3. Kyoto compte 1.600 temples bouddhistes et 250 sanctuaires Shintô, sans compter les palais et villas Impériales. Les jardins Japonais sont également une source d'émerveillement pour le visiteur. Un choix de visite s'impose donc rapidement, sans compter que la ville est très étendue, et impose donc des temps de trajets importants. On peut arbitrairement diviser la ville en trois partie : L'ouest de la ville regroupe les temples les plus célèbres de la ville ( Kinkakuji, Ryôanji, Daitokuji ), et la superbe villa Impériale Katsura. L'Est de Kyôto comprend des sanctaires très riches ( Heian Jingu,Inari Jinja, ), et des temples célébres ( Nanzenji, Sanjusangedo, Kiyomizudera ) Kinkakuji, Le pavillon d'or Heian Jingu Les Temples
4. Enfin, le Centre regroupe principalement les palais ( Nijô jo, Palais Impérial ) et trois grands temples ( Nishi Hoganji, Higashi Honganji et Tofokuji ). C'est également le quartier ancien de Gion, endroit privilégié des Geishas. Mais visiter Kyôto, c'est également s'imprégner des ruelles étroites et des anciennes maisons qui composent la ville. Déambuler à pied dans la ville est également l'un des plus grands plaisirs qu'offre l'ancienne capitale Impériale. Nijô jo Nishi Hoganji Higashi Honganji
5. Ryoan-ji : Voici le jardin Zen le plus célèbre du Japon. Photographié des milliers de fois, il demeure l'un des symboles du Japon à l'étranger. Oeuvre de Soami ( 1472-1523), ce jardin de pierre et de sable, appelé Kare Sansui est considéré comme le plus abouti des jardins Zen de son époque. C'est d'ailleurs à lui que doit sa célébrité le temple Ryoan-Ji. Composé de 15 rochers divisés en 5 groupes distincts, entourés de sable soigneusement ratissé, il change d'aspect au fur et à mesure que l'on s'en approche. Il est également impossible de voir ses 15 pierres à la fois , quel que soit l'endroit où l'on se place. Le jardin explique ainsi, à sa manière, que l'on ne peut jamais appréhender la Vérité complète, quelque soit le point de vue d'où l'on se place. Selon l'état d'esprit du visiteur, les rochers sur le sable blanc évoquent des montagnes sortant des nuages, ou des îles au milieu de la mer. L'atmosphère est ici à la méditation. Mais celle-ci sera parfaite si vous savez échapper, dans la journée, aux groupes de lycéens turbulents qui pratiquent la "méditation de groupe" de façon plutôt bruyante. A 8 heures du matin, la magie est totale ! Les Jardins Zen
6. SAIHO-JI : Au sud d' Arashiyama , ce temple est très célèbre pour son plus beau jardin de mousses de Kyôto. C'est de là d'ailleurs que vient son surnom : Koke dera ( Temple des mousses ). Fondé en 731 par le prêtre Gyôki ( 670-749 ) sur l'emplacement d'une villa du Prince Shôtoku. Rebâti en 1339 par le prêtre Sôseki à qui l'on attribue la création du jardin, comme celui du Tenryû-Ji ( voir plus haut ). Ce célèbre jardin est constitué par une vingtaine de mousses différentes qui recouvre l'ensemble des pierres, racines et arbres. l'ensemble reproduit les jardins des périodes Heian et Kamakura. La visite est particulièrement recommandée après une averse.... L'étang du Jardin représente la forme de l'idéogramme " Kokoro " ( coeur, esprit ).
7. S'il est un mythe qui a la vie dure, c'est bien celui de la Geisha. Associé à la prostitution en Occident, ce cliché a totalement dévalorisé cette tradition. Il suffit de regarder les regards équivoques de certains Occidentaux au simple énoncé du mot Geisha pour comprendre que tous les fantasmes d'exotisme, plus ou moins douteux, trouvent ici un bon prétexte. S'il est vrai que certaines Geishas de bas niveau s'adonnaient à la prostitution, il en est autrement de la grande majorité des véritables professionnelles de l'Art de Vivre dont la sophistication a toujours été à l'opposé du monde glauque qu'on leur attribue. Du Japonais Gei ( Art ) et Sha ( la personne), le nom de cette profession décrit bien son domaine : savoir par leur culture animer une réunion ou un dîner pour plusieurs invités. Leur instruction méthodique de l'art de la danse , du chant ou de poésie destinent ces professionnelles à divertir des personnalités riches et cultivées. Les Geishas de Kyôto, qui en réalité sont appelées les Geiko , et leurs apprenties ( les Maïkos ) sont aujourd'hui encore l'un des héritages les plus vivants de la Tradition Japonaise, et jouent ainsi un rôle culturel que nombre d'occidentaux sont incapables d'imaginer.
8. L'HISTOIRE : L'histoire des Geishas est relativement récente. Apparues vers 1660 à Edo , elles furent rapidement appréciées par leur éducation et leur raffinement dans l'art de converser et leur élégance. Elles devinrent assez vite les confidentes des hommes de la haute société ou des détenteurs du pouvoir. Mais en 1700, un décret Shogunal voulut réglementer cette nouvelle profession et oblIgea les Geishas à résider dans des "quartiers réservés" ( Yoshiwara à Edo et Shimabara à Kyôto ). Devant ce regroupement forcé avec les prostituées des quartiers de "plaisirs", un certain nombre de Geishas décidèrent de quitter leur "maison" ( Okiya ), établissement auquel elles appartenaient. Elles se regroupèrent alors en écoles à Gion ( Kyôto ) et Fukagawa ( Edo ). Ce sont elles qui maintinrent la tradition intacte la tradition et la culture des Geishas. Dans les quartiers "réservés", les anciennes Geishas devinrent de simples courtisanes ( Jorô ), dont seul le costume gardait un lien avec leur origine. A la fermeture de ces quartiers, elles disparurent également, laissant les seules Geishas perpétuer la véritable tradition et le maintien de cette profession. Après la deuxième guerre mondiale, le nombre de Geishas se réduisit de plus en plus pour ne compter aujourd'hui qu'environ 1.500 professionnelles accomplies regroupées en majorité à Kyôto dans le traditionnel quartier de Gion.
9. LA FONCTION : Les Geishas sont des artistes spécialement entraînées aux arts du divertissement . Cette fonction comprend la danse, le chant, mais également l' art de la conversation . Tous ces talents doivent être déployées pour animer et "enchanter" une rencontre ou un dîner entre personnages importants ( politique, économie...). Le prix élevé des prestations restreint cette possibilité aux grandes sociétés ou partis politiques influents . D'ailleurs, seuls un nombre limité d'invités, ayant une parfaite connaissance de la culture japonaise, peuvent véritablement apprécier cette forme d'art "vivant". Les apprenties Geishas ( Shikomi ) doivent appartenir à une "maison" ( Okiya ) pour être formées. En échange de travaux domestiques, elles apprennent les rudiments de leur futur métier. Elles sont alors pleinement acceptées et obtiennent le titre de Maïkos . La formation reste longue, astreignante et dure plusieurs années. L'apprentissage quotidien est basé sur le chant, la danse, les instruments de musique traditionnels. C'est seulement au terme de cette instruction qu'elles deviennent alors de véritables Geishas. Généralement une Geisha est la maîtresse reconnue d'un homme influent qui l'entretien. Cela fait partie du "standing" de ce dernier qui doit dépenser de véritables fortunes à cet effet ( hébergement, kimonos, etc... ) Certains partis politiques ont même leurs Geishas favorites et leurs maisons de thé dans un quartier de rencontre ( Gion à Kyôto ).
10. LE COSTUME : Dans l'art difficile de porter le kimono, la Geisha est sûrement celle qui excelle le mieux. Son kimono est somptueux, égalant en richesse et raffinement celui du mariage. Il est de type Kosode avec des couleurs éclatantes. Entièrement réalisé à la main, il arbore de délicats motifs de décoration, et un Obi ( ceinture ) large et coloré. La tenue de la Geisha ("personne confirmée dans les arts " ) est moins voyante que celle des Maikos ( apprenties ). Celles-ci arborent un Furisode ( manches longues ) et une coiffure très chargée avec de nombreux peignes et ornements, afin d'attirer l'attention. Chaque Geisha possède environ une quinzaine de somptueux kimonos dont le prix peut varier de 80 à 150.000 F ( 12.000 à 23.000 € ). Achetés par la patronne ( Mama San ) de sa "maison", ils seront remboursés au fur et à mesure des gains obtenus par la Geisha. Ce remboursement s'étale généralement sur plusieurs années. La coiffure et le maquillage jouent également un rôle primordial. Les cheveux sont en fait une perruque ( Katsura ) reproduisant la coiffure compliquée ( Shimada ) en vigueur depuis l'ère Edo. Les cheveux sont remontés en forme de chignon ( Mage ) retenus par des peignes ( Sashigushi ). Les Maikos y ajoutent des épingles ( Kanzashi ) avec des décorations brillantes. Le visage maquillé avec une poudre d'un blanc de porcelaine n'est dégagé qu'au niveau de la nuque, où apparaissent deux triangles de peau naturelle.