Contrepoint à deux voix 2014 de joseph fakhry novembre
1. 2013
2014
CONSERVATOIRE NATIONAL SUPERIEUR DE MUSIQUE
BEYROUTH – LIBAN
Guide de
Contrepoint
Rigoureux à deux
voix
Réalisé par : Joseph FAKHRY
Destiné à ses élèves
Basé sur les Traités de Contrepoint de :
Noël Gallon – Marcel Bitsch, Marcel Dupré,
Charles Koechlin, André Gedalge.
PREMIERE PARUTION 2005
2. Contrepoint à deux voix
-
Le contrepoint est la science des lignes mélodiques et de leurs superpositions.
Il considère la musique sous son aspect horizontal.
-
L'harmonie, science des accords et de leurs enchaînements.
Elle considère la musique sous son aspect vertical.
Harmonie et contrepoint, se complètent mutuellement.
A l'écoute horizontale (contrepoint) correspond l'écoute verticale (harmonie).
On définira donc le contrepoint comme un style musical donnant la préférence à l'écriture
horizontale sur l'écriture verticale, à la superposition des lignes (ou polymélodie) sur
l'enchaînement des accords (ou polyphonie).
Le contrepoint rigoureux ou scolaire enseigne à superposer de courtes mélodies
vocales non modulantes.
•
CANTUS FIRMUS :
Dans le cadre de l'étude de l'écriture musicale, il s'agit d'une mélodie, le plus souvent assez
brève et écrite en valeurs longues (en rondes), destinée à servir de support aux exercices
de contrepoint et placée successivement aux différentes voix.
Le cantus firmus peut être transposé – toutes les fois qu’il ne dépassera pas l’étendue ordinaire
– au grave ou à l’aigu – de la voix pour laquelle on le transposera.
•
MODES :
On travaille le contrepoint dans les deux modes classiques et dans les modes
grégoriens anciens : Mode majeur naturel, Mode mineur mélodique, et les modes
de : RÉ – MI –FA – SOL – LA.
Chaque exercice doit rester dans un même mode et une même tonalité.
On étudie le contrepoint dans cinq espèces différentes. Chaque espèce est
caractérisé par un rythme obligé.
Dans chaque espèce le cantus firmus est placé successivement aux différentes
voix.
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Rigoureux
Guide de Contrepoint
3. Contrepoint rigoureux: cinq espèces
1.
2.
3.
4.
5.
Première espèce : RONDES
Deuxième espèce : BLANCHES
Troisième espèce : NOIRES
Quatrième espèce : SYNCOPES DE BLANCHES
Cinquième espèce : FLEURI
Règles rythmiques
Mesure employée.
On pratique ordinairement le contrepoint binaire ( 2 et 4 notes contre une).
Dans cet ouvrage, les exemples sont écrits, sauf exeption, à 2/2, le cantus firmus étant
en rondes.
Chaque mesure doit être envisagée de la façon suivante :
Première mesure.
Sauf à la première espèce, le contrepoint commence toujours par un silence.
Aucun autre silence n’est admis dans la ligne mélodique.
Dernière mesure.
Le contrepoint, à toutes les voix et dans toutes les espèces, se termine par une ronde.
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Guide de Contrepoint
4. Règles mélodiques
Tessitures des voix
•
•
•
Les notes noires ne doivent être utilisées qu'exceptionnellement.
L'ambitus de chaque ligne mélodique ne doit pas excéder la onzième au cours d'un
même exercice.
On admet exceptionnellement la douzième lorsqu'elle est justifiée par un long
mouvement conjoint.
1. Sont permis, les intervalles majeurs, mineurs, et justes ne dépassant pas la sixte
mineure.
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Secondes majeure et mineure.
Tierces majeure et mineure.
Quarte juste.
Quinte juste.
Sixte mineure seulement.
Octave juste.
2. Il ne faut pas faire entendre deux fois de suite la même note à aucune voix.
3. Les arpèges ordinaires sont à proscrire de la ligne mélodique.
A éviter
Remarque : Le chant donné doit être respecté d’une façon absolue. Il se pourra qu’il
contienne un arpège, mais il ne doit point s’en trouver dans les autres voix.
On peut admettre l'arpège brisé :
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Guide de Contrepoint
5. 4. Le mouvement conjoint est celui qui convient le mieux au style du Contrepoint
rigoureux, doit être employé le plus souvent possible et poursuivi le plus loin
possible.
Employer le mouvement disjoint très discrètement.
5. Le mouvement disjoint doit être évité particulièrement au passage d’une mesure à
l’autre, surtout en noires.
Tolérance : On admet, à la barre de mesure, les intervalles disjoints précédés d’un
mouvement de direction contraire.
6. Saut d'octave :
Il doit toujours être précédé et suivi de mouvements mélodiques qui lui sont
contraires. En d'autres mots, le saut d'octave se dirige dans la région dont provient la
mélodie, et on le quitte en retournant dans cette même région.
Cette règle est impérative, avec pour seule tolérance une broderie de même
sens, dans les cas difficiles.
- Il ne faut pas abuser du saut d'octave.
7. Sont interdits : Les intervalles dépassant la sixte mineure (sauf l’octave juste), et tous
les intervalles diminués et augmentés.
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Guide de Contrepoint
6. 8. La gamme mineure se présente sous deux aspects différents selon la direction
empruntée par la ligne mélodique:
Forme mélodique ascendante :
Forme mélodique descendante :
Les notes (fa dièse, sol naturel) sont essentiellement mélodiques.
On les emploie comme notes de passages et comme broderies.
Le fa dièse peut prendre exceptionnellement une valeur harmonique lorsqu’il est placé
dans un mouvement conjoint ascendant.
Le sol naturel peut prendre exceptionnellement une valeur harmonique lorsqu’il est
placé dans un mouvement conjoint descendant.
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Guide de Contrepoint
7. 9. Dans la gamme mineure mélodique, il faut éviter les rapprochements des deux formes
du VIe et VIIe degré. Il est souhaitable que trois notes, au moins, séparent le sol dièse
du sol bécarre, et le fa dièse du fa bécarre.
10. La mélodie doit être le résultat d'une perpétuelle invention, sans symétries ni redites.
a) Eviter les répétitions de fragments mélodiques :
b) Eviter les marches mélodiques.
c) Eviter le retour, trois fois de suite, à la même note :
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Guide de Contrepoint
8. 11. La quarte augmentée franchie en trois ou quatre notes doit être précédée ou suivie
d'un mouvement conjoint de même direction.
12. La quinte augmentée franchie en quatre notes doit se poursuivre par un mouvement
conjoint de même direction.
13. La septième et la neuvième franchies en trois notes doivent comporter un mouvement
conjoint.
14. Comme pour l’harmonie, le mouvement contraire est préférable à l’oblique, et ce
dernier au direct. (André Gedalge)
Règles harmoniques
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Guide de Contrepoint
9. 1. Sont admis les accords suivants :
- l'accord parfait majeur et l'accord parfait mineur, à l’état fondamental ainsi qu’à leur
premier renversement:
- l'accord de quinte diminuée seulement à l'état du premier renversement:
2. Il est interdit d'écrire deux quintes ou deux octaves consécutives, même par
mouvement contraire.
(L'unisson est assimilé à l'octave. Il est interdit d'écrire deux unissons consécutifs ou
d'enchaîner un unisson à une octave).
3. IL est interdit d'arriver à une quinte, à une octave ou à un unisson par mouvement
direct.
4. La première et la dernière mesure sont obligatoirement harmonisées par l'accord de
tonique à l'état fondamental.
5. Pour la fausse relation de triton, la règle est la même qu’en harmonie : la fausse
relation de triton est défendue.
6. Il ne faut pas faire entendre deux fois de suite la même note, à aucune voix, dans
aucune espèce.
Harmonie obligée
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10. L'avant-dernière mesure peut être harmonisée : soit par l'accord du Ve degré (état
fondamental ou premier renversement), soit par l'accord du VIIe degré (premier
renversement) :
Maj.
Min.
Première espèce : RONDES
(Le contrepoint se compose d’une partie en rondes combinée avec le Chant donné en rondes).
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11. 1.
A la première mesure, la tonique est obligatoire à la partie inférieure. On peut
employer la tonique ou la dominante à la partie supérieure.
2. A la dernière mesure, la tonique est obligatoire aux deux voix.
3. L'unisson n'est pas admis en dehors de la première et la dernière mesure.
4. On ne doit pas écrire plus de trois tierces ou de trois sixtes consécutives
5. Il ne faut pas écrire plus de trois tierces, ou sixtes consécutives en valeurs égales.
Deuxième espèce : BLANCHES
(Dans cette espèce, on doit combiner deux blanches sur chaque ronde du chant donné, excepté à
la dernière mesure où l’on doit mettre une ronde contre une ronde.)
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Le contrepoint en blanches commence par une demi-pause.
Aucun autre silence n'est admis dans la ligne mélodique.
La dernière mesure se termine par une ronde.
Les notes à utiliser sont : des notes réelles, des notes de passage, des broderies.
Sur les temps forts, seules les notes réelles sont permises.
L'unisson est admis sur le temps fort à la première et à la dernière mesure, et sur le
temps faible ou la partie faible des temps au cours de l’exercice.
7. Les octaves et les quintes sont admises lorsqu'elles sont séparées par l'équivalent
d'une ronde au moins, c'est à dire deux blanches ou quatre noires.
8. Éviter la broderie ou la note de passage qui produit l’intervalle de seconde mineure
avec le chant donné.
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12. 9.
Le croisement est défendu.
Tolérances:
On admet les quintes et les octaves plus rapprochées à condition que la seconde quinte
ou octave ne soit pas frappée :
a) Par mouvement contraire :
b) Même par mouvement direct, lorsque l'une des deux quintes résulte d'une note
purement mélodique :
1.
On peut employer l'unisson sur le temps faible.
2. L'accord de quarte et sixte, second renversement des accords de trois sons, n'est pas
permis :
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Guide de Contrepoint
13. 3. Il ne faut pas employer plus d'une harmonie par mesure. Mais une même harmonie
peut se prolonger pendant plusieurs mesures.
Tolérances:
-
L'avant-dernière mesure peut comporter les deux harmonies suivantes :
II 6 → V 5
-
Soit par l'accord du IIe degré (état fondamental), à condition que la sensible soit
entendue en note de passage avant la tonique de la dernière mesure.
4. On admet aussi à l'avant dernière mesure le retard supérieur de la sensible en
blanche syncopée pour la variété des terminaisons.
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14. Troisième espèce : NOIRES
(Dans cette espèce on doit combiner quatre noires sur chaque ronde du chant
donné excepté à la première mesure : commencer par un soupir suivi de trois
noires dont la première doit être une consonance parfaite.)
1.
Le contrepoint en noires commence par un soupir. Aucun autre silence n'est admis
dans la ligne mélodique. La dernière mesure se termine par une ronde.
2. Le mouvement disjoint doit être évité particulièrement au passage d'une mesure à
l'autre, surtout en noires.
Tolérances:
On admet ; à la barre de mesure, les intervalles disjoints précédés d'un mouvement de
direction contraire.
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Guide de Contrepoint
15. 3. Tous les intervalles diminués et augmentés sont interdits.
4. La quarte augmentée (triton) franchie en trois ou quatre notes doit être précédée ou
suivie d'un mouvement conjoint de même direction. (Même remarque pour la quinte
augmentée)
5. On admet la quarte et sixte fugitive sur la partie faible du premier temps, avec retour
immédiat à la fondamentale.
6. Quand le contrepoint est à la partie inférieure, on peut passer sur la quinte de l'accord
et faire entendre une harmonie de sixte et quarte, à condition que ce ne soit pas sur le
premier temps, et seulement si cette note de quinte peut être interprétée comme une
note de passage.
7. On peut faire entendre la broderie en même temps que la note brodée (broderie de
l’octave.
Il ne faut jamais broder l’unisson.
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Guide de Contrepoint
16. 8. Harmoniquement, les fausses relations d’octaves sont parfaitement admises à l’oreille.
9. On admet l’arrivée à l’unisson oblique par seconde majeure, mais jamais par seconde.
possible
impossible
Quatrième espèce : SYNCOPES
(Dans cette espèce on doit combiner des syncopes formées par des rondes dont la
première moitié se trouve sur le temps faible et l’autre sur le temps fort de la mesure
suivante.)
1. La première mesure comporte une demi-pause et une blanche. Cette blanche doit être
la tonique ou la dominante. La dernière mesure se termine par une ronde.
2. Les syncopes se prolongent sur le temps fort, en formant le plus souvent (et de
préférence) des retards supérieurs qui se résolvent sur une note réelle par mouvement
conjoint descendant.
3. Les syncopes peuvent aussi se prolonger sur des notes réelles. C'est le moment où on
peut choisir de quitter le mouvement conjoint pour faire entendre un intervalle
expressif.
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Guide de Contrepoint
17. 4. On peut utiliser le retard inférieur de la tonique en mineur :
5. Il ne faut pas préparer le retard de la quinte par une quinte, ni le retard de l'octave par
une octave, sous peine d'incorrection.
6. On peut faire entendre le retard supérieur en même temps que la note retardée, une
neuvième au-dessus d'elle. En aucun cas le retard ne peut être entendu en même
temps que la note retardée et au-dessous d'elle.
10. Dans les cas difficiles, on admet une interruption des syncopes, et une seule, par
exercice.
11. On admet deux harmonies dans une mesure plutôt qu'une interruption des syncopes,
surtout lorsque celles-ci sont placées à la basse.
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18. Cinquième espèce : FLEURI
(Ce contrepoint étant un composé des espèces précédentes auxquelles on ajout des
croches (avec grande sobriété) qui doivent toujours se succéder par mouvement conjoint,
les règles sont appliquées selon les espèces qu’on emploiera. La blanche pointée n’est pas
usitée à 2 parties.)
1. Le contrepoint fleuri utilise tous les rythmes des espèces précédentes, ainsi que
quelques autres, suivant des règles particulières. La dernière mesure se termine par
une ronde.
A. Les rythmes des espèces précédentes, sauf les rondes :
B. Les rythmes nouveaux :
C. Quelques croches :
D. Entrée des voix : Les rythmes des espèces précédentes, en ajoutant le nouveau rythme
suivant :
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19. 2. Les croches, ainsi que la note qui leur succède, doivent être conjointes.
Elles se placent toujours sur la partie faible du temps.
3. Il ne faut jamais y avoir plus de quatre notes dans la même mesure.
4. Dans une même partie, deux mesures voisines ne doivent pas avoir des rythmes
Identiques.
5. Il n'est pas permis d'employer plus de trois blanches ou plus de sept noires
consécutives
en deux mesures, ni d'écrire deux syncopes de suite.
6. On admet, en revanche, quatre blanches ou huit noires consécutives en trois mesures.
7. Les rythmes :
Sont admis sans syncopes à l'avant-dernière mesure seulement :
La préparation du retard doit avoir au moins la durée d’une blanche.
La résolution du retard se fait obligatoirement sur la partie faible de la mesure.
Préparation
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Résolution
Guide de Contrepoint
20. Le retard peut toucher une note de l'accord avant sa résolution.
Remarque :
Les octaves de cet exemple (do-do, ré-ré) sont parfaitement admissibles, le ré en noire
ayant le caractère d’une broderie.
7. On admet la résolution anticipée du retard à l'avant-dernière mesure à condition que
la note harmonique figure quand même à sa place normale.
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21. Principes de travail
1. Le chant donné servira trois fois de partie inférieure et trois de partie supérieure. Les
trois parties combinées avec le chant donné devront être entièrement différentes – de
même pour celles formées sous le chant donné.
2. Le Chant donné (C.F.) peut être transposé – toutes les fois qu’il ne dépassera pas
l’étendue ordinaire – au grave ou à l’aigu – de la voix pour laquelle on le transposera.
La quantité
La quantité de travail nécessaire est variable selon les individus et selon les facilités
personnelles dans diverses espèces (…) Au début des études il faut s'attendre à un minimum
de douze contrepoints réussis dans chaque mode pour acquérir une aisance suffisante - et voir
suffisamment de paysage - dans chaque nouvelle espèce.
Pour atténuer les inquiétudes sur le plan de la quantité, il ne faut pas hésiter à
présenter des variantes ou des contrepoints ayant d'importantes parties communes. Chaque
contrepoint est jugé comme un tout unique, et chacun est un objectif partiel.
La qualité
C'est le but premier. Seul un travail de qualité supérieure est rentable. Un contrepoint
comportant une faute, même s'il est musical, n'a guère plus d'intérêt qu'une tentative
manquée de saut à la perche: aussi beau soit l'effort, l'exploit n'a pas lieu d'être enregistré. Un
travail régulier et normal ne comporte des fautes que très exceptionnellement, sauf dans des
circonstances particulières telles que les suivantes:
L'étudiant aborde une nouvelle espèce et il ne s'est pas méfié de telle nouvelle
difficulté. Ses pages sont constellées du même type de faute
En particulier au début des études, certains étudiants ont des difficultés à saisir l'esprit
du contrepoint. Un bref temps d'incertitude n'est pas alarmant.
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22. Hormis de tels cas passagers, un type de faute prolongé et chronique - même et surtout
lorsqu'on pensait avoir tout compris - est un indice d'incapacité à être conscient de ce qu'on
écrit, ou d'incapacité à se concentrer ou à entendre.
L'approfondissement et les progrès
Comme souvent en musique, à des périodes de stagnation apparente succèdent des
progrès par paliers quasi-brusques et encourageants. Deux impératifs doivent être bien
compris par l'étudiant:
La correction des erreurs :
Pour ne pas travailler superficiellement, il est indispensable de corriger soi-même,
systématiquement, les passages fautifs. C'est la seule méthode possible pour acquérir la
confiance en soi et la certitude de savoir se sortir de toute situation difficile, comme la
découverte tardive d'une grosse faute lors d'un examen. De telles corrections représentent
parfois plus d'efforts que de réussir du premier coup, avec de plus grandes précautions,
l'exercice complet : il n'est pas souvent possible de les improviser ; il faut en général y réfléchir
pour les présenter au cours suivant. Parfois, le résultat final est moins souple que la première
version erronée. Il faut pourtant accepter de se plier à ces sortes de "réparations", soit comme
une pénitence, soit par jeu, soit pour l'honneur, soit simplement en tant que constituantes
normales du travail régulier. On ne doit abandonner "à la poubelle" un contrepoint fautif que
très exceptionnellement, dans des cas désastreux.
Un minimum de chants donnés :
Aussi effroyable et invraisemblable que cela puisse paraître au nouveau-venu, le
secret de la réussite est là : l'art du contrepoint est aussi l'approfondissement de nombreuses
possibilités. Si on change souvent de chant donné au point de ne faire que six ou huit exercices
sur chacun d'eux, on n'en découvrira toujours que les possibilités les plus faciles, les plus
évidentes pour tout le monde, ou les plus superficielles. On ne rencontrera jamais la véritable
difficulté, et on ne s'émerveillera jamais de tout ce qu'il y avait d'autre à imaginer en
conservant encore et encore les mêmes chants donnés. Un bon principe est de s'en tenir à
deux chants donnés (majeur et mineur) pour 80% du travail, et de n'aborder d'autres textes
que pour se "rafraîchir", par exemple lors de périodes de découragement, ou pour se préparer à
des textes imprévus (examens). Consultez les exemples du traité de Charles Kœchlin, qui
reproduisent toutes les combinaisons de positions possibles sur seulement un chant donné
dans chaque mode.
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23. Première espèce : RONDES
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