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Les personnages du Pays de Fouesnant - php fd4iza
1. René BLEUZEN
Vers les sources de l’hotellerie à
BENODET
avec la saga Le CLINCHE
Si l'on se penche sur les origines de
l'hôtellerie à Bénodet, on remarque que la
famille Le Clinche y est mêlée depuis le
temps où les mémoires et les documents en
parlent. D'autres noms l'ont certainement
précédée, mais François Le Clinche,
l'actuel propriétaire de "L'Ancre de
Marine", est assurément l'héritier de la plus
longue lignée d’hôteliers et "loueurs en
meublé" qu'ait connu Bénodet.
ce couvent prieraient pour leurs
bienfaiteurs et se chargeraient du service
divin dans l'église de Bénodet". C'est ainsi
que Bénodet devint un prieuré desservi par
les moines de Daoulas jusqu'au
rattachement de leur établissement au
séminaire de la Marine à Brest en 1690 ;
après quoi ils furent remplacés par des
prêtres séculiers.
L'hostellerie est certainement née à
Bénodet avec le développement du trafic
maritime, bien avant la vogue des "bains
de mer". Peut-être aussi, au nombre de ses
premiers clients, faut-il compter les moines
de l'abbaye de Daoulas chargés du service
divin dans la chapelle Saint- Thomas ?
On peut imaginer que les moines
trouvèrent à se loger à proximité de l'église
qui leur était confiée: pourquoi pas à
l'emplacement de l'actuelle " Abbatiale" (le
nom d'une chaîne d'établissements
hôteliers, mais il ne s'agit que d'une simple
coïncidence), ou de sa voisine,
"A l'Ancre de Marine" ?
On sait qu'en 1231, le Comte
Eudon de Fouesnant fit bâtir cette chapelle
et la dédia à Saint Thomas de Cantorbery.
Il attribua à cette fondation les dimes que
les sires de Fouesnant
levaient sur la paroisse de Perguet. A son
tour, l'évêque de Quimper, Raynaud, donna
toute la paroisse de Perguet à l'abbaye de
Daoulas, "à condition que les religieux de
Dès le début du XVII ème siècle, les
notaires des juridictions de KemperCorentin et de la Baronnie du Pont dressent
des actes d'héritage de plusieurs "villages"
( Trez an maizon , et autres Trez) au bourg
de "Bénaudet", près de la croix du
"cimettaire". Tous biens situés sur la
paroisse de Perguet, et sous la mouvance
des seigneurs de Bodigneau.
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2. En 1770, les notaires de Conq, Fouesnant
et Rosporden dressent l'acte de vente par
Jean-Marie André et son épouse Jeanne Le
Borgne, demeurant à Bodinio, à Me
Jacques Janvier, notaire, de biens situés à
Bénaudet, donnant au couchant sur le
chemin qui conduit de la chapelle à la
fontaine, et au nord sur la place de
l'auditoire et le chemin qui y mène. Plus
une petite maison cernée de murailles,
donnant au levant sur le chemin de la
fontaine et au couchant sur la grève. Il
s'agit, d’évidence, de biens situés au bord
de l'eau, entre l'église et la fontaine qui se
trouvait au départ de l'actuelle rue de
"Haute fontaine", l'îlot où l’on retrouvera
plus tard les hôtels et les commerces du
bourg de Bénodet.
Le 21 messidor An XIII (1805), ce
sont François Briant, maître perruquier et
sa dame Jacquette Janvier, demeurant rue
Saint-François à Quimper, qui vendent à
Charles Portier et dame Reine Charlotte
Lozivit, son épouse, une maison avec cour,
dépendances, tenants et aboutissants, près
de l’église de Bénodet, moyennant la
somme de 3.000 Francs tournois.
Charles Portier, maître voilier au
port de Bénodet, est décédé le 10 février
1808 à l’âge de 37 ans, et son épouse le 11
mars 1840 à 68 ans. Ils avaient deux filles:
Marguerite Charlotte Portier, née le 5
messidor An VII (1799), et Marianne, née
le 16 brumaire An IX (1801). Charles
Portier était originaire de la LoireAtlantique (Les Moutiers de Retz), et son
épouse de Beuzec-Conq. Marguerite s’est
mariée le 16 septembre 1813 à Perguet, à
l’âge de 14 ans, à Jean-François Le
Clinche, qui en avait 32. Né à Pluherlin
(Morbihan), il se déclare jardinier, habitant
Fouesnant. Son témoin est Jean-Baptiste
Félix de Poulpiquet.
A cette époque où l'illettrisme est le
lot général de la population, on constate
par l'acte de mariage que la mariée avait
une belle écriture, témoignant d'une bonne
instruction. Elle signe de ses deux
prénoms: Marguerite, Charlotte. Il n ' est
pas facile d' imaginer la part qu'elle eut
dans la conduite des affaires familiales,
auprès d'un époux qui signe difficilement
son nom, mais c'est elle qui est à l' origine
de la dynastie des Le Clinche, qui ont
essaimé dans le canton, et au-delà.
La famille Le Clinche s'installe à
Perguet.
A son arrivée à Bénodet, JeanFrançois Le Clinche était le premier du
nom dans la commune. Bénéficiant des
installations de son beau-père, maître
voilier, et de ses relations dans le milieu
maritime, il délaissa vite son métier de
jardinier et devint commerçant. Entre
autres marchandises, il s'intéressa au trafic
des poteaux de mine avec les régions
charbonnières d’Angleterre. En retour, les
caboteurs ramenaient du charbon. Ce
commerce de poteaux de mine était
florissant: le bois de pin arrivait au port de
Bénodet
depuis
les
communes
environnantes, et les élus se plaignaient de
l’état des routes ravinées par les charrois,
sans que les bénéficiaires se soucient de
leur entretien.
Quelques années plus tard, JeanFrançois Le Clinche était élu conseiller
municipal et adjoint au maire. Homme de
décision, il excipa de cette fonction pour
faire punir un homme qui avait usé de
violence en public. Le maire, Mr Briant de
Laubrière, signala le fait au Préfet et obtint
la révocation de son adjoint. Cependant
celui-ci n'ayant pas été déclaré inéligible, il
retrouva sa place au conseil municipal
quelques mois plus tard. Ses cochons,
divaguant sur l'estran et jusque dans le
cimetière défrayèrent aussi la chronique.
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4. Le commerce était fructueux. En
1823, Jean-François et son épouse
obtenaient de Marie-Anne Portier, soeur de
Marguerite, qu'elle leur cède sa part de
l'héritage paternel.
En 1834, on trouve Jean-François Le
Clinche et Marie-Louise Le Breton devant
notaire comme propriétaires indivis de la
terme de Libourscaven (aujourd'hui
Kernéost), terme que l'on retrouvera plus
tard dans l'héritage de sa fille Marie-Reine,
devenue Madame Scanvic.
Jean-François Le Clinche et
Marguerite Charlotte Portier ont eu neuf
enfants: Julien François-Baptiste (1815),
Charles ( 1816), Pierre (1818), Ambroise
(1819), Marguerite (1820), Marie-Reine (
1822 ), Victor ( 1823 ), Joseph ( 1825 ),
Anne Françoise ( 1828 ). Quelques mois
après cette dernière naissance, en janvier
1829, Marguerite décède à l'âge de 29 ans.
Son mari la suivra en octobre 1849 : il
avait 69 ans.
On trouvera ensuite deux de leurs
enfants commerçants au bourg de Bénodet:
François-Baptiste, marié à Anne-Marie
Divanach, et Julien, marié à Marie Botte.
mari Jean Nédélec : ils l'ont tenue jusqu'à
l'âge de la retraite qu'ils vivent maintenant
à Hent-Beg ar Croissen. Leurs filles leur
ont donné neuf petits-enfants.
Un autre fils de Ambroise,
François-Joseph Le Clinche s'est marié à
Marie Rivière, veuve Berrou, du Poulker.
Ils auront six enfants et achèteront la ferme
de Kerorié. Leur fils Joseph, né en 1899,
se mariera à Anne Le Floch de Pontérec et
continuera d'exploiter Kerorié qui sera
reprise par leur fille Odette, Madame Yves
Quéméré, aujourd'hui à la retraite, tandis
que sa soeur Marie est à Kermine, Madame
Roger Donnard.
Une lignée de cultivateurs
Un autre personnage marquant des
enfants de Jean-François Le Clinche sera
son fils Ambroise. Marié à Françoise Le
Goardet, ils auront huit enfants et sont
cultivateurs à Kercariou, où la famille s'est
perpétuée jusqu'à ce jour. Joseph, le plus
jeune de leurs enfants, né en 1856,
épousera Madeleine Clément de KeravenVras et continuera l'exploitation de la
ferme. Ils auront une fille prénommée
naturellement Madeleine, qui se mariera à
Yves Berrou, lequel deviendra à son tour le
patron de la ferme de Kergariou. La fille de
Mr et Mme Berrou, autre Madeleine,
reprendra l'exploitation familiale avec son
Joseph Le Clinche, fils de Ambroise, et son
épouse Madeleine Clément, cultivateurs à
Kergariou.
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5. Ambroise, le patriarche de cette
lignée, a laissé son nom dans l'histoire de
Perguet. Conseiller municipal, il a été le
premier élu de la commune à demander,
contre l'avis de ses collègues et du maire
Jean-Marie Friant, la création d'une école à
Bénodet; il a refusé de signer le cahier de
délibérations qui ne le mentionnait pas.
Marie-Reine, autre fille de JeanFrançois Le Clinche, est mariée à un
concarnois, Élisée Scanvic. Après le décès
de son père, elle reçut sa part de l'héritage
évalué à 16.872,33 Francs.
Cette part comprenait ; une maison
couverte en ardoises servant de caserne des
douanes, avec ses dépendances ; une petite
maison couverte de chaume, servant de
corps de garde, et sise au bord de la mer ;
un jardin situé en face de la caserne et
cerné de murs dont ceux du midi et du nord
sont mitoyens ; les fermes de Kernéost et
de Trez-Bihan réunies ; le petit domaine
congéable de Ty Nevez St-Gildas ; un
courtil dit Liors bihan.
Un peu plus tard les époux Scanvic
vendirent la partie de ces biens situés sur le
port de Bénodet à leur frère et belle-soeur,
François-Baptiste Le Clinche et Anne
Marie Divanach, pour la somme de 6.000
Francs.
La famille Le Clinche-Rivière, de Poulker, puis Kérorié. (Vers 1910)
Assis: François Le Clinche et son épouse Marie Rivière.
Debout: de gauche à droite: Marie ( Mme Guillou, puis Quiltèn ) ; François; Marie-Anne ( Mme Quilliec)
Yves Berrou ( d'un premier lit) ; Jean; Ambroise; Joseph ( marié à Marie-Anne Le Floch ).
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6. D'autres Le Clinche de la même souche se
sont mariés, et on trouve ce patronyme à
Kerangalès,
à
Kerambéchennec,
à
Fouesnant, à Clohars Fouesnant.
Dans les annales de la commune de
Bénodet on trouve aussi le nom de Le
Clinche mêlé à une sombre affaire
d'appropriation d'une parcelle de terrain
communal au bord du C.D.34. Thomas
Hamon, maire, avait été mis en cause par
Jean Porus. L'affaire fut portée devant le
Préfet qui conseilla à la municipalité de
vendre la dite parcelle aux consorts
Hamon-Le Clinche à raison de 6 Francs le
mètre carré. Thomas Hamon était marié à
Marie Josèphe Le Clinche, fille de
François, qui avait déjà été précédemment
dénoncé pour le même objet.
On peut dire qu'en l'espace de
quelques générations la personnalité des Le
Clinche a fortement marqué la vie
municipale par son volontarisme et son
caractère
entreprenant.
Actuellement
encore, on peut entendre leurs descendants
affirmer leur volonté et leur détermination
par un péremptoire: "On est des Le
Clinche"... Ce qui ne veut pas dire qu'ils
refusent la discussion.
d’héritage que nous avons citée plus haut.
Sa réussite à Bénodet attira des membres
de sa famille de Pluherlin : sa soeur, Anne
Le Clinche, s'est mariée à Perguet le 17
avril 1822, à l' âge de 19 ans, à Louis
Marie Raoul, de Lorient, avec l'autorisation
de son frère adjoint au maire. Son frère
Joseph, célibataire, y vint aussi et y mourut
en 1860, âgé de 83 ans.
La succession de Jean-François est
assurée par son fils François Baptiste, né le
2 novembre 1815 et décédé le 9 mai 1861.
François Baptiste est boulanger et
aubergiste dans les mêmes bâtiments. Son
épouse, Anne-Marie Divanach, le seconde
efficacement. Ses descendants affirment
qu'elle était l'âme du ménage. Elle mena
rondement ses affaires et poursuivit se
activités commerciales après le décès de
son époux. Elle louait des logements
meublés, principalement aux commandants
de navires marchands que leurs épouses
rejoignaient lors des escales dans le port.
La lignée des commerçants
hôteliers
Jean-François Le Clinche, venu de
Pluherlin via Fouesnant, est donc le
premier de la lignée des commerçants hôteliers à Bénodet. Nous avons déjà dit
comment, de la profession de jardinier qui
probablement nourrissait mal son homme,
il devint officiellement marchand de bois.
Mais il s'avère des délibérations du Conseil
municipal qu'il était aussi aubergiste, et à
ce titre il s’est attiré les foudres de certains
maires prétendant qu’il aurait insisté pour
que les réunions du Conseil se tiennent
dans son établissement.
Il fallait assurément qu'il fut
commerçant avisé pour parvenir, de son
mariage en 1813 à son décès en 1849, à
laisser à sa fille Marie-Reine la part
Anne-Marie Divanach, épouse de François
Baptiste Le Clinche et mère de François Joseph.
(Costume dit d’artisane de Loctudy)
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7. En 1871, cédant à la demande du
maire Jean-Marie Friant, elle mettait à la
disposition des trois religieuses de
Kermaria venues ouvrir la première école
de Bénodet, un confortable logement dont
la description dans l'inventaire montre des
pièces agréables, et une loueuse qui n'était
pas novice dans l'art de recevoir : chambre
bleue, chambre verte, chambre grise,
cabinet bleu, lits douillets, tasses,
soucoupes, rideaux aux lits et sur la
croisée, cuisine avec tous les ustensiles
souhaitables, essuie-mains, serviettes, etc...
Il est évident qu'il s'agissait en l'occurrence
d'un appartement de confort pour clients
nantis.
Anne-Marie Divanach Le Clinche
décède en 1881 et ses deux enfants se
partagent sa succession en 1884, répartie
en deux lots :
Le premier, à sa fille MarieJosèphe,
épouse de Thomas Hamon, comprend
l'hôtel, l'écurie neuve et un grand jardin,
estimés 44.000 F ; une autre maison, la
boulangerie, la maison de la poste et
dépendances ainsi que le vieux magasin; la
cour neuve en alignement avec la grille et
le mur des écuries; le corps de garde et un
appentis attenant; le champ de Creac 'h
Conard ; la prairie et le bois au couchant de
Ménez Kernun ; le champ et la maison
Girard: le tout estimé 104.175 Francs.
Le deuxième lot appartient à
François Le Clinche. Il se compose des
fermes de Poulmik, de Kernéost, de Trez
Bihan; de Kerloc'h Bras; la caserne et le
petit jardin; Parc ar Fort ; le bois au levant
de Ménez Kernun : le tout estimé 88.750 F.
Monsieur et Madame Hamon
s'engagent à payer les dettes de leur mère
et belle-mère décédée, jusqu'à 28.000
Francs.
C'est dans leur part des biens du
port (la caserne et le petit jardin) que
François Le Clinche, né le 15 juillet 1860
et son épouse Marie-Jeanne L 'Helgouac'h
vont poursuivre leurs activités, tandis que
le ménage Hamon s'installe à la terme de
Kerambéchennec. Entre temps, Thomas
Hamon est devenu maire de la commune.
François diversifie ses activités.
Outre le débit de boissons et l'épicerie, il
vend des articles de pêche; il loue des
chambres d'hôte meublées. C'est lui qui
donnera à l' établissement son enseigne " A
l'Ancre de Marine": en effet, les pêcheurs
s'approvisionnaient dans son magasin, et
lui-même fabriquait dans son atelier des
poulies de gréement. François Le Clinche
et Marie-Jeanne L 'Helgouarc'h ont eu trois
entants : Yvonne,
née en 1901,
François, en 1903 ; Charles, en 1907.
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8. pendant vingt ans, de 1932 à 1952, tenant
le café restaurant pension "0-20-100-0",
bien connu sur les quais de l'Odet. Et c'est
à Quimper qu'est né en 1933, l'actuel
patron de L'Ancre de Marine, François Le
Clinche, qui avec son épouse Rosanne
Temple perpétue la lignée hôtelière. Ils
exploitent depuis 1958 un nouvel
établissement avec salle panoramique
donnant sur le port et la rivière. Ils ont
deux enfants, France et Jacques, qui ne
sont pas dans l’hôtellerie.
Devenu café restaurant hôtel,
l'Ancre de Marine sera exploité pendant
quelques années en gérance libre par un
certain Bourbigot, puis repris par le fils
François, marié à Marie Volant. Mais
avant de tenir l'affaire familiale, ce
François Le Clinche fut quimpérois
L'ancien bâtiment, qui fut la
caserne des, douaniers, a été rebâti pour
être auberge; les ouvertures, spécialement
aménagées, permettaient de rouler les
barriques de vin depuis la rue jusqu'à la
cave à l'arrière du bâtiment. Dans le
voisinage, on a longtemps raconté que
cette cave servit aussi, pendant la
Révolution, pour les messes clandestines
des prêtres réfractaires; jusqu'au 2 juillet
1792, où ils furent une trentaine, dont
Guillaume Pellerin et Jacques L'Haridon,
desservants de Perguet, à monter, après
une messe en commun, dans le bateau !
pour le chemin de l'exil, l'Espagne.
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9. Et le "Grand Hôtel", devenu
"L’Abbatiale" ?
L’hôtel proprement dit, les écuries neuves
et le jardin étaient dans le lot de MarieJosèphe Le Clinche au décès de sa mère. II
s’agissait de l’essentiel des installations, et
I 'hôtel était déjà fréquenté par des artistes
célèbres. (" La divine Sarah y fit un long
séjour... ").
Mais les nouveaux patrons n'ont
semblé s'intéresser que modérément à
l'hôtellerie : après quelques années, à la fin
du siècle, ils vendent le tout au marquis de
Cheffontaines, qui loue aussitôt à Joseph
Boissel, tenancier jusqu'alors, avec sa
mère, de l'Hôtel d'Arvor à Fouesnant.
Joseph Boissel devint propriétaire après la
Grande Guerre. Il améliora sans cesse le
confort et le standing de l’établissement,
tout comme son fils Jean qui en poursuivit
l'exploitation tant que l'âge le lui permit.
Très attaché au caractère touristique de
Bénodet, Jean Boissel ne s'est résigné à
vendre son hôtel qu'à la condition expresse
qu’il continue la même activité. Les
acheteurs M. et Mme Leclere l’ont
rebaptisé "l’Abbatiale". Ils ont également
construit "la voile d’or" à l’emplacement
de l’ancien "vide bouteille".
L’hôtellerie reste à Bénodet l’une
des principales activités et pourvoyeuse
des ressources communales. Le parc
hôtelier, bien qu’ayant perdu quelques
unités converties en appartements demeure
l’un des meilleurs du Finistère pour le
confort des visiteurs.
On ne peut être précis sur le
démarrage de cette industrie, mais on sait
qu’à coup sûr elle a pris naissance sur le
port. Bien qu'on ne sache rien de la façon
dont furent hébergés les moines de
Daoulas à partir de 1231, il n'est pas
interdit de penser qu'ils furent, dans les
premiers temps de leur arrivée, les hôtes de
logeurs qui, par la suite, ayant aménagé
leurs demeures, accueillirent les équipages
et particulièrement les maîtres de barques
ou capitaines de navires en escale au port
de Bénaudet. Ceci avant d’offrir, plus tard,
un séjour de rêve à des personnalités
célèbres : écrivains, artistes, savants,
parlementaires.
Tous ont fait de Bénodet ce qu'elle
est actuellement: la plus recherchée des
stations de vacances de la région.
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