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Lettre à tous les résignés et indignés
                         qui veulent des solutions
          ___________________________________________________________



Madame, Monsieur, Chers Compatriotes,

Au moment où la voracité financière sans limite et la mauvaise gouvernance aggravent les
souffrances, ici et dans le monde, la France attend le changement à gauche. Elle nous appelle.
Nous devons répondre, courageux, déterminés, audacieux.
La parole vous est aujourd’hui donnée dans le cadre de ces primaires citoyennes. Eminente
responsabilité car c’est vous qui, par votre vote, allez décider du souffle démocratique qui
permettra la victoire, de 2012, et de la nouvelle espérance.
Oui ou non, voulons-nous, ensemble, écrire une nouvelle page de notre histoire, vibrante et
populaire ?
Oui ou non, notre pays va-t-il s’ouvrir à toutes les forces de la créativité et renouer avec le
meilleur de son histoire ?
Oui ou non, le peuple que j’ai vu tellement présent et attentif au cours de ces années va-t-il
venir vers nous car nous aurons su lui redonner l’espoir ?
Notre avenir est à portée de main. A nous de le saisir. Nous avons les talents individuels. A
nous de mettre en oeuvre le talent collectif.
Je veux allier une nouvelle génération d’hommes et de femmes, de toutes origines, de tous les
territoires, aux générations politiques expérimentées.
A nous d’accueillir toutes celles et tous ceux qui veulent combattre les dégâts que nous
subissons et construire un autre futur.
Les Français nous attendent. La force d’être nous-mêmes et celle de changer dépendront de
l’élan que, par votre vote, chacune et chacun d’entre vous nous donneront les 9 et 16 octobre
prochains.
Donnez cette force et cette légitimité pour que les talents de tous les Français se rassemblent,
pour aider notre pays à se sentir mieux, beaucoup mieux.
Je vous appelle toutes et tous à venir voter. Car aujourd’hui, c’est vous qui détenez les clés de
notre avenir commun, et donc de celui de millions de citoyens qui attendent que ça change,
parfois désespérément, sans plus y croire, résignés ou indignés.
Alors, allons-y. Nous pouvons le faire. Nous devons le faire. Nous sommes les forces
citoyennes.
Je vous invite à donner le meilleur de nous-mêmes pour la France.
Voici le chemin que je vous propose. Il est né de trente années de vie politique – 1981-2011 –,
de l’expérience de la campagne présidentielle de 2007 et, depuis, d’un travail collectif très
important, de nombreux échanges internationaux, d’universités populaires participatives avec
les meilleurs experts du moment, de déplacements de terrain dans toute la France et des
enseignements du laboratoire régional.


Non au désenchantement, il y a des solutions

Je m’adresse à vous, à tous ceux qui sont résignés et aussi à vous qui ne vous reconnaissez pas
dans cet adjectif parce que vous êtes indignés. Ceux qui sont dominés se résignent


                                                                                              1
facilement, et je veux que vous ne soyez ni dominés, ni résignés car il y a des solutions. Ne
soyez pas désenchantés même si, hélas, vous avez, nous avons, beaucoup de raisons de l’être.
Que les résignés relèvent la tête et que les indignés ne se découragent pas et qu’ils se
mobilisent, se mettent en mouvement pour sortir notre pays de la très grave situation dans
laquelle une droite sectaire l’a plongé par une mauvaise politique et une mauvaise
gouvernance.
Dès ma première campagne législative en 1988 dans les Deux-Sèvres, à la question qui
m’était posée de savoir pourquoi, venant d’une famille plutôt à droite, je m’étais engagée à
gauche, je répondais inlassablement : « Parce que j’ai gardé intacte ma capacité d’indignation
», celle qui m’a permis de ne pas rester assignée à la place que l’on pensait être la mienne !
J’ai dû résister. «Gardez-la, cette capacité d’indignation, m’avait dit un jour François
Mitterrand. C’est elle qui donne la force d’avancer et de servir la France et les Français quand
le confort de l’inaction gagne si facilement. »
C’est ce qui a permis que je prenne ma vie en main pour décider de ce que je voulais en faire.
Je voudrais qu’il soit donné à chacun de prendre sa vie en main. Ne pas subir, ne plus subir.
Il me paraît évident que la plus grande injustice, aujourd’hui, se situe entre ceux qui subissent
leur vie (un travail qui ne paie pas suffisamment, un chômage qui menace, un logement que
l’on ne peut pas quitter, une école pour ses enfants que l’on ne peut pas choisir…)
et ceux qui ont les moyens de leur liberté. Et qui sont de moins en moins nombreux. Quelle
liberté pour les quinze millions de personnes qui bouclent leurs fins de mois à cinquante
euros près ? Quelle liberté pour les catégories moyennes déclassées qui voient les espoirs de
promotion de leurs enfants amoindris pour ne pas dire bouchés ?
La réponse, ce n’est plus l’assistanat, c’est la responsabilité individuelle, le pouvoir de
conduire sa vie, de faire ses propres choix, donc de répondre de ses actes. Pour que cette
possibilité ne reste pas le privilège de quelques-uns – ceux qui ont la sécurité financière, ceux
qui ont les relations –, mais devienne le droit effectif de tous, même de ceux qui ont un
accident de parcours, il faut lier solidement la responsabilité personnelle et les solidarités
collectives. Il faut des filets de sécurité qui permettent de garder ou de reprendre le contrôle
de sa vie.
La responsabilité sans la solidarité, c’est la société du chacun pour soi, c’est la loi du plus fort,
du plus       riche ; c’est cette idéologie qui veut que les pauvres soient coupables de leur
pauvreté, et qui se désintéresse des conditions qui permettent à chacun d’être vraiment
responsable de lui-même. Et la solidarité sans la responsabilité, c’est l’assistanat, c’est-à-dire
une façon d’aider qui ne permet pas de maîtriser le cours de sa vie mais, au contraire, introduit
la dépendance et la passivité. Il faut arrimer solidement l’une à l’autre, la responsabilité
individuelle et la solidarité équitable qui sont aujourd’hui très affaiblies voire détruites.
C’est le sens que revêt à mes yeux le beau combat républicain qui doit rendre aux Français, en
2012, tout simplement le droit à l’espérance d’une vie meilleure.
A vous, résignés et indignés qui êtes inquiets et même angoissés, souvent pour vous et
toujours pour vos enfants.
A vous, résignés et indignés, révoltés par trop d’injustices, par trop d’inégalités qui se
creusent chaque jour davantage entre les gagnants et les perdants – de plus en plus nombreux
– du système actuel.
A vous qui n’en pouvez plus.
A vous qui pouvez un peu ou beaucoup, mais qui vous sentez bridés dans une France
désenchantée où l’on ne sait plus de quoi demain sera fait.
A vous qui ne reconnaissez plus la France telle que vous l’aimiez.
A vous qui ne croyez plus à l’efficacité de l’action politique au point de croire que le pays est
définitivement vaincu par un pouvoir assujetti à la globalisation financière, qui appelle une
moralisation et les règles d’un ordre international juste, toujours promis et jamais réalisé.


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Oui, c’est à vous que je m’adresse, vous qui avez perdu et qui avez peur de perdre encore.
Vous me l’avez dit partout où je suis allée depuis quatre ans, dans de nombreux départements
de France, lors de ces multiples déplacements, rencontres, dialogues à travers tout le pays :
« On nous a tout pris. »
« On nous a pris nos retraites. »
« On nous a pris notre dignité au travail. »
« On nous a pris la sécurité. »
« On nous a pris notre système de santé, et même notre école. Et ces inégalités criantes, la
corruption, la montée des violences, tout cela n’est plus possible. Ce n’est pas nous. »
Eh bien, moi je veux vous rendre tout cela. C’est la raison de mon engagement pour vous et
avec vous. Je veux une France qui protège et qui avance.
Il faudra construire notre avenir commun et rendre à chacun l’espoir afin que, pour nos
enfants, demain soit meilleur qu’aujourd’hui et que l’ascenseur social redémarre pour tous
ceux qui font des efforts, qui veulent travailler, qui veulent créer, qui veulent entreprendre,
mais qui sont arrêtés par tant de barrières.
Pour que la situation de nos enfants soit égale ou meilleure que la nôtre tout simplement.
C’est ce que l’on appelle le progrès social. Et l’Etat-providence est celui qui permet la prise
de responsabilité individuelle.
C’est le vrai sens de notre histoire, histoire que je veux écrire avec vous.
Qui ne voit pas que notre Etat-providence a été tellement démoli que les acquis de la
Résistance devront être reconstruits ?
Je pense en particulier à la Sécurité sociale, aux retraites, à la santé, à la dignité au travail, à la
liberté des médias qu’il faudra rendre indépendants du pouvoir de l’argent, comme le
proclamait le Conseil national de la Résistance.
Pourquoi la droite qui nous gouverne a-t-elle oublié les leçons de l’après-guerre et la
conception désintéressée de la politique qu’avait le général de Gaulle, auquel elle se réfère en
ignorant sa pensée. « Il faut compenser les ferments de divisions sous peine de danger mortel»
disait-il, ou encore : « Il faut viser haut et se tenir droit. » On en est loin.
Ce n’est pas parce que la droite qui nous gouverne a abandonné cette référence que la gauche
doit rougir d’être fidèle à sa mission en reprenant le drapeau « de cet acte d’énergie, de cet
acte de foi qui conditionne la résurrection de la France ». « La France est malade, il faut que
la guérison soit à son oeuvre », écrivait encore le général de Gaulle. Jamais ces mots, écrits
dans une autre période n’ont été aussi criants de vérité. Eh bien, puisqu’une partie de la droite
affairiste les a laissé tomber, n’hésitons pas à les porter. Et un jour prochain, tous les
républicains humanistes convergeront vers la gauche unie et les écologistes pour accomplir le
changement.
J’ai bien entendu, et vous aussi. Souvenez-vous de cette phrase : « Désormais, quand il y a
une grève en France plus personne ne s’en aperçoit », déclamait avec arrogance l’actuel
président de la République. J’ai donc bien entendu et vous aussi, le mépris à l’égard de tous
ceux qui sont obstinément descendus dans la rue pour défendre les acquis sociaux et la valeur
travail, sa juste reconnaissance par les salaires et par des retraites qui permettent de vivre et
pas seulement de survivre. Et les luttes sociales des ouvriers qui se battent contre les
délocalisations financières, et les parents d’élèves qui se mobilisent pour maintenir les écoles
de leurs enfants. Que les combats de ces indignés se transforment, en 2012, en énergie
positive pour remettre en mouvement notre pays et inventer l’avenir ! La France a besoin de
vous, indignés et résignés, pour se transformer.
La gauche a pour mission de défendre la Sécurité sociale, l’œuvre de ceux qui, en regroupant
toutes leurs forces en mars 1944, ont permis à la France de retrouver son équilibre moral et
social dans le programme du Conseil national de la Résistance magnifiquement intitulé « Les
jours heureux ». C’est ce que je veux faire avec vous.


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La gauche a pour mission de redonner au monde l’image de sa grandeur et la preuve de son
unité. C’est ce que je veux faire avec vous.
Pour toutes ces raisons, je propose aux Français de construire un ordre social juste, appuyé sur
la force citoyenne de chacun d’entre vous, de chacun d’entre nous.
Je m’y suis préparée et j’y suis prête.
J’ai l’expérience des grandeurs et de la dureté d’une campagne présidentielle, de ce moment
majeur de la vie politique du pays.
L’élan populaire de 2007 exige de moi un devoir de fidélité. Tout en restant à l’écoute des
Français pour agir juste, j’ai gagné en force, en détermination, en solidité. Je suis le pilier sur
lequel les Français pourront s’appuyer dans la période difficile que nous traversons.
Les rudesses et même les chocs qu’il faut savoir endurer, je les ai vécus sans copier les
méthodes qui dégradent le débat politique.
Jamais je n’ai manqué à ce devoir de dignité, de tenue et d’exemplarité, que les citoyens sont
en droit d’attendre.
J’ai beaucoup réfléchi à ce qui nous a manqué alors pour l’emporter et à la part d’erreurs qui
m’incombe.
Oui, j’ai compris aussi mes erreurs, et je n’ai plus à m’appesantir sur celles des autres. J’ai
appris que je n’ai pas toujours su me faire comprendre parce que, faute de temps, je donnais
l’impression d’improviser. Depuis, j’ai approfondi et même expérimenté des solutions.
J’ai compris que le rassemblement des socialistes devait se construire, qu’il n’était pas
automatique comme je l’imaginais dans le feu de mon action difficile tournée vers notre
adversaire commun. On gagne ensemble ou on perd ensemble. Et celle qui gagne doit prendre
le temps de tendre une main amicale à tous les autres. Les Français le veulent, ce changement,
et l’exigent, cette unité. Rien ne doit étouffer un débat d’idées et de propositions de haute
tenue qui leur donnera la liberté de choisir dans le cadre des primaires citoyennes.
L’union est un combat, je ne l’oublierai pas.
J’ai fait l’erreur aussi de subir, sans riposter, des procès en incompétence de la part de
personnes qui n’avaient pas le dixième de mon expérience, de mon honnêteté et de mon
efficacité, ni de celles des équipes qui m’entourent. C’est fini, je ne me laisserai plus ni
dénigrer, ni mépriser, ni rabaisser.
Je voudrais dire aussi, aux milliers, aux dizaines de milliers de militants, hommes et femmes
de tous âges et de toutes conditions, qui pleuraient le soir de la défaite, que lorsqu’il m’ont
vue les saluer, souriante, sur le toit de la Rue de Solferino, noire de monde, et qu’ils ont crié
longuement, très longuement, « Merci, Ségolène », que ce sourire signifiait « Appuyez-vous
sur moi, je suis là, je ne vous abandonnerai pas. » Ce sourire était ma cuirasse, celle de mon
courage et de ma persévérance, contre vents et marée.
Je sais désormais que c’est dans les moments difficiles que l’on doit faire preuve de la plus
grande force morale. C’est le peuple français tout entier qui devra se projeter dans cette
grande force morale, telle est ma conviction.
« La victoire, disait François Mitterrand, vous ne la rencontrerez que si vous la forcez. C’est
une affaire de volonté, de continuité et de clarté d’esprit dans la fidélité aux engagements. La
chance, c’est vous qui la forgerez de vos mains. » C’est cette chance que la France doit saisir
de toutes ses forces en 2012 et chacun d’entre nous doit la forger de ses mains et avec son
intelligence.
Indignés et résignés, vous pensez que vous n’en êtes pas capables, ou que c’est trop tard pour
stopper ce déclin inadmissible et se relever. Moi, je vous dis que vous en êtes capables et que
ce n’est pas trop tard. Nous allons le faire.
Aux résignés, j’affirme que je fais tout pour être leur voix, « la voix des sans-voix », comme
ils l’ont vu et entendu.




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Aux indignés, je dis que des solutions existent qui permettront de sortir de l’indignation pour
entrer dans l’action.


                         1/ Un projet pour la France :
                      des solutions pour une vie meilleure

Animée par la morale de l’action, sans sectarisme, pour un socialisme qui marche et qui
obtient des résultats, je souhaite que nous agissions ensemble. J’entends trop souvent dire
qu’il n’y a plus rien à faire, que l’on n’aurait plus qu’à subir, à se replier sur soi, à se méfier
du voisin ou à le jalouser ; et que, pour lutter contre la dette et les déficits, il serait
indispensable d’augmenter les impôts ou de casser les services publics.
Moi, je vous assure que l’on peut agir efficacement et rapidement, que nous avons des marges
de manœuvre pour changer concrètement la vie quotidienne dès 2012 et que l’on peut lutter
contre la dette et les déficits sans faire payer toujours les mêmes.
J’ai souvent parlé de ce que nous faisons dans la région que je préside, trop diront certains.
D’autres me font observer que la région ce n’est pas la nation. Moi, je tiens bon car c’est
l’honnêteté de la politique par la preuve. Une chose est sûre : si l’on ne prouve pas que, là où
l’on a des responsabilités, on est capable de transformer hardiment (et ardemment), alors c’est
une évidence que l’inertie l’emportera. Et l’inertie, c’est le plus grand danger pour les
Français, mais aussi pour le monde.
Quelle plus belle preuve que de pouvoir rendre des comptes sur la façon dont on a exercé ses
responsabilités politiques, que d’en faire le bilan et la démonstration de l’efficacité, de la
volonté de s’engager sur un nouveau modèle de croissance économique, écologique et sociale.
Oui, c’est la politique par la preuve, celle qui garantit vraiment que je serai la présidente des
solutions. Je pourrais prendre de nombreux exemples de mes actions ministérielles, concrètes
et efficaces. Je m’en tiendrai ici aux exemples récents de mises en pratique, difficiles mais
efficaces, de ce pouvoir d’impulsion et de cette volonté de transformation qui sera demain
celle de l’Etat, en rassemblant les forces vives, entreprises, associations, élus de toutes
tendances, organisations de salariés et de professions libérales, autour de plusieurs objectifs
clairs.

Voici donc quelques exemples, crédibles et reconnus du laboratoire régional :

Premier exemple : nous tenons le cap de la conversion écologique de l’économie par la
croissance verte. La région Poitou-Charentes est devenue la première région écologique
d’Europe avec un plan sur l’énergie solaire et les énergies renouvelables unique dans son
ampleur, cité comme référence lors du sommet de Copenhague. Cette mutation nécessaire,
loin d’être une contrainte, est une chance de développer de nouvelles filières industrielles, de
créer de nouvelles richesses, de nouveaux emplois.
Demain en 2012, conformément à cet effort couronné de succès, je veux faire de la France la
première puissance industrielle écologique d’Europe, rattraper notre retard, reconquérir les
emplois industriels, faire que nous soyons le pays le plus en avance sur les mutations
énergétiques, les économies d’énergie, les énergies renouvelables, l’éco-construction, la
préparation de l’après-pétrole et la sortie de la dépendance au nucléaire qui appellent la
création de nombreuses activités.
Nous y mettrons tous les moyens nécessaires car c’est de là que viendra la nouvelle croissance
et, par conséquent, la lutte contre la dette, le déficit public et le chômage.



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Deuxième exemple : la région Poitou-Charentes est la seule collectivité publique en France à
être entrée dans le capital d’une entreprise industrielle stratégique, Mia Electric, à hauteur de
30 %, pour accompagner la mutation écologique de l’entreprise Heuliez, sauver les emplois et
produire une voiture électrique. De trente emplois l’entreprise est passée à trois cents à la fin
de cette année. Donc, ça marche.
Et demain, conformément à cet effort couronné de succès, toutes les régions seront autorisées
à défendre leurs industries, et l’Etat n’hésitera plus à entrer dans le capital des banques qu’il
renfloue et des entreprises stratégiques qu’il soutient, au lieu de laisser partir ses industries.

Troisième exemple : nous avons mis en place de nouveaux outils financiers de proximité,
préfigurant la banque publique d’investissement prévue dans le projet des socialistes sur ma
proposition, pour soutenir les PME, les artisans, les commerçants qui sont, aujourd’hui, bridés
par manque de crédits. Je leur demanderai, en contrepartie de cette aide, de prendre des jeunes
en alternance, et des seniors en tutorat, car c’est ce réseau d’entrepreneurs qui est le plus
créateur d’emplois.

Quatrième exemple : nous sommes la première région pour la création de nouvelles
entreprises dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, et nous proposons
systématiquement, chaque fois qu’une entreprise est en difficulté ou risque de délocaliser, un
soutien aux salariés pour qu’ils examinent un projet de reprise en coopérative. Et cela
fonctionne, même si c’est parfois difficile. Je pense à ces ouvrières du textile, Chizé
Confection et Couture Venise verte, qui ont repris leur entreprise à quelques-unes et qui,
aujourd’hui, ont réussi, et manquent même de main-d’œuvre qualifiée !
Cet engagement social-écologique – qui implique une autre vision de l’économie – autour de
projets forts a été réalisé depuis 2004 sans augmenter les impôts : afin de défendre le pouvoir
d’achat des habitants en optimisant la dépense publique, car tout euro dépensé doit être un
euro utile. Je ne veux pas que « socialisme » rime avec « plus d’impôts ». La preuve qu’il est
possible de faire autrement, en dépensant mieux sans dépenser plus. Tout cela a été accompli
grâce au travail d’une majorité régionale unie mais aussi à l’opposition qui soutient souvent
mes initiatives, et surtout grâce aux forces vives du territoire, en particulier le tissu des PME,
industrielles, commerciales, artisanales, ainsi qu’aux réseaux associatifs, organisations de
salariés et élus de terrain.

Cinquième exemple : le Pacte pour l’emploi des jeunes expérimenté en région deviendra
demain une grande cause nationale, afin que tout le pays se mobilise pour en finir avec ce
fléau de l’inactivité des jeunes, principal souci pour les parents et les grands-parents qui
savent que l’oisiveté ne mène à rien de bon.
Je veux que tous les jeunes aient une bonne raison de se lever le matin, soit pour un emploi,
soit pour un apprentissage, soit pour une formation en alternance, soit pour un service civique,
soit pour un engagement première chance1.

Chacun aura compris que si la puissance de l’Etat, au lieu de l’inertie actuelle, vient aider
toutes les initiatives locales, alors nous gagnerons ce combat crucial contre le chômage et
l’inactivité des jeunes. Toutes les régions de France sont engagées dans ce combat. Avec moi,
elles auront en plus le soutien de l’Etat et la dynamique nationale. Et les énergies s’ajouteront
au lieu de se soustraire.
Mais nous savons que la situation budgétaire et financière de la France est très difficile. Des
efforts seront à fournir. Tous ceux qui vous disent que tout va bien pour être réélus vous
mentent.




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Seulement, les efforts ne seront acceptés que s’ils sont équitablement répartis, ce qui est loin
d’être le cas aujourd’hui.
C’est la condition impérative de la reconquête d’une cohésion sociale gravement dégradée et
sans laquelle il n’y a pas de relèvement possible.
Je veux donc vous apporter la garantie d’une action équitable.
Oui, je veux être une présidente équitable pour construire avec tous les Français un nouvel
ordre social juste. C’est pourquoi vous, les résignés, les indignés, vous pouvez vous mobiliser
pour que ça change, et vous pouvez croire à nouveau en un avenir meilleur. C’est parce que
nous serons équitables que nous serons efficaces. Je tiendrai fermement ce cap, cette boussole
de l’équité.
Est-ce équitable que les grandes entreprises du CAC 40 paient moins de 8 % d’impôts et
parfois pas d’impôts du tout comme c’est le cas du groupe Total, en augmentant le salaire des
patrons de 25 %, tandis que les PME, les artisans, les commerçants sont imposés à plus de
30%, alors même qu’ils ont créé 80 % des emplois au cours des dernières années ? Je propose
de changer cela par une réforme juste de la fiscalité des entreprises. Et je mettrai en place un
Grenelle des PME et un « Small Business Act » à la française.
Est-ce équitable que le 1 % des Français les plus fortunés reçoivent 15 milliards de cadeaux
fiscaux tous les ans depuis dix ans ? Les socialistes proposent de changer cela par une réforme
juste du système fiscal. Dès 2012, je m’engage à ce que soient lancés les états généraux de la
fiscalité pour que chaque Français puisse adhérer au bien-fondé de la réforme qui se conclura
par un référendum.
Est-ce équitable que les niches fiscales qui profitent essentiellement aux grandes fortunes
coûtent plus de 65 milliards d’euros par an et que la droite s’en prenne aux revenus moyens et
encourage ainsi sans vergogne l’assistanat des plus riches ?
Est-ce équitable que 10 % des Français les plus fortunés possèdent plus de 60 % du
patrimoine immobilier ? Et qu’il soit de moins en moins facile pour les revenus moyens
d’accéder à la propriété ? Je propose de changer cela en permettant à chaque famille
d’accéder plus facilement à la propriété de son logement.
Est-ce équitable que les jeunes délinquants sortent de prison plus délinquants que lorsqu’ils y
sont entrés, en raison de l’état catastrophique des prisons ? Je mettrai en place l’encadrement
militaire des délinquants, afin de donner aux jeunes sans repères un métier, une autorité, une
instruction civique, en un mot la reconquête de l’estime d’eux-mêmes pour repartir sur le
bon chemin.
Est-ce équitable que certaines peines ne soient pas accomplies par les voyous et cela sous les
yeux des policiers qui les ont arrêtés et de la justice qui les a jugés ? Je veux une politique de
sécurité et de justice efficace et qui aura les moyens de fonctionner.
Est-ce équitable que certaines zones du pays soient devenus des zones de non-droit où la
police ne va plus parce que les caïds y font la loi ? Je propose que les maires aient les moyens
de donner à tous leurs habitants, en s’appuyant sur des services de l’Etat qui fonctionnent
bien, le droit fondamental à la sécurité.
Est-ce équitable que les petits paysans éleveurs aient tant de mal à vivre de leur travail alors
que les prix augmentent pour les consommateurs ? Je propose des circuits courts pour que la
juste rémunération du travail agricole permette de maintenir des campagnes vivantes.
Est-ce équitable que l’immigration clandestine soit le plus souvent le fait de trafiquants peu
scrupuleux qui espèrent ainsi une baisse des salaires ? Je propose une politique de
l’immigration, humaine mais ferme, car la crise économique ne nous permet absolument
pas d’ouvrir les frontières, mais nous impose un devoir de co-développement et de transfert de
technologie.




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Est-ce équitable que les prix flambent et que les salaires stagnent ? Je propose le blocage des
cinquante produits de première nécessité et le blocage du prix de l’énergie pour maintenir le
pouvoir d’achat des Français.
Est-ce équitable que les revenus du travail soient plus imposés que les revenus du capital ? La
réforme fiscale changera cela.
Est-ce équitable que les salaires et les retraites des femmes soient rabotés comme ils le sont
actuellement ? Le principe d’égalité devra prévaloir.
Est-ce équitable que les banques qui ont été renflouées par l’Etat n’aient aucun compte à
rendre sur les tarifications bancaires et l’endettement angoissant des ménages qui en résulte ?
Je propose que la réforme bancaire soit la première action du nouveau gouvernement.
Est-ce équitable qu’un compte excédentaire en début de mois ne soit pas rémunéré et qu’en
fin de mois, pour le moindre découvert, des pénalités et des crédits revolving plongent des
familles et les retraités dans la précarité ? Je propose que des règles bancaires protègent les
usagers.
Est-ce équitable que les bas salaires soient aussi bas qu’ils sont à peine supérieurs aux minima
sociaux ? Je propose une conférence salariale qui s’attachera à une plus juste répartition des
résultats des entreprises qui marchent.
Est-ce équitable que l’égalité des chances à l’école recule ? Je veux changer cela, en faisant de
l’Education, encore l’Education, toujours l’Education, la grande priorité du nouveau pacte
républicain.
La liste est longue de ces injustices qui s’aggravent, et je pourrais la prolonger, alors que des
solutions existent et que les Français peuvent reprendre confiance dans l’action publique.
Ce souci d’équité, d’ordre social juste, est d’autant plus impératif que, comme vient de le
rendre public la Cour des comptes, le déficit français est deux fois plus élevé que celui de
l’Allemagne, et supérieur à celui de l’Italie où la croissance est pourtant moindre.
Le pouvoir actuel nous répondra : c’est la crise. Or celle-ci n’explique que 40 % du déficit.
C’est dire à quel point les politiques de relance économique, de soutien aux entreprises, d’une
France forte de ses talents, de sa créativité, sont d’une extrême urgence, face à la coupable
inertie de cette équipe au pouvoir à bout de souffle et qui nous gouverne si mal.
A quel point aussi le nouvel horizon de la croissance verte et de l’excellence
environnementale, de l’investissement dans l’enseignement supérieur et la recherche, doit
nous permettre de repartir de l’avant, en nous appuyant sur la réforme des financements
bancaires.
A quel point aussi ce n’est pas le moment de faire reculer l’école, de baisser l’exigence de
formation des enseignants et de renvoyer vers Pôle Emploi le recrutement de ceux qui ont la
lourde charge de construire l’égalité des chances pour nos enfants.
On nous dit que l’éducation coûte cher ? Mais laissez-moi vous répondre que bien plus élevé
est le coût de l’ignorance, de la délinquance, de la violence, du chômage, de l’angoisse des
parents et de la perte du sens de l’effort et des principes de l’éducation civique.
Il faudra aussi d’ailleurs répondre à la crise morale par l’exemplarité du comportement des
élus qui sont là pour servir et pas pour se servir, en ayant toujours à l’esprit que la meilleure
éducation se fait par l’exemple et que l’autorité n’est légitime que lorsqu’elle s’impose les
mêmes droits et les mêmes devoirs qu’à ceux qui sont censés obéir aux règles. L’Etat
exemplaire et l’Etat impartial seront réalisés.
C’est cela la République du respect que j’ai toujours défendue et que je continuerai de
défendre car c’est elle qui permettra de gagner le combat contre toutes les formes d’injustice
et de violence.
« La France est-elle finie ? » se demande Jean-Pierre Chevènement, avec inquiétude, dans un
livre tonique qui s’indigne des errements actuels. Je pense, avec lui, que la France ne doit pas
être effacée de l’histoire. Or, c’est ce qui nous menace.


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L’actuel président de la République décide de retirer nos soldats d’Afghanistan parce que les
Américains le font ? Mais c’est la France, ne croyez-vous pas, qui aurait dû être la première à
le faire.
Le ministre des Affaires étrangères déclare qu’il va agir pour un Etat palestinien, parce que
les Américains le font ? Mais c’est la France qui aurait dû être la première à le préconiser et
qui devrait agir en ce sens. Nous aurons une politique étrangère digne de notre tradition
diplomatique à l’opposé de celle qui a conduit à l’adoubement de Bachar al- Assad,
honteusement invité dans les tribunes du 14 Juillet.
L’Europe est à reconstruire, avec un idéal et des outils économiques communs, elle doit
protéger nos salariés contre les produits venus d’ailleurs qui ne respectent pas les mêmes
normes sociales et environnementales, et se fixer comme horizon la création des « Etats-Unis
d’Europe ».
En 2012, la France va se relever, trouver en elle l’énergie vitale de réagir avec les forces
citoyennes qui vont nous animer. Voilà ce que je vous propose. Indignés et résignés, mettez-
vous en mouvement, rejoignez les forces citoyennes.
Je ne m’adresse pas seulement aux socialistes et à la gauche mais à tous ceux qui veulent que
ça change, à ceux qui se sont laissé piéger par des promesses fallacieuses. Tout était possible,
disait-il…
Oui, on a vu pendant quatre ans, que tout était possible, même le pire.
La France d’aujourd’hui, beaucoup de Français ne s’y reconnaissent plus, et si vous êtes
indignés et résignés c’est parce que vous voulez transmettre à vos enfants et à vos petits-
enfants une autre France. Et pour être utile à la construction d’une France que nous serons
fiers de remettre aux générations qui viennent, nous devrons apporter des solutions.

Il en résulte les solutions prioritaires et immédiates suivantes :

1. Faire de la France un pays d’entrepreneurs
La priorité, c’est la relance de l’activité économique et le soutien aux PME et aux
entrepreneurs.
— Création d’une Banque publique d’investissement pour les PME ;
— Participation des régions au capital des PME stratégiques ;
— Grenelle des PME (« Small Business Act ») pour donner aux PME tous les potentiels de
développement ;
— Développement de l’économie sociale et solidaire.
Et pour le pouvoir d’achat, immédiatement :
— Réforme des tarifications bancaires abusives ;
— Pacte de confiance pour l’emploi des jeunes, grande cause nationale ;
— Blocage des prix de l’énergie et de cinquante produits de première nécessité.

2. Faire de la France la première puissance écologique d’Europe
C’est notre nouvelle frontière, indiscutablement.
— Déblocage de la filière solaire et photovoltaïque grâce à la création dans les régions de
sociétés d’économie mixte ;
— Encouragement massif aux économies d’énergie, l’éco-construction et les énergies
renouvelables ;
— Consultation populaire sur la mutation énergétique et les conditions de la réduction de la
dépendance, au pétrole et au nucléaire ;
— La France, première puissance de l’agriculture durable ;
— Création de filières d’excellence dans les éco-industries.




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3. L’Education, encore l’Education, toujours l’Education
Et cela va de pair avec la formation, l’Enseignement supérieur, l’innovation : c’est le levier
majeur d’une véritable sortie de crise.
— Soutien scolaire gratuit et personnalisé donné par les étudiants ;
— Lutte contre toutes les violences scolaires ;
— Formation des enseignants et deuxième adulte dans les classes chaque fois que nécessaire.

4. Faire des banlieues une partie de la solution
Elles ne doivent plus être un problème mais une partie essentielle de la solution.
— Internats scolaires de proximité, sections sport-étude, culture-étude dans tous les collèges ;
— Micro-crédits pour la création d’activité ;
— Chantiers de jeunes dans la réhabilitation des quartiers.

5. Des solutions efficaces pour la sécurité
L’encadrement militaire éducatif des jeunes délinquants sera réalisé immédiatement.
Je serai efficace car je ne ferai pas de la sécurité un enjeu politicien.

6. Une action européenne offensive
La France mettra immédiatement sur la table de l’Europe les règles de moralisation du
système financier.
— Agence publique de notation ;
— Réforme du système bancaire pour interdire la spéculation sur la dette des Etats ;
— Rendre immédiatement publique la liste des banques et organismes qui ont spéculé sur la
dette des Etats ;
— Réglementation pour mettre les banques au service du financement de la relance
économique européenne (croissance verte notamment). C’est la finance qui doit être au
service de l’économie et de l’emploi, non l’inverse.


Les fondamentaux d’une politique alternative

Elle repose sur 3 piliers :

1. Une police judiciaire de quartier
Il faut une nouvelle doctrine d’emploi et une nouvelle stratégie territoriale pour les forces de
l’ordre, avec le déploiement d’une véritable police judiciaire de quartier.
C’est le premier changement à opérer : celui de la présence de la police sur le territoire et de
ses modes d’interventions. Contre l’économie souterraine et les zones de non-droit, il faut
déployer, partout où cela est nécessaire, une véritable police judiciaire de quartier, présente au
quotidien, disposant du panel des différents services et, en priorité, des moyens de
renseignements et d’investigation judiciaire permettant de mener les enquêtes à même de
casser l’organisation des trafics qui mettent les quartiers en coupe réglée.
Nous proposons donc un dispositif bien différent, bien plus important que celui du
saupoudrage des UTEQ ou des patrouilleurs.
Nous proposons très concrètement de redéployer plusieurs milliers de policiers sur les
territoires d’insécurité prioritaires.
Dans chaque commune où ce dispositif de police judiciaire de quartier sera mis en place, nous
proposons également de généraliser des groupes opérationnels chargés des violences urbaines
et des phénomènes de bandes, avec tous les partenaires concernés, afin d’inscrire le travail de
la police dans une stratégie territoriale globale.


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2. La sanction précoce avec l’encadrement militaire des mineurs délinquants
Deuxième changement : contre l’impunité, il faut un système de sanction précoce, permettant
de sanctionner les primo-délinquants de façon ferme, solide, avec un suivi intensif et de
réelles prises en charge alternatives à la prison, pour qu’ils ne récidivent pas.

3. La prévention précoce avec les cellules de veille éducative
Troisième changement : contre les violences juvéniles, nous proposons une grande politique
de prévention précoce, en s’inspirant de ce que fait, dans ce domaine, le Canada.
Absentéisme, décrochage scolaire, enfants à la dérive et incontrôlables, parents désemparés,
crispation des jeunes garçons sur leur identité masculine, absence de repères : voilà les
facteurs clés qui favorisent l’entrée dans une culture de la rue et de la violence. Il faut
permettre aux enseignants, lorsqu’ils constatent ces situations, de se tourner vers une équipe
pluridisciplinaire de professionnels (assistante sociale, pédopsychiatre, éducateur) qui va alors
prendre en charge le jeune, chercher à comprendre ce qui se passe dans sa famille, proposer et
mettre en oeuvre une mesure de tutorat senior (permettant à des retraités de prendre en charge
le suivi de certains enfants).




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Intro et Chapitre 1 de la "Lettre à tous les résignés et indignés qui veulent des solutions "

  • 1. Lettre à tous les résignés et indignés qui veulent des solutions ___________________________________________________________ Madame, Monsieur, Chers Compatriotes, Au moment où la voracité financière sans limite et la mauvaise gouvernance aggravent les souffrances, ici et dans le monde, la France attend le changement à gauche. Elle nous appelle. Nous devons répondre, courageux, déterminés, audacieux. La parole vous est aujourd’hui donnée dans le cadre de ces primaires citoyennes. Eminente responsabilité car c’est vous qui, par votre vote, allez décider du souffle démocratique qui permettra la victoire, de 2012, et de la nouvelle espérance. Oui ou non, voulons-nous, ensemble, écrire une nouvelle page de notre histoire, vibrante et populaire ? Oui ou non, notre pays va-t-il s’ouvrir à toutes les forces de la créativité et renouer avec le meilleur de son histoire ? Oui ou non, le peuple que j’ai vu tellement présent et attentif au cours de ces années va-t-il venir vers nous car nous aurons su lui redonner l’espoir ? Notre avenir est à portée de main. A nous de le saisir. Nous avons les talents individuels. A nous de mettre en oeuvre le talent collectif. Je veux allier une nouvelle génération d’hommes et de femmes, de toutes origines, de tous les territoires, aux générations politiques expérimentées. A nous d’accueillir toutes celles et tous ceux qui veulent combattre les dégâts que nous subissons et construire un autre futur. Les Français nous attendent. La force d’être nous-mêmes et celle de changer dépendront de l’élan que, par votre vote, chacune et chacun d’entre vous nous donneront les 9 et 16 octobre prochains. Donnez cette force et cette légitimité pour que les talents de tous les Français se rassemblent, pour aider notre pays à se sentir mieux, beaucoup mieux. Je vous appelle toutes et tous à venir voter. Car aujourd’hui, c’est vous qui détenez les clés de notre avenir commun, et donc de celui de millions de citoyens qui attendent que ça change, parfois désespérément, sans plus y croire, résignés ou indignés. Alors, allons-y. Nous pouvons le faire. Nous devons le faire. Nous sommes les forces citoyennes. Je vous invite à donner le meilleur de nous-mêmes pour la France. Voici le chemin que je vous propose. Il est né de trente années de vie politique – 1981-2011 –, de l’expérience de la campagne présidentielle de 2007 et, depuis, d’un travail collectif très important, de nombreux échanges internationaux, d’universités populaires participatives avec les meilleurs experts du moment, de déplacements de terrain dans toute la France et des enseignements du laboratoire régional. Non au désenchantement, il y a des solutions Je m’adresse à vous, à tous ceux qui sont résignés et aussi à vous qui ne vous reconnaissez pas dans cet adjectif parce que vous êtes indignés. Ceux qui sont dominés se résignent 1
  • 2. facilement, et je veux que vous ne soyez ni dominés, ni résignés car il y a des solutions. Ne soyez pas désenchantés même si, hélas, vous avez, nous avons, beaucoup de raisons de l’être. Que les résignés relèvent la tête et que les indignés ne se découragent pas et qu’ils se mobilisent, se mettent en mouvement pour sortir notre pays de la très grave situation dans laquelle une droite sectaire l’a plongé par une mauvaise politique et une mauvaise gouvernance. Dès ma première campagne législative en 1988 dans les Deux-Sèvres, à la question qui m’était posée de savoir pourquoi, venant d’une famille plutôt à droite, je m’étais engagée à gauche, je répondais inlassablement : « Parce que j’ai gardé intacte ma capacité d’indignation », celle qui m’a permis de ne pas rester assignée à la place que l’on pensait être la mienne ! J’ai dû résister. «Gardez-la, cette capacité d’indignation, m’avait dit un jour François Mitterrand. C’est elle qui donne la force d’avancer et de servir la France et les Français quand le confort de l’inaction gagne si facilement. » C’est ce qui a permis que je prenne ma vie en main pour décider de ce que je voulais en faire. Je voudrais qu’il soit donné à chacun de prendre sa vie en main. Ne pas subir, ne plus subir. Il me paraît évident que la plus grande injustice, aujourd’hui, se situe entre ceux qui subissent leur vie (un travail qui ne paie pas suffisamment, un chômage qui menace, un logement que l’on ne peut pas quitter, une école pour ses enfants que l’on ne peut pas choisir…) et ceux qui ont les moyens de leur liberté. Et qui sont de moins en moins nombreux. Quelle liberté pour les quinze millions de personnes qui bouclent leurs fins de mois à cinquante euros près ? Quelle liberté pour les catégories moyennes déclassées qui voient les espoirs de promotion de leurs enfants amoindris pour ne pas dire bouchés ? La réponse, ce n’est plus l’assistanat, c’est la responsabilité individuelle, le pouvoir de conduire sa vie, de faire ses propres choix, donc de répondre de ses actes. Pour que cette possibilité ne reste pas le privilège de quelques-uns – ceux qui ont la sécurité financière, ceux qui ont les relations –, mais devienne le droit effectif de tous, même de ceux qui ont un accident de parcours, il faut lier solidement la responsabilité personnelle et les solidarités collectives. Il faut des filets de sécurité qui permettent de garder ou de reprendre le contrôle de sa vie. La responsabilité sans la solidarité, c’est la société du chacun pour soi, c’est la loi du plus fort, du plus riche ; c’est cette idéologie qui veut que les pauvres soient coupables de leur pauvreté, et qui se désintéresse des conditions qui permettent à chacun d’être vraiment responsable de lui-même. Et la solidarité sans la responsabilité, c’est l’assistanat, c’est-à-dire une façon d’aider qui ne permet pas de maîtriser le cours de sa vie mais, au contraire, introduit la dépendance et la passivité. Il faut arrimer solidement l’une à l’autre, la responsabilité individuelle et la solidarité équitable qui sont aujourd’hui très affaiblies voire détruites. C’est le sens que revêt à mes yeux le beau combat républicain qui doit rendre aux Français, en 2012, tout simplement le droit à l’espérance d’une vie meilleure. A vous, résignés et indignés qui êtes inquiets et même angoissés, souvent pour vous et toujours pour vos enfants. A vous, résignés et indignés, révoltés par trop d’injustices, par trop d’inégalités qui se creusent chaque jour davantage entre les gagnants et les perdants – de plus en plus nombreux – du système actuel. A vous qui n’en pouvez plus. A vous qui pouvez un peu ou beaucoup, mais qui vous sentez bridés dans une France désenchantée où l’on ne sait plus de quoi demain sera fait. A vous qui ne reconnaissez plus la France telle que vous l’aimiez. A vous qui ne croyez plus à l’efficacité de l’action politique au point de croire que le pays est définitivement vaincu par un pouvoir assujetti à la globalisation financière, qui appelle une moralisation et les règles d’un ordre international juste, toujours promis et jamais réalisé. 2
  • 3. Oui, c’est à vous que je m’adresse, vous qui avez perdu et qui avez peur de perdre encore. Vous me l’avez dit partout où je suis allée depuis quatre ans, dans de nombreux départements de France, lors de ces multiples déplacements, rencontres, dialogues à travers tout le pays : « On nous a tout pris. » « On nous a pris nos retraites. » « On nous a pris notre dignité au travail. » « On nous a pris la sécurité. » « On nous a pris notre système de santé, et même notre école. Et ces inégalités criantes, la corruption, la montée des violences, tout cela n’est plus possible. Ce n’est pas nous. » Eh bien, moi je veux vous rendre tout cela. C’est la raison de mon engagement pour vous et avec vous. Je veux une France qui protège et qui avance. Il faudra construire notre avenir commun et rendre à chacun l’espoir afin que, pour nos enfants, demain soit meilleur qu’aujourd’hui et que l’ascenseur social redémarre pour tous ceux qui font des efforts, qui veulent travailler, qui veulent créer, qui veulent entreprendre, mais qui sont arrêtés par tant de barrières. Pour que la situation de nos enfants soit égale ou meilleure que la nôtre tout simplement. C’est ce que l’on appelle le progrès social. Et l’Etat-providence est celui qui permet la prise de responsabilité individuelle. C’est le vrai sens de notre histoire, histoire que je veux écrire avec vous. Qui ne voit pas que notre Etat-providence a été tellement démoli que les acquis de la Résistance devront être reconstruits ? Je pense en particulier à la Sécurité sociale, aux retraites, à la santé, à la dignité au travail, à la liberté des médias qu’il faudra rendre indépendants du pouvoir de l’argent, comme le proclamait le Conseil national de la Résistance. Pourquoi la droite qui nous gouverne a-t-elle oublié les leçons de l’après-guerre et la conception désintéressée de la politique qu’avait le général de Gaulle, auquel elle se réfère en ignorant sa pensée. « Il faut compenser les ferments de divisions sous peine de danger mortel» disait-il, ou encore : « Il faut viser haut et se tenir droit. » On en est loin. Ce n’est pas parce que la droite qui nous gouverne a abandonné cette référence que la gauche doit rougir d’être fidèle à sa mission en reprenant le drapeau « de cet acte d’énergie, de cet acte de foi qui conditionne la résurrection de la France ». « La France est malade, il faut que la guérison soit à son oeuvre », écrivait encore le général de Gaulle. Jamais ces mots, écrits dans une autre période n’ont été aussi criants de vérité. Eh bien, puisqu’une partie de la droite affairiste les a laissé tomber, n’hésitons pas à les porter. Et un jour prochain, tous les républicains humanistes convergeront vers la gauche unie et les écologistes pour accomplir le changement. J’ai bien entendu, et vous aussi. Souvenez-vous de cette phrase : « Désormais, quand il y a une grève en France plus personne ne s’en aperçoit », déclamait avec arrogance l’actuel président de la République. J’ai donc bien entendu et vous aussi, le mépris à l’égard de tous ceux qui sont obstinément descendus dans la rue pour défendre les acquis sociaux et la valeur travail, sa juste reconnaissance par les salaires et par des retraites qui permettent de vivre et pas seulement de survivre. Et les luttes sociales des ouvriers qui se battent contre les délocalisations financières, et les parents d’élèves qui se mobilisent pour maintenir les écoles de leurs enfants. Que les combats de ces indignés se transforment, en 2012, en énergie positive pour remettre en mouvement notre pays et inventer l’avenir ! La France a besoin de vous, indignés et résignés, pour se transformer. La gauche a pour mission de défendre la Sécurité sociale, l’œuvre de ceux qui, en regroupant toutes leurs forces en mars 1944, ont permis à la France de retrouver son équilibre moral et social dans le programme du Conseil national de la Résistance magnifiquement intitulé « Les jours heureux ». C’est ce que je veux faire avec vous. 3
  • 4. La gauche a pour mission de redonner au monde l’image de sa grandeur et la preuve de son unité. C’est ce que je veux faire avec vous. Pour toutes ces raisons, je propose aux Français de construire un ordre social juste, appuyé sur la force citoyenne de chacun d’entre vous, de chacun d’entre nous. Je m’y suis préparée et j’y suis prête. J’ai l’expérience des grandeurs et de la dureté d’une campagne présidentielle, de ce moment majeur de la vie politique du pays. L’élan populaire de 2007 exige de moi un devoir de fidélité. Tout en restant à l’écoute des Français pour agir juste, j’ai gagné en force, en détermination, en solidité. Je suis le pilier sur lequel les Français pourront s’appuyer dans la période difficile que nous traversons. Les rudesses et même les chocs qu’il faut savoir endurer, je les ai vécus sans copier les méthodes qui dégradent le débat politique. Jamais je n’ai manqué à ce devoir de dignité, de tenue et d’exemplarité, que les citoyens sont en droit d’attendre. J’ai beaucoup réfléchi à ce qui nous a manqué alors pour l’emporter et à la part d’erreurs qui m’incombe. Oui, j’ai compris aussi mes erreurs, et je n’ai plus à m’appesantir sur celles des autres. J’ai appris que je n’ai pas toujours su me faire comprendre parce que, faute de temps, je donnais l’impression d’improviser. Depuis, j’ai approfondi et même expérimenté des solutions. J’ai compris que le rassemblement des socialistes devait se construire, qu’il n’était pas automatique comme je l’imaginais dans le feu de mon action difficile tournée vers notre adversaire commun. On gagne ensemble ou on perd ensemble. Et celle qui gagne doit prendre le temps de tendre une main amicale à tous les autres. Les Français le veulent, ce changement, et l’exigent, cette unité. Rien ne doit étouffer un débat d’idées et de propositions de haute tenue qui leur donnera la liberté de choisir dans le cadre des primaires citoyennes. L’union est un combat, je ne l’oublierai pas. J’ai fait l’erreur aussi de subir, sans riposter, des procès en incompétence de la part de personnes qui n’avaient pas le dixième de mon expérience, de mon honnêteté et de mon efficacité, ni de celles des équipes qui m’entourent. C’est fini, je ne me laisserai plus ni dénigrer, ni mépriser, ni rabaisser. Je voudrais dire aussi, aux milliers, aux dizaines de milliers de militants, hommes et femmes de tous âges et de toutes conditions, qui pleuraient le soir de la défaite, que lorsqu’il m’ont vue les saluer, souriante, sur le toit de la Rue de Solferino, noire de monde, et qu’ils ont crié longuement, très longuement, « Merci, Ségolène », que ce sourire signifiait « Appuyez-vous sur moi, je suis là, je ne vous abandonnerai pas. » Ce sourire était ma cuirasse, celle de mon courage et de ma persévérance, contre vents et marée. Je sais désormais que c’est dans les moments difficiles que l’on doit faire preuve de la plus grande force morale. C’est le peuple français tout entier qui devra se projeter dans cette grande force morale, telle est ma conviction. « La victoire, disait François Mitterrand, vous ne la rencontrerez que si vous la forcez. C’est une affaire de volonté, de continuité et de clarté d’esprit dans la fidélité aux engagements. La chance, c’est vous qui la forgerez de vos mains. » C’est cette chance que la France doit saisir de toutes ses forces en 2012 et chacun d’entre nous doit la forger de ses mains et avec son intelligence. Indignés et résignés, vous pensez que vous n’en êtes pas capables, ou que c’est trop tard pour stopper ce déclin inadmissible et se relever. Moi, je vous dis que vous en êtes capables et que ce n’est pas trop tard. Nous allons le faire. Aux résignés, j’affirme que je fais tout pour être leur voix, « la voix des sans-voix », comme ils l’ont vu et entendu. 4
  • 5. Aux indignés, je dis que des solutions existent qui permettront de sortir de l’indignation pour entrer dans l’action. 1/ Un projet pour la France : des solutions pour une vie meilleure Animée par la morale de l’action, sans sectarisme, pour un socialisme qui marche et qui obtient des résultats, je souhaite que nous agissions ensemble. J’entends trop souvent dire qu’il n’y a plus rien à faire, que l’on n’aurait plus qu’à subir, à se replier sur soi, à se méfier du voisin ou à le jalouser ; et que, pour lutter contre la dette et les déficits, il serait indispensable d’augmenter les impôts ou de casser les services publics. Moi, je vous assure que l’on peut agir efficacement et rapidement, que nous avons des marges de manœuvre pour changer concrètement la vie quotidienne dès 2012 et que l’on peut lutter contre la dette et les déficits sans faire payer toujours les mêmes. J’ai souvent parlé de ce que nous faisons dans la région que je préside, trop diront certains. D’autres me font observer que la région ce n’est pas la nation. Moi, je tiens bon car c’est l’honnêteté de la politique par la preuve. Une chose est sûre : si l’on ne prouve pas que, là où l’on a des responsabilités, on est capable de transformer hardiment (et ardemment), alors c’est une évidence que l’inertie l’emportera. Et l’inertie, c’est le plus grand danger pour les Français, mais aussi pour le monde. Quelle plus belle preuve que de pouvoir rendre des comptes sur la façon dont on a exercé ses responsabilités politiques, que d’en faire le bilan et la démonstration de l’efficacité, de la volonté de s’engager sur un nouveau modèle de croissance économique, écologique et sociale. Oui, c’est la politique par la preuve, celle qui garantit vraiment que je serai la présidente des solutions. Je pourrais prendre de nombreux exemples de mes actions ministérielles, concrètes et efficaces. Je m’en tiendrai ici aux exemples récents de mises en pratique, difficiles mais efficaces, de ce pouvoir d’impulsion et de cette volonté de transformation qui sera demain celle de l’Etat, en rassemblant les forces vives, entreprises, associations, élus de toutes tendances, organisations de salariés et de professions libérales, autour de plusieurs objectifs clairs. Voici donc quelques exemples, crédibles et reconnus du laboratoire régional : Premier exemple : nous tenons le cap de la conversion écologique de l’économie par la croissance verte. La région Poitou-Charentes est devenue la première région écologique d’Europe avec un plan sur l’énergie solaire et les énergies renouvelables unique dans son ampleur, cité comme référence lors du sommet de Copenhague. Cette mutation nécessaire, loin d’être une contrainte, est une chance de développer de nouvelles filières industrielles, de créer de nouvelles richesses, de nouveaux emplois. Demain en 2012, conformément à cet effort couronné de succès, je veux faire de la France la première puissance industrielle écologique d’Europe, rattraper notre retard, reconquérir les emplois industriels, faire que nous soyons le pays le plus en avance sur les mutations énergétiques, les économies d’énergie, les énergies renouvelables, l’éco-construction, la préparation de l’après-pétrole et la sortie de la dépendance au nucléaire qui appellent la création de nombreuses activités. Nous y mettrons tous les moyens nécessaires car c’est de là que viendra la nouvelle croissance et, par conséquent, la lutte contre la dette, le déficit public et le chômage. 5
  • 6. Deuxième exemple : la région Poitou-Charentes est la seule collectivité publique en France à être entrée dans le capital d’une entreprise industrielle stratégique, Mia Electric, à hauteur de 30 %, pour accompagner la mutation écologique de l’entreprise Heuliez, sauver les emplois et produire une voiture électrique. De trente emplois l’entreprise est passée à trois cents à la fin de cette année. Donc, ça marche. Et demain, conformément à cet effort couronné de succès, toutes les régions seront autorisées à défendre leurs industries, et l’Etat n’hésitera plus à entrer dans le capital des banques qu’il renfloue et des entreprises stratégiques qu’il soutient, au lieu de laisser partir ses industries. Troisième exemple : nous avons mis en place de nouveaux outils financiers de proximité, préfigurant la banque publique d’investissement prévue dans le projet des socialistes sur ma proposition, pour soutenir les PME, les artisans, les commerçants qui sont, aujourd’hui, bridés par manque de crédits. Je leur demanderai, en contrepartie de cette aide, de prendre des jeunes en alternance, et des seniors en tutorat, car c’est ce réseau d’entrepreneurs qui est le plus créateur d’emplois. Quatrième exemple : nous sommes la première région pour la création de nouvelles entreprises dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, et nous proposons systématiquement, chaque fois qu’une entreprise est en difficulté ou risque de délocaliser, un soutien aux salariés pour qu’ils examinent un projet de reprise en coopérative. Et cela fonctionne, même si c’est parfois difficile. Je pense à ces ouvrières du textile, Chizé Confection et Couture Venise verte, qui ont repris leur entreprise à quelques-unes et qui, aujourd’hui, ont réussi, et manquent même de main-d’œuvre qualifiée ! Cet engagement social-écologique – qui implique une autre vision de l’économie – autour de projets forts a été réalisé depuis 2004 sans augmenter les impôts : afin de défendre le pouvoir d’achat des habitants en optimisant la dépense publique, car tout euro dépensé doit être un euro utile. Je ne veux pas que « socialisme » rime avec « plus d’impôts ». La preuve qu’il est possible de faire autrement, en dépensant mieux sans dépenser plus. Tout cela a été accompli grâce au travail d’une majorité régionale unie mais aussi à l’opposition qui soutient souvent mes initiatives, et surtout grâce aux forces vives du territoire, en particulier le tissu des PME, industrielles, commerciales, artisanales, ainsi qu’aux réseaux associatifs, organisations de salariés et élus de terrain. Cinquième exemple : le Pacte pour l’emploi des jeunes expérimenté en région deviendra demain une grande cause nationale, afin que tout le pays se mobilise pour en finir avec ce fléau de l’inactivité des jeunes, principal souci pour les parents et les grands-parents qui savent que l’oisiveté ne mène à rien de bon. Je veux que tous les jeunes aient une bonne raison de se lever le matin, soit pour un emploi, soit pour un apprentissage, soit pour une formation en alternance, soit pour un service civique, soit pour un engagement première chance1. Chacun aura compris que si la puissance de l’Etat, au lieu de l’inertie actuelle, vient aider toutes les initiatives locales, alors nous gagnerons ce combat crucial contre le chômage et l’inactivité des jeunes. Toutes les régions de France sont engagées dans ce combat. Avec moi, elles auront en plus le soutien de l’Etat et la dynamique nationale. Et les énergies s’ajouteront au lieu de se soustraire. Mais nous savons que la situation budgétaire et financière de la France est très difficile. Des efforts seront à fournir. Tous ceux qui vous disent que tout va bien pour être réélus vous mentent. 6
  • 7. Seulement, les efforts ne seront acceptés que s’ils sont équitablement répartis, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. C’est la condition impérative de la reconquête d’une cohésion sociale gravement dégradée et sans laquelle il n’y a pas de relèvement possible. Je veux donc vous apporter la garantie d’une action équitable. Oui, je veux être une présidente équitable pour construire avec tous les Français un nouvel ordre social juste. C’est pourquoi vous, les résignés, les indignés, vous pouvez vous mobiliser pour que ça change, et vous pouvez croire à nouveau en un avenir meilleur. C’est parce que nous serons équitables que nous serons efficaces. Je tiendrai fermement ce cap, cette boussole de l’équité. Est-ce équitable que les grandes entreprises du CAC 40 paient moins de 8 % d’impôts et parfois pas d’impôts du tout comme c’est le cas du groupe Total, en augmentant le salaire des patrons de 25 %, tandis que les PME, les artisans, les commerçants sont imposés à plus de 30%, alors même qu’ils ont créé 80 % des emplois au cours des dernières années ? Je propose de changer cela par une réforme juste de la fiscalité des entreprises. Et je mettrai en place un Grenelle des PME et un « Small Business Act » à la française. Est-ce équitable que le 1 % des Français les plus fortunés reçoivent 15 milliards de cadeaux fiscaux tous les ans depuis dix ans ? Les socialistes proposent de changer cela par une réforme juste du système fiscal. Dès 2012, je m’engage à ce que soient lancés les états généraux de la fiscalité pour que chaque Français puisse adhérer au bien-fondé de la réforme qui se conclura par un référendum. Est-ce équitable que les niches fiscales qui profitent essentiellement aux grandes fortunes coûtent plus de 65 milliards d’euros par an et que la droite s’en prenne aux revenus moyens et encourage ainsi sans vergogne l’assistanat des plus riches ? Est-ce équitable que 10 % des Français les plus fortunés possèdent plus de 60 % du patrimoine immobilier ? Et qu’il soit de moins en moins facile pour les revenus moyens d’accéder à la propriété ? Je propose de changer cela en permettant à chaque famille d’accéder plus facilement à la propriété de son logement. Est-ce équitable que les jeunes délinquants sortent de prison plus délinquants que lorsqu’ils y sont entrés, en raison de l’état catastrophique des prisons ? Je mettrai en place l’encadrement militaire des délinquants, afin de donner aux jeunes sans repères un métier, une autorité, une instruction civique, en un mot la reconquête de l’estime d’eux-mêmes pour repartir sur le bon chemin. Est-ce équitable que certaines peines ne soient pas accomplies par les voyous et cela sous les yeux des policiers qui les ont arrêtés et de la justice qui les a jugés ? Je veux une politique de sécurité et de justice efficace et qui aura les moyens de fonctionner. Est-ce équitable que certaines zones du pays soient devenus des zones de non-droit où la police ne va plus parce que les caïds y font la loi ? Je propose que les maires aient les moyens de donner à tous leurs habitants, en s’appuyant sur des services de l’Etat qui fonctionnent bien, le droit fondamental à la sécurité. Est-ce équitable que les petits paysans éleveurs aient tant de mal à vivre de leur travail alors que les prix augmentent pour les consommateurs ? Je propose des circuits courts pour que la juste rémunération du travail agricole permette de maintenir des campagnes vivantes. Est-ce équitable que l’immigration clandestine soit le plus souvent le fait de trafiquants peu scrupuleux qui espèrent ainsi une baisse des salaires ? Je propose une politique de l’immigration, humaine mais ferme, car la crise économique ne nous permet absolument pas d’ouvrir les frontières, mais nous impose un devoir de co-développement et de transfert de technologie. 7
  • 8. Est-ce équitable que les prix flambent et que les salaires stagnent ? Je propose le blocage des cinquante produits de première nécessité et le blocage du prix de l’énergie pour maintenir le pouvoir d’achat des Français. Est-ce équitable que les revenus du travail soient plus imposés que les revenus du capital ? La réforme fiscale changera cela. Est-ce équitable que les salaires et les retraites des femmes soient rabotés comme ils le sont actuellement ? Le principe d’égalité devra prévaloir. Est-ce équitable que les banques qui ont été renflouées par l’Etat n’aient aucun compte à rendre sur les tarifications bancaires et l’endettement angoissant des ménages qui en résulte ? Je propose que la réforme bancaire soit la première action du nouveau gouvernement. Est-ce équitable qu’un compte excédentaire en début de mois ne soit pas rémunéré et qu’en fin de mois, pour le moindre découvert, des pénalités et des crédits revolving plongent des familles et les retraités dans la précarité ? Je propose que des règles bancaires protègent les usagers. Est-ce équitable que les bas salaires soient aussi bas qu’ils sont à peine supérieurs aux minima sociaux ? Je propose une conférence salariale qui s’attachera à une plus juste répartition des résultats des entreprises qui marchent. Est-ce équitable que l’égalité des chances à l’école recule ? Je veux changer cela, en faisant de l’Education, encore l’Education, toujours l’Education, la grande priorité du nouveau pacte républicain. La liste est longue de ces injustices qui s’aggravent, et je pourrais la prolonger, alors que des solutions existent et que les Français peuvent reprendre confiance dans l’action publique. Ce souci d’équité, d’ordre social juste, est d’autant plus impératif que, comme vient de le rendre public la Cour des comptes, le déficit français est deux fois plus élevé que celui de l’Allemagne, et supérieur à celui de l’Italie où la croissance est pourtant moindre. Le pouvoir actuel nous répondra : c’est la crise. Or celle-ci n’explique que 40 % du déficit. C’est dire à quel point les politiques de relance économique, de soutien aux entreprises, d’une France forte de ses talents, de sa créativité, sont d’une extrême urgence, face à la coupable inertie de cette équipe au pouvoir à bout de souffle et qui nous gouverne si mal. A quel point aussi le nouvel horizon de la croissance verte et de l’excellence environnementale, de l’investissement dans l’enseignement supérieur et la recherche, doit nous permettre de repartir de l’avant, en nous appuyant sur la réforme des financements bancaires. A quel point aussi ce n’est pas le moment de faire reculer l’école, de baisser l’exigence de formation des enseignants et de renvoyer vers Pôle Emploi le recrutement de ceux qui ont la lourde charge de construire l’égalité des chances pour nos enfants. On nous dit que l’éducation coûte cher ? Mais laissez-moi vous répondre que bien plus élevé est le coût de l’ignorance, de la délinquance, de la violence, du chômage, de l’angoisse des parents et de la perte du sens de l’effort et des principes de l’éducation civique. Il faudra aussi d’ailleurs répondre à la crise morale par l’exemplarité du comportement des élus qui sont là pour servir et pas pour se servir, en ayant toujours à l’esprit que la meilleure éducation se fait par l’exemple et que l’autorité n’est légitime que lorsqu’elle s’impose les mêmes droits et les mêmes devoirs qu’à ceux qui sont censés obéir aux règles. L’Etat exemplaire et l’Etat impartial seront réalisés. C’est cela la République du respect que j’ai toujours défendue et que je continuerai de défendre car c’est elle qui permettra de gagner le combat contre toutes les formes d’injustice et de violence. « La France est-elle finie ? » se demande Jean-Pierre Chevènement, avec inquiétude, dans un livre tonique qui s’indigne des errements actuels. Je pense, avec lui, que la France ne doit pas être effacée de l’histoire. Or, c’est ce qui nous menace. 8
  • 9. L’actuel président de la République décide de retirer nos soldats d’Afghanistan parce que les Américains le font ? Mais c’est la France, ne croyez-vous pas, qui aurait dû être la première à le faire. Le ministre des Affaires étrangères déclare qu’il va agir pour un Etat palestinien, parce que les Américains le font ? Mais c’est la France qui aurait dû être la première à le préconiser et qui devrait agir en ce sens. Nous aurons une politique étrangère digne de notre tradition diplomatique à l’opposé de celle qui a conduit à l’adoubement de Bachar al- Assad, honteusement invité dans les tribunes du 14 Juillet. L’Europe est à reconstruire, avec un idéal et des outils économiques communs, elle doit protéger nos salariés contre les produits venus d’ailleurs qui ne respectent pas les mêmes normes sociales et environnementales, et se fixer comme horizon la création des « Etats-Unis d’Europe ». En 2012, la France va se relever, trouver en elle l’énergie vitale de réagir avec les forces citoyennes qui vont nous animer. Voilà ce que je vous propose. Indignés et résignés, mettez- vous en mouvement, rejoignez les forces citoyennes. Je ne m’adresse pas seulement aux socialistes et à la gauche mais à tous ceux qui veulent que ça change, à ceux qui se sont laissé piéger par des promesses fallacieuses. Tout était possible, disait-il… Oui, on a vu pendant quatre ans, que tout était possible, même le pire. La France d’aujourd’hui, beaucoup de Français ne s’y reconnaissent plus, et si vous êtes indignés et résignés c’est parce que vous voulez transmettre à vos enfants et à vos petits- enfants une autre France. Et pour être utile à la construction d’une France que nous serons fiers de remettre aux générations qui viennent, nous devrons apporter des solutions. Il en résulte les solutions prioritaires et immédiates suivantes : 1. Faire de la France un pays d’entrepreneurs La priorité, c’est la relance de l’activité économique et le soutien aux PME et aux entrepreneurs. — Création d’une Banque publique d’investissement pour les PME ; — Participation des régions au capital des PME stratégiques ; — Grenelle des PME (« Small Business Act ») pour donner aux PME tous les potentiels de développement ; — Développement de l’économie sociale et solidaire. Et pour le pouvoir d’achat, immédiatement : — Réforme des tarifications bancaires abusives ; — Pacte de confiance pour l’emploi des jeunes, grande cause nationale ; — Blocage des prix de l’énergie et de cinquante produits de première nécessité. 2. Faire de la France la première puissance écologique d’Europe C’est notre nouvelle frontière, indiscutablement. — Déblocage de la filière solaire et photovoltaïque grâce à la création dans les régions de sociétés d’économie mixte ; — Encouragement massif aux économies d’énergie, l’éco-construction et les énergies renouvelables ; — Consultation populaire sur la mutation énergétique et les conditions de la réduction de la dépendance, au pétrole et au nucléaire ; — La France, première puissance de l’agriculture durable ; — Création de filières d’excellence dans les éco-industries. 9
  • 10. 3. L’Education, encore l’Education, toujours l’Education Et cela va de pair avec la formation, l’Enseignement supérieur, l’innovation : c’est le levier majeur d’une véritable sortie de crise. — Soutien scolaire gratuit et personnalisé donné par les étudiants ; — Lutte contre toutes les violences scolaires ; — Formation des enseignants et deuxième adulte dans les classes chaque fois que nécessaire. 4. Faire des banlieues une partie de la solution Elles ne doivent plus être un problème mais une partie essentielle de la solution. — Internats scolaires de proximité, sections sport-étude, culture-étude dans tous les collèges ; — Micro-crédits pour la création d’activité ; — Chantiers de jeunes dans la réhabilitation des quartiers. 5. Des solutions efficaces pour la sécurité L’encadrement militaire éducatif des jeunes délinquants sera réalisé immédiatement. Je serai efficace car je ne ferai pas de la sécurité un enjeu politicien. 6. Une action européenne offensive La France mettra immédiatement sur la table de l’Europe les règles de moralisation du système financier. — Agence publique de notation ; — Réforme du système bancaire pour interdire la spéculation sur la dette des Etats ; — Rendre immédiatement publique la liste des banques et organismes qui ont spéculé sur la dette des Etats ; — Réglementation pour mettre les banques au service du financement de la relance économique européenne (croissance verte notamment). C’est la finance qui doit être au service de l’économie et de l’emploi, non l’inverse. Les fondamentaux d’une politique alternative Elle repose sur 3 piliers : 1. Une police judiciaire de quartier Il faut une nouvelle doctrine d’emploi et une nouvelle stratégie territoriale pour les forces de l’ordre, avec le déploiement d’une véritable police judiciaire de quartier. C’est le premier changement à opérer : celui de la présence de la police sur le territoire et de ses modes d’interventions. Contre l’économie souterraine et les zones de non-droit, il faut déployer, partout où cela est nécessaire, une véritable police judiciaire de quartier, présente au quotidien, disposant du panel des différents services et, en priorité, des moyens de renseignements et d’investigation judiciaire permettant de mener les enquêtes à même de casser l’organisation des trafics qui mettent les quartiers en coupe réglée. Nous proposons donc un dispositif bien différent, bien plus important que celui du saupoudrage des UTEQ ou des patrouilleurs. Nous proposons très concrètement de redéployer plusieurs milliers de policiers sur les territoires d’insécurité prioritaires. Dans chaque commune où ce dispositif de police judiciaire de quartier sera mis en place, nous proposons également de généraliser des groupes opérationnels chargés des violences urbaines et des phénomènes de bandes, avec tous les partenaires concernés, afin d’inscrire le travail de la police dans une stratégie territoriale globale. 10
  • 11. 2. La sanction précoce avec l’encadrement militaire des mineurs délinquants Deuxième changement : contre l’impunité, il faut un système de sanction précoce, permettant de sanctionner les primo-délinquants de façon ferme, solide, avec un suivi intensif et de réelles prises en charge alternatives à la prison, pour qu’ils ne récidivent pas. 3. La prévention précoce avec les cellules de veille éducative Troisième changement : contre les violences juvéniles, nous proposons une grande politique de prévention précoce, en s’inspirant de ce que fait, dans ce domaine, le Canada. Absentéisme, décrochage scolaire, enfants à la dérive et incontrôlables, parents désemparés, crispation des jeunes garçons sur leur identité masculine, absence de repères : voilà les facteurs clés qui favorisent l’entrée dans une culture de la rue et de la violence. Il faut permettre aux enseignants, lorsqu’ils constatent ces situations, de se tourner vers une équipe pluridisciplinaire de professionnels (assistante sociale, pédopsychiatre, éducateur) qui va alors prendre en charge le jeune, chercher à comprendre ce qui se passe dans sa famille, proposer et mettre en oeuvre une mesure de tutorat senior (permettant à des retraités de prendre en charge le suivi de certains enfants). 11