1. Le Mont-Saint-Michel L’abbaye du mont Saint-Michel se trouve sur la commune du Mont-Saint-Michel, en Normandie, dans le département de la Manche. Classé monument historique en 1862, le site figure depuis 1979 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et est géré par le Centre des Monuments Nationaux. On le compare souvent aux sept merveilles du monde.
2. À l’avènement du christianisme dans la région, aux alentours du IVe siècle, le Mont Tombe fait partie du diocèse d’Avranches, dont les limites correspondent avec l'ancien territoire des Abrincates. Au milieu du VIe siècle, le christianisme s’implante véritablement dans la baie. À cette époque, le Mont Tombe offre un abri à de pieux solitaires, ermites approvisionnés par le curé d’Astériac, qui veillent sur le site et mènent une vie contemplative autour de deux oratoires. Le premier, dédié au premier martyr chrétien, saint Étienne est élevé à mi-hauteur du rocher. Il est suivi d’un second en l’honneur du premier martyr des Gaules, saint Symphorien, élevé au pied du rocher. Le songe de Saint Aubert Le Mont Saint-Michel quitte, en 710, son appellation de Mont Tombe pour prendre celui de Mont-Saint-Michel-au-péril-de-la-Mer à la suite de l’édification, par l’évêque saint Aubert d’Avranches, d’un oratoire dédié à l’archange saint Michel en 708. Aubert aurait reçu, au cours de son sommeil, trois fois l’ordre de Saint-Michel de faire ériger sur le Mont-Tombe un oratoire. L’archange aurait laissé la trace de son doigt sur le crâne d’Aubert. Ce crâne repose dans la cathédrale d’Avranches et porte les traces d’un tel stigmate.
3. Le sanctuaire doit être, selon les prescriptions de l’ange, une réplique du Mont-Gargan en Italie (Ve siècle). Aubert fait arracher une pierre cultuelle païenne présente sur le Mont Tombe et construit à la place un sanctuaire circulaire formé de morceaux de roc grossièrement empilés. En 708 environ, Aubert envoya des moines chercher au sanctuaire du Mont Gargano en Italie, dédié à saint Michel, des reliques du lieu. Puis, le 16 octobre 709, l’évêque fit la dédicace de l’église et y installa un chapitre de douze chanoines.
4. LeMont Saint-Michel était né. Les restes de l’oratoire ont été retrouvés dans la chapelle Notre-Dame-Sous-Terre[5]. Ce sanctuaire est une chapelle reliquaire qui abritait le tombeau du fondateur, Aubert et certainement les reliques insignes ramenées du Mont-Gargan. La chapelle Notre-Dame-Sous-Terre est aujourd’hui sous la nef de l’abbatiale. Les premières constructions se révèlent insuffisantes et à l’époque carolingienne, d’importants bâtiments sont élevés, autour desquels se répartissent les cellules individuelles des religieux.
5. Le monument historique chœur gothique flamboyant de l'église abbatiale Viollet-le-Duc visita le mont en 1835, mais ce furent ses élèves, Paul Gout et Édouard Corroyer (1835-1904), qui furent destinés à restaurer ce chef-d’œuvre de l’art gothique français. Des travaux urgents de consolidation et de restauration de l’abbaye, classée monument historique en 1874, sont effectués par Édouard Corroyer. En 1896, une flèche s’élevant à plus de 170 mètres au-dessus de la mer est érigée. L’archange Saint Michel qui couronne la flèche a été réalisé dans les ateliers Monduit qui avaient déjà travaillé pour Viollet-le-Duc . En 1898, Paul Gout redécouvre, lors de fouilles sous le plancher de l’église, Notre-Dame-Sous-Terre qui sera complètement dégagée en 1959 une fois que l’architecte Yves-Marie Froidevaux aura installé une poutre en béton précontraint.
6. Renaissance Religieuse Renaissance religieuse [modifier] En 1966, à l’occasion de la célébration sous l’égide d’André Malraux du millénaire de l’abbaye, plusieurs monastères bénédictins envoyèrent quelques moines passer l’année 1966 au Mont, afin de célébrer à leur manière le caractère religieux millénaire du lieu, sans lequel le rocher serait sans doute resté à l’état quasi naturel. Une fois l’année passée, avec son flot de visiteurs et de colloques, une poignée de moines resta, en accord avec l’État, propriétaire des lieux. Leur premier prieur était le père Bruno de Senneville, venu de l’abbaye du Bec-Hellouin. Cette petite communauté effectua pendant près de trente-cinq ans, par sa présence et la célébration du culte, une sorte de pèlerinage permanent sur les lieux, recevant elle-même les pèlerins de tous horizons. Ces pionniers permirent alors la restauration d’une communauté plus importante.
7. Depuis 2001, les Fraternités monastiques de Jérusalem, venues de l’église Saint-Gervais de Paris assurent la présence religieuse au Mont. Une communauté d’hommes et une communauté de femmes se retrouvent pour les offices dans l’abbatiale (ou dans la crypte Notre-Dame des Trente Cierges en hiver), rendant ainsi à l’édifice à sa destination originelle.