9. Pie IX 16 -Les hommes peuvent, dans quelque culte que ce soit, trouver la voie du salut éternel et y parvenir. 45-Toute la direction des écoles publiques, clans lesquelles la jeunesse d'un État chrétien est élevée peut et doit être attribuée exclusivement à l'autorité civile. 55 – L’Eglise doit être séparée de l'État, et l'État séparé de l'Église. 56 - Le sacrement de mariage n'est qu'un accessoire du contrat et peut en être séparé. 80 -Le pape peut et doit se réconcilier et se mettre en harmonie avec le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne.
10. Léon XIII Les travailleurs isolés et sans défense se sont vus, avec le temps, livrés à la merci de maîtres inhumains et à la cupidité d'une concurrence effrénée. Les socialistes, pour guérir ce mal, poussent à la haine jalouse des pauvres contre ceux qui possèdent. Ils prétendent que toute propriété de biens privés doit être supprimée. Un homme doit prendre en patience sa condition : il est impossible que dans la société civile tout le monde soit élevé au même niveau. L’erreur capitale dans la question présente, c'est de croire que les deux classes sont ennemies. Mais, d'une manière générale, que le riche et le patron se souviennent qu'exploiter la pauvreté et la misère et spéculer sur l'indigence sont choses que réprouvent à la fois les lois divines et humaines. L’équité demande donc que l'État se préoccupe des travailleurs et fasse en sorte que, de tous les biens qu'ils procurent à la société, il leur revienne une part convenable.
11. Albert de Mun J’ai toujours cru que les catholiques ne pouvaient se désintéresser de la question sociale, sous peine de manquer à leurs obligations : aujourd’hui, depuis l'encyclique sur la condition des ouvriers, je crois qu'ils n'en ont pas le droit et que leur programme social est là, tout écrit, magistralement tracé, comme leur programme l'a été par l'encyclique. A mes yeux, l'ensemble de nos revendications doit tendre à assurer au peuple la jouissance de ses droits essentiels méconnus par le régime individualiste; la possibilité pour chacun de vivre et de faire vire les siens du produit de son travail, avec une garantie contre l'insécurité résultant des accidents de la maladie, du chômage et de la vieillesse; l'assurance contre la misère inévitable; la faculté pour l'ouvrier de participer aux bénéfices et même, par la coopération, à la protection contre les spéculations qui épuisent les épargnes du peuple et le condamnent à l'indigence, pendant que, suivant les paroles de l'encyclique « une fraction maîtresse absolue de l'industrie et du commerce détourne le cours des richesses et en fait affluer vers elle toutes les sources. »
49. Belleville Ménilmontant Papa c'était un lapin Qui s'app'lait J.-B. Chopin Et qu'avait son domicile À Bell'ville ; L'soir, avec sa p'tit' famille Y's'baladait en chantant Des hauteurs de la Courtille À Ménilmontant. (Bis) L'buvait si peu qu'un soir On l'a trouvé su'l'trottoir Il 'tait crevé ben tranquille À Bell'ville ; On l'a mis dans d'la terr'glaise Pour un prix exorbitant Tout en haut du Pèr' Lachaise À Ménilmontant. (Bis) Depuis c'est moi qu'est l'souteneur Naturel à ma pt'it' sœur Qu'est l'amie d'la p'tit' Cécile À Bell'ville ; Qu'est sout'nue par son grand frère Qui s'appell' Éloi Constant Qu'a jamais connu son père À Ménilmontant. (Bis) Ma sœur est avec Éloi Dont la sœur est avec moi L'soir su'l'boul'vard ej'la r'file À Bell'ville ; Comm' ça j'gagn' pas mal de braise Mon beau-frère en gagne autant Puisqu'y r'file ma sœur Thérèse À Ménilmontant. (Bis) L'dimanche au lieu d'travailler J'mont' les môm's au poulailler Voir jouer l'drame ou l'vaud'ville À Bell'ville ; Le soir on fait des épates On étal' son culbutant Minc' des g'noux et larg' des pattes À Ménilmontant. (Bis) C'est comm' ça qu'c'est l'vrai moyen D'dev'nir un bon citoyen On grandit, sans s'fair' de bile À Bell'ville ; On cri' : « Viv' l'indépendance ! » On a l'cœur bath et content Et l'on nag' dans l'abondance À Ménilmontant. (Bis)
54. C’est un mauvais garçon (1936) André Guerat Renaud Nous les paumés Nous ne sommes pas aimés Des grands bourgeois Qui nagent dans la joie Il faut avoir Pour être à leur goût Un grand faux col Et un chapeau mou Ça n'fait pas chique une casquette Ça donne un genre malhonnête Et c'est pourquoi Quand un bourgeois nous voit Il dit en nous montrant du doigt { Refrain: } C'est un mauvais garçon Il a des façons Pas très catholiques On a peur de lui Quand on le rencontre la nuit C'est un méchant p'tit gars Qui fait du dégas Si tôt qu'y s'explique Ça joue du poing D'la tête et du chausson Un mauvais garçon Toutes les belles dames Pleines de perles et de diam's En nous croisant ont des airs méprisants Oui mais demain Peut-être ce soir Dans nos musettes Elles viendront nous voir Elles guincheront comme des filles En s'enroulant dans nos quilles Et nous lirons dans leurs yeux chavirés L'aveux qu'elles n'osent murmurer { Refrain: } C'est un mauvais garçon Il a des façons Pas très catholiques On a peur de lui Quand on le rencontre la nuit C'est un méchant p'tit gars Qui fait du dégas Si tôt qu'y s'explique Mais y a pas mieux Pour t'donner l'grand frisson Qu'un mauvais garçon { Refrain: } C'est un mauvais garçon Il a des façons Pas très catholiques On a peur de lui Quand on le rencontre la nuit C'est un méchant p'tit gars Qui fait du dégas Si tôt qu'y s'explique Mais y a pas mieux Pour t'donner l'grand frisson Qu'un mauvais garçon
59. Je ne suis pas bien portant Depuis que je suis sur la terre [militaire], C'n'est pas rigolo. Entre nous, Je suis d'une santé précaire, Et je m'fais un mauvais sang fou, J'ai beau vouloir me remonter Je souffre de tous les côtés. J'ai la rate Qui s'dilate J'ai le foie Qu'est pas droit J'ai le ventre Qui se rentre J'ai l'pylore Qui s'colore J'ai l'gésier [gosier] Anémié L'estomac Bien trop bas Et les côtes Bien trop hautes J'ai les hanches Qui s'démanchent L'épigastre Qui s'encastre L'abdomen Qui s'démène J'ai l'thorax Qui s'désaxe La poitrine Qui s'débine Les épaules Qui se frôlent J'ai les reins Bien trop fins Les boyaux Bien trop gros J'ai l'sternum Qui s'dégomme Et l'sacrum C'est tout comme J'ai l'nombril Tout en vrille Et l'coccyx Qui s'dévisse J'ai les seins Sous l'bassin Et l'bassin Qu'est pas sain En plus d'ça J'vous l'cach' pas J'ai aussi Quel souci ! La luette Trop fluette L'oesophage Qui surnage Les gencives Qui dérivent J'ai l'palais Qu'est pas laid Mais les dents C'est navrant J'ai les p'tites Qui s'irritent Et les grosses Qui s'déchaussent Les canines S'ratatinent Les molaires S'font la paire Dans les yeux C'est pas mieux J'ai le droit Qu'est pas droit Et le gauche Qu'est bien moche J'ai les cils Qui s'défilent Les sourcils Qui s'épilent J'ai l'menton Qu'est trop long Les artères Trop pépères J'ai le nez Tout bouché L'trou du cou Qui s'découd Et du coup Voyez-vous J'suis gêné Pour parler C'est vexant Car maint'nant J'suis forcé D'm'arrêter. Ah ! bon Dieu ! qu'c'est embêtant D'être toujours patraque, Ah ! bon Dieu ! qu'c'est embêtant Je n'suis pas bien portant. Pour tâcher d'guérir au plus vite, Un matin tout dernièrement Je suis allé à la visite [rendre visite] Voir le major du régiment. [A un méd'cin très épatant.] D'où souffrez-vous ? qu'il m'a demandé. C'est bien simpl' que j'y ai répliqué. Qui s'dilate J'ai le foie Qu'est pas droit Et puis j'ai Ajouté Voyez-vous C'n'est pas tout J'ai les g'noux Qui sont mous J'ai l'fémur Qu'est trop dur J'ai les cuisses Qui s'raidissent Les guiboles Qui flageolent J'ai les ch'villes Qui s'tortillent Les rotules Qui ondulent Les tibias Raplapla Les mollets Trop épais Les orteils Pas pareils J'ai le cœur En largeur Les poumons Tout en long L'occiput Qui chahute J'ai les coudes Qui s'dessoudent J'ai les seins Sous l'bassin Et l'bassin Qu'est pas sain J'ai la rate {Refrain} Avec un' charmant' demoiselle Je devais m'marier par amour. Mais un soir comm' j'étais près d'elle, En train de lui faire la cour, Me voyant troublé, ell' me dit : - Qu'avez vous ? moi j'lui répondis : J'ai la rate Qui s'dilate J'ai le foie Qu'est pas droit J'ai le ventre Qui se rentre J'ai l'pylore Qui s'colore J'ai l'gésier [gosier] Anémié L'estomac Bien trop bas Et les côtes Bien trop hautes J'ai les hanches Qui s'démanchent L'épigastre Qui s'encastre L'abdomen Qui s'démène J'ai l'thorax Qui s'désaxe La poitrine Qui s'débine Les épaules Qui se frôlent J'ai les reins Bien trop fins Les boyaux Bien trop gros J'ai l'sternum Qui s'dégomme Et l'sacrum C'est tout comme J'ai l'nombril Tout en vrille Et l'coccyx Qui s'dévisse Et puis j'ai Ajouté Voyez-vous C'n'est pas tout J'ai les g'noux Qui sont mous J'ai l'fémur Qu'est trop dur J'ai les cuisses Qui s'raidissent Les guiboles Qui flageolent J'ai les ch'villes Qui s'tortillent Les rotules Qui ondulent Les tibias Raplapla Les mollets Trop épais Les orteils Pas pareils J'ai le cœur En largeur Les poumons Tout en long L'occiput Qui chahute J'ai les coudes Qui s'dessoudent
60. Tout va très bien (1936) Allô, allô James ! Quelles nouvelles ? Absente depuis quinze jours, Au bout du fil Je vous appelle ; Que trouverai-je à mon retour ? Tout va très bien, Madame la Marquise, Tout va très bien, tout va très bien. Pourtant, il faut, il faut que l'on vous dise, On déplore un tout petit rien : Un incident, une bêtise, La mort de votre jument grise, Mais, à part ça, Madame la Marquise Tout va très bien, tout va très bien. Allô, allô James ! Quelles nouvelles ? Ma jument gris' morte aujourd'hui ! Expliquez-moi Valet fidèle, Comment cela s'est-il produit , Cela n'est rien, Madame la Marquise, Cela n'est rien, tout va très bien. Pourtant il faut, il faut que l'on vous dise, On déplore un tout petit rien : Elle a péri Dans l'incendie Qui détruisit vos écuries. Mais, à part ça, Madame la Marquise Tout va très bien, tout va très bien. Allô, allô James ! Quelles nouvelles ? Mes écuries ont donc brûlé ? Expliquez-moi Valet modèle, Comment cela s'est-il passé ? Cela n'est rien, Madame la Marquise, Cela n'est rien, tout va très bien. Pourtant il faut, il faut que l'on vous dise, On déplore un tout petit rien : Si l'écurie brûla, Madame, C'est qu'le château était en flammes. Mais, à part ça, Madame la Marquise Tout va très bien, tout va très bien. Allô, allô James ! Quelles nouvelles ? Notre château est donc détruit ! Expliquez-moi Car je chancelle Comment cela s'est-il produit ? Eh bien ! Voila, Madame la Marquise, Apprenant qu'il était ruiné, A pein' fut-il rev'nu de sa surprise Que M'sieur l'Marquis s'est suicidé, Et c'est en ramassant la pell' Qu'il renversa tout's les chandelles, Mettant le feu à tout l'château Qui s'consuma de bas en haut ; Le vent soufflant sur l'incendie, Le propagea sur l'écurie, Et c'est ainsi qu'en un moment On vit périr votre jument ! Mais, à part ça, Madame la Marquise, Tout va très bien, tout va très bien.
61. Valentine On se rappelle toujours sa première maîtresse J'ai gardé d'la mienne un souvenir pleine d'ivresse Un jour qu'il avait plu Tous deux on s'était plu Ensuite on se plut de plus en plus J'lui d'mandait son nom, elle me dit Valentine Et comme elle suivait chaque soir la rue Custine Je pris le même chemin Et puis j'lui pris la main J'lui pris tout enfin Elle avait des tout petits petons, Valentine, Valentine Elle avait des tout petits tétons Que je tâtais à tâtons, Ton ton tontaine Elle avait un tout petit menton, Valentine, Valentine Outre ses petits petons ses petits tétons son petit menton Elle était frisée comme un mouton Elle n'était pas une grande intelligence Mais dans un plumard, ça n'a pas d'importance Quand on a dix-huit ans On n'en demande pas tant Du moment qu'on s'aime, on est content Elle n'avait pas un très bon caractère Elle était jalouse et même autoritaire Pourtant, j'en étais fous Elle me plaisait beaucoup Parce que surtout Elle avait des tout petits petons, Valentine, Valentine Elle avait des tout petits tétons Que je tâtais à tâtons, Ton ton tontaine Elle avait un tout petit menton, Valentine, Valentine Outre ses petits petons ses petits tétons son petit menton Elle était frisée comme un mouton Hier, sur le boulevard, je rencontre une grosse dame Avec des grands pieds, une taille d'hippopotame Vivement elle m'saute au cou Me crie bonjour, mon loup Je lui dis pardon, mais qui êtes vous Elle sourit voyons, mais c'est moi, Valentine Devant son double menton, sa triple poitrine Je pensais, rempli d'effroi Qu'elle a changé , ma foi Dire qu'autre fois Elle avait des tout petits petons, Valentine Mais ils sont enflés à présent Valentine Elle avait des tout petits tétons des vraie p'tite pommes Non non j'aime mieux parler d'autre chose voila Elle avait elle avait un tout petit menton, avec une p'tite pincette Elle en a quatre ou cinq mentons maintenant Oh cette pauvre petite Valentine ça d'vrait pas être permis ça non C'est des trucs qui ne devarait pas être permis Non
63. Je voudrais être blanche Pour moi quel bonheur Si mes seins et mes hanches changent de couleur Les Parisiens à Juan-les-Pins me faisaient [voir] Au soleil [exposés leurs reins pour être] noir Moi pour être blanche J'allais me roulant Parmi les avalanches En haut du Mont Blanc Ce stratagème donne un petit... ??? [J'aurais l'air dans la crème d'un p'tit pruneau] Etant petite avec chagrin J'admirais dans les magasins Le teint [pale des poupees blondes] J'aurais voulu leur [être pareille] Et je disais l'air accablé Me croyant [la] seule brune au monde Au soleil c'est par l'extérieur Qu'il lance l'or Moi c'est la flamme de mon cœur qui me colore [Dites-moi, monsieur, Faut-il que je sois blanche pour vous plaire mieux?] Je voudrais être blanche
64. Y a d’la joie Y a d'la joie bonjour bonjour les hirondelles Y a d'la joie dans le ciel par dessus le toit Y a d'la joie et du soleil dans les ruelles Y a d'la joie partout y a d'la joie Tout le jour, mon cœur bat, chavire et chancelle C'est l'amour qui vient avec je ne sais quoi C'est l'amour bonjour, bonjour les demoiselles Y a d'la joie partout y a d'la joie Le gris boulanger bat la pâte à pleins bras Il fait du bon pain du pain si fin que j'ai faim On voit le facteur qui s'envole là-bas Comme un ange bleu portant ses lettres au Bon Dieu Miracle sans nom à la station Javel On voit le métro qui sort de son tunnel Grisé de ciel bleu de chansons et de fleurs Il court vers le bois, il court à toute vapeur {2e Refrain:} Y a d'la joie la tour Eiffel part en balade Comme une folle elle saute la Seine à pieds joints Puis elle dit: " Tant pis pour moi si j'suis malade J'm'ennuyais tout' seule dans mon coin" Y a d'la joie le percepteur met sa jaquette Plie boutique et dit d'un air très doux, très doux " Bien l'bonjour, pour aujourd'hui finie la quête Gardez tout Messieurs gardez tout" Mais soudain voilà je m'éveille dans mon lit Donc j'avais rêvé, oui, car le ciel est gris Il faut se lever, se laver, se vêtir Et ne plus chanter si l'on n'a plus rien à dir' Mais je crois pourtant que ce rêve a du bon Car il m'a permis de faire une chanson Chanson de printemps, chansonnette d'amour Chanson de vingt ans chanson de toujours.