Le Qatar veut remettre les pendules à l'heure L’émirat souhaiterait qu’on lui donne acte des efforts et réformes consentis pour moderniser son droit du travail.
Le Qatar veut remettre les pendules à l'heure
L’émirat souhaiterait qu’on lui donne acte des efforts et réformes consentis pour moderniser son droit du travail.
Le Qatar veut remettre les pendules à l'heure L’émirat souhaiterait qu’on lui donne acte des efforts et réformes consentis pour moderniser son droit du travail.
1. Genève internationale
Le Qatar veut
remettre les pendules à
l'heure
L’émirat souhaiterait qu’on lui donne acte
des efforts et réformes consentis pour
moderniser son droit du travail.
NOVEMBER 8, 2015
GENEVA
2. Doha: un chantier de la Coupe du monde de football de 2022.
Par Alain Jourdan
3. Le Qatar est en train de s’aligner sur les plus hauts standards en
matière de droit du travail et il tient à le faire savoir. Une petite
explication de texte pourrait bien avoir lieu cette semaine à
l’occasion de la 325e session du conseil d’administration de
l’Organisation internationale du travail (OIT) réuni à Genève
jusqu’au 12 novembre. Les représentants de l’émirat en ont assez du
Qatar bashing. En 2013, le Guardian publiait une enquête dans
laquelle il révélait les «conditions lamentables de travail des ouvriers
étrangers employés sur les chantiers de la Coupe du monde de
football de 2022» qui doit se tenir à Doha. Révélations auxquelles
s’ajoutaient les rapports alarmistes de l’OIT et de la Confédération
syndicale internationale (CSI-ITUC) sur la Kafala, un système de
parrainage moyenâgeux en vigueur parmi les émirats et qui rend
l’ouvrier étranger totalement dépendant du bon vouloir de son
employeur, favorisant ainsi des formes modernes d’esclavagisme.
Le 27 octobre, le Qatar a promulgué une nouvelle loi qui enterre ce
système et instaure le contrat de travail généralisé. L’accueil a été
mitigé notamment de la part des ONG qui restent toujours
circonspectes quand aux promesses faites par les pays du Golfe. Or,
c’est justement là que ça coince. Le Qatar veut en finir avec les
amalgames, surtout lorsqu’il est associé à des voisins avec lesquels il
4. ne partage ni la même vision du monde ni les mêmes objectifs. Du
coup, les représentants du Qatar pressent leurs détracteurs de bien
lire chaque ligne de la nouvelle loi qui instaure un droit protecteur
pour le travailleur et astreint l’employeur à des obligations. Le
permis de sortie est ainsi abrogé. L’employé ne pourra plus se voir
confisquer son passeport de manière arbitraire. Les salaires devront
être obligatoirement versés par virement bancaire pour couper court
aux abus. Le nombre d’inspecteurs du travail va être lui aussi
augmenté et des sanctions pourront être prises contre les
employeurs indélicats. Voilà résumés quelques-uns des dispositifs
mis en place.
Compte tenu de l’ampleur de cette réforme qui constitue une
première pour la région, le Qatar suggère à l’OIT et à ses organes de
faire preuve de plus de mesure à son égard. Après l’Inde, l’émirat est
le deuxième pays à protester ces dernières semaines contre
«l’instrumentalisation de la question du droit du travail à des fins
politiques». L’émirat voit dans les campagnes qui l’ont visé ces
derniers mois la main d’autres pays opposés à la montée en
puissance des Al-Thani dans le jeu régional, que ce soit à travers la
diplomatie où leur volonté de faire de Doha un hub mondial du sport
et de la culture. L’OIT, antichambre de guerres d’influence?
5. L’hypothèse n’est pas à exclure même si les représentants des
syndicats et les défenseurs des droits de l’homme y voient un
argument de circonstance pour échapper aux critiques.
(TDG)