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Quelques gouttes de nectar
                        Srila Bhakti Ballabha Tirtha Maharaj

                                       VOL 1




                                INTRODUCTION

Ce petit livre fut inspiré d’une série de courriers électroniques envoyés à partir
du groupe Yahoo sreecgmath. Ce sont de cours articles écrits ou parlés par Srila
Bhakti Ballabha Tirtha Maharaj, acharya-président de la Sri Chaitanya Gaudiya
Math et fondateur de GOKUL (Global Organisation pour Krishnachaitanya’s
Universal Love).

Pour plus d’informations sur le sujet, veuillez, s’il vous plait, contacter les
adresses suivantes :

WWW. sreecgmath.org

       gokul.org.uk

       bhaktiyoga.org.uk

       gosai.com /chaitanya

       krishna.com

       mandala.org

       gopinathmath.com/main.html

       guardian-of-devotion.de.vu

       purebhakti.com (en français)
1)         TITIKSAVAH (tolérance) une des vertus d’un sadhu

Narada Gosvami donna à Dhruva quelques conseils et Suniti, la mère de Dhruva
le mit en garde ainsi : si tu maintiens une mentalité hostile envers ta belle-
mère, tu n’obtiendras rien de ton adoration du Seigneur. Tu ne recevras pas Sa
grâce. Elle n’est pas la cause de tes souffrances, tu en es la cause. Cela te
revient au vu de quelques actes accomplis dans une vie précédente, qui
portent maintenant leurs fruits amers.

Namamgalam tata paresu mamstha

Bhunkte jano yat para-duhkadas tat       S B 4.8 17

Ne blâme pas les autres pour tes problèmes, tu reçois en fait le résultat de ce
que tu as fait subir aux autres. Dieu est omniscient, il ne peut commettre
d’erreur dans Son jugement, il te faut donc le tolérer.

Les sadhus pensent ainsi, ils ne se rebellent pas contre l’oppression, la bonté
est leur dû. Ils ne font de mal à personne, car cela est absent de leur caractère.
Ainsi en est-il de Prahlada Maharaj qui supporta la méchanceté de son père et
Haridasa Thakura à l’époque de Sri Chaitanya qui rencontra de nombreuses
difficultés.

Si la canne à sucre est coupée en morceau, dira_t_elle ? « Oh ! vous me faites
mal, je vais cesser d’être douce et deviendrai amère » non, sa nature est d’être
sucrée et cela ne changera pas. Si vous chauffez l’or, il restera étincelant « oh je
suis brûlé, je vais devenir noir » ; en fait la chaleur augmente sa brillance. De
même, si vous oppressez un sadhu, son aura se manifestera de manière encore
plus significative. Il est incapable de faire du mal à quiconque et c’est ainsi que
l’on peut comprendre qu’il est un sadhu.
2)            LA FAUTE EST DANS NOTRE PRATIQUE



Un dévot soumis obtiendra : 1) la réalisation de Dieu, 2) la bhakti et 3) un
détachement de ce monde. Ces trois choses apparaîtront, et il perdra son
intérêt pour tout ce qui n’est pas favorable à Krishna, c’est ce qu’on appelle
Vairagya, le renoncement.

Nous suivons le Vraja-mandala parikrama, chantons et écoutons, nous faisons
tout parfaitement, mais aucun amour pour Dieu n’apparaît. C’est certainement
que notre dévouement n’est pas inconditionnel. En effet, autant de bhakti nous
possédons, autant de détachement nous acquérons. Si notre attachement
persiste, c’est qu’il y a un compromis dans notre abandon.

En premier, je ne pratique pas assez et le peu que je fais n’est pas en accord
avec les règles prescrites, ainsi donc je n’obtiens pas le résultat désiré. Les
écritures ne donnent pas d’enseignements erronés, Vedavyasa ne nous triche
pas. La faute se trouve dans le suivi de notre pratique.




 3)             Le bhâgavata dharma demande un abandon total

Celui qui suit la voie du bhagavata-dharma n’a aucune peur de chuter, le
Seigneur Lui-même est son sauveur et son soutien « na skalet patet iha ».
Même en marchant les yeux fermés, il ne tombera pas, mais cela demande du
courage de suivre cette voie.

Tout ce dont nous parlons, tout ce que nous pensons et tout ce que nous
faisons doit être en relation avec le Seigneur. « Narayana iti samarpayet » : tout
ce que nous faisons doit être accompli pour Narayana.

Le bhagavata-dharma requiert un abandon entier ; si nous n’offrons pas notre
mental, nos sens et les objets des sens à la vérité suprême Sri Krishna, nous en
oublierons notre propre bénéfice. Nous deviendrons alors de plus en plus
confus en ce monde temporaire.
4                       Notre refuge unique
Les divertissements de Sri Krishna sont décrits dans le dixième chant du Srimad
Bhagavatam. Les vaches et les garçons vachers se trouvent prisonniers d’un feu
de forêt. Lorsque les flammes les menacent de trop près, ils appellent au
secours leur ami Krishna. Il leur demande à tous de fermer les yeux et une fois
clos, Il ouvre Sa bouche et avale le feu.

Notre seul refuge face au feu brûlant de cette existence matérielle reste le
Seigneur Suprême Sri Krishna. Nous sommes illusionnés de penser que nous
pouvons être saufs sans Lui. Simplement en plaçant leur confiance en Lui
comme que cela fut démontré par les vachers en fermant leurs yeux devant le
danger, Ses dévots sont libérés des flammes de ce monde.




5              Le Seigneur descend afin de satisfaire Ses dévots



Il n’est pas approprié pour un vaishnava de penser en termes matériels et de
considérer : celui-ci est mon ami, celui-là est mon ennemi. Le motif de l’action
est bien différent pour un suddha-bkakta comme Kashyapa muni qui, agissant
comme le guru de sa femme, lui donna un vœu strict à suivre pendant un an. Le
résultat en fut l’apparition du Seigneur Vamanadeva. Le sadhu désire le bien de
tous et recherche la tendresse de son Seigneur bien-aimé. L’exotérique raison
de l’avènement de Vamanadeva fut de détruire les démons qui troublaient les
Devas, mais l’ésotérique raison fut de satisfaire le désir de son pur dévot.
Lorsqu’on cuisine, le bois, par conséquent, est brûlé. Dû à l’intense sentiment
de séparation, le Seigneur apparut et le reste fut accomplit naturellement.
Nous devons purifier le cœur afin que Krishna puisse s’y établir.
6      N’ENGAGER QUE LES ORGANES DES SENS N’EST PAS LA BHAKTI



Le faux ego doit disparaître complètement, ou alors c’est le karma qui
prédominera et non la bhakti. Si nous faisons quoi que ce soit par vanité, le
bénéfice n’en sera que temporaire et nous deviendrons de plus en plus
attachés à ce monde. Ce monde n’étant que matière, notre esprit sera de
même, sans plus de connexion avec le domaine spirituel. En agissant ainsi, nous
nous retrouverons dans la même position où nous étions au départ. Nous ne
pouvons obtenir la bhakti en nous activant constamment d’un endroit à un
autre, comme un karmi. Sans les organes et les objets des sens, on ne peut
même pas se déplacer, mais simplement les utiliser n’est pas la bhakti si l’ego
n’est pas ajusté. Accomplir la bhakti en gardant des concepts égoïstes
n’entrainera que des bénéfices matériels. Nous devons penser : « Je suis à
Krishna, j’appartiens aux vaishnavas et à Gurudev », en engageant alors tous
nos sens, cela deviendra de la dévotion.

Par les fruits obtenus, nous pouvons comprendre à quel point nous sommes en
contact avec Krishna ; si votre pratique vient vraiment du cœur, vous
n’abandonnerez pas votre foi. Lorsque vous expérimenterez un instant de
contact spontané avec Krishna, une sensation d’extase vous envahira et vous
ne pourrez plus jamais oublier cela. Toutes les facettes de la dévotion
dévoileront alors leur beauté. L’opposé de cela signifie que vous n’avez jamais
goûté aux qualités transcendantales de Bhagavan.
7             Servir les sâdhus nettoie la poussière du cœur



Pourquoi les sadhus montrent-ils qu’ils sont parfois dans une situation
inconfortable ? C’est en fait pour nous donner l’opportunité de les servir, une
chance en or d’obtenir la libération et la purification du cœur.

Dans le Chaitanya-Bhagavata 9.240, il est écrit que tout ce qui parait manquer
dans le comportement d’un vaishnava est en fait une expression de leur félicité
interne.

Il apparaît que les purs dévots sont confrontés à diverses tribulations, mais en
réalité, ils ne les ressentent pas du fait que leur esprit est en Moi (SB, 3.25.23).
Nous ne pouvons que prier leur clémence, qu’ils nous accordent leur service.
Ce monde est plein de difficultés avec ses hauts et ses bas et personne ne peut
l’éviter. Le Seigneur Chaitanya Mahaprabhu nous enseigna : « Ce monde est tel
un feu de forêt et seul le maha-mantra Hare Krishna pourra l’éteindre. » Par la
grâce du Seigneur, une âme réalisée peut tolérer toutes les tribulations de
cette existence, alors que l’âme conditionnée ne le peut. Un être dans
l’obscurité de l’ignorance ne peut résoudre aucun problème, mais quand la
lumière arrive, la noirceur disparaît. Srila Bhaktivedanta Swami Prabhupada cita
la Bhagavad-gita dans un de ses sermons : « Le savoir est comme la lumière du
soleil qui détruit l’obscurité de l’ignorance ». Le Seigneur suprême est la félicité
en personne et Il apparaît à une âme entièrement soumise.

Par exemple, Prahlad Maharaj était apparemment dans une situation de
souffrance extrême causée par la torture de son propre père. Cependant, il
resta toujours paisible et équilibré grâce à son abandon au Seigneur Sri Krishna.

Notre révéré Gurudev nous avisait ainsi : un homme prend une décision
mûrement réfléchie pour son bénéfice, mais il commet une erreur et le résultat
est l’inverse. Mais si nous prenons refuge de Guru, Vaishnava et Bhagavan,
alors par leurs grâces, la lumière du savoir transcendant descendra en nos
cœurs et résoudra tous les obstacles. J’en ai fait l’expérience pratique dans ma
propre vie.
8       On obtient un guru par la grâce de Sri Hari


Tulasi das dit « binu hari kripa milahin nahin santa

                bina santa kripa milahin nahin hari »

 Par la grâce du Seigneur, on trouve un sadhu et par celle du sadhu, on obtient
le Seigneur Suprême, les deux sont reliés. La mère de Dhruva lui demanda de
chanter les saints noms avec foi, bien qu’elle ne fût pas une sainte. Elle était
comme la personne qui montre le chemin, pas comme un vrai guru, et quel en
fut le résultat ? Dhruva commença à appeler le Seigneur avec foi et il rencontra
Narada Gosvami qui lui enseigna la voie du bhajan. Peu de temps après Dhruva
atteignit le Suprême.

La conclusion est donc qu’en premier, c’est par la miséricorde de Sri Hari qu’on
rentre en contact avec le pur dévot et qu’ensuite on comprend Dieu par la
mansuétude de Sri Guru.



9               Les sujets spirituels ne deviennent jamais mornes


Les dévots répètent les mêmes choses tous les jours, matin et soir, il y a
l’aratika, rien de nouveau. Ils ont déjà tout entendu ! Mais Gurudev pourtant
nous enjoint d’entendre les mêmes choses encore et encore. Les gloires des
vaisnavas, du guru et Krishna-nama restent identiques.

Narada Gosvami prononce le nom de Krishna depuis des temps immémoriaux
et cependant il n’en goûte pas entièrement la suavité. Sri Chaitanya
Mahaprabhu dit : « prati-padam purnamrita svadanam ». A chaque pas, vous
ressentez une ambroisie complète et nouvelle, sans lassitude aucune. Dieu est
infini et transcendantal, ainsi de son serviteur. Si vous dites : « ça y est, j’en ai
terminé, je suis blasé, trouvez quelque nouveauté pour moi ! », c’est que vous
n’avez rien compris à quoi que ce soit.
Chaitanya Mahaprabhu n’écouta pas seulement une fois l’histoire de Dhruva et
de Prahlada, mais désira l’entendre cent fois. « Encore » disait-il, « nous
n’avons pas entièrement compris ». Si, en entendant, vous souhaitez encore en
savoir plus, alors vous êtes entrés dans le royaume de la dévotion, autrement,
c’est que vous n’avez encore rien réalisé de la vie spirituelle.

Uddhava demanda à Krishna : « Quels sont ces grands saints qui suivent les
Védas, mais qui donnent divers conseils pour atteindre le but ultime ? »

Il répondit « Ne connais-tu pas mes enseignements, ce que Je recommande ? »
Uddhava dit : « Si ,bien sûr, dans la Gita, Tu préconises le service de dévotion. »
Mais pas seulement cela, Krishna veut une dévotion sans partage. Mais
pratiquons-nous sans motif ultérieur? Non, on va servir pendant un certain
temps, s’il n’y pas d’obstacle et s’il y a des résultats probants. Mais aussitôt
qu’apparait un dérangement, bah ! on laisse tomber, on tue son guru s’il le
faut, un peu comme Ravana.
Les Devas harassaient Ravana à Sri Lanka, il imagina alors : si Mahadev, le plus
grand des Devas résidait à Lanka, ils me laisseraient tranquille. Il commença
donc d’adorer Shiva en accomplissant de sévères austérités sur le mont Kailash.
Après quelque temps, Shiva satisfait l’approcha et lui offrit une bénédiction.
«Non, non, je ne veux rien de matériel, je veux seulement que tu viennes
habiter à Lanka que je puisse t’adorer et te servir ».
Alors Shiva dit : « Très bien, prends ce Lingam non différent de moi, mais si tu
le poses à terre sur le chemin du retour, je resterai là. » Les Devas craignaient
pour le futur et à un moment donné, Varuna, le Deva des océans entra
subtilement en Ravana qui ressentait maintenant une pressante envie d’uriner.
Il se souvint pourtant des instructions de Shiva et essaya donc de résister, mais
cela devenait intolérable. Il rencontra un brahmana et le convainquit de porter
le lingam pendant qu’il allait se soulager. Le problème est qu’il n’y avait pas de
fin à son envie et que cela durait, et durait encore. Pour le brahmana, la murti
devint trop lourde à porter et il dut se résoudre à la poser. Varuna sortit de
Ravana qui enfin se sentit délivré de cette pression. En voyant que le lingam
avait été posé, il se prosterna maintes et maintes fois, offrit des prières
incessantes, mais rien n’y fit; il essaya alors de le soulever, sans succès. Il se mit
alors en colère : « Ah tu ne veux pas venir, prends ça ! » et il le frappa comme
un boxeur. C’est à cela que ressemble notre bhakti, un obstacle : « tiens,
prends ça ! » La force des coups enfonça le lingam dans le sol et il peut être vu
ainsi de nos jours à Baidyanath dans l’état du Bihar.




     10       En prenant refuge en Lui, ne sera-t-on pas protégé ?


Quelles sont les vertus du sadhu, du saint homme ? Il a une dévotion exclusive
envers le Seigneur et il laisse de côté le varnashrama-dharma et les relations
mondaines. Si vous faites ceci, vous êtes un bienfaiteur pour tous. Le sadhu
aime aussi parler de Krishna, car sans Sa présence directe, comment survivra-t-
il ? Voici donc le cœur même du sadhu, il chante et écoute les gloires du
Seigneur, sans cela, il serait comme un poisson hors de l’eau. Cette qualité doit
se voir clairement en lui : a-t-il le goût pour entendre et parler de Krishna ?
C’est sa vie même. Il ne discourt pas pour de l’argent ou d’autres motifs, car ce
ne serait alors pas Hari-katha. Certains abandonnent tout pour prendre refuge,
mais sans foi ! Le Seigneur maintient tout l’univers, même ceux qui Lui sont
antagonistes et Il ne protégerait pas Son dévot ? Pourquoi quémander en
parlant de Lui ?
« Mais comment allons-nous vivre sans argent ? »
« Alors, plutôt mourir ! Si personne ne nous donne à manger pour notre
service, eh bien laissez-nous mourir ! Quelle sorte de foi est-ce là ? Dieu
maintient le monde, mais pas moi ? Si une personne travaille sans salaire pour
un maître, ne va-t-il cependant pas le nourrir ? Dieu est tout-puissant et
contrôle un nombre infini d’univers et Il ne pourrait pas subvenir au besoin de
Son dévot ? Pourquoi donc accepter de l’argent pour Le glorifier ? L’orateur ne
pense en fait qu’à son but, c’est-à-dire à l’argent récolté.
11                 Le service ne peut être évité
Le travail effectué en vue d’en retirer un bénéfice est appelé KARMA et l’action
offerte à Dieu sans désir de profit pour soi-même est nommée BHAKTI. Les
actes méritoires ne paraissent pas suffisants pour engranger la réalisation
spirituelle, à moins qu’ils ne soient accomplis pour le service de Dieu. De la
même façon, jnana, le savoir empirique, ne révèlera pas Dieu, sauf s’il tend à la
bhakti. Si l’on se dit hindou, musulman ou chrétien, on peut se convertir, il
suffit de changer d’habit, de rituel, de langage et un musulman peut devenir un
chrétien, etc. Cependant, l’élément essentiel à la racine de la foi demeure la
dévotion, chacun se reconnaît serviteur de Dieu et cela ne peut être modifié.
En sanskrit on utilise dans ce contexte le mot sanatana-dharma, le devoir
intrinsèque et permanent, comme la chaleur fait partie du feu. Ce n’est pas une
question de choix, parce que chacun a ce don de servir : son employeur, ses
parents, ses enfants, sa femme, ses animaux domestiques et même sa
voiture. De la naissance à la mort, le service s’avère présent, mais on peut
choisir qui sera la raison d’être de notre service. Krishna est le but ultime de ce
don de soi, car Il est éternel et nous aussi, ce qui fait que la bhakti est le lien
entre nous et Lui. L’amour de Dieu reste indépendant de toutes castes, races et
couleurs de peau, la sincérité étant la seule chose requise.




12                     SAMBHANDA, LA RELATION



Une fois notre Gurudev prêchait au punjab, dans un temple de Sita-Rama. Une
femme participait à tous les programmes et un jour, elle posa cette
question : « Voici cinquante ans que je viens dans ce temple en suivant toutes
les fonctions et j’écoute les paroles des sadhus. Mais je ne vois toujours pas de
résultat, et à l’inverse, mon attachement pour les membres de ma famille
s’accroît, pourquoi ? »Devant tous ceux qui étaient présents, il
répondit : « C’est une excellente question et je voudrais que tout le monde
entende la réponse. » En premier, il lui demanda « Lorsqu’un sadhu est là, lui
as-tu demandé quelle est ma position éternelle, qui sont Sita-Rama et quelle
est ma relation avec eux ? » Jamais elle n’avait pensé à cela. Pourtant, on doit
posséder sambhanda, une compréhension de notre relation avec cet univers et
avec le Seigneur. Ensuite vient abhideya, la mise en pratique spirituelle, puis
prayojana, l’atteinte du but ultime.

Si tout le rituel est accompli, qu’on écoute les saints, mais que l’on pense faire
partie de ce monde, alors cela augmentera simplement notre ego. « Je suis le
serviteur éternel de Krishna » : nous devons nous souvenir de Lui constamment
et ne jamais L’oublier. Du matin au soir, chantez Son nom et engagez tout votre
être à Son service, voici la vraie disposition du mental.



13                 Tout quitter pour le service de Krishna



En Inde, les humains sont encouragés à suivre le varnashrama dharma, car tous
ne sont pas de même caractère et sont influencés par divers gunas. Chacun
doit trouver sa place dans les Varnas comme dans les ashrams. En rejetant un
tel arrangement, on commet une faute en enfreignant l’ordre védique. Mais si
on l’écarte pour le service de Krishna, ce sera parfait à tous égards.

Dans la Gita, Krishna dit à Arjuna : « Accomplis ton devoir suivant tes
compétences et ne fais pas celui d’un autre qui est d’une nature différente. »
Ultimement, Il dit : « Sarva-dharmam parityaja (18.66) abandonne tout devoir
et prend refuge exclusif de moi, car c’est ainsi que tu obtiendras ton bien-être
éternel et que tu serviras l’humanité ». Bien qu’aucune faute ne soit commise
ainsi, il faut bien remarquer les mots mat-krite, « pour moi », car manquer à
son devoir de célibat ou de chef de famille parce que c’est trop contraignant
est un péché. Un sadhu généralement est celui qui renonce à son foyer, mais si
un homme marié n’arrive pas à maintenir femme et enfant, et part sur la route
en imitant les sadhus, alors il commet un grave péché. Par contre, un grihastha
qui sert Krishna fait bénéficier toute sa famille.
14                         FOI ET REFUGE



L’important est d’avoir la foi, alors seulement homme, femme, enfant pourront
en l’implorant, comprendre Dieu. Dhruva avait une foi inflexible que le
Seigneur apparaîtrait et il eut cette miséricorde ; il n’était qu’un enfant et le
cœur du Seigneur fondit en entendant son appel. Il ne connaissait pas
d’hymnes védiques, mais en six mois de sévères austérités, le défavorable se
transforma en favorable et il fut capable de voir la forme divine de Vishnu qui
tenait une conque, un disque, une masse et une fleur de lotus.

Si vous cherchez l’obscurité, la lumière est absente, mais si elle arrive,
comment la noirceur peut-elle rester ? Les deux ne peuvent exister
simultanément. Personne ne peut empêcher que la nature éternelle de l’âme
soit la pure dévotion envers Dieu. La voie de l’abandon est infinie et Krishna
descendra suivant notre degré d’abandon, car Il est également infini.

Krishna est le plus proche et le plus cher; tout ce que vous pensez, Il le voit en
premier et ensuite vous le voyez. Sans Sa grâce, vous ne verriez rien.



15                      S’adapter à l’environnement

 Nous restons paisibles si tout va bien en toutes circonstances. Nous ne
pouvons cependant pas adapter l’environnement à nous-mêmes, mais plutôt
nous devons nous adapter. L’âme conditionnée subit le contrecoup de ses
actes bons ou mauvais et il n’est donc pas très sage d’agir selon sa propre
initiative. On doit prier et dépendre de la grâce de guru, vaishnava, Nityananda
et Gauranga Mahaprabhu et ils feront ce qui est de plus bénéfique pour notre
bien-être éternel, car Ils sont miséricordieux et tout-puissants. Moi-même en
joignant l’institution comme un ascète, j’ai prié mon Gurudev afin qu’il me
prodigue ses conseils, et pour lui, saranagati, l’abandon, était la panacée à
tout problème.
16                  Pendant la cérémonie du Guru puja



Lors de ma première rencontre avec mon maître spirituel, je lui ai dit : « Je
ressens de l’indifférence envers ce monde depuis déjà longtemps et je sais qu’il
n’est pas éternel et tous, y compris ma famille, devront disparaître. Cela me
rend triste et m’incite au renoncement, mais d’un autre côté, j’ai beaucoup de
désirs et renoncer m’effraie. De plus, si j’échoue, tous mes amis se moqueront
amplement de moi. Pouvez-vous me guider et me dire si je dois renoncer ou
non ? » Avec grande affection, Gurudev me répondit : « Tu peux être en
manque de quelque chose, mais pas le Seigneur, Il est infini et Sa miséricorde
n’a pas de limite. »

« Mais Gurudev, maintenant que je peux gagner de l’argent ne serait-il pas
normal de servir mon vieux père ? si je le quitte, n’encourrai-je pas le péché ? »

Il me récita alors un verset de la Bhagavad-Gita : « sarva dharmam
parityaja….18.66 , si tu viens ici en laissant toutes tes responsabilités, Krishna
lui-même te délivrera de toutes fautes, ne doute pas et ne crains rien. Je peux
rajouter que ce sera un fier service rendu à ton père. »

Sa réponse et son affection me convainquirent. « Mais comment devrai-je
quitter la maison ? lui demandai-je. Si je prends mes couvertures, il s’en
apercevra. »

« - Tu as raison, ne prends que quelques vêtements. »

Je retournai donc à la maison et m’apprêtai à partir avec un petit sac quand
mon père s’enquit : « Où vas-tu avec tes habits ? »

« Oh je vais voir un ami, il a quelque chose à m’apporter, ce sera tout bénéfice
pour nous. » Ainsi mon père me permit-il de partir sans avoir compris que seul
le sadhu est d’un vrai bénéfice. Après avoir joint la math, je vis que le jour
d’apparition de Gurudev, tous offraient leur adoration et Gurudev faisait aussi
de même avec son guru Srila Bhaktisiddhanta Prabhupada qui avait de son
temps ébranlé le monde entier. Tous deux n’étaient pas des êtres ordinaires.
Notre Gurudev servait le Seigneur 24 heures par jour et avait un caractère
idéal, il a même réussi à adoucir un dur à cuire comme moi. Savez-vous
pourquoi Gurudev a fait de moi un acarya ?

Il pensa : « Il a tellement de fautes, il ne peut être sauvé que s’il sert les
vaisnavas, s’il devient l’acarya, il devra prendre soin de tous les dévots. »
Acarya chez nous ne veut pas dire que l’on devient le maître, une personne que
tous doivent adorer, mais plutôt le serviteur des serviteurs de Gurudev, sinon
c’est la porte ouverte à l’enfer.

Aujourd’hui, c’est le jour d’apparition de Sri Ramacandra et je vais parler d’un
de Ses divertissements. Après qu’Il soit revenu de son exil, Il fut couronné en
grande pompe roi d’Ayodya. Avant de prendre leur repas, Il envoyait
Lakshmana afin de voir s’il n’y avait pas quelqu’un affamé à leur porte. Un jour
qu’il avait fait cela, Ramacandra lui demanda de réessayer, Lakshmana cette
fois-ci ne vit personne sauf un chien qui avait l’air très malheureux. Rama
s’approcha du chien et lui demanda la cause de son malheur. « Un brahmana
m’a frappé avec son bâton » répondit-il. Rama alla voir ce brahmana et s’enquit
du pourquoi. « Oh ! ce chien était allongé sur mon chemin sans bouger, j’ai
donc dû le frapper. »Il y avait certes une faute de comportement, mais que
peut-on dire à un prêtre ? Rama s’adressa alors au chien : « Que veux-tu que je
fasse ? »

« Mon Seigneur, faites qu’il devienne un président de temple »

 En entendant cela, Rama sourit et s’enquit du bien-fondé de cette requête. Le
chien expliqua qu’il avait été un président de temple sa vie passée et que dû a
des erreurs, il avait revêtu cette forme et recevait maintenant tous les coups du
monde. Donc si lui aussi est président, il deviendra un chien et se fera battre à
son tour.

 Il y a donc grand danger à se voir responsable d’un ashram. Mais mon Gurudev
pouvait exécuter des tâches considérées comme impossibles avec la plus
grande facilité, comme acquérir la maison de naissance de Srila
Bhaktisiddhanta à Puri. Il se rendit chez le gouverneur de l’Orissa, mais celui-ci
s’apprêtait à partir en voiture. Pourtant, simplement en le voyant, le
gouverneur s’arrêta, sortit et offrit ses hommages en s’enquérant de sa venue
et en discutant de ce point. Il était si attirant.
Je suis moi-même bardé de mauvais penchants et pour me délivrer, il me plaça
au milieu des vaishnavas pour qu’ils m’empêchent de tomber. Et maintenant,
je vais à l’étranger, pourtant je ne suis pas émancipé, comment vais-je aider les
autres ? Ici en Inde, il y a des lieux saints, Vrindavana , Mayapura et aussi les
vaishnavas pour ma survie. Srila Bhakti promode Puri Maharaj dans sa bonté
m’écrivit une lettre où il me demande d’aller prêcher hors de l’Inde et si je
n’obéis pas je commettrais certes une offense. Et si je chute en pensant à
quelque chose d’autre que le Seigneur, alors qu’arrivera-t-il ? N’aie crainte
répondit il, c’est notre responsabilité, va. Suivant l’ordre des Vaishnavas, je suis
parti prêcher ailleurs.



                         17 Souvenir des vaishnavas

. Le Chaitanya Caritamrita explique que par le souvenir de guru et vaishnavas,
tous les obstacles sur la voie de la pure dévotion seront écartés. Ce sont
également les paroles transcendantales de Narottama das thakur dans ses
chants. Il est un compagnon de Sri Caitanya et nous montre l’exemple « sri
guru vaishnave rati na hoilo amar » : « Je suis des plus déchus, je n’ai pas foi
en eux, comment obtiendrai-je de servir mon Seigneur ? » Krishna accorde Son
service par l’intermédiaire de Son pur dévot ; peut-on voir le soleil sans l’aide
de sa lumière ? Srila Narottama dit aussi : « Sans adorer Radha, le culte à
Krishna ne mènera nulle part. » Soleil veut dire chaleur et lumière et en
Krishna se trouve incluse son expansion Srimati Radhika.

Si je n’ai pas foi en guru et vaishnava, je reste infortuné, prisonnier de maya et
privé du fait de ressentir ne serait-ce que du respect pour eux, ma situation est
alors irrattrapable.



18    La vérité spirituelle ne peut se percevoir qu’à travers les oreilles



Si on voit où est le bénéfice, on participe. Personne, par exemple, n’a besoin
d’apprendre qu’il faut gagner de l’argent, que ce soit à Singapour ou à New
York, on sait que pour vivre, il faut de l’argent.
Quel intérêt y a-t-il donc à fréquenter le temple et entendre de la bouche des
dévots, les gloires de Dieu ? 8 millions d’espèces doivent être traversées avant
d’atteindre la forme humaine, elle est donc rare et précieuse. Nous ne devons
pas la gâcher, car aucune autre espèce ne pratique le chant des saints noms,
même parmi les Deva du ciel.

Comment allez-vous comprendre qui est Krishna ? Ce n’est qu’à travers les
oreilles et non les yeux que l’on pourra voir la vraie forme du Seigneur et des
sadhus. En réalisant pourquoi il faut L’adorer, alors on prendra le temps d’aller
au temple. Maharaj Parikshit écouta Sukadeva Gosvami pendant sept jours
continuellement, sans manger, ni boire, ni dormir, et il atteignit le but ultime
de l’existence. Mais nous n’avons pas le temps d’écouter, sauf lorsqu’il s’agit
d’acquérir quelques nouvelles technologies. Néanmoins, cette opportunité en
or qu’est la forme humaine peut être perdue à n’importe quel moment.
Le roi Bharatha ayant rejeté son royaume, s’en alla dans la forêt, absorbé dans
la méditation. Mais par inadvertance, il s’attacha à une biche, tant et si bien
qu’il pensa à elle à l’instant de la mort et devint une biche dans sa vie suivante.
Anta kale ca mam eva smaran muktva kalevaram : Tu atteins ce à quoi tu
penses au moment de la mort.



19                       L’ardeur de voir le Seigneur


Un homme était employé dans un bureau, et ce matin-là il devait se rendre
plus tôt à son travail. Il demanda donc à sa femme qu’elle lui prépare à l’avance
son petit déjeuner. Ils avaient deux enfants et l’épouse avant de commencer,
mit le bébé à dormir. Mais à chaque fois qu’elle partait dans la cuisine, le bébé
pleurait. Elle demanda donc à sa fille de sept ans d’aller lui chercher un jouet
bien rutilant et produisant des jolis sons et grâce à cela, l’enfant effectivement
joua pendant un bon moment, puis il ressentit la faim qui le tenaillait et se mit
à pleurer. Elle ne céda pas et l’enfant se remit à jouer, mais très vite la faim le
poussa à hurler et à gesticuler en tous sens. La mère ne put tolérer plus
longtemps et accourut l’embrasser et lui donner à téter.
De la même façon, le Seigneur nous donne des jouets, le jouet de l’épouse ou
du mari et de l’enfant, une belle maison, radio, vidéo, ordinateur. Krishna
pense : ils sont occupés par tous ces jouets, Je n’ai pas à me soucier, pendant
ce temps Je me réjouis dans Mon royaume transcendant. De toute façon, ils ne
veulent pas cela, ils préfèrent ceci : allez ! prenez cet ordinateur (de poche en
plus), allez une vidéo, prenez, prenez !

Par le réveil du soi, un être veut cette douce affection qui l’unit au Seigneur et il
implore : « Rien n’apporte la joie réelle en ce monde, tout est temporaire, je
suis comme dans un brûlot stupide, je t’ai oublié, s’Il te plait viens, viens ! »
Mais Krishna ne vient pas : « Je suis engagé dans mes divertissements ».
Pendant quelques années, l’homme se replonge dans les affaires de famille et
oublie, mais le temps passe et il se remet à pleurer. « Où es-tu, où es-tu ? »
Mais Krishna ne bouge toujours pas. Ultimement, il hurle : « Je ne veux pas
d’une maison, je ne veux rien du tout, personne ne m’appartient, Tu es à moi,
mon bien-aimé, viens, viens ! » Une vague de perturbation d’une grande
intensité doit secouer le cœur et là Krishna dit « oh ! » et apparaît. En
compagnie des suddha-bhaktas qui pleurent pour Krishna, la nature profonde
de l’âme sera réveillée. L’amour de Dieu existe de toute éternité en nous, mais
il est recouvert par l’illusion et nous sommes devenu antagonistes, et en
diverses espèces nos esprits se sont emglués en maints désirs abjects.




20          Pratiquer votre dévotion sans hostilité envers quiconque



Suniti dit à son fils Dhruva : « Ne blâme personne pour tes propres afflictions,
nous souffrons maintenant les choses similaires que nous avons infligées aux
autres. Tu ne connais pas ton histoire passée, des milliers de naissances sans
souvenirs, mais Krishna Lui se les rappelle. Tu as dû agir de même pour que cela
te revienne par l’intermédiaire de ta belle-mère, elle n’en est pas la cause. Si tu
ne peux le tolérer, mais désires la vengeance, tu encourras le péché, qui
entraînera à son tour une suite de souffrance. En endurant cette situation, tout
se terminera très rapidement, alors qu’en maintenant une quelconque hostilité
dans ton bhajan, tu n’obtiendras aucune réalisation. Si tu veux Dieu, tu dois
brûler cet esprit obtus et alors seulement le succès sera assuré. »
Dhruva, pénétré de cette tolérance, se dévoua entièrement, mais tout en
gardant le désir d’acquérir un royaume plus grand que son père. Tout en
chantant les saints noms, il vit un lion dans la jungle ; pensant que c’était Hari, il
alla l’embrasser et le lion ne fit rien, la même chose se produisit avec un
python. Si Dieu protège quelqu’un, rien ne peut lui arriver. En remarquant
cette détermination de l’enfant, Krishna , compatissant, envoya Son pur dévot
Narada muni. Il peut apparaître soit Lui-même, soit dépêcher un de Ses
compagnons personnels. Lorsque Narada vit l’enfant tout faible et maigrelet,
prononcer incessamment le nom de Hari, il en fut stupéfait. « Pourquoi es-tu
venu ici ? ne sais-tu pas que de nombreuses bêtes féroces habitent la forêt et
qu’ils vont sûrement te dévorer ? Pourquoi ne retournes-tu pas chez toi servir
tes parents et ton royaume et plus tard te marier ? Non, répondit Dhruva,
d’abord je trouve le Seigneur, ensuite je reviens, sinon je préfère mourir ici,
après tout, mourir plus tôt ou plus tard, ça ne change pas grand-chose. Peux-tu
m’aider à découvrir Dieu ? » Narada, comblé, lui enseigna la voie à suivre. C’est
grâce au chant des saints noms que le Seigneur, satisfait, envoie Son
représentant.

On doit donc accomplir Hari bhajan avec une dévotion exclusive et toutes
circonstances qui paraissent antagonistes s’effaceront naturellement sans
même le demander. Il n’y a besoin de blâmer personne, ni proche ni inconnu et
on ne sera plus dérangé. Dhruva pratiqua des austérités si sévères en retenant
sa respiration, que l’univers entier commença à suffoquer. Les Devas, avec à
leur tête Brahma, s’en allèrent voir Vishnou afin de régler ce problème et en
réponse, Vishnou apparut dans le cœur de l’enfant, puis devant lui. Dhruva, en
admirant le Seigneur, pleura d’extase et voulut offrir des prières, mais il n’avait
que cinq ans, comment le pouvait-il ? Vishnou alors le toucha de Sa conque et
tout lui fut révélé, ses prières étaient maintenant si profondes que même
lesgrands sages avaient du mal à les comprendre et le Seigneur en fut très
satisfait.




21              Un vrai sadhu ne vous donnera pas de chose matérielle
Cette forme humaine s’avère précieuse et rare, plus encore est le fait d’obtenir
la compagnie d’un sadhu. Le sadhu pratique ce qu’il prêche, tout son être est
engagé dans le service de Radha-Krishna et il montre la voie par son exemple.
Malheureusement, les gens du commun vont voir les saints ou se rendent au
temple pour des bénéfices matériels. Ils veulent des richesses, un fils, une
épouse. Cependant, un vrai sadhu ne peut tricher et n’accordera pas ses
bénédictions pour une chose temporaire que vous regretterez plus tard. Un
sage authentique aime glorifier le Seigneur, mais pas comme un professionnel,
qui veut être grassement payé avant de commencer son discours. On ne doit
pas dépendre de l’argent, mais bien de Krishna, et si vous ne possédez pas
cette foi, à quoi bon accomplir votre bhajan ? Si vous prenez refuge du Soutien
de l’univers, certes, Il vous protègera.




22          En toutes circonstances, Dieu nous accorde Ses grâces



Un roi avait comme premier ministre, un grand dévot du Seigneur qui ne
souhaitait que le bien-être de tous. Il rassurait les personnes de cette
façon: « Ce que vous pouvez subir maintenant n’est que le fruit de vos actes
passés et vous ne savez ce que sera demain, n’en soyez pas dérangés. Cela
aurait pu être pire, mais par la grâce de Krishna, les conséquences s’en sont
trouvées grandement réduites, ainsi tout va pour le mieux et ne soyez pas
découragés. »
Une fois, le roi et le premier ministre allèrent chasser dans la forêt et tout à
coup, le roi vit un animal féroce. Tout excité, il décocha une flèche, mais par
erreur elle trancha son pouce en partant. Le sang giclait et le roi hurlait en
exprimant son désespoir : « Comment vais-je combattre maintenant que je n’ai
plus de pouce, pour un archer, c’est la fin ! ». Et le ministre de dire : « Ce que
vous pouvez subir maintenant n’est que le fruit de vos actes passés, n’en soyez
pas dérangés et vous ne savez pas ce que sera demain. Cela aurait pu être pire,
mais par la grâce de Krishna, les conséquences s’en sont trouvées grandement
réduites, tout va donc pour le mieux, n’en soyez pas découragé. » Le roi se mit
grandement en colère : « Comment ? Je me coupe le doigt, et tu dis que c’est
tout bon, et si cela t’arrive et que je te dis la même chose, comment réagiras-
tu ? »
« Oh, c’est applicable à tous, Krishna prend soin de nous et une plus grande
perte a été évitée. » Le roi pensa : « Je vais donner une leçon à ce moraliste de
pacotille. » En continuant de marcher dans la forêt, il vit un puits recouvert
d’herbe, il s’approcha avec son ministre et lorsqu’ils furent très proches, le roi
le poussa dedans. « Alors maintenant, tout ce qui est accompli par le Seigneur
est pour ton bien ? »
« Oh oui bien sûr, c’est Sa volonté, sinon tu n’aurais pas pu me pousser dans ce
puits, tout est pour le mieux ! »
Le roi, toujours en colère, répliqua : « Et bien où est ton Dieu ? Qu’Il vienne de
rechercher, moi je pars et tu n’as qu’à mourir ici, on verra bien s’Il te protège! »
Dans cette jungle, il y avait des brigands qui, pour remercier la déesse Kali de sa
protection, voulaient lui offrir un sacrifice humain. Ils tombèrent sur le roi
errant et l’emmenèrent dans leur repère. Ils voulurent le laver afin qu’il soit
digne de Kali, et là ils virent qu’il avait un doigt coupé. Le prêtre leur dit : « Si
son corps n’est pas intact, il ne peut être offert, car le résultat sera alors inverse
à ce que nous désirons, relâchez-le ! »

Le roi réalisa que s’il avait eu son doigt, il serait mort maintenant. Comprenant
l’offense qu’il avait commise envers son ministre, il courut jusqu’au puits et vit
qu’il chantait paisiblement les saints noms du Seigneur. En s’excusant de mille
façons, et en racontant son histoire, il le sortit de là. Mais le ministre lui
dit : « Vois-tu, la volonté de Dieu, si j’avais été avec toi, c’est moi qu’ils auraient
sacrifié ! »

 On ne perçoit ni le passé, ni le futur, mais tout est le bienfait de Dieu. En
voyant Sa grâce en toutes circonstances, on sera proche de Lui, ne soyez pas
dérangé par le karma, ne blâmez personne pour votre infortune, ce que l’on
sème, on le récolte.
23               Baratter de l’eau pour obtenir du beurre



Les jivas sont les serviteurs de Sri Krishna, la cause de notre souffrance est
l’oubli de notre relation avec Lui. Mais comment pouvons-nous nous souvenir
de Celui qui est tout savoir, toute existence et toute joie, alors que le monde
est juste l’opposé ? Cette existence est l’ombre de Son énergie spirituelle.
L’ombre d’un arbre n’a pas la substance de l’arbre, et lorsque nous devenons
antagonistes envers Krishna, nous ne voyons que l’ignorance, la temporalité et
la tristesse. Brahma dit dans le SB 10.14.22 : « L’entière manifestation est
périssable, comme un rêve. » Dans un rêve, tout paraît vrai, mais quand nous
nous réveillons, nous réalisons que tout était illusoire. De la même façon, ces
relations que nous avons créées et maintes situations auxquelles nous sommes
confrontés sont tels des rêves (ou des cauchemars). Brahma explique que
l’intellect qui est voué aux progrès matériels se perd lui-même, bien que les
autres pensent qu’il est sage. Cette personne recherche le bonheur, mais il ne
connaîtra que la souffrance, il court après un mirage, pensant que cette chose
et celle-ci apporteront la satisfaction, mais tout s’avère l’opposé. Obtiendrons-
nous du beurre si nous barattons de l’eau, même pendant des milliers
d’années ? Ce monde est dénué de substance réelle, de vrai savoir et de joie
tangible.

Ce n’est qu’avec du yaourt ou de la crème que l’on fait du beurre ; en adorant
Krishna par Son saint nom, nous acquerrons tous les bénéfices, même dans cet
âge sombre. Sri Chaitanya est venu pour nous enseigner :

           Harer nama, harer nama harer namaiva kevalam

            Kalau nasty eva nasty eva nasty eva gatir anyatha
            ( brihan-naradiya purana)

Trois fois il est dit : « Harer nama », chantez les saints noms, pour bien faire
comprendre que c’est cela que l’on doit accomplir. Si quelqu’un veut la
méditation, non : Harinam ! Le pranayama, non : Harinam ! Les oblations, non :
Harinam ! Trois fois également il est dit : il n’y a pas d’autre moyen dans cet
âge de kali.
24            Le souvenir de guru, vaishnava, Bhagavan



Se souvenir de guru, vaishnava, Bhagavan, écarte tous les obstacles et comble
tous les désirs dévotionnels. Le problème est que l’âme conditionnée ne peut
par l’intellect ni se souvenir, ni chanter leurs gloires, ni même prier sans leur
miséricorde sans cause. Ils ne sont accessibles qu’aux âmes entièrement
soumises et non aux ignorants. On ne peut comprendre avec un esprit de défi,
la réalisation étant proportionnelle au degré de soumission. Aucun sage ne
peut prétendre que sa réalisation soit parfaite et complète, même Brahma dit :
« Certains pensent tout savoir sur Vos gloires, mais en ce qui me concerne, je
les trouve inaccessibles ». Comment narrer les qualités de notre Guru-
parampara quand on est une âme conditionnée, dotée d’un savoir limité et
d’un abandon partiel ? Mais en dépit de notre insuffisance, si nous restons
humbles, ils pardonneront nos offenses et nous accepteront comme leurs
serviteurs. L’arrogance et la fierté rendent nos efforts futiles, Krishna ne nous
regarde même pas. C’est l’ordre cependant de nos révérés maîtres de répéter
ce que nous avons entendu de guru et vaishnavas afin de purifier notre mental
et d’acquérir la dévotion envers Sri Krishna.




25                   Pourquoi le 11 et le 12e chant existent-ils ?

Question : Vyasadeva écrivit les divertissements de Krishna dans le dixième
chant du Srimad-Bhagavatam. Quelle est donc la nécessité du 11 et du 12e
chant ?

Vedavyasa muni n’a pas écrit inutilement ces deux derniers volumes, il raconta
les divertissements les plus intimes de Krishna et des gopis dans le 10e chant.
Ce qui n’est pas évident à comprendre, car nous avons l’habitude d’imiter :
« Krishna peut bien être Dieu et avoir 16108 épouses, pourquoi donc ne pas en
avoir au moins deux ou trois ? Qu’Il soit tout puissant, certes, mais ne pouvons-
nous en profiter cinq pour cent ? »
Vedavyasa muni nous a prévenus de ne pas aller directement au 10e chant.
Nous devons étudier du premier au neuvième sous la direction d’un sadhu
authentique. À partir de là, nous deviendrons compétents pour comprendre les
subtilités du 10e chant. Sukadeva Goswami procéda par étape en décrivant
l’histoire de Druva, de Prahlada et ainsi de suite. Dans le 11e chant Maharaj
Nimi posa cette question : « Nous sommes des êtres enveloppés par l’énergie
illusoire, quelle est donc la plus simple façon de nous extraire du cycle des
morts et des naissances ? »

Prabhuda Muni répondit : « Tout le monde agit en ce monde pour effacer les
souffrances et obtenir le bonheur et si quelqu’un ne peut y arriver seul, il se
marie et alors conjointement ils cherchent cette joie, mais l’inverse prédomine.
Ils pensent donc qu’il leur manque un fils et ils le conçoivent, mais le problème
augmente. Puis, ils ont aussi une fille et ensuite trois, quatre, cinq enfants,
ensemble ils recherchent les joies de la famille, mais les difficultés s’accroissent
de plus belle. C’est le dilemme de l’imitation. »

Krishna a divers échanges d’affections, que ce soit de maître à serviteur, d’ami
à ami, d’enfant à parent ou un échange conjugal et même dans le rapport hors
mariage avec les gopis. Bien que ce dernier soit décrit comme la plus haute
expression d’amour, cela devient une des choses les plus détestables de ce
monde. Toutes sortes de relations existent ici-bas, mais Il est le maître et nous
ne le sommes pas. Autant nous l’imiterons, autant nous souffrirons, c’est
pourquoi, dans ce 11e chant, l’auteur nous prévient une dernière fois.




26             LES QUALITES INHERENTES D’UN SADHU



La qualité essentielle d’un sadhu est de posséder une dévotion exclusive pour
Krishna et par là même de servir l’humanité. Si vous versez de l’eau sur la
racine, tout l’arbre en profite, si vous alimentez l’estomac, tout le corps est
nourri, en servant Krishna, vous servez tout le monde. Devenir végétarien ne
suffit pas pour développer son amour de Dieu, les chèvres aussi le sont. Il faut
désirer cet amour du plus profond de son cœur, d’une manière unique, sans
même adorer les Devas, autrement, nous chanterons Son Nom, et nous
obtiendrons quelque chose de différent. Les Devas sont en fait très satisfaits de
la dévotion du pur bhakta.

Les sadhus ne peuvent exister sans parler et entendre à propos de Krishna,
comme un poisson ne peut vivre hors de l’eau. Mais ils n’ont pas besoin de le
faire d’une façon lucrative, ils savent qu’ils sont protégés et que rien ne peut
leur arriver, ainsi demeurent-ils calmes et sereins.



27 Les qualités apparentes du sadhu



Les sadhus possèdent une tolérance naturelle, faite de pardon et de
bienveillance, car ils n’ont aucun autre désir que de plaire à Krishna.
Lorsqu’existe par contre une aspiration différente et qu’elle est obstruée,
immédiatement on se met en colère. Eux servent sans vouloir d’argent, ni
reconnaissance, ni honneur, aussi, ne se fâchent-ils jamais. Personne ne peut
les contrarier, du fait de la compassion qu’ils éprouvent pour tous les jivas
souffrant en ce monde. Les êtres ont tous une relation avec Krishna, étant fils
et filles du même père, pourquoi donc nous affliger? C’est que nous ne prenons
pas refuge en Lui, et pour cette raison les purs bhaktas vont d’un endroit à un
autre pour nous aider à nous faire réaliser que ce monde ressemble à un
mirage dans le désert.

Les sadhus sont chers à Krishna, parce qu’ils ne chérissent aucune notion
d’amis ou d’ennemis, ayant compris que toutes les âmes émanent de Lui. Ils
voient en leur mental leur propre ennemi, tous les autres servant Krishna d’une
manière positive ou négative. Hiranyakashipu servait négativement et Prahlada
favorablement, mais les sadhus se sentent infortunés, car ils pensent qu’ils
n’offrent aucun service. Ils ne sont pas envieux, ils sont calmes et sereins,
n’ayant pour désirs que ceux de Krishna, ils suivent les Écritures saintes et sont
simples de cœur, sans duplicité aucune.
28                    Joies et peines sont des rêves



Nous sommes forcés de tolérer des maux qui n’ont pas de remèdes. Celui qui
naît, meurt, et celui qui meurt reprend naissance. Krishna nous demande de ne
pas nous lamenter devant l’inévitable. Lorsque le karma s’arrête pour cette vie,
nous devons mourir, que ce soit par maladie, accident ou autre. Les jivas ne
contrôlent pas leur destinée, ils vont et viennent par la volonté de Krishna,
mais par ignorance, ils s’attachent à d’autres jivas et en souffrent. L’énergie
illusoire les enveloppe et leur cause ces calamités. Ce corps n’est pas moi et
personne ne nous appartient, nous sommes plutôt à Krishna et Il est à nous. Le
faux ego de l’intérêt séparé nous a précipités dans la prison de ce monde et
nous endurons maintenant les punitions de l’oubli de cette relation éternelle.
Néanmoins, cette souffrance s’apparente à un rêve, un être réalisé lui se
souvient constamment de Krishna et il vit hors de ce rêve. Le flot continu des
devoirs secondaires ne se terminera jamais et nous demeurerons frustrés si
nous voulons les accomplir sans adorer Krishna en premier.



29                 Dieu est apparu dans Son Nom



Toutes les puissances sont investies en Son nom afin de délivrer les âmes
déchues du kali-yuga. Il nous faut écouter les instructions de Chaitanya
Mahaprabhu, l’avatar de Krishna, sur les gloires de ce saint nom qui nous aide à
développer l’amour de Dieu. A la différence des autres âges, trois sortes de
dharmas, de vertus, ont disparu : l’austérité, la propreté et la compassion. Il ne
reste plus que la véracité, ce qui veut dire le saint nom, et c’est ainsi que
Krishna a béni les êtres de ce kali-yuga en leur donnant la plus simple des
pratiques.

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  • 1. Quelques gouttes de nectar Srila Bhakti Ballabha Tirtha Maharaj VOL 1 INTRODUCTION Ce petit livre fut inspiré d’une série de courriers électroniques envoyés à partir du groupe Yahoo sreecgmath. Ce sont de cours articles écrits ou parlés par Srila Bhakti Ballabha Tirtha Maharaj, acharya-président de la Sri Chaitanya Gaudiya Math et fondateur de GOKUL (Global Organisation pour Krishnachaitanya’s Universal Love). Pour plus d’informations sur le sujet, veuillez, s’il vous plait, contacter les adresses suivantes : WWW. sreecgmath.org gokul.org.uk bhaktiyoga.org.uk gosai.com /chaitanya krishna.com mandala.org gopinathmath.com/main.html guardian-of-devotion.de.vu purebhakti.com (en français)
  • 2. 1) TITIKSAVAH (tolérance) une des vertus d’un sadhu Narada Gosvami donna à Dhruva quelques conseils et Suniti, la mère de Dhruva le mit en garde ainsi : si tu maintiens une mentalité hostile envers ta belle- mère, tu n’obtiendras rien de ton adoration du Seigneur. Tu ne recevras pas Sa grâce. Elle n’est pas la cause de tes souffrances, tu en es la cause. Cela te revient au vu de quelques actes accomplis dans une vie précédente, qui portent maintenant leurs fruits amers. Namamgalam tata paresu mamstha Bhunkte jano yat para-duhkadas tat S B 4.8 17 Ne blâme pas les autres pour tes problèmes, tu reçois en fait le résultat de ce que tu as fait subir aux autres. Dieu est omniscient, il ne peut commettre d’erreur dans Son jugement, il te faut donc le tolérer. Les sadhus pensent ainsi, ils ne se rebellent pas contre l’oppression, la bonté est leur dû. Ils ne font de mal à personne, car cela est absent de leur caractère. Ainsi en est-il de Prahlada Maharaj qui supporta la méchanceté de son père et Haridasa Thakura à l’époque de Sri Chaitanya qui rencontra de nombreuses difficultés. Si la canne à sucre est coupée en morceau, dira_t_elle ? « Oh ! vous me faites mal, je vais cesser d’être douce et deviendrai amère » non, sa nature est d’être sucrée et cela ne changera pas. Si vous chauffez l’or, il restera étincelant « oh je suis brûlé, je vais devenir noir » ; en fait la chaleur augmente sa brillance. De même, si vous oppressez un sadhu, son aura se manifestera de manière encore plus significative. Il est incapable de faire du mal à quiconque et c’est ainsi que l’on peut comprendre qu’il est un sadhu.
  • 3. 2) LA FAUTE EST DANS NOTRE PRATIQUE Un dévot soumis obtiendra : 1) la réalisation de Dieu, 2) la bhakti et 3) un détachement de ce monde. Ces trois choses apparaîtront, et il perdra son intérêt pour tout ce qui n’est pas favorable à Krishna, c’est ce qu’on appelle Vairagya, le renoncement. Nous suivons le Vraja-mandala parikrama, chantons et écoutons, nous faisons tout parfaitement, mais aucun amour pour Dieu n’apparaît. C’est certainement que notre dévouement n’est pas inconditionnel. En effet, autant de bhakti nous possédons, autant de détachement nous acquérons. Si notre attachement persiste, c’est qu’il y a un compromis dans notre abandon. En premier, je ne pratique pas assez et le peu que je fais n’est pas en accord avec les règles prescrites, ainsi donc je n’obtiens pas le résultat désiré. Les écritures ne donnent pas d’enseignements erronés, Vedavyasa ne nous triche pas. La faute se trouve dans le suivi de notre pratique. 3) Le bhâgavata dharma demande un abandon total Celui qui suit la voie du bhagavata-dharma n’a aucune peur de chuter, le Seigneur Lui-même est son sauveur et son soutien « na skalet patet iha ». Même en marchant les yeux fermés, il ne tombera pas, mais cela demande du courage de suivre cette voie. Tout ce dont nous parlons, tout ce que nous pensons et tout ce que nous faisons doit être en relation avec le Seigneur. « Narayana iti samarpayet » : tout ce que nous faisons doit être accompli pour Narayana. Le bhagavata-dharma requiert un abandon entier ; si nous n’offrons pas notre mental, nos sens et les objets des sens à la vérité suprême Sri Krishna, nous en oublierons notre propre bénéfice. Nous deviendrons alors de plus en plus confus en ce monde temporaire.
  • 4. 4 Notre refuge unique Les divertissements de Sri Krishna sont décrits dans le dixième chant du Srimad Bhagavatam. Les vaches et les garçons vachers se trouvent prisonniers d’un feu de forêt. Lorsque les flammes les menacent de trop près, ils appellent au secours leur ami Krishna. Il leur demande à tous de fermer les yeux et une fois clos, Il ouvre Sa bouche et avale le feu. Notre seul refuge face au feu brûlant de cette existence matérielle reste le Seigneur Suprême Sri Krishna. Nous sommes illusionnés de penser que nous pouvons être saufs sans Lui. Simplement en plaçant leur confiance en Lui comme que cela fut démontré par les vachers en fermant leurs yeux devant le danger, Ses dévots sont libérés des flammes de ce monde. 5 Le Seigneur descend afin de satisfaire Ses dévots Il n’est pas approprié pour un vaishnava de penser en termes matériels et de considérer : celui-ci est mon ami, celui-là est mon ennemi. Le motif de l’action est bien différent pour un suddha-bkakta comme Kashyapa muni qui, agissant comme le guru de sa femme, lui donna un vœu strict à suivre pendant un an. Le résultat en fut l’apparition du Seigneur Vamanadeva. Le sadhu désire le bien de tous et recherche la tendresse de son Seigneur bien-aimé. L’exotérique raison de l’avènement de Vamanadeva fut de détruire les démons qui troublaient les Devas, mais l’ésotérique raison fut de satisfaire le désir de son pur dévot. Lorsqu’on cuisine, le bois, par conséquent, est brûlé. Dû à l’intense sentiment de séparation, le Seigneur apparut et le reste fut accomplit naturellement. Nous devons purifier le cœur afin que Krishna puisse s’y établir.
  • 5. 6 N’ENGAGER QUE LES ORGANES DES SENS N’EST PAS LA BHAKTI Le faux ego doit disparaître complètement, ou alors c’est le karma qui prédominera et non la bhakti. Si nous faisons quoi que ce soit par vanité, le bénéfice n’en sera que temporaire et nous deviendrons de plus en plus attachés à ce monde. Ce monde n’étant que matière, notre esprit sera de même, sans plus de connexion avec le domaine spirituel. En agissant ainsi, nous nous retrouverons dans la même position où nous étions au départ. Nous ne pouvons obtenir la bhakti en nous activant constamment d’un endroit à un autre, comme un karmi. Sans les organes et les objets des sens, on ne peut même pas se déplacer, mais simplement les utiliser n’est pas la bhakti si l’ego n’est pas ajusté. Accomplir la bhakti en gardant des concepts égoïstes n’entrainera que des bénéfices matériels. Nous devons penser : « Je suis à Krishna, j’appartiens aux vaishnavas et à Gurudev », en engageant alors tous nos sens, cela deviendra de la dévotion. Par les fruits obtenus, nous pouvons comprendre à quel point nous sommes en contact avec Krishna ; si votre pratique vient vraiment du cœur, vous n’abandonnerez pas votre foi. Lorsque vous expérimenterez un instant de contact spontané avec Krishna, une sensation d’extase vous envahira et vous ne pourrez plus jamais oublier cela. Toutes les facettes de la dévotion dévoileront alors leur beauté. L’opposé de cela signifie que vous n’avez jamais goûté aux qualités transcendantales de Bhagavan.
  • 6. 7 Servir les sâdhus nettoie la poussière du cœur Pourquoi les sadhus montrent-ils qu’ils sont parfois dans une situation inconfortable ? C’est en fait pour nous donner l’opportunité de les servir, une chance en or d’obtenir la libération et la purification du cœur. Dans le Chaitanya-Bhagavata 9.240, il est écrit que tout ce qui parait manquer dans le comportement d’un vaishnava est en fait une expression de leur félicité interne. Il apparaît que les purs dévots sont confrontés à diverses tribulations, mais en réalité, ils ne les ressentent pas du fait que leur esprit est en Moi (SB, 3.25.23). Nous ne pouvons que prier leur clémence, qu’ils nous accordent leur service. Ce monde est plein de difficultés avec ses hauts et ses bas et personne ne peut l’éviter. Le Seigneur Chaitanya Mahaprabhu nous enseigna : « Ce monde est tel un feu de forêt et seul le maha-mantra Hare Krishna pourra l’éteindre. » Par la grâce du Seigneur, une âme réalisée peut tolérer toutes les tribulations de cette existence, alors que l’âme conditionnée ne le peut. Un être dans l’obscurité de l’ignorance ne peut résoudre aucun problème, mais quand la lumière arrive, la noirceur disparaît. Srila Bhaktivedanta Swami Prabhupada cita la Bhagavad-gita dans un de ses sermons : « Le savoir est comme la lumière du soleil qui détruit l’obscurité de l’ignorance ». Le Seigneur suprême est la félicité en personne et Il apparaît à une âme entièrement soumise. Par exemple, Prahlad Maharaj était apparemment dans une situation de souffrance extrême causée par la torture de son propre père. Cependant, il resta toujours paisible et équilibré grâce à son abandon au Seigneur Sri Krishna. Notre révéré Gurudev nous avisait ainsi : un homme prend une décision mûrement réfléchie pour son bénéfice, mais il commet une erreur et le résultat est l’inverse. Mais si nous prenons refuge de Guru, Vaishnava et Bhagavan, alors par leurs grâces, la lumière du savoir transcendant descendra en nos cœurs et résoudra tous les obstacles. J’en ai fait l’expérience pratique dans ma propre vie.
  • 7. 8 On obtient un guru par la grâce de Sri Hari Tulasi das dit « binu hari kripa milahin nahin santa bina santa kripa milahin nahin hari » Par la grâce du Seigneur, on trouve un sadhu et par celle du sadhu, on obtient le Seigneur Suprême, les deux sont reliés. La mère de Dhruva lui demanda de chanter les saints noms avec foi, bien qu’elle ne fût pas une sainte. Elle était comme la personne qui montre le chemin, pas comme un vrai guru, et quel en fut le résultat ? Dhruva commença à appeler le Seigneur avec foi et il rencontra Narada Gosvami qui lui enseigna la voie du bhajan. Peu de temps après Dhruva atteignit le Suprême. La conclusion est donc qu’en premier, c’est par la miséricorde de Sri Hari qu’on rentre en contact avec le pur dévot et qu’ensuite on comprend Dieu par la mansuétude de Sri Guru. 9 Les sujets spirituels ne deviennent jamais mornes Les dévots répètent les mêmes choses tous les jours, matin et soir, il y a l’aratika, rien de nouveau. Ils ont déjà tout entendu ! Mais Gurudev pourtant nous enjoint d’entendre les mêmes choses encore et encore. Les gloires des vaisnavas, du guru et Krishna-nama restent identiques. Narada Gosvami prononce le nom de Krishna depuis des temps immémoriaux et cependant il n’en goûte pas entièrement la suavité. Sri Chaitanya Mahaprabhu dit : « prati-padam purnamrita svadanam ». A chaque pas, vous ressentez une ambroisie complète et nouvelle, sans lassitude aucune. Dieu est infini et transcendantal, ainsi de son serviteur. Si vous dites : « ça y est, j’en ai terminé, je suis blasé, trouvez quelque nouveauté pour moi ! », c’est que vous n’avez rien compris à quoi que ce soit.
  • 8. Chaitanya Mahaprabhu n’écouta pas seulement une fois l’histoire de Dhruva et de Prahlada, mais désira l’entendre cent fois. « Encore » disait-il, « nous n’avons pas entièrement compris ». Si, en entendant, vous souhaitez encore en savoir plus, alors vous êtes entrés dans le royaume de la dévotion, autrement, c’est que vous n’avez encore rien réalisé de la vie spirituelle. Uddhava demanda à Krishna : « Quels sont ces grands saints qui suivent les Védas, mais qui donnent divers conseils pour atteindre le but ultime ? » Il répondit « Ne connais-tu pas mes enseignements, ce que Je recommande ? » Uddhava dit : « Si ,bien sûr, dans la Gita, Tu préconises le service de dévotion. » Mais pas seulement cela, Krishna veut une dévotion sans partage. Mais pratiquons-nous sans motif ultérieur? Non, on va servir pendant un certain temps, s’il n’y pas d’obstacle et s’il y a des résultats probants. Mais aussitôt qu’apparait un dérangement, bah ! on laisse tomber, on tue son guru s’il le faut, un peu comme Ravana. Les Devas harassaient Ravana à Sri Lanka, il imagina alors : si Mahadev, le plus grand des Devas résidait à Lanka, ils me laisseraient tranquille. Il commença donc d’adorer Shiva en accomplissant de sévères austérités sur le mont Kailash. Après quelque temps, Shiva satisfait l’approcha et lui offrit une bénédiction. «Non, non, je ne veux rien de matériel, je veux seulement que tu viennes habiter à Lanka que je puisse t’adorer et te servir ». Alors Shiva dit : « Très bien, prends ce Lingam non différent de moi, mais si tu le poses à terre sur le chemin du retour, je resterai là. » Les Devas craignaient pour le futur et à un moment donné, Varuna, le Deva des océans entra subtilement en Ravana qui ressentait maintenant une pressante envie d’uriner. Il se souvint pourtant des instructions de Shiva et essaya donc de résister, mais cela devenait intolérable. Il rencontra un brahmana et le convainquit de porter le lingam pendant qu’il allait se soulager. Le problème est qu’il n’y avait pas de fin à son envie et que cela durait, et durait encore. Pour le brahmana, la murti devint trop lourde à porter et il dut se résoudre à la poser. Varuna sortit de Ravana qui enfin se sentit délivré de cette pression. En voyant que le lingam avait été posé, il se prosterna maintes et maintes fois, offrit des prières incessantes, mais rien n’y fit; il essaya alors de le soulever, sans succès. Il se mit alors en colère : « Ah tu ne veux pas venir, prends ça ! » et il le frappa comme
  • 9. un boxeur. C’est à cela que ressemble notre bhakti, un obstacle : « tiens, prends ça ! » La force des coups enfonça le lingam dans le sol et il peut être vu ainsi de nos jours à Baidyanath dans l’état du Bihar. 10 En prenant refuge en Lui, ne sera-t-on pas protégé ? Quelles sont les vertus du sadhu, du saint homme ? Il a une dévotion exclusive envers le Seigneur et il laisse de côté le varnashrama-dharma et les relations mondaines. Si vous faites ceci, vous êtes un bienfaiteur pour tous. Le sadhu aime aussi parler de Krishna, car sans Sa présence directe, comment survivra-t- il ? Voici donc le cœur même du sadhu, il chante et écoute les gloires du Seigneur, sans cela, il serait comme un poisson hors de l’eau. Cette qualité doit se voir clairement en lui : a-t-il le goût pour entendre et parler de Krishna ? C’est sa vie même. Il ne discourt pas pour de l’argent ou d’autres motifs, car ce ne serait alors pas Hari-katha. Certains abandonnent tout pour prendre refuge, mais sans foi ! Le Seigneur maintient tout l’univers, même ceux qui Lui sont antagonistes et Il ne protégerait pas Son dévot ? Pourquoi quémander en parlant de Lui ? « Mais comment allons-nous vivre sans argent ? » « Alors, plutôt mourir ! Si personne ne nous donne à manger pour notre service, eh bien laissez-nous mourir ! Quelle sorte de foi est-ce là ? Dieu maintient le monde, mais pas moi ? Si une personne travaille sans salaire pour un maître, ne va-t-il cependant pas le nourrir ? Dieu est tout-puissant et contrôle un nombre infini d’univers et Il ne pourrait pas subvenir au besoin de Son dévot ? Pourquoi donc accepter de l’argent pour Le glorifier ? L’orateur ne pense en fait qu’à son but, c’est-à-dire à l’argent récolté.
  • 10. 11 Le service ne peut être évité Le travail effectué en vue d’en retirer un bénéfice est appelé KARMA et l’action offerte à Dieu sans désir de profit pour soi-même est nommée BHAKTI. Les actes méritoires ne paraissent pas suffisants pour engranger la réalisation spirituelle, à moins qu’ils ne soient accomplis pour le service de Dieu. De la même façon, jnana, le savoir empirique, ne révèlera pas Dieu, sauf s’il tend à la bhakti. Si l’on se dit hindou, musulman ou chrétien, on peut se convertir, il suffit de changer d’habit, de rituel, de langage et un musulman peut devenir un chrétien, etc. Cependant, l’élément essentiel à la racine de la foi demeure la dévotion, chacun se reconnaît serviteur de Dieu et cela ne peut être modifié. En sanskrit on utilise dans ce contexte le mot sanatana-dharma, le devoir intrinsèque et permanent, comme la chaleur fait partie du feu. Ce n’est pas une question de choix, parce que chacun a ce don de servir : son employeur, ses parents, ses enfants, sa femme, ses animaux domestiques et même sa voiture. De la naissance à la mort, le service s’avère présent, mais on peut choisir qui sera la raison d’être de notre service. Krishna est le but ultime de ce don de soi, car Il est éternel et nous aussi, ce qui fait que la bhakti est le lien entre nous et Lui. L’amour de Dieu reste indépendant de toutes castes, races et couleurs de peau, la sincérité étant la seule chose requise. 12 SAMBHANDA, LA RELATION Une fois notre Gurudev prêchait au punjab, dans un temple de Sita-Rama. Une femme participait à tous les programmes et un jour, elle posa cette question : « Voici cinquante ans que je viens dans ce temple en suivant toutes les fonctions et j’écoute les paroles des sadhus. Mais je ne vois toujours pas de résultat, et à l’inverse, mon attachement pour les membres de ma famille s’accroît, pourquoi ? »Devant tous ceux qui étaient présents, il répondit : « C’est une excellente question et je voudrais que tout le monde entende la réponse. » En premier, il lui demanda « Lorsqu’un sadhu est là, lui as-tu demandé quelle est ma position éternelle, qui sont Sita-Rama et quelle
  • 11. est ma relation avec eux ? » Jamais elle n’avait pensé à cela. Pourtant, on doit posséder sambhanda, une compréhension de notre relation avec cet univers et avec le Seigneur. Ensuite vient abhideya, la mise en pratique spirituelle, puis prayojana, l’atteinte du but ultime. Si tout le rituel est accompli, qu’on écoute les saints, mais que l’on pense faire partie de ce monde, alors cela augmentera simplement notre ego. « Je suis le serviteur éternel de Krishna » : nous devons nous souvenir de Lui constamment et ne jamais L’oublier. Du matin au soir, chantez Son nom et engagez tout votre être à Son service, voici la vraie disposition du mental. 13 Tout quitter pour le service de Krishna En Inde, les humains sont encouragés à suivre le varnashrama dharma, car tous ne sont pas de même caractère et sont influencés par divers gunas. Chacun doit trouver sa place dans les Varnas comme dans les ashrams. En rejetant un tel arrangement, on commet une faute en enfreignant l’ordre védique. Mais si on l’écarte pour le service de Krishna, ce sera parfait à tous égards. Dans la Gita, Krishna dit à Arjuna : « Accomplis ton devoir suivant tes compétences et ne fais pas celui d’un autre qui est d’une nature différente. » Ultimement, Il dit : « Sarva-dharmam parityaja (18.66) abandonne tout devoir et prend refuge exclusif de moi, car c’est ainsi que tu obtiendras ton bien-être éternel et que tu serviras l’humanité ». Bien qu’aucune faute ne soit commise ainsi, il faut bien remarquer les mots mat-krite, « pour moi », car manquer à son devoir de célibat ou de chef de famille parce que c’est trop contraignant est un péché. Un sadhu généralement est celui qui renonce à son foyer, mais si un homme marié n’arrive pas à maintenir femme et enfant, et part sur la route en imitant les sadhus, alors il commet un grave péché. Par contre, un grihastha qui sert Krishna fait bénéficier toute sa famille.
  • 12. 14 FOI ET REFUGE L’important est d’avoir la foi, alors seulement homme, femme, enfant pourront en l’implorant, comprendre Dieu. Dhruva avait une foi inflexible que le Seigneur apparaîtrait et il eut cette miséricorde ; il n’était qu’un enfant et le cœur du Seigneur fondit en entendant son appel. Il ne connaissait pas d’hymnes védiques, mais en six mois de sévères austérités, le défavorable se transforma en favorable et il fut capable de voir la forme divine de Vishnu qui tenait une conque, un disque, une masse et une fleur de lotus. Si vous cherchez l’obscurité, la lumière est absente, mais si elle arrive, comment la noirceur peut-elle rester ? Les deux ne peuvent exister simultanément. Personne ne peut empêcher que la nature éternelle de l’âme soit la pure dévotion envers Dieu. La voie de l’abandon est infinie et Krishna descendra suivant notre degré d’abandon, car Il est également infini. Krishna est le plus proche et le plus cher; tout ce que vous pensez, Il le voit en premier et ensuite vous le voyez. Sans Sa grâce, vous ne verriez rien. 15 S’adapter à l’environnement Nous restons paisibles si tout va bien en toutes circonstances. Nous ne pouvons cependant pas adapter l’environnement à nous-mêmes, mais plutôt nous devons nous adapter. L’âme conditionnée subit le contrecoup de ses actes bons ou mauvais et il n’est donc pas très sage d’agir selon sa propre initiative. On doit prier et dépendre de la grâce de guru, vaishnava, Nityananda et Gauranga Mahaprabhu et ils feront ce qui est de plus bénéfique pour notre bien-être éternel, car Ils sont miséricordieux et tout-puissants. Moi-même en joignant l’institution comme un ascète, j’ai prié mon Gurudev afin qu’il me prodigue ses conseils, et pour lui, saranagati, l’abandon, était la panacée à tout problème.
  • 13. 16 Pendant la cérémonie du Guru puja Lors de ma première rencontre avec mon maître spirituel, je lui ai dit : « Je ressens de l’indifférence envers ce monde depuis déjà longtemps et je sais qu’il n’est pas éternel et tous, y compris ma famille, devront disparaître. Cela me rend triste et m’incite au renoncement, mais d’un autre côté, j’ai beaucoup de désirs et renoncer m’effraie. De plus, si j’échoue, tous mes amis se moqueront amplement de moi. Pouvez-vous me guider et me dire si je dois renoncer ou non ? » Avec grande affection, Gurudev me répondit : « Tu peux être en manque de quelque chose, mais pas le Seigneur, Il est infini et Sa miséricorde n’a pas de limite. » « Mais Gurudev, maintenant que je peux gagner de l’argent ne serait-il pas normal de servir mon vieux père ? si je le quitte, n’encourrai-je pas le péché ? » Il me récita alors un verset de la Bhagavad-Gita : « sarva dharmam parityaja….18.66 , si tu viens ici en laissant toutes tes responsabilités, Krishna lui-même te délivrera de toutes fautes, ne doute pas et ne crains rien. Je peux rajouter que ce sera un fier service rendu à ton père. » Sa réponse et son affection me convainquirent. « Mais comment devrai-je quitter la maison ? lui demandai-je. Si je prends mes couvertures, il s’en apercevra. » « - Tu as raison, ne prends que quelques vêtements. » Je retournai donc à la maison et m’apprêtai à partir avec un petit sac quand mon père s’enquit : « Où vas-tu avec tes habits ? » « Oh je vais voir un ami, il a quelque chose à m’apporter, ce sera tout bénéfice pour nous. » Ainsi mon père me permit-il de partir sans avoir compris que seul le sadhu est d’un vrai bénéfice. Après avoir joint la math, je vis que le jour d’apparition de Gurudev, tous offraient leur adoration et Gurudev faisait aussi de même avec son guru Srila Bhaktisiddhanta Prabhupada qui avait de son temps ébranlé le monde entier. Tous deux n’étaient pas des êtres ordinaires. Notre Gurudev servait le Seigneur 24 heures par jour et avait un caractère
  • 14. idéal, il a même réussi à adoucir un dur à cuire comme moi. Savez-vous pourquoi Gurudev a fait de moi un acarya ? Il pensa : « Il a tellement de fautes, il ne peut être sauvé que s’il sert les vaisnavas, s’il devient l’acarya, il devra prendre soin de tous les dévots. » Acarya chez nous ne veut pas dire que l’on devient le maître, une personne que tous doivent adorer, mais plutôt le serviteur des serviteurs de Gurudev, sinon c’est la porte ouverte à l’enfer. Aujourd’hui, c’est le jour d’apparition de Sri Ramacandra et je vais parler d’un de Ses divertissements. Après qu’Il soit revenu de son exil, Il fut couronné en grande pompe roi d’Ayodya. Avant de prendre leur repas, Il envoyait Lakshmana afin de voir s’il n’y avait pas quelqu’un affamé à leur porte. Un jour qu’il avait fait cela, Ramacandra lui demanda de réessayer, Lakshmana cette fois-ci ne vit personne sauf un chien qui avait l’air très malheureux. Rama s’approcha du chien et lui demanda la cause de son malheur. « Un brahmana m’a frappé avec son bâton » répondit-il. Rama alla voir ce brahmana et s’enquit du pourquoi. « Oh ! ce chien était allongé sur mon chemin sans bouger, j’ai donc dû le frapper. »Il y avait certes une faute de comportement, mais que peut-on dire à un prêtre ? Rama s’adressa alors au chien : « Que veux-tu que je fasse ? » « Mon Seigneur, faites qu’il devienne un président de temple » En entendant cela, Rama sourit et s’enquit du bien-fondé de cette requête. Le chien expliqua qu’il avait été un président de temple sa vie passée et que dû a des erreurs, il avait revêtu cette forme et recevait maintenant tous les coups du monde. Donc si lui aussi est président, il deviendra un chien et se fera battre à son tour. Il y a donc grand danger à se voir responsable d’un ashram. Mais mon Gurudev pouvait exécuter des tâches considérées comme impossibles avec la plus grande facilité, comme acquérir la maison de naissance de Srila Bhaktisiddhanta à Puri. Il se rendit chez le gouverneur de l’Orissa, mais celui-ci s’apprêtait à partir en voiture. Pourtant, simplement en le voyant, le gouverneur s’arrêta, sortit et offrit ses hommages en s’enquérant de sa venue et en discutant de ce point. Il était si attirant.
  • 15. Je suis moi-même bardé de mauvais penchants et pour me délivrer, il me plaça au milieu des vaishnavas pour qu’ils m’empêchent de tomber. Et maintenant, je vais à l’étranger, pourtant je ne suis pas émancipé, comment vais-je aider les autres ? Ici en Inde, il y a des lieux saints, Vrindavana , Mayapura et aussi les vaishnavas pour ma survie. Srila Bhakti promode Puri Maharaj dans sa bonté m’écrivit une lettre où il me demande d’aller prêcher hors de l’Inde et si je n’obéis pas je commettrais certes une offense. Et si je chute en pensant à quelque chose d’autre que le Seigneur, alors qu’arrivera-t-il ? N’aie crainte répondit il, c’est notre responsabilité, va. Suivant l’ordre des Vaishnavas, je suis parti prêcher ailleurs. 17 Souvenir des vaishnavas . Le Chaitanya Caritamrita explique que par le souvenir de guru et vaishnavas, tous les obstacles sur la voie de la pure dévotion seront écartés. Ce sont également les paroles transcendantales de Narottama das thakur dans ses chants. Il est un compagnon de Sri Caitanya et nous montre l’exemple « sri guru vaishnave rati na hoilo amar » : « Je suis des plus déchus, je n’ai pas foi en eux, comment obtiendrai-je de servir mon Seigneur ? » Krishna accorde Son service par l’intermédiaire de Son pur dévot ; peut-on voir le soleil sans l’aide de sa lumière ? Srila Narottama dit aussi : « Sans adorer Radha, le culte à Krishna ne mènera nulle part. » Soleil veut dire chaleur et lumière et en Krishna se trouve incluse son expansion Srimati Radhika. Si je n’ai pas foi en guru et vaishnava, je reste infortuné, prisonnier de maya et privé du fait de ressentir ne serait-ce que du respect pour eux, ma situation est alors irrattrapable. 18 La vérité spirituelle ne peut se percevoir qu’à travers les oreilles Si on voit où est le bénéfice, on participe. Personne, par exemple, n’a besoin d’apprendre qu’il faut gagner de l’argent, que ce soit à Singapour ou à New York, on sait que pour vivre, il faut de l’argent.
  • 16. Quel intérêt y a-t-il donc à fréquenter le temple et entendre de la bouche des dévots, les gloires de Dieu ? 8 millions d’espèces doivent être traversées avant d’atteindre la forme humaine, elle est donc rare et précieuse. Nous ne devons pas la gâcher, car aucune autre espèce ne pratique le chant des saints noms, même parmi les Deva du ciel. Comment allez-vous comprendre qui est Krishna ? Ce n’est qu’à travers les oreilles et non les yeux que l’on pourra voir la vraie forme du Seigneur et des sadhus. En réalisant pourquoi il faut L’adorer, alors on prendra le temps d’aller au temple. Maharaj Parikshit écouta Sukadeva Gosvami pendant sept jours continuellement, sans manger, ni boire, ni dormir, et il atteignit le but ultime de l’existence. Mais nous n’avons pas le temps d’écouter, sauf lorsqu’il s’agit d’acquérir quelques nouvelles technologies. Néanmoins, cette opportunité en or qu’est la forme humaine peut être perdue à n’importe quel moment. Le roi Bharatha ayant rejeté son royaume, s’en alla dans la forêt, absorbé dans la méditation. Mais par inadvertance, il s’attacha à une biche, tant et si bien qu’il pensa à elle à l’instant de la mort et devint une biche dans sa vie suivante. Anta kale ca mam eva smaran muktva kalevaram : Tu atteins ce à quoi tu penses au moment de la mort. 19 L’ardeur de voir le Seigneur Un homme était employé dans un bureau, et ce matin-là il devait se rendre plus tôt à son travail. Il demanda donc à sa femme qu’elle lui prépare à l’avance son petit déjeuner. Ils avaient deux enfants et l’épouse avant de commencer, mit le bébé à dormir. Mais à chaque fois qu’elle partait dans la cuisine, le bébé pleurait. Elle demanda donc à sa fille de sept ans d’aller lui chercher un jouet bien rutilant et produisant des jolis sons et grâce à cela, l’enfant effectivement joua pendant un bon moment, puis il ressentit la faim qui le tenaillait et se mit à pleurer. Elle ne céda pas et l’enfant se remit à jouer, mais très vite la faim le poussa à hurler et à gesticuler en tous sens. La mère ne put tolérer plus longtemps et accourut l’embrasser et lui donner à téter. De la même façon, le Seigneur nous donne des jouets, le jouet de l’épouse ou du mari et de l’enfant, une belle maison, radio, vidéo, ordinateur. Krishna
  • 17. pense : ils sont occupés par tous ces jouets, Je n’ai pas à me soucier, pendant ce temps Je me réjouis dans Mon royaume transcendant. De toute façon, ils ne veulent pas cela, ils préfèrent ceci : allez ! prenez cet ordinateur (de poche en plus), allez une vidéo, prenez, prenez ! Par le réveil du soi, un être veut cette douce affection qui l’unit au Seigneur et il implore : « Rien n’apporte la joie réelle en ce monde, tout est temporaire, je suis comme dans un brûlot stupide, je t’ai oublié, s’Il te plait viens, viens ! » Mais Krishna ne vient pas : « Je suis engagé dans mes divertissements ». Pendant quelques années, l’homme se replonge dans les affaires de famille et oublie, mais le temps passe et il se remet à pleurer. « Où es-tu, où es-tu ? » Mais Krishna ne bouge toujours pas. Ultimement, il hurle : « Je ne veux pas d’une maison, je ne veux rien du tout, personne ne m’appartient, Tu es à moi, mon bien-aimé, viens, viens ! » Une vague de perturbation d’une grande intensité doit secouer le cœur et là Krishna dit « oh ! » et apparaît. En compagnie des suddha-bhaktas qui pleurent pour Krishna, la nature profonde de l’âme sera réveillée. L’amour de Dieu existe de toute éternité en nous, mais il est recouvert par l’illusion et nous sommes devenu antagonistes, et en diverses espèces nos esprits se sont emglués en maints désirs abjects. 20 Pratiquer votre dévotion sans hostilité envers quiconque Suniti dit à son fils Dhruva : « Ne blâme personne pour tes propres afflictions, nous souffrons maintenant les choses similaires que nous avons infligées aux autres. Tu ne connais pas ton histoire passée, des milliers de naissances sans souvenirs, mais Krishna Lui se les rappelle. Tu as dû agir de même pour que cela te revienne par l’intermédiaire de ta belle-mère, elle n’en est pas la cause. Si tu ne peux le tolérer, mais désires la vengeance, tu encourras le péché, qui entraînera à son tour une suite de souffrance. En endurant cette situation, tout se terminera très rapidement, alors qu’en maintenant une quelconque hostilité dans ton bhajan, tu n’obtiendras aucune réalisation. Si tu veux Dieu, tu dois brûler cet esprit obtus et alors seulement le succès sera assuré. »
  • 18. Dhruva, pénétré de cette tolérance, se dévoua entièrement, mais tout en gardant le désir d’acquérir un royaume plus grand que son père. Tout en chantant les saints noms, il vit un lion dans la jungle ; pensant que c’était Hari, il alla l’embrasser et le lion ne fit rien, la même chose se produisit avec un python. Si Dieu protège quelqu’un, rien ne peut lui arriver. En remarquant cette détermination de l’enfant, Krishna , compatissant, envoya Son pur dévot Narada muni. Il peut apparaître soit Lui-même, soit dépêcher un de Ses compagnons personnels. Lorsque Narada vit l’enfant tout faible et maigrelet, prononcer incessamment le nom de Hari, il en fut stupéfait. « Pourquoi es-tu venu ici ? ne sais-tu pas que de nombreuses bêtes féroces habitent la forêt et qu’ils vont sûrement te dévorer ? Pourquoi ne retournes-tu pas chez toi servir tes parents et ton royaume et plus tard te marier ? Non, répondit Dhruva, d’abord je trouve le Seigneur, ensuite je reviens, sinon je préfère mourir ici, après tout, mourir plus tôt ou plus tard, ça ne change pas grand-chose. Peux-tu m’aider à découvrir Dieu ? » Narada, comblé, lui enseigna la voie à suivre. C’est grâce au chant des saints noms que le Seigneur, satisfait, envoie Son représentant. On doit donc accomplir Hari bhajan avec une dévotion exclusive et toutes circonstances qui paraissent antagonistes s’effaceront naturellement sans même le demander. Il n’y a besoin de blâmer personne, ni proche ni inconnu et on ne sera plus dérangé. Dhruva pratiqua des austérités si sévères en retenant sa respiration, que l’univers entier commença à suffoquer. Les Devas, avec à leur tête Brahma, s’en allèrent voir Vishnou afin de régler ce problème et en réponse, Vishnou apparut dans le cœur de l’enfant, puis devant lui. Dhruva, en admirant le Seigneur, pleura d’extase et voulut offrir des prières, mais il n’avait que cinq ans, comment le pouvait-il ? Vishnou alors le toucha de Sa conque et tout lui fut révélé, ses prières étaient maintenant si profondes que même lesgrands sages avaient du mal à les comprendre et le Seigneur en fut très satisfait. 21 Un vrai sadhu ne vous donnera pas de chose matérielle
  • 19. Cette forme humaine s’avère précieuse et rare, plus encore est le fait d’obtenir la compagnie d’un sadhu. Le sadhu pratique ce qu’il prêche, tout son être est engagé dans le service de Radha-Krishna et il montre la voie par son exemple. Malheureusement, les gens du commun vont voir les saints ou se rendent au temple pour des bénéfices matériels. Ils veulent des richesses, un fils, une épouse. Cependant, un vrai sadhu ne peut tricher et n’accordera pas ses bénédictions pour une chose temporaire que vous regretterez plus tard. Un sage authentique aime glorifier le Seigneur, mais pas comme un professionnel, qui veut être grassement payé avant de commencer son discours. On ne doit pas dépendre de l’argent, mais bien de Krishna, et si vous ne possédez pas cette foi, à quoi bon accomplir votre bhajan ? Si vous prenez refuge du Soutien de l’univers, certes, Il vous protègera. 22 En toutes circonstances, Dieu nous accorde Ses grâces Un roi avait comme premier ministre, un grand dévot du Seigneur qui ne souhaitait que le bien-être de tous. Il rassurait les personnes de cette façon: « Ce que vous pouvez subir maintenant n’est que le fruit de vos actes passés et vous ne savez ce que sera demain, n’en soyez pas dérangés. Cela aurait pu être pire, mais par la grâce de Krishna, les conséquences s’en sont trouvées grandement réduites, ainsi tout va pour le mieux et ne soyez pas découragés. » Une fois, le roi et le premier ministre allèrent chasser dans la forêt et tout à coup, le roi vit un animal féroce. Tout excité, il décocha une flèche, mais par erreur elle trancha son pouce en partant. Le sang giclait et le roi hurlait en exprimant son désespoir : « Comment vais-je combattre maintenant que je n’ai
  • 20. plus de pouce, pour un archer, c’est la fin ! ». Et le ministre de dire : « Ce que vous pouvez subir maintenant n’est que le fruit de vos actes passés, n’en soyez pas dérangés et vous ne savez pas ce que sera demain. Cela aurait pu être pire, mais par la grâce de Krishna, les conséquences s’en sont trouvées grandement réduites, tout va donc pour le mieux, n’en soyez pas découragé. » Le roi se mit grandement en colère : « Comment ? Je me coupe le doigt, et tu dis que c’est tout bon, et si cela t’arrive et que je te dis la même chose, comment réagiras- tu ? » « Oh, c’est applicable à tous, Krishna prend soin de nous et une plus grande perte a été évitée. » Le roi pensa : « Je vais donner une leçon à ce moraliste de pacotille. » En continuant de marcher dans la forêt, il vit un puits recouvert d’herbe, il s’approcha avec son ministre et lorsqu’ils furent très proches, le roi le poussa dedans. « Alors maintenant, tout ce qui est accompli par le Seigneur est pour ton bien ? » « Oh oui bien sûr, c’est Sa volonté, sinon tu n’aurais pas pu me pousser dans ce puits, tout est pour le mieux ! » Le roi, toujours en colère, répliqua : « Et bien où est ton Dieu ? Qu’Il vienne de rechercher, moi je pars et tu n’as qu’à mourir ici, on verra bien s’Il te protège! » Dans cette jungle, il y avait des brigands qui, pour remercier la déesse Kali de sa protection, voulaient lui offrir un sacrifice humain. Ils tombèrent sur le roi errant et l’emmenèrent dans leur repère. Ils voulurent le laver afin qu’il soit digne de Kali, et là ils virent qu’il avait un doigt coupé. Le prêtre leur dit : « Si son corps n’est pas intact, il ne peut être offert, car le résultat sera alors inverse à ce que nous désirons, relâchez-le ! » Le roi réalisa que s’il avait eu son doigt, il serait mort maintenant. Comprenant l’offense qu’il avait commise envers son ministre, il courut jusqu’au puits et vit qu’il chantait paisiblement les saints noms du Seigneur. En s’excusant de mille façons, et en racontant son histoire, il le sortit de là. Mais le ministre lui dit : « Vois-tu, la volonté de Dieu, si j’avais été avec toi, c’est moi qu’ils auraient sacrifié ! » On ne perçoit ni le passé, ni le futur, mais tout est le bienfait de Dieu. En voyant Sa grâce en toutes circonstances, on sera proche de Lui, ne soyez pas dérangé par le karma, ne blâmez personne pour votre infortune, ce que l’on sème, on le récolte.
  • 21. 23 Baratter de l’eau pour obtenir du beurre Les jivas sont les serviteurs de Sri Krishna, la cause de notre souffrance est l’oubli de notre relation avec Lui. Mais comment pouvons-nous nous souvenir de Celui qui est tout savoir, toute existence et toute joie, alors que le monde est juste l’opposé ? Cette existence est l’ombre de Son énergie spirituelle. L’ombre d’un arbre n’a pas la substance de l’arbre, et lorsque nous devenons antagonistes envers Krishna, nous ne voyons que l’ignorance, la temporalité et la tristesse. Brahma dit dans le SB 10.14.22 : « L’entière manifestation est périssable, comme un rêve. » Dans un rêve, tout paraît vrai, mais quand nous nous réveillons, nous réalisons que tout était illusoire. De la même façon, ces relations que nous avons créées et maintes situations auxquelles nous sommes confrontés sont tels des rêves (ou des cauchemars). Brahma explique que l’intellect qui est voué aux progrès matériels se perd lui-même, bien que les autres pensent qu’il est sage. Cette personne recherche le bonheur, mais il ne connaîtra que la souffrance, il court après un mirage, pensant que cette chose et celle-ci apporteront la satisfaction, mais tout s’avère l’opposé. Obtiendrons- nous du beurre si nous barattons de l’eau, même pendant des milliers d’années ? Ce monde est dénué de substance réelle, de vrai savoir et de joie tangible. Ce n’est qu’avec du yaourt ou de la crème que l’on fait du beurre ; en adorant Krishna par Son saint nom, nous acquerrons tous les bénéfices, même dans cet âge sombre. Sri Chaitanya est venu pour nous enseigner : Harer nama, harer nama harer namaiva kevalam Kalau nasty eva nasty eva nasty eva gatir anyatha ( brihan-naradiya purana) Trois fois il est dit : « Harer nama », chantez les saints noms, pour bien faire comprendre que c’est cela que l’on doit accomplir. Si quelqu’un veut la méditation, non : Harinam ! Le pranayama, non : Harinam ! Les oblations, non : Harinam ! Trois fois également il est dit : il n’y a pas d’autre moyen dans cet âge de kali.
  • 22. 24 Le souvenir de guru, vaishnava, Bhagavan Se souvenir de guru, vaishnava, Bhagavan, écarte tous les obstacles et comble tous les désirs dévotionnels. Le problème est que l’âme conditionnée ne peut par l’intellect ni se souvenir, ni chanter leurs gloires, ni même prier sans leur miséricorde sans cause. Ils ne sont accessibles qu’aux âmes entièrement soumises et non aux ignorants. On ne peut comprendre avec un esprit de défi, la réalisation étant proportionnelle au degré de soumission. Aucun sage ne peut prétendre que sa réalisation soit parfaite et complète, même Brahma dit : « Certains pensent tout savoir sur Vos gloires, mais en ce qui me concerne, je les trouve inaccessibles ». Comment narrer les qualités de notre Guru- parampara quand on est une âme conditionnée, dotée d’un savoir limité et d’un abandon partiel ? Mais en dépit de notre insuffisance, si nous restons humbles, ils pardonneront nos offenses et nous accepteront comme leurs serviteurs. L’arrogance et la fierté rendent nos efforts futiles, Krishna ne nous regarde même pas. C’est l’ordre cependant de nos révérés maîtres de répéter ce que nous avons entendu de guru et vaishnavas afin de purifier notre mental et d’acquérir la dévotion envers Sri Krishna. 25 Pourquoi le 11 et le 12e chant existent-ils ? Question : Vyasadeva écrivit les divertissements de Krishna dans le dixième chant du Srimad-Bhagavatam. Quelle est donc la nécessité du 11 et du 12e chant ? Vedavyasa muni n’a pas écrit inutilement ces deux derniers volumes, il raconta les divertissements les plus intimes de Krishna et des gopis dans le 10e chant. Ce qui n’est pas évident à comprendre, car nous avons l’habitude d’imiter : « Krishna peut bien être Dieu et avoir 16108 épouses, pourquoi donc ne pas en avoir au moins deux ou trois ? Qu’Il soit tout puissant, certes, mais ne pouvons- nous en profiter cinq pour cent ? »
  • 23. Vedavyasa muni nous a prévenus de ne pas aller directement au 10e chant. Nous devons étudier du premier au neuvième sous la direction d’un sadhu authentique. À partir de là, nous deviendrons compétents pour comprendre les subtilités du 10e chant. Sukadeva Goswami procéda par étape en décrivant l’histoire de Druva, de Prahlada et ainsi de suite. Dans le 11e chant Maharaj Nimi posa cette question : « Nous sommes des êtres enveloppés par l’énergie illusoire, quelle est donc la plus simple façon de nous extraire du cycle des morts et des naissances ? » Prabhuda Muni répondit : « Tout le monde agit en ce monde pour effacer les souffrances et obtenir le bonheur et si quelqu’un ne peut y arriver seul, il se marie et alors conjointement ils cherchent cette joie, mais l’inverse prédomine. Ils pensent donc qu’il leur manque un fils et ils le conçoivent, mais le problème augmente. Puis, ils ont aussi une fille et ensuite trois, quatre, cinq enfants, ensemble ils recherchent les joies de la famille, mais les difficultés s’accroissent de plus belle. C’est le dilemme de l’imitation. » Krishna a divers échanges d’affections, que ce soit de maître à serviteur, d’ami à ami, d’enfant à parent ou un échange conjugal et même dans le rapport hors mariage avec les gopis. Bien que ce dernier soit décrit comme la plus haute expression d’amour, cela devient une des choses les plus détestables de ce monde. Toutes sortes de relations existent ici-bas, mais Il est le maître et nous ne le sommes pas. Autant nous l’imiterons, autant nous souffrirons, c’est pourquoi, dans ce 11e chant, l’auteur nous prévient une dernière fois. 26 LES QUALITES INHERENTES D’UN SADHU La qualité essentielle d’un sadhu est de posséder une dévotion exclusive pour Krishna et par là même de servir l’humanité. Si vous versez de l’eau sur la racine, tout l’arbre en profite, si vous alimentez l’estomac, tout le corps est nourri, en servant Krishna, vous servez tout le monde. Devenir végétarien ne
  • 24. suffit pas pour développer son amour de Dieu, les chèvres aussi le sont. Il faut désirer cet amour du plus profond de son cœur, d’une manière unique, sans même adorer les Devas, autrement, nous chanterons Son Nom, et nous obtiendrons quelque chose de différent. Les Devas sont en fait très satisfaits de la dévotion du pur bhakta. Les sadhus ne peuvent exister sans parler et entendre à propos de Krishna, comme un poisson ne peut vivre hors de l’eau. Mais ils n’ont pas besoin de le faire d’une façon lucrative, ils savent qu’ils sont protégés et que rien ne peut leur arriver, ainsi demeurent-ils calmes et sereins. 27 Les qualités apparentes du sadhu Les sadhus possèdent une tolérance naturelle, faite de pardon et de bienveillance, car ils n’ont aucun autre désir que de plaire à Krishna. Lorsqu’existe par contre une aspiration différente et qu’elle est obstruée, immédiatement on se met en colère. Eux servent sans vouloir d’argent, ni reconnaissance, ni honneur, aussi, ne se fâchent-ils jamais. Personne ne peut les contrarier, du fait de la compassion qu’ils éprouvent pour tous les jivas souffrant en ce monde. Les êtres ont tous une relation avec Krishna, étant fils et filles du même père, pourquoi donc nous affliger? C’est que nous ne prenons pas refuge en Lui, et pour cette raison les purs bhaktas vont d’un endroit à un autre pour nous aider à nous faire réaliser que ce monde ressemble à un mirage dans le désert. Les sadhus sont chers à Krishna, parce qu’ils ne chérissent aucune notion d’amis ou d’ennemis, ayant compris que toutes les âmes émanent de Lui. Ils voient en leur mental leur propre ennemi, tous les autres servant Krishna d’une manière positive ou négative. Hiranyakashipu servait négativement et Prahlada favorablement, mais les sadhus se sentent infortunés, car ils pensent qu’ils n’offrent aucun service. Ils ne sont pas envieux, ils sont calmes et sereins, n’ayant pour désirs que ceux de Krishna, ils suivent les Écritures saintes et sont simples de cœur, sans duplicité aucune.
  • 25. 28 Joies et peines sont des rêves Nous sommes forcés de tolérer des maux qui n’ont pas de remèdes. Celui qui naît, meurt, et celui qui meurt reprend naissance. Krishna nous demande de ne pas nous lamenter devant l’inévitable. Lorsque le karma s’arrête pour cette vie, nous devons mourir, que ce soit par maladie, accident ou autre. Les jivas ne contrôlent pas leur destinée, ils vont et viennent par la volonté de Krishna, mais par ignorance, ils s’attachent à d’autres jivas et en souffrent. L’énergie illusoire les enveloppe et leur cause ces calamités. Ce corps n’est pas moi et personne ne nous appartient, nous sommes plutôt à Krishna et Il est à nous. Le faux ego de l’intérêt séparé nous a précipités dans la prison de ce monde et nous endurons maintenant les punitions de l’oubli de cette relation éternelle. Néanmoins, cette souffrance s’apparente à un rêve, un être réalisé lui se souvient constamment de Krishna et il vit hors de ce rêve. Le flot continu des devoirs secondaires ne se terminera jamais et nous demeurerons frustrés si nous voulons les accomplir sans adorer Krishna en premier. 29 Dieu est apparu dans Son Nom Toutes les puissances sont investies en Son nom afin de délivrer les âmes déchues du kali-yuga. Il nous faut écouter les instructions de Chaitanya Mahaprabhu, l’avatar de Krishna, sur les gloires de ce saint nom qui nous aide à développer l’amour de Dieu. A la différence des autres âges, trois sortes de dharmas, de vertus, ont disparu : l’austérité, la propreté et la compassion. Il ne reste plus que la véracité, ce qui veut dire le saint nom, et c’est ainsi que Krishna a béni les êtres de ce kali-yuga en leur donnant la plus simple des pratiques.