1. Une idéologie incarnée par 1
chef et par 1 parti et exaltée
par la propagande face à un
ennemi commun
Pages 214 et 215
Italie
fasciste de
Mussolini
Allemagne
nazie de
Hitler
URSS
communiste
sous Staline
Encadrement des masses à grand
Une mobilisation éco
Un système de répression
renfort de propagande (utilisation
soumise aux impératifs de féroce permettant une exclusion
efficace des nouveaux médias : radio la propagande
et des meurtres de masse
et cinéma) avec un but : créer un
« homme nouveau »
Pages 210 à 213
2. Une idéologie incarnée par 1
chef et par 1 parti et exaltée
par la propagande face à un
ennemi commun
Pages 214 et 215
Italie
fasciste de
Mussolini
Allemagne
nazie de
Hitler
URSS
communiste
sous Staline
Encadrement des masses à grand
Une mobilisation éco
Un système de répression
renfort de propagande (utilisation
soumise aux impératifs de féroce permettant une exclusion
efficace des nouveaux médias : radio la propagande
et des meurtres de masse
et cinéma) avec un but : créer un
« homme nouveau »
Pages 210 à 213
Doctrine : « tout est dans l’Etat »
3 p 223
Chef : Mussolini est le Duce (guide), il
a « toujours raison »
Représentation : attitude martiale
avec une certaine modernité artistique
Parti : parti fasciste
Ennemi commun : les communistes
Jeunesse : encadrée par classe d’âge de 6 à 18 ans
(ex : les Balilla),
Monde du travail : corporations de métiers
contrôlées par les fascistes
Loisirs : « dopolavoro » valorisation du sport
Grandes cérémonies patriotiques (4 p 211)
Arts exaltent le passé antique, création de
Cinecitta pour le cinéma
Grands travaux : autoroutes,
assèchement des marais Pontins
« Bataille du blé » pour assurer
l’autarcie
1933 : IRI empêche la faillite des
banques et encourage les
concentrations industrielles
Appauvrissement de la
population
Police secrète : OVRA
« Bagne de feu » des îles Lipari
Assassinats à l’étranger commis par la
« Cagoule »
Doctrine : « l’Etat racial : nationalisme
et racisme (Deutschland über
alles) idée que les « Aryens » sont
supérieurs aux autres races »
Chef : Hitler est le Führer
(conducteur), devise « ein Volk, ein
Reich, ein Führer »
Représentation : attitude autoritaire,
art très académique
Parti : parti nazi
Ennemi commun : les Juifs et les
communistes, soi-disant alliés dans le
« judéo-bolchevisme »
4 p 223
Jeunesse : encadrée de 10 à 18 ans (ex :
Hitlerjugend, de 14 à 18 ans)
Monde du travail : « front du travail »
Loisirs : « Kraft durch Freude » (la force par la
joie) : promotion des loisirs populaires et projet de
la voiture pour tous (sert en fait à financer la
guerre)
Immenses cérémonies patriotiques (ex : congrès
du parti nazi, 1 p 204)
Sport utilisé comme argument de propagande
raciale aux J.O. de 1936
Arts glorifient la « race aryenne » (2b p 223), la
famille, le chef et écrasent les Juifs
Cinéma : Leni Riefenstahl « le triomphe de la
volonté »
Grands travaux : autoroutes,
reboisement
Réarmement
Autarcie : recherche d’ersatz
stimule la chimie
Efficacité éco, baisse du
chômage, mais le niveau de
vie stagne
Police secrète : Gestapo, torture et
assassinats
Elimination de la « vieille garde » des SA au
profit des SS
Camps de concentration : 1 M de détenus dès
1939
2 p 205
Organisation du génocide des juifs et des
tsiganes durant la 2ème Guerre mondiale
Crimes de guerre (prisonniers, civils) surtout
en URSS
Doctrine : « la société sans classe »,
but ultime d’une société communiste
épanouie
Chef : Staline « petit père des
peuples »
Représentation : attitude
bienveillante, expression modeste et
souriante
Parti : parti communiste
Ennemi commun : les « capitalistes »
réels et supposés, vagues successives
d’opposants supposés pour asseoir le
pouvoir de Staline
Jeunesse : encadrée de 9 à 28 ans,
(« komsomols » de 15 à 28 ans)
Monde du travail et loisirs : syndicats, outils de
contrôle (!) des travailleurs, adhésion
indispensable pour pouvoir pratiquer du sport,
partir en vacances
Immenses cérémonies à la gloire du socialisme et
de son dirigeant (qui se trouve glorifié comme
automatiquement, dans la joie générale) (ex :
cérémonies du 1er mai)
Arts entièrement au service de l’idéologie : 2a p
223
Cinéma : Eisenstein : « la ligne générale », « le
cuirassé Potemkine »
Grands travaux effectués par les
détenus* (canaux, voies ferrées)
Priorité à l’industrie lourde, plans
quinquennaux aux objectifs
démesurés, mobilisation militaire
de la population : propagande
exalte les plus méritants
(Stakhanov)
Mais chiffres truqués (sinon
statisticiens exécutés)
Agriculture sacrifiée, famines
dissimulées
Quotidien très dur
Police secrète : Tchéka, puis GPU, puis
NKVD traque opposants réels et supposés
Elimination par vagues de :
-tous les cadres du PC issus de la révolution
et qui ne participent pas activement à la
glorification de Staline : 1 et 3 p 218
Ils disparaissent aussi de l’histoire : 3 p 225
-tous les cadres de l’armée (800 généraux,
30000 officiers)
purges de 1936-37 : 700000 morts + les
*internements en camps, gérés par le
Goulag : 2 p 207, 2 p 227
Holodomor : famine en 1932 dont les effets sont amplifiés par le pouvoir
communiste pour punir l’Ukraine de sa « tiédeur » (2.6 à 5 M de morts)
4. Chapitre 1 :
Genèse et affirmation des régimes totalitaires
(soviétique, fasciste, nazi)
5. Le XXème siècle a été marqué par l’apparition d’un nouveau type
de régime autoritaire qualifié par Hannah Arendt de
totalitaire.
Un régime totalitaire est un régime à parti unique, n’admettant
aucune opposition organisée, dans lequel le pouvoir politique
contrôle la société au nom d’une idéologie.
Ces régimes totalitaires se mettent en place dans trois pays
européens à partir des années 1920, c’est-à-dire au
lendemain de la 1ère GM.
Dans quelle mesure la notion de totalitarisme permet-elle de
regrouper 3 régimes aussi différents ?
6. I ) Fascisme et nazisme : des ressemblances
fortes mais des totalitarismes inégalement
aboutis
A) Une mise en place décalée mais similaire
1919 :
9. 11/1922 : Mussolini au pouvoir, fascisation progressive du pouvoir
01/1933 : Hitler au pouvoir, nazification très rapide du régime
10. 1) De grandes similitudes dans l’arrivée au pouvoir
Organisez votre trace écrite en 2 colonnes, une colonne Italie
et une colonne Allemagne
11. Italie
•Formation
-« faisceaux de combat»
-chef unique : Mussolini
- organisation paramilitaire : les Chemises
noires, regroupées en squadre (17 000 fin
1919, 700 000 en 1922)
Symbole romain du fagot de
branchages : la force à travers l’unité
12. •Un contexte bien valorisé : voir doc 1 p 219
-Sentiment nationaliste alimenté par l’idée d’une victoire « mutilée ». Militaires
mécontents
-Importante agitation sociale, les chemises noires se mettent au service du patronat
pour briser les grèves (coups de bâtons, huile de ricin (provoque diarrhée, y ajoutaient
souvent de l’essence pour que l’humiliation soit mortelle), incendies)
-En 1922, grève générale brisée par les fascistes qui se posent en garants de l’ordre
13. •Un pouvoir qui est séduit et qui cède
Mussolini réclame le pouvoir et
organise une « marche sur
Rome ». C’est un coup de
bluff mais il réussit à
impressionner le pouvoir.
Le roi Victor Emmanuel III cède
et nomme Mussolini 1er
ministre alors que les
fascistes n’ont que 32
députés
14. Allemagne
•formation
- NSDAP (Parti national-socialiste des travailleurs
allemands)
- symbole : croix gammée (signe indien, auquel les nazis
donnent une signification raciste)
-Chef unique : Hitler
- organisation paramilitaire : les SA (Sections d’Assaut)
puis SS (escadrons de protection) après 1928
15. •Un contexte
bien valorisé
-Les nationalistes sont excédés par le Traité de
Versailles par lequel l’armée est réduite à
presque rien
-Le parti a une faible audience dans les 1920’,
mais Hitler organise son parti et met en place
la doctrine nazie (Mein Kampf, 1925)
- seule la crise économique permet aux nazis
de décoller : en 1932 il y a 6 M de chômeurs,
et la population est séduite par le programme
démagogique et raciste
16. •Un pouvoir Elections de 1932 : nazis ont 37% des voix. Hitler
qui est séduit refuse de faire alliance avec la droite si il n’est pas
et qui cède
chancelier.
Le système est bloqué.
La peur des communistes amène le président
Hindenburg à nommer Hitler chancelier en janvier
1933
17. Dans les 2 cas :
La bourgeoisie utilise l’extrême droite pour briser la gauche.
Elle est persuadée de pouvoir continuer à la contrôler
facilement.
L’armée est séduite par le caractère militaire et
ultranationaliste de ces partis.
19. Italie
•Installation
•Écrasement
définitif de
l’opposition
-Mussolini commence par conserver les apparences
: seulement 4 ministres fascistes sur 13
-Les Chemises noires sont intégrées à des milices
officielles
-Trucage des élections de 1924 dénoncé par le
député socialiste Matteotti, il est enlevé et assassiné
: vague d’indignation dans tout le pays :
-Mussolini assume ce meurtre, la police écrase
l’opposition qui refusait de siéger à l’Assemblée
-1925 : Mussolini s’empare de tous les pouvoirs
20. • En Allemagne :
- Hitler va beaucoup plus vite :
le 27/02/1933, le Reichstag
est brûlé, Hitler en profite
pour supprimer le parti
communiste qui est accusé
d’avoir organisé l’incendie
- loi du 29/03/1933 supprime
les libertés, répression
extrême menée par les SA
intégrés à la police
- 06/1934 : nuit des Longs
Couteaux : Hitler fait
assassiner la composante
anti-capitaliste de son parti
(en particulier les SA et leur
chef E. Röhm qui voulait une
révolution sociale) et divers
opposants : cette purge
rassure les riches industriels
21. - Août 1934, le président Hindenburg meurt, Hitler est élu président à 90%
22. B) Un achèvement totalitaire inégal
1) Des pratiques totalitaires très comparables
Voir tableau
23.
24. Défilé des Balilas (pour les enfants de 8 à 14 ans) à Milan dans les 1930’
25. Cérémonie fasciste à Turin en mai 1939 : sur l’estrade en
forme d’aigle on peut lire « Turin, place forte de la
révolution fasciste te salue, B. Mussolini, guide de notre
peuple et fondateur de l’Empire »
26. Affiche pour le concours de la
Bataille du blé, organisé par le
ministère de l’Economie, il
récompense les meilleurs
producteurs
31. 2) L’Italie : un totalitarisme nationaliste inachevé
-
-
« tout est dans l’Etat » : volonté de rallier le peuple à la grandeur italienne.
La conquête de l’Ethiopie en 1936 permet à Mussolini de proclamer
l’Empire.
Pourtant des oppositions existent :
32. • L’Eglise catholique dans un 1er temps, soutient le régime qui
lui a rendu la souveraineté sur le Vatican (accords de Latran
en 1929). Pie XI dit que Mussolini est « l’homme que nous a
envoyé la Providence ».
Pourtant, l’Eglise condamne l’embrigadement des masses et
garde une forte influence sur la société.
33. • L’armée et l’administration, sans s’opposer à Mussolini, ne
sont pas aux mains des fascistes.
• Dans son ensemble, la population est indifférente. Dans un
pays appauvri par l’autarcie, ce qui compte c’est de pouvoir
vivre à peu près correctement, l’adhésion au parti fasciste est
plus souvent lié à la nécessité qu’à de véritables convictions.
Il n’y a pas d’adhésion massive à l’idéologie raciste développée
après 1938 et la population voit venir la guerre avec
inquiétude.
34. 3) L’inquiétante adhésion allemande au totalitarisme nazi
- Efficacité totale du parti nazi dans le contrôle de
l’administration (armée, police, justice).
- Epuration culturelle avec de nombreux autodafés.
35. • Succès diplomatiques : le traité de Versailles est bafoué à
plusieurs reprises sans conflit (voir C) :
immense popularité, Hitler séduit même les sceptiques (
comme les grands généraux)
36. • Succès économiques : quasi plein-emploi et quasi maintien du
niveau de vie grâce à un programme de grands travaux et au
réarmement. Ce qui est vécu alors comme un « miracle » est
en fait lié à un fort endettement et à des privations
croissantes de libertés. C’est aussi une vision à très court
terme, avec la guerre pour seule issue.
37. • Indifférence voire adhésion massive à l’idéologie raciste et
antisémite :
- 1933 : boycott des magasins juifs
- 1935 : lois de Nuremberg interdisent les relations et
mariages « mixtes » et privent les juifs de la nationalité
allemande
- 1938 : nuit de Cristal : 7 000 magasins et toutes les
synagogues détruits, de plus la communauté juive doit payer
une importante amende (!)
Pourtant, l’abandon de la politique d’assassinat des handicapés
suite aux protestations de la société civile montre qu’une
opposition même passive était possible et utile.
38. II) La spécificité du totalitarisme soviétique sous
Staline
Dans quelle mesure cette spécificité le
rend-il particulièrement efficace ?
A) Staline adapte le système
existant à son profit
1) L’URSS au début des années 1920
Les communistes ont pris facilement le
pouvoir dans un pays sans culture
démocratique, en crise, épuisé par la
guerre. Pour garder le pouvoir, ils
mènent une longue guerre civile
pendant laquelle le caractère
dictatorial du régime s’affirme.
39. Pour permettre au pays de se relever, Lénine lance la NEP
(nouvelle politique économique) : c’est une pause dans la
socialisation de l’économie, pendant laquelle de petits
entrepreneurs (nepmen) et paysans dynamiques (koulaks)
redressent l’économie.
40. 2) La prise de pouvoir par Staline
21/01/1924 : mort de Lénine
Deux hommes peuvent lui succéder :
41. - Trotski qui a dirigé
l’insurrection d’octobre
1917 aux côtés de Lénine,
et qui a organisé l’Armée
rouge .
42. - Staline, rôle mineur au cours de
la révolution mais a su s’imposer
comme Secrétaire Général du
PCUS. C’est en utilisant ce poste
qu’il organise le culte de Lénine
tout en se posant en successeur
43. Le corps de Lénine est
embaumé et installé
dans un cercueil de
cristal, construction d’un
mausolée à sa gloire
De plus, Staline exagère
le rôle de Lénine dans la
Révolution et la guerre
civile au détriment de
Trotski.
44. Trotski ne peut pas contester, sauf à commettre un sacrilège
(diminuer le rôle de Lénine), il perd donc ses atouts pour être
le successeur.
Peu à peu il est marginalisé et exclu de l’URSS en 1929.
45. • Une fois au
pouvoir, Staline
écrase les
contestations :
- l’opposition est
réprimée
- Staline met fin à
la NEP et
déchaîne la
propagande
contre les «
ennemis du
peuple » que
sont les Koulaks
et les nepmen
46. - l’agriculture est collectivisée de force (mise en place des
kolkhozes : coopératives placées sous la tutelle du PC qui
regroupe le bétail et les terres qui sont alors cultivées en
commun par les paysans), 1.8 millions de paysans déportés,
300 000 morts)
47. - Les minorités récalcitrantes sont mises au pas : Staline laisse la
famine de 1932 tuer 5 millions de personnes en Ukraine alors
que le pays exporte 1.7 millions de tonnes de céréales et en
garde 3 millions en cas de guerre…
48.
49. B) Des pratiques caractéristiques du totalitarisme (voir
tableau)
51. Staline au milieu des délégués kolkhoziens lors du 1er congrès des kolkhoziens
à Moscou en 1933
52. 1935 : Congrès des kolkhoziens de choc de l'U.R.S.S. Au nombre des
délégués se trouvaient de nombreuses femmes, militantes actives de
l'édification des kolkhozes. Sur le cliché : Staline entouré des déléguées au
Congrès.
53. Parade des pionniers en l’honneur de Staline, 1930
Affiche : vive la journée du gymnaste
dans toute l’Union, vers 1940
56. Déportés du Goulag travaillant sur le chantier du canal mer Blanche-Baltique,
1934
57.
58. Document :
« En mai 1933, un convoi de 6 000 «éléments déclassés» (des paysans) est
amené dans une île sur le fleuve Ob, en Sibérie occidentale. Alors que la
neige commence à tomber, on les y laisse sans nourriture, ni abri, ni outils.
Trois mois plus tard, 4000 d'entre eux sont morts, les autres ont survécu
en mangeant leurs dépouilles. Quelques survivants seront aperçus plus
tard, à l'état de «cadavres ambulants», à la prison de Tomsk. Ils avaient été
arrêtés pour cannibalisme. »
Extrait d’un rapport remis à Staline
59.
60. C) Une efficacité reposant sur un mensonge généralisé
1) Des procès truqués
Dans les années 1930, le monde entier découvre des procès
comme celui-ci :
61. Qui est l’accusé ? De quoi est-il accusé ?
Méthode pour le faire avouer ?
Des militants de la première heure avouent en public qu’ils sont des
traîtres, des complices de Trotski. En fait, les détenus sont soumis
pendant des mois aux lavages de cerveaux, à la torture, aux menaces
contre leur famille…
62. 2) L’histoire récente réécrite
Les dirigeants éliminés doivent disparaître aussi des mémoires
« Le passé est aussi incertain que l’avenir »
63. Photo prise en avril 1925, elle réunit des hauts responsables du PCUS :
un seul des camarades de Staline présent sur cette photo mourut de mort
naturelle (sinon : suicide, crime médical, exécution à la suite d’un procès,
mort au goulag)
64. La « même » photo
publiée en 1939,
retouchée et
réorganisée : 4
personnages au lieu
de 9, l’image a été
retouchée et
réorganisée
69. Illusion d’une démocratie locale et décentralisée où le
chef résulterait d’un grand consensus national…
Moins de 1% de la population totale à la
fin des années 1930
Mais les candidats sont désignés par
le PC, de plus les instances élues
n’ont aucun pouvoir… Même le
Bureau Politique n’a aucun pouvoir,
en 1939, il ne s’est réuni que 2 fois…
71. Exemple : la famine en Ukraine est non seulement cachée,
72. , mais en plus l’URSS organise des visites guidées pour rendre le
mensonge plus solide.
73. Le totalitarisme soviétique sous Staline a une incontestable
spécificité :
-idéologie apparemment sympathique, un peu utopiste
-remarquable capacité à dissimuler à la face du monde la
férocité de la répression
arrive à donner une bonne image de lui à tous ceux qui ont foi
en l’idéologie communiste dans le monde
74. Attention : tout ce qui suit n’est plus au programme, mais il faut
le lire pour faire le « lien » avec la Seconde Guerre mondiale
RDV à la CONCLUSION
III) Les totalitarismes face aux démocraties dans
les années 30
75. Lien Youtube vers « de Nuremberg à Nuremberg, tome 1 »
www.youtube.com/watch?v=KVd0KuFtjQ4
De 2’20’’ à 25’ : Revendication des Sudètes, conférence de
Munich, invasion de la Bohème
76. A) Des régimes opposés aux démocraties
Les régimes totalitaires partagent une même haine de la
démocratie :
• Pour les communistes, c’est un régime bourgeois à renverser.
• Pour les fascistes et les nazis, c’est régime faible et décadent
77. • De leur côté, les démocraties sont fragilisées par de puissants
mouvements antiparlementaires (ici : défilés de Croix de Feu et de
Francistes dans les années 30)
78. B) Les atteintes à « l’ordre de Versailles »
• En 1919, le traité de Versailles avait voulu créer un nouvel
ordre international reposant sur la SDN (voir fiche sur la SDN).
Les régimes totalitaires la quittent ou en sont exclus
• Hitler bafoue le traité à plusieurs reprises :
-réarmement de l’Allemagne
-1936 : remilitarisation de la Rhénanie
-1938 : annexion de l’Autriche (ou « Anschluss »)
• Face à ces actes, France et Royaume-Uni refusent d’intervenir
au nom de la politique « d’apaisement »
79. C) La marche à la guerre : les démocraties
impuissantes
• La guerre d’Espagne : les démocraties absentes
En Espagne, le général Franco déclenche une guerre civile contre
le régime républicain.
La France et l’Angleterre refusent d’intervenir.
Franco est soutenu par l’Italie et l’Allemagne, qui peut « tester »
son nouveau matériel militaire, comme à Guernica
82. De leur côté les républicains reçoivent du matériel militaire de
l’URSS, mais ils sont finalement vaincus.
83. Robert Capa, Mort d'un milicien espagnol (front de Cordoue), 5 septembre 1936.
Une des photos les plus dramatiques de Robert Capa, a été prise à l’instant où un
soldat républicain fut frappé d’une balle en pleine tête pendant la bataille livrée au
début de la guerre d’Espagne pour défendre Cadix encerclée par les troupes
insurgées.
84. La photographie est publiée pour la première fois
le 23 septembre 1936 dans un numéro spécial du
magazine Vu consacré à la guerre d’Espagne.
Lucien Vogel, créateur et directeur de Vu depuis
1928, sera d’ailleurs licencié en raison de
l’orientation du journal, favorable à la cause des
républicains. L’image y apparaît sur une double
page, accompagnée d’un texte, mais sans
indication sur les circonstances de la prise de
vue. Elle se trouve au-dessus d’un autre cliché
de Robert Capa représentant un républicain
gisant au sol, avec pour même sous-titre «
Comment ils sont tombés ».
Deux journalistes anglais, dans les années 70,
ont mis en doute l’authenticité de ces clichés,
soupçonnant Robert Capa d’avoir procédé à une
mise en scène ou à un montage à des fins de
propagande. La controverse subsiste, le négatif
de cette image ayant été perdu, de même que le
tirage original. Il semble néanmoins que le
combattant ait été identifié comme Federico
Borell Garcia, milicien de vingt-quatre ans, né à
Alcoy, près d’Alicante, mort sur le front
d’Andalousie lors d’une attaque près du village
de Cerro Muriano à une douzaine de kilomètres
de Cordoue, le 5 septembre 1936.
85. • L’humiliation de Munich (1938) : les démocraties
abandonnent une démocratie alliée
Pages 216 et 217
Comment Hitler manoeuvre-t-il pour obtenir l’annexion des
Sudètes puis le protectorat sur la Bohème ?
Quelles sont les relations qui apparaissent entre les
démocraties libérales, l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste à
propos de la crise tchèque de septembre 1938 ?
86. -Hitler exige le rattachement à l’Allemagne d’une région tchèque
peuplée d’Allemands : les Sudètes. La Tchécoslovaquie est alliée
de la France et du Royaume-Uni, il y a donc risque de guerre.
-Mussolini organise une « conférence de la dernière chance » à
Munich
-France et Royaume-Uni cèdent et lâchent leur allié, au nom de la
politique « d’apaisement » qui vise à tout faire pour éviter la
guerre, et aussi parce qu’elles ne s’estiment pas prêtes pour une
guerre. Déstabilisée et en voie d’éclatement, le reste de la
Tchécoslovaquie est envahi 6 mois plus tard
87. Daladier est acclamé à son retour à Paris : l’opinion publique
française est très pacifiste et ne se sent pas concernée par la menace
nazie.
Sur la route entre l’aérodrome du Bourget et Paris
88. Scène de fête dans un atelier de couture à l’annonce des
accords de Munich
89. De cette conférence, Churchill a dit « Vous aviez le choix entre le
déshonneur et la guerre. Vous avez choisi le déshonneur, et vous
aurez la guerre ».
Et en effet… :
90. • La réaction tardive des démocraties face à l’attaque de la
Pologne
-Staline est déçu par la tiédeur des démocraties à son égard : le
23 aout 1939, il signe un pacte avec Hitler
-le 1er septembre 1939, Hitler attaque la Pologne qu’il se partage
avec l’URSS, mais cette fois les démocraties lui déclarent la
guerre
-cependant, ils misent sur une stratégie défensive qui profite à
Hitler et à sa « Blitzkrieg », ensuite c’est un autre sujet dont on a
déjà un peu parlé…
91. Conclusion
La notion de totalitarisme permet bien de regrouper ces 3
régimes même s’ils sont différents.
Dans tous les cas, il y a l’idée de l’accomplissement d’une
« mission » purificatrice visant à permettre une « renaissance »
du pays.
Le fait qu’ils aient pu se mettre en place et prospérer continue
aujourd’hui d’interpeler les historiens, et doit nous inciter à
toujours être méfiant vis-à-vis de ceux qui prétendent résoudre
tous les problèmes par des solutions globales et radicales, et
notamment en stigmatisant une catégorie, quelle qu’elle soit…
92. Histoire thème 3 : le siècle des totalitarismes
Chapitre 2 : la fin des totalitarismes
(Sorte d’)intro :
Le totalitarisme s’effondre en 1945, mais il faut attendre plus de
40 ans pour que disparaisse le totalitarisme soviétique.
Il s’agit de deux processus très différents, mais en plus les angles
d’analyse choisis par le programme sont différents : sur la fin du
nazisme, on mettra plus l’accent sur la dénazification, alors que
dans le cas de l’URSS, on mettra plus l’accent sur les mécanismes
progressifs de sortie du totalitarisme…
On peut tout de même essayer de les regrouper à travers une
question :
Dans quelle mesure l’influence extérieure explique-t-elle la fin
de ces 2 régimes totalitaires ?
93. I) La dénazification en Allemagne et le procès
de Nuremberg
L’effondrement du régime nazi est brutal et lié à la défaite
militaire. Les puissance alliées sont d’accord pour éradiquer le
nazisme, mais quelles sont les réalités de cette éradication dans
les différentes zones d’occupation ? Quel est l’impact de la
guerre froide naissante sur le processus de dénazification ?
94. La question de la dénazification de l’Allemagne est une
préoccupation importante pour les Alliés, et ils commencent à y
réfléchir bien avant la fin de la guerre.
95. Ce sont les accords de Potsdam du 2 aout 1945 qui précisent les
modalités d’épuration de la société allemande (2 p 253)
96. A) Punir les coupables
http://www.youtube.com/watch?v=NvatBqYrt10
À partir de 1h05 : procès de Nuremberg
97. 1) le procès de Nuremberg (fin 45 à début 46) juge les principaux
responsables (pages 242 et 243)
99. -crimes contre la paix : guerre d’agression ou violation de traités
-crimes de guerre : crime inutile au déroulement des combats
(meurtre de prisonniers ou de civils)
100. -crimes contre l’humanité : crime commis pour des motifs politiques,
idéologiques, raciaux ou religieux
101. 24 responsables nazis sont jugés, sur la foi d’une abondante
documentation (archives, films, témoignages) 12 sont
condamnés à mort et exécutés. (doc 5 p 243)
102. 2) De nombreux procès jugent d’autres protagonistes du régime
nazi
• 12 « procès successeurs » complètent le procès de
Nuremberg
Doc 4 p 253
103. Un exemple : le procès Krupp, industriel accusé d’avoir approvisionné
l’armée et utilisé la main d’œuvre des camps : il est condamné à 12
ans de prison et ses biens sont confisqués
104. • D’autres procès ont lieu à travers l’Allemagne
Ces procès se soldent par 5000 condamnations, dont 486
exécutions, mais dans le contexte troublé de l’après guerre, de
nombreux criminels passent entre les mailles du filet.
Certains seront jugés beaucoup plus tard, comme Eichmann
en Israël en 1961
105. B) Les difficultés de l’épuration
Pages 244 et 245 : Quels aspects et quelles limites de la
dénazification ?
106. 1) Une volonté d’épuration systématique…
Les Alliés veulent au départ purger la société allemande de tous
les nazis… mais ils sont 8 millions en 1945 !
• Les Soviétiques lancent des purges arbitraires
• Les Occidentaux font répondre à des questionnaires qui
permettent d’établir le niveau de compromission.
Doc 5 p 245
107. Cela débouche sur des procès peu efficaces : les plus compromis se
retrouvent noyés dans la masse et obtiennent facilement un certificat
de bonne conduite…
108. Caricature parue dans un
journal autrichien en 1946
« mais je n’ai fait qu’obéir
à ses ordres ! »
109. 2) …qui est rapidement abandonnée
• Le nouveau contexte…
L’Allemagne est rapidement au centre de la guerre froide
naissante. Pour les Soviétiques comme pour les Occidentaux, il
faut faire des Allemands des alliés solides. En 1948, l'épuration
est officiellement terminée.
• …nécessite toutes les compétences…
Pour reconstruire le pays, il y a besoin de main d’œuvre
qualifiée. Or par exemple, à Bonn, 102 des 112 médecins de la
ville étaient nazis…
110. • …et conduit aux lois d’amnistie
Le chancelier Adenauer, pourtant ancien opposant ayant souffert
du nazisme, fait voter les lois de 1949 et 1954, au nom de la
cohésion nationale : elles atténuent de nombreuses
condamnations, notamment celles ayant frappé des Allemands
dont les compétences sont considérées comme indispensables.
Krupp sort ainsi de prison au bout de 2 ans et demie et retrouve
sa fortune…
111. Bilan : si la dénazification était indispensable, son interruption
l’était sans doute aussi, pour stabiliser la jeune démocratie
allemande à l’Ouest.
112. II) Gorbatchev et la fin de l’URSS
Attention : Tout ce qui est en italique est désormais hors
programme
Le régime soviétique est au contraire auréolé par la victoire
Aucune remise en question n’intervient avant la mort de Staline
en 1953.
A) Khrouchtchev : la déstalinisation et ses limites
113. 1953 : mort de Staline
La propagande exploite
l'émotion suscitée chez tous
les communistes par la mort
du "petit père des peuples".
En France : journal l'Humanité
en deuil et minute de silence
debout à l’Assemblée
nationale (2 refus seulement)
114. 1) l’avènement d’un courant réformateur sous l’impulsion de
Khrouchtchev
Document 2 p 255
115. • Dans le rapport secret présenté au XXème congrès du PCUS,
Khrouchtchev dénonce :
-le culte de la personnalité,
-les déportations massives,
-les procès truqués.
116. • Khrouchtchev manœuvre habilement car en accusant Staline :
-Il se blanchit (alors qu’il a été complice de Staline),
-Il remet l’idéologie communiste (et donc son poste de premier
secrétaire du PC) au premier plan, au détriment de la police
politique
-Il écarte ainsi ses adversaires « en douceur ».
117. 2) Les changements de cap consécutifs
• La liquidation du Goulag
Doc 1 p 246 et 3 p 246
118. Pour le régime soviétique, les camps sont un gouffre financier et
source de révoltes. Khrouchtchev réduit considérablement le
nombre de prisonniers politiques.
• L’apparition d’une certaine vie intellectuelle : doc 1 p 254
120. • Khrouchtchev ne remet pas en cause le caractère répressif du
régime
121. En Hongrie : doc 3 p 255
En Hongrie, des manifestations éclatent
La situation devient vite insurrectionnelle. Des Soviétiques sont
lynchés
122. Imre Nagy (communiste antistalinien) est dépassé par le
mouvement, il
-autorise les partis à se constituer,
-proclame la neutralité de la Hongrie et son retrait du Pacte de
Varsovie (début novembre 1956)
123. Le 4 novembre 1956, Khrouchtchev
fait intervenir l'armée.
.
124. La répression à Budapest
Lorsque Imre Nagy, Premier ministre hongrois revenu au pouvoir à l'automne 1956, rejette le système du parti unique et crée
un nouveau parti, annonce des élections libres et proclame la neutralité hongroise et la sortie du pacte de Varsovie, l'URSS
intervient militairement.
« Ce combat est le combat pour la liberté du peuple hongrois contre l'intervention soviétique, et je ne serai peut-être plus à
mon poste d'ici une à deux heures. Le monde entier va voir comment les forces armées soviétiques, en violation de tous les
traités et accords internationaux, sont en train d'écraser la résistance du peuple hongrois. Il va aussi voir comment ils vont
kidnapper le Premier ministre d'un pays membre des Nations unies, en l'emmenant hors de sa capitale et ceci ne permet pas de
douter qu'il s'agit ici de la forme la plus brutale d'intervention. Je voudrais demander en ces derniers instants aux chefs de la
révolution de quitter le pays, s'ils le peuvent. Je demande que tout ce que j'ai dit à la radio, avec l'accord des membres du
parlement, soit enregistré dans un mémorandum et que les chefs se tournent vers les peuples du monde entier pour demander
de l'aide et expliquer qu'aujourd'hui, c'est le tour de la Hongrie, demain, ou après-demain, ce sera le tour d'autres pays, parce
que l'impérialisme de Moscou ne connaît pas de frontières et ne fait que gagner du temps. »
Dernier message radiodiffusé d'imre Nagy, 4 novembre 1956.
Le 4 novembre, Nagy est arrêté et déporté en Roumanie, avant d'être ramené à Budapest, où il est condamné à mort pour
haute trahison.
Les chars soviétiques entrent dans Budapest et font 2 700 morts.
200 000 Hongrois s’exilent.
125. • La violente répression (2700 morts) contre l’émancipation de
la Hongrie en 1956 montre que Khrouchtchev n’accepte pas
que les démocraties populaires puissent cesser d’être dans le
bloc soviétique. Doc 3 p 256.
127. • Il est finalement destitué de ses fonctions par le Comité
central en octobre 1964. Son successeur Brejnev qui reste en
place jusqu'en 1982 ne fera aucune réforme, on parle parfois
de « glaciation brejnevienne ».
doc 1 p 248
128. B) Gorbatchev, de la Glasnost à la disparition de l’URSS
A la fin de l’ère Brejnev (17 ans), la situation de l’URSS est
problématique :
-l’explosion de la part des dépenses militaires dans le budget (15
à 20 %) à cause de la course aux armements, à la guerre en
Afghanistan, et au coûteux soutien à tous les « pays frères » dans
le contexte de la guerre froide
-la montée des pénuries alors que l’élite (la « nomenklatura ») ne
manque de rien
-une société qui est résignée et où l’alcoolisme progresse
129.
130. • Les réformes de Gorbatchev
Lorsqu’il accède au pouvoir en 1985, Gorbatchev est face à une
situation critique. Il engage des réformes importantes.
132. Ces réformes prévoient
-une libéralisation économique (perestroïka)
-une libéralisation politique (glasnost)
En fait, elles liquident ce qui rend l’URSS totalitaire…
NB : ce tableau est à connaître en détail
133.
134. … mais sont censées s’inscrire dans l’héritage du système
communiste.
135. • L’effondrement de l’URSS
Gorbatchev n’avait pas prévu que sans son « armature
totalitaire » l’URSS ne pourrait pas vivre. Le vide idéologique est
occupé par les revendications nationalistes et l’URSS éclate à
partir de 1990.
En 1991, les communistes tentent un coup d’état pour inverser la
tendance, mais c’est un échec, et l’URSS est dissoute fin 1991.
136. Bilan : en URSS, le démantèlement du totalitarisme a été voulu
par Gorbatchev, mais la dynamique qu’il a impulsée s’est
emballée. Hormis dans les pays baltes, il n’y a pas aujourd’hui de
vraie démocratie dans les pays de l’ex-URSS, et la situation dans
la Russie de Poutine n’est pas mieux que du temps de l’URSS en
matière de droits de l’homme…