leur émission en excès par les activités humaines favorise le réchauffement climatique. Doctissimo répond à toutes vos questions sur ce phénomène. 1 - Qu’est-ce que l’effet de serre ? La moitié de l’énergie solaire pénètre dans l’atmosphère et parvient au sol. Elle réchauffe ainsi la Terre et se transforme en rayons infrarouges renvoyés vers l’espace. Mais comme une serre, certains gaz présents dans l’atmosphère empêchent une partie de ces rayons de repartir. Ainsi piégés, ils contribuent à réchauffer l’atmosphère. Sans cet effet de serre, la température de la Terre serait de Ŕ 18°C et peu d’eau serait à l’état liquide. Cet effet naturel est donc bénéfique et permet d’avoir une température moyenne de 15°C. 2 - Quels sont les gaz participant à l’effet de serre ? Les gaz participant à l’effet de serre sont principalement la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone, le méthane, l’oxyde nitreux et l’ozone. Les gaz à effet de serre industriels incluent les hydrofluorocarbones ou CFC, les hydrocarbures perfluorés ou PFC et les hexafluorures de soufre ou SF6 ; ces gaz sont également responsables de l’attaque de la couche d’ozone. Ce sont les 6 gaz visés par le protocole de Kyoto. Chacun de ces gaz possède un pouvoir de réchauffement global (ou PRG) comparé au dioxyde de carbone et une durée de séjour dans l’atmosphère.
  • 5. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 5 sur 59 Durée de séjour et pouvoir de réchauffement global des gaz à effet de serre Gaz à effet de serre Formule chimique PRG durée de séjour (en année) Dioxyde de carbone CO2 1 200 (variable) Méthane CH4 22 12,2±3 Protoxyde d'azote N2O 310 120 Dichlorodifluorométhane (CFC-12) CCl2F2 6 200-7 100 102 Chlorodifluorométhane (HCFC-22) CHClF2 1300-1400 12,1 Tétrafluorure de carbone CF4 6 500 50 000 Hexafluorure de soufre SF6 6 500 3 200 3 -En quoi l’homme participe-t-il à cet accroissement ? Les principaux gaz à effet de serre sont d’origine naturelle et peu abondants. Mais à cause de l’activité humaine, la concentration atmosphérique de certains d’entre eux a augmenté sensiblement, principalement l’ozone (O3), le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4). Depuis 1750, le taux de CO2 dans l'atmosphère a augmenté de 30%, celui de CH4 de 145%. Mais les effets combinés de tous les gaz à effet de serre équivaut à une augmentation de 50% de CO2 depuis cette même période. Aujourd’hui et après diverses tergiversations, il existe un consensus sur l’impact de l’activité humaine sur l’évolution du climat. Le groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat (GIEC) a rendu un nouveau rapport en 2001 qui estime que « Des preuves plus récentes et plus concluantes permettent de dire que la majeure partie du réchauffement observé au cours des cinquante dernières années est due aux activités humaines ». 4 - Quels sont les effets de l’augmentation des gaz à effet de serre ? Selon le rapport du groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat (GIEC), la terre s’est réchauffée de 0,6°C au cours du XXe siècle. Durant la même période, on a assisté à une montée moyenne du niveau des océans de 1 à 2 mm chaque année. Découvrez ci-dessous quelques-uns des changements observés au cours du XXe siècle observé par le GIEC ainsi que le degré de preuve pour chacune des observations. Changements atmosphériques, climatiques et biophysiques de la planète au cours du XXe siècle Température moyenne mondiale à la surface Augmentation de 0,6±0,2 °C au cours du XXe siècle ; réchauffement plus important des zones terrestres que des océans (très probable) Température à la surface dans l’hémisphère Nord Augmentation au cours du XXe siècle plus importante qu’au cours de tout autre siècle du dernier millénaire ; années 1990 : décennie la plus chaude du millénaire (probable). Fourchette de températures diurnes à la surface Diminution entre 1950 et 2000 sur les zones terrestres ; augmentation deux fois plus rapide des températures minimales nocturnes que des températures maximales diurnes (probable). Jours chauds/indices de chaleur Augmentation (probable) Jours froids/de gel Diminution pour la quasi-totalité des zones terrestres au cours du XXe siècle (très probable). Précipitations continentales Augmentation de 5 à 10% au cours du XXe siècle dans l’hémisphère Nord (très probable), mais diminution sur certaines régions (Afrique du Nord et occidentale et certaines parties de la Méditerranée, par exemple). Fortes précipitations Augmentation aux latitudes nord moyennes et supérieures (probable). Fréquence et intensité des sécheresses Absence accrue de précipitations en été et augmentation de la sécheresse associée dans quelques zones (probable). Dans certaines régions, telles que certaines parties de l’Asie et
  • 6. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 6 sur 59 de l’Afrique, on a observé une augmentation de la fréquence et de l’intensité de la sécheresse au cours des dernières décennies. Niveau moyen de la mer à l’échelle mondiale Augmentation à un taux annuel moyen de 1 à 2 mm au cours du XXe siècle. Superficie et épaisseur de la glace marine arctique Diminution de 40% de l’épaisseur au cours des récentes décennies, de la fin de l’été au début de l’automne (probable) et diminution de la superficie de 10 à 15% depuis les années 1950, au printemps et en été. Glaciers non polaires Régression étendue au cours du XXe siècle. Couverture neigeuse Diminution de 10% de la superficie, observée depuis la mise en œuvre d’observations mondiales par satellites au cours des 1960 (très probable). Reproduction, floraison et migration Floraison plus précoce, retour plus précoce des oiseaux, dates de saison de reproduction plus précoces et apparition plus précoce des insectes dans l’hémisphère Nord. Espèces végétales et animales Déplacement vers les pôles et en altitude dans le cas des plantes, insectes, oiseaux et poissons. 5 - Est-on sûr que la planète est en train de se réchauffer ? Oui, la planète se réchauffe; la température a augmenté de 0,6°C au cours du dernier siècle. Selon le rapport du GIEC publié en janvier 2001, intitulé « Changement climatique 2001 : impacts, adaptation et vulnérabilité », le réchauffement de la planète pourrait atteindre 1,4°C à 5,8°C au cours du siècle à venir. 6 - Existe-t-il un lien entre effet de serre et trou de l’ozone ? Il convient tout d’abord de distinguer l’ozone dans la stratosphère et l’ozone dans la basse atmosphère. Dans le premier cas (à 20 km d’altitude), il sert à filtrer les rayonnements ultraviolets nocifs pour la vie. Depuis plusieurs dizaines d’années, un trou dans la couche d’ozone a été observé à la verticale des pôles. Malgré des mesures visant à réduire les émissions des chlorofluorocarbures (CFC), des hydrofluorocarbures (HCFC), le trou d’ozone stratosphérique a atteint fin septembre 2006 une superficie record au-dessus de l’Antarctique avec 28 millions de km2 . Selon les scientifiques, son rétablissement ne devrait pas avoir lieu avant 2049. L’ozone dans la basse atmosphère contribue à augmenter l’effet de serre, ce qui pourrait se traduire par un refroidissement de la stratosphère avec d’un côté une diminution de la destruction naturelle de l’ozone et de l’autre un excès de nuages glacés polaires, contribuant à sa destruction. Pour l’heure, on ne sait pas lequel de ces phénomènes prédominera. 7 - Comment prévoir les effets d’un tel réchauffement ? Toutes les analyses confirment l'effet notable des activités humaines sur ces variations climatiques mais il demeure encore de nombreuses incertitudes sur les conséquences qui peuvent s’ensuivrent. Pour répondre à ces questions, les climatologues utilisent des outils de modélisation et se basant en partie sur les évaluations des climats passés. Globalement, le réchauffement pourrait atteindre 1,4 à 5,8°C d’ici 2100 et dans le même temps, la mer pourrait monter de 9 à 90 cm. Ces phénomènes entraîneraient un bouleversement des cycles hydrologiques entraînant alors des sécheresses plus fréquentes, des inondations plus sévères et une augmentation des précipitations. L’équilibre des espèces, forêts, durées d’enneigement, agriculture, inondation des espaces côtiers, disparition des coraux, multiplication des cyclones sont quelques-unes des conséquences possibles. 8 - Quels sont les dangers liés au réchauffement climatique ? Là-encore, les hypothèses sont nombreuses et comprennent encore des incertitudes. Néanmoins, on peut supposer que les principales victimes de ces changements seront les pays moins développés et les
  • 7. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 7 sur 59 écosystèmes les plus vulnérables. Les bouleversements climatiques (en particulier les sécheresses) feront chuter les productions agricoles des zones arides entraînant des risques de famine. En outre, l’augmentation du niveau de la mer devrait entraîner la disparition complète de zones côtières, d’îles, d’archipels… De plus, les accidents climatiques (cyclones, inondations, crues, orages…) seraient en augmentation. Seules les régions froides pourraient voir un effet bénéfique, pour le reste du monde, l’effet sur la santé humaine serait dramatique avec notamment des périodes de canicules plus longues dans les villes avec une augmentation des maladies cardiovasculaires, une augmentation des zones où les insectes tropicaux pourrait transmettre des maladies infectieuses jusqu’alors confinées aux basses latitudes. 9 - Qu’est ce que le protocole de Kyoto ? Signé en 1997, le protocole de Kyoto a fixé des objectifs chiffrés en termes de réduction des émissions des gaz à effet de serre pour lutter contre le réchauffement climatique. Les pays industrialisés devront ramener en deçà des niveaux de 1990 leurs émissions combinées des six principaux gaz à effet de serre, exprimées en équivalent CO2 d’après leur PRG, durant la période 2008-2012. A l'heure actuelle, 4 pays industrialisés n’ont pas ratifié le Protocole de Kyoto : l’Australie, les Etats-Unis, le Liechtenstein et Monaco. L’Australie et les Etats-Unis ont indiqué qu’ils n’avaient pas l’intention de le faire. Ils comptent pourtant à eux deux pour plus d’un tiers des gaz à effet de serre du monde industrialisé… 10 - Qu’est-ce que le marché du carbone ? Chaque pays signataire du protocole de Kyoto doit respecter une limite d’émissions de CO2. Mais au lieu d’imposer ces limites, les responsables ont estimé que certains pays iront au-delà des objectifs alors que d’autres auront du mal à les atteindre. Pour cela, ils ont créé un « marché du carbone » qui permet aux pays bons élèves de vendre des crédits de carbone aux pays ayant dépassé leurs objectifs d’émissions. L'UE a lancé officiellement le 1er janvier 2005 le premier marché international des droits d'émission, une bourse destinée à permettre aux entreprises des 25 états-membres de vendre et acheter des droits d'émettre du CO2 et cinq autres gaz à effet de serre. Ce marché du carbone européen regroupe ainsi plus de 12 000 entreprises représentant plus de 2 milliards de tonnes de CO2. Effet pervers de cette logique marchande, si certains pays économisent beaucoup d’émissions de CO2, le coût du quota de CO2 chute et les industries préfèrent acheter des quotas de CO2 plutôt que d’investir dans des technologies émettant moins de gaz à effet de serre. David Bême I.2. Les effets du réchauffement climatique : L'humanité s'en remettra-t-elle ? Le réchauffement climatique est aujourd'hui une réalité incontestable. Si ses effets sont encore sujets à caution, certaines conséquences de la montée de la température sont incontestables. C'est tout l'écosystème qui s'en remettra difficilement, mais aussi et surtout, l'humanité. Jacques Chirac le disait en 2005 à Johannesburg : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Car le réchauffement climatique a déjà commencé et ses conséquences, même si elles restent incertaines, auront des effets plus que dramatiques pour la population mondiale.
  • 8. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 8 sur 59 Des conséquences néfastes pour l'humanité La Terre a déjà vécu bien pire dans son histoire, mais l'humanité risque, elle, d'en ressortir très meurtrie. Le réchauffement global provoque en premier lieu une modification des climats qui, à terme, augmentera le nombre de réfugiés climatiques. Certaines populations des îles du Vanuatu et de Papouasie, craignant la mon -tée des eaux, commencent déjà à fuir. La température moyenne en constante augmentation se traduit aussi par une baisse générale des rendements agricoles, et des dommages graves sur certaines cultures dus à la baisse d'approvisionnement en eau douce. Les destinations touristiques changeront selon la douceur du climat. Car les vagues de chaleur qui ont eu déjà lieu en France, aux EtatsUnis ainsi qu'en Inde deviendront monnaie courante, provoquant une consommation d'électricité explosive due à la climatisation, alors qu'elle diminuera en hiver. Ces hivers seront plus doux, connaissant plus de précipitations et de jours de grand froid malgré tout. Des pluies qui profiteraient aux espèces porteuses de maladies comme les moustiques, apportant en France des maladies disparues comme la dengue, ou tropicales, comme le paludisme. Mais la plus grande crainte vient des catastrophes naturelles. Des cyclones plus violents, des inondations, glissements de terrain, avalanches, coulées de boue et feux de forêt : la moitié de l'humanité, au moins, pourrait subir les conséquences néfastes du réchauffement climatique. Une planète chamboulée Au niveau planétaire, la montée des océans est déjà une réalité. Si la mer n'a augmenté en moyenne que de quelques centimètres au vingtième siècle, elle pourrait s'élever de 18 à 59 cm d'ici 2100 à cause de la fonte des glaces, selon les experts du GIEC. Principale conséquence : la disparition de nombreuses zones côtières, certaines très habitées. La côte sud des Etats-Unis, les Pays-Bas, la baie de Shanghaie seraient les premières touchées. Mais surtout, l’écosystème devrait s’adapter en toute vitesse pour survivre. La moitié des espèces animales et végétales pourrait disparaître d'ici à 2050, selon une étude publiée par la revue Nature en 2004. La cause est simple : menacés de disparition, les glaciers, les récifs coralliens et les atolls, les mangroves, les forêts boréales et tropicales verraient la faune et la flore qui en dépendent le danger arriver à toute allure. La grande barrière de corail, longue de 2000 km, disparaîtrait totalement dans 50 ans. Quelques surprises imprévisibles Ce que le réchauffement climatique porte en lui de plus alarmant reste sujet à caution. Les experts du GIC parlent des petites bombes à retardement aux conséquences redoutables. 1ère bombe : le permafrost, le sol gelé de Sibérie, du Canada, déjà victime du réchauffement. S'il vient à disparaître totalement, la faune locale ne s'en remettrait pas et le méthane piégé dans la glace pourrait atteindre l'atmosphère. Ce gaz à effet de serre 23 fois plus réchauffant que le CO² provoquerait un emballement immédiat du thermomètre.
  • 9. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 9 sur 59 Autre danger : le ralentissement de la circulation des océans, déjà observé par les scientifiques. L'absorption de CO² par la mer diminuerait et l'écosystème marin serait gravement atteint. Sans courants océaniques, le taux d'acidification de la mer augmente constamment, ce qui pourrait provoquer la disparition du Gulf Stream. Une disparition dont on ne sait pas si elle amènerait une nouvelle ère glaciaire en Europe. Face à des risques difficilement quantifiables, une seule certitude : la Terre s'en remettra. Pour l'humanité, tout reste sujet à caution. Faris Sanhaji I.3. Les causes de l'effet de serre: les gaz à effet de serre Principale cause du réchauffement climatique, l'effet de serre est un phénomène naturel amplifié par les activités humaines. Régulateurs de la température terrestre, les gaz à effet de serre deviennent un danger menaçant l'écosystème planétaire. En tête, le gaz carbonique, conséquence d'un mode de vie insoutenable pour la Terre. Etat des lieux. S'il est un phénomène naturel nécessaire à la survie de l'humanité, c'est l'effet de serre. Sans cet équilibre précaire entre rayons du soleil retenus par l'atmosphère et rayons infrarouges émis par la Terre, notre planète aurait une température moyenne de -18°. Aujourd'hui sous les bienfaits d'une température clémente, l'humanité se rend-elle compte qu'elle détruit, par ce même effet de serre, ce qui lui permet de se perpétuer ? Un phénomène naturel... Fonctionnant comme un régulateur du climat, l'effet de serre intervient naturellement pour emprisonner une partie des rayons du soleil dans l'atmosphère. Ceux-ci sont absorbés par la Terre, qui émet en retour des rayons infrarouges, dont certains s'échappent dans l'espace, tandis que la plupart restent liés à l'atmosphère. Ce phénomène connaît des cycles depuis des centaines de milliers d'années, mais la température moyenne de la planète reste identique. Si la Terre se réchauffe ou se refroidit, l'effet de serre régule les écarts. Par un moyen, toujours le même : les gaz à effet de serre. Le premier, le plus naturel : la vapeur d'eau. Celle-ci, si elle se retrouve en trop grande quantité dans l'atmosphère, est immédiatement éliminée par d'autres phénomènes, en premier lieu les précipitations. La vapeur est donc le premier gaz à effet de serre, mais aussi le moins pérenne. ...Qui tourne au surnaturel A cette vapeur d'eau s'ajoutent d'autres gaz à effet de serre que les activités humaines ont, depuis le début de l'ère industrielle, fortement contribué à augmenter. Le dioxyde de carbone en tête. Rejeté par nos poumons, nos voitures et nos usines, le CO² est devenu en quelques décennies le principal gaz à effet de serre.
  • 10. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 10 sur 59 Les rejets de ce gaz dus à la combustion de combustibles fossibles (transports et production d'électricité en tête) ont été multipliés par soixante depuis 1880. 1100 milliards de tonnes de CO² ont été rejetés dans l'atmosphère jusqu'à aujourd'hui. Pire : les océans et les forêts, unique voie naturelle de réduction du dioxyde de carbone dans l'atmosphère, sont victimes de pollution pour l'un et de déforestation massive pour l'autre. Naturellement peu abondants, d'autres gaz beaucoup plus nocifs ont fait une entrée en matière fracassante. Le méthane (CH4) s'est accru de 145% dans l'atmosphère. Provenant de l'élevage, des rizières irriguées, de la consommation d'énergies fossiles et de la multiplication des déchets, il est tout aussi nocif que l'oxyde nitreux, ou gaz hilarant, conséquence de la surproduction d'énergie et du recours de plus en plus courant à l'agriculture extensive. La cause principale du réchauffement climatique Les derniers, et non les moindres : les CFC, ou gaz fluorés, utilisés auparavant dans les bombes aérosol et servant toujours, aujourd'hui, aux produits réfrigérants, comme les climatiseurs et les réfrigérateurs. Ces gaz très toxiques sont rares, notamment parce que la majorité d'entre eux a été interdite lors de la signature du Protocole de Montréal, en 1987. Mais leur rôle dans la destruction de la couche d'ozone, et leur maintien dans l'atmosphère après 50 000 ans d'existence pourraient en faire les gaz à effet de serre les plus dangereux. Avec environ un siècle d'existence pour le gaz carbonique, le CO² est pourtant le gaz le plus nocif. Alors que le méthane reste douze ans dans l'atmosphère; le CO² que nous produisons aujourd'hui y sera encore dans un siècle. Si ce gaz continue autant à capter la chaleur de la Terre, la température moyenne de la planète pourrait augmenter de 1 à 6° d'ici 2100. Sachant que le rejet de CO² dans l'atmosphère est dû aux transports et aux industries, un changement radical de notre mode de vie est l'unique solution afin de vivre sans étouffer dans cette grande serre naturelle qui nous entoure. Faris Sanhaji I.4. Journée mondiale de la protection de la couche d'ozone Le 16 septembre, c'est la Journée internationale de la protection de la couche d'ozone. Cette date est la date anniversaire de la signature du Protocole de Montréal, accord international qui visait à réduire, et à terme, éliminer complètement les substances qui appauvrissent la couche d'ozone. A l'époque, le fameux trou de la couche d'ozone, mis en évidence dans les années 1970, était une véritable urgence écologique qui menaçait l'environnement. Signé le 16 septembre 1987, ce protocole a été signé, en 2009, par 191 pays. En 1994, l'Assemblée générale de l'ONU a proclamé le 16 septembre, Journée internationale de la protection de la couche d'ozone (résolution 49/114 du 19 décembre). Des résultats démontrés
  • 11. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 11 sur 59 Les Etats ont été invités à consacrer cette journée spéciale à l'encouragement d'activités concrètes conformes aux objectifs du Protocole de Montréal et de ses amendements. La couche d'ozone, fragile écran de gaz, protège la Terre des rayons dangereux du soleil, préservant ainsi la vie sur notre planète... Par exemple, l'appauvrissement de la couche d'ozone a pour effet d'intensifier le rayonnement ultraviolet et d'augmenter en conséquence les risques de cancer de la peau par exemple. Grâce à ce protocole et aux efforts consentis par les pays signataires, les résultats se sont soldés par une réduction de plus de 80% de la production et de la consommation des substances appauvrissant la couche d'ozone. Le protocole sur l'environnement le plus ratifié D'une année sur l'autre, la superficie du trou varie considérablement. Par exemple, en 2000, 2001 et 2003, la superficie du trou dans la couche d'ozone a atteint des valeurs rarement observées avant 2000. Mais en 2002, la superficie s'est réduite à peau de chagrin, atteignant les petites valeurs observées depuis 1998. Puis en 2003, le trou prend de nouveau de l'ampleur pour finalement diminuer… Selon l'Organisation Météorologique Mondiale ces « fluctuations aussi marquées sont dues aux variations interannuelles des conditions météorologiques régnant dans la stratosphère et non à la quantité totale de substances destructrices d'ozone dans cette couche de l'atmosphère. » (OMM, 2004). Dans son communiqué, le Programme des nations unies pour l'environnement rappelle que cette Journée « a pour but de célébrer le fait que la Convention de Vienne et le Protocole de Montréal soient les deux accords multilatéraux sur l'environnement les plus largement ratifiés à ce jour. (…) En l'essence, le thème retenu pour cette année a pour but d'inviter le monde entier à s'unir pour défendre une cause environnementale, celle de la protection de la couche d'ozone ». Yamina Saïdj, 09 septembre 2009 Sources Notre planète-info Communiqué de presse du Programme des nations unies pour l'environnement (PNUE) Des sites pour aller plus loin Le site consacré à l'ozone du PNUE I.5. Conférence mondiale sur le climat à Genève, 3 mois avant Copenhague Genève accueille du 31 août au 4 septembre la troisième Conférence mondiale sur le climat, en présence du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon. 1500 experts et des responsables politiques de 150 Etats se réunissent pour aboutir à des mesures concrètes et décisives en matière d’adaptation au climat, ce, à moins de 100 jours de la Conférence de Copenhague. Cette 3ème Conférence mondiale sur le climat (CMC-3) se tient sous l’égide de l’Organisation météorologique mondiale. Durant une semaine, du 31 août au 4 septembre, scientifiques, décisionnaires et responsables politiques travailleront de concert pour instaurer des stratégies concrètes d’adaptation à la variabilité du climat et au changement climatique. Les décisions qui y seront prises auront un impact fondamental sur la conférence de Copenhague de décembre 2009. Mieux prévoir les catastrophes naturelles Instaurer un Cadre mondial pour les services climatologiques est le principal objectif de cette conférence, qui a lieu près de 20 ans après la dernière du même type (les précédentes datent de 1979 et 1990). Le climat, et plus particulièrement les changements climatiques auxquels l’humanité doit faire face, ont des conséquences
  • 12. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 12 sur 59 considérables dans bien des domaines : alimentation, eau, énergie, tourisme, transport, environnement… Sans oublier les catastrophes naturelles, directement liées aux conditions météorologiques et qui, selon la plupart des prévisions, ne feront qu’augmenter à mesure que la planète se réchauffe. « Les phénomènes météorologiques extrêmes et l'évolution des conditions climatiques nous concernent tous et se traduisent souvent par de lourdes pertes, voire par des catastrophes humanitaires », a souligné M. Hans-Rudolf Merz, Président de la Confédération suisse, qui a ouvert la Conférence le 31 août. La troisième Conférence mondiale sur le climat a pour objectif d'éviter ces catastrophes et de fournir aux pouvoirs publics les informations et les moyens nécessaires Ŕ prévisions de précipitations cartes de risques, systèmes d'alerte rapide, prévisions à longue échéance concernant l'environnement, etc. Les prévisions climatiques destinées aux décideurs doivent être adaptées aux spécificités des secteurs correspondants telles que la sécurité alimentaire, la gestion de l'eau, la santé et le tourisme. Agir aujourd’hui pour le monde de demain La physionomie du monde de demain dépend en grande partie du climat. Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU, rappelle l’importance vitale de prendre rapidement des mesures pour freiner le réchauffement climatique. De retour après une visite de l’Arctique, il déclare devant la CMC-3 que « nous avons le pied collé sur l'accélérateur et nous fonçons vers l'abîme ». Le monde « ne peut pas se permettre un échec de la Conférence de Copenhague de décembre prochain », a averti le secrétaire général des NU. Le prix à payer serait lourd « pour la génération actuelle, pas seulement pour les générations futures », a-t-il mis en garde. Le cas alarmant de l’Arctique L’Arctique est une région du globe particulièrement sensible au réchauffement climatique. D’ailleurs, le dernier rapport du Fonds mondial pour la nature sur l’évolution du climat en Arctique est pour le moins alarmant. Un simple exemple suffit à démontrer de manière probante l’influence du réchauffement climatique sur notre planète : selon ce rapport, en 2100, le niveau de la mer aura augmenté de 1 mètre, inondant durablement des milliers de kilomètres de zones côtières, avec les conséquences que l’on peut imaginer sur ces habitants qui représentent tout de même un quart de la population mondiale. Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat datant de 2007 tablait sur une augmentation du niveau de la mer d’ici 2100 à 0,6 mètres seulement. Ce rapport du Fonds mondial pour la nature s’appuie sur les conclusions de climatologues qui font le point sur les connaissances les plus récentes dont ils disposent sur le réchauffement climatique de l’Arctique. Et le constat n’est guère reluisant : cette région polaire du globe se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète, provoquant la fonte des glaciers qui libèrent le gaz carbonique qui y est enfoui, accentuant encore plus l’effet de serre et donc le réchauffement climatique.
  • 13. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 13 sur 59 C’est dire l’importance de cette conférence de Genève quant à l’élaboration d’un Cadre mondial pour développer des instruments et des protocoles afin d’anticiper au mieux les retombées locales du réchauffement climatique, notamment en Afrique et dans les pays en développement. Copenhague, l’après-Kyoto M. Ban Ki-Moon espère beaucoup de la conférence de Copenhague, rappelant lors de la CMC-3 que « nous ne pouvons pas nous contenter de progrès limités. Nous avons besoin de progrès rapides. A New York, j'attends des discussions sincères et constructives. J'attends que des ponts soient lancés. J'attends des résultats importants ». Les ONG fondent également leurs espoirs sur les décisions qui seront prises lors de ce sommet crucial. Plusieurs d’entre elles (11 pour être précis, dont Greenpeace, WWF, Fondation Nicolas Hulot, Secours catholique, etc.) se sont d’ailleurs réunies pour lancer une pétition sur Internet qui pour l’instant recueille pl- us de 130 000 signatures. En vue de la conférence de Copenhague, le Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE) a également lancé une campagne sur Internet intitulée "Seal the deal" (scellons l’accord). Au niveau national, le ministre de l’Ecologie, de l’Energie et du développement durable et de la Mer, Jean-Louis Borloo, a récemment lancé un site internet pour sensibiliser les Français aux enjeux de la conférence de Copenhague. Prochains rendez-vous en attendant Copenhague : conférence de l'ONU sur le climat (22 septembre), réunion des chefs d'Etats du G20 (25 septembre), puis sessions de négociations la Convention-cadre des NU sur les changements climatiques à Bangkok (28 septembre au 9 octobre), et enfin à Barcelone (2 au 6 novembre). Yamina Saïdj, 4 septembre 2009 L’Organisation météorologique mondiale est l’institution spécialisée des Nations Unies qui fait autorité pour tout ce qui concerne l’état et le comportement de l’atmosphère terrestre, son interaction avec les océans, le climat qui en est issu et la répartition des ressources en eau qui en résulte. Sources Communiqué de presse du CMC, 31 août 2009 Rapport de synthèse 2007 sur le changement climatique, 2007. Disponible en ligne (en anglais) Rapport du Giec, 2007 Des sites pour aller plus loin Le site de la Conférences mondiale pour le climat Résumé du rapport du WWF Seal the Deal (site en anglais) Présent à Copenhague pour l’avenir (site du ministère de l’Ecologie) Pétition des ONG en vue de Copenhague 2009 I.6. Réchauffement climatique, montagnes et glaciers Grandement médiatisée, la fonte des glaciers des deux pôles n’est pas l’unique conséquence du réchauffement climatique. Les montagnes voient aussi leurs paysages se métamorphoser. Les conséquences seront lourdes pour les populations et la biodiversité de ces régions. Les cimes de nos montagnes se sont modifiées au cours du siècle dernier. L’une des causes est l’augmentation de la température à la surface de la terre. Les prévisions des climatologues nous montrent à quoi nous pouvons nous attendre…
  • 14. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 14 sur 59 Les montagnes sacrées L’horizon des 5 continents est habillé depuis des millénaires par la beauté des chaînes montagneuses : flancs verdoyants, pentes rocailleuses, sommets de neige et de glace. Outre la splendeur de ces paysages, les montagnes jouent un rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes. Elles regorgent d’une biodiversité adap- tée à son environnement et donc quasi unique à chaque chaîne montagneuse à travers le globe. D’ailleurs, près de la moitié de la biodiversité mondiale peuple ses flancs et ses forêts. La montagne est aussi un puits de ressources pour sa population locale en fournissant une réserve d’eau douce. Cette eau, couvrant la moitié des besoins mondiaux, est utilisée pour l’irrigation des terres et l’usage domestique, ainsi que pour les industries et les centrales hydrauliques. Les bouleversements liés au réchauffement climatique Les conséquences de l’élévation générale des températures sur notre terre sont observables depuis déjà un demi-siècle, comme la fonte du manteau neigeux dans les Alpes. Et ce n’est qu’un début, car les climatologues prévoient d’autres bouleversements. Selon leurs simulations du climat, la plupart des glaciers vont perdre de leur masse ou totalement disparaitre à long terme. Les manteaux neigeux auront tendance à se rétracter vers le haut d’environ 150 mètres pour chaque augmentation d’un degré. La perte des neiges sur les flancs montagneux entraînera le réchauffement de la montagne qui absorbera davantage de rayonnements à sa surface. Les tombées de neige seront alors remplacées par la pluie. De plus, les risques de chutes de roches ou d’écoulement de boue seront accrus par le dégagement des sols de la masse neigeuse. Des inondations sévères pourraient noyer les terres habitées à cause de l’amplification des précipitations et du dégel des neiges. D’autres prévisions troublantes s’ajoutent. Les montagnes sont considérées comme des barrières pour le vent. La population de chaque versant de la montagne s’est adaptée à son climat avec une agriculture appropriée. Or, l’altération des cimes des montagnes pourrait modifier le couloir des vents. Dans ce cas, certaines régions montagneuses seraient touchées par un dérèglement des précipitations conduisant à de graves conséquences écologiques et économiques. Réchauffement climatique : les prévisions mondiales Selon la région dans le monde où se situe une montagne, son écosystème et ses reliefs diffèrent. Mais d’après les prévisions des climatologues, aucune montagne ne sera épargnée :  En Amérique du Sud, la cordillère des Andes, chaîne montagneuse mesurant près de 8 000 km de long, offre un climat pluvieux au sud. Avec le réchauffement climatique, les précipitations diminueraient et les températures augmenteraient dans cette région ;
  • 15. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 15 sur 59  Les fameuses Rocheuses, en Amérique du Nord, verront la fonte des glaces avancée dans la saison printanière provoquant ainsi une élévation des températures au printemps et en été ;  Dans la chaîne de l’Hindu Kuch-Himalaya en Asie, des pluies accentuées durant la mousson sont à prévoir ;  Quant aux neiges du Kilimandjaro sur le continent africain, elles pourraient disparaître d’ici 2033 ;  Et dans les Alpes, un retrait des glaciers est attendu accompagné d’une réduction des précipitations en été et d’une intensification en hiver. Toutes ces prévisions peuvent encore changer. Elles peuvent s’avérer trop pessimistes… ou optimistes ! Stéphanie Toetsch, le 3 février 2010 Source : Rapport du GIEC – disponible en ligne The Guardian Ŕ 2févier 2010 (accessible en ligne) Glacier loss on Kilimanjaro continues unabated Ŕ 2 novembre 2009 (abstract accessible en ligne) I.7. Un hacker met en péril le sommet de Copenhague Un hacker a mis en ligne un millier de mails confidentiels échangés entre les scientifiques anglais et américains du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat. Les climato-sceptiques assurent détenir les preuves que les scientifiques "pro-réchauffement climatique" nous mentent depuis des années. Climategate ou stratégie visant à nuire au prochain sommet de Copenhague ? La polémique agite toute la médiasphère anglo-saxonne. Grâce au travail de mystérieux hackers, les climato- sceptiques détiendraient les preuves irréfutables que les scientifiques du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) sont prêts à truquer les données et manipuler les chiffres, pour étayer la thèse du réchauffement climatique. Faut-il y voir une action de sabotage pour empêcher la signature d’un accord sur le climat lors du prochain Sommet de Copenhague ? D’une manière ou d’une autre, cette affaire a de quoi donner du grain à moudre à Claude Allègre et consorts… Une astuce ou une tricherie ? Les scientifiques de l’unité de recherche climatique (CRU) travaillent sur le réchauffement climatique dans le cadre du GIEC. Suite à l’œuvre d’un pirate informatique, 1 073 mails confidentiels échangés entre les scientifiques travaillant pour le CRU à l'université d'East Anglia (Royaume-Uni) et leurs collègues américains et d’autres documents ont été rendus publics. Le CRU a confirmé vendredi 20 novembre 2009 que tous ces mails, mis en ligne mardi 17 novembre sur un blog (Air vent), étaient bel et bien authentiques. La police britannique a lancé une enquête pour savoir qui est à l’origine de ce vol. Ces mails volés et mis en ligne aussitôt étaient pour la plupart issus d’échanges entre climatologues britanniques du CRU avec leurs collègues américains.
  • 16. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 16 sur 59 Les climato-sceptiques se sont donc empressés de commenter les mails. Parmi eux, se trouve un mail envoyé en 1999 par Phil Jones, directeur du CRU où l’on peut lire : « Je viens juste de terminer d’utiliser l’astuce Nature (ndlr : revue scientifique renommée) de Mike (…) afin de masquer le déclin ». Et là, les commentaires vont bon train, certains y voyant là la preuve irréfutable d’une fraude. Certains parlent même de la plus grande affaire de fraude scientifique depuis Lyssenko (ndlr : Scientifique russe qui renia la généti- que mendelienne). Dans la version originale, M. Jones utilisait le mot "trick", qui, en français, peut se traduire aussi bien par "astuce" que par "combine" (au sens tricher). Interrogé par Investigate Magazine sur ce fameux mail, il répond qu’il est complètement faux de penser qu’il a truqué les données mais que l’astuce en question visait à corriger des données. Quand on lui demande ce qu’il entendait par "masquer le déclin", il répond : « C’est un mail qui date de 10 ans. Pouvez-vous vous souvenir du contexte exact de ce que vous avez écrit il y a 10 ans ? » Le CRU commente également cette phrase à l’origine du buzz : « Le mot “trick” renvoie à "une bonne manière de traiter un problème », plutôt que « quelque chose de secret, et cela ne nous pose aucun problème. ». C’est dit ! Un enjeu de taille Le GIEC publie régulièrement des rapports au cours desquels il démontre, études et chiffres à l’appui, l’impact de l’activité humaine sur le réchauffement climatique et donc, sur la nécessité de prendre des mesures destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Autant dire que les travaux du GIEC ne pla- isent pas à tout le monde... Parmi les mails mis en ligne par les pirates informatiques, on y découvre que les scientifiques pro et anti (réchauffement climatique) se livrent une véritable guerre à coup de publications sci- entifiques et autres méthodes d’analyse. Les scientifiques qui adhèrent aux travaux du GIEC reprochent notamment aux autres d’user d’arguments douteux pour remettre en cause les travaux sur le réchauffement climatique. Les sceptiques se voient généralement accusés de nourrir une vieille rancune à l’égard de leur collègues, soient parce que leurs travaux n’ont pas été publié dans une grande revue, soit parce que ces travaux sont démontés par la suite. Dans un communiqué, le CRU précise qu’il « est important de se rappeler que la science ne marche pas avec des gens qui sont polis tout le temps. (…) Aucun doute que des phrases seront sorties de leur contexte ». Hasard ou réalité scientifique, cette affaire éclate alors même que le sommet de Copenhague, LE prochain rendez-vous sur le climat, débutera dans deux semaines, du 7 au 18 décembre 2009. Dans la capitale danoise, les dirigeants du monde entier vont devoir aboutir à de nouvelles mesures pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre après 2012, date de fin du protocole de Kyoto. Reste à voir si ce piratage sera à l’origine d’un climategate ou s’il ne s’agit que d’un pétard mouillé qui ne fera qu’isoler un peu plus les climato- sceptiques. Emeline Dufour, 23 novembre 2009 Sources The New York Times Investigate magazine Site du CRU Des sites pour aller plus loin Site du CRU (en maintenance, changement de serveur) Interview de Phil Jones, dans Investigatemagazine (PDF en anglais) Blog Air vent Présent à Copenhague pour l’avenir (site du ministère de l’Ecologie)
  • 17. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 17 sur 59 I.8. Journée mondiale de l'environnement La journée mondiale de l'environnement est consacrée cette année à la lutte contre le réchauffement climatique. Cet événement revêt un caractère particulier à quelques jours de la réunion de Copenhague qui devrait voir les nations s'engager sur une réduction des émissions de CO2 (principal contributeur à l'effet de serre). Le thème de la Journée Mondiale de l'Environnement 2009 est "Votre planète a besoin de vous - Unis contre le changement climatique". Un enjeu mondial qui implique l'action de tous. Unis contre le réchauffement climatique Le thème de la journée mondiale de l'environnement 2009 reflète l'urgence pour les nations de s'entendre sur un nouvel accord lors de la réunion de Copenhague. La convention sur les changements climatiques interviendra 180 jours plus tard, abordant également les liens avec la lutte contre la pauvreté et l'amélioration de la gestion des forêts. En préambule à cette réunion, le ministre de l'environnement Jean-Louis Borloo a ouvert, le 25 mai 2009, le Forum des économies majeures, qui rassemble les principaux pays émetteurs de CO2. Le but est de dégager un consensus avant de sommet de Copenhague. Parallèlement, 11 ONG vertes et humanitaires ont lancé un appel sous forme de pétition au président Sarkozy, pour l'inciter à prendre la tête du combat contre le changement climatique d'ici la conférence mondiale de Copenhague en décembre. Selon Luc Lamprière, directeur d'Oxfam-France, « 98% des catastrophes dites naturelles sont liées au climat : d'ici 2015, 375 millions de personnes pourraient en être victimes ». « En 30 ans, le nombre de catastrophes naturelles a été multiplié par 4, et celui des victimes est 40 fois plus élevé dans les pays en développement que dans les pays développés » renchérit François Danel d'ACF, en insistant sur les "effets déjà visibles" du réchauffement sur le terrain. Pour Pascal Husting, directeur de Greenpeace France, chefs d'Etat et de gouvernement devront s'engager à Copenhague, non seulement sur des objectifs de réduction mais aussi sur l'aide aux pays les plus vulnérables, petites îles, Afrique et certaines régions d'Asie : « c'est un appel à la responsabilité politique: il ne faut pas négocier avec le changement climatique, mais agir ». La journée mondiale de l'environnement La Journée Mondiale de l'Environnement a été établie par l'Assemblée Générale de l'ONU en 1972 pour marquer l'ouverture de la conférence de Stockholm sur l'environnement humain. Une autre résolution, adoptée par l'Assemblée Générale le même jour, a mené à la création du PNUE.
  • 18. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 18 sur 59 Cette journée est commémorée le 5 juin dans une ville différente chaque année. Elle est un des principaux véhicules par lesquels les Nations Unies stimulent la sensibilisation mondiale sur l'environnement et renforcent l'attention et l'action politiques. L'objectif est de donner un visage humain aux problèmes environnementaux; amener les peuples à devenir les agents actifs du développement durable et équitable ; promouvoir la compréhension du fait que les communautés sont incontournables dans les changements d'attitudes en ce qui concerne les problèmes environnementaux ; et défendre le partenariat qui assurera à toutes les nations et les peuples d'apprécier un futur plus sûr et plus prospère. En ce jour particulier, les chefs d'Etat, les premiers ministres et les ministres de l'environnement s'engagent à protéger la terre pour renforcer la capacité des gouvernements à gérer l'environnement. C'est également l'occasion de signer ou ratifier des conventions environnementales internationales. « Le message de la Journée mondiale de l'environnement 2008 est que nous détenons tous la solution. Que vous soyez un particulier, une organisation, une entreprise ou un gouvernement, vous pouvez faire beaucoup pour réduire votre bilan carbone. Voilà un message que nous devons tous prendre à cœur » déclare Ban Ki- moon, Secrétaire général des Nations Unis. Luc Blanchot, le 26 mai 2009 Source : WWF - Greenpeace - la Fondation Nicolas Hulot - les Amis de la Terre - le Réseau Action Climat - Care - le Secours catholique - la Fédération internationale des droits de l'Homme - Médecins du Monde - Oxfam - Action contre la Faim (ACF) II. Lutter contre les émissions de carbone La principale cause du réchauffement climatique, c’est la libération par l’homme de dioxyde de carbone, qui provoque le fameux effet de serre. Aujourd’hui, il est possible de lutter contre ces émissions de carbone, tant pour les particuliers que pour les entreprises. Du crédit carbone aux gestes quotidiens, tout ce qu’il faut savoir pour préserver l’environnement. II.1. Crédits carbone : compenser ses émissions Dans le sillage du protocole de Kyoto s’est imposé le principe d’une compensation des émissions de CO2 par le financement de projets respectueux de l’environnement. Pour permettre à ce mécanisme de fonctionner, la tonne de dioxyde de carbone fait l’objet d’une véritable cotation et les acteurs du marché (Etats, entreprises) peuvent l’acheter ou la vendre au gré de leurs besoins… L’apparition d’un marché du carbone et la possibilité de racheter ses droits à polluer sont l’une des conséquences du protocole adopté à Kyoto en 1997. En effet, à cette occasion, les pays signataires se sont vu allouer des objectifs de réduction de leurs émissions de CO2 d’ici 2012. Le chiffre varie selon les pays : 8% en dessous de ses émissions de 1990 pour l’UE, 7% pour les Etats-Unis, 6% pour le Canada et le Japon… Une répartition plus fine s’est ensuite opérée entre les pays signataires, puis, au sein de chacun de ceux-ci, entre les industries les plus polluantes. Celles-ci se voient donc astreindre à respecter à leur tour une baisse de leurs émissions de CO2. Dans le cas où elles n’y arriveraient pas, elles auraient à payer une amende de 40 € par tonne de dioxyde de carbone. A l’inverse, si elles dépassent leurs objectifs, elles se voient attribuer des crédits carbone qu’elles peuvent ensuite vendre à celles qui n’ont pas atteint leur quota réglementaire.
  • 19. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 19 sur 59 Marché réglementé : un krach et ça repart C’est principalement l’Union Européenne qui s’est engagée dans une politique volontariste en la matière. La fixation de quotas réglementés pour les industries de l’électricité, du papier, du ciment et de la sidérurgie a touché pas moins de 12 000 usines et permis l’organisation d’un marché des crédits carbone. Une première période a été fixée de 2005 à 2007 pour tester le mécanisme. Au départ, les crédits carbones ont rencontré un certain engouement, et la tonne de CO2 a atteint le cours record de 30 €. Par la suite, malheureusement, les quotas fixés se sont révélés bien trop faciles à atteindre, et les entreprises n’ont pas eu à dépenser leurs crédits carbones. Du coup, le cours s’est effondré jusqu’à ne plus valoir que 8 centimes d’euro la tonne ! Pourtant, le marché du carbone continue d’attirer les investisseurs… pour la période 2008-2012. En effet, les quotas fixés pour cette deuxième période ont été revus à la baisse, et la tonne de CO2 s’y négocie entre 19 et 21 €. De quoi offrir encore de sérieuses perspectives de croissance, quand on voit que les pays membres de l’Union Européenne ont bien du mal à respecter leurs objectifs de diminution des gaz à effet de serre. Un marché qui se mondialise Aussi les échanges de crédits carbone continuent-t-il leur franche expansion : + 45% au premier semestre 2007 par rapport à celui de 2006, et un total de 15,8 milliards d’euros de transactions, pour un prix mondial que les experts estiment à 13 € la tonne. L’Europe reste le principal moteur de ce marché, qu’elle a contribué à stimuler en se fixant l’objectif d’une diminution de 20% des émissions à l’horizon 2020. Sur le plan international, une même philosophie a inspiré la mise en place des projets MDP (Mécanisme de Développement Propre) et MOC (Mise en Œuvre Conjointe). Les premiers s’adressent aux Etats et aux industries des pays en voie de développement, les seconds aux pays industrialisés type Europe de l’Est. Toujours selon le principe des crédits carbone, ils permettent de financer des actions de réduction des émissions de GES. Au total, les deux mécanismes ont permis de soutenir 854 projets distincts, pour 466 millions de tonnes équivalent CO2 et un montant de 5,4 milliards de dollars. C’est ainsi, par exemple, que la municipalité de Sao Paulo, au Brésil, a pu gagner 13 millions € en revendant les crédits carbone économisés grâce à une centrale écologique qu’elle avait mis en place. Le reste du marché est occupé par les opérations volontaires, c’est-à-dire celles ou les acteurs (entreprises ou institutions) se fixent volontairement des objectifs de compensation pour lesquels ils cherchent des investiss- eurs. Ce secteur est encore modeste puisque son volume d’affaires ne dépasse pas les 50 millions de dollars. Mais il préfigure peut-être l’avenir, avec son réseau de marchés régionaux qui s’unifieraient pour former un seul marché mondial.
  • 20. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 20 sur 59 Après Chicago et Montréal, c’est aujourd’hui l’Australie qui lance sa propre bourse au carbone, don l’ouvert ure est prévue pour 2011…D’autres, Al Gore en tête, envisagent déjà d’ouvrir les crédits carbone aux particuliers. Mais tous restent suspendus à l’incertitude entourant la suite du protocole de Kyoto et l’après 2020, avec son cortège d’incertitudes sur l’attitude des Etats-Unis ou de la Chine notamment. Bertrand Mauvy II.2. Des villes plus écolo La moitié des habitants de la planète se concentrent dans les villes, 75% dans les pays développés. L'avenir de la planète se joue donc en grande partie dans la façon dont celles-ci évolueront… Il existe bien des façons de concevoir une ville écologique/durable, comme le montrent les exemples existants... 50% des habitants de la planète vivent aujourd'hui dans des villes. En 2030, ils devraient être les deux tiers. Or, la moitié de ces zones urbaines sont encore à construire. Un atout, dans la mesure où une ville conçue comme un tout a davantage de chances de respecter les exigences écologiques. Mais aussi un défi en perspective, car beaucoup de ces métropoles verront le jour dans les pays en voix de développement, qui manquent trop souvent de moyens pour réaliser les investissements nécessaires. Reste que le phénomène touche aussi les pays développés, malgré un taux d'urbanisation qui atteint déjà 75%. Bref, l'avenir du développement durable se joue en grande partie dans les villes. Un avenir qui reste encore largement à inventer, malgré des expériences innovantes menées partout dans le monde... Une ville encore à inventer Qu'on les appelle villes durables, écologiques ou vertes, ces agglomérations possèdent toutes un point commun : elles n'existent pas encore réellement. Ou plus exactement, aucune grande métropole au monde ne respecte intégralement les critères du développement durable et de l'urbanisme écologique. Ces critères sont principalement :  Une faible consommation énergétique, voire un bilan énergétique neutre ou positif, qu'il s'agisse des habitations ou des transports ; ainsi que la promotion des énergies renouvelables ;  Une baisse de la consommation d'eau ;  Le tri systématique des déchets et leur recyclage à grande échelle ;  Une prise en compte de la biodiversité, visant à préserver ou restaurer celle-ci. Par ailleurs, la ville durable doit répondre aux attentes de ses habitants en termes de santé, d'éducation et de loisirs ou encore de mixité sociale. On le voit, le programme est vaste, voire utopique ! Pourtant, chacun peut constater autour de lui que la tendance actuelle va plutôt vers l'application même partielle de ces objectifs.
  • 21. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 21 sur 59 Une campagne européenne des villes durables, menée de 1994 à 2004, a ainsi permis de financer des projets pilotes à Hanovre (Allemagne), Malmö (Suède) ou encore Barcelone (Espagne). Les habitations construites dans le quartier du Kronsberg à Hanovre consomme ainsi deux fois moins que celles répondant en France à la norme HQE, et servent aujourd'hui d'exemple à suivre dans le reste de la ville. En France aussi, des quartiers passent progressivement au vert dans différentes villes et régions. On peut citer à titre d'exemple la ZAC du Plateau des Capucins à Angers, celle de Bonne à Grenoble, le quartier Lyon Confluence, celui de la Courroye à Rennes... Des modèles pour demain On le voit, s'il est difficile de parler de villes écologiques existantes, en revanche, les éco-quartiers fleurissent aussi bien en France que chez nos voisins européens. Deux d'entre eux font aujourd'hui figure de modèle à suivre - même si, bien sûr, chaque expérience d'urbanisme durable doit avant tout prendre en compte l'environnement dans lequel elle prend place, et ne peut donc ressembler à une autre. Le premier de ces quartiers est celui de Vauban à Fribourg, en Allemagne. Energie photovoltaïque, habitations en bois, toits végétalisés, isolation renforcée, déplacements à vélo... Les 5 000 habitants de ce quartier s'étendant sur 40 hectares ne s'étonnent plus que des visiteurs du monde entier viennent découvrir ce qui pourrait bien ressembler à la cité idéale du futur. Au niveau de la ville, le maire a également promu l'énergie solaire (créant au passage 15 000 emplois), développé un vaste réseau de tramways et multiplié les espaces verts. Sans oublier la mise en place d'associations d'auto-partage par les citoyens... L'implication des habitants dans un projet de ville durable est d'ailleurs essentielle. C'est aussi ce qui explique le succès du quartier de BedZED, acronyme de « Beddington Zero Energy ». Ce quartier du sud de Londres a été imaginé par un couple, biologiste et infirmière, aidés de l'architecte Bill Dunster. Aucune consommation d'énergies fossiles, réduction de la consommation d'eau et du volume des déchets, mixité sociale renforcée : cet îlot d'un peu plus de 80 habitations est aujourd'hui une réussite. D'autres villes ont également cherché la voie d'une urbanisation durable avant même que le mot ne devienne à la mode. Et pas seulement dans les pays développés : Curitiba, au Brésil, a mené un programme dans ce sens pour ses 1,7 millions d'habitants. Réseau de bus permettant de réduire la pollution automobile, recyclage des déchets, centres de santé, bibliothèques prenant en charge les enfants jusqu'à 21 h, centres de santé, magasins à prix coûtant pour les nécessiteux... Un véritable miracle, comparé à la situation des autres métropoles brésiliennes ! Encore plus ambitieux, le projet de la ville de Dongtan en Chine, qui devrait voir le jour pour l'exposition universelle de Shangaï en 2010. Les travaux ont commencé en 2006 pour cette cité 100% écologique qui devrait, à terme, héberger pas moins de 500 000 habitants. Ses concepteurs seraient paraît-il allé chercher leur inspiration du côté de Beddington... Bertrand Mauvy II.3. La taxe carbone en 10 questions Après des mois de gestation, le rapport sur la "taxe carbone" déchaîne les passions. Qui va payer ? Combien cela va-t-il coûter ? En quoi cela peut-il être bénéfique ?... En attendant le "grand débat" au Parlement, découvrez l’essentiel sur cette nouvelle taxe.
  • 22. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 22 sur 59 1. A quoi sert une "taxe carbone" ? La taxe carbone doit rendre plus couteuse l’utilisation des énergies fossiles. Cette proposition du Pacte écologique de Nicolas Hulot reprise dans le Grenelle de l’environnement vise à changer les comportements des acheteurs et des producteurs vers des produits moins émetteurs de gaz à effet de serre (responsable en grande partie du réchauffement climatique). En résumé, la "taxe carbone" que propose le rapport Rocard vise à rendre les énergies fossiles plus chères. Pour consommer autant de pétroles, gaz ou charbon, le consommateur devra débourser plus d’argent. Les promoteurs de ce système font le pari qu’avec cette taxe. Les Français chercheront à faire des économies d’énergie et à changer leurs comportements. Concrètement, le gouvernement attend qu’ils limitent leurs déplacements avec cette taxe, isolent mieux leur habitation ou encore qu’ils diminuent le thermostat de leur chauffage. L’idée est bonne mais elle fait grincer les dents. D’ailleurs, pour éviter le terme de "taxe" pas très vendeur, les auteurs du rapport ont préféré utiliser le sigle "CCE" pour "Contribution-Climat-Energie"… 2. Quels sont les produits concernés par la taxe carbone ? La "taxe carbone" ou "Contribution-Climat-Energie" (CCE) ne devrait s’appliquer qu’aux seules énergies fossiles. Il n’y aurait donc que le pétrole, le gaz et le charbon qui seraient concernés mais ce projet de loi devrait toucher aussi bien les ménages que les entreprises. Le fait de prendre en compte "l’empreinte carbone" de chaque produit a finalement été abandonnée. 3. Qui paiera cette taxe carbone ? Les experts estiment indispensable que tout le monde participe à l’effort. Dans l’absolu, le gouvernement souhaite qu’il n’y ait pas d’exonération ou de dérogation. Néanmoins, les ménages les plus modestes, voir même certaines entreprises, pourraient bénéficier de dédommagement car les factures de pétrole, gaz et charbon pourraient être trop élevées. 4. Quels sont les recettes attendues ? La plupart des simulations réalisée par le groupe d’experts ont montré que cette taxe sur les énergies fossiles pourrait s’élever à 32 € par tonne de CO2. Sur cette base, la taxe carbone pourrait rapporter entre 8 et 9 milliards d’euros par an à l’Etat (49% venant des entreprises, 51% des ménages). 5. Quel sera la facture pour les Français ? La facture pourrait être salée pour les ménages. Cette taxe carbone devrait se traduire par une hausse des prix à la pompe, mais aussi du prix du chauffage. Selon l’auteur du rapport, Michel Rocard, une hausse du prix du chauffage au gaz « d’un petit 15% » est à envisager. Le prix du litre de carburant pourrait quant à lui connaitre une augmentation « de 7 à 8 centimes, probablement un peu plus dans le cas du gasoil ».
  • 23. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 23 sur 59 D’après ce rapport, la facture énergétique des ménages devrait s’alourdir de 78 à 344 €. Une telle différence s’explique tout simplement par le fait que chaque famille a son propre schéma de consommation (actif ou retraité, famille monoparentale ou non, ville ou campagne...). Pour les entreprises, celles qui ne sont pas encore soumises au système des quotas de CO2 devraient être concernées par la taxe carbone. Aucune estimation n’a pour le moment été fournie. Il est à noter toutefois que cette hausse des dépenses au sein des sociétés pourrait avoir un effet pervers et se reporter sur les prix à la consommation. 6. Qui profitera des compensations ? Avec 8 milliards récoltés par la taxe carbone, le gouvernement a pris l’engagement de compenser le pouvoir d’achat perdu dans la limite de 300 à 400 euros. Un geste devrait être fait en faveur de certains ménages dont les déplacements sont importants, ainsi qu’envers des entreprises touchées par la crise. 7. Comment seront versées ces compensations ? Rien n'a encore été décidé pour le moment. Cette question est d’ailleurs au cœur de toutes les attentions. L'UFC-Que Choisir redoute un "hold-up fiscal" notamment si les prélèvements sont compensés par une baisse de charges sociales pour les entreprises. En effet, les Français ne pourraient pas en profiter intégralement. A l’heure actuelle, l’hypothèse la plus probable est que cette compensation se traduise par des chèques pour les particuliers et sous forme d’allègement des charges sociales patronales pour les entreprises. Cette question épineuse sera au cœur des débats au Parlement à la rentrée prochaine. 8. La taxe carbone concerne-t-elle l’électricité ? Pas pour le moment car la production d’électricité est déjà intégrée au mécanisme européen de marchés d’émissions CO2 selon le conseil économique pour le développement durable. Malgré cette règlementation, la commission Rocard suggère d’intégrer l’électricité dans la taxe carbone. En effet, selon l’un des ses membre, Alain Grandjean, « il faudrait que l’électricité soit concernée par la taxe car le kilowattheure est plus cher au moment des pointes de consommation lorsque nous faisons appel à des centrales à gaz ou au charbon ». 9. Taxe carbone : Qui est pour ? Qui est contre ? Les grands vainqueurs de ce projet sont incontestablement les associations écologiques dont la Fondation Nicolas Hulot qui a initié le projet. De son coté, l’UMP soutient l’action du gouvernement, tout comme Corinne Lepage, députée européenne et ancienne ministre de l’Environnement. Daniel Cohn-Bendit y voit quant à lui « une mesure révolutionnaire ». Face à cet enthousiasme, d’autres sont plus septiques, pour ne pas dire hostiles. Sur cette ligne, on retrouve les grands syndicats (FO, CGT, CFDT), mais aussi les associations de défense des consommateurs, qui s’inquiètent ouvertement des conséquences de la taxe carbone sur le pouvoir d’achat des consommateurs. Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d’Olivier Besancenot juge quant à lui que le projet est trop inefficace écologiquement et qu’il est beaucoup trop injuste socialement.
  • 24. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 24 sur 59 10. Que va-t-il se passer maintenant ? Le projet de la taxe carbone doit maintenant passer devant le Parlement. Dans cette optique, le premier Ministre François Fillon a appelé à un "grand débat" à la rentrée. Un des objectifs du gouvernement serait de faire passer rapidement cette mesure, idéalement dans le projet de loi de finance 2010 ; La "taxe carbone" pourrait ainsi être appliquée dès le 1er janvier prochain. Pour la Fondation Nicolas Hulot, il est nécessaire que la France mette en place la CCE le plus rapidement possible. La France a, rappelons-le, rendez-vous à Copenhague en décembre 2009 pour discuter au niveau international de la suite à donner au Protocole de Kyoto. Pierre-Yves Castagnac, le 6 août 2009 III. La fin du pétrole ? Le pétrole est un élément essentiel de nos sociétés. Pourtant, les réserves ne sont pas infinies, les prix fluctuent, et l'impact environnemental de cette énergie est très négatif. Résultat : il va falloir apprendre à s'en passer. Quelle est la situation de l'or noir aujourd'hui ? Comment vivre sans ? Tour d'horizon. III.1. Pétrole : une hausse inéluctable Depuis janvier 2002, le prix du pétrole ne cesse d'augmenter : dans l'intervalle, il été multiplié par 7, doublant même depuis l'année dernière. Si la crise de fin 2008 a provoqué une baisse, il ne faut pas se leurrer : l'augmentation du baril est un phénomène de fond, lié aux réserves existantes et à la conso- mmation en hausse à l'échelle mondiale. 19,4 dollars le baril de brut... Le chiffre paraît surgi d'une époque lointaine. C'était pourtant le prix du pétrole en janvier 2002. Depuis, l'emballement du marché est passé par là. Et la hausse ne cesse de s'accélérer. 55,25 $ en mars 2005, 96 $ en octobre 2007, la barre des 140 $ franchie début juillet 2008... S'il est revenu à 60 dollars avec la crise de l'automne 2008, la tendance ne va pas s'inverser pour autant. D'après les experts, il s'agit d'une augmentation inéluctable, et qui est encore loin d'avoir atteint ses sommets. Les futures, produits financiers se basant sur l'évolution à terme des matières premières, tablent ainsi sur un baril à plus de 400 $ à l'horizon 2016 ! Comment en est-on arrivé là ? Quelles évolutions sont à prévoir pour les prochaines années ? Retour sur un phénomène lourd de conséquences pour l'économie mondiale. Des causes avant tout structurelles
  • 25. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 25 sur 59 La hausse du prix du pétrole repose sur l'un des principes économiques de base : l'équilibre entre l'offre et la demande. Si la seconde augmente sans que la première ne suive, les prix vont mécaniquement prendre de la hauteur. C'est exactement ce qui est en train de se produire sur le marché des hydrocarbures. Certes, les pays développés ont commencé à restreindre, timidement, leur consommation : - 3,5% entre avril 2007 et avril 2008 dans le cas des EU par exemple. Mais cette diminution pèse peu en comparaison de la hausse des besoins des pays émergents qui ont augmenté de respectivement 7 et 9% en Chine et en Inde. Or, parallèlement, l'offre a commencé à plafonner. Dans l'état actuel, seule l'Arabie Saoudite, parmi les pays du Golfe, dispose d'une marge lui permettant d'accroître sa production. Résultat, les réserves disponibles déclinent : elles sont aujourd'hui de 1 million de barils par jour, contre 25 dans les années 1980. Le tout sur fond d'incertitude totale sur l'état réel des réserves totales : certains estiment que plus de la moitié de celles-ci a déjà été consommée depuis 2007, d'autres assurent que ce chiffre ne sera pas atteint avant les années 2030. Encore faut-il s'entendre sur ce qu'on entend exactement par "réserves" : il y a celles qui sont exploitables dans l'état actuel des infrastructures, d'autres qui requièrent de lourds investissements technologiques, comme par exemple les sables bitumineux du Canada. Des évènements qui accentuent la tendance A cette situation structurelle viennent s'ajouter divers évènements qui ne font qu'aggraver le phénomène. La guerre en Irak, avec le sabotage des installations et les chutes de production qui en découlent, fut l'un de ses facteurs. L'ouragan Katrina qui a frappé le sud des Etats-Unis en août 2005 contribua aussi à tendre le marché, en frappant les installations pétrolières du Golfe du Mexique et en réduisant ainsi la capacité de production des Etats-Unis, premier consommateur mondial. Plus récemment, la baisse des marchés actions sur les bourses mondiales a entraîné un report des investissements sur les matières premières, dont le pétrole. Parallèlement, l'essor de la production d'agrocarburants a également entraîné ces marchés à la hausse. La baisse du dollar par rapport à l'euro contribue à renchérir le prix du baril. A la fois cause et conséquence de cette augmentation, les tensions géopolitiques se multiplient partout dans le monde ces dernières années autour de l'or noir entre les EU et leurs alliés, l'Iran et le Venezuela, troubles au Nigeria... La spéculation, souvent accusée de tous les maux, ne fait donc en partie qu'anticiper sur des évolutions prévisibles. Les spécialistes lui imputent cependant entre 25 et 30% du prix actuel. Une hausse inéluctable ? Dans un premier temps, l'augmentation devrait très probablement se poursuivre. En effet, l'adaptation des économies afin de réduire leur dépendance vis-à-vis du pétrole ne produira pas de résultats avant plusieurs années, voire des décennies. De même du côté de l'offre, la recherche et l'exploitation de nouvelles réserves représentent des investissements colossaux, qui ne se révèleront de toute façon rentables que si les prix se maintiennent à un niveau suffisamment élevé. Une hausse des subventions (dans les pays émergents) ou une diminution des taxes (pays développés) pourraient contribuer à amortir les effets de cette hausse pour les consommateurs. Mais ce serait reculer pour mieux sauter : l'augmentation des prix se fonde sur la diminution des réserves et à terme leur épuisement. La solution la plus efficace consiste donc en une évolution de nos modes de vie. La civilisation du pétrole touche à sa fin, reste à savoir ce qui la remplacera...
  • 26. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 26 sur 59 III.2. Industrie, habitat, chimie : quels substituts au pétrole ? Près de la moitié de la consommation de pétrole en France est imputable à d'autres secteurs que les transports. Habitat, industrie, agriculture, pétrochimie vont aussi devoir s'adapter à l'épuisement progressif de la ressource. Pour l'instant, les réponses techniques ne suffisent pas. Il va falloir sérieus- ement change de comportement ! La consommation globale de pétrole, en 2007, a été de 70 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep). Celles-ci ont d'abord été absorbées par les transports, à hauteur de 57% environ. Les autres secteurs concernés sont, par ordre d'importance décroissante, les usages non énergétiques (pétrochimie, lubrifiants...) et l'habitat (16% chacun), puis l'industrie (8%) et enfin l'agriculture (3%). Cette consommation doit être réduite à la fois du fait de l'épuisement du pétrole, mais aussi pour éviter que le réchauffement climatique ne prenne des proportions dramatiques. Dans ce but, il faudrait diviser nos émissions de gaz à effet de serre (GES) par quatre ! Toutefois, les différents secteurs ne sont pas égaux en termes de possibilités de substitution. Certains en possèdent dès à présent, comme l'habitat, l'industrie ou l'agriculture. En revanche, les solutions techniques ne sont pas opérationnelles concernant les transports ou la pétrochimie. C'est pourquoi il est très important d'agir sur les comportements et les modes de consommation, sans attendre l'aboutissement des recherches actuelles. Habitat, industrie : sobriété avant tout Pour l'habitat et l'industrie, des solutions opérationnelles existent déjà. Elles sont connues : les énergies renouvelables (solaire, éolien, biomasse, géothermie, hydraulique), le nucléaire, voire les autres types d'hydrocarbures (charbon et gaz). Mais chacune pose des problèmes particuliers : les énergies renouvelables ne suffiront pas à répondre aux besoins actuels, le nucléaire peut entraîner des conséquences extrêmement graves en cas d'accident et la question du traitement des déchets n'est pas résolue... Enfin, le charbon et le gaz naturel possèdent certes des réserves supérieures à celles du pétrole, mais qui ne sont pas inépuisables, surtout si la demande se renforce. Aussi la solution doit-elle être pour une large part cherchée du côté des « négawatts », c'est-à-dire de la réduction de la consommation énergétique. Pour les usages domestiques, une meilleure isolation, l'application des principes d'écoconstruction (orientation, toit végétalisé, haies d'arbres au nord...). L'habitat groupé est à privilégier. De même pour l'industrie, ou devront être mises en place de véritables écosystèmes au sein desquels les entreprises partagent leurs ressources et les recyclent les unes les autres.
  • 27. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 27 sur 59 Chimie verte : des progrès à accomplir Concernant maintenant la chimie verte, notons tout d'abord que le terme lui-même désigne en réalité une chimie appliquant des principes de développement durable, dont le fait d'utiliser des plantes comme ressource de base n'est qu'un aspect. Par extension, les deux sens ont tendance à se confondre. En théorie, les végétaux peuvent se substituer au pétrole dans la majorité de ses applications actuelles. Or leur utilisation pratique soulève un nombre de problèmes, commencant par le caractère limité de la ressource, comme dans le cas des agro carburants qui ont provoqué une hausse du prix des produits alimentaires. Il faut dire que les produits dérivés du pétrole sont partout autour de nous : plastiques, cosmétiques, médicaments, lubrifiants... Le sucre, l'acide tartrique des fruits, le glycérol, sous-produits des agrocarburants, font l'objet de recherches. Les résultats obtenus sont toutefois encore peu convaincants, comme dans le cas des sacs en plastique végétal, qui cassent facilement. Les usages, le recyclage ont donc tout leur rôle à jouer. Cela entraînera toutefois des transformations économiques et sociales profondes, qu'il va s'agir d'accompagner. Les transformations peuvent aussi s'accomplir progressivement, en reportant les efforts sur d'autres secteurs : transports, habitat, urbanisme, etc., où les comportements entrent davantage en jeu. III.3. Transports : l'après pétrole Côté transports, l'avenir n'est plus au pétrole, pour cause de nuisances écologiques et d'épuisement des réserves. Seulement les technologies alternatives sont encore loin d'avoir faites leurs preuves. Des agrocarburants à l'hydrogène en passant par le solaire et l'air comprimé, petit tour d'horizon des solutions envisagées pour la voiture, l'avion et le transport maritime... Le pétrole représente 98% de la consommation d'énergie des transports, le reste étant principalement constitué de l'électricité utilisée pour le rail. Il est donc urgent de réduire cette dépendance, pour des raisons à la fois économiques (hausse durable de son prix) et écologiques (émissions de gaz à effet de serre). Certaines solutions existent déjà, d'autres sont encore à l'étude. Une seule certitude : il n'existe pas de réponse unique, mais plutôt une combinaison de plusieurs d'entre elles, qui devra s'accompagner d'une mutation profonde de nos modes de déplacement. Agrocarburants et gaz naturel En matière d'automobile, il existe une alternative déjà éprouvée au pétrole : ce sont les agrocarburants, dont certains pays font un usage massif comme par exemple le Brésil. Il en existe principalement de deux types, ceux fabriqués à base d'huile (colza, palme, tournesol...) et ceux à base d'alcool, obtenus par la fermentation de betterave, blé, canne à sucre, déchets végétaux, etc.
  • 28. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 28 sur 59 Mais s'ils émettent jusqu'à 30% de gaz à effet de serre en moins que l'essence ou le diesel, ils n'en comportent pas moins certains inconvénients environnementaux. D'une part, ils font concurrence à la production alimentaire, provoquant une hausse des prix de celle-ci. D'autres nuisances tiennent plutôt à leur mode d'exploitation intensif : appauvrissement des sols, épuisement des nappes phréatiques... Les carburants de deuxième génération, élaborés à partir de pulpe de bois ou de microalgues, pourraient contribuer à mieux respecter l'environnement. Mais ils n'en sont qu'au stade des recherches. Autre substitut possible au pétrole, le gaz naturel. Celui-ci émet environ 25% de GES en moins par rapport au pétrole, tout en étant disponible en plus grandes quantités. Néanmoins, il s'agit également d'une ressource fossile, et comme telle limitée. De plus, le développement de son usage entraînerait une dépendance plus grande vis-à-vis des pays producteurs. Des véhicules électriques aux moteurs pneumatiques Les véhicules hybrides et électriques constituent une alternative supplémentaire. Leurs émissions directes de GES sont certes plus faibles que les automobiles classiques, voire nulles. Du point de vue des retombées écologiques, tout dépend du mode de production de l'électricité employée. Par ailleurs, ils occasionnent d'autres formes de pollution, notamment au niveau des batteries. Enfin, les voitures strictement électriques posent des questions de performance et d'autonomie, celles-ci étant pour l'instant très inférieures à celles des véhicules classiques. Parmi les autres solutions envisagées, l'une des plus prometteuses concerne les véhicules roulant à l'hydrogène, soit directement, soit grâce à des piles à combustible. Si certains modèles commencent à être commercialisés, différents problèmes continuent néanmoins de se poser, et d'abord celui du coût : celui-ci n'est pas compétitif pour le moment - mais pourrait le devenir prochainement du fait de l'amélioration des technologies et du renchérissement des hydrocarbures. L'approvisionnement des véhicules, ainsi que les sources de pollution indirectes, sont d'autres défis à résoudre. Les voitures fonctionnant à l'énergie solaire ne dépassent pas, quant à elles, le stade du prototype. Un modèle de Toyota Prius équipé de panneaux photovoltaïques pourrait toutefois être commercialisé à l'horizon 2009. Le constructeur automobile indien Tata envisage de mettre en vente dans un délai analogue un véhicule fonctionnant à l'air comprimé. Celui-ci possède un faible impact écologique, mais sa puissance et son autonomie sont réduites d'autant. Les autres modes de transport : avion, bateau Quand au transport aérien, les recherches de solution de substitution au kérosène sont beaucoup moins avancées. Les agrocarburants de première génération ne sont pas adaptés. Par ailleurs, il existe quelques recherches dans le domaine de l'hydrogène ou du solaire, mais celles-ci en sont à leurs balbutiements. Une façon de contourner le problème pourrait être de relancer l'utilisation des dirigeables, fonctionnant à l'hydrogène, à l'hélium voire à l'air chaud. Les performances et la rentabilité de ces engins toutefois très controversées. De plus, les cycles de recherche (et d'applications commerciales !) sont très longue dans le domaine aéronautiques. En ce qui concerne le transport maritime, quelques initiatives tentent de rendre leur vocation commerciale aux bateaux à voile. C'est ainsi que l'entreprise CMTV a ouvert une ligne transportant du vin à destination de l'Irlande et de l'Europe du Nord. Une pratique encore confidentielle, mais qui pourrait se développer en fonction de la hausse du prix du pétrole, des incitations législatives et de l'adhésion des consommateurs du fait de son impact écologique quasi-nul...
  • 29. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 29 sur 59 III.4. Une vie sans pétrole La fin du pétrole commence déjà à se profiler. Or l'or noir est omniprésent dans nos sociétés, des transports à l'industrie en passant par les produits de la pétrochimie, notamment le plastique. Il va pourtant falloir apprendre à s'en passer. Mais à quoi ressemblerait une société sans pétrole ? Notre civilisation est avant tout celle du pétrole. Celui-ci constitue le premier secteur économique mondial, il est présent partout autour de nous, que ce soit dans les transports, l'industrie ou les produits chimiques dont il fournit la matière première, des plastiques aux pesticides agricoles. La raréfaction des ressources et l'augmentation des prix qui en résulte vont pourtant considérablement changer la donne : il va falloir s'habituer à vivre sans pétrole, ou tout du moins, dans un premier temps, en restreindre sérieusement l'usage. Un défi qui implique à la fois une transformation en profondeur de nos comportements, et une révolution technologique qui n'en est encore qu'à ses balbutiements... Transports : moins vite, moins loin Lorsqu'on parle de pétrole, le premier usage qui vient à l'esprit est celui des transports. Pour l'automobile, aucune des solutions de substitution envisagées jusque là ne permet d'obtenir des résultats comparables. Soit pour des raisons de prix (pile à combustible alimentée en hydrogène), soit pour des motifs écologiques : même en y consacrant toutes les surfaces agricoles de la planète, les agrocarburants ne suffiraient pas à répondre aux besoins actuels. Il va donc falloir réduire les distances parcourues, et opter pour de nouveaux modes de déplacement. Du vélo pour les courtes distances, au train pour les plus longs trajets... Cette révolution va entraîner celle de l'urbanisme. Les villes vont devoir être repensées pour favoriser la proximité : fini l'étalement urbain et ses métropoles tentaculaires. En contrepartie, on respirera mieux ! Le télétravail est sans doute également appelé à se développer. Autre victime toute désignée du déclin des hydrocarbures, le transport longue distance, qu'il soit aérien ou maritime. Du fait de l'augmentation des prix du carburant, la délocalisation de la production industrielle ou agricole va cesser d'être rentable. Aujourd'hui, la plupart des produits que nous consommons effectuent en effet un circuit complexe avant d'atterrir dans notre caddie. Idem pour le tourisme : seuls les plus fortunés pourront continuer d'aller chercher le beau temps à l'autre bout du monde. Pour les autres, la redécouverte de nos régions est à l'ordre du jour... Industrie et habitat : plus d'efficacité Deux autres secteurs se révèlent particulièrement gourmands en pétrole : l'industrie et l'habitat. Les combustibles produits à partir de l'or noir sont en effet employés dans de nombreux domaines, des
  • 30. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 30 sur 59 cimenteries aux verreries en passant par la production d'électricité. Celle-ci est permet à son tour de chauffer les bâtiments, qu'ils soient collectifs ou appartiennent à de simples particuliers. Pour l'ensemble de ces usages, le principal mot d'ordre est celui d'une meilleure efficacité énergétique. Afin d'optimiser celle-ci, deux directions sont envisageables : réduire les pertes, favoriser l'autosuffisance. Une meilleure isolation des bâtiments, une rationalisation des processus de production contribueront à la première. La recherche aura aussi son mot à dire. Par exemple, des procédés de réfrigération magnétique sont actuellement à l'étude en ce qui concerne la chaîne du froid. Une innovation qui permettrait en même temps de mieux respecter l'environnement ! L'autosuffisance représente un programme encore plus ambitieux : il s'agit de produire ses propres ressources à partir d'énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse...). Avec pour ultime horizon un bilan énergétique négatif, c'est-à-dire la capacité à produire davantage d'énergie qu'on n'en consomme. Produits dérivés : vers la chimie verte ? Dernier usage du pétrole, mais non des moindres, tous les produits issus de la pétrochimie : plastiques, isolants, caoutchoucs synthétiques, solvants (encres, peintures, colles), détergents, pesticides...Dans ce domaine, l'avenir appartient en grande partie à la chimie verte. Celle-ci ne doit pas être confondue avec la chimie végétale, qui travaille uniquement à partir de plantes. La chimie verte peut aussi employer d'autres matériaux, avec un double objectif d'efficacité (utiliser moins d'atomes, obtenir un meilleur rendement énergétique) et de respect de l'environnement (procédés moins nocifs, analyse en temps réel des pollutions émises...). La chimie végétale entre donc dans ce processus, mais non exclusivement. L'exemple le plus fameux est celui des sacs en plastique fabriqués à partir de maïs. Seul problème, les cultures risquent d'empiéter sur celles destinées à la satisfaction des besoins alimentaires. Une société sans pétrole requerra aussi d'arbitrer entre différents choix... IV. Zoom sur les transports écologiques Pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, la question des transports est incontournable. Mais difficile aujourd’hui de trouver des alternatives simples à la voiture. Les biocarburants sont-ils une solution ? Comment rouler plus propre ? Quels sont les moyens de transport verts ? Comment prendre son vélo plus souvent ? Tous les conseils pour se déplacer sans polluer. Comment rouler plus propre ? L’automobile est une véritable source de polluants, de gaz à effet de serre. Pourtant, il est possible de réduire les émissions nocives pour rouler un peu plus propre. Comment faire en pratique ? Découvrez nos conseils. IV. 1. Polluants automobiles et santé Intuitivement, on comprend que respirer des gaz d’échappement ne doit pas améliorer sa santé. Mais que savez-vous réellement des polluants automobiles ? Quels sont leurs effets sur la santé ?… Toutes les réponses avec Doctissimo.
  • 31. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 31 sur 59 Malgré l’amélioration des véhicules plus propres et plus économes, les voitures constituent la principale source de pollution atmosphérique. Un phénomène qui n’est pas sans conséquence pour notre santé. Les polluants automobiles et leurs effets Principal source de pollution atmosphérique en milieu urbain, les voitures émettent différentes substances. Nous vous présentons ci-dessous les principales ainsi que leurs effets sur la santé. Polluants secondaires Impacts sanitaires Particules A court terme Les plus grosses sont retenues par les voies aériennes supérieures. Les plus fines peuvent pénétrer profondément dans les poumons et transporter des composés toxiques. Elles augmentent le risque d’infections respiratoires aiguës chez l’enfant et renforcent des sensibilités allergiques ou des pathologies préexistantes. Une grande partie de cette pollution vient des moteurs diesels. A long terme Mortalité, morbidité respiratoire et cardiovasculaire, cancers. SO2 Sulfates A court terme Ce gaz irritant peut entraîner des crises chez les asthmatiques, augmenter les symptômes respiratoires aigus chez l'adulte et l'enfant : gène respiratoire, accès de toux ou crises d'asthme. A long terme Mortalité, morbidité respiratoire et cardiovasculaire NOx Nitrates A court terme Le dioxyde d’azote est un gaz irritant capable pénétrer profondément dans les poumons. Il altère l’activité respiratoire et augmente les crises chez les asthmatiques. Chez les plus jeunes, il favorise des infections microbiennes des bronches. A long terme Morbidité respiratoire, irritation des yeux. Acidification, eutrophisation. O3 Ozone A court terme L’ozone est un gaz agressif, fortement irritant pour les muqueuses oculaires et respiratoires. Il pénètre aisément jusqu'aux voies respiratoires les plus fines. Il peut ainsi entraîner des irritations du nez, des yeux et de la gorge, des altérations de la fonction pulmonaire, des essoufflements et une toux. Il exacerbe les crises d’asthme. A long terme Mortalité, morbidité respiratoire, irritation des yeux. Composés organiques volatiles (COV) Peu d’effets directs aux concentrations ambiantes exceptés les HAP Hydrocarbures aromatique polycyclique (HAP) Cancers. CO A court terme A fortes doses, le monoxyde de carbone est un toxique cardio- respiratoire souvent mortel. A faibles doses, il diminue la capacité d’oxygénation du cerveau, du coeur et des muscles. Sa nocivité est particulièrement importante chez les insuffisants coronariens et les foetus. A long terme Mortalité, morbidité cardiovasculaire. Dioxines Cancers. As, Cd, Cr, Ni Cancers. Hg, Pb Morbidité neurotoxique Source : Ifen et DRASS
  • 32. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 32 sur 59 Effet global de la pollution atmosphérique Il est difficile d’isoler l’action d’un seul polluant mais également les conséquences de la seule pollution automobile des autres sources de pollution. L’Organisation Mondiale de la Santé estime que « trois millions de personnes meurent chaque année sous l'effet de la pollution atmosphérique, soit 5% des 55 millions de décès annuels dans le monde. Vu la marge d'incertitude des estimations, le nombre réel des décès annuels pourrait se situer entre 1,4 et 6 millions ». A l’échelon national, une récente étude impliquant neuf des plus grandes villes de France (Bordeaux, Le Havre, Lille, Lyon, Marseille, Rouen, Strasbourg, Toulouse et Paris) a donné des résultats qui donnent froid dans le dos. Sur un total de 11 millions d’habitants, l’étude de l’institut national de veille sanitaire (InVS) publiée en 2002 a permis de mesurer, à l’échelle de la population, les relations entre les indicateurs de pollution atmosphérique et des indicateurs de santé. Résultat : « Pour l’ensemble des neuf villes, le nombre annuel de décès anticipés attribuables à des niveaux de pollution atmosphérique supérieurs à 10 µg/m3 est de 2 786 pour la mortalité totale, 1 097 pour la mortalité cardiovasculaire et 316 pour la mortalité respiratoire ». Selon les chercheurs, les polluants les plus nocifs sont l’ozone (O3) et le dioxyde d’azote (NO2), ainsi que les particules fines. L’Agence Française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) a estimé en 2004 l’impact sur la santé d’une exposition chronique aux particules fines présentes dans l’air dans 76 agglomérations françaises (soit environ 15 millions de personnes âgées de 30 ans ou plus). Pour l’année 2002 et selon les hypothèses de risque retenues, 600 à 1 100 décès par cancer du poumon (6% à 11% de la mortalité par cancer du poumon) et 3 000 à 5 000 décès par maladie cardiorespiratoire (5% à 7% de la mortalité de cette nature) seraient attribuables à cette exposition chronique. Un total de 6 000 à 9 000 décès, toutes causes confondues, pourrait également lui être attribué (soit 3% à 5% de la mortalité totale pour la population concernée). Même si le risque individuel reste faible, la grande quantité de personnes exposées et l’absence de seuil d’innocuité font donc de la pollution atmosphérique un problème majeur de santé publique. David Bême Sources Programme de surveillance - Air et Santé - 9 villes, surveillance des effets sur la santé liés à la pollution atmosphérique en milieu urbain - Phase II - Institut national de veille sanitaire, Ministère de l’écologie et du développement durable Afsset. Impact sanitaire de la pollution atmosphérique urbaine. Rapports 1 et 2. Juin 2004
  • 33. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 33 sur 59 IV.2. Les Français prêts à rouler propre Quelle est l’attitude des Français face à la pollution automobile ? Victime ou responsable, nos compatriotes prennent de plus en plus conscience de ce phénomène. Une récente enquête semble témoigner d’une réelle volonté de changement de leurs comportements. Direct Assurance publie les résultats de la seconde édition de son étude nationale sur "Les Français face à la pollution automobile", réalisée par l’IFOP du 4 au 7 septembre 2006. Cette étude témoigne de nouvelles attentes de la part des conducteurs. Les Français veulent des voitures vertes Bannir la voiture pour respecter l’environnement ? Non, les Français ne sont pas encore prêts à franchir le pas. La voiture et les deux roues motorisées constituent toujours le moyen de transport privilégié au détriment des transports en commun, puisque seuls 17% des Français utilisent ces derniers pour se rendre sur leur lieu de travail, bien qu’ils déclarent à 48% disposer de transports en commun à proximité pour s’y rendre. Plus de 60% estiment que l’existence de plus de transports en commun les amènerait à moins utiliser leur voiture... Etrange paradoxe que l’on retrouve dans leur prise de conscience de la pollution automobile. En 2006, 53% déclarent en souffrir contre 46% en 2004. Plus encore, alors qu’ils n’étaient que 30% à considérer qu’ils polluaient en 2004, ils sont désormais 40% à le reconnaître. Rouler sans changer leurs habitudes mais en polluant moins, tel est l’idéal exprimé par les conducteurs. Ils sont en effet 89% à se dire prêts à acheter un véhicule roulant au biocarburant et 81% à être intéressés par les véhicules hybrides (essence/électricité). Parmi ces mêmes conducteurs, 88%, contre 74% en 2004, seraient prêts à recourir aux carburants alternatifs pour leur véhicule actuel. Et 57%, + 12 points par rapport à 2004, seraient prêts à le faire même si le prix de ces carburants excédait de plus de 10% celui des carburants aujourd’hui disponibles. Rouler "vert" : oui à 89% ! Les deux tiers des Français (66%) pensent que l’initiative la plus efficace pour diminuer la pollution passe par le développement des biocarburants (+ 14% depuis 2004), ou, à 55% (+12%), par celui de la voiture électrique ou hybride. Ils sont aussi 60% à souhaiter des réductions fiscales sur les biocarburants pour accélérer le développement d’une "conduite verte". Une mesure à privilégier avant le développement des transports en commun (44%, soit une baisse de 5 points) et loin devant le co-voiturage (9%), la circulation alternée en agglomération (4%) ou les contrôles de vitesse (3% contre 13% en 2004).
  • 34. Doctissimo.fr Avril 2012 Page 34 sur 59 Les Français sont donc en attente de solutions pour rouler vert, et 54% estiment que la France est en retard en matière de véhicules propres. En attendant que des mesures soient prises, ils sont 57% à déclarer toujours respecter les limitations de vitesse en cas de pollution. Dans l’idéal, 28% des Français déclarent rêver de se déplacer avec une voiture propre et 4% seulement avouent rêver d’un 4x4… Par contre, ils sont une majorité à penser que les autres conducteurs rêveraient eux de rouler en 4x4 (21%), dans une voiture sportive (18%), en monospace (18%), avec une berline (16%) et 14% seulement avec une voiture propre. En conclusion, les optimistes souligneront que les Français sont prêts à s’impliquer en privilégiant les technologies propres tandis que les pessimistes regretteront qu’ils ne soient pas prêts à changer leurs comportements… Luc Blanchot Source : Enquête réalisée par l’Ifop du 4 au 7 septembre 2006 auprès d’un échantillon national représentatif de 1 007 Français âgés de 18 ans et plus. Les interviews ont eu lieu par questionnaire on-line. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de famille) après stratification par région. IV.3. Réduire les émissions de polluants La voiture est devenue indispensable pour plus de la moitié des Français, qui l'utilisent tous les jours. Pourtant, tous savent qu'elle contribue en grande partie au rejet des gaz à effet de serre et au réchauffement climatique. Le comportement du conducteur exemplaire permet simplement de réduire son empreinte écologique. Chaque année, le nombre de véhicules augmente et les distances parcourues s'allongent. Ce qui a provoqué une augmentation des émissions de C0² de 19% depuis 1990. Le NO² ou protoxyde d'azote a également augmenté de 173% à cause de la généralisation des pots catalytiques. Sans oublier les émissions de HFC, un gaz à effet de serre beaucoup plus nocif que le carbone, dû à l'augmentation des véhicules climatisés. Nous nuisons donc quotidiennement à l'environnement en prenant le volant. Si les constructeurs automobiles sont responsables et se doivent de construire des voitures plus propres, les usagers doivent aussi prendre en compte l'impact de leurs émissions de polluants et adopter un comportement exemplaire en conséquence. Bien choisir son véhicule Tout commence à l'achat. La quantité de CO² dégagée par un moteur est proportionnelle à sa consommation de carburant. L'étiquette énergie permet de se faire une idée de la consommation et de la pollution de toute voiture. Il faut évidemment vérifier que le véhicule dispose des dernières technologies protectrices de l'environnement. Et si l'on ne peut se permettre d'acheter une voiture électrique, on peut se rabattre sur le GPL, ou Gaz de pétrole liquéfié.