le compte-rendu de la journée d'étude "bibliothèques et éducation populaire, les amours contrarié(e)s" du 8 novembre 2012, ABF Rhône-Alpes en partenariat avec à l'IUT 2 Info-com Grenoble.
1. Journée professionnelle ABF Rhône Alpes
Bibliothèques et éducation populaire : « les amours contrarié(e)s »
Jeudi 8 novembre 2012 I.U.T. 2 – Grenoble
Mot d'accueil de Dominique Cartellier : l'éducation populaire est une notion peu traitée dans le
cursus de l'Iut Info-Com d'où l'intérêt de l'IUT pour la proposition de l'ABF d'organiser une journée :
cela peut être une amorce pour développer une formation autour de cette notion.
Christian Massault : l'éducation populaire et la bibliothèque : un lien qui est à la fois historique et
très actuel et qui sera le fil conducteur au congrès 2013.
Claire Aubert : fait partie d'une SCOP (SCOP-Texto) créée autour du festival Etonnants
Voyageurs ; objectif = proposer des formations, de l'événementiel, ...
s'est rendue compte au fil des formations du lien entre animation, formations d'animateurs et
formation de professionnels du livre et de la lecture.
Division de la salle en petits groupes puis partage :
• le bibliothécaire comme créateur de lien social
• faire sortir le document, la culture, le savoir de l'étagère et trouver des "trucs" pour attirer
des publics
• pourquoi le lien éducation populaire / bibliothèque n'est-il pas évident ? quelles sont les
raisons ?
• l'éducation populaire : est-ce une mission des bibliothèques ou non ? le bibliothécaire est-il
un fournisseur de documents ou un médiateur de connaissances ?
• éducation avec un E majuscule est-ce de l'éducation populaire ou non ? l'éducation
populaire est-elle une notion qui fait peur aux professionnels ?
• Est-ce une notion qui date ? qu'est-ce qu'on met derrière ce terme ? qu'est-ce que c'est
aujourd'hui ?
• quels publics cherche-t-on à atteindre ?
• qu'est-ce qui se cache derrière ? quels organismes ?
• comment développer une politique d'éducation populaire quand on n'est pas soutenu par
sa collectivité ou sa hiérarchie ?
• sollicitations du public : comment y répondre ? jusqu'où va le rôle du bibliothécaire ?
quelles passerelles vers les organismes sociaux ?
• fait-on de l'éducation populaire sans le savoir ? n'est-ce pas une notion à intégrer dès le
début qu'on crée des établissements culturels ?
• peut-on appeler éducation populaire "lien social" aujourd'hui ? est-ce la même chose ? une
notion remplace-t-elle l'autre ?
• pourquoi ce décalage entre fréquentation très modeste des bibliothèques et les efforts faits
et moyens mis en œuvre ? comment y remédier ?
• dans la formation des professionnels on ne parle pas d'éducation populaire alors que les
collectivités ont des demandes dans ce domaine.
• l'éducation populaire est un moyen de toucher un public plus large que celui touché
d'habitude par les bibliothèques
• le peuple existe-t-il encore ?
• est-ce aux bibliothèques de réparer la fracture sociale ?
• Nous sommes étudiants et nous demandons pourquoi notre formation ne parle pas de ça ?
Conférence gesticulée par la SCOP Le Pavé Franck Lepage "L'Éducation Populaire,
monsieur, ils n’en ont pas voulu !" (vidéo visible ici : http://www.scoplepave.org/1-l-education-
populaire-monsieur)
➢ « le mythe de l'ascension sociale, c'est penser qu'il est possible que ma vie soit meilleure à
la fin qu'au début, et que pour mes enfants ce sera encore mieux » (extrait d'Inculture(s),
2. Franck Lepage)
➢ L'éducation populaire, ce serait permettre d'expliquer ce que les gens vivent en passant par
du récit pour aller vers de l'analyse de la société (idem)
➢ est démocratique une société qui se reconnaît traversée par des contradictions et qui
permet le travail de ses contradictions ? (Lepage citant Ricoeur)
Réactions des participants :
• éducation populaire = réduire les inégalités ?
• faire passer du savoir par l'oralité : en bibliothèque, on fait des conférences gesticulées
sans le savoir ! Ex : « Graines de culture »
• contradiction entre éducation populaire et un certain type de société ? l'éducation populaire
se fait en dehors des institutions or, la bibliothèque étant une institution, comment peut-elle
offrir une éducation populaire ? (par la subversion ?)
• charte de l'Unesco : on devrait la savoir par cœur et l'appliquer, elle est trop souvent
absente
• la conférence nous met face à nos manques malgré nos bonnes intentions
• on conforte un système si on "fait" de l'éducation populaire avec des objectifs, des
statistiques, il faut la mettre en œuvre, point.
• subversion = ne pas se préoccuper en paroles des publics mais être au service des
publics. Cela implique un changement de posture.
• et si nos usagers devenaient nos partenaires ? (une ressource bibliographique sur ce
sujet : L'usager, co-créateur des services, mémoire ENSSIB par Xavier Galaup)
• Inégalités d'accès au savoir = moins visibles dans les espaces numériques, pourtant elles
existent
• au Danemark : une société assez égalitaire où la notion d'éducation populaire n'existe pas
ou pas de la même façon
Exposé de Camille Dalongeville (Master patrimoine, Avignon) : une histoire des
bibliothèques populaires à travers l'exemple de la ville de Saint-Etienne
Origine : volonté d'instruire la population à une époque où les bibliothèques sont plutôt savantes et
élitistes, avec une arrière-pensée moralisatrice.
2 premiers soutiens des pouvoirs public :
1860 circulaire qui permet la création de bibliothèques (l'État donne des fonds aux communes pour
acheter les armoires à livres)
1862 arrêté qui permet la création de bibliothèques dans les écoles pour les enfants mais aussi
leurs parents
à la même époque se créent plusieurs sociétés qui vont aider les bibliothèques populaires à gérer
les fonds, acheter des livres, ... : Société Franklin, les Amis de l'Instruction (qui crée la première
bibliothèque de prêt à Paris avec un fonctionnement coopératif ouvrier).
Jean Macé œuvre dans l'association des bibliothèque du Haut-Rhin et dans la Ligue de
l'enseignement qui jouent un rôle clef dans le développement des bibliothèques.
ainsi des réseaux voient le jour, les bibliothèques populaires ont du succès dans toute la France et
notamment en Rhône-Alpes : St Etienne est par exemple la ville la mieux dotée avec 29
bibliothèques populaires qui fonctionneront encore dans les années 1950.
1874 et 1876 : arrêtés qui mettent en place une surveillance de l'État sur ces bibliothèques
populaires (elles doivent dire ce qu'elles achètent, une certaine censure s'exerce) : on va vers une
normalisation
à St Etienne, elles se heurtent à une partie de la population qui demande leur fermeture pour
immoralité : il s'avère que le clergé est très opposé aux bibliothèques populaires, l'affaire prend de
l'ampleur jusqu'à remonter au Sénat obligeant Sainte-Beuve à prendre la parole pour défendre les
bibliothèques populaires
3. l'âge d'or de ces bibliothèques est court (environ 30 ans) : elles commencent à décliner dès le
début XXè siècle. La crise est due à la fois à la surveillance de l'État, à l'inadaptation des
collections aux besoins de la population (fonds vieillissants, crédits insuffisants).
mais une prise de conscience de la nécessité d'avoir un réseau cohérent s'est faite : on va aller
vers la création d'un réseau de bibliothèques municipales, le public va progressivement se
déplacer des bibliothèques populaires vers les B.M., le concept de la lecture publique change.
A St Etienne, on assiste à une inversion de ce courant : dans les années 1920-1930 on ouvre des
bibliothèques populaires quand d'autres ferment dans les autres villes. Les crédits municipaux
entretiennent à la fois les BM et les bibliothèques populaires à St Etienne où la dernière
bibliothèque populaire fermera en 1976.
Les bibliothèques populaires n'ont eu que 100 ans d'existence environ. Elles se sont créées et
développées sur la volonté de quelques personnes mais peu des pouvoirs publics.
Questions du public :
• Quelles collections ? on manque de connaissances sur ce que les bibliothèques populaires
proposaient, on a peu conservé leurs collections qui se sont dispersées ou perdues.
• quelles influences ont eu les partis politiques sur le développement des bibliothèques
populaires ? elles respectaient une neutralité politique et privilégiaient la littérature de
distraction.
• quel public sur le plan sociologique ? participait-il aux acquisitions ? les gens payaient un
abonnement annuel, ne participaient pas et il serait possible de connaitre leur profession
grâce aux registres où elle était inscrite : l'étude reste à faire...
• laïcité ? peu d'intervention des religieux généralement, on peut parler d'un "conflit de basse
intensité" : tension mais pas de combat virulent
• lien bibliothèque d'entreprise et bibliothèque populaire ? les bibliothèques d'entreprise sont
indépendantes et certaines très anciennes. Pas de lien particulier.
• animation ? Certaines bibliothèques populaires proposaient des conférences, des cours du
soir, des enseignements pour jeunes filles, des expériences scientifiques, un apprentissage
de la lecture,...
En l'absence de Fabrice Chambon (directeur BM de Montreuil), excusé, Christian Massault
revient rapidement sur le mémoire de F. Chambon, Le rôle social des bibliothèques (un
document facilement consultable ici : http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/document-
48221)
• médiation et pédagogie, mission éducative = missions des bibliothèques dans le but de
former les citoyens, de leur permettre d'acquérir des compétences pour s'intégrer dans le
marché du travail, etc.
• ces missions doivent se faire dans un partenariat avec les collectivités, les associations, ...
• la lecture publique s'est construite sur le modèle anglo-saxon dans les années 20-30 (cf
l'Heure Joyeuse 1929)
• le ministère de la culture tel qu'il a été défini par Malraux a diffusé l'idée d'une conception
de la culture où la médiation serait inutile, où le public rencontre l'œuvre et le miracle
opère.
• le lien bibliothèque / éducation populaire devrait nourrir la réflexion des bibliothécaires au
quotidien mais aujourd'hui l'éducation populaire tient au militantisme des bibliothécaires
mais n'est pas pérennisée, contractualisée, institutionnalisée
Restitution de l'enquête « bibliothèques et éducation populaire en Rhône Alpes » par les
étudiants de l'IUT2 – Info-com
L'objectif de l'enquête était de voir le rôle que les bibliothèques jouent dans l'éducation populaire et
la perception qu'ont les bibliothécaires de cette notion d'éducation populaire.
La définition communément admise : l'éducation du peuple par le peuple.
L'éducation populaire doit créer du lien social, une identité sociale et permettre l'émancipation.
4. Elle est parallèle au système institutionnel;
Tous les professionnels ont conscience que les bibliothèques ont un rôle à jouer mais seulement
2/3 sont impliqués dans la mise en place d'actions.
Principales actions menées : conférences, ateliers, rencontres, formations.
Ex : St Etienne lecture d'Histoire : comprendre l'histoire de France grâce à la lecture de textes
fondamentaux
Valence : "Triptique" action menée avec les écoles hors du temps scolaires 16h30-18h : les
enfants viennent à la bibliothèque avec parents et enseignants
Visite de classe : effet rebond = faire découvrir la bibliothèque aux parents par les enfants mais
est-ce de l'éducation populaire ? où est l'esprit critique ? L'accueil des classes reste scolaire, on ne
sort pas des "hérédités culturelles".
Le public n'identifie par forcément la bibliothèque comme un acteur d'éducation populaire : notion
de 3ème lieu ? hors les murs ? quels partenariats ? avec qui aller chercher les publics ?
partenariats : école, MJC, centres sociaux, structure petite enfance, centre d'accueil de
demandeurs d'asile, centre culturel, ...
La question finalement n'est pas tant de savoir qui sont les partenaires mais de ce qu'on va mettre
dans le partenariat : quel contenu pour quelle action ?
Les bibliothécaires ont un intérêt pour l'éducation populaire et une implication assez forte sans
qu'elle soit toujours consciente. Pour autant ils semblent manquer d'outils adaptés.
Table ronde : L'éducation populaire en action(s) :
• Université populaire de l'AQCV de Chambéry : par François Plasse et Ivan Aurenty :
installée dans un centre social depuis 2010, l'UP a réuni dès le départ bénévoles et salariés
universitaires et appartenant au personnel du centre social dans un désir de créer une structure de
diffusion du savoir, considérant que pas un seul homme ne doit rester au dehors de la culture.
Les initiatives se multiplient depuis la création : développer les réseaux (travail avec des collectifs
comme "Algérie" par exemple ou "Le Pélican"), début d'un partenariat avec la Médiathèque de
Chambéry,...
• Université populaire et bibliothèques : l'expérience de la CAPI (38) par Danièle Lavenir et
Julie Pellet :
Les bibliothécaires étaient à la recherche d'un concept : un rendez-vous régulier, cyclique, sur
l'actualité pour remplacer notamment un club de lecture peu vivace ou du moins trouver un autre
moyen de mobiliser les gens et de créer du lien d'où l'idée d'une UP dans la bibliothèque. Avec
aussi l'idée de contrer les dictats de la production éditoriale médiatisée et de faire vivre des
collections.
Gratuité, sans conditions (pas d'inscriptions par ex), ouvert à tous, librement, avec des
intervenants engagés et indépendants
Le public est au RV, la CAPI soutient le projet, l'équilibre entre qualité, autonomie (pas de
récupération politique), ouverture semble trouvé.
Questions de la salle :
UP : une charte ? une fédération ? une charte existe. Il y a 2 types d'UP : entrée payante, sur tous
les savoirs, de type université inter-âge et d'autres gratuites, dont les enseignants sont bénévoles,
plus axées sur des savoirs en sciences humaines et le développement de l'esprit critique avec des
cycles de cours évolutifs et non une succession de conférences
les bibliothèques ont-elles un rôle dans ce domaine ? Ne doivent-elles pas laisser cette tâche à
d'autres : associations, ... ? En fait l'éducation populaire est plutôt une démarche : qui la propose
n'est pas une question très importante, c'est plutôt comment on la propose et avec quels contenus.
• Travail avec les associations : l'expérience de Bron par Marie-Noëlle Georges
pour MN Georges les bibliothèques font toutes de l'éducation populaire : elles mettent des
connaissances à disposition et cela c'est déjà de l'éducation populaire
5. mais on peut aller plus loin : en développant des partenariats et en inscrivant le public dans une
action (rendre l'usager acteur)
des exemples de partenariats : réseau illettrisme, association de réfugiés, accompagnement
d'élèves en difficulté, travail avec des ados et adultes autistes
depuis 1992, la bibliothèque de Bron participe au volet culturel du contrat ville : il y a une réelle
implication dans la politique de la ville avec 2 objectifs : développer l'expression de la personnalité
et de la créativité, développer l'accès à la lecture et à l'écriture
La bibliothèque travaille sur des ateliers d'écriture, de théâtre, de chanson, participe à la
manifestation des Dix Mots, etc.
SYNTHESE par Claire Aubert :
Un exercice de voltige de fin de journée à partir des dires des participants et intervenants :
PUBLIC : POUR TOUS ET POUR CHACUN ?
-« Les universités populaires agissent pour tous les publics sans distinction » (Charte des
UP, rapportée par la CAPI)
-« L’éducation populaire consiste-t-elle à travailler avec les publics défavorisés ? »
(question d’un participant)
-= quel est le sens du travail actuel des bibliothèques sur « les publics » ? Qu’est-ce que ce
découpage présente comme intérêt pour le travail des bibliothèques ? Que peut-il
présenter comme risque ?
EDUCATION POPULAIRE ET NEUTRALITE
-« les bibliothèques font-elles de l’éducation populaire (sans le savoir) ? » (question
récurrente)
-= quelles relations entre les finalités de l’éducation populaire (réduire les inégalités) et les
devoirs des bibliothèques ?
-un détour par Michel Foucault, qui établit une relation entre savoir et pouvoir, et dit en
substance que tout savoir génère du pouvoir et que tout pouvoir génère du savoir.
-La Charte de l’UNESCO, fréquemment citée comme document de référence, dit que la
bibliothèque est là pour « aider les lecteurs à se faire eux-mêmes une opinion et à
développer leur goût et leurs facultés critiques et créatives ».
-La Charte établie par le Conseil supérieur des bibliothèques en 1991 affirme que la
bibliothèque « doit assurer l’égalité d’accès à la lecture et aux sources documentaires pour
permettre l’indépendance intellectuelle de chaque individu et contribuer au progrès de la
société ».
-On peut poser l’hypothèse que défendre l’accès du savoir pour tous est un projet de
société, qui se propose de donner du pouvoir à ses membres sur leur propre vie et leur
environnement.
-Un projet de société est un projet politique. Les institutions d’un gouvernement sont là pour
mettre en œuvre ce projet de société.
-Si les institutions ne mettent pas en œuvre ce projet de société, peut-on considérer que
leur action est inverse à ce qu’elles devraient faire (plutôt que neutre) ?
-La contradiction apparente soulevée dans la journée (« est-ce que je trahis mon institution,
mon devoir de fonctionnaire, si mon action va dans le sens de donner accès au savoir au
plus grand nombre ? ») se résout dans « quel est le projet de société défendu par mon
institution, par ma collectivité ? ».
EDUCATION ET DESACRALISATION
-« S’il y a médiation, il y a pédagogie. S’il y a pédagogie, il y a éducation. » (cf rapport de
Fabrice Chambon). On peut demander « éducation à quoi ? ». Y’a-t-il des membres de la
société à éduquer, et d’autres qui sont déjà éduqués ? La bibliothèque est-elle là pour
rattraper les carences du système éducatif ?
6. -« mon action (de bibliothécaire) s’adresse-t-elle aussi à des classes moyennes
supérieures qui ont Bac + 2 minimum ? » (question posée lors de l’intervention de la CAPI)
-Une proposition (qui s’appuie sur les deux présentations d’universités populaires) : on ne
transmet pas de savoir émancipateur en reproduisant des situations de domination.
LA TENTATION DE L’OUTILLAGE
-autour des tentatives de définition de l’éducation populaire est revenue plusieurs fois la
question « y’a-t-il des outils d’éducation populaire ? Est-ce une posture, une démarche, un
courant de pensée ? »
-Dans l’enquête réalisée par les étudiants en Info-Com « Bibliothèques et éducation
populaire », revenait également la demande d’outils de la part des participants.
-Si une finalité de l’action des bibliothèques est « contribuer au progrès social en donnant
accès libre et gratuit au savoir et connaissance pour réduire les inégalités », chaque
bibliothèque a alors à situer sa réalité (de territoire, de moyens, historique, de
fréquentation, de fonds…) pour construire sa propre posture.
-Les outils se construisent à partir de la réalité et des moyens de chacun, pour que son
action tende vers ses finalités. Les outils adaptés à un lieu pourront être inappropriés à un
autre.
« ET SI NOS USAGERS DEVENAIENT NOS PARTENAIRES ? » (remarque d’une participante)
-Lors de son intervention au 56e congrès de l’ABF (Tours, 2010), Danièle Linhardt,
sociologue, proposait une représentation des relations de service public sous forme d’un
triangle dont les trois pointes seraient les usagers, les agents et la société. Les principes
seraient donc : égalité entre les usagers, égalité entre les agents, égalité entre les agents
et les usagers (au service de la société).
-On sort, grâce à cette proposition de lecture, de la notion d’agents au service des usagers.
Bonus
« ON FAIT QUOI QUAND ON N’A PAS DE BUDGET ? » (question d’une participante)
-question n°1 : si on n’a pas de budget, qu’est-ce qu’on a : du temps ? des bénévoles ? des
usagers demandeurs ? des structures voisines, partenaires ? des réseaux importants ? (si
on n’a rien, ça signifie peut-être qu’on est très isolé dans son action et qu’on se pose des
enjeux trop importants par rapport à ses moyens…).
-Extrait approximatif de la conférence de Franck Lepage (Inculture(s) 1) : « L’éducation
populaire, ce serait l’explication de ce que vivent les gens dans la société en passant par
du récit pour aller vers de l’analyse ».
-Les usagers de la bibliothèque sont aussi des individus ayant eu une vie, un parcours
professionnel, des expériences, des réflexions, etc. Comment établir un lien entre ces
personnes (et le récit de leur vécu) et les fonds de la bibliothèque (pour aller vers de
l’analyse) ?
-« Les bibliothèques sont organisées par des familiers du livre, pour des familiers du livre »
(remarque d’une participante). Si on veut savoir ce dont ont besoin les non-familiers, il
faudrait d’abord le leur demander ?
-Des moyens pour agir :
odemander des formations (à partir d’un groupe de personnes déjà constitué ayant identifié
un besoin commun) à la BDP, à sa tutelle…
os’appuyer sur les savoirs et possibilités des usagers de la bibliothèque pour proposer des
temps de rencontres et de croisement des savoirs (ça prend du temps),
os’inspirer des méthodes pratiquées dans des réseaux d’éducation populaire autour de
l’appropriation de livres, de lectures collectives, etc.
o(http://www.reseaucrefad.org/component/eventlist/details/139-ateliers--arpentage)
o…