1. Chapitre 24
LE BUT DE LA
PARTICULARITÉ
VII. Le lieu de
rencontre (1) 1/2
Comme il défend amèrement la
particularité qu’il veut vérité, celui qui
est attaché à ce monde ! Son souhait
est loi pour lui, et il obéit. De ce que
demande sa particularité, il ne refuse
rien. À ce qu’il aime, il ne nie rien qui
lui fasse besoin. Et tant qu’elle
l’appelle, il n’entend pas d’autre Voix.
Il n’y a pas d’effort trop grand, pas de
coût trop élevé, pas de prix trop cher
pour sauver sa particularité du
moindre affront, de la plus petite
attaque, du murmure d’un doute, d’un
soupçon de menace ou de quoi que ce
soit d’autre que la plus profonde
révérence.
2. Chapitre 24
LE BUT DE LA
PARTICULARITÉ
VII. Le lieu de
rencontre (2) 2/2
Cela est ton fils, aimé de toi comme
tu l’es de ton Père. Or il se tient à la
place de tes créations, qui sont ton
fils, afin que tu partages la Paternité
de Dieu, et non la Lui arraches. Quel
est ce fils que tu as fait pour qu’il
soit ta force? Quel est cet enfant de
la terre à qui un tel amour est
prodigué? Quelle est cette parodie
de la création de Dieu qui prend la
place des tiennes? Et où sont-elles,
maintenant que l’hôte de Dieu a
trouvé un autre fils qu’il leur
préfère?
3. Chapitre 24
LE BUT DE LA
PARTICULARITÉ
VII. Le lieu de
rencontre (3)
La mémoire de Dieu ne brille pas seule. Ce
qui est au-dedans de ton frère contient
encore toute la création, tout ce qui est
créé et tout ce qui crée, tout ce qui est né
et pas encore né, ce qui est encore dans le
futur ou apparemment passé. Ce qui est
en lui est inchangeable, et ton
inchangeabilité est reconnue par la re-
connaissance de la sienne. La sainteté en
toi lui appartient. Et par le fait que tu la
vois en lui, elle te revient. Tout l’hommage
que tu as rendu à la particularité lui
appartient, et ainsi te revient. Tout l’amour
et tout le soin, la solide protection, la
pensée de jour et de nuit, la profonde
sollicitude, la conviction puissante que cela
est toi, lui appartiennent. De tout ce que
tu as donné à la particularité, il n’est rien
qui ne lui soit dû. Et de tout ce qui lui est
dû, il n’est rien qui ne te soit dû.
4. Chapitre 24
LE BUT DE LA
PARTICULARITÉ
VII. Le lieu de
rencontre (4)
Comment peux-tu connaître ta
valeur tant que c’est plutôt la
particularité qui te réclame?
Comment peux-tu manquer de la
connaître dans la sainteté de ton
frère? Ne cherche pas à faire de ta
particularité la vérité, car si elle
l’était tu serais certes perdu. Sois
reconnaissant, plutôt, qu’il te soit
donné de voir la sainteté de ton
frère parce qu’elle est la vérité. Et ce
qui est vrai en lui doit être aussi vrai
en toi.
5. Chapitre 24
LE BUT DE LA
PARTICULARITÉ
VII. Le lieu de
rencontre (5)
Demande-toi ceci : Peux-tu, toi, protéger
l’esprit? Le corps, oui, un peu; non du
temps, mais temporairement. Et autant tu
penses sauver, tu blesses. Pour quoi
voudrais-tu le sauver? Car dans ce choix
résident à la fois son bien et son mal-être.
Sauve-le pour l’apparat, comme appât
pour attraper un autre poisson, pour loger
ta particularité dans un plus grand chic, ou
pour tisser un cadre de beauté autour de
ta haine, et tu le condamnes à la
putréfaction et à la mort. Et si tu vois ce
but dans celui de ton frère, telle est ta
condamnation du tien. Tisse donc, plutôt,
un cadre de sainteté autour de ton frère,
afin que la vérité luise sur lui et te mette à
l’abri de la putréfaction.
6. Chapitre 24
LE BUT DE LA
PARTICULARITÉ
VII. Le lieu de
rencontre (6)
Le Père sauvegarde ce qu’il a créé. Tu ne
peux pas y toucher avec les idées fausses
que tu as faites, parce que cela n’a pas été
créé par toi. Ne laisse pas tes sottes
chimères t’effrayer. Ce qui est immortel ne
peut pas être attaqué; ce qui n’est que
temporel n’a pas d’effet. Seul le but que tu
y vois a une signification, et si celui-ci est
vrai, alors sa sécurité repose en sûreté.
Sinon, cela n’a pas de but et n’est le moyen
pour rien. Tout ce qui est perçu comme
moyen pour la vérité en partage la sainteté
et repose dans la lumière aussi sûrement
qu’elle-même. Et cette lumière ne
s’éteindra pas non plus quand cela a
disparu. Son saint but lui a donné
l’immortalité, allumant une autre lumière
au Ciel, où tes créations reconnaissent un
don de toi, signe que tu ne les as pas
oubliées.
7. Chapitre 24
LE BUT DE LA
PARTICULARITÉ
VII. Le lieu de
rencontre (7)
Le test de tout sur terre est simplement
ceci : «À quoi cela sert-il?» La réponse en
fait ce que c’est pour toi. Cela n’a pas de
signification de lui-même, mais tu peux lui
donner réalité selon le but que tu sers. Ici
tu n’es qu’un moyen, avec cela. Dieu est un
Moyen aussi bien qu’une Fin. Au Ciel,
moyen et fin sont un, et un avec Lui. Tel est
l’état de la véritable création, qui ne se
trouve point dans le temps mais dans
l’éternité. Cela n’est descriptible à
personne ici. Et il n’y a aucune façon
d’apprendre ce que cette condition
signifie. Pas avant que tu n’ailles passé
l’apprentissage jusqu’au Donné; pas avant
que tu ne fasses à nouveau une sainte
demeure pour tes créations, ce n’est
compris.
8. Chapitre 24
LE BUT DE LA
PARTICULARITÉ
VII. Le lieu de
rencontre (8)
Un co-créateur avec le Père doit avoir
un Fils. Or ce Fils doit avoir été créé
comme Lui-même. Un être parfait, qui
englobe tout et que tout englobe, à
qui il n’y a rien à ajouter et rien n’est
pris; qui n’est pas né de taille, ni de
lieu ni de temps, ni tenu à aucune
sorte de limites ou d’incertitudes. Ici
moyen et fin s’unissent pour ne faire
qu’un, et cet un n’a pas du tout de fin.
Tout cela est vrai, et pourtant cela n’a
aucune signification pour quiconque
garde encore en sa mémoire une seule
leçon inapprise, une seule pensée au
but encore incertain, ou un seul
souhait dont la visée est divisée.
9. Chapitre 24
LE BUT DE LA
PARTICULARITÉ
VII. Le lieu de
rencontre (9)
Ce cours ne fait aucune tentative pour
enseigner ce qui ne peut pas s’apprendre
facilement. Sa portée ne dépasse pas la
tienne, sauf pour dire que ce qui est à toi
viendra à toi lorsque tu seras prêt. Ici, les
moyens et le but sont séparés parce que c’est
ainsi qu’ils ont été faits et ainsi qu’ils sont
perçus. Par conséquent nous nous en
occupons comme s’ils l’étaient. Il est essentiel
de garder à l’esprit que toute perception est
encore sens dessus dessous jusqu’à ce que
son but ait été compris. La perception ne
semble pas être un moyen. Et c’est cela qui
fait qu’il est difficile de saisir toute la mesure
dans laquelle elle doit dépendre de ce à quoi
tu vois qu’elle sert. La perception semble
t’enseigner ce que tu vois. Or elle ne fait que
témoigner de ce que tu as enseigné. C’est
l’image extérieure d’un souhait; une image
que tu voulais vraie.
10. Chapitre 24
LE BUT DE LA
PARTICULARITÉ
VII. Le lieu de
rencontre (10)
Regarde-toi et tu verras un corps.
Regarde ce corps dans une lumière
différente et il paraît différent. Et sans
lumière, il semble qu’il ait disparu. Or
tu es rassuré sur sa présence parce
que tu peux encore le toucher avec tes
mains et l’entendre bouger. Voici une
image dont tu veux qu’elle soit toi.
C’est le moyen pour réaliser ton
souhait. Elle te donne les yeux avec
lesquels tu la regardes, les mains qui
la touchent et les oreilles avec
lesquelles tu écoutes les sons qu’elle
fait. Elle te prouve sa propre réalité.
11. Chapitre 24
LE BUT DE LA
PARTICULARITÉ
VII. Le lieu de
rencontre (11)
Ainsi le corps est fait théorie de toi-même,
sans preuve prévue au-delà de lui-même
et sans évasion en vue. Son cours est sûr,
quand il est vu par ses propres yeux. Il
croît et se flétrit, s’épanouit et meurt. Et tu
ne peux pas te concevoir à part de lui. Tu
l’étiquettes comme pécheur et tu hais ses
actions, le jugeant mauvais. Or ta
particularité murmure : «Voici mon fils
bien-aimé, qui a toute ma faveur.» Ainsi le
«fils» devient le moyen qui sert le but de
son «père». Pas identique, pas même
semblable, mais quand même un moyen
d’offrir au «père» ce qu’il veut. Tel est le
simulacre de la Création de Dieu. Car de
même que la création de Son Fils Lui
donnait de la joie, témoignait de Son
Amour et partageait Son but, de même le
corps témoigne de l’idée qui l’a fait et
parle pour sa réalité et sa vérité.
12. Chapitre 24
LE BUT DE LA
PARTICULARITÉ
VII. Le lieu de
rencontre (12)
Ainsi deux fils sont faits, et les deux semblent
parcourir cette terre sans un lieu de rencontre
et sans réunion. L’un, tu le perçois à l’extérieur
de toi, ton propre fils bien-aimé. L’autre
repose au-dedans, le Fils de son Père, au-
dedans de ton frère comme il est en toi. Leur
différence ne réside pas dans ce qu’ils ont l’air,
ni où ils vont ni même ce qu’ils font. Ils ont un
but différent. C’est cela qui les joint à leurs
semblables et sépare chacun de tous les
aspects ayant un but différent. Le Fils de Dieu
conserve la Volonté de son Père. Le fils de
l’homme perçoit une volonté étrangère et
souhaite qu’il en soit ainsi. Ainsi sa perception
sert son souhait en lui donnant les apparences
de la vérité. Or la perception peut servir un
autre but. Elle n’est liée à la particularité que
par ton choix. Et il t’est donné de faire un
choix différent et d’utiliser la perception pour
un but différent. Et ce que tu vois servira bien
ce but et te prouvera sa propre réalité.