1. Sécurité et hygiène dans
les laboratoires de chimie
Octobre 2006
Direction générale Humanisation du travail
2. 2
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La rédaction de cette publication a été
achevée le 15 septembre 2006
Coordination: Direction de la communication
Rédaction: Direction générale Humanisation du
travail
Supervision graphique: Hilde
Vandekerckhove Couverture et mise en page:
Rilana Picard Impression: Imprimerie Bietlot
Diffusion: Cellule Publications
Editeur responsable: SPF Emploi,Travail et
Concertation sociale
Dépôt légal: D/2006/1205/51
H/F
Les termes « travailleur », « employeur » et «
méde- cin du travail » utilisés dans cette brochure
désignent les personnes des deux sexes
3. C
P
L
L
Avant-propos
ette brochure traite des principaux risques et mesures de prévention
dans les laboratoires de chimie.
ar laboratoires de chimie, il faut entendre ici l’ensemble des locaux
et dépendances, destinés à l’exécution à petite échelle de manipu-
lations chimiques telles qu’analyses, préparations d’échantillons... Ce
chapitre s’applique également à l’emploi des produits chimiques dans
les laboratoires de physique, de (micro) biologie et de métallurgie.
Toutefois, il ne se rapporte pas aux installations de fabrication ou
installations pilotes (pilot plants). Sortent également de ce cadre: les expé-
riences en laboratoire sur les micro-organismes et les agents physiques.
es mesures générales de sécurité et d’hygiène valent également
pour les laboratoires: l’interdiction d’y fumer et d’y manger doit être
une règle absolue.
e contenu de cette brochure se limite au travail d’exécution dans les
laboratoires et ne vise pas la construction et l’aménagement. Il
convient cependant de souligner que la sécurité commence précisément
lors de la conception de l’implantation. Partant de la destination du labo-
ratoire et de la nature des manipulations qui y seront exécutées, il faut
surtout porter son attention aux points suivants: un espace suffisant,
des tables de travail et des hottes appropriées, une ventilation généra-
le et locale, une installation et distribution appropriée et sûre d’électricité,
de gaz, d’eau..., les mesures de prévention de l’incendie, des lieux sûrs
pour le stockage des produits dangereux, l’évaluation sûre des déchets
et autres.
3
4. 4
A
U
D
S
D
A
T
fin de diminuer le nombre de travailleurs exposés, il faut souligner
l’intérêt d’une bonne séparation entre le laboratoire proprement dit
et les autres locaux dans lesquels se déroulent d’autres activités: l’in-
terprétation des résultats, la rédaction de rapports.
n point sur lequel il convient particulièrement d’attirer l’attention
concerne la formation, l’information et la motivation nécessaires
à la sécurité.
ans cet ordre d’idées, il convient de signaler que tout le personnel
de laboratoire n’est pas hautement qualifié, surtout dans les labo-
ratoires de contrôle de la production et que, par ailleurs, une formation
supérieure n’entraîne pas automatiquement une meilleure prise de
conscience en matière de sécurité et d’hygiène.
ouvent, l’accoutumance à l’utilisation de substances déterminées et
le caractère parfois routinier du travail peuvent entraîner une dimi-
nution de l’attention.
e là, l’urgence d’une formation et information permanente et du ren-
forcement de la motivation pour la sécurité, en particulier:
✒ lors de tout engagement de personnel;
✒ lorsque l’on confie une nouvelle tâche;
✒ chaque fois que des modifications interviennent dans la nature, les
conditions et l’organisation du travail.
cet effet et afin d’être en mesure de prévoir les risques provenant
de réactions imprévues et de produits non connus, il convient de
faire précéder toute nouvelle opération inconnue d’une étude biblio-
graphique.
oute opération ou substance au sujet de laquelle on ne trouve pas
d’information sérieuse doit être considérée comme potentiellement
dangereuse.
7. 7
1
Principaux risques et
mesures de prévention
Sont traités ci-dessous :
• le risque d’explosion;
• le risque de réaction violente;
• le risque d’incendie;
• le risque pour la santé : intoxication aiguë, effets à long
terme et risque d’irritation;
• le risque de brûlure chimique;
• le risque de brûlure thermique;
• le risque de gelure;
• le risque d’électrocution;
• le risque de blessure;
• le risque dû aux radiations.
8. 1.1 Explosion
Les principales causes sont :
✒ la décomposition de substances à caractère explosif;
✒ l’inflammation de mélanges d’air avec des gaz inflammables, des
vapeurs de composés inflammables ou des poussières de produits
combustibles.
Situations rencontrées
1.1.1 Une explosion peut sur-
venir lorsqu’on travaille avec des
composés explosifs ou instables,
sous l’effet d’un choc, d’un frot-
tement ou d’une élévation de tem-
pérature.
1.1.2 Dans les locaux où sont
utilisés des gaz inflammables
(hydrogène, éthylène…) et/ou un
échappement de gaz est possible,
il y a risque d’explosion.
Solutions à apporter
1.1.1 Installer l’appareillage
dans une hotte adaptée au risque.
Ajouter un écran pare-éclats entre
l’appareil et la vitre de la hotte.
Porter un écran facial lors de l’ou-
verture de la hotte.
Automatiser les opérations dange-
reuses telles que les nitrations,
hydrogénations.
1.1.2 Interdire de fumer et
d’employer des appareils à flamme
nue.
Mettre l’installation électrique en
conformité avec le règlement en
vigueur et en particulier les dispo-
sitions du règlement général sur les
installations électriques concer-
nant les risques d’explosion.
Concevoir les éléments de l’ins-
tallation électrique de telle sorte
qu’ils ne présentent aucun dan-
ger pendant leur fonctionnement.
Réduire l’installation électrique à
ce qui est strictement nécessaire
8
9. 1.1.3 La distillation de produits
peroxydables (ex. : éther isopro-
pylique, éther éthylique, tétrahy-
drofurane…) stockés depuis plu-
sieurs mois, peut provoquer des
explosions.
1.1.4 Les produits très oxydants
se combinent à certaines matières
organiques (bois, mastic) pour for-
mer des composés capables d’ex-
ploser au choc.
1.1.5 Dans les réfrigérateurs de
type ménager, le stockage de réci-
pients ouverts dégageant des gaz
ou des vapeurs inflammables est
parfois cause d’explosion ou d’in-
cendie.
1.1.6 Le stockage prolongé de
monomères, même dans un réfri-
gérateur, peut donner lieu à une
réaction de polymérisation explo-
sive.
aux besoins du laboratoire. Assurer
la ventilation du local.
Envisager si nécessaire un explo-
simètre possédant un dispositif
d’alarme sonore.
Utiliser un détecteur de fuite.
1.1.3 Effectuer un test chimique
pour détecter la présence de per-
oxydes. S’il est positif, éliminer
les peroxydes avant d’entreprendre
la distillation.
1.1.4 L’emploi fréquent de ces
produits nécessite une hotte spé-
ciale équipée de parois en matériau
résistant, facilement lavable (ex.:
PVC, acier inoxydable).
Ne pas stocker ces produits sur
une étagère en bois.
1.1.5 Pour la conservation au
froid de liquides inflammables,
employer un réfrigérateur spécia-
lement conçu pour cet usage ayant
son boîtier thermostatique à l’ex-
térieur de l’enceinte, sans lampe
d’éclairage intérieure.
1.1.6 Vérifier régulièrement les
produits stockés et éliminer ceux
qui sont trop vieux, lorsqu’ils sont
susceptibles d’avoir subi une réac-
tion (augmentation de viscosité
ou apparition d’un trouble).
9
10. 1.1.7 Lors des travaux de des-
truction (par exemple au stade pré-
paratoire d’une analyse) aussi bien
dans des récipients à pression
(bombes de destruction) que dans
des systèmes ouverts, il existe un
danger réel d’explosion.
1.1.7 Il y a lieu d’être extrême-
ment prudent lors de la destruction
d’échantillons nouveaux et
inconnus tant au stade de l’orga-
nisation que celui de l’exécution :
• limiter autant que possible les
quantités de matières organiques à
détruire surtout pour des échan-
tillons riches en graisses;
• pour les chauffer (maximum
170° C), utiliser exclusivement un
four protégé contre la surchauffe.
De préférence, installer ce four
dans un local séparé;
• toujours contrôler les récipients
à pression d’une manière appro-
fondie afin d’en détecter les dégra-
dations;
• éviter la nitration en ajoutant
éventuellement de l’eau. Ne jamais
ajouter uniquement du HCIO4 à
l’échantillon, mais toujours diluer
et mélanger avec du HNO3 ou
détruire d’abord avec du HNO3
jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un
peu de matière organique.
11. 1.2 Réaction violente
Situations rencontrées
1.2.1 Une réaction exother-
mique peut être incontrôlable dans
certaines conditions et donner lieu
à un débordement et un brusque
dégagement de vapeurs ou de gaz.
Solutions à apporter
1.2.1 Lorsqu’on réalise une
réaction exothermique, par exem-
ple l’addition d’un produit B à un
produit A, il est conseillé d’opérer
à une température telle que la réac-
tion soit immédiate dès la pre-
mière addition. Si on opère à une
température trop basse sous pré-
texte d’augmenter la sécurité, la
réaction se trouve retardée, ce qui
incite le chimiste à poursuivre l’ad-
dition. Après un certain temps, la
concentration en B devient impor-
tante, la réaction se déclenche alors
brutalement et peut devenir vio-
lente, provoquer un débordement
ou des projections. En opérant à
une température où B réagit immé-
diatement sur A, on peut, par de
petites additions, contrôler parfai-
tement la réaction.
Consulter des listes ou manuels
dans lesquels sont décrits les pro-
duits qui réagissent dangereuse-
ment entre eux.
S’il faut faire réagir deux produits
inconnus entre eux, expérimenter
d’abord avec des quantités très
limitées derrière une protection
efficace et appropriée.
11
12. 1.2.2 L’utilisation d’autoclaves
ou de bombes pour effectuer une
réaction sous haute pression crée
un risque d’éclatement.
1.2.3 Une réaction violente
accompagnée de projections se
produit lorsque de l’eau vient au
contact de certains composés
(métaux alcalins, acides, anhydri-
des, chlorures d’acides, amidures).
1.2.4 Quand on utilise une
trompe à eau et qu’on ferme len-
tement son robinet d’alimentation,
il se produit un retour d’eau vers
le récipient sous vide. Si le réci-
pient sous vide contient un com-
posé facilement hydrolysable, une
réaction violente peut avoir lieu.
1.2.2 Avant d’utiliser ces instal-
lations, on doit s’assurer qu’elles
sont en bon état et qu’elles n’ont
pas subi de corrosion capable de
les affaiblir.
N’utiliser un récipient sous pres-
sion que s’il est équipé d’un mano-
mètre et d’une soupape de sécuri-
té ou d’un disque de rupture.
Mettre la pression progressivement
et décomprimer lentement en fin
de réaction.
Installer les récipients à hautes
pressions dans un local particu-
lier permettant de suivre l’opéra-
tion de l’extérieur à travers une
fenêtre de faible surface équipée de
verre épais résistant aux chocs.
Placer les commandes à l’extérieur
à côté de la fenêtre.
1.2.3 Verser ou introduire le
composé réactif dans l’eau et non
l’inverse.
Opérer par petites quantités.
1.2.4 Prévoir un récipient de
garde avec mise à l’air possible
entre la trompe et le récipient à
vider et une soupape anti-retour.
Commencer toujours par fermer
le robinet d’isolement de la trom-
pe avant d’arrêter l’alimentation
en eau.
12
13. 1.2.5 L’addition de produits soli-
des pulvérulents à un liquide pro-
che de l’ébullition provoque de
façon brutale un dégagement de
vapeurs, un débordement ou une
surpression.
1.2.6 Une réaction violente peut
être déclenchée à la suite d’une
confusion de produits.
Attention aux produits sensibles
à l’eau.
1.2.5 L’addition de produits pul-
vérulents doit être effectuée à froid
ou par quantités très faibles de
façon à garder le contrôle de la
réaction.
1.2.6 Etiqueter correctement
tous les flacons et ballons conte-
nant un réactif.
13
14. 1.3 Incendie
Le risque provient des produits inflammables et des nombreuses sour-
ces d’ignition souvent présentes dans un laboratoire.
Il provient également des réactions entre certains oxydants et réducteurs
ou certains composés et l’eau.
Situations rencontrées
1.3.1 Certaines substances sont
spontanément inflammables à l’air
(ex.: alkylmétaux, métaux fine-
ment divisés, hydrures, phospho-
re…).
1.3.2 L’utilisation simultanée
dans un même laboratoire de pro-
duits comburants et combustibles
crée un risque d’incendie. Ex. :
les composés suroxygénés (chlo-
rates, peroxydes…), additionnés
de produits combustibles ou faci-
lement oxydables, forment des
mélanges qui s’enflamment aisé-
ment sous l’action d’une élévation
de température, d’un choc ou d’un
frottement.
1.3.3 L’emploi d’appareils de
chauffage à flammes à proximité
de liquides volatils inflammables
peut provoquer des incendies.
Solutions à apporter
1.3.1 Le transvasement de ces
composés doit être effectué dans
une atmosphère non réactive, par
exemple sous gaz inerte ou liqui-
de approprié.
1.3.2 Quand on doit faire de tels
mélanges, ne préparer que de peti-
tes quantités, éviter de chauffer, ne
broyer que les ingrédients purs
séparément, mélanger les produits
à froid doucement avec un dispo-
sitif non métallique.
Ne pas graisser ou huiler les rac-
cords ou les filetages des bouteilles
d’oxygène, air comprimé, proto-
xyde d’azote (gaz hilarant) et tout
autre gaz comburant.
Tenir des récipients avec des pro-
duits oxydants à l’écart de sub-
stances inflammables.
1.3.3 Ce risque est accru par le
fait que les becs alimentés en gaz
naturel ont une flamme peu visi-
ble, surtout lorsque la table de tra-
vail est ensoleillée.
14
15. 1.3.4 L’emploi d’appareils géné-
rateurs d’étincelles (moteurs élec-
triques à collecteurs,
interrupteurs, thermostas…) ainsi
que de radia- teurs électriques
peut provoquer des incendies.
1.3.5 Certains produits peuvent
s’enflammer spontanément à l’air
à une température relativement
peu élevée (température d’auto-
inflammation), par exemple:
• Sulfure de carbone : 102° C;
• Oxyde de diéthyle (éther éthy-
lique) : 180°C.
En présence de liquides inflam-
mables volatils, ne pas employer
de becs Bunsen ou Mecker. Choisir
un moyen de chauffage approprié:
bain-marie, bain d’huile, man-
teaux, rubans chauffants (éven-
tuellement utilisable en atmosphè-
re explosive).
1.3.4 Eloigner ces appareils
électriques des zones où sont
employés des liquides et gaz
inflammables (voir point 1.1.2.).
Utiliser des moteurs à air compri-
mé.
Ne pas transvaser un liquide
inflammable près d’une source de
chaleur, d’étincelles ou d’une flam-
me.
Choisir des appareils de chauffage
équipés d’un voyant lumineux de
mise sous tension permettant de
les repérer facilement lorsqu’ils
sont en fonctionnement.
Signaler sans délai au service
entretien tout appareil ou conduc-
teur électrique chauffant anorma-
lement.
1.3.5 Ne pas déposer de pro-
duits chimiques inflammables à
proximité d’une source de chaleur
telle que four, étuve, bain de sable,
bain-marie, canalisation de
vapeur, radiateur électrique,
emplacement ensoleillé…
15
16. 1.3.6 Des produits, à point d’é-
clair bas, peuvent former avec l’air
un mélange pouvant s’enflammer
sous l’influence d’une ignition.
1.3.7 Lorsqu’on distille un liqui-
de inflammable, un manque d’eau
dans le réfrigérateur de l’appareil
à distiller provoque l’échappement
dans l’atmosphère des vapeurs du
composé en ébullition.
1.3.8 Un manteau-chauffant
dont le calorifugeage est en mau-
vais état peut être une cause de
surchauffe locale capable de casser
le récipient en verre d’un appareil
à distiller.
Si le liquide est inflammable, un
incendie éclate alors brusquement.
Le même accident se produit si le
récipient est fêlé.
1.3.9 L’ébullition d’un liquide
s’effectue parfois irrégulièrement
avec des soubresauts.
Ne pas fumer dans les laboratoires
où sont manipulés des liquides et
gaz inflammables.
1.3.6 Les tenir à l’écart de toute
source d’ignition.
Ne pas fumer.
1.3.7 Fixer solidement les arri-
vées d’eau sur les embouts du
réfrigérant.
Surveiller ou contrôler le débit
d’eau de réfrigération.
Utiliser un contacteur manomé-
trique qui coupe le chauffage en
cas d’interruption de la circula-
tion d’eau pour les appareils qui
fonctionnent sans surveillance.
1.3.8 Veiller au bon état du
manteau-chauffant et du récipient
utilisé comme bouilleur.
Envisager éventuellement l’utili-
sation d’un appareil à distiller
métallique qui évite les risques de
casse.
1.3.9 Régulariser l’ébullition en
introduisant avant le chauffage
quelques billes de verre ou grains
de pierre ponce dans le bouilleur.
16
17. 1.3.10 L’évaporation de liquides
inflammables donne lieu à une
émission de vapeurs qui peuvent
s’enflammer à distance.
1.3.11 Quand on extrait un com-
posé chimique au moyen d’un
éther, une surpression ou une fuite
de vapeur d’éther peut provoquer
un incendie.
1.3.12 Répandre un liquide
inflammable volatil (casser, ren-
verser... un récipient) crée un
risque d’incendie car les vapeurs se
répandent rapidement à des dis-
tances de plusieurs mètres.
1.3.13 Un incendie peut se pro-
pager plus ou moins vite.
1.3.10 Ne pas effectuer cette opé-
ration à l’air libre sur la table de
travail mais dans une hotte venti-
lée ou un appareil approprié tel
qu’une étuve munie d’une aspi-
ration des vapeurs, un dessicca-
teur approprié maintenu sous vide
ou un évaporateur rotatif.
1.3.11 Employer un chauffage
doux au bain-marie ou au bain
d’huile approprié.
Au-dessus d’une batterie impor-
tante d’extracteurs à l’éther, instal-
ler un dispositif d’extinction d’in-
cendie automatique.
Placer les appareils dans une hotte.
1.3.12 Eteindre aussitôt tous les
appareils à flamme ou producteurs
d’étincelles placés dans le voisi-
nage.
Si la quantité de liquide répandu
est importante, fermer le robinet
d’alimentation générale du gaz
souvent placé à l’extérieur du labo-
ratoire.
Recouvrir le liquide répandu d’une
poudre absorbante. Pour une peti-
te quantité, utiliser du papier
absorbant.
1.3.13 Dans un laboratoire où
sont utilisés des produits inflam-
mables, ne pas installer de cloi-
sons, étagères ou plafonds capa-
bles de propager rapidement
17
18. l’incendie (matières plastiques
expansées).
Prévoir des extincteurs portatifs
(à hydrocarbures halogénés non
toxiques, à CO2, à poudre). L’eau
pulvérisée refroidit plus efficace-
ment que le CO2, mais il ne faut
pas l’utiliser sur des produits sen-
sibles à l’eau, ni sur les appareils
électriques sous tension.
Enseigner le maniement des
extincteurs.
Ne pas placer d’objets encom-
brants devant les extincteurs afin
qu’ils restent toujours accessibles.
Installer les extincteurs à une dis-
tance des postes de travail telle
qu’ils puissent être rapidement
accessibles sans toutefois être trop
près du foyer d’incendie et donc
hors d’atteinte. On en placera près
des portes et environ un par ran-
gée de tables avec un minimum de
deux par laboratoire.
Prévoir des consignes d’alerte et
d’alarme incendie et faire des exer-
cices de lutte contre l’incendie et
d’évacuation une fois par an au
moins.
Chaque incendie doit provoquer
l’alerte et éventuellement l’alar-
me.
Porter des vêtements adaptés.
18
19. Eviter les vêtements en tissus
inflammables.
Equiper le laboratoire d’une cou-
verture appropriée pour envelop-
per toute personne dont les vête-
ments sont enflammés.
Placer les liquides inflammables
dans des armoires appropriées en
limitant les quantités.
Lorsque cela est techniquement
possible, acheter les liquides
inflammables, conditionnés en
bidons métalliques à fermeture
automatique avec protection anti-
retour de flamme.
19
20.
21. 1.4 Risques pour la santé
Les effets sur la santé peuvent se manifester directement (toxicité
aiguë) ou à long terme (toxicité chronique).
Un grand nombre de composés chimiques solides, liquides ou gazeux
ont des propriétés toxiques par inhalation, ingestion ou contact.
Un produit à faible tension de vapeur peut également intoxiquer si la
toxicité est élevée.
Principaux risques
1.4.1 Le transport de flacons ou
récipients en verre contenant des
produits toxiques volatils présen-
te un risque de casse, et par suite
un risque d’intoxication qui peut
être rapide si le local est petit et
confiné (ex. : ascenseur).
1.4.2 Des fuites dans des réci-
pients à gaz ou dans des appareils
peuvent provoquer des dégage-
ments accidentels de gaz toxiques.
Mesures de prévention
1.4.1 Transporter les récipients
en verre dans des paniers à bou-
teilles ou autres protections anti-
chocs, par exemple un seau en
plastique.
Utiliser un monte-charge et non
l’ascenseur destiné aux person-
nes.
S’il n’y a pas de monte-charge, le
transport de substances dange-
reuses peut s’effectuer dans un
ascenseur ordinaire pour autant
que les produits soient condition-
nés d’une manière appropriée et
sûre.
1.4.2 Les travaux avec des gaz
toxiques doivent se faire dans une
hotte.
Sur les lieux où peuvent éventuel-
lement se produire des fuites de
gaz, les masques nécessaires avec
filtre adéquat doivent toujours se
trouver à portée de main.
21
22. 1.4.3 Des produits toxiques sont
utilisés parfois dans les laboratoi-
res, par exemple : benzène, tétra-
chlorure de carbone, sulfure de
carbone, alcool méthylique, mer-
cure…
1.4.4 Certaines réactions sont
accompagnées d’un dégagement
de produits toxiques gazeux.
1.4.5 Le dioxyde de carbone
solide se volatilise d’une manière
continue. Une trop forte concen-
tration peut devenir dangereuse.
1.4.3 Leur utilisation à l’air libre
crée un risque d’intoxication par
inhalation de vapeurs et aussi par
contact cutané.
Lors de l’utilisation de produits chi-
miques dangereux, il faut toujours
se demander si leur utilisation est
bien nécessaire. Il faut toujours
rechercher des alternatives don-
nant plus de sécurité en faisant
attention de ne pas introduire de
nouveaux risques, parfois inconnus.
L’utilisation de substances à haut
risque tels que le benzène, les ami-
nes aromatiques n’est justifiée que
dans les cas où il n’y a pas d’al-
ternatives. Un exemple de ceci est
l’utilisation de ces substances
comme standards pour une ana-
lyse. Manipuler les produits can-
cérogènes avec précaution: des
instructions spécifiques doivent
être données à ce sujet.
1.4.4 Le séchage de certains
produits peut s’accompagner d’un
dégagement de vapeurs toxiques.
Les appareils susceptibles de déga-
ger des vapeurs toxiques (réac-
teurs, étuves) doivent être placés
dans une hotte raccordée vers l’ex-
térieur.
1.4.5 Stocker à l’extérieur les
cartons contenant ce produit ou
dans des récipients isothermes.
22
23. 1.4.6 Après avoir été utilisé, le
matériel peut être souillé par une
certaine quantité de produits dan-
gereux.
1.4.7 L’atmosphère du labora-
toire peut être polluée accidentel-
lement par un réacteur qui éclate,
un flacon de verre brisé, un réci-
pient renversé, une fuite…
L’interprétation des résultats
demande une certaine habitude.
1.4.6 Laisser bouchés les réci-
pients ayant contenu des produits
dangereux.
Procéder à un prélavage.
1.4.7 Lorsque l’atmosphère
d’un laboratoire a été contaminée
par un produit toxique volatil, il est
indispensable de connaître la
concentration résiduelle du pol-
luant dans l’air avant de reprendre
le travail normal.
Si la pollution est faible, assurer
une rapide ventilation.
Eteindre les sources de tempéra-
ture élevée dans les environs.
Absorber les liquides répandus au
moyen de sable ou d’un absorbant
adéquat qui sera récupéré dans
un récipient adéquat à éliminer le
plus rapidement possible.
Si la pollution est importante, éva-
cuer tout le personnel. Eteindre
les sources de température élevée
dans le bâtiment.
Faire décontaminer sans tarder le
laboratoire par une équipe d’in-
tervention munie d’équipement de
protection adéquat.
La concentration approximative
peut être mesurée au moyen d’ap-
pareils de contrôle.
23
24. 1.4.8 Les opérations suivantes
présentent des risques d’intoxica-
tion par ingestion: pipetter à la
bouche, goûter un produit chi-
mique (reconnaissance galénique).
Manger ou boire dans un labora-
toire.
1.4.9 Introduire des produits
dangereux dans des récipients
habituellement réservés à l’usage
1.4.8 Proscrire le pipettage à la
bouche.
Employer des pompes manuelles
en caoutchouc adaptables sur les
pipettes et des seringues.
Proscrire formellement cette pra-
tique.
Interdire de prendre ses repas dans
les laboratoires et d’y introduire
de la nourriture.
1.4.9 Ces pratiques sont inter-
dites.
24
25. alimentaire ou inversement des
produits alimentaires dans des réci-
pients ayant servi à contenir des
substances dangereuses ou
toxiques.
1.4.10 Fumer dans un laboratoi-
re où sont utilisées des substances
qui peuvent provoquer une intoxi-
cation crée un risque d’intoxication
par ingestion.
1.4.11 Malgré les mesures pré-
ventives, il peut quand même y
avoir une exposition par inhala-
tion.
1.4.12 Dans certains laboratoi-
res, l’amiante est encore présente
sous forme de cordes, carton,
plaques en guise d’isolation ther-
mique et protection contre les
flammes.
1.4.10 La cigarette qui est por-
tée fréquemment à la bouche peut
en effet être posée sur un empla-
cement contaminé ou prise avec
des doigts souillés. En outre, la
combustion de la cigarette décom-
pose les vapeurs de certains pro-
duits et substances toxiques qui
sont inhalées avec la fumée.
Il est interdit de fumer dans les
locaux où sont manipulés des sub-
stances dangereuses pour la santé
ou des produits pouvant générer
de telles substances.
1.4.11 Lorsque l’exposition à une
substance ne peut être exclue, l’ex-
position doit être évaluée.
Une telle évaluation doit se faire
par une personne compétente en la
matière.
1.4.12 Des produits exempts
d’amiante pour utilisation en
laboratoire sont disponibles. Les
objets et les matériaux contenant
de l’amiante mis hors service sont
éliminés dans un double embal-
lage pourvu d’une étiquette
conforme aux dispositions régle-
mentaires.
25
26. 1.5 Brûlure chimique
Les brûlures chimiques sont provoquées par:
✒ des produits gazeux, liquides ou solides qui ont une forte réaction
acide ou alcaline ou qui s’hydrolysent facilement au contact de
l’humidité en produisant des dérivés acides ou alcalins;
✒ de nombreux produits corrosifs tels que : peroxydes, halogènes, cer-
tains oxydes et sels.
Principaux risques
1.5.1 Le transvasement de ces
produits crée un risque d’écla-
boussures.
1.5.2 Le chauffage sur une
flamme peut provoquer la casse
brutale des récipients en verre
contenant des solutions.
Mesures de prévention
1.5.1 Pour transvaser un liquide
corrosif à partir d’une bonbonne
ou d’une tourie, employer une
pompe manuelle.
Porter des moyens de protection
individuelle nécessaire.
Pour siphonner ces liquides au
moyen d’air comprimé, ne pas
dépasser une pression d’air de 0,1
à 0,2 bar.
On peut aussi siphonner par
dépression.
1.5.2 Pour le chauffage des réci-
pients en verre tels que ballons,
bêchers, fioles coniques…, sur une
flamme nue, il faut interposer un
grillage métallique. Dans le cas de
liquides inflammables il y a lieu
d’utiliser des manteaux chauffants,
des bains-marie ou des bains
d’huile. Les tubes à essai en verre
résistant à la chaleur peuvent être
chauffés dans une flamme nue à
26
27. 1.5.3 Un grand nombre d’opé-
rations présente un risque de pro-
jections de liquides corrosifs sur le
corps.
1.5.4 Verres de contact
Les verres de contact remplacent
les lunettes de correction, mais
certainement pas les lunettes de
sécurité.
condition qu’elle ne soit pas trop
chaude et qu’on ne laisse pas le
tube immobile dans la flamme. Un
chauffage par le fond provoque
inévitablement une projection de
liquide hors du tube.
Le matériel en verre à paroi épais-
se ne peut pas être exposé à une
flamme nue ou une autre source
de chaleur localisée. Ne jamais
chauffer des récipients en verre
qui présentent des griffes, fêlures
ou éclats. Eviter de déposer du
verre mouillé sur des surfaces froi-
des ou chaudes.
La surface d’une plaque chauf-
fante doit être plus grande que le
fond du récipient à chauffer.
1.5.3 Dans les laboratoires où
ces risques existent, une douche
fixe est indispensable.
Elle peut être mise en action au
moyen d’une chaîne ou d’une
pédale ou de tout autre moyen de
commande automatique.
Il s’impose également l’installa-
tion de lave-oeil indépendant ou
associé à la douche et distribuant
de l’eau potable.
1.5.4 Eviter les verres de
contact.
Si vous portez des verres de
contact, informez-en vos collègues.
27
28. Une éclaboussure de solvant, d’a-
cide ou de base dans l’oeil pro-
voque de l’irritation voire une brû-
lure intense, même sous les verres
de contact.
Portez vos lunettes de sécurité.
En cas d’accident avec un solvant,
enlevez IMMEDIATEMENT vos
verres de contact et rincez abon-
damment les yeux à l’eau pendant
au moins 15 minutes.
En cas d’accident avec un acide ou
une base, rincez IMMEDIATE-
MENT et abondamment les yeux à
l’eau pendant au moins 15 minu-
tes. Même s’il y a de fortes chan-
ces que les verres de contact soient
perdus, un verre de contact ne
vaut pas un oeil !
Le contrôle par un médecin spé-
cialiste (ophtalmologue) est néces-
saire.
1.6 Brûlure thermique
Principaux risques
1.6.1 Ce sont principalement les
bains d’eau, d’huile ou de métal
fondu qui créent les risques de
brûlures thermiques.
1.6.2 Un ballon en verre conte-
nant un liquide volatil peut casser
s’il est plongé brusquement dans
un bain très chaud.
Mesures de prévention
1.6.1 Ne pas trop remplir les
bains chauffants.
Veiller à la stabilité des bains
chauffants installés sur des sup-
ports à hauteur variable.
1.6.2 Il s’ensuit des projections
de liquide brûlant.
Choisir pour cet usage des pièces
de verrerie résistant aux chocs
thermiques.
28
29. Examiner leur état avant de les
utiliser. Une fêlure ou une étoile
peut être à l’origine d’un accident.
Plonger progressivement les bal-
lons dans les bains chauds.
1.7 Gelure
Principaux risques
1.7.1 Le risque peut venir de
l’utilisation de liquides cryogé-
niques (gaz liquéfiés). Ex.: azote
liquide à -196°C, bains de solvants
refroidis à la glace carbonique…
1.7.2 On provoque une ébulli-
tion brutale d’un liquide réfrigérant
lorsqu’on y plonge brusquement
un récipient chaud.
Mesures de prévention
1.7.1 Ne jamais tremper les
doigts dans un gaz liquéfié.
Saisir les morceaux de glace car-
bonique avec une pince et non
avec les doigts.
1.7.2 Plonger le récipient dans
le bain froid lentement.
Eviter de plonger des récipients
chauds dans un bain de liquide
cryogénique.
29
30. 1.8 Electrocution
Principaux risques
1.8.1 Dans les laboratoires de
chimie, on emploie un grand nom-
bre d’appareils électriques fonc-
tionnant sur 230 V.
1.8.2 Un risque d’électrocution
existe lorsque des conducteurs sont
dénudés ou arrachés.
1.8.3 Un défaut d’isolement
peut porter l’enveloppe métallique
de l’appareil à une tension dange-
reuse.
Mesures de prévention
1.8.1 Il existe un danger d’élec-
trocution lorsqu’on déplace des
appareils électriques.
Les tables de travail sont souvent
encombrées de nombreux fils élec-
triques, surtout lorsque les prises
de courant sont éloignées.
Lorsqu’on déplace un appareil, on
ne peut jamais tenir les mains en-
dessous de celui-ci, sans d’abord
s’être assuré que l’appareil ait bien
une plaque de fond.
Il peut s’y trouver des condensa-
teurs qui restent chargés, même
après avoir mis l’appareil hors cir-
cuit. Ne jamais déplacer un appa-
reil avant d’avoir coupé le cou-
rant.
Ne pas oublier que la position
“off” de l’interrupteur ne signifie
pas pour autant que l’appareil est
entièrement déchargé.
1.8.2 Vérifier fréquemment l’é-
tat des câbles et fiches électriques.
Faire effectuer les réparations éven-
tuelles par une personne qualifiée.
1.8.3 Les appareils électriques
doivent être conformes au règle-
ment général sur les installations
électriques.
30
31.
32. 1.9 Blessures diverses
Principaux risques
1.9.1 L’implosion d’un appareil
en verre sous vide peut projeter
des éclats avec violence.
1.9.2 De l’air comprimé intro-
duit brusquement dans un ballon
en verre pour le sécher peut pro-
voquer son éclatement.
1.9.3 Les centrifugeuses sont
dangereuses lorsque le capot est
ouvert alors que le rotor tourne à
grande vitesse.
1.9.4 La mise en place manuel-
le d’un tube en verre dans un bou-
chon en caoutchouc exige
Mesures de prévention
1.9.1 Installer un tel appareil
dans un lieu où il ne risque pas
d’être heurté.
On peut, en outre, soit l’entourer
d’une bande adhésive ou enve-
loppe soit le placer dans une
enceinte métallique.
Ne pas appliquer le vide sur des
récipients à fond plat de PVC ou en
verre mince.
1.9.2 Pour sécher un récipient
en verre, employer de l’air à faible
pression, par exemple 0,1 bar.
1.9.3 Les centrifugeuses doivent
être pourvues d’un système de ver-
rouillage construit de telle façon
qu’elles ne puissent être mises en
marche avant que le couvercle ne
soit fermé, et que celui-ci ne puis-
se être ouvert tant que le rotor est
en mouvement.
A l’intérieur du rotor d’une cen-
trifugeuse, répartir toujours les
charges symétriquement par rap-
port au centre et les équilibrer soi-
gneusement.
1.9.4 Utiliser des tubes bordés
(bords fondus dans une flamme),
mettre un lubrifiant près de l’ex-
32
33. quelques précautions pour éviter
les blessures aux mains.
1.9.5 Les aiguilles de seringues
peuvent provoquer des blessures
avec injection de produits dange-
reux.
1.9.6 Certains produits provo-
quent le grippage des bouchons
en verre rodé (hydroxyde de soude,
potasse).
1.9.7 La verrerie cassée, jetée
dans les poubelles, peut causer
des blessures aux personnes char-
gées de les vider.
1.9.8 Les bonbonnes de gaz
comprimé sont des objets très
lourds et peu stables puisqu’elles
sont utilisées en position debout.
trémité du tube, enfoncer le tube
doucement en tournant, les mains
étant efficacement protégées con-
tre les risques de coupure.
1.9.5 Se faire soigner aussitôt
par une personne compétente.
1.9.6 Eviter de mettre de tels
produits dans des flacons à bou-
chons en verre rodé.
Ne pas essayer de dégripper un
bouchon avec les mains nues.
Employer des dispositifs décoin-
ceurs spéciaux.
1.9.7 Rassembler dans une
boîte spéciale les pièces de verre-
rie endommagées qui peuvent être
réparées. Les pièces non récupé-
rables sont à jeter dans une pou-
belle réservée au verre cassé.
1.9.8 Les entourer d’une chaîne
fixée à un mur ou à tout autre
emplacement fixe et solide.
33
34.
35. 1.10 Radiations ionisantes
Les radiations ionisantes (rayons radioactifs et rayons X) sont émises
respectivement par des isotopes radioactifs ou par des appareils à
rayons X.
La distinction la plus importante entre un radio-isotope et un appareil
à rayons X se situe dans le fait que les isotopes émettent des rayons de
façon continue et qu’un tube à rayons X n’émet de rayonnement que
s’il est mis sous tension.
Parmi les ISOTOPES RADIOACTIFS, on distingue trois types impor-
tants selon le rayonnement émis : a (alpha), b (bêta) et g (gamma).
Les caractéristiques les plus importantes de ces rayons sont les suivantes:
✒ rayons alpha: ces rayons, ou plus exactement ces particules (noyaux
d’hélium), ont un faible pouvoir de pénétration. Ils pénètrent seu-
lement à travers quelques centimètres d’air et sont retenus, entre aut-
res, par une feuille plastique. Par exemple : Polonium 210;
✒ rayons bêta : ce sont des électrons émis par le noyau de l’atome. Leur
pouvoir de pénétration est plus élevé que celui des rayons X. Ils pénè-
trent à travers quelques mètres d’air et également à travers les
matières synthétiques. Ils sont absorbés par des métaux légers
comme l’aluminium. Par exemple : Krypton 85;
✒ rayons gamma : les rayons électromagnétiques ont un très grand pou-
voir de pénétration. L’air, les matières synthétiques, l’aluminium ne
retiennent pas ces rayons. Ces rayons ne sont absorbés que par des
matériaux lourds comme le plomb, l’uranium appauvri, le béton
dense. Par exemple : Américium 241, Cobalt 60, Uranium 235.
Selon leur “conditionnement”, les isotopes peuvent être divisés en
deux catégories, les “scellés” et les “non scellés”. Il est évident que ces
derniers sont les plus dangereux du point de vue de la sécurité.
Les rayons X sont de la même famille que les rayons g. La différence
essentielle est que les rayons X sont générés artificiellement en appli-
quant une très haute tension à la cathode d’un tube cathodique. Ainsi
se dégagent des électrons qui sont attirés par une anode et entrent en
35
36. 36
collision à très grande vitesse avec celle-ci et qui produisent des rayon-
nements X.
Tous ces appareils et sources de radiations sont utilisés pour diverses
applications dans les laboratoires, tels les microscopes électroniques, les
jauges d’épaisseur et les densimètres, les appareils à fluorescence, les
molécules marquées.
37. RISQUES
Les radiations ionisantes ne sont
pas perceptibles, elles sont invisi-
bles et inodores.
Néanmoins, elles peuvent détrui-
re temporairement ou définitive-
ment des tissus vivants.
Un isotope radioactif est un émet-
teur permanent.
La dispersion de matériel radio-
actif (par exemple lors de travaux
avec des isotopes liquides) peut
provoquer une contamination et
des irradiations incontrôlées.
La respiration, l’ingestion ou l’ab-
sorption d’une préparation
radioactive provoque 24 heures
sur 24, une irradiation de l’orga-
ne dans lequel l’isotope se trouve.
PREVENTION
• S’assurer avant d’entamer le
travail de la nature et de la force
de la source (radiotoxicité, natu-
re des radiations émises, activité)
ou de l’appareil à rayons X;
• S’en tenir strictement aux
règles de sécurité en vigueur, et
s’informer préalablement auprès
du service de contrôle physique de
votre employeur des mesures col-
lectives et individuelles de pro-
tection à prendre en ce qui concer-
ne le travail spécifique à effectuer.
Appliquer strictement les consi-
gnes à suivre;
• Le travail doit en tous cas être
organisé de telle façon que la
durée de l’exposition soit limitée
à un strict minimum;
• Pour les sources non-scellées,
il y a lieu de prendre des mesures
de protection individuelle, non
seulement contre une radiation
mais également contre une conta-
mination;
• Après le travail, contrôler avec
les moyens appropriés, s’il ne reste
pas de résidus radioactifs et trai-
ter les déchets radioactifs selon
les prescriptions. Consulter à cet
effet le service de contrôle phy-
sique.
37
38.
39. 39
2
Mesures complémentaires
Outre les mesures de prévention spécifiques déjà citées, diverses mesu-
res générales de sécurité doivent être respectées.
Nombre de dispositions sont à prévoir au stade de la conception du labo-
ratoire. Il est impossible d’énoncer ici toutes les règles de bonne pra-
tique à respecter lors de la conception, de l’installation ou de l’amé-
nagement d’un laboratoire de chimie. Le lecteur intéressé consultera
utilement des ouvrages spécialisés.
Par ailleurs, certaines mesures d’organisation font l’objet d’une prépa-
ration minutieuse et d’un suivi rigoureux. Parmi ces mesures, six méri-
tent une attention particulière :
• la prévention et la lutte contre l’incendie;
• les moyens de protection collective et individuelle;
• l’organisation des premiers soins;
• l’élimination des déchets;
• les opérations effectuées sans surveillance;
• les travaux effectués par des tiers.
Les premiers soins sont organisés conformément aux prescriptions du
règlement général pour la protection du travail. Le médecin du travail
assiste de ses conseils l’employeur et les personnes chargées de dispen-
ser les premiers soins. Si nécessaire, il propose des mesures complé-
mentaires. Il veille à ce que l’organisation et le matériel des premiers
soins restent opérationnels au fil du temps. Il s’assure fréquemment que
le matériel et le contenu des boîtes de secours soient complets, et en
tout cas à l’occasion de sa visite annuelle.
40. 40
En plus des installations sanitaires réglementaires, il faut prévoir à
proximité du laboratoire une douche pour les cas de souillures ainsi qu’u-
ne fontaine pour le rinçage des yeux et du visage. L’eau des douches
oculaires devra avoir une température de l’ordre de 15° C et sera une
eau salubre, non pathogène.
L’employeur veille à ce que l’ensemble du personnel, et tout spéciale-
ment le personnel de laboratoire, soit informé de la procédure à suiv-
re en cas d’urgence et notamment les noms des services et des personnes
à appeler, ainsi que de la localisation du local des premiers soins et des
pharmacies de secours.
Pour rappel, certains points importants sont repris ci-dessous:
✒ il ne faut jamais tenter de faire boire une personne évanouie;
✒ en cas de brûlure thermique grave, il ne faut surtout pas retirer les
vêtements, mais emballer la plaie dans un linge ou un drap stérile
et évacuer le blessé vers un centre hospitalier approprié;
✒ en cas de brûlure chimique, il y a lieu en principe de retirer les vête-
ments sous la douche et de laver abondamment la plaie pendant 15
minutes, en évitant que l’eau ne s’écoule sur la peau saine. Ensuite,
appliquer un pansement stérile et transférer la victime vers un cen-
tre hospitalier. Si les yeux sont atteints, les rincer également sous un
filet d’eau, paupières ouvertes, durant 15 minutes.
L’élimination des déchets se fait en respectant les procédures établies
à cet effet, notamment en application de la réglementation.
En attendant leur élimination, les déchets sont conservés séparément
dans des récipients adaptés en fonction des caractéristiques de produits:
substance liquide ou solide, matières contaminées, émanations gazeu-
ses, déchets en verre, degré d’inflammabilité. On veille à éviter les réac-
tions incontrôlées. Les aiguilles à infection sont conservées séparé-
ment afin d’éviter tout mauvais usage ou blessure accidentelle. Les
récipients sont nettement distincts, par exemple par la taille, la couleur
ou leur localisation. Leur destination est mentionnée de façon à éviter
tout risque de confusion.
41. 41
Pour l’élimination des déchets, il faut faire appel à des entreprises spé-
cialisées. Les procédures pour la collecte séparée, la conservation et l’em-
ballage de produits chimiques sont convenues de préférence à l’avan-
ce afin de réduire les risques dans le laboratoire et l’usine traitant les
déchets.
Travaux sans surveillance
Si tous les appareils peuvent être arrêtés à l’issue de la journée de tra-
vail, il est recommandé de couper l’alimentation électrique, ainsi que
les vannes générales d’arrivée d’eau et de gaz.
Si dans des cas exceptionnels certains appareils doivent rester en fonc-
tionnement après les heures de travail, des consignes facilement com-
préhensibles sont apposées sur les vannes ou interrupteurs.
42. 42
Les opérations se déroulant sans surveillance humaine en dehors des
heures de travail, se font en principe sous le contrôle d’appareils à condui-
te automatique. Dans ces circonstances, la préparation de substances
très instables ou explosives est déconseillée à moins que la conception
des installations et la fiabilité des appareils de contrôle ne soient pré-
vues à cet effet.
Les travaux sans surveillance font toujours l’objet d’une préparation
attentive et le chef du laboratoire en sera informé.
Travaux effectués par les tiers
Le responsable de la sécurité dans le laboratoire doit porter une atten-
tion particulière aux travaux effectués par des tiers.
Par des tiers il faut entendre ici :
✒ le personnel d’entretien;
✒ le personnel d’une autre société ou des sous-traitants effectuant
des travaux de nettoyage, d’entretien ou d’aménagement, tant des
installations que des locaux proprement dits;
✒ des visiteurs;
✒ des personnes autorisées à effectuer des travaux ou recherches dans
le laboratoire pour leur propre compte ou pour le compte d’une socié-
té tierce.
L’examen détaillé des mesures de sécurité à envisager pour les divers
cas possibles sort du contexte de cet ouvrage. Le lecteur intéressé
consultera les ouvrages spécialisés.
Suivant une procédure à convenir entre la société et les tiers, ceux-ci
(ou leurs sous-traitants) sont informés des risques (entre autres de
maladie professionnelle) et des mesures de prévention et de sécurité
mises en place. Les tiers (ou leurs sous-traitants) respecteront les consi-
gnes de sécurité et s’abstiendront d’introduire des produits inflamma-
bles ou explosibles, ainsi que de procéder à des travaux à flamme nue
sans accord préalable du responsable de la sécurité.
43. 43
3
Bibliographie
J. LELEU, Aide-mémoire, travaux dans les laboratoires de chimie, dans
Cahiers de notes documentaires, Institut national de recherche et de sécu-
rité, Paris, n° 1313-103-81.