1. Blanc-Barça, le rendez-vous manqué
Face à Barcelone, Laurent Blanc va retrouver une vieille connaissance. Ancien joueur du club
catalan, le coach du PSG a côtoyé les plus grands le temps d’une saison. Pas assez pour marquer
l’histoire blaugrana.
38 matches, un but, une coupe mulet et quelques tacles. Laurent Blanc n’a pas laissé un souvenir
impérissable en Catalogne. Fort d’une saison remarquée avec l’AJ Auxerre ponctuée par un
doublé coupe/championnat, le libéro débarque au FC Barcelone. On est à l’été 1996, le Français
attire les convoitises des clubs européens, après un Euro convaincant (Deux buts encaissés,
élimination en demi-finale). Johan Cruyff alors maître à penser de la maison catalane vient
chercher le Président. Jusque-là tout va bien, sauf que le Néerlandais est remercié le jour de la
signature du tricolore. Un coup du sort qui pèsera de tout son poids sur la saison. Entre blessures
et choix du coach Bobby Robson, Laurent Blanc n’a pas le temps de jeu escompté. Ni l’impact
suffisant à un an de la Coupe du monde en France. Les Catalans remportent une Coupe
d’Espagne et une Coupe des coupes face au PSG, mais le Français n’est pas présent lors des deux
finales.
J’ai été fier de porter les couleurs de Barcelone
— Laurent Blanc
A 30 ans et une expérience déjà ratée à Naples (1991/92), le coach du PSG ne se pose pas des
questions et revient en France, à Marseille. Un aveu d’échec qui ne transpire pas dans les propos
de l’entraîneur parisien : «Jouer contre eux me fait plaisir. Même si ça a été un an seulement, j'ai
été fier de porter ces couleurs-là. Barcelone a toujours été une de mes équipes favorites par son
style de jeu. Ils ont dominé le foot européen avec du jeu et des buts. Ca me plait.»
Le discours contraste avec la réalité de l’époque. Côtoyer des joueurs comme Ronaldo,
Stoichkov, Figo ou encore Guardiola peut tout faire oublier. Actuel entraîneur de Barcelone, Luis
Enrique garde un bon souvenir de son ancien coéquipier cette année-là : «Je me souviens de lui
comme d’un joueur de très haut niveau. Nous étions proches malgré la barrière de la langue. Il y
avait un bon feeling. Comme entraîneur il a ensuite montré qu’il était qualifié.»
Victime de la concurrence
Élégant, propre dans la relance, toujours la tête haute, Laurent Blanc correspondait au style
Barça prôné par Cruyff. Il s’est heurté au projet de Bobby Robson et à la concurrence en défense
(Miguel Angel Nadal, Abelardo, Fernando Couto et Gheorge Popescu). L’ironie de l’histoire a
voulu que l’on reparle de ce rendez-vous manqué. Par la suite le Président s’est bien rattrapé
avec la Coupe du monde et une cote de popularité énorme en France.
Il pourra aussi se consoler en voyant la liste des Français en échec à Barcelone. Dugarry,
Christanval, Déhu, Dutruel ou Petit ont eux aussi tenté leur chance sans succès. 17 ans après,
Laurent Blanc aura cet épisode dans un coin de sa tête au moment d’entrer sur la pelouse du Parc
des Princes. Même s’il considère ses adversaires «presque comme ses maîtres», l’ancien
2. sélectionneur de l’équipe de France pense avant tout à la victoire «J’apprécie beaucoup
Barcelone mais ce soir je dois préparer une équipe pour les battre. Il faut être persuadé qu’on
peut le faire.»