Partie 2 - Présentation de Christian Dagenais, Valéry Ridde, Esther McSween-Cadieux, réalisée pour l'activité de formation préparée dans le cadre de l’Atelier de démarrage du programme FBR- Mali, Bamako, 27-28 janvier 2016.
Le Guide des guides sur la participation des intervenants
Le transfert de connaissances - Favoriser des pratiques et des politiques fondées sur la recherche
1. Le transfert de connaissances
Favoriser des pratiques et des politiques
fondées sur la recherche
Activité de formation préparée dans le cadre de l’Atelier de
démarrage du programme FBR- Mali, Bamako, 27-28 janvier
2016
Christian Dagenais et Esther McSween-Cadieux
2. Programme de la journée
Stratégies, outils et activités de TC
Préparer un diaporama (Power point)
Préparer une infographie
Animer des processus délibératifs
Produire une capsules vidéo
Élaborer un plan de transfert de connaissances
Courtage de connaissances
2
9. Trop petits caractères
1. 6 OBJECTIFS:
1. Examiner l’utilisation des sources et des processus d’accès aux de connaissances issues de la recherche (CIR)
2. Identifier les types de connaissances utilisées par les intervenants scolaires et leurs critères de qualité
3. Documenter les motifs d’utilisation des CIR
4. Déterminer les conditions qui facilitent ou entravent l’utilisation
5. Développer et adapter, pour le domaine de l’éducation, un modèle d’utilisation des CIR
6. Transférer les résultats
2. 4 ÉTUDES:
1. Développement et validation d’un questionnaire sur l’utilisation des CIR
2. Analyse des processus d’utilisation du point de vue des intervenants scolaires
3. Analyse des conditions d’utilisation du point de vue des instances de soutien
4. Développement et validation d’un modèle d’utilisation des connaissances chez les enseignants du secondaire
3. 4 facteurs :
1. Opinion sur les informations issues de la recherche
2. Expertise individuelle
3. Contexte organisationnel
4. Stratégies de soutien
5. Neuf stratégies de soutien
6. Convaincre le milieu de la pertinence
7. Lier les CIR aux besoins des écoles
8. Focaliser sur les relations interpersonnelles
9. Accessibilité du vocabulaire et physique
10. Modification du format de diffusion des CIR
11. Déterminer le moment propice
12. Plans de réussite
13. Évaluer les moyens
14. Offrir soutien et suivi
20. Élaborer un diaporama
Tentez de respecter la contrainte du 36 : 6
mots par ligne, et 6 lignes
Utilisez des mots clés et non des phrases
complètes
Utilisez une grosseur lisible de caractères :
24-44 pour titres
18-28 pour texte
Utilisez une ou deux polices sans « serif »
Visez la cohérence et la parcimonie
20
21. Exercice pratique en sous-groupe
Élaborer un diaporama :
Vous avez 5 minutes pour « transférer » vers un
décideur politique le contenu de la note que vous avez
analysée hier
Élaborez un diaporama qui vous servira lors de cette
présentation.
Retour- présentation de chacun des diaporamas
21
25. Le langage comme nous le connaissons provient
des dessins, des esquisses et des images…
Donc l’intérêt pour l’information visuelle n’est pas
nouveau!
26. Le cerveau humain traite l’information visuelle
plus rapidement que les autres stimuli
27. Les infographies permettent de transmettre des
informations complexes de manière à les
comprendre facilement et rapidement
Étant surchargés d’informations de toutes
parts…
28. «Une infographie a 40x plus de chances de se
voir partagée sur les réseaux sociaux qu'un
contenu textuel»
-DreamLane
Les infographies permettent également le
partage plus rapide des informations
29. L’infographie doit raconter une histoire
Il faut créer une « fluidité » entre les informations
afin de guider le lecteur
«Sans histoire, une infographie n'est qu'une somme
de données ennuyantes, organisées et ordonnées»
-DreamLane
30. -Bien connaître le public cible
-Avoir des données pertinentes et justes à présenter
-Raconter une histoire
(souvent en esquissant sur une feuille de papier)
-Proposer un design graphique attirant
Quelques étapes à suivre
31. Sites pour créer des infographies
Faciles à utiliser
Infogr.am
Piktochart
(voir infographie Esther)
33. Les ateliers-restitutions: c’est bien, mais il en
reste quoi?
Très peu d’information sur :
• l’utilisation des résultats présentés;
• la mise en œuvre des recommandations (le cas
échéant)
34. Restitution à Kaya, novembre 2013
• 2 jours d’atelier
• 40 participants
• 10 présentations de résultats de recherche sur
la lutte antipaludique
• 10 notes de politique déposées en séance
35. Restitution à Kaya: résultats de l’évaluation
Efficacité des chercheurs à restituer
Selon les chercheurs: efficacité relative et limitée
Selon les cadres supérieurs: plutôt efficace avec
supports adaptés
Selon les autres: atelier long, lassant et parfois
inaccessible
36. Restitution à Kaya, résultats clés (suite)
Utilisation des résultats présentés:
Notes de recherche peu lues sauf par les
chercheurs OU pour produire un rapport
Mise en application de quelques
recommandations (TDR palu, etc.)
Résultats perçus comme un levier pour obtenir
d’autres financements
37. Restitution à Kaya, résultats clés (suite)
Facteurs limitants l’utilisation des résultats
format de l’atelier : chercheurs, cadres
décideurs du public et du privé, agents de santé
regroupés
recommandations très rarement
opérationnelles ou adressées à des cibles
imprécises
complexité et inaccessibilité du langage utilisé
par les chercheurs
38. Alors, comment animer une restitution
qui favorise l’utilisation des résultats ?
Proposition: L’ATELIER DÉLIBÉRATIF
(Lavis et al., 2009, 2014)
39. Définition
Un processus permettant à un groupe de
recevoir et d’échanger de l’information et de
faire l’examen critique d’un enjeu en vue
d’éclairer la prise de décision
(Gauvin, 2009)
40. Lomas et al., 2005
• Les données probantes sont essentiellement
incertaines, dynamiques, complexes,
contestables et rarement complètes
• Elles doivent être interprétées et
complétées par des données «informelles»
issues de l’expérience locale
• Les processus délibératifs offrent un moyen
de combiner différents types de données de
façon transparente et explicite
41. ATELIER DÉLIBÉRATIF: C’EST QUOI?
«Les dialogues délibératifs permettent de
regrouper les résultats de recherche avec les
perspectives, expériences et connaissances
tacites de ceux qui seront impliqués dans — ou
affectés par — les décisions à venir sur un enjeu
prioritaire»
-Lavis, 2010
42. À DISTINGUER
DÉBAT
Oppositionnel
Argumenter
Promouvoir des opinions
afin de persuader
Gagner ou perdre
DÉLIBÉRATION
Collaboratif
Discuter
Créer des relations
Apprendre des autres
Faire des choix ensemble
43. POURQUOI?
L’interaction entre les chercheurs, les
intervenants et les décideurs favorise
l’utilisation de la recherche
La combinaison des savoirs scientifiques et
contextuels permet d’élaborer des
recommandations plus adaptées
Les parties prenantes sont plus susceptibles
d'accepter et d'appliquer les recommandations
si elles y ont participé
44. LE DÉROULEMENT D’UN ATELIER
1. Envoi préalable de notes de recherche
2. Présentation de la problématique afin de bien
cerner le contexte et ses caractéristiques
3. Proposition de recommandations pour «résoudre»
la problématique
4. Discussion sur la pertinence et la faisabilité des
recommandations proposées
5. Proposition de nouvelles recommandations
6. Création d’un plan d’action concerté pour
déterminer les actions à poser suite à l’atelier
46. Préparer une capsule vidéo
Faire un vidéo soi-même, est-ce possible?
Trois logiciels intéressant
http://topalternatives.com/create-your-own-
animated-explanation-videos/
GoAnimate!
Du transfert sur les outils en transfert avec
Powtoon :
À la rencontre de Camille
48. Exercice : Élaborer un plan de transfert
Choisissez une thématique liées au FRB ou celle-
ci:
Distribution de 8 millions de moustiquaires imprégnées
distribués afin de réduire de moitié les taux de
morbidité et de mortalité liés au paludisme
Moins d’un an après la distribution, une personne sur
trois avait cessé de s’en servir
Les décideurs du district xx vous demandent de
proposer des stratégies pour optimiser l’utilisation des
moustiquaires par les familles
49. MODELE QQPCPQC
1. QUI? Groupes cibles
2. QUOI? Contenu à transférer
3. POURQUOI? Objectifs du transfert
4. COMMENT ? Formes et stratégies (outils et
activités)
5. PAR QUI ? Rôles et responsabilités des
acteurs
6. QUAND ?
7. COMBIEN ? Ressources nécessaires /
disponibles 49
51. « La connaissance peut être comparée à un vin fin. Le
chercheur la vinifie, le scientifique la met en bouteille
dans du papier, les collègues la goûtent et émettent des
critiques, le journal lui appose une étiquette, les
systèmes d’archivage la rangent soigneusement dans un
cellier. Merveilleux ! Mais cela pose juste un petit
problème : le vin n’est utile que si quelqu’un le boit. Le
vin qui reste dans sa bouteille n’étanche pas la soif. L’AC
(ou le TC) débouche la bouteille, verse le vin dans un
verre et le sert. »
Bennett & Jessani, 2011
Qui peut donc s’occuper de ce transfert de connaissances (TC)?
52. Objectif du courtage de connaissances
« Renforcer la prise de décision fondée sur les
données probantes et les meilleures pratiques
dans l’organisation, la gestion et la prestation
des services de santé »
« Le courtier de connaissances donne du sens
aux multiples informations qu’il est appelé à
fournir, pour que la prise de décision soit
facilitée. »
52
53. Le courtier de connaissances en bref
« … repère les résultats scientifiques
pertinents, les transforme dans un format
adapté et les transfère vers les milieux
utilisateurs. »
« un intermédiaire entre les chercheurs et
les utilisateurs de la recherche et met à profit
une gamme variée de stratégies »
53
54. Le courtage synonyme d’interaction?
Importance primordiale de créer des relations et de
multiplier les occasions d’interaction et d’échange
Dans les écrits, on observe que les stratégies dites de
courtage sont parfois de type «push» (diffusion-
dissémination)
«Exchange model» mais une distinction entre les 2
groupes persiste dans la littérature (les producteurs et les
utilisateurs= vraiment une notion d’égalité des savoirs?)
Notion d’échange idéale… mais difficile à concrétiser?
55. Compétences recherchées chez un courtier de
connaissances
1. Expérience de recherche ou travail d’au - 5 ans avec
des chercheurs
2. Capacité à utiliser logiciels de gestion de références
bibliographiques
3. Excellentes capacités de communication orale et
écrite
4. Capacité de juger de la qualité d’une information
produite autant par des méthodes quantitatives que
qualitatives
5. Capacité de lire et d’exploiter des articles en Anglais
57. Concrètement à partir d’une expérience avec
les mutuelles de santé à Kaya, BF
Analyser les besoins des utilisateurs
Repérer les résultats scientifiques pertinents
Transformer dans un format adapté
Transférer vers les milieux utilisateurs
Accompagner pour le changement
57
58. «Les chercheurs et les décideurs
ne sont pas des partenaires naturels!»
Le manque d’interaction est un des
principaux obstacles à l’utilisation de la
recherche
Comment réconcilier ces deux mondes?
59. Les modèles de TC (Bennett & Jessani, 2011)
Le courtage de connaissances?
60. ✤ Un débat persiste aussi concernant le type
de connaissances qui devrait être
transféré…
Données
Expérience
Théorie
ConnaissancesInformation
(Nonaka, 1994)
61.
62. Les activités de courtageen bref
1. La gestion des connaissances («knowledge
management»)
• La recherche documentaire
• Le stockage des connaissances (veille
documentaire)
• Création de base de données, site web, lettre
mensuelle…
• Être constamment à l’affût des nouveaux écrits
• Importance de juger de la pertinence, crédibilité
et utilité des résultats de recherche
63. Les activités de courtageen bref
2. La transformation des connaissances
• Évaluation des besoins et du contexte des
utilisateurs pour adapter les résultats
• Proposer des recommandations claires
• Développement de différents outils de
transfert (ex: notes de politique, dialogue
délibératif, conférences, réseaux sociaux)
• -Langage simple et commun
• -Présentation attrayante, synthétisée et
vulgarisée
64. Exemple
d’un outil de transfert
créé par le courtier:
Une note de politique
Aider la prise de décision et
l’action en proposant des
recommandations issues
de la recherche
65. Les activitésde courtageen bref
3. La liaison avec les différents acteurs
• Création de relation positives entre chercheurs et
milieux de pratique/décision (création de partenariats..)
• Aider chaque partie à comprendre les objectifs et
priorités de l’autre (chercheurs vs milieux de
pratique/décision)
• Organiser des ateliers de dissémination aux utilisateurs
potentiels et aussi des ateliers délibératifs par exemple.
• Offrir un accompagnement suite au transfert des
connaissances
67. Les activitésde courtageen bref
4. Le développement des compétences «capacity building»
• Dispenser aux décideurs/praticiens des formations sur
la manière d’acquérir, d’évaluer, d’adapter et
d’appliquer les résultats de la recherche.
• Former les chercheurs pour améliorer leurs
compétences de vulgarisation et de transfert de
connaissances (ex: rédiger des synthèses)
• Promouvoir une culture de recherche dans les
organisations
• Plutôt une fonction d’enseignement, de formateur, de
mentorat
69. Défis et obstacles au courtage
Encore peu d’évaluations de l’efficacité donc on ne sait
pas ce qui fonctionne selon quel contexte… essai-erreur?
• La durée du projet de courtage (activités qui exigent bcp de
temps et $$)
• Caractéristiques liées à l’organisation (temps dédié auTC)
• Caractéristiques liées au courtier (un superhéros?)
• Caractéristiques liées aux acteurs/utilisateurs (ouverture au
changement ou pouvoir de changement?)
• Le soutien offert au courtier (seul au monde pour de si grandes
ambitions?)
70. Évaluation du courtage de connaissances au
BF: quelques résultats (étude 1) en bref…
Le courtier assume son rôle au regard du cadre
logique
Rôle du courtier jugé important et utile par les
participants
Accompagnement du courtier est une activité
indispensable
Etendre le rôle du courtier à l’accompagnement
pour le changement
71. Évaluation du courtage de connaissances au
BF: quelques résultats (étude 2) en bref…
Les efforts mènent à tous les types
d’utilisation de la recherche
Utilisation des résultats étendue aux
différents groupes cibles, mais inégale
Volonté grandissante de s’appuyer sur la
recherche pour orienter les actions
72. Types d’utilisation des connaissances par les différents groupes cibles
Type d’utilisation
Groupescibles
Instrumentale Conceptuelle Persuasive
ONG HELP e. V. Mettre en place un
mécanisme de
remboursement plus
rapide des COGES
Réfléchir à la
manière d’utiliser les
connaissances
Confirmer des
manières de faire
Convaincre les
décideurs
OSC Nourrir leur
plaidoyer
Intervenants
locaux
Procéder à des
ajustements
(prescriptions,
accueil des femmes,
etc.)
Connaître mieux la
communauté et ses
besoins
Prendre conscience
de priorités
(indigents, etc.)
Décideurs niveau
local et régional
Modifier la
répartition de la
charge de travail
Modifier l’allocation
des ressources aux
CSPS
Revoir des outils de
supervision des
activités
Planifier certaines
activités (par
exemple des plans
d’action annuels)
Comprendre les
effets du
programme pour la
population
Utiliser le
programme comme
un exemple
Décideurs niveau
national
Prise en
considération du
plaidoyer pour la
formulation du
PNDS ?
PTF Préoccupation à
l’égard des données
scientifiques
Source d’inspiration
pour le programme
d’assurance-
maladie
Utiliser le
programme en
exemple
73. Pour en savoir plus:
Dagenais, C., Laurendeau, M-C. & Briand-Lamarche, M. (2015). Knowledge
brokering in public health: A critical analysis of the results of a qualitative
evaluation. Evaluation and Program Planning,
http://dx.doi.org/10.1016/j.evalprogplan.2015.07.003
Dagenais, C., Somé, T., Boileau-Falardeau, M., Mc Sween-Cadieux, E. & Ridde,
V. (2015). Collaborative development and implementation of a knowledge
brokering program to promote research use in Burkina Faso (West Africa).
Global Health Action.
Ridde, V., Dagenais, C. & Boileau-Falardeau, M. (2013). Une synthèse
exploratoire du courtage en connaissance en santé publique. Santé Publique
25 (2), 137-145.
Dagenais, C., Queuille, L. & Ridde, V. (2013). Evaluation of a knowledge
transfer strategy from a user fee exemption program for vulnerable
populations in Burkina Faso. Global Health Promotion ; 20 Supp. 1: 70–79.
73